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« Cet exemple était bon à suivre, il a été suivi. A leur
tour MM. les entrepreneurs de travaux de maçonnerie et
de menuiserie se sont réunis à plusieurs reprises pour exa-
miner tout ee qu’il serait possible de taire en faveur des
ouvriers qu’ils emploient. Le résultat de leurs délibérations
est que, à partir dTiier tous les ouvriers, sans distinction,
qu’ils occupent, recevront une augmentation de TÓ p. e. sur
le prix de leur journée de travail, et celle-ci a été fixée à
il heures, qui précédemment en comptait 12.
» Les [maîtres maçons et menuisiers ont pour
étrennes, fait part de ces résolutions â leurs: ouvriers
quand ces derniers allaient leur présenter leurs souhaits
de bonne année. Inutile d’ajouter que les patrons ont été
vivement acclamés par leurs braves-travailleurs qui étaient
loin de S’attendre à cette bonne nouvelle et qui, soit dit à
leur éloge, n’avaient fait aucune espèce de demarche com-
minatoire pour arriver à ce résultat inespéré.»
— On nous écrit de Charleroi que, par suite d’un conflit
survenu entre l’administration des chemins de fer du Grand-
Central belge et l’Etat, celui-ci n’accorde plus d’abonne-
ments pour le transport des charbons par des wagons qui
doivent circuler sur le réseau du Grand-Central. Ce conflit
doit susciter les plus grands embarras, non seulement à
l’industrie gantoise, mais à toutes les usines du pays qui se
font approvisionner par des charbonnages qui ne peuvent
arriver aux lignes de l’Etat qu’en passant par les lignes du
Grand-Central.
M. le ministre des travaux publics l’aurait facile auprès
de son collègue M. Malou, qui est le personnage le plus
influent de l’administration du Grand Central, pour
aplanir les difficultés existantes que nous pourrions signa-
ler , à moins de supposer que M. Malou sacrifierait
les intérêts du Grand-Central à deux des charbonna-
ges sous le patronage delà Société Générale, dont la olu-
part se trouvent reliés directement aux lignes de l’Etat.
Toujours est-il que ceux-ci ont du matériel en abondance
et que ceux qui sont victimes du conflit non-seulement se
voient dans Pimpossibilité d’exécuter les marchés qu’ils ont
contractés, mais se verront dans la nécessité d’arrêter leurs
extractions.
Nous espérons qu’il aura suffi de signaler cette fâcheuse
situation aux deux administrations, pour qu’il soit mis une
fin à ces difficultés qui suscitent une véritable calamité à
l’industrie. (Journal de Ganâ).
— Nous lisons dans le Figaro :
Un riche étranger avait chargé un tapissier de lui meu-
bler un appartement.
Arrivé hier pour prendre possession, et voyant dans le
salon quatre pendules, sur une seule cheminée :
— Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda-t-il ?
— Ça, monsieur? c’est une cheminée... à la prussienne.
C’étaient probablement des pendules que le tapis-
sier français avait enlevées à des voisins pendant la
guerre, de même que c’étaient des maraudeurs pari-
siens qui cherchaient à piller l’établissement de
Sèvres.
Mais, il est si spirituel de mettre sur le compte d’au-
trui ses propres méfaits !
— Le prince Alamaya, fils de l’empereur Théodore, qui
avait été amené en Angleterre après la mort de son père, a
fait dans ces derniers temps un voyage de longue durée
aux Indes et en Chine; il vient de revenir à Londres. C’est
aujourd’hui un élégant jèune homme. Lejeune prince a
tout-à-fait oublié la langue de son pays. Le but de son re-
tour en Angleterre est d’y commencer des études sérieuses
en anglais.
— Un numéro récent d’un journal islandais cohtient une
annonce alarmante pour les dames. Elle est conçue dans
ces termes: « Deux négociants russes, MM. Johannisberg
etWelensky, viennent d’arriver en Islande, dans lé but
d’acheter des chevelures de femmes. Ils paient bien. » '
On verra de suite la vraie signification de cette annonce.
La Russie, qui, jusqu’ici,a fourni libéralement des chignons
aux coiffeurs de Paris et de Londres, est enfin épuisee, et
les marchands sont forcés de chercher, dans les parties les
plus éloignées du monde, les matériaux nécessaires à leur
commerce et de les payer cher. Probablement l’annonce
atteindra son but, mais lorsque les tresses de toutes les
femmes pauvres de l’Islande seront tombées sous les ci-
ceaux de MM. Johannisberg et Welensky.oùces messieurs
iront-ils chercher un nouveau fourniment ?
A moins que les oracles de la mode ne puissent introduire
le goût desboucles laineuses de l’Afrique ou des cheveux
rudes et noirs des races tartares, les dames seront con-
traintes quelque jour à se conteuter des nattes et des tor-
sades dont la nature les a gratifiées. (Pall Mail Gazette).
— Une célébrité irlandaise, qui a fiait beaucoup parler
d’elle depuis trois ans, vient de mourir. C’est un lévrier,
Master Magrath, qui appartenait à lord Lurgan. Trois fois
vainqueur du grand prix des courses de lévriers, ses succès
sur les meilleurs chiens du Royaume-Uni avaient fait
de Master Magrath un grand personnage. Il fut invité
à Windsor, caressé par la Reine et admis à manger
le pain de la table royale. Quand il retourna en Irlande,
après sa dernière victoire, les patriotes lui firent une
réception enthousiaste. N’avait-il pas vaincu tous ses
rivaux anglais? Mais, hélas! tous ces honneurs n’ont pu
prolonger la vie du pauvre héros. Il est mort subitement
comme le premier chien venu.
— Une vengeance. — On lit dans le Gaulois :
Hervieu, âgé de quarante-cinq ans, journalier à Corde-
buglé, poursuivait de sa haine le maire, l’adjoint et le curé
de la commune à l’occasiôn d’un procès en captation de
testament fait à Hervieu par un sieur Lendet, procès
perdu dernièrement en appel par Hervieu, qui accusait
les trois personnes susnommées d’avoir amené ce résultat
parleurs dépositions défavorables à sa cause.
Samedi, au point du jour, Hervieu, déterminé à mettre
ses projets à exécution, sortit armé de deux pistolets et de
deux revolvers à chacun six coups.
Il recommença par se rendre au domicile de l’adjoint,
qu’il trouve prêt de sortir de sa maison; lui présenta un
papier, sur lequel il avait écrit des menaces et lui dit :
* Je suis chargé de rapporter la réponse à cette lettre. »
L’adjoint se disposait à lire, lorsqu’une balle siffla à son
oreille et alla s’aplatir derrière lui sur le mur, ne laissant
qu’une légère trace de brûlure aux cheveux.
Hervieu ne laissa pas à sa victime le temps de prendre
un fnsil, qu’elle courait chercher ; il s’enfuit et disparut,
grâce à l’obscurité.
Cependant, tout à ses projets de vengeance, il se mit à
la recherche du maire, le rencontra et lui tira à bout por-
tant un coup de pistolet ; le coup rata heureusement et le
maire put fuir et échapper à ce furieux.
