PO étincelants et les polychromes éblouissants se déta- chaient du fouillis des nervures de la pierre pour en encadrer les délicates dentelles et se profilaient sur les vastes portails des cathédrales comme des astres de beauté sur le ciel bleu. Tantôt les tours ouvragées s’élancaient vers la nue et semblaient vouloir porter plus près de Dieu l'immense prière d’adoration d’un peuple assoiffé d'amour et vibrant d’espérances infinies. Tantôt des campaniles, légers ou redondants, s’égrenaient les sons égrillards des carillons martelant les heures de prière, de travail ou de repos et prescrivant les avertissements sages pour la régulière vie des hommes. Les monuments étaient non seulement l’œuvre commune, mêlés à la vie commune : ils en étaient le centre et le pivot, l’àâme et le guide. Aujourd’hui, la fiction moderne, qui veut que le peuple gouverne, a-t-elle pu réellement remplacer la vie d'autrefois? Le même idéal ne l’inspire pas. Plus utilitariste, l’homme regarde moins haut et, si son ciel s’est abaissé, son horizon s’est rétréci. Au sommet de Bruxelles, dominant les vaux et les collines de l’horizon, comme un édifice cyclo- péen, s'élève le Palais de Justice. Son entassement de colonnades, les superpositions de terrasses pour gagner d'étage en étage le dôme couronné qui do- 2I1EUX. Oo mine au faite, forment un ensemble prodi Mrtiete 2 à * & à - L'artiste qui le conçut voulut montrer la puissance de la justice en même temps que sa domination. Au