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JACQUES HARREWIJN
Jacques Harrewiin, graveur en taille-douce de grand talent, élève
de Romain de Hooghe, est né à Amsterdam au mois d’octobre 1660
et a épousé dans cette ville, en décembre 1682, Henriette de Kemp (1)
Il travaille à Anvers en 1688 et se trouve inscrit cette année comme
franc-maître dans la gilde anversoise de Saint Luc (2). Il a épousé en
secondes noces à Deurne-lez-Anvers, le 20 juillet 1689, Anne-Catherine
van Cleemput, de qui il eut quinze enfants. Il est allé se fixer à
Bruxelles entre les années 1693 et 1696 et y est mort le 10 juin 1727.
L'œuvre gravé de Jacques Harrewijn est considérable et d’une
valeur inégale. Si les grandes planches gravées pendant son séjour à
Anvers sont particulièrement belles, celles qui ornent la Vérérable
Histoire du très-saint Sacrement de Miracle, Bruxelles, 1720, sont
bien médiocres. Il est vrai qu'il lui a fallu les exécuter en moins de
cinq semaines, d’après une déclaration de l'éditeur. Sa manière
rappelle celle de son maître Romain de Hooghe (1630-1718).
Harrewijn ne fut pas seulement un artiste de très grand talent,
mais peut-être aussi un novateur. En effet, un des premiers, si pas le
premier, il grava à l’eau-forte sur le fer (No 75 porte: fecif aqua forti et
sculpsit ferro), procédé auquel il renonça sans doute bientôt parce qu'il
ne lui donna pas l’effet désiré, mais qui a été repris par nos aquafor-
tistes modernes avec plus de succès. La planche en effet est dure et
(1) Ondertr. 4 December 1682. Jacobus Harwijn, van Amsterdam, plaatsnijder, oud 22
jaren inde N : Burgsteeg, ouders doot, geass : met Jacobus Robijn, en Henrietta de Kemp
van Amsterdam, oud 26 jaren, op Zingel, geass : met haar mooder Eva... (niet ingevuld)
g :
. Hij teekent : Jacobus Harrewijn.
. . De Vries, Biografische aanteekeningen. Oud-Holland (Amsterdam) 1885, p. 148.
romesse de Mariage, 4 décembre 1682. Jacques Harwijn, d'Amsterdam, graveur, âgé
de 22 ans, habitant la N. Burgsteeo, parents décédés, assisté de Jacques Robijn, et Henriette
: Re L US k
de Kemp, d'Amsterdam, âgée de 26 ans, au Singel, assistée de sa mère Eva .. (pas rempli)
: Il signe : Jacobus Harrewijn.
(2) Cf. Rombouts et Van Lerius. Les Liggeren et les autres archives historiques de la
gilde anversoise de Saïnt Luc. Anvers, s. d., II, pp. 531 et 537.
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d’un effet peu agréable. Nous avons aussi de lui une curieuse
vignette à la manière noire, { Gevoel.
Pendant son séjour à Bruxelles, il a surtout gravé des cartes pour
le célèbre Atlas de Friex, dont les planches ont été publiées d’abord
séparément, puis sous forme de recueil, en 1712 ; des planches pour
les Délices des Pays-Bas, du chevalier Chrystin et Foppens, et
les grands ouvrages illustrés, toujours estimés et recherchés, de But-
kens, Le Roy, Sanderus, etc. et enfin de nombreux frontispices pour
l'éditeur Foppens.
Deux de ses fils, Jacques-Gérard, né à Anvers le 10 mars 1692,
décédé à Gand le 10 mars 1715, et François, né à Bruxelles le 26 juin
1700 et mort dans cette ville le 26 décembre 1764, ont exercé, comme
leur père, l’art de la gravure, mais avec beaucoup moins de savoir.
M. Charles Piot, dans la notice qu’il a consacrée à François
Harrewijn dans la Biographie Nationale, parle avec beaucoup d’éloge
de la planche que celui-ci a faite d’après les volets du tableau de saint
Vves, par Rubens, figurant les portraits des archiducs Albert et
Isabelle. Il nous semble que cette œuvre est loin d’avoir ce mérite.
Jacques Harrewijn a signé ses planches: Aarrewin, I. Harrewijn,
J. Harrewiÿn, J. C. Harrewijn, J. Harrewijn Brux. (ellis}, J. Harrewijn
descipel van Rom : de Hooghe, J. Harrewijn disciplus K. de Hooghe
fecit, Harrewijn fecit aquà forti, J. Harrewifn a gravé à l'Eau Forte,
J. Harrewijn sculp., Harrewijn sculp. Brux., Harrewijn inve : delin :
et fecit, Harrewijn ad vivum delineavit et sculpsit Brux :, lacobum
Harrewijn Batavum.
Pendant son séjour à Anvers, la plupart de ses planches sont
signées HARREWIJN ou I. HARREWIJN, en caractères droits et
creux ; mais, établi à Bruxelles, il semble abandonner cette manière de
signer et sa signature devient cursive : Harrewijn. Dans cette der-
nière manière, la lettre initiale du nom est cursive: «#, tandis que
chez François, son fils, elle est romaine : Æ/arrewijn.
Bien que l'artiste ait gravé un nombre considérable de planches,
nous allons tenter de dresser le catalogue, sans doute encore bien
incomplet, de son œuvre gravé.
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