* Restait encore pour Hervieu une vengeance à tenter ; il
se rend au presbytère, que fort heureusement le curé ve-
nait de quitter pour se rendre à Lizieux prendre le chemin
de fer ; c’est évidemment à cette circonstance qu’il doit, si-
non la vie, du moins de n’avoir point été attaqué par ce
misérable.
Enfin, Hervieu ayant manqué ceux qu’il poursuivait de
sa haine, choisit, pour finir une si triste vie,le cimetière de
la commune et dans le cimetière la fosse de sa femme en-
levée depuis quelques années.
S’étendant sur ce lit funèbre, il se tira dans la tête un
coup de pistolet qui lui travérsa la tête et détermina in-
stantanément la mort.
— Un équipage gelé. — Le New-York Tribune
du 12 décembre, publie la communication suivante de
Chicago :
« Dans la rivière près du phare est mouillé un vaisseau
reeouvert depuis la carène jusqu’au sommet des mâts d’une
épaisee couche déglacé. Il a quitté eè port le 2 décembre
chargé de 26,000 boisseaux de blé ; vers la nuit lâ neige
se mit à tomber, et à minuit une pluie glacée inonda le
vaisseau couvrant de glacé chaque cordage et chaque voile.
On tenta de carguer les voiles gelées. Un matelot grimpa
promptement au sommet, mais en peu de temps il sê raidit,
et demeura gelé contre le mât. En le descendant sur le
pont le second et plusieurs matelots furent en partie gelés.
» L’homme fut ravivé par de longs frottements avec de
la neige, mais les jambes ont tellement été gelées qu’il sera
impossible de lë rèndre à la vie. La bourrasque pontinua
avec furie, le vaisseau couvert de glacés s’enfoncait de
plus en plus à chaque vague. On mit le cap sur Chicago,
on y arriva le 4. Les officiers aussi bien que les matelots
avaient tous souffert de la gelée, parce que l’un après
l’autre chacun avait pris son tour de vigie. A mesure que
chacun d’eux descendit du pont, il fallait le frotter avec
de la neigé pour ramener la circulation dans ses membres
flacés. Tous subissent d’affreuses souffrances, mais à
exception de celui qui fût gelé le premier, ils ne sont pas
mortellement atteints. On est occupé à enlever la couche
de glace du vaisseau, qui a nom the Board ofTrade. »
HABITATIONS LACUSTRES DU MIDI DE LA FRANCE. — On
sait Ce que sont les cités lacustres, dont la découverte ne
remonte pas à vingt ans. L’été de 1853 ayant été très sec,
les eaux du lac de Zurich baissèrent à un niveau tel qu’on
ne l’avait vu depuis longtemps. On profita de ces basses
eaux pour exécuter certains travaux vers les rives du lac,
ce qui amena la découverte de pilotis fichés dans la vase.
On entreprit de fouiller le fond de cette partie du lac, et
dès le commencement de 1854 on put annoncer au monde
savant la découverte d’une antique cité lacustre.
Les recherches s’étendirent et en fouillant les divers lacs
de la Suisse on trouva de nombreuses stations (le lac de
Genève en contenait 28, celui de Neuchâtel 40), qui étaient
autant d’antiques bourgades, disposées dans le sens paral-
lèle à la rive et à une distance de 300 à 600 pieds de cette
rive. La station de Morges, lacde Genève, présente une
longueur de 1,200 pieds sur 150 de largeur,ce qui donne une
superficie de 180,000 pieds carrés environ. Ces stations
étaient établies sur pilotis, soutenant une plate-forme com-
posée de plusieurs couches croisées de troncs d’arbres et de
perches reliés par un entrelacement de branches et cimen-
tés par l’argile.
Sur cette plate-forme, on construisait des cabanes ou
huttes rondes formées de troncs d’arbres placés verticale-
ment et rattachés par un entrelacement de branches. Ces
cités se rapportent à l’âge de la pierre polie, mais elles se
sont perpétuées pendant les âges du bronze et du fer. Elles
devaient encore servir d’habitations à un certain nombre
des Helvétiens dont César arrêta l’émigration.
Hérodote, traité autrefois de conteur, mais dont la véra-
cité est de plus en plus constatée par les voyageurs qui
traversent les contrées qu’il a décrites, rapporte qu’aprôs
l’expédition malheureuse de Darius contre les Scythes, un
général persan fut chargé de soumettre des tribus thra-
ciennes. Il s’exprime ainsi : Les Pœoniens des environs du ,
mont Pangée, les Dohères, les Agrianes, les Odimantes et 1
ceux d,u lacPrusias (le lac Takinos eh ïtoumélie, ne purent
être absolument subjuguées.
Megabaze essaÿa néanmoins de soumettre ceux-ci, dont
les maiso'hs sont ainsi construites : Sur des pieux très éle-
vés, enfoncés dans le lac, on a pose des planches jointes
ensemble ; un pont étroit est le seul passage qui y conduise.
Les habitants plantaient autrefois ces pilotis à frais com-
muns; mais dans la suite, il fut réglé qu’on eh "apporterait
trois du mont Orbelüs (le Desno to-Daglij à chaque femme
que l’on épouserait; la pluralité des femmes est permise
dans cê pays.
Ils *nt chacun sur ces planches leur cabane avec une
trâpfle bien jointe* qui conduit au làc/ êt'dans là crainte
nue les enfants ne tombent par cette ouverture, ils les atta-
chent par un pied avec un lien.
Cette description du père de. l’histoire s'est trouvée con-
firmée après vingt-trois siècles par les découvertes opérées
dans les lacs de la Suisse. Depuis ces dernières, d’autres
ont été faites dans plusieurs lacs de l'Allemagne et d’Irlande.
Dans sa dernière Séance, l’Académie des sciences de Pa-
ris a entendu une communication qui prouve que ce
genre de cités avait existé dans le midi de la France. Dans
la région ouest des Pyrénées, entre Salles de Rearn, Dax
et Bayonne, se trouvent des ondulations qui ont produit
des bas-fonds remplis de tourbe ; ces bas-fonds, que l’on
nomme barthes dans le pays (barathrum), étaient autre-
fois des lacs. M. Garrigou y a trouvé des Vestiges d’habi-
tations lacustres.
Dans la barthe clavevrée, près de Saint-Dos, il a décou-
vert, â la profondeur de 80 centimètres, un plancher formé
de larges éclats de troncs d’arbres reposant sur des pieux
de plusieurs mètres de longueur, parfaitement appointés
à l’une des extrémités. Les pièces portent l’empreinte d’in-
struments tranchants. Le terrain sondé sur plusieurs points
a montré que le plancher présentait une surface de plu-
sieurs hectares.
Dans la Haute-Garonne, l’Ariége, l’Aude et les Pyrénées
orientales, on a trouvé un grand nombre d’indjees des
mêmes genres de cités lacustres ; on y a trouvé, comme en
Suisse, des objets en pierre polie, en bronze et en fer.
