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Vendredi Trente-septième année. -- Numéro a. 5 Janvier 4871
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LE PRECURSEUR
A.g-ei^ts *
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et littéraire.
CHEMIN DE FER DE L'ETAT. — D'Anv.kiiS pour Matines et Bruxelles à S h. 55
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3<= cl ,3.45, 4.r0 5-50,7 E. P,!?» et3e cl., 8.25,8:45, 'lu E. Ie. 2e et 3» cl’., p. Unix.) — Lierre ;>.Si,
ü 47 lflvend.,î>‘.50,12.35. 3.45, 5.20. 8.05. - Termor.de et Garni 5.55,0.50. 12.35, 3.45, 4.5Ö B.
je 2«et3«cl.?.45. — Alost 5,55, 9.50, 1.18.3.45.- Lokeren5.55.0.50. 12.35,4.50 E. P, 2e et 3«
cl ,8.25. — Ninove, Gramm.. I.cssines. Atli (par Brux.l 5.55,9.50, 1.18, 3.45,7 JC. Ie, 2« et 3®
rl (Ninove). — Bruges, Osténde,n.55,9-50, lu.50,3.45,4.50 K. P. 2« et 3“ cl. — Conrtrai,’Mous-
eron Tournai et. Lille 5.55, 9.50. 12.35, 3.45, 4.50 JC. 1«. 2- et 3- cl. - Calais 5.55, 12.35, 3.45 E.
R et. 2e cl.. 4.50 F.. 1° et 2» cl.—Louvain 5.55.9.15 K. Ie, 2e et 3e cl., 0.50,12.35, 1.18, 4.50, 7 E. 1«
à. et 3e cl .,8.25, 10 E. 1« et2«cl. - Tirlem., Liège et Verv. 5.55, 0-15 E. 1°, 2e et 8» cl., 9.50.
î° 35/1 18,4.50, 7, (8.25jusque Tirlem/,10 È. lp et 2e cl.— Landenô.55, 9.5Ö, 12.35,4.50 — Spa
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matin : départ 4.50. boîte 4.15 soir : départ 10'b., botte 9.15 soir.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. (Ligne de Hollande). — Départs d’An-
vers à7 35 h., 10.20matin.3.37. (6.15 soir vers Roosendaal. Breda et Moerdvk.l
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l‘. A. DELA MONTAGNE
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LIGNE DE LOUVAIN. — Départs d’Anvers vers Lierre, A trsebot, Louvain, Ottignies,
Charleroi,Chàt.elineau,Vlreux.Givet.'Charlevilie, Reims, Palis, Namur.Arlou, Luxembourg,
Trêves (par Ottignies) 6.55,7.22, (9.33 vers Louvain),11.05 1.44,5.32,5.42,(8.13 vers Louvain).
LIGNE DE HASSELT. — Départs d’Anvers pour Diest, Hasselt, Maestricht etjAix-la-
Chapelle. 7.22,9.-33,,1.44.5.42soir. TI, , ,
LIGNE DE TURNHOUT. — Départs d’ANVERS pour Lierre, Hérenthals et Turnhout6.5?,
11.05, 5.32. — Pour Turnhout.. Tilbourg, Eindhoven et Venloo,7.22, 1.44, 5.42.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE VA ES. — D’Anvers 4.d0, 7.15, 8.50, 10.50, 2.10,
4.15, 7.- De Gand 4.25, 7.05,9.25, 10.45,2.50, 5.45,7.05.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’An vers (Veerdam) pour Boom et localités inter-
médiaires. 9.00 h., 3.00 ; pour Hamme, 2.15 il.; pour Doel, 3 h. — De Boom pour
Anvers, 7.00 lu, 1. — De Hamme pour Anvers,8.00h. — De Doei, pour Anvers,
7 h. matin. . .
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mav. :i H' (am, et tous les Di-
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rinr.->, Havas, Lafitte, Biillier
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LONDRES, Delizy Davik8 et Cie, L
Cecil Street,Strand, et A. Maurice
1), favistock Row, Covent Gar-
den.
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w.t.Lt* >:flce de Publicité* rue
d‘ .. Ma-' -iciue, 46.
RÉSUMÉ POLITIQUE.
Le Journal des Débats explique pourquoi divers
(oumaux de nuances diverses se rallient à la candida-
ture de M. Vantrai.11, et pourquoi le succès de ce re-
présentant des républicains molférés devient possible.
.. Cette candidature, dit-il, gagne tous les jours du
terrain; les circonstances la favorisent, et on peut la
considérer comme une nécessité du moment. Il suffit,
pour eu être c invaincu, d’entendre le langage des
journaux (mi lui donnent leur appui. Quelques-uns
recommandent M. Vautrain parce qu’il représente
exactement leurs idées. D’autres, comme le Stede,
irouvent que sa profession de foi ne répond pas com-
plètement à leur attente, n’étant pas assez affirmative
dans le sens républicain. Cependant le Siècle appuie
M. Vautrain, et il engage ses amis à lui donner leurs
voix pour faire êcliecjà. une autre candidature qui lui
parait trop radicale. Vous voyons enfin des journaux
tels, que le Moniteur, la Liberté, le Français et le
Journal des Débats, puisque nous devons nous citer
a notre tour, conseiller à leurs lecteurs de voter pour
M. Vautrain, non qu’il réunisse toutes les conditions
necessaires pour être véritablement le candidat
du parti conservateur, mais parce que, tel qu'il
est, il offre assez de garanties aux amis de la
liberté et de l’ordre, et que ceux-ci doivent avant tout
empêcher le succès des hommes de la Commune. C'est
ainsi que des journaux partis des points les plus op-
posés, mais tous également convaincus des dangers de
l’abstention, se trouvent conduits au même résultat et
se rencontrent sur le même terrain. Que faut-il en
conclure ? que M. Vautrain est devenu, par suite des
di vers incidentsde la-campagne électorale, l’homme de
la situation, et que sa candidature estle produit logique
d’unesorte de transaction rendue plus facile d’ailleurs
parla parfaite honorabilité personnelle du candidat.
