Full text |
1
„/
l’emprunt, et en définitif M. le président résolut des-
sayer le moyen de l’emprunt avant d’en arriver a
Téinfésiofi. fin nt.tenfia'nt,4esBanmiesTestaren’t fermées,
pendant 'cotte suspension des affaires commerciales
arriva la souscription à l’emprunt avec une activité et
une énergie louablés pour la commission qui en avait
pris l’initiative, et plus louable encore pour ceux qui
souserirent dans un marché exténué et sans ressources
comme l’était en ce -moment la place de la République
et le'crédit argentin à l'extérieur, y .
Un réunit environ 43,000,000 de souscription valeur
nominale ce qui, dans un .terme (Iè deux mois, assurait
un emprunt de 32,00û,i 00 ou un peu plus, au moyen
desquels on pourrait pourvoir aux besoins de la
Banque Nationale, de la Banque Hypothécaire Nationale
oui avait ses dépôts à la Banque Nationale, de la Banque
de la Province qui eut parmi ses dépôts la part encaissée
par la Banque Hypothécaire de la Province, et nu on
avait destinée il payer en à compte aux teneurs de ses
Cédules. Cette somme de 32,000,000 était évidemment
insuffisante pour les exigences de la situation, même si
on l’avait encaissée (intégralement en 15 jolirs ; mais
en procédant avec habileté et sagesse et avant d en ar-
river à l’émission, M. le Président de la République a
préféré encore essayer si ces ressources suffiraient au
* s __________i il o/>/»ûr»fo l’oTYinrnnt.
erand but que l’on se proposait, et il accepta l’emprunt
.......... lieu des 100,000,000 offerts, tout en fai-
te 43,000,000 au .—. —-------, X' »
sant une réserve qui était la garantie de-ce que les
Ötlllti UJIV> a ouoi > v- . * D--,----- * , 1 „
Banques seraient sauvées, si les sommés provenant de
l’emprunt ne suffisaient pas. Cette réservé établit tm on
rendrait les sommes remises aux souscripteurs de rem
prunt dans le cas où on ferait l’émission. Mesure haute-
ment prévoyante, non seulement pour garantir les
souscripteurs de l’emprunt, mais aussi les dépositaires
de la Banque auxquels on assurait par ce fait que si
l’emprunt ne suffisait pas pour les payer, le crédit et la
monnaie de la nation ne feraient pas défautpour le lame.
Avec ces antécédents, comptant comme première res-
source sur les fonds provenant de l’emprunt et sur
l’émission annoncée et proposée comme ressource éven-
tuelle, mais sûre, si les ressources de l’emprunt ne
suffisaient pas, je résolus d’autoriser la Banque de la
Province à rouvrir ses guichets et à continuer °aa
opérations.
Nouvelles fausses.
Ce que nous avions craint, les directions des banques
et le P E de la province, arriva malheureusement avec
une complication déplus; non seulement l’emprunt a
été inefficace et insuffisant pour sauver les banques,
mais il a servi à augmenter leurs difficultés et a donné
lieu à des opérations de véritable privilège par les
faits qui eurent lieu plus tard. .
En eff et, comme argent de l’emprunt et a titre d aide
la Banque de la Province a reçu 14,000.000 tandis que
en meme temps ou a retiré de ses dépôts 16,0.0,000 de
piastres, dont une grande partie a servi au payement
de ce môme emprunt. 11 en est résulté qu’une opération
de crédit effectuée principalement pour aider la banque
est tournée dans ce sens à son désavantage.
Par suite de la retraite des dépôts pour payer 1 em-
de la retraite dai ' " ‘
prunt, compliquée de la retraite d’autres dépôts, consé-
quence du départ d’émigrants dépositaires cle la Banque
dans leur majeure partie et qui fût de 25,000 dans ce
trimestre, la situation difficile du mois précédent revint
à se faire sentir.
La Banque unique
Persuadé des bonnