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Impartialité, et n’être ,jamais l’homme ni d’une école ni
d’un parti.
Nous croyons encore fermement que, au lieu de chercher
péniblement des aggravations d’impôts, on pouvait trouver
de sérieuses économies dans le budget des dépenses. Nous
n'admettons pas cette charge de 200 millions que le gou-
vernement s’impose dès à présent, sans y être forcé, pour
amortir sa dette soit vis-à-vis du public, soit vis-à-vis de
la Banque. On pourrait attendre pour cela, sans inconvé-
nient pour personne, et ajourner à (tes jours plus prospères
un remboursement qui n’a rien d’ebligatoire ; mais, puisque
nous ne pouvons espérer de faire prévaloir sur ce point nos
idées, condamnés à chercher des ressources pour combler
nos déficits, nous adjurons le gouvernement de ne pas les
demander à ces aggravations de droits de douane, et nous
croyons qu’il faut se résigner de préférence à un décime
exceptionnel sur les contributions directes.
Tout a été dit contre l’impôt sur les matières premières.
L’unanimité des protestations venues de tous les points de
France a dû éclairer le gouvernement et la Chambre sur
les dangers qu’il présente, au point de vue de l’industrie et
du commerce. Le développement de nos relations commer-
ciales avec l’étranger peut seul nous rendre notre ancienne
prospérité, nous relever par le travail et, en rétablissant
a notre profit la balance des échanges, atténuer la crise
financière que provoque et entretient le payement de notre
dette envers la Prusse. Ecartons les obstacles qui peuvent
nuire au mouvement de nos exportations et de nos impor-
tations ; ne l’arrêtons pas par d’imprudentes barrières.
L’impôt sur les matières premières accroîtra les diffi-
cultés que nous rencontrons dansles négociations relatives
aux traités de commerce ; il nous aliénera de plus en plus
les autres puissances à un moment où leur amitié pourrait
nous être précieuse ; il donne aux amis de l’Empire une
force d’opinion qu’il est singulier de voir favoriser par ceux
qui déploient tant de colère contre le bonapartisme, en
mettant dans les mains de ce parti le drapeau de la liberté
commerciale ; enfin comme tous les impôts qui grèvent la
consommation, il est incertain, et téméraire serait celui
qui pourrait affirmer d’avance combien il produira.
L’aggravation momentanée des contributions directes est
d’un poids plus sensible et plus lourd pour les contribua-
bles, mais elle a l’avantage de pouvoir être calculée à
coup sùr et le produit qu’on en peut attendre est certain :
elle donne, jusqu’à un certain point, quoique sous une au-
tre forme, une sorte de satisfaction aux partisans de l’im-
pôt sur le revenu ; si elle pèse sur le présent, elle réserve
l’avenir et c’est justice, car c’est à ceux qui ont commis les
fautes à en subir seuls les responsabilités ; enfin, elle at-
teint surtout les classes aisées et ménage le peuple que
l’impôt sur les matières premières atteindrait,au contraire,
dans tous les objets de consommation.
Entre ces deux systèmes, ou plutôt entre ces deux maux,
nous espérons que l’esprit élevé de M. Thiers, oubliant s’il
est protectionniste ou libre-échangiste, se décidera pour
le moindre, et ne demandera pas a l’industrie et au com-
merce, c’est-à-dire aux deux mamelles de la fortune pu-
blique, des ressources qu’elles n e pourraient fournir qu’en
s’épuisant. .
€5» conseil de guerre de ‘Versailles.
Présidence du colonel Delaporte.
ASSASSINAT DE L’ARCHEVEQUE DE PARIS ET DE CINQ AUTRES
OTAGES DE LA ROQUETTE. — 24 ACCUSÉS.
Audience du 9 janvier. (Suite).
Après les interrogatoires de Picon et de Langbein, est
venu celui de Genton, l’un des plus importants sans con-
tredit.
Genton soutient qu’il n’a pas prononcé la sentence des
otages ; que l’ordre d’exécution émanait de la Commune :
que lui, au contraire, en sa qualité déjugé d’instruction,
avait fait tous ses efforts à la mairie du 11» arrondisse-
ment, le 24 mai, pour sauver la vie au comte de Beaufort.
Le comte de Beaufort avait été arrêté par des fédé-
rés qui le soupçonnaient d’être un agent de Versailles.
Il fut amené à la mairie. Genton l’interrogea et dit qu’il
n’y avait pas possibilité de condamner un Ifomme à mort
sans preuves suffisantes ; mais à ce que raconte toujours
Genton, le comte de Beaufort fut entraîné au dehors par les
gardes nationaux, et fusillé.
Girardot et la femme La Chaise, dans leur interrogatoire,
ont chargé Genton, rien qu’en racontant l’emploi qu’ils
avaient fait de leur temps le 24 mai. Ainsi Girardot aurait
rencontré à quatre heures,au bas de la rue dq la Roquette,
près la place Voltaire, Genton quitenaitun papier à la main
et qui lui avait dit formellement que la Commune venait
de signer l’ordre • d’exécution- des otages et qu’il en était
porteur.
Tel était le langage de Girardot lors de l’instruction ;
mais depuis il déclare qu’il n’a pas dit tout à fait la même
• hose. _
Genton nie avoir tenu ce propos. A ce moment, prétend-
il, il sé rendait à la Roquette pour faire délivrer un indi-
vidu arrêté à tort, et il n’était pas question des otages.
Ramain, brigadier-chef de la Roquette sous la Commune,
est interpellé sur la présence de Genton à la Roquette, et
,.il répond qu’il l’a vu venir porteur de Tordre d’exécution
vers six heures du soir.
Girard et la femme La Chaise ontditencore qu’ils avaient
fait à Genton'des observations sur ce que les hommes du
66e bataillon étaient t.ouj ours.de corvée pour les exécutions.
M. le président a procédé ensuite à l'interrogatoire des
accusés Granjean, Latour, Levin, Girout et Zélie Grandel,
la maitresse de François.
L’audience a été levée à quatre heures dix minutes, et
remise à demain midi pour la suite des interrogatoires.
Il est probable que les témoins ne seront entendus que
jeudi.
belgTqTTE
11 .Janvier.
Édïlité. - Voirie.
L’état de la voirie reste déplorable. Les tombereaux
continuent à être invisibles dans la plupart des quar-
tiers et les balayeurs ne se montrent que juste assez
souvent pour qu’on sache qu’il en existe. Us sont d’ail-
leurs trop peu nombreux pour faire bonne besogne.
Voici une nouvelle réclamation qui nous parvient à ce
sujet
Anvers, le 10 janvier.
Monsieur le Directeur Gérant,
Monsieur,
Përmettez-moi d’avoir recours à l’hospitalité des colonnes
de votre respectable journal pouf signaler à qui de droit,
l’état pitoyable dans lequel se trouve la rue d Argile, une
des plus belles et des plus fréquentées des 58 et 6e sections.