Parmi les objets trouvés dans les lacs suisses, on a signalé
des fragments de toile tressée etde toile tissée enfilsde lin.
des poteries grossières fabriquées à la main, des fruits et
des graines alimentaires conservées par suite des atteintes
du feu qui a consumé la plupart de ces cités, des scies en
silex, des couteaux, des haches, des pointes de flèche en
même matière, des outils en bois de cerf ou en os, des mor-
tiers en granit à broyer le grain, etc.
politique et électorale que les tribunaux doivent déclarer l’espérance de sauver sa tête en niant tout, Toutefois, je
l’admissibilité de la preuve. Il invoque à l’appui de sa thèse, serai fidèle jüsqü’â la fin à là Conduite tiüeje ifle sliis tracée 1
Théâtre Royal d’Anvers.
Au scrutin de ballottage qui a eu lieu mardi soir au
foyer du théâtre, M. Desgoria a été admis comme lre
basse d’opéra-comique par 117 voix sur 176 votants.
Bibliographie.
Sur la proposition du conseil de perfectionnement, M. le
ministre de l’intérieur, a récemment adopté pour les éta-
blissements moyens du degré supérieur, la seconde partie
du Traitéd'Algèbre par MM. Falisse, professeur à l’Athénée
de Liège, et Graindorge, répétiteur àl’Ecole des mines.
Il y a environ un an, que la première partie de cet ou-
vrage a été adoptée. Cette première partie, qui renferme
les matières de l’examen de gradué en lettres sera bientôt
épuisée. Elle vient d’être traduite en langue hollandaise
par M. Gleuns, professeur à Maestricht. C’est là une confir-
mation du succès réservé à cet ouvrage.
Le nouveau traité sera unexcellent guide pour lesjeunes
gens qui se préparent à l’admission à nos écoles spéciales.
Il renferme un très-grand nombre d’exercices bien choisis.
L’un dés auteurs de ce traité, M. Graindorge, vient aussi
de publier un mémoire sur l'Intégration des équations de
la mécanique. Ce travail sera apprécié par ceux qui
voudront etudier d’une manière approfondie les belles
théories de Jacobi et Bertrand sur cette matière.L’auteur a
fait plusieurs applications de ces théories, et elles ouvrent
la voie à de nouvelles recherches. Nous y avons particu-
lièrement remarqué le problème de la détermination des
éléments de l'orbite d’une planète et le mouvement d’un
corps autour d’un point fixe.
Chronique judiciaire.
TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE DE BRUXELLES
AFFAIRE BRASSEUR CONTRE WILMART. — ACTION EN
CALOMNIE. — INCIDENT.
Audience du 3 janvier.
Au début de l’audience, Me Paul Janson, avocat du dé-
fendeur Wilmart, déclare qu’il a donné communication de
certaines pièces à la partie adverse, mais que celle-ci ne
se tient pas pour satisfaite-.
M. le président décide que l’affaire sera retenue pour
plaider sur l’incident.
Me de Becker, avocat du demandeur, commence par lire
la circulaire adressée aux électeurs de Philippeville au
mois d’août 1871 pour combattre la candidature de M. Bras-
seur, circulaire qui a donné lieu à l’action en calomnie-.
Les élections eurent lieu, ajoute M° De Becker, et le
corps électoral dé Philippeville envoya M. Brasseur au
Parlement. Le 5 août 1870, M. Wilmart adressait à M. Bras-
seur une lettre par laquelle il se déclarait l’auteur de la
pièce incriminée. Nous n’avions donc pas â mettre en cause
l’imprimeur.
M. Wilmart fut assigné en conciliation par exploit du 6
mai 1871. Il ne comparut pas.
Au mois de novembre 1871, M. Wilmart lit paraitre un
mémoire explicatif et justificatif de sa circulaire.
Ce mémoire me fut communiqué à titre officiel. On com-
prend que je ne pouvais accepter pareille communication.
Je demandai donc les originaux des pièces qui étaient con-
tenues dansle dossier. Mon adversaire me réponditque ma
demande était étrange et que je n’avais qu’à m’adresser à
la justice, qui avait les pièces entre les mains. Il avait ce-
pendant eu ces pièces, lui. Il en faisait usage pour m’atta-
quer et je ne pouvais les avoir pour me défendre ?
Toutefois, pour ne pas soulever de difficulté, je m’adres-
sai à M. le procureur général et le priai de me donner com-
munication des pièces qui avaient été mises à la disposition
de mon adversaire. M. le procureur général me répondit
que ces pièces faisaient partie du dossier criminel de l’af-
faire Langrand, qu’elles étaient secrètes de leur nature, qu’il
était donc impossible de faire droit à ma demande.
Une question est celle de savoir si M. Wilmart est rece-
vable à demander à fournir les preuves des faits qui sont
imputés à M. Brasseur. Tous ces faits, en effet, rentrent
dans la vie privée. Selon mon opinion personnelle, la ques-
tion ne pourrait être résolue affirmativement.
j anson. Vous ne pouvez prendre qu’une attitude loyale
dans le débat, c’est de nous autoriser à faire la preuve*
Me de becker. En admettant même que vous soyez rece-
vable à fournir cette preuve, je dis que je croirais man-
l quer à mes devoirs en acceptant le debat sur le terrain où
! mon adversaire veut le porter. En effet, mon adversaire a
j eu à sa disposition toutes les pièces. Quant à nous nous
n’avons pas même eu communication des pièces qui ont
I été saisies chez nous.
: M. De Becker s’attache à démontrer ensuite qu’il y a eu
! altération dans certaines pièces produites par M. Wilmart
1 que d’autres pièces n’ont pas été citées complètement ce
: qui rend l'application impossible. Dans ces conditions’ il
ne peut accepter la lutte sur le terrain où se place M Wil-
mart. Ce qu’on met sous les yeux du tribunal, ce sont les
pièces que M. Wilmart a puisées dans le dossier pour fa-
briquer son pamphlet contre M. Brasseur. Or, ce ne sont
certes pas là des éléments suffisants d’appréciation.
On me permet de demander communication des origi-
naux de ces pièces. Cela ne me suffit pas. Je ne me contente
pas de voir ce que vous avez bien voulu choisir pour votre
défense. Ce qu’il me faut, c’est tout le dossier.
Je le répète, je constate des divergences entre les pièces
que produit M. Wilmart et quelques originaux que j’ai
entre les mains. Je n’incrimine pas, je signale un fait et ce
fait est de telle nature qü’il m’empêche de suivre mon ad-
versaire sur le terrain où il se place.
J’ai donc notifié à mon adversaire des conclusions
tendantes à accorder tel délai qui sera demandé pour me
donner communication des pièces, et en cas de refus di-
sant à ce qu’il plaise au tribunal condamner le défendeur,
j Pour toute réponse à ces conclusions, j’ai reçu des auto-
graphies de pièces saisies entre les mains de la justice et
qui avaient été publiées. Ces autographies portent la men-
tion suivante : » Certifié conforme, F. Vanderstraeten »
Or,je ne connais pas M. Vanderstraeten comme avant qua-
lité pour certifier l’exactitude des copies dont il s’agit
Je ne puis donc, encore une fois, accepter le débat sur
des pièces dont la production a été qualifiée d’abus de con-
fiance. par M. le procureur général.
m° janson. On lui a répondu et on lui répondra encore
Me DE becker. Oui, vous répondrez ; mais dans tous les
cas, vous n’opposerez pas à l'autorité de M. le procureur
général l’autorité d’un autre procureur général.
m» f an, janson rappelle sommairement les faits du pro-
cès, et l’attitude de M. Brasseur devant le corps électoral
de Philippeville. Il constate que divers journaux, notam-
ment l'Organe de Namur et VEcho du Parlement, ont fait
de cette attitude une appréciation plus sévère que tout ce
qui a été dit depuis. M. Brasseur s’est cependant bien
gardé, et pour cause, de poursuivre ces oiganes de la
presse. . .
Aux faits précis qui étaient articulés contre lui, dit M«
Janson, M. Brasseur a répondu par des injures lancées à
la face de Wilmart et par ce que j’appellerai des manœuf-
vres de haute-éColé de procedure. Et ce qui surprendra
tout le monde, c’est qu’il y ait un demandeur en calomnie
et que ce demandeur soit précisément celui qui a atteint la
dernière limite de lajcalomnie, celui qui s’est vendu à Lan-
grand, car nous prouverons- qu’il s’est vendu et, pour le
prouver, nous n’aurons besoin que du contrat primitif
M. Brasseur nous a dit qu’il nous attendait au débat judi-
ciaire. Et aujourd’hui que nous nous présentons devant le
tribunal, c’est lui qui fuit le débat, et M» De Becker vient
nous dire que,dans son opinion personnelle, nous ne sommes
pas recevables à fournir la preuve des faits articulés Si
telle est votre opinion, Me De Becker, vous devez sortir du
débat. Je disque ce n’est'point là de la loyauté judiciaire
Quoi ! nous avons vu M. Brasseur se livrer successive-^
ment à la palinodie religieuse, à la -palinodie financière, à
la palinodie politique ! Et dans un pays comme le nôtre un
personnage de cette espèce pourra se jeter dans l’arène
electorale et se considérer comme inattaquable ! Cela n’est
pas admissible.
Me Janson s’attache à établir que c’est surtout en matière
et la jurisprudence suivie et les mohuments législatifs..
Ce que le tribunal ne manquerà pas de constater, c'est
que M. Brasseur çfiçrche âuiéffrd’nui à se dérober.
L’audiehce est suspendue a midi. Elle est reprise au bout •
‘de Vingt fninutes.'
Me Paul j ANsoN, continuant sa plaidoirie, recherche quels I
ont été lés faits et gestes de M. Brasseur pendant le temps ,
qu’il a été attaché à M. Langrand-Dumonueau. Il soutient
que les âctes de M. Brasseur appartiennent à la Vie pu-
blique et rappelle que les critiques auxquelles ils ont fioiihé ,
lieu sont rèstêêS Sâhs réponse pendant de longs mois. Et M. .
Brasseur se prétendait calomnié et avait annoncé depuis '
longtemps que la calomnie serait flétrie. Il a fallu sept mois .
pour commencer le procès dans lequel nous sommes
engagés. '
L’honorable conseil du défendeur donne lecture de la cir-
culaire adressée par M. Brasseur, le 7 octobre 1871, au
corps électoral de Philippeville. Dans cette circulaire, M, i
Brasseur déclare que si le tribunal autorise la preuve, ce :
sera pour lui une excellente occasion de défendre son lion- I
neur outragé. Et après cela, ajoute M" janson, que vieht-on !
nous dire ? Quant à l’admissibilité de la preuve, dit s’en ré- !
fôre tout simplement à la sagesse du tribunal. Je me !
trompe,, il y a plus j on refuse de discuter les pièces que nous j
avons produites. C’est parce que vous êtes écrase sous le
poids de la publication ae ces pièces, que vous avez inventé i
ce moyen, consistant à dire : « Il me faut les pièces origi- i
nales, » espérant bien qu’on ne les aura jamais, et M. Bras- :
seur ayant bien soin de ne rien (aire pour les obtenir, j
Il nous fallait, dites-vous, des copies certifiées conformés. 1
Eh bien, ces copies, nous vous les avons reinises,certifiées ;
conformes par M. Vanderstraeten. Vous ne reconnaissez i
pas à M. Vanderstraeten qualité pour donner témoignage ;
en cette matière. Mais M. Vanderstraeten est un homme l
honorable; il serait désirable que l’honneur de votre client
fût aussi intact. Je demande si vous même, M° De Becker,
vous pouvez avoir le moindre doute sur la sincérité des at-
testations de M." Vanderstraeten.
Ce que vous avez soulevé, c’est un incident de pure for-
me, une fin de non-recevoir, afin d’empêcher le procès.
M° Janson relève certaines inexactitudes du mémoire de
M. Brasseur. En ce qui concerne les altérations que Me Do j
Becker a signalées dans le mémoire du défendeur, il faut |
remarquer qu’elles ne peuvent être attribuées à M. Wil-
mart, une note du mémoire constatant que les pièees dont
il S’agit sont la copie textuelle des minutes écrites de la
main de M. Brasseur lui-même.
Le procès que nous plaidons est un procès d’honneur.
Refuserez-vous de le vider, et cela par respect pour le se-
cret d’une instruction criminelle ? Non, ce serait un véri-
table déni de justice. .
Mon adversaire me dit que M. le procureur général îi’a
pas consenti à lui communiquer les originaux des pièces
du procès. Je voudrais bieii savoir dans quels termes Me De
Becker à fait sa demande.
»ie de becker. Je vous communiquerai, si vous le désirez,
une copie de ma lettre.
m° faul janson. Je crois qu’on a demandé de façon à ob-
tenir la réponse que l’on désirait.
Quoi qu'il en soit, M. le procureur général a refüsé la
communication des pièces. Eh bien, soit : laissons là son re-
fus, mais à côté du pouvoir du procureur général il y a la
volonté du tribunal, à laquelle le procureur générai dtiit
toujours obtempérer.
L honorable avocat, citant diverses décisions judiciaires
à l’appui de son argumentation, s’attache à prouver que si
l’instruction criminelle est secrète, un autre principe veut
que, dans certains cas, les papiers concernant une faillite
et faisant partie d’un dossier criminel, soient produits en
justice et rendus publiés.
Me Janson conclut à ce qu’il plaise au tribunal ordonner
les plaidoiries au fond.
L’affaire est remise au 10 janvier pour la continuation
des plaidoiries.
On se rappellera le bruit que fit dans le monde financier
et dans le monde commercial la disparition d’un changeur
de monnaies du nom de Nérée Vander Elst, établi rue du
Marché-aux-Herbes. Le tribunal correctionnel de Bruxel-
les vient de statuer, par défaut, sur les nombreuses pour-
suites dirigées contre le prévenu en fuite.
Nérée Cëlestin Vander Elst, né à Ecaussifies, âgé de 20
ans à été condamné à 1Û années d’emprisonnement.’et en-
core cette condamnation n’est qu’une réduction ordonnée
par la loi sur le cumul des peines, car il avait encourra des
condamnations à un mois de prison (12 ans et 3 mois) du
chef de 147 abus de confiance, plus à une année de prison
encore pour banqueroute frauduleuse.