C’est là ce qui assure le suecès de M. Vautrain. On ne
peut pas toujoursfaire un mariage d’inclination; il faut,
au besoin, savoir se résoudre à un mariage de raison.
Ce sont quelquefois les plus heureux, et les électeurs
qui seraient tentés de s’abstenir, comme quelques
journatix le leur conseillent, doivent songer aux
conséquences funestes qu'aurait le triomphe du can-
didat ne la Commune. ••
Le Journal des Débats flétrit ensuite en ces termes
la conduite de ceux qui voudraient s’abstenir ;
•• Les journaux qui prêchent l’abstention n’ont jus-
qu’ici présenté aucun argument sérieux à l’appui de
leur cause. Ce n’est pas, en effet, apporter un argu-
ment sérieux que de venir dire que la candidature de
M. Vautrain est vue de bon œil par le gouvernement.
Nous ne savons ce qu’il en est; en,toss cas, s’il est vrai
que le Président de la République ait une préférence
pour l'un des candidats quisedisputent les suffrages des
Parisiens, on ne peut pas dire qu’il l’ait manifestée
publiquement et de manière à peser sur la liberté
des électeurs. Il ne faut donc pas, comme on le fait,
parler ici de candidature officielle. Les sympathies de
Si. Thiers, si sympathies il y a, ont été jusqu’à présent
des plus discrètes, on en conviendra, et, à tout prendre,
nous ne saurions y voir une mauvaise note pourM.
Vautrain. 11 est Vrai que nous ne voyons pas les
cho.ies comme l'Union et quelques autres jour-
naux. “ Décomposer lentement la société, dit l'Union,
assez lentement pour jouir longtemps encore du
pouvoir qu’il détient , telle est l’œuvre à laquelle
M. Thiers consacre ses soins et son talent.*M. Vautrain
lui a paru digne A’ètre son auxiliaire et de collaborer
avec lui à la ruine de la France par voie dë modéra-
tion et de conciliation ; c’est pour ce motif que nous,le
repoussons, et que nous pressons les électeurs pari-
siens de refuser leur vo.te au compère de M. Ranc. •>
Que répondre à des accusations pareilles ? On ne dis-
ent <0 pas avec l'hallucination. Les journaux bonapar-
tistes, contrite l’Ordre, qui avaient l’espoir de faire
patronnerun candidat selon leur cœur par X Union de
la Presse , sont naturellement furieux de leur mé-
compte. et ils se vengent à leur manière. L'Ordre
sait pourtant bien que le bonapartisme, qui est la
conspiration en permanence, ne sera jamais considéré
comme une des fractions du parti conservateur. Mais
n’est-il pas tout-à-fait plaisant d’entendre ce journal
tonner contre la candidature de M. Vautrain parce
qu’il lui plaît de la considérer comme officielle ? Nous
no sommes plus ici dans les Basses-Alpes, M. Duver-
nois ne le voit que trop, et c’est là peut-être ce qui •
cause sa mauvaise humeur. Au surplus, ce ne sont pas
las attaques des bonapartistes qui nuiront à la candi-
dature (je M. Vautrain, elles ne pourront au contraire
que la servir. <»,
Le Pape a envoyé à Mgr. Dupanloup une lettre de
félicitation pour sa retraite cie l’Académie française
à la suite de l’élection de M. Littré. Nous publions
plus loin cette lettre. D’autre part, l’Académie a re-
fusé d'accepter- la démission du remuant prélat.
Nous publions sous la rubrique Grande-Bretagne
quelques renseignements sur les négociations qui se
poursuivent entre les Etats-Unis et l’Angleterre en
vue de la prochaine conference de Genève, chargée de
régler par voie d’arbitrage le différend qui existe entre
les deux pays depuis la fameuse guerre de sécession.
une expérience de deux siècles ; ces jésuites turbulents,
ambitieux, avides de richesses, ennemis de toute émanci-
pation de la pensée, corrupteurs effrontés de la morale, et
compromettant par lettre excès jusqu’à la religion même ?
Et vous vous étonné?, qu’en Suisse, où la nation veille
elle-même à sa garde, on se soit ému à rapproche d’un
pareil fléau ; vous vous étonnez qu’on se soit mis en mesure
d’en empêcher l’invasion !
Et. vous croyez qu'il a taüuj'aire comprendre à ce peuple
si jaloux de sa dignité et de son indépendance, tons-les
dangers de la patrie, tonte l’ignominie du joug qui allait
s’appesantir sur elle !
Et vous croyez que c’est de l’étranger qu’ont dû venir le
conseil et l'initiative de la résistance'!
Oh non. Monsieur le ministre, convenez-en, vous n’avez
fas fait cette injure à la patrie de Guillaume Tell et; de
Jean-Jacques Rousseau.
La section centrale du budgetfde la justice a désiré savoir
si le nombre des notaires est partout, et notamment dans
les fonbourgsde Bruxelles, en rapport avec le chiffre de la
populationet, l’importance des affaires ?
Le ministre a répondu qu’à In suite d’une instruction gé-
nérale effectuée en 1867, d’après cette double base delà
population et de l’importance des affaires, une loi du 30
mai 1863 a porté le nombre des notaires à Bruxelles de
trente à trente-sept et un arrêt é royal de même date a aug-
menté le nombre des notarresdans les cantons de justice de
paix d’Anvers, Liège et Gand.
La situation, telle qu’elle a été établie à cette époque
toute récentè, semble, en général,pouvoir être maintenue.
()n s’est quelquefois plaint, à la vérité, de l’insuffisance
du nombre des notaires dans les cantons populeux qui
avoisinent la capitale, mais le ministre pense que cette in-
suffisance est plus apparente que réelle et qu’elle trouve,
en fait, un correctif dans l’augmentation récente du nombre
des notaires à Bruxelles.