Depuis la rue Conscience jusqu’à la rae Van Brée, la rue
dWrgile est littéralement inondée de boue. Jamais on n’y
voit une balayeuse et les tombereaux y sont considérés
comme des merles blancs, Ce qui y rend la circulation im-
possible le soir et pour les nombreux passants à faire un
grand détour, c’est. qu’une partie de la rue n’a qu’un trot-
toir non pavé et transformée en boue; les regards d’égout
étant obstrués, il s’est formé contre ce trottoir une pare de
boue liquide dam mètre de largeur ; le côté opposé, là où il
y a un trottoir pavé, la rue est encombrée de matériaux de
sorte qu'on est obligé de patauger dans la boue jusqu’à la
cheville ou de faire le détour par la chaussée de Malipes.
Espérant que cette réclamation recevra le même accueil
que celle que vous ayez bien voulu insérer il y a quelques
jours et à laquelle il a été fait droit (celle concernantla rue
des Fortifications) je vous présente, Monsieur, avec mes
remereîments anticipés, l’assurance fie ma parfaite consi-
dération. X.
Nous voyons passer devant nos bureaux de nom-
breux transports de lits militaires. Nos malheureux
soldats auraient-ils obtenus gain de cause auprès du
département de la guerre ? Nous prions quelque ofli -
cier philanthrope de nous renseigner à ce sujet.
Garde civique d’Anvers. — Tirage du 10 janvier
1872, des membres du conseil de discipline appelés à
siéger pendant le 1r trimestre courant ;
Membres : Miyl. Le Grelle, capitaine ; De Schutter,
lieutenant; Limnander, sous-lieutenant; O. Le Clerc,
sous-officier, 3® comp. 3° batt.; Herkens, caporal, lr
comp. lr batt.; R. Bovie, garde cavalerie.
Membres suppléants : MM. G, Dhanis, capitaine ;
Vrancken, lieutenant; Wittemans, sous-lieutenant;
Janssens, sous-officier, 5e comp. 3e batt.; Schiltz,capo-
ral, 2e comp. 4® batt.; P. J. Lauwers, artilleur.
MM. les officiers de l’infanterie de la Garde Civique
d’Anvers et les souscripteurs de la Société d’escriine
et d’armes, sont priés de se réunir dimanche prochain
14 janvier à midi précis au bureau de l’état-major en
Le colonel commandant,
Jos. David.
14 j;
l’hôtel de ville.
Un malheur a failli arriver cette nuit à. bord du
3-mâts anglais Péruvian Congrès, amarré au milieu
du petit Bassin. Les trois hommes de quart ayant à
exécuter une manœuvre à bord, ont été trompés par
l’obscurité et sont allés tomber dans le Bassin. Aucun
des trois ne savait nager mais ils réussirent à s’accro-
cher à une corde d’amarre,au moyen de laquelle ils sont
parvenus à atteindre le quai.
— Hier soir, on est parvenu à retirer le waggon qui
était resté suspendu lors de l’accident arrive sur le
quai de jonction. Des préparatifs sont faits pour essayer
de retirer également les waggons submergés.
— La chaloupe de pêche De Visscher, de la maison
J. Van Baelen et C®, vient de rentrer en notre port,
après 16 jours de mer, avec 3,500 églefins, 125 cabil-
lauds et 20 mules.
Correspondance locale.
Nous recevons d’une dame de cette ville une lettre
que nos habitudes devraient nous interdire d’accueillir
parce que nous n’intervenons jamais dans les affaires
des sociétés particulières. Cependant elle contient une
idée exprimée d’une façon si piquante et si juste que
la direction de la Grande Harmonie sera la première,
nous n’en doutons pas, à nous remercier de leur avoir
procuré galamment l’occasion de lire cette charmante
interpellation :
Anvers, le 1Q janvier .1872,
Monsieur le Rédacteur,
Je reçois de la part dq la Société royale d’Harmontè une
invitation au concert dé sajibedi prochain. Cette invitation
portelde'la toilette de.soièée est déf rigueur. Il esticertain
que pour une daine il est plus facile' de se fendreîau con-
cert en toilette de viile, qu’en toilette de soirée. Comme je
tiens à jouir de tous les avantages que procure l’Harmonie,
tout en me conformant au réglement, je demande qu’on
supprime la mention qui m’occupe, ou qu on refuse l’entrée
à toutes les dames qui viennent en chapeau.
Quant aux hommes, c’est l’affaire des femmes. Vous me
direz que je n’ai pas l’air placide, mais je prétends que mon
homme endosse son habit de soirée quand je suis en toi-
lette.
Recevez, Monsieur le Rédacteur, mes sincères saluta-
tions.
Votre abonnée.
Renseignements météorologiques transmis 'par
l'Observatoire de Paris.
Matinée du 11 janvier.
Baisse générale sur Angleterre, maximum de baisse
dans le voisinage de Scarboro, mauvais temps sur la
Manche.
43 Lésina ; 49 Thierso ; 50 Greencastle ; 54 Constan-
tinople ; 56 Païenne ; 56 Naples, Pétersbourg; 60 Brest,
Greenwich, Christiansund, Riga ; 65 Cette, Vienne,
Groningue, Paris ; 67 Coruna, Palma ; 71 Madrid ; 72
Tarifa ; 73 Lisbonne.
FAITS DIVERS.
On nous écrit d’Ostende, 10 janvier:
« Les investigations auxquelles la justice s’est livrée
pour découvrir ia cause dè la mort du nommé Dudal, dont
le cadavre avait été retiré du nouveau Quai des Pêcheurs,
dimanche soir, viennent d’aboutir à la découverte de l’in-
dividu qui a jeté ce malheureux dans le bassin.
» Le coupable, qui est aussi mat elot, est arrêté et en aveu.
” Les ^premiers bruits qui couraient au sujet de ec.’crime,
dénonçaient une jalousie d’amour ; mais il paraît qu’il n’a
eu lieu qu’à la suite d’une dispute sur un objet futile. »
On lit dans le Moniteur:
« Le Roi a travaillé hier avec le ministre des affaires
étrangères.
» Les deux premiers bals de la Cour sont fixés au 7 et
au 12 du mois de février. »
— Plusieurs agents de change de Bruxelles viennent
d’être victimes d’escroqueries opérées par un adroit filou,
lequel s’était présenté chez eux avec des obligations de la
Rente française, sur lesquelles il a demandé à emprunter
plusieurs milliers de ffancs, ce qui fut consenti par plusieurs
de ces personnes.
Après le départ de l’escroc, l’un des agents de change
conçut des soupçons, et après examen des pièces fournies
en garantie, crut remarquer qu’elles ôtaient fausses. L’imi-
tation des obligations est parfaite. Mais parmi ces pièces
figurent des titres de 3,000 fr., tandis qu’il n’en a pas été créé
de cette valeur par le gouvernement français.
La somme obtenue à l’aide des falsifications signalées,
s’élèverait jusqu’ici à une vingtaine de mille francs.