11 a encouru, en outre, 147 amendes de 26 francs chacune
(3,722).
Le même tribunal a condamné, contradictoirement, le
nommé Pierre-Aug.-G. Bruan, âgé de 31 ans, ex-caissier, né
à Arlon, détenu, à Bruxelles, également à dix années d’em-
prisonnement, au lieu de 63 mois pour faux en écriture
privée, un an pour détournement frauduleux, et 78 mois
pour faux en écriture de commerce. Les amendes encou-
rues s’élevaient, en totalité, à 1,322 fr. L’inculpé a été con-
damné, en outre, à 3,679 fr. à payer à la partie bivile à la
maison Dupont photographe, à titre de dommages-inté-
rêts et restitutions. .
COUR D’ASSISES DE P O TE N Z A."
LES BRIGANDS DE LA BASIL1CATE.
L’Italieestrestéele pays classique des brigands, un peu à
eausede ses chaînes-do mont agnes, de ses villages éloignés
des grands centres de population et séparés les uns des
autres par d’immenses etendues de terres incultes, ce qui
permet à ces messieurs d’exereerleur métier en toute im-
punité, mais beaucoup surtout grâce à ses révolutions
politiques, à son manque d’industrie et à la triste organi-
sation de la gendarmerie, dont les descendants de Fra Dia-
volo s’amusent même quelquefois à faire partie pour la
mieux battre à l’occasion.
Seulement, au temps du fameux bandit de la terre de
Labour, les brigands se contentaient de voler, ils assassi-
naient rarement. Ils se piquaient même de galanterie, se
faisaient souvent les justiciers entre les pauvres et les ri-
ches, les oppresseurs et les opprimés,, et l’ennemi trouvait
parfois en eux, des adversaires redoutables. Lors de l’in-
vasion du royaume de Naples par les Français, Fra-Diavolo
mit sa troupe au service du roi Ferdinand, et il se battit si
bravement que le cardinal Ruffo lui accorda le pardon de
tous ses crimes et le fit colonel. Il n’en finit pas moins par
la corde, il est vrai,mais pourrébellion contre les autorités
françaises installées à Naples, et non pas pourvoi à main
armée, ce qui est au moins plus flatteur pour sa mémoire.
Les temps, hélas ! sont bien changés. Les brigands de la
Basilicate, sur lesquels la justice a fini par mettre la main,
et dont la cour d’assises de Potenza a commencé à s’occu-
per le 16 novembre, n’ont rien de commun avec leurs pit-
toresques ancêtres. Ce sont une quarantaine de misérables
qui, pendant près de dix ans, ont rançonné la province en-
tière, assassinant, volant, violant, incendiant sans pitié, fai-
sant subir à leurs victimes les plus horribles traitement.»
L’instruction n’a pas relevé contre eux— et combien de
crimes sont encore inconnus ! — moins de cent assassinats
par étranglement, par décapitation, par le feu, par tous
les moyens les plus cruels. Il n’est parlé dans l’acte d’accu-
sation, dont la lecture a pris deux audiences, que d’oreilles
coupées et jetées aux chiens, que de membres brisés, que
d’outrages odieux, que de supplices de toutes sortes, tels
que le récit en semblerait emprunté aux pages les plus
sanglantes de l’Inquisition, Un seul de ces bandits, Vite
di Marco a à sa charge vingt-six vols avec violences, qua-
rante séquestrations et trente-huit assassinats.
On comprend avec quelle indignation la foule a écouté’la
lecture de ce sinistre document. M. le président Fava pou-
vait à peine la contenir ; on eût laissé mire le peuple, qu’il
en aurait fini, séance tenante, avec les quarante et un
accusés.
Quant à Vico di Marco, il paraissait à peine ému, et l’énu-
mération de tous ses crimes le faisait môme sourire avec
orgueil.
Après cette lecture, la cour a passé à l'interrogatoire des
accusés, et ces misérables ont alors lutté de cynisme pour
donner à la justice les moindres détails sur leurs forfaits.
Egidio Florio, qui passe pour avoir été le chef de la
bande, a été interrogé le premier, et c’est à propos seule-
ment de ce commandement que le bandit n’est pas tombé
d’accord avec ses juges. Egidio Florio a bien avoué qu’il
avait été brigand, mais il n’âjamais voulu reconnaître qu’il
avait commandé en chef.
— Je n’avais pas été officiellement nommé, a-t-il répon-
du ; on m’écoutait et on mjobéissait volontiers, c’est vrai,
mais seulement parce qule les affaires queje proposais
étaient toujours bonnes et réusissaient complètement.
— Ainsi vous avouez avojr été brigand ? lui demanda M.
Fava.
— Parfaitement, répondit Florio.
— Alors vous reconnaissez vous être rendu coupable d’un
grand nombre de crimes ? Vous avez assassiné les enfants
deM. Lardo, tué l’orfèvre Rossi, étranglé.»
— Non pas, tout cela est faux, et vous m’interrogeriez
inutilement, car je suis décidé à tout nier. Je n’ai été que
simple brigand, c’est tout ee que je puis vous dire, je n’a-
jouterai pas un mot de plus.
Et malgré ses questions réitérées, l’honorable président
des assises ne put, en effet, arracher aucun autre aveu à i
Florio.
Sabaletta, le second accusé, y a mis plus de franchise ;
car, a peine interrogé, il s’est empresse de répondre avec
serai fidèle jüsqü’à l.a fin à là Conduite qiie.je file sliis tracée
inofméthe. Je vous avouerai tout ce que j’ai fait, moi; mais, :
pour ce qui concerne mes complices,monsieur le président,
n’attendez pas que j’en dise un seul mot. Je serais-: un vrai
traître.
Un troisième accusé, du nom de Cirigliano, a reconnu
qu'il avait été brigand, mais seulement pour échapper à ses
ennemis politiques ; et qtvàïit aux noms de ses compagnons,
il a juré sur le Christ qu’il ne les prononcerait pas, car ses
amis et lia s’étaient fait unô.jpi de lie jamais, s à flériôficéf;
Après Çfrifiliàiio est ùehu un grand et beau garçon qui, ,
sans hésitation, sans détours, s’est mis à raconter 1 histoire 1
de sa vie entière, sans donner au président de la cour la
peinede l'interroger et sans se laisser émouvoir parles
murmures d’indignation de l’auditoire.
■ En entendant Cirigliano parler, d’une voix-sonore, doses
Crimes et de ses sinistres aventures, on se serait imaginé
plutôt qu’il répétait de mémoire quelques pages emprun- ,
tées à AhVe Ëüdclijje.
jamais romancier n’a rien imaginé de plus cynique et de
plus horrible. . , . . .
— Si je devais confesser,, dit le jeune bandit, totis -les
crimes que j’ai commis,.il me faudrait employer â eé récit
des semaines entières. Ecoutez cependant :
Mon père était un pauvre tuilier, qui gagnait péniblement |
sa vie. Moi aussi, je devais suivre cette vie pourtant si !
pénible et où l’on gagne si peu ; mais aloi’s que j’avais dix- i
sent ans, je me mis à aimer une jeune, fille qui flitinexo- i
rable par cela seul qu’il ldi répugnait de me voir des mains ,
aqssi càlléüses et des habits aussi sales, tout couverts de !
terre de craie. Vous pouvez vous figurer combien, à cause I
de ce refus, je tins en horreur mon métier.
Sur ces entrefaites, un beau jour, je rencontrai un bri- j
gand. En examinant, lui aussi, mes vêtements si délabrés,
il me jeta un regardée compassion et me dit sans autre
mystère :
— Bête que tu es ! pourquoi ménes-tu une vie si pénible
et si triste ?
ÀCela je lui répondis : . ... .
— Mais qu’aûrais-je donc à faire polir gagner mon paiii
sans tant de/fatigues ?
— Ce que tu pourrais faire ? fit-il ; viens avec moi pen-
dant huit jours et tu le verras.
Je le suivis. Avant d’atteindre la montagne voisine, il me
Bulletin des Bourses.
Amsterdam, 3 janv. — Los fonds hollandais sont calmes et
sans changement notable.
Des fonds étrangers les Espagnols sont plus offerts en vente ;
les Portugais recherchés et en tendance plus favorable; les
Turcs, avec beaucoup d’affaires, mais en baisse de 1 0/0 par suite
de réalisations de bénéfices. Dans les fonds Autrichiens le mou
ventent ascendant continue à faire de nouveaux progrès tant ici
qu’ailleurs par suite de la continuation de forts ordres d'achats
uuj a «ifocttu-nt sur toutes les bourses d’Europe; m hausse s*tr
plaça eoiii pu rte atrjötli'd’Mil 1 ft 1 1/4 0/6:. ..
farts, 3janv. — La reprise que nous signalions hier cil Clôture;
spr la Rente et l’Emprunt, s’est accentuée aujourd’hui d’une nid
nière sensible sur ces deux valeurs.
A terme, le 3 0/0a débuté à 56.05 ot le 50/0 a 91.40, soit aux
environs dos cours de clôture’ d'hjer, en tenant compte du re-
port..
Mais on uo s’est pas bwrnéil consolider les prix atteints hier pour
fin .janvier, car les premiers coûts oàt été bientôt dépassés, et au
môment oh nbus écrivons, lu. Rente Os! demandée fi 56.35 et
TËmpriinTâ fr. 9t,70;
Parmi les valeurs étrangères, l'extérieure espagnole a varié d»
34 fr. â 33 7/8 ; le dollar est demeuré ferme de 107 1/2 à 107 3/4, et
le Honduras de ISO à 182.50, les obligations Ottomanes 1869 sont,
bien teitues de 303 0 306, ainsi que les Domaniales d’Autriche â
267.50.
Londres, 3 janvier.'- Les fonds anglais sont sans changements;
les Consolidés valent 92 1/2 â 5/8 au compt. et sur liquidation de
demain et.92 5/8 à%4.sur terme. Les 3 p. c. nouveau et réduit se
cotent 91 3/8 à 1/2. Los fonds ét rangers n’offrent pas de variations
IXipêchos IclégFaphiqucs.
prit parle bras et médit :
— Vois cette homme qui vient à i
qui vient â notre rencontre. Sa veste
et ses pantalons sont-ils de ton goût ? Remarque bien que
tout est entièrement neuf. Baste, cette veste et ces panta-
lons sont déjà à toi.
Ceci dit, il m’entraîne avec lui dans le bois qui côtoie le
chemin. Je ne pouvais .comprendre dtins quel but ; mais, se
portant aussitôt derrière un fourré, il se mit au guet, puis;
ayant armé son fusil et l’ayant porté à l’épaule, lorsque
l’inconnu se fut approché de nous à portée de fusil, il l’a-
justa et le frappa si bien qu’il roula à terre sans donner un
seul signe de vie.
C’était un vrai cadavre. Ce spectacle me glaça d’horreur.
Le brigand, sans s’émouvoir, me dit :
— Eli ! honnête homme, est-ce que tu ne vois pas que
cette veste et ces pantalons sont pour toi ; qu’ils t at-
tendent?
Puis il courût lui-iuôhie dépouiller ce malheureux ; et,
ayant fait lestement un paquet de ses vêtements, il me les
jeta aux piéds et médit: « Habille-toi! »
* Cela fut dit d’une façon si atroce que j’en ressentis une
frayeur qui me pénétra jusque dans les entrailles. Je ne me
Iis pas prier davantage, bien que je. me déshabillasse ma-
chinalement. J’échangeai mes habits avec ceux du pauvre
mort sans avoir conscience de ce qui se passait en moi et
autour dé moli
Ainsi vêtu à neuf, je me mis à suivre le brigand, qui
m’emmena dans la montagne à travers des rochers et sur
des escarpements où je me tenais difficilement debout, jus-
qu’à ce que nous fumes arrivés à la cime la plus élevée; où
nous thouVâmes deux pauvres séquestrés et nuit brigands
qui buvaient à grands coups.
Mon protecteur me présenta à la bande en disant : _
— Voici un nouveau camarade ; je suis bien sûr qu’il
saura se faire beaucoup d’honneur parmi nous. Pour moi,
j’étais profondément préoccupé de tout ce queje voyais et
entendais, je croyais faire un rêve.
En ce. moment, lasociété attendait l’arrivée de deux autres
brigands qu’on avait envoyés chercher de l’argent chez les
parents des deux séquestrés En effet, une personne man-
dée par eux porta une certaine somme d’argent qui ne sa-
tisfit nullement les brigands; lesquels; pour exciter les
parents, à être plus géhereux, décidèrent qu’on couperait
une oreille à chacun des deux victimes et qu’on les enver-
rait à qui aurait intérêt à les recevoir. Un d’entre eux re-
çut cotte commission, qu’il exécuta ! sur-le-champ. Mon
garde, pendant ce temps-là, ne me perdit pas un-instant de
Vue : il me gratifia d’un poignard, que je ne pris pas avec
t»op d’empressement. Il se tourna du côté de ses associés,
et leur (lit : . ,
— Pauvre petit (poverette), il faut lui pardonner : il n’a
pas encore contracté le goût du sang ; mais, ajouta-t-tl, ne
-doutez pas de lui.
Et alors, se tournant de mon côté, il me dit :
— Tu t’y feras bien vite et en auras goût promptement.
Je parie que d’ici à un mois, rnio poverette, tu no te feras
pas prier pour assassiner ton homme. .
Eh bien, oui, monsieur, le président; ce terrible brigand
avait deviné juste. Je commençai ma carrière par une taille
de deux oreilles. En bien peu de temps, j’éprôuvai les plus
vives délices à commettre des homicides. Je tuais, je tuais
sans cesse, et jamais je ne me rassassiai de tuer.