Le gouvernement, au surplus, attentif aux intérêts des
populations, sous Ce rapport, aura soin, dit-il, si l’utilité
d’augmenter le nombre des notaires venait à se produire
dans l’une ou l’autre localité du pays, de proposer-les
mesures nécessaires pour pourvoir aux nouveaux besoins
qui seront établis. Une enquêté est même en ce moment
ouverte à 1 effet de vérifier s’il n’y a pas lieu de créer une
place nouvelle dans les cantons judiciaires d’Anvers. -
A propos de prétendue insuffisance numérique du tribunal
de première instance et de la cour d’appel de Bruxelles, il
a été donné à la Section centrale des renseignements rela-
tifs à l’arriéré de ce tribunal et de cette cour.
Exposition internationale de Londres.
SECTION HORTICOLE.
Liste des exposants belges qui ont obtenu des prix !dans
les concours de 1871.
Concours du 19 avril. — Médaille en argent (silver Flora,
Medal) à M. L. Van Houtte à Gand, pour une collection
d’Azaléas.
Concours du 3 mai. — Médaille en argent (silver Flora
Meclal) à M._ A. Dalliêre à Gand, pour un groupe de pal-
miers, etc. .
Diplôme de 2e classe à l’Azaléa La Reine, de M. à Dalliêre.
Concours du 7 juin. — Médaille en argent (silver Flora
Medal) ; Groupe de Palmiers, Lauriers eu pyramide, de
M. A. Dalliêre.
Diplômes fie première classe : Xanthosoma Lindeni,
Dracæna lutescens striata, Acer palmatum crispum, Acer
pjjumatum roseo-dissectum, de M. Linden; Lycopodium
dieliotomum , Lycopodium mandioccanum. Lycopodium
taxifolium, Tillandsia Morreniana (Catopsis nit’ida Griscb)
de MM. Jaeob-Makoy et C”.
Diplôme de seconde classe : Epidendrum paniculatumde
M. Linden.
Diplôme spécial ; Groupe d'F.rables du Japon deM. Linden.
Concours du 21 juin. — Diplômes de première classe :
Verscbaffeltia melanocbœtes, Thrirtax elegantissima, Ca-
lamus sp. Menados, de M. Linden; toutes exposées comme
plantes introduites par l’exposant. -
Concours du 5 juillet. — Médaille en argent (silver Flora
Medal) : Groupe de nouveaux Dioscorea, groupe de nou-
veaux Maranta, collection d’Orchidées, de M. Linden;
groupe de Maranta de M. Dalliêre.
Diplômes de première classe : Dioffenbaehia imperialis,
Alloplectus vittatus, Dioscorea prismatiea, Dioscorea chry-
sopliylla, Dioscorea Eldorado, Dioscorea meleagris, Ma-
ranta Mazelei, Maranta Wallissi discolor, Epidendrum
Frederici-Guillelmi de M. Linden.
Diplôme de seconde classe : Aralia japonica aureo-esti-
culata.
Diplôme spécial :
Groupe de plantes-d’orangerie de M. A. Dallièraj collec-
tions de roses coupées de M. .G Hermans.
SOCIÉTÉ ROY ALE n’iIORTICl LTl RC DE LONDRES.
Liste des exposants étrangers qui ont obtenu des prix
dans les ccn&urs Si 1871.
L. S. D.
M. A. Dallièrô,àGarid ; 17 mai : concours variés,
extra prize.....................................3-"
M. A. Dalliêre, à Gand ; 7 juin : concours variés,
second prix...............*.....................G ”
M. Louis YanHoutte* à Gand; 19 avril : con*
cours variés, exira prize....................- 15 ••
M. J.Linden,à Bruxelles; 7,juin : 4° conc., lrprix 2 * »
. 21 juin: 9B » tj 5 » x
MM. Balte), frères, à Troyes : 4 octobre. 1r concours, 2li
prix, médaille en vermeil ; 4e concours, lr prix, médaille
m? en1 ; 5° concours, lr prix, médaille en verqieil: 6'-con-
cours, lr prix, médaille en argent.
. Le secrétaire du comité belge,
ER- MORREN.
Le secret de la haine de la presse ultramontaine
pour feivM. Defacqz se trouve dans une lettre que
le grand maître national de la maçonnerie belge
adressa en 1845 à M. Nothomb, alors ministre de
l'intérieur qui l'avait accusé de préciser une razzia
de Jésuites. En voici un passage qui a conservé
un caractère saisissant d’actualité:
Cessez de vous alarmer pour ces bons pères ; ils sont
désormais assez forts pour se passer de votre aide et, n’a-
voir plus en Belgique rien à redouter de personne.
Où s’égare votre sollicitude ? C’est, pour les Jésuites que
vous tremblez, et l'avenir qu’ils préparent au pays ne vous
cause point, d'effroi ; la seule pensee d’un danger imagi-
naire dont ils seraient menacés vous fait frémir, et vous
les voyez, impassible et froid, ruiner les libertés sans les-
quelles il n’est plus de-patrie, détruire l’une après l’autre
toutes les conditions d existence de notre nationalité. Ne
vous y trompez-pas ; oui. c’est la nationalité môme qu’ils
attaquent, au cœur. Voilà la péril qui devrait vous préoc-
cuper le jour, et vous poursuivre encore jusque dans votre
sommeil. C’est à fermer cet abîme qu’iLfaudrait, appliquer
toutes les ressources do votre génie, au lieu de vous mettre
en peine fie ce que fait une association occupée en silence
de quelque théorie pacifique, de quelque œuvre de philan-
thropie. ,
La situation faite au pays par ces hommes qui ont aoca-
paré tout votre intérêt, est celle de toutes les nations qui
doivent subir leur présence, et, dont le gouvernement, vigi-
lant et, fort n’est pas perpétuellement en garde contre leurs
tentatives d’envahissement. L’esprit de domination est de
leur essence même. La société du is» siècle n’a pu les sup-
porter, et ils reviennent an 19e, au sein d’une société nou-
velle, qui a fait un pas immense dans la voie du progrès,
ils reviennent, avec les mêmes idées, les mêmes préten-
tions, les mêmes moyens, si le genre humain pouvait,
rétrograder, t'oyez, chez nous les premiers actes produits
par leur influence, à leur retour sur la scène politique.