— Nous lisons dans la Gazette de Mons :
“ La police de notre ville a arrêté ci malin Léandre
Dehaut, ex-employé de l’agent de la Banque Nationale à
Mons, prévenu d’êtrej’auteur du vol de 475,000 fr. »
— On a expérimenté mardi à Liège une locomotive rou-
tière. Partie de l’établissement industriel de MM. Jowa et
Delheid, rue Grétry, cette machine a été prendre un lourd
chargement de charbon à la houillère de la Haye, au Bas-
Laveu, et a regagné le susdit établissement avec une facilité
étonnante; le véhicule qu’elle traînait ne contenait, du
reste, qu’un chargement d’environ 4,000 kilogrammes, alors
que cette machine est d’une force à pouvoir remorquer
36,000 kilogrammes, même sur les chemins en pente dune
déclivité peu prononcée.
De nouvelles expériences vont être faites de cette loco-
motive routière avec chargement plus considérable.
— Une mâladie grave éclata, pendant la dernière quin-
zaine de décembre, sur lè bétail de la ferme de M. Sera, de
Froidbise, lez-Waremme : 2 bêtes étaient mortes ; 2 autres
étaient sur le point de succomber.
M. le gouverneur dit qu’il en fut informé par M. le bourg-
mestre ; il donna l’ordre à M. Macorps, vétérinaire au
gouvernement, à Huy, de se rendre immédiatement sur les
lieux à l’effet de constater la nature de cette affection et de
prendre, de concert avec le Collége, les mesures réclamées
par les circonstances.
M. Macorps, accompagné de son fils, vétérinaire à Liège,
arrivé à la ferme deM. Sera, y a constaté, en présence de
l’autorité locale et avec le concours de MM. Coune, Gerbe-
liaye et Mélon, vétérinaires, que la maladie en question
était Vhydrophobie. Le diagnostic des vétérinaires s’est du
reste vérifié par ce fait que, quand les vaches de la ferme
allaient au pâturage, elles y étaient conduites par un chien
qui ne les quittait pas ; qu’il y a environ un mois, ce chien
est devenu malade ; que, vers la fin de sa maladie, cet
animal avait les yeux saillants et hagards ; qu’ii tenait
• constamment les mâchoires écartées l’une de l’autre, et
qu’il lappait constamment l’eau, mais ne pouvait l’avaler.
Ce chien, qui est mort il y a un mois, était sans doute
atteint de la rage mue, qull aura communiquée au trou-
peau.
L’abatage des animaux atteints de cernai terrible et leur
enfouissement ont été ordonnés. Les bestiaux non malades
de la même ferme ont été séquestrés provisoirement.
(Journal de Liège.)
— Une personne qui revient d’Amsterdam parle des em-
bellissements qui se font dans cette grande cité. On y con-
struit en ce moment un nouveau boulevard, appelé le
boulevard Yondel, dont toutes les maisons, construites sur
un modèle différent et entourées de beaux jardins, offrent
le coup d’oeil ie plus pittoresque et le plus varié.
La même personne dit qu’au théâtre d’Amsterdam, l’or-
chestre donne des concerts vraiment populaires, à des
prix excessivement minimes ét qui attirent la foule plu-
sieurs fois pap semaine.
Enfin Tes prix réduits du chemin de fer pour les grandes
distances produisent depuis quelque temps en Hollande des
recettes fabuleuses, en fournissant en qufre dé magnifiques
recettes aux hôteliers et aux commerçants de toute espèce.
On compte que le bas prix des voyages amènera en Hol-
lande une transformation complète de la vie morale et
.matérielle,
— Dans une des dernières séances de l’Académie ^ des
sciencès de Paris, M. ledoGteqr Rgbuteau a communiqué
des expériences relatives à l’action ’des'chlorures sur l’éco-
homie humaine. L’habile physiologiste a étudié les chlo-
rures alcalins et'le protochlorure de fer. Il a vu que ces
composés actiyept d’une façon salutaire les fonctions de
l’organisme, et en particulier la sécrétion du suc gastrique,
pe plus, lé profochlorure d.é fer, en sa qualité de sel ferru-
gineux, est anti-chlorotique et antianemique ; mais avec
Cet ayantage qu’il est absorbé bien plus facilement que tous
les autres. Aussi M. Rabutéau propose de le substituer, en
thérapeutique, aux autres composés ferrugineux.
Les heureuses propriétés dés chlorures ont conduit M.
Rabutéau à faire fabriquer du pain à l’eau de mer, et ce
pain, d’une saveur excellente, se trouve jouir, en effet, de
propriétés qui en doivent .faire recommander l’usage. Il y
a là une idée dont la médecine doif tirer profit.
Gommé le dit M. Rabutéau, si l’eau de mer p’était pas si
abondante, ce serait la plus précieuse des ëaux minérales.
En incorporant les principes de l'eau de mer dans le pain,
on en fait un aliment riche en chlorures.
— On se marie à tout âge ; le célèbre ténor Mario en est
la preuve. Il épouse demain, au temple catholique de Ma-
rylebone, lady Harrîet Beauford, qui appartient à une
excellente famille de l’aristocratie anglaise. La nouvelle
duchesse de Candia n’est âgée que de vingt-deux ans. Les
époux viendront, aussitôt après leur mariage, se fixer à
Paris, dans un appartement qui vient d'être retenu pour
eux rue de Provence. Ils seront accompagnés dès deux
charmantes demoiselles de Candia, dont la nouvelle' belle-
mère pourrait ê;re la sœur.
— On écrit de Constantinople, 23 décembre :
« Le choléra tend à disparaître ; on n’enregistre guère
depuis quelques jours que 10 à 12 décès quotidiens pour
Stamboul et Scutari. Est-il nécessaire de vous dire que tout
l’honneur de cette heureuse diminution a été regardé par
les chrétiens orthodoxes de Constantinople comme dû à la
ceinture de la Sainte-Vierge qui a déjà reçu des ex voto
pour plusieurs milliers de francs ! Après avoir été prome-
née d église en église, la limia Zoni a été portée ep grapde
pompe par Sa Sainteté le patriarche au palais de i’ambâs-
sade de Russie, où elle a été reçue avec une extrême dé-
votion par le général Ignatieff, le plus habile diplomate
que les Cz&rs aient jamais eu. La ceinture sacrée restera à
Constantinople jusqu’à ce qu’elle ait fait disparaître en-
tièrement le fléau, ensuite elle sera embarquée avec le
cérémonial le plus imposant et elle partira sur un vais-
seau escorté de deux autres pour le Mont Athos, son
sanctuaire.
>• L’inondation d’Andrinople a fait des ravages inouïs :
tous les faubourgs et les bas quartiers de la ville ont été
submergés; plusieurs centaines de misons ont été dé-
truites ou emportées ; des villages ont disparu sous l'eau
et pendant deux jours la campagne est restée inondée à
une si grande étendue que les hauts quartiers d’Andrinople
ressemblaient à un vaisseau immobile au milieu d'un
océan. »
— Hier encore on eût souri avec incrédulité si quelqu’un
était venu affirmer qu'avec la peau de nègre, de chat ou de
lapin, on pouvait faire de la peau d’homme. C’est cependant
au fond strictement la vérité, et il faut bien y croire après
les singulières recherches de M. le docteur Reverdin sur la
greffe epidermique. Les expériences ont été faites dans le
laboratoire de médecine • expérimentale du collège d#
France, et leur résultat mentionné à l’Académie par M.
Claude Bernard.
Les greffes animales essayées jusqu’ici n’ont pu être pra-
tiquées avec succès que îtfrfies animaux de meme espèce.
Un jour cependant M. Philippeaux fit une incision dans la
crête d’un coq et y introduisit la dent incisive d’un cochon
d’Inde, né depuis deux heures."
Le dent bien complète fut enfoncée dans laplaie, le bulbe
au fond et l’extrémité libre vers l’extérieur; ellë était ainsi
entièrement cachée. Elle avait, le jour de Texpérience,huit
millimètres do longueur sur deux millimètres do diamètre.
Dix mois après l’opération, le coq fut tué : ' la dent sortait.
liQrs de la crête de cinq millimètres; elle avait doncparfai-
tement poussé, absolument comme si elle était restée' sur
sôii premier propriétaire. Si l’on essaie la même opération
avec des lambeaux de tissus pris Sûr une espèce et trans-
plantée sur une autre, Texpérienéé échoue toujours.
'tes faits avancé# par M. Reve’rain sont d'un ordre diffé-
rent. Pour hâter la guérison d’une plaie, il eut l'idée de dé-
poser au milieu un petit lambea u formé des parties superfi-
cielles du tégument de.2 à 3 millimètres carrés enlevé avec
la lancette. Le lambeau adhéra très-vite, et la cicatrisation
se produisit rapidement. Cette expérience, répétée un
grand nombre de fois, a toujours réussi.
Les lambeaux de greffe comprennent l’épiderme et une
couche plus ou moins épaisse fie derme, car il serait, diffi-
cile d’enlever l’un sans 1 antre àla lancette.
En vingt-quatre heures le lambeau adhère, et vers le
troisième jour il se forme autour un cercle rouge ; le tra-
vail de régénération commence à s’achever, et les cellules
gagnent des bords de la place à Pilot, et réciproquement.
En déposant plusieurs lambeaux, la cicatrisation marche
d’autant plus rapidement et l’adhérence se fait à la fois par
les lèvres de la plaie et par chaque greffe ; il y a produc-
tion de petits ponts ; dessoudures ont lieu de proche en
proche, et, en très peu de jours, la cicatrisation est com-
plète. M. Reverdin a remarqué que l’adhérence se mani-
festait d’abord par l’épiderme et seulement ensuite par le
derme ; c’est l’epiderme qui. entraîne par son action la gé-
nération du tissu embryonnaire.
Dans ces conditions d’expérience, on peut greffer non
plus seulement avec des lambeaux empruntés à l’homme,
mais encore avec de la peau prise sur des individus d’es-
pèce différente.
“ Sur l’homme blanc, dit M. Reverdin, nous avons réussi
à greffer des lambeaux provenant d’autres blancs,de nègres,
de lapins. Sur le lapin nous avons pratiqué avec succès des
greffes empruntées au lapin, à l’homme, au chat ; sur le
mouton, nous avons'greffé des lambeaux provenant de
l’homme. »
Ainsi, il est bien acquis qu’au besoin nous pourrions faine
peau neuve et que des portions de tégument do nègre, de
chat, de lapin, prennent très bien sur l’homme blanc. Réci-
proquement, nous pouvonsjdonner ia satisfaction de voir
pousser notre épiderme sur des noirs, des moutons, des
lapins ; nous pouvons faire également ce petit cadeau à
notre prochain et donner un peu de nous-mêmes à notre
voisin.
Il n’est sans doute pas inutile d’ajouter, pour rassurer
quelques personnes; que lés portions de peau pigmentée de
nègre ou de chat noir dont on peut désirer faire l’acquisi-
tion, ne conservent pas leur teinte primitive. La peau se
décolore ét devient blanche sur le blanc ; la peau au blanc
devient noire sur le nègre.
Au bout d’une semaine de patience, il est absolument im-
possible de s’apercevoir de la moindre substitution; jamais
on ne retrouverait trace,même avec toute la bonne volonté
possible, du plus petit lambeau de tégument emprunté à
un chat ou à un lapin. On ne saurait donc craindre pour
l’avenir aucune revendication de propriété.
Les expériences de M. Reverdin méritent, par leur origi-
nalité, d être signalées, mais elles ne sont pas seulement
un objet de curiosité. Hâtons-nous de dire, eu terminant,
qu’elles ont une toute autre importance : elles éclaircissent
quelques points obscurs d’histologie et elles ont déjà con-
duit à un procédé opératoire adopté par plusieurs chirur-
giens français et étrangers pour hâter la cicatrisation des
plaies.
— Lorsqu’on lève l’ancre des navires mouillés aux envi-
rons des îles Chinehas, il arrive souvent que les ancres et
les chaînes ramènent du guano du fond de la mer.
Ce fait paraît inconciliable avec le système de ceux qui
regardent les dépôts de guano comme des accumulations
d’excréments d’oiseaux. Il faudrait donc plutôt admettre
l’opinion du professeur Edward, qui considère le guano
comme un dépôt stratifié.
Lesrechercnes récentes du docteur Habelviennent corro-
borer cette opinion. Lorsqu’on examine les parties du guano
qui ne se dissolvent pas par les acides, on trouve que ces'
parties se composent exclusivement de débris de certaines
espèces de plantes et d’animaux marins dont quelqnes-uns
existent encore dans les mers adjacentes ; ces débris sont
parfois rassemblés en touffes comme on les rencontre dans
la nature.
Il résulte de ces recherches et d’une série d’autres faits
récemment constatés, que probablement le guano est une
accumulation de cadavres d’animaux et de débris de plan-
tes,mais nullement un dépôt d’excréments d’oiseaux.
Cette solution satisfait davantage le sens commun que
celle qui était jusqu’à présent généralement admise. Ilétait
difficile j en effet, de concevoir comment une matière qui
disparaît rapidement partout, a pü se conserver exception-
nellement sur les côtes du Pérou.
Chronique judiciaire.
TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE (2» chambre.)
Présidence de M. de Brandner.
AFFAIRE BRASSEUR CONTR» WILMART.
Audience du 10 janvier.
M* de pecker, avocat de M. Brasseur. A la dernière au-
dience, mon adversaire a commencé sa plaidoirie par une
sorte de profession de foi dans laquelle il a déclaré qu’il
ne retranchait rien de ce qu’il avait dit dans l’affaire Man-
dei. Cette protestation était inutile : je n’avais articulé au-
cun reproche contre la plaidoirie de M° Janson pour Man-
dei. Mon adversaire aprotesté pour la galerie.
Ne parlez pas non plus de ce qui me concerne person-
nellement ; ce serait manquer à la dignité do Injustice. Il
ne peut être question ioi du rôle que j’ai joué dans le pro-
cès Delaet,
Rentrons dans le débat. M. Wilmart veut introduire
dans le débat des faits que nous ne discutons pas, des
preuves'qu’il est inutile de faire. C’est abuser des instants
au tribunal.
Nous nous plaignons de ce qu’on accuse M. Brasseur de
s’être vendu à M. Langrand, de s’ètre gorgé d’or dans les
affaires de ce financier, d’avoir touché une commission de
33 p. c. dans l’affaire des biens d’Italie, enfin de connaître
la haute voltige morale et financière et de n’avoir pas de
scrupules,
On accusé encore mon client de toutes les palinodies.
U Vous n'avez pas le droit d’examiner et de critiquer l’en-
seignement de M. Brasseur à l’Université de Garni. Il était
le maître d’enseigner ce qu’il voulait, et cela est étranger
au débat. ■
Nous dénonçons donc quatre faits du pamphlet fie M.
Wilmart.
Aujourd’hui nous ne discuterons que la question de sa-
voir si la preuve des faits avancés est admissible, et, dans
l'affirmative, si le défenseur n’est pas tenu de fournir les
pièces.
Si le tribunal arrive à me fournir les pièces ou des copies
authentiques je ne demande pas mieux. Je veux seulement
être dans une position égale à celle de mon adversaire,
Qualifiera-t-on encore mon attitude de « procédure fié
haute école? » On dira que mon attitude est peu franche,
on voudra produire ainsi de l’effet sur le' public! Mais M.
Brasseur voulait un avocat et non un journaliste pour le
défendre, et c’est en avocat que je parle.
Je'n’ai pas à démontrer si l’article fin Çgfie pénal qu’qn
invoque est'd’ordre publie, ‘mais si les faits articulés 'tou-
chent à la vie privée. La partie adverse fiit qu’ils concer-
nent l’homme public, Voyons si cela est vrai,
La thèse fie mon adversaire estqueles affaires Langrand
étant publiques etM. Brasseur ayant participé à ces affai-
res, ia personnalité de ce‘ dernier tombe dans le domaine
public.
M. Brasseur étant professeur d’économie politique, avait
le droit d’exaininer des spéculations politiques qui avaient
fin graqd retentissement. Pour l’avoir fait, s’est il vendis,
comme on a voulu lé dire? Sè vendre, c’est abandonnera
prix d’argent ses opinions pour en défenfirçde nouvelles et
trampep le public,
Le Précurseur à publié trois conférences de M. Brasseur ;
il n’a pas publié la quatrième parce que cette dernière con-
tenait les mêmes conclusions que les autres. Le dossier du
défendeur ne contient pas cette conférence; ôn jugera.
En abandonnant sa chaire pour entrer chez Langrand,
Ej rassen;' a-t-il posé un acte de la vie publique? L’adver-
saifè'fiit oui ; lé tribunal appréciera.
On prétend que Brasseur devenant l’employé de Langrand
aurait eq quelque sorte annulé l’initiative de celui-ci et
l’aurait mis ep interdit. Est-ce raisonnable? Brasseur, fiites=
vous, est le compiles de Langrand et responsable de ses
actes. Avez-vous reçu à ce sujet les confidences du juge
d’instruction, comme vous avez eu communication du
dossier? .
Ce procès ne peut rien faire à l’issue fie l’instruction Lan-
grand, et nous ne deVohs pas plaider use question de mo-
ralité publique. Ce n’est pas ici la place pour discuter les
firojtg d’un citoyen à figurer au sein de la représentatiqp
nationale. :
m» Janson. C’est vous qui êtes venu ici !
m» de becker. Oui, mais non pour plaider le procès sur
le terrain où vous le placez.
Où sont les circulaires dont vous parlez tant, et qui ont
induit le public en erreur, où sont les circulaires qui ont
aidé à ruiner les milliers de familles? Sont-elles l’œuvre fie
Brasseur, d’ailleurs, et Langrand n’est-il plus rien? On me
refuse le? copies de oes lettres ! Celles que je possède me
prouvent que Brasseur rappelait fréquemment Langrand
a la ligne du devoir et qu’il lui donnait d’excellents et hon-
nêtes conseils.
Jfi6 i)o Rcclçer ijt fies extraits de lettres dans lesquelles
Brasseur, eptpé affines opjiséils, dit fi Langrand qu’il est
temps de faire des affaires sérieuses. Ijrasseur reproche
à son pation fi’empïöyer des moyens fietestables pour se
procurer l’argent dont il a grand besoin et de faire des
coups de bourse. Il blâme la conduite de Langrand,
M. Wilmart doit connaître ees lettres, ajoute M‘ De Bec*
ker, pourquoi n’en dit-il rien ? Ailleurs, Brasseur montre à
Langrand le chemin à suivre. Plus tard, il annonce à celui-
ci qu’il dénonce son contrat et qu’il veut se retirer d’af-
faires qui doivent aboutir à une ruine inévitable. Est-ce là
le malhonnête homme dont on fait un boge émissaire ?
On assure que nous nous sommes gorgé d’or. Ce reproche
ne touche-t-il pas à la vie privée ? En quoi un pareil fait
a-t-il un caractère publie ? Il a fallu, pour apprendre les dé-
tails que l’on donne,fouiller dans des documents particuliers.
Si M. Brasseur a publié dans son Mémoire des extraits
de lettres, il a suivi poursadéfense le procédé que M. Wil-
mart avait employé pour l’attaque. Il y a toutefois cette
différence, que M. Wilmart connaît ce que M. Brasseur ne
connaît point, les parties des documents que Wilmart a
laissées aansTombro. Fais-je de la haute voltige de procé-
dure quand'je demandç communication de ces pièces?
Quant à l’attairo desbiens'ècelésiastiques d’Italie, le rôle
qu’à joué Brasseur dans cette'Négociation n’est pas celui
qu’on lui'prête. Brasseur pouvait, dans une lettre particu-
lière adressée à..Langrand, rappeler un fait que celui-ci
connaissait, à savoir (pic le Parlement italien,utrait pu être
cOrro'mpulC’elâ ne portant pas atteinte au Parlement italien.
Brassefœ n’entendait pas dire qu’il se chargoait’ fin, de
corrompre les mandataires de la nation italienne. Il par-
lait d'un fait déjà fiasse. Ceux qui ont été chargés de
gagner le Parlement, vous me forcez à les nommer, c’é-
taient MM. deCrouzas et Mœller ; leurs noms sont dans la
lettre que vous citez.
m° de becker. Naturellement c’est là votre interpréta-
tion. Sinon vôus n’auriez plus rien à dire.
En tous cas, Wilmart ne cite pas tout, cola n’est pas dé-
licat,
Wilmart a aussi une manière à lui de chiffrer pour prou-
ver que Brasseur a reçu trois millions et quelques milliers
de francs. Le bénéfice était éventuel,et il aurait été de deux
millions si Brasseur l’avait touché. Mais il n’a pas reçu un
sou, Wilmart lésait. Brasseur a refusé de distribuer les mil-
lions que Langrand destinait à gagner des influences. Wil-
mart cherche à tromper le public. Est-ce à lui qu’il appar-
tient de se poser en redresseur de torts ?
L’audience est suspendue à midi et durai. Elle est reprise
à midi 45 minutes.
m* de becker. D’après M. Wilmart, M. Brasseur aurait
stipulé pour lui une commission de 33 p. c. dans la négocia-
tion relative aux biens ecclésiastiques d’Italie. M. Wilmart
reconnaîtra aujourd’hui qu’il n’y a rien de vrai dans cette
articulation. M. Brasseur est resté étranger à cette com-
mission.
Lorsque M. Wilmart reproche à mon client de pratiquer
la haute voltige morale et financière, de n’avoir aucun
scrupule, etc., il lance des imputations outrageantes.
Le conseil de M. Wilmart soutient avec une grande force
et une grande richesse d’expressions qu’un homme politique
livre sa conduite à l’appréciation de tous. Est-ce pourtant
la besogne du jurisconsulte de faire l’examen d ont on parle ?
Je ne le crois pas. Cet examen appartient à ceux qui parti-
cipent à la vie politique.
Relativement au droit pour le défendeur de fournir immé-
diatement la preuve, on a cité mal à propos le jugement
rendu dans l’affaire Delaet. On a évoqué ainsi un des plus
tr istes souvenirs de ma carrière d’avocat. En effet, j’en suis
encore à me demander si j’étais à la hauteur de ma tâche
quand j’ai perdu une pareille cause.
Un jugementprononcépar le tribunal de Mons tranche la
question dans mon sens.
Il faut qu’avant de fournir lapreuve.M. Wilmart présente
au moins à cette audience un écrit dans lequel les faits im-
putés à mon client soient nettement formulés.
Une affirmation surtout a fait du tort à mon client dans
l’esprit de ses électeurs. Pour répondre à ce fait heureuse-
ment, ilétaitarme, et il a protesté. On avait affirmé la chose
qui n’est pas, en disant que Brasseur a touché plus de trois
millions dans les affaires d’Italie. .C’est là le point que mon
client a surtout réfuté dans son Mémoire et qu’il réfute ici
pour le moment. Pour présenter unedéfense complète, nous
voulons être mis en possession de tous les documents.
Si la partie adverse veut plaider le fond, elle cotera d’a-
bord les faits qu’elle prétend prouver.
Je demande donc les originaux des pièces que vous con-
naissez. Si vous ne pouvez les fournir, tant pis pour vous
quand vous serez condamné. Vous,M. Wilmart, qui préten-
dez donner des leçons de moralité, fournissez à votre ad-
versaire le moyen de combattre à armes égales ; montrez-lui
les pièces que vous avez vues et dont vous prétendez vous
servir.
Une pièce qui est tombée en la possession de M. Wilmart,
je ne sais comment, et que j’ai vue depuis peu, prouve une
erreur de calcul de 27,500 fr. en trop dans Je bilan des
sommes que M. Wilmart prétend avoir été attribuées à
Brasseur.
Le tribunal voit qu’il est indispensable que nous puissions
compulser tous les documents. Cette loi, le défendeur la
subira sans avoir le droit de se plaindre, car il se Test faite
à lui-même.
Je persiste dans mes conclusions.
L’affaire est remise au lundi 22 janvier prochain pour la
éplique de M6 Janson.
L’audience est levée à 2 heures.
articles du projet fie loi, mais d’étendre la discussion
générale de l’impôt sur les matières premières et de
l'augmentation des contributions existantes, afin de
pouvoir examiner tous les systèmes avant de se pro.
noncer.
; M. Buisson a donné lectui’e de son rapport.
t L’Assemblée a commencé la discussion générale de
l’impôt sur les. matières premières.
Lille, 10 janvier.
La préfecture du Nord communique de nouveaux
! votes militaires, imprévus modifiant le résultat du
scrutin. ' "
| Dupont............. 82,289
Deregnaucourt. . . . 81,967
Bergerot............ 81,878
MM.|Dupcnt et Deregnaucourt seraient élus.
Londres, 11 janvier..
Dans un discours prononcé à RoClidale, par sir John
Pakington, conservateur, l’orateur a condamné sévè-
rement la politique àsensation et dépensière du gou-
vernement et qui, suivant lui, a fait fiasco en Irlande.
Trente millepersonnes, drapeauxet musique en tète!
ont reçu à Limerick les membres du Parlement, Mil!
But!; et Smith, ainsi que d’autres partisans du home
rule en Irlande.
Des discours ont été prononcés condamnant le gou-
vernement et faisant un appel pour relever la nation
opprimée.
Rome, 10 janvier.
Trois consistoires seront tenus pendant les mois de
février et de mars.
Il est toujours douteux que le Pape nomme des car-
dinaux tant qu’il résidera à Rome.
On assure qu’un ultimatum seraenvoyéaux évêques
qui n’ont pas adhéré au dogme de l’infaillibilité.
Madrid, 9 janvier.
Par télégramme daté d’hier, on apprend que Ces-
pedes, le chef de l’insurrection de Cuba, a pris la fuite
en compagnie de deux autres chefs pour Curaçao, oft
ils se trouvent gravement malades.
M. Sagasta est rétabli fie sa maladie et hier il a.
présidé le conseil des ministres.
New-York, 9 janvier.
D’après des nouvelles reçues du Mexique, les insur-
gés commandés par le général Diaz ont été défaits
dans deux engagements généraux.
mDItNIÈKtE HEURE.
Paris, 11 janvier.
Le Journal officiel dit :,834 détenus ont été mis en
liberté du P' au 7 janvier.
L'Officiel dit que la nouvelle du Figaro que M
Thiers est en pourparlers pour vendre à la ville l’em-
placement de son hôtel est sans le moindre fondement.
Il ajoute que c’est une des mille inventions men-
songères que ce journal accueille trop souvent,
s’attachant à les propager sans égard pour les per-
sonnes, sans respect pour la vérité.
Southampton, 11 janvier.
Le steamer America vient d’arriver de New-York.
Liverpool, Il janvier. '
Le steamer Italy vient d’arriver de New-York.
Bulletin des Bourses.
Amsterdam, 10 janv. - - Les fonds hollandais sont très fermes
et les 4 0/0 même en hausse de 1/4. Les actions de la Société da
Commerce recherchées et en hausse de 1/4; dividendes fl 107
Les fonds Espagnols, notamment ceux rie 1371, sont offerts’ eu
vente. Les Autrichiens sont quelque peu en baisse par suite de la
continuation de ventes pour compte de la place. Les Turcs sont
en hausse de 1/4 0/0 et les Egyptiens en baisse de 1 0/0.
Londres, 10 janv. — Les fonds anglais sont sans changements:
les Consolides valent 92 //8à93aucompt.et sur terme elles 300
nouv. et réduit 917/8 à62. Lesfonds étrangers sont fermes.
Dépêches télégraphiques.
COUR D’ASSISES DU BRABANT.
La cour d’assises du Brabant a ouvert hier sa deuxième
audience de la 1* session sous la présidence deM. le con-
seiller Baude.
La cour a rendu un arrêt qui, sur le réquisitoire de M.