En versant tant do Sang, je perdis tout souvenir do mes
parents, de mes amis et du monde entier. J’oubliai môme
mon amoureuse. Que m’importaient les amis, mes parents,
mon amoureuse elle-même ! puisque, pouvez-vous vous le
figurer ? toutes les bourses, toutes les femmes, toutes les
existences, étaient à notre entière disposition !-Etr puis,
quelle heureuse vie que collé qu’on passe au faite des mon-
tagnes et à travers les bois! Qui jamais saura redire les
charmes de cette existence! »
L’indignation de la foule éclata si violemment â ces der-
niers mots de Cirigliano, que M. le président Fava fut obli-
gé de le faire taire, et de passer à l’interrogatoire des autres
accusés, dont les récits semblèrent alors tout simples,
malgré les forfaits que chacun de ces misérables avait à sa
charge.
Les audiences se succédèrent ainsi sans interruption
pendant plusieurs semaines, et j’espère qu’un prochain
courrier me permettra bientôt (l’annoncer en même temps
et la condajbnation des brigands de la Basilicate et l'expia»
lion de leurs crimes.
Malheureusement la bande d'Egidio Florio n’était pas la
seule qui désolait l’Italie du Sud. Depuis son arrestation,
les crimes contre les propriétés et contre les individus n’ont
pas diminué, et il faudra bien des années encore à la po-
lice italienne pour purger la contrée de ces brigands, que
les paysans eux-mêmes sont souvent les premiers à cacher
et à défendre.
Le roi Galantuomo perdra certainement à cette guerre
plus de soldats que la conquête facile des Etats du Saint-
Père lui en a coûté.
une énergie qui rapnellë' les bandits d’autrefois :
— J’ai si bien fait le brigand, que j’ai déjà sur les épaules
une condamnation aux travaux forcés à perpétuité, et je i
ne comprends pas que je sois compris dans cette accusa- j
tion nouvelle, puisque j’ai été jugé et condamné. A dire i
vrai, en me rappelant tous les assassinats que j’avais per- j
pétrés dans ma vie de brigand, je me félicitais de l’avoir ;
échappé à si bon marché : aussi me gardai-je.de me pour- ;
voir en cassation et consentis-je volontiers à accepter |
comme définitive ma condamnation, craignant d’encourir I
bien pis. Enfermé dans ma prison de Salerne, je ma trou- i
vais tout heureux de ma peine des travaux forcés à perpê
demie™ nouvelles.
AGENCE HAVAS-BULLIER-REUTER.
Paris, 4 janvier.
La commission pour ia réorganisation de l’armée a
fixé hier la durée au service militaire à cinq ans de
service actif et quatre ans de réserve dans l'armée
activent à cinq ans île service actif et six ans de" ré-
serve dans l’armée territoriale.
Londres , 3 janvier.
La légation anglaise à Munich est supprimée,
Londres, 3 janvier.
Bulletin de midi.—Le prince de Galles a bien dormi.
Il recouvre ses forces.
L’affectioa locale tend à disparaître.
Berlin, 3 janvier.
En recevant des félicitations, le jour de l’an, l’empe-
reur a adressé aux généraux et aux ministres quel-
ques paroles cordiales, dans lesquelles, tout en les
remerciant, il a reconnu combien ils ont contribué
pendant la guerre à terminer d’une manière heu-
reuse cette grande tâche.
L’Empereur a ajouté qu’aujourd’hui que la paix ,
comme il est à espérer, est assurée pour long-
temps, leurs efforts doivent avoir pour but de faire
servir cette paix à consolider les bases delà grandeur
actuelle et à développer .Juus 10S biens spirituels et
extérieurs. .
Bucharest, 3 janvier.
La Chambre a voté, par 75 voix contre 48, la con-
vention relative aux chemins de fer. Suivant le pro-
jet de la majorité de la commission il n'a été introduit
à la convention que des modi fi cations peu importantes.
Batavia, lrjanvier.
Le nouveau gouverneur-général est arrivé hier et
a pris aujourd’hui la direction des'affaires.
tuité et m’imaginais bien peu qu’on me rappellerait une
seconde Cois à Potenza, pour des crimes que je croyais
pour jamais oublies.
Lorsque je fus réclamé au bagne pour comparaître de-
vant cette cour, je compris bien, car moi aussi jë suis
homme à pouvoir juger des choses, que ma pauvre tête
n’était plus solidement attachée sur mes épaules. Dès ce
moment, je me décidai à dire toute la vérité, sachant bien
que désormais j’appartiens au bourreau, bien opposé en
cela à mon compagnon Edigio Florio, qui s’est bereé de
I>EK.\1EHE HEURE.
Paris, 4 janvier.
Le Journal officiel dit que du 25 au 31 décembre: il
y a eu 440 mises en liberté faisant un total i’e 11,".''20
' Le Journal officiel dit que l’ambassade rus’se fuit
savoir qu’il est absolument inexact que la Russie mit -
nifeste l’intention d’admettre des officiers français
dans l’armée russe.
Lisbonne, 4 janvier.
Le steamer Galatea vient d’arriver du Brésil.'
BRUXELLES, 4janviei\
(Cours d’ouverture)
Métalliques.......! 543/8
Bons Amér. 1882..-------
Piastres......... 321/16
lorgan...)--------
51 —
Empr. Morga
Reiii.i
Rente 3 6/0 à terme
Crédit mob. franç.
Crédit mob. espag.
Emprunt italien..
Morgan............
Consul. Turcs 5 0/0
Ch. de fer Autrich.
Lots Turcs........
..i
PARIS, 4 janv i
56 37
70 90
VIENNE, 2 janvier.
(Cours d’ouverture;.
Crédit mob. Au!. 33! 59
Lots de 1853......i ------
» » 1860........! 103 50
» - 1864......j 140 —
Napoléons d’or...; 9 211 :
Aut. rente pap.61 50
{Emprunt. 1871.,.. -- —
• (Cours d’oiiFëftni’-S):
Cb.de fer Lomb...
ô 0/0 Améj-, 1882....
3 0/0 Espag. intér..
3 0/0 .. 1869...
Créd.foncier franc.
Ville de Paris, 1871
Société générale...
Emprunt 1871.......
LoNbRES, 1 janvier. — (Cours d'ouverture.
Consolidés angl..
5/20 b. Amér. 1882.
Ch.de fer Iliin.act.
» Erie »
Empr. Turc 5 0/0.
925/8 à 923/4
92 — » 921/4
111 - -112 -
315/8 » 317,8
— 74 - — —
Ottom. 1869 -----
Espagnols 3 0/0.... 321/8 » 321/4
Italiens 5 0/0..' 671/4 »-----
Noüv. Amér. 911/2 à 91 3/4;
Françàis 1870,60/0! -, . à
Erap. franc. 1871. 81/4»
Pérou ...............»
Clmninsdefer :
Anvers-Rotterd..------ »
Namur-Liège____!-------»
Luxembourg.....i - -
Lombards.......! 181/4 -
1i/§
Lois du départeraeut du Nor J.
Au tirage des primes de l’emprunt de 1809, qui a eu lieu
le 2 janvier à Lille, les numéros suivants sont sortis :
N° 2126l3.fr.50000
» 176722.
» 24810.
» 171577.
» 4941.
» 95175.
» 116338;
» 154806.
- 202858.
» 14368.
1000. j
1000 !
500 !
