d’un monticule: une tour s'élève au centre, tel un phare qui attire ou avertit. Les remparts sévères encerclent la ville, semblent écraser les uns contre les autres, pour les effhler, leur donner plus d’élan vers les nues, des flèches bulbeuses, des toits poin- tus hérissés de hautes cheminées, des clochetons fragiles, des donjons trapus. On suit les lignes bri- sées des pignons en dents de scie, des maisons en avancé et le ruban rebelle de ruelles contorsionnées. Une longue rue en traînée court entre les maisons. Voici les chemins de ronde et la surprise de leurs coudes précipités, les viaducs bas, les poternes sévères, les impasses étroites fendant de hauts murs. Dans les rues enlacées, « l'herbe entre les pavés se redresse au jour lunaire, les giroflées poussées sur l’arête des murs aspirent les brouillards qui descendent vers le soir». Etonnante la succession des escaliers inégaux, des terrasses audacieuses, des jardins suspendus avec leurs pavillons. Cet assemblage donne à la minuscule cité un caractère de vieille citadelle, toujours sur la défen- sive ; il évoque une estampe de quelque castel moyenageux. Voilà la ville et maintenant les alentours. Aux flancs de collines courent, voluptueux, ruisselets, timides filets d’eau et tapageuses riviè- res ; leurs eaux se mêlent au pied de la cité, l’en- tourent, la bordent de lacets argentés, se séparent au gré des moulins clapoteurs. Ici une vallée fait