Relisez cette incroyable requête adressée au Congrès de
Vienne, le 8 octobre 1814, pour faire décréter en principe
que l’exercice de la religion réformée ne serait permis
qu’au Prince, à sa, famille et à sa cour, et seulement dans
l’intérieur des édifices .royaux; que dés évêques feraient
nécessairement partie du,conseil d’Etat ; que la dîme serait
(établie; que les jésuites seraient rappelés et chargés de
l’éducation de la jeunesse. Relisez le fameux jugement
doctrinaUsur la loi fondamentale des Pavs^Bas, dans lequel
l’intoléraïlce ultramontaine épuise l’anat hème et l’opnrobre
sur des droits naturels ef sacrés, dont la Constitution
Belge a de nouveau proclamé l’inviolabilité.
<'es tendances audacieuses sesont-elles démenties depuis?
Qu’on ouvre les yeux, qn’on regarde autour de soi, mais de
bonne foi, avec la volonté' de voir. Ne sont-ee pas ces
mêmes jésuites que l’Europe a jugés et condamnés après
Actes oilieiels.
Phnsidxs. — Par arrêté royal, il est accordé, à chacun
îles officiers désignés ci-après, une pension annuelle et
viagère de retraite sur l’Etat, savoir :
L. Motte, lieutenant-colonel, gendarmerie, 2760 francs ;
J. Eymael, pharmacien de-1™ classe, attaché à l’hôpital de
Mons, 2508 fr.; L. Pletinckx, capitaine, non-activité 950 lr.;
L. Defacqz, médecin do bataillon de 2e classe, non-activité,
757 fr.C. Van Ouwenlmysen, sous-lieutenant,, qpn-acti-
vité, 562 francs .
— Tribunaldç,première instance. — Avoué.— Par
arrêté royal, démission du sieur II. Speeckaert, dé ses
fonctions d’avoué près le tribunal de première instance
séant, à Bruxelles, est acceptée.
— Justice de paix. — Greffiers. — Par arrêté royal, le
sieur J. Noten, greffier de la justice de paix du canton
d’Aivndonek, est nommé en la même qualité à la justice de
paix du canton de Turnhout, on remplacement du sieur
Van Bouwel, décédé, et le sieur J. Van Botnvel, commis
greffier à la justice de paix du canton de Turnhout., est
ffommé greffier dé la justice de paix du canton d’Aren-
donek.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
GRANDE-BRETAGNE.
Les journaux anglais commencent à se .préoccuper
très-vivement des prochains travaux de la conférence
de Genève, chargée d’arbitrer les griefs des Etats-Unis
contre l’Angleterre, à propos de sa conduire pendant
la guerre de sécession. On sait que par le. traité, de
Washington qui établit le principe‘de cet arbitrage,
les négociateurs anglais ont admis trois règles de droit
international comme pouvant donner ouverture à des
dommages-intérêts, s’il est reconnu . que ces règles
aient été transgressées, bien qu’à l’époque où les faits
ont été. commis elles ne fussent pas encore inscrites
dans le droit public des nations.
D'ans la pensée des négociateurs anglais, lès indem-
nités, s’il y avait lieu d’en allouer, devaient se borner
aux dommages directs causés parles déprédations des
corsaires sortis des ports de la Grande-Bretagne.Mais
les représentants de> Etats-Unis près la conférence de
Genève se croient en droit de réclamer aussi des in-
demnités pour tous les actes de l’Angleterre qui ont pu
contribuer à prolonger ou à aggraver la guerre civile.
Ils ont donc rédigé un mémoire qui est itn véritable
réquisitoire contre l’ancienne mère-patrieJt-qui for-
mule dés exigences financières tellement onéreuses
que si l’Angleterre avait été vaincue etterrassée après
une lutte acharnée, on n’eiït guère pu lui imposer des
réparations plus considérables.
Les légistes anglais ont quatre.mois pour répondre
au mémoire lunéricain. lis ramèneront probablement
le débat à ses justes proportions, en examinant, non
pas si l’Angleterre avait ou non le droit de considérer
les Sudistes comme des belligérants, mais si elle a
transgressé ses obligations'de neutralité vis-à-vis de
la situation défait qui existait pendant la guerre ci-
vile de l’autre coté de l’Océan. Toutefois, en attendant,
l’Angleterre est' inquiète et mortifiée que les Améri-
cains exploitent contre elle les concessions qu'elleleur
a faites dans un intérêt de paixetpour le prompt arran-
gement. de leurs différends. Et, à moins d’une décision
des arbitres qui tranché le débat, on entrevoit entre
Londres et Washington do longues négociations et,
d’interminables pourparlers.
FRANCE.
ï Correspondance 'particulière du Précurseur). *
Paris, 4 janvier.
Le sujet, absorbant dans la presse et dans les conver-
sations est toujours l’élection d’un- député pour cont.
pléter la représentation de Paris à l’Assemblée na-
tionale. La -trop fameuse Union parisienne est dis-
soute depuis la publication par M. Vautrainde sa pro-
fession de foi, car jusque-là elle n’aj.était encore qu’en
dissolution.
Parmi les ex-adhérents de cette union parisienne
le Journal des Débats, le Moniteur Universel, le
Français, la Liberté, la Presse, la France, et le Bien
Public soutiennent, chaudement la candidature du
président du conseil municipal. Les autres lui tour-
nent le dos, ce sont : le Figaro, le Gaulois, le Pans-
Journal, la Patrie, le XIX Siècle; et comme il faut
motiver ces déterminations au moment suprême, à
l’avaut-veille du scrutin, la lutte électorale devient
d’une extrême vivacité.
Il est à penser que Victor Hugo va passer et que les
abstentions seront très nombreuses. Je ne vois pas
bien pourquoi l’autorité, en temps de provisoire, a
signifié un ordre de fermeture aux réunions publiques
de la rue d’Arras. Assurément les radicaux peuvent
tenir encore des réunions privées qui atteignent le
'même but depropagande.ense conformant à certaines
prescriptions de détails, telles que déclaration à l’auto- (
rité, lettres de convocation, etc., etc., mais la partie
ignorante de la population accepte toujours trop faci- ;
lement les assertions de la presse qui flatte ses goûts
et l’on crie bien fort dans les cabarets qu’on interdit
ici ce que l’on permet ailleurs, faisant allusion à deux
réunions privées tenue,s sous la présidence de M.
Rousse, bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris,
dans lesquelles il s’agissait de préparer l’élection de
M. Vautrain et d’où, il ne sort jusqu’à présent qu’une
conviction ; celle de l’échec de ce personnage douteux
nui va être la cause de l’abstention d’une grande moitié
des électeurs.
Ainsi donc pour me résumer, M. Victor Hugo sera
probableiJfent nommé, grâce à la discipline du parti
avancé; M. vautrain échouera sans honneur, les :
abstentions seront plus nombreuses que jamais et le
retour de l’Assemblee et du gouvernement à Paris en
serà ajourné indéfiniment. Enfin M. Tliiers qui n’a pas
caché ses sympathiespour M. Vautrain sembleràaussi
recueillir un échec.
En dehors de Paris’, M. de Keratry à Marsaille fait
de la poigne et gène quelque peu lès mouvements de
M. Gambetta qui ne prononce que des paroles entre
amis, et non pas des discours.
De Lyon le comité ’Grolée, soi-disant dissous par [
l’autorité, a envoyé signée de son aueieu bureau, une i
adresse de félicitations au comité de la rue d’Arras,
pour avoir fait triompher la sauvage doctrine du man-
dat impératif et l’avoir fàit avaler par ce vieillard peu
scrupuleux de Victor Hugo.
Les divers incidents de la réception officielle du 1*'
janvier, à Versailles, semblent oubliés : si Al. d’Arnim
n’était pas à son rang dans le défilé des représentants
des puissances étrangères, c’est que l’étiquette s’y
^opposait jusqu’à nouvel ordre; les choses sont expli-
quées et d'ailleurs, par lettre missive, le Président de
la République a été complimenté par le chargé d’af-
faites de. Prusse.
Le personnel diplomatique n’a pas non plus à en
vouloir à M. Thiers, qui n’est pas -allé assez précipi-
tamment au-devant de ses membres et que Al. Feuillet
de Conches a dû aller prévenir au milieu d’une con-
versation avec les ministres!
AL de Goulard est parti pour Rome; Al. d’Arnim va
aussi dans la ville éternelle se faire relever son
poste précédent. Al. de Broglie part ce soir pour Lon-
dres. AI. Gontau Biron pareillement pour Berlin.
AL Guyot Alontpayroux est toujours ambassadeur
in partibus, recevant des compliments en attendant
l’éclosion de chaque numéro de XOfficiel.
Dans les commissions où le travail a repris dès hier,
on a avancé par ia discussion on le vote, les projets
de loi en élaboration. Service militaire obligatoire ,
personnel, système d’une armée /activé oû l’on fera
5 ans sous les drapeaux ef, 4 dans la réserve et d’une
armée tërritorialeôù l’on fera ensuite 11 ans. Comme
on le voit, la commission ne fait aucune concession
aux idées du gouvernement et toift dépendra finale-
ment de la discussion en séance publique.
La commission du travail d.es enfants dans les manu-
factures, propose de' n’admettre ceux-ci dans les grands
comme dans les. petits établissements qu’après leur
âge de 10 ans; ils ne feraient que six heures jusqu’à
l’âge de 13 ans. Ensuite ils travailleraient librement
pourvu qu’ils soient munis d’un certificat d’études
constatant un minimum d’instruction primaire, ce qui
est conforme avec l’économie diî projet de loi de AT.
Jules Simon. '
Le ministre de la guerre s’est fait excuser hier, pour
n’avoir pas pu se rendre à Bapaume, au service com-
mémoratif célébré en souvenir de la bataille, livrée
l’an passé par les troupes du général Faidherbe.
En revanche, le général de Cissey a pris deux sages
mesures qui étaient vivement réclamées en faveur des
officiers captifs l’an dernier : ceux qui n’aurqnt rien
reçu par l’entremiçe des agents anglais et qui feront
uno déclaration sur l’honneur dams ce sens, re-
cevront doux mois de leur solde. Ensuite les officiers
non maintenus par la commission des grades reçoivent
Aine indemnité d’un mois de solde.
C’est décidément mercredi prochain qu’a lieu le ma-
riage du prince Czartoriski avec la princesse Alar-
guerite de Nemours.
Les autorités de Lyon alarmées de *voir que les
chaires de la faculté de médecine de Strasbourg sont
portées un peu partout dans les autres facultés, sont
en instance pour voir ériger en faculté leur école
secondaire de médecine.
Pendant le séjour de AI. Gambetta à Toulon, un ban-
quet, lui a été offert au Grand Hôtel. AI. Allègre, maire
de Toulon, au nom du conseil municipal, a porté à l’an-
cien membre du gouvernement de la défense nationale,
le toast suivant ;
* A Gambetta ! ’
•• A l’orateur éminent qui n’a cesse do défendre la cause
de la liberté dans les luttes parlementaires. ,
.< Au vaillant, patriote qui n'a jamais désespéré du salut
rte la patrie, même dans ses plus douloureuses épreuves.
» Au grand eitoven qui a eu l'honneur de tenir haut et
I ferme, en face de l’étranger, le drapeau de la France uni
au drapeau de la République
- A Gambetta ! -
Voici la réponse de M. Gambetta :
*• Citoyens,
•• Je yous remercie du fond du cœur des paroles sym-
pathiques que M. le maire vient de m’exprimer en votre
nom. ,
- Elles dépassent, évidemment, l'importance du merite
qui peut me revenir dans l’oéuvre commune : mais je veux
cependant les retenir pour en dégager ce qu’elles ont de
personnel et d’acceptable pour moi. .
•’ Oui, citoyens, nous avons le droit de porter haut la tête
après tant et de si grands désastres, c'est, parce que nous
pouvons nous rendre ce témoignage qu’en établissant la
République sur les ruines de l’empire, nous n’avons pas
cédé à une pensée d’égoïsrne particulier, car nous n’avons
jamâis séparé la, patrie de la République.
- Malgré les faiblesses, malgré lés fautes commises,
malgré los trahisons même, nous pouvons dire que notre
seul but, notre seule préoccupation était de relever et de
régénérer le pays par une a pplication sincère des idées et,
principes démocratiques.
- Ces préoccupations patriotiques, nous les conservons
encore, parce que nous croyons que dans la République
seule résident les éléments de notre salut national ; parce
que nous croyons qu’après les malheurs sans nombre que
la monarchie a accumulés sur la France,-c’est, par les voies
nouvelles de la véritable démocratie, c’est par la science
du progrès et l’emploi efficace de là vraie liberté, que nous
pouvons accomplir à coup sur l’œuvre de nôtre régénéra-
tion. '
» Et c'est pour çela que nous- réclamons (les garanties
contre le passé ; c’est pour celajjue nous voulons non un es-
sai de République, non une monarchie déguisée, non (les
promesses et des atermoiements, mais la République tout
de suite ! -
La lettre par laquelle AI. Dupanloup a expliqué sa
démission de membre de l’Académie française a été
communiquée télégraphiquement au Pape. Celui-ci
vient d’y faire la réponse suivante :
•• Très cher fils,
« Salut et bénédiction apostolique,
- C’est une consolation, au milieu des désastres de
la foi et du naufrage des vertus chrétiennes de voir
des actes qu’inspire le zèle véritable et désintéressé
de la religion. Celui qni.réfléchit et pèse combien il
importe de rompre avec l’impiété et de fuir les sen-
tines de l’athéisme, ne craint point le vain blâme du
monde et il suit avec ferveur les sollicitations de sa
Conscience de chrétien. C’est ainsi, mon très cher, fils,
que vous avez fait, et nous n’hésitons pas à vous
adresser l’expression de notre contentement à ce
sujet. Vous avez été élu dans une société qui n'a pas
eu honte d’admettre après vous une âme flétrie par
les doctrines perverses, un de ces hommes dont St-
Marc a dit : « Ils ne voient pas les ténèbres de leur
conscienëe, et ils portent l’orgaeil de leur ignominie,
Vous n’avez pas cru devoir garder votre place dans
cette société ; et l’acte de renoncement et d’humilité
par lequel vous avez refusé de pactiser avec l'iniquité
a rempli d’une joie pure les cœurs des catholiques.
■> Le seandale a par vous été flétri, et vous avez renié
les suffrages de vos confrères dès que vous ave? vu
qu’ils portaient indifféremment sur les esprits éclairés
par les lumières de l’Eglise et sur ceux qui sont infec-
tés par les plus détestables erreurs de ce siècle.
N’on-seulemint,nous vous adressons nos félicitations
pour cette décision glorieuse, mais nous vous enga-
geons à ne négliger aucune occasion de vous séparer
avec éclat des impies et des méchants,partout où’vous
serez exposé à leur contact, dans toute assemblée où
la parole du Christ ne pourra point être exclusivement
, entendue et révérée.
* C’est par ces pieuses manifestations, par ces dé-
vouements à la religion, què ‘seront réparés les maux
dont souffre l’Eglise, et, que reprendra la pleine posses-
sion de ses droits, la vérité catholique contre laquelle
! les portes de l’enfer ne prévaudront point»
- Nous désirons, mon très-cher fils, que notre béné-
! diction apostolique vous accompagne, ainsi que tous
ceux qui « combattent le bon combat, •• luttant coura-
’ geusement, à votre exemple, pour la cause de la foi.
- Donné à Rome, à Saint-Pierre, le 2 janvier 1871,
26e année de notre pontificat.
•> Pie IX, pape. «
mille qui subvient avec peine â l’existence dèsà fàmille. de
lu meme manière que le célibataire; il assimile les revé-
,. ll E" habitant des villes à ceux du campagnard ; il ne
sinquR.de guere de la source d’où découlent les revenus’
si c est du travail ou de capitaux placés. Ce qui plus est!
pai le principe de la déclaration personnelle, on risque
de faire payer 1 honnete homme pour le fripon. L’imnô-
pulante de cet-impôt est encore augmentée par la manie
des habitants de tenir caehé l’état de leurs fortunes Au
surplus, le chef du cabinet la lui-même appelé lepîùs
exécrable des impôts. 11 1 ’
Un a répondu que ces objections peuvent être faites pour
in?Lw> r I?anie c,e cacher l’état dé sa fortune et
la crainte de la fi aude dans les déclarations ne sauraient
être prises assez aux sérieux pour faire hésiter la législa-
ture a (aire un pas dans la bonne voie. Lee impôts frappent
les revenus du commerce, de l’industrie et de l’agriculture
tandis que les revenus des fonds publics* qui forment une
partie si considérable de la fortune particulière, ne sont
pas atteints. G est là une injustice bien plus grande que tou-
tes celles qu on reproche à l’ineome-tax. 4
Plusieurs membres ne voudraient accepter îl’income-tax
que pour e temps necessairç à une complète réforme du
système u impôts. ——
Sur la question du taux de l’income-tax, la majorité pa-
rait s être prononcée contre le taux de 2 p! c. A son avis 1
p. e. suffirait.! n assez grand nombre de députés neveidenE
fixer le taux que d après les besoins annuels.
Alais les uns et les autres trouvent que, dans tous les
cas, le revenu de 500 florins ne devrait pas être imposé.
Nombre de membres demandent que fF.tat reprenne .les
toile la contribution personnelle, cédés aux communes
et que celles-ci prennent lïncome-tax comme un impôt
communal, tandis què,, d’autres seraient portés à céder
toute la contribution personnel!3 aux communes,
L mçomedax et le foncier. La question de savoir s’ü est
équitable de frapper les produits de la terre comflie les
autres revenus a provoque de vives discussions. Quelques
députés sont davis que la contribution foncière doitetre
considérée comme une rente fixe qui est défalquée du prix
u achat et ne peso pas sur le propriétaire. En exemptant la
terre de l ineomte-tax , on ferait aux propriétaires un
cadeau gratuit que rien ne justifie.
La majorité n admet pas ce principe. Le foncier n’est pas
une rente fixe; dans tous les cas, cela ne serait pas vrai
pour les cents additionnels et il n’y a pas si longtemps ciue
le foncier a ete augmenté dans la province de Limboiics-
La moyenne du foncier est de 7 p. c.; en l’augmentant ’deP2
p. c. on frapperait les revenus du sol 412 fois de plus que
les revenus de capitaux. H
On a répondu que, dans les derniers temps, la valeur de
la terre s est considérablement accrue par la prospérité
generale, par lo principe du iibre-echange admis dans notre
législation, par 1 amélioration des moyens de transport par
terre et par eau, ce qui lui permet de vendre ses produits
sur les marches qui lui offrent les prix les plus éleves, Est-il
donc si injuste que les propriétaires fonciers contribueni
proportionnellement à ces dépenses qui ont servi àaugmen-
Cette môme objection, juste an fond, a été employée
coutre la suppression du droit de patente, attendu que
1 industrie et le commerce profitent bien plus des nouveaux
moyens de transport que l’agriculture. Mais le ministre des
finances lui môme a, comme membre de la Chambre sou-
tenu, en 1851, que la contribution foncière n’est autre chose
qu’un income-tax, et aujourd’hui il soutient le principe op-
pose Aussi, parmi les plus chauds partisans de fineime-
tax, differents députés veulent exempter la terre de cet
impôt. A leur avisr ils est avant tout nécessaire île reviser-
le cadastre : cette révision produira plus de millions que
1 income-tax.
Je passe les mille questions posées de même que l’objec-
tion contre le serment par lequel on met l’homme entre
sa bourse et sa conscience et j'arrive aux conclusions que
je me permets de tirer de ce rapport. Les voici :
1° Là majorité est acquise à un income-tax de l p. c •
. & Elle est aussi disposée à a,bolir le droit de patente ; ’
3° Elle est opposée a la suppression du droit d abatage ■
4“ Elle veut 1 exemption de l’income-tax pour le revenu
foncier.
Reste à savoir maintenant si, depuis que le ministre
nous a appris qu’iL n’y a plus de déficit, qu’il ne fallait pas
recourir aux emprunts, et que nous nageons dans les mil-
lions,la majorité né réfléchira pas deux fois avant de nous
imposer de nouvelles charges.
BELGIQUE.
ANVERS, ;» Janvier.
PAYS-BAS.
On écrit de La Haye, 3 janvièr, à XIndépendance :
Le rapport de Ta section centrale sur le projet de loi ten-
dant â rntvodmve Xincome-taj; ne permet que de deviner
vaguement sur quels points la majorité est d’accord. J’i-
gnore le nombre des députés qui ont pris part à l’examen
au projet de loi dans les sections, de sorte qüe tout est
' vague, excepté les objections auxquelles le projet a donné
lieu.
J e ne m’arrêterai pas à la première partie du rapport
qui traite la question de la révision partielle du système
d’impôts. Les uns demandent une réforme complète, les
autres se contentent d’une révision partielle ; mais tous
sont d’accord sur ce point qu’avant d’imposer à la nation de
nouvelles charges, la législature devra être mieux infor-
mée qu’elle ne l’est jusqu’à présent de la situation et des
besoins réels.
La suppression de l’abatage. — Quelques membres seu-
lement en attendent un bon résultat ; la grande majorité
ne s’en promet aucun. Le prix du bétail ne se règle pas d’a-
près les. besoins du pays, mais d’après les grands marchés ;
de Paris, de Londres‘et de Bruxelles. Si réellement on
veut abolir des accises, il faudrait donner la préférence au
savon et surtout au sel, dont la haute accise ne saurait être
maintenue depuis la suppression de ce droit en Belgique.
Dans tous les cas, si on veut abolir des accises, pourquoi ne :
cherche-t-on pas un équivalent dans une taxe de consom-
mation ou un droit de débit sur le tabac ?
La suppression du droit de patente. — Une grande di- ,
vergence d’opinions existe sur cette question. Tandis que
les uns condamnent sans phrases cet impôt, dont l’origine
remonte à l'époque où le système protectionniste prédo-
minait, et qui par conséquent est incompatible avec la lé-
gislation actuellement en vigueur, les autres ne compren-
nent pas qu’un ministre veuille supprimer un impôt qui
produit3 1/2millîonsdeflorins, et auquel on est habitué.Ces
députés conviennent que cet impôt ne frappe pas dans une
proportion égale, mais ils croient qu’on pourrait le rendre
plus équitable en affranchissant les artisans qui exercent
seuls leurs métiers. Cet impôt n’a pas empêche l’industrie
de se développer. Les sociétés anonymes paient 2 p. c. des
dividendes, et la Banque des Pays-Bas a une patente de
J00.000 florins; pour quelle raison veut-on les exempter de
ce droit? On a encore fait remarquer qu'én., supprimant la
patente on bouleverserait de fond en comble les listes
d’électeurs.
Je ne sais pas de quel côté penche la majorité. Je crois
cependant que c’est en faveur de l’abolition du droit de
patente.
La nécessité d'augmenter les ressources est un troisième
motif que le ministre a fait valoir pour l’introduction d’un
income-tax.Si le ministre n’a eu en vue que les déficits des
exercices passés, l’impôt ne’ se justifie guère, car an lieu de
déficits, il n’y a que des bonis, tant ici qu’aux Indes; mais
quant à équilibrer le budget pour l’avenir par eet impôt
nouveau, les opinions sont divisées. Les uns sont d’avis
que les recettes n’augmentent pas dans la même propor-
tion que les dépenses, que les intérêts des emprunts â con-
tracter pour la défense et les chemins de fer, doivent né-
cessairement grossir le budget des dépenses; qu’il est
donc indispensable de songer à les couvrir par un impôt
quelconque. Ces membres n’en connaissent, pas d’autre que
lincome-tax.
C’est précisément son élasticité que les adversaires de
l’income-tax craignent le plus. Cet impôt doit être réservé
pour les moments d’adversité, et heureusement ils n’exis-
tent pas. On doit régler les dépenses d’après les revenus
et non les revenus d’après les dépenses. On doit surtout
se garder de supprimer des impôts sans équivalents, ce- -
qu'on a fait dans les derniers temps.
Le principe de l’ineome-tax a trouvé de chauds partisans
et d’acharnés adversaires. Ces derniers onj la première
parole dans le rapport. Ils reprochent au ministre d'avoir,
dans son argumentation, perdu de vue que si les, démo-
crates français et allemands recommandent l’incomc-tax,
c’est comme impôt unique. Au reste, l’équité tant vantée de
cet impôt laisse beaucoup à désirer. Dans ce pays surtout
la contribution personnelle n’est ni plus ni moins qu’un
| impôt sur les revenus. L’income-tax frappe le père d*e fa-
I/Exi>o»ltiuu tonilioln d»- 1» Crèché
Marie-Henriette.
L’Exposition-tombola organisée par les Dames-
patronnesses de la Crèche-Ecole-Gardienne Marie-
Henriette, s’est enrichie la semaine dernière de plu-
sieurs dons qui méritent, à eux seuls, une visite au
Palais.
Citons d’abord un ravissant dessin de AI. Lamori
nière, une drève au bout de laquelle se montre un
coin du ciel, Ce petit cadre vaut un grand tableau ; il
est d’un aspect saisissant ; c’est un Lamorinière qui
peut se passer de signature.
Al. Vinck a offert un tableau représentant la Cha-
rité, une jeune femme en toilette de ville sur le seuil
de la porte d’un'ménage pauvre, sujet tout-à-fait de
circonstance, on le voit, et rendu dans une gamme
sombre, non exempte de vigueur.
De AI. Ducajù, les organisatrices ont obtenu uûe
statuette, œuvre délicate et toute gracieuse de ce sta-
tuaire distingué. M. de Braeckeleer, de son eôté, a
promis de faire le portrait d'un des gagnants. M. Jules
Pécher a également signé une promesse qui est vive-
ment convoitée. Plusieurs autres artistes ne se sont
pas montrés moins généreux.
A la plaçe. ffihonneur de cette intéressante exhibition
figure, depuis samedi, le beau présent de la Reine,
dont nous avons annoncé l’envoi. C’est une grande
pendule, composée d'un socle en marbre et d’un groupe
en bronze. Par la richesse de ce don, S. AI. a voulu
témoigner de sa bienveillance toute particulière pour
l’œuvre qu’elle daigne honorer de son patronage. Les
nombreux protecteurs de la Crèche trouveront dans
cet auguste encouragement un stimulant nouveau à
leur zèle et à leur dévouement.
Les dames patronnesses continuent à siéger chaque
jour au palais de 11 à 4 heures. Nous engageons vive-
ment 1 s public anverseis à visiter leur Exposition-
iombola qui offre, nous le répétons, d’irrésistibles sé-
ductions. Jamais tombola n’a présenté plus de chances
de gains brillants et nulle entreprise philanthropique
n’est plus'digne des sympathies, générales que celle
dont les dames patronnesses delà Crèche Marie-Hen-.
riet te ont pris l initiative.
Un ouragan règne depuis hier sur la ville. L’Escaut
est très agité. Ce matin, une jeune fille de II ans a été
poussée par (e vent dans le petit Bassin, Elle se serait
noyée sans le dévouement du nommé Pierre De Visser,
débardeur, qui s’élança tout habillé dans l’eau et la
retira,
— Il y a deux jours, un voiturier, demeurant rue
Dambrugge, avait trouvé au Dam un sac contenant 61
mille francs en assignations et billets de banque qui
avaient été volées et déposées en cet endroit par le
voleur.
Ces valeurs ont été rendues à leur propriétaire, AI.
B., banquier en notre ville. Une bonne récompense a
été donnée à l’honnête voiturier.
— La société philanthropique Troost der Ouder-
lingen a l’honneur d’informer ses membres et le
publia que le concert qu’elle a organisé au profit de
l’hospice des vieillards St-Charles, à la grande salle de
la Société royale (l’Harmonie, annoncé pour lundi.8
courant, est recule par des circonstances imprévues
et aura lieu mercredi 10 janvier, à 8 heures du soir.
On sait que cette fête philanthropique se donne avec
le bienveillant concours de AIesd,Singelée, Dartaux et
M. Jourdan, artistes du Théâtre royal et de MM. J.
Tillez, Alph. Janssens, J. Van Cauteren et De Wachter,
membres honoraires de la société. | |