Bosch, substitut du procureur-général, relève de la con-
damnation à fr. 500 d’amende prononcée lundi contre les
jurés défaillants Detry et Frichet; les motifs d’excuse, pour
cause de maladie, ayant été adjnis, ces jurés ont été dé-
clarés dispensés par la cour, pour la durée de la session.
L’affaire soumise aujourd’hui au jury était l’accusation
de vol qualifié à charge du nomme J. B. E. Sandrap, âgé
de 27 ans, commis aux écritures, né à Wasmes, ayant de-
meuré en dernier lieu à Bruxelles.
Ce jeune homme était accusé d’avoir, à Bruxelles, le 13
mai dernier, étant en état de récidive, commis à l’aide de
fausses clefs et d'effraction, un vol considérable, au préju-
dice des époux Vandekerckhoven.
Il résulte de l’acte d’accusation les faits ci-après :
Le 13 mai dernier, l’épouse Vandekerckhóven, cabare-
tière et logeuse, sortit de chez elle entre midi et une heure,
confiant sa maison à la surveillance de J .-B. Sandrap, lequel
logeait chez elle depuis quelques jours.
En rentrant chez elle, vors 2 heures, elle constata que la
porte d’un cabinet souterrain, fermée à l’aide d’une clef
qu’elle portait sur elle, avait été ouverte, et queTe coffre,
egalement fermé à clef, qui se trouvait placé dans ce cabinet
et qui contenait tout l’avoir de la cabaretière, valeurs au
porteur, or, argent et objets précieux, avait été enlevé.
La police ne tarda pas à apprendre qu’un commission-
naire nommé Conta avait été requis vers midi et demi par
un inconnu, à l’effet, de transporter un coffre de la rue du
Midi, 90, à une maison de logement sise rue des Alexiens.
n° 11. ’
La femme de cette maison, l’épouse Heers, déclara, de
$on côté, qu’un inconnu était arrivé chez elle vers la même
heure,accompagné d'ùn commissionnaire portant un coffre,
et qu’il avait demandé une chambre pour la nuit; qu’à peine
arrivé, il avait été quérir un serrurier pour ouvrir le
coffre dont, il disait avoir perdu la clef; que le serrurier
étant venu, avait fracture le coffre; que, dix minutes plus
tard, l’inconnu était parti précipitamment, et qu’elle igno-
rait quelle direction il avait prise.
On retrouva, rue des Alexiens, il, le coffre fracturé de
l’épouse Vandekerckoven, et dans ce coffre les bottines de
Sandrap, qui, par contre, avait emporté une paire de hot-
I tines appartenant à cette femme.
I Il restait à retrouver les traces del’aecuséplont le signa-'
lement et celui des objets volés furent expédiés dans toutes
1 les directions. Sandrap avait enlevé 54 obligations de la
I ville d 3 Bruxelles d’une valeur nominale de 5400 fr., 3000 fr.
én or et en billets de banque, 300 fr. en argent, quatre mon-!
tres en argent, divers bijoux, des effets d'habillement,
! ete., etc.
Le lOmai, un sieur Yan ^eehroeek, ayant son domicile à
Gand, mais résidant momentanément à Bruxelles, vint
fionnér à la police des indications qui aboutirent à l’arres-
tation de Sandrap, le 7 septembre, à Gand, où il s’était in-
stallé avec une femme suspecte.On saisit dansson logement
le peu qui restait des objets volés, entre autres n obliga-
tions, une garniture, trois bagues en or et 1748 fr.
Le reste, 7000 fr. environ, avait fité dépensé dans Tes-,
pace de quatre mois.
L’accusé a avoué fie suite le vol. La justice a reoherohé
sur ses indications e't saisi à Gand, partie ohez dos chan-
geurs, partie chez des particuliers, une dizaine d’obliga-
tions volées, Il déclara en avoir vendu dix autres à An-
vers et Je restant à Paris.
Én ce qui concerne les circonstances de ce vol audacieux,
les déclarations de Sandrap ne s’éloignent des constata-
tions de l’instruction que sur un seul point.Ilprétend avoir
ouvert la porte du cabinet souterrain à l’aide d’une clef prise
sur une autre porte de la maison.
Sandrap, qui a été sous-officier do cavalerie, fut con-
damné en cette qualité par la coiu’militairaJe.lQ septembre.
1868, à la fiéohéqpee fiu ran,g militaire et à 5 années dé
ïfi’pjïettû, pûffis prémière désertion, abus de confiance, vol
a l’àîdo (Teffractipn et descraquerie. Il avait été mis en
liberté au mois fi’avril dernier. C’est donc peu après sa
sortie de prison qu’il a commis le nouveau mêlait dont il a
à répondre, aujourd’hui.
L’accusé, dont le maintien est parfaitement convenable,
avoue sans détour les faits qui lui sont reprochés. Il prétend
avoir été fatalement entraîné à commettre le vol par suite
fie la position fâcheuse qui lui était'faite én sortant, avant
lè terme fie sa p.eipë; de là maison cellulaire de Louvain.
Il n’avait pas eu lo temps fie se faire obtenir un emploi lors
fie sa rqise ep liberté.
Le jury ayant rendu un verdict de culpabilité, l’accusé a
été condamné par la cour a 10 années de travaux forcés, a
demeurer, à l’expiration do sa peine, pendant 10 années sous
là surveillance spéciale de la police. En outre, ü est déclaré
interdit à perpétuité des droits civils, civiques et de famille,
indiqués eh 1 art, 3). du pauveau Couo pénal.
DERNIERES NOUVELLES.
AGENCE HAVAS-BULLIER-REUTER.
Versailles, 10 janvier,
, A l’Assemblée, M. Buisson lit le rapport de là com-
missiQR d’jnitiative sur la proposition de M. Duchâtel
relative au retour du gouvernement et de l’Assemblée
à Paris.
La commission conclut, à une majorité de 20 voix
contre 10, à ne pas prendre la proposition en consi-
dération.
Versailles, 10 janvier.
L’Assemblée a terminé la discussion générale du
projet de loi relatif à l’impôt sur les valeurs mobit
lières.
L’Assemblée a approuvé la proposition de M. Thiers
de ne pas passer immédiatement à la. discussion des
BRUXELLES, 11 janvier.
(Cours d’ouverture)
MétaUiques.....
Bons Amér. 1882.
Piastres.......
Empr. Morgan..
Turcs..........
Emprunt 1871...
Rente
VIENNE, 10 janvier.
(Cours de clôtura).
Crédit mob. Aut.
Lots de 1858....
» ” 1860...,
» » 1864...,
Napoléons d’or.
Aut. rente pap.
Emprunt 1871..
343 75
190 50
105 20
144 50
9 09
63 50
Belges 102.90. — Ville de Paris 257.
PARIS, 11 janvier. — (Cours d’ouverture).
56 10
Rente 3 0/0 à terme
Crédit mob. franç.
Crédit mob. espag.
Emprunt italien..
Morgan...........
Consol. Turcs 5 0/0
Ch. de fer Autricli.
Lots Turcs.......
LONDRES, 11 janvier
Consolidés angl..
5/20 b. Amér. 1882.
Ch.deferlllin.act.
« Erie »
Empr. Turc 5 0/0.
» Ottom. 1869
67 80
92 7/8 à 93
92 - .. 921/4
323/8 » 321/2
521/4 - 523, 8
485/8 » 58
Ch.deferLomb...
6 0/0 Amér. 1882....
3 0/0 Espag. intér,.
3 0/0 V 1869...
Créd.foncier franç.
Ville de Paris, 1871 -
Société générale,.. -
Emprunt 1871..... (
— (Cours d’ouverture.
Français 1870,60/0
Emp. franç, 1871.
Pérou...........
Chemins de fer :
Anvers-Rotterd..
Namur-Liége_____
127/16
----à
71/2 * 73/4
Espagnols 30/0... i 313/4 » 32 — Luxembourg.
Italiens 50/0...i 663/8 » óö^Lórnbards..:.
Nouv. Amér. 911/2 à 913/4.
FRANCFORT, 11 janvier. — (Cours d'ouverture). Fer
183/4 - 187/8
Autr. rente arg. .1 645/8
Lotsd’Autr.Fsà.. 921/4
ICréd.mobil. Autr. |----
[Dons Amér. 1S82. 961/8
{Ch. de fer Autr... 4071/2
1 Lombard s.......| «181/2
Lola de lîuchnresl de Ï80S>.
\ oioi les numéros remboursables chacun par 500 fr. :
Série 129 N° 66. — Série 305 N® 69. - Série 1202 N» 12 -
Sene 3343 N° 62. — Série 3364 N° 05. — Série5760 N» 4« ’ -
Série 6230 N» 78. — Série 7107 N° 14. — Série 7406 N° 29, 76.
Les 20 numéros suivants sont remboursables par 100 fr.:
Série305 N° 41. — Série 306 N° 54, 70. — Série 1133 N» il
17. — Série 2519 N° 87. — Série 3340 N® 47. — Série 3364 N® Si”
65. — Serie 3703 N» 55. — Série 4006 N° 40, 43. — Série 4344
N® 3, 92. — Serie 5038 N° Si. — Série 5666 N° 84. — Série
6230 N° 1. — Série 6562 N°66. — Série 7107 N° 18, 51.
Suivent les numéros remboursables par 50 et 20 fr
; Le paiement se fera le 5 mars prochain.
Obligations tin Danube à SI. tDO
Au tirage des primes, qui a éu lieu le 2 janvier les prin-
cipaux prix ont été gagnes par les numéros suivants :
N° 133482. .... , fl. 100000 I N° 206026. fl 5000
” 90127....... - 21000 955CG......„ i000
Le paiement aura lieu le 10 janvier 1872,
Onguent et pSbïîes Holloway. — Cas remar-
quables remèdes jouissent à juste titre de Testime universelle,
car il nest pas (la désordre interne on externe, du ressort de la
medecme,que ces médicaments n’aient égalementguéri.Eruptions,.
tiimomV; scrofules, scorbut, cancer, asthme, rhumatismes ‘goutte,
et hydropisie disparaissent SousT’action combinée de ees méd»-
t83 rrMldi#èstfom maux de tête, bile, maladies
du foie, débilité, et autres désordres qui prennent naissance dans
les organes internes, les pilules produisent les résultats les plus
«tonnants. Elles assainissent les organes de la sécrétion, et elles
agissent immédiatement sur le système absorbant, les poumons,
le cœur et la circulation, donnant invariablement énergie, ton et
vigueur à toutes les fonctions naturelles. ë
S.e Cimyiann ou Paullimin du ltês*«'wil, est uumédi-
cament dune efficacité rare contre les migraines, mavo: de tête,
névralgies, diarrhées. U suffit le plus souvent d uu seul paquet
pour hure disparaître la plus violante migraine. Eu exieeant le
cachet de MM1. GRIMAi'lT & C». pharmaciens et impoftateurs
de ce produit, en l’obtient 50 0/0 meilleur marché. Chaque botte
contient en effet 12 paquets et se vend 3 fr.
..A Parts, à la pharmacie, 7, rue de la Feuillade ; à Anvers, chez.
>1a»urU^ 57’9t »
THEATRES, CONCERTS, ETC.
Théâtre royal d’Anvers (direction de M \ y,*
Cankghem), — Jeudi 17 janvier, abonnement courant — Quentin
Durwaxd, opéra comique en 3 actes et 4 tableaux,
'Bureaux à 7 il.; rideau à 7 1/2heures.
IVatlosiaaS Tooneel van Aiifwei’jien (Bestuur E.
Lemaire.) — Zondag 14 januarij. — Stella ofde Dochter von de-
Staatsgevangene, drama in 6 bedrijven.
Begin ten 7 ure.
Soeleté Pftyale (l’Harmonie d’Anvers. — Sa-
medi 13 janvier, grand concert vocal et instei mental, avec
le concours Mme Olga Janina (piano), Mlle Sternberg, chan-
teuse du Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, M. Henri
Vieuxtemps (violon.)
PROGRAMME. — Première partie : 1, Ouverture Yelva (G.-
Reissiger). — 2. Fantaisie hongroise, pour piano avec orchestre,,
exécutée, par Mme Olga Janina (F. Liszt).—à. Air du Freischutt,
chanté par Mlle Sternberg, ire chanteuse du Théâtre royal de la
Monnaie (/. M. de Weber.) —4. Introduction et Rondo, pour
violon,exécutés par M. H. Vieuxtemps (H. Vieuxtemps'.
Seconde partie : 1. Ouverture pour la tragédie Struenséo
(G. Meyerbeerh — 2. a. Valse ; b. Chants polonais; exécutés, par
Mme Olga Janina (F. Chopin). — 3. Air des Noces de Figaro,
chanté par Mlle Sternberg (W. A. Mozart). — 4. Fantaisie pour
violon suri opéra Faust de Gouno 1, composée et exécutée par
(H. Vieuxtemps). — 5. a. Venetia e Napoli ; Tarentelle e Canzone
Napolitana, exécutées par Mme Olga Janina (F. Liszt). —6. Air
de Lucrèce Borgia, ehanté par Mlle Sternberg !ü. Donizetti.—
Marche pour orchestre (Gungl).
L'orchestre sera dirigé par M. Alpli, Lemaire,
Cercle philantropique Tes Mousquetaires. —
Samedi 13 janvier, grande fête de nuit, masquée, parée, tri
..... )68 galles réunies du Théâtre des Variétés, au pront
Y y aura une RICHE TOMBOLA.
vestie, dans 1
de la Criîche.Marie-llenrieUe.-
Prix d’entrée : Les cartes prises*avant le bal,______ .
cavalier ; 1 franc, pour une dame. Le soir au contrôle 3 fr. pour
un cavalier et 2 fr. pour une dame.
On peut dés à présent se procurer les cartes d’entrée ainsi qu*
les lots cte la tombola, au Café de la Bourse, rue des Douze Mois.
Le prix est de 25 centimes par numéro. ,
m* aanson. Brasseur exprimait un regret touchant la non
ussite de eette tentative. |