500 I
500 ;
500 j
500. |
200 I
N° 19252.
- 41417
» 57499.
» 15477.
» 81647.
» 82840.
» 96615
- 1,16820.
.fr 200
, » 200
» 200
» 200
» 200
» 200
» 200
12418-2 . ; - 200
128587 .. » 2ÖÖ
N®131943..
» 154572..
» 158469..
- 166359..
» 187881..
» 196149..
» 210790..
» 219988..
. fr. 200
. » 200
. » 200
. » 200
Suivent les numéros remboursables par 100 fr.
Lola d’Autriche « H. ÎOO de ï©24t*.
Au 55e tirage au sort, qui a eu lieu à Vienne ie 2 janvier,
es 14 séries suivantes, de 100 pièces chacune, sont serties:
68* 987 126o 1736 2474 3192 3551
848 1204 1289 2139 3167 3197 3572
AU tirage des primes, (âitinlifiÔdiateînBnt après, les prin-
cipaux prix ont été gagnés par les numéros étilvâhts •
Série 1289 N» 29........... Fl. 2000ÓÖ
» 681 » 69............. - 40000
» 681 » 34............. » 20000
Lots d’Autriche à 11. SiJîO de 1SB4
Les 28 séries suivantes, de 50 pièces chacune, sont sorties
au 35e tirage au sort qui a eu Eeti le 2 janvier à Vienne :
96 295 729 1347 2206 2641 2948 3184 3514 3768
227 352 1081 1413 2292 2773 2985 3281 3738 3843
232 457 1308 1581 2302 2839 3180 3416
Le tirage des primes aura lieu le lr avril prochain.
Lots de Hesse à 11. î»0 de
Au 36° tirage qui à eu lieu le 2 janvier à Darmstadt, le*
principales primes sont échues aux numéros suivants :
N® 19199...... 11. 10000 I N“ 98158.....fl. 1000
- 14321........ - 1000 » 51026......... - 400
» 79037....... » 1000 | » 57651,........ - 400
Lots «le Hambourg à NO th. de 1868.
Au 2" tirage au sort, qui a eu lieu lé' 2 janvier, tes 20
séries suivantes, de 25 pièces chacune, sont sorties :
142 798 1526 - 2088 2337 2856 3447
146 828 1561 2218 2524 3315 3734
519 1356 1698 2299 2724 3388
Etat-LIvil d’Anvers.
Déclarations de décès du 3 janvier 1872.
SEXE MASCULIN.
M. Vriens, charpentier de navires, 54ans, époux de P. Van Beers,
Marché aux Cheveaux. — A. Bouhon, 31 ans, rue Haringrode. — J
Diels, 43 ans. Grande rue Goddiiert. — C. Van Èeékhoven,prfôvre,
21 ans, Canal au Sucre. — F. Defruyt. 55 ans, époux de J. Van
Damnie, rue Rembrandt. — M. Deleener. soldat au 5« de ligne. 22
ans, à Viesenbeek. (Brabant . C. Van Hoof, journalier, 37 ans,
époux de Van dén Berg, Canal au Sucre.
2 enfants au-desSous ds 7 ans, 0 mort-né.
SEXE FÉMININ.
A. Van der Keel, 12 ans, rue delà Boutique. — M. Van Keile-
gom, 50 ans. Grande Montagne aux Corneilles. — M. Clam, 40
ans, épouse de P. Van de Veÿver. — C. Kwistliout.39 ans, épouse
de J. Smets, ruelle au Livre. — E. Serries, tailleuse, 24 ans, rue
St Job, — A. Pont, 70 ans, veuve de J. Thees, rue Vlemincx.
4 enfants au-dessous de 7 ans, I moFt-née.
DECES. j ‘ NAISSANCES.
Sexe masculin.. 13 i ... , Sexe masculin.. 6
» féminin... n j Total 24 j „ féminhI.,. g {Total lo
Obligations de la ville de Paris,
TIRAGES DES 10 ET 15 JANVIER.
Le tirage de l’emprunt 1871 aura lieu le 10 Janvier : un
lot de 100,000 fr., 2 de 50,000 fr., 10 de 10,000 fr., et 75 de
1000 fr. seront gagnés par les 88 premiers numéros sortants.
Celui de l’emprunt 1869 aura lieu le 15 janvier; divers lots
de 200,000,10,000 et 1000 fr. seront gagnés par les 15 pre-
miers numéros sortants. — Adresser de suite un bon de
poste de 10 fr. à M. Ch. Vuillemin, rue St-Quentin, 23, à
Paris, pour devenir propriétaire d’une obligation concou-
rant à un des deux tirages. Quinze jours après le tirage on
peut résilier son achat en abandonnant les 10 fr. versés. La
liste des numéros gagnants est envoyée gratis.
1 n° 10 fr., 5 nos 45 fr., 10 nos 80 fr. Un n° de 1869 et de 1871
pbur 16 fr. les deux.
Onguent et pilule» Hollon ay. -- Les maladies do
la peau, dartres, scorbut, jaunisse, scrofules ou écrouelles, plaies
de la tête et les affections cutanéês les plus invétérées auxquelles
le corps humain est sujet, ne peuvent trouver un remède plus ef-
ficace que l’Onguent et les Pilules d'Holloway : ces (médecines
agissent d’une manière si particulière sur l’économie en purifiant,
lesaug, quelles guérissent ces affections radicalement. Elles sont
également efficaces pour guérir les tumeurs, brûlures, croûtes,
glandes enflées, ulcères, {rhumatismes, contractions ou raideur
des articulations. Ces médicaments opèrent graduellement et
sûrement ; les guérions qu’elles effectuent ne sont pas seulement
temporaires ou superficielles, mais complètes et permanentes.
THEATBES, 0ÖNCEKTS, ETC.
Xîiéatre i-ov«l d’Anvers (direction de M. A.. Van
CaneohemI. — Jeudi 4 janvier, abonnement courant — Quentin
Durward, opéra comique en 3 actes et 4 tableaux.
Bureaux â 7 h.; rideau à 7 1/2 heures.
Mardi prochain, première représentation du Cheval de Brome
Nationaal Tooneel van Ant werpen (Bestuur K.
Lemaire.) — Zondag 7 januarij. — De Kinderroof ster, drama in
7 bedrijven.
Maandag 8 januari].- De Kwijtbrief, tooneelspellin2bedrijven.
— Anna Brenghel, zangspel in 1 bednjt. - De Werklieden, too
neelspel in 1 bedrijf.
Begin ten 7 ure.
E£oninlrtljke maatschappij Oe Dageraad. -
Zaturdagö januarii, buitengewoon prachtig gemaskerd en < v
gemaskerd bal, in de vereenigde zalen van liet Théâtre des
' Kaarten op voorhand genomen, in het lokaal De Vos, Groote
Ma rkt in den Café St-Georges, Yleminckxveld, in den H atergcus.
Gerardstraat, aan : fr. 2 voor eenen heer en eene iuöer. Des
avonds aan het bureel : fr. 2 voor eenen heer on: Ir. 1 voor eene
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MADRID, 3 janvier, — 30/0 kspagnol intérieur 3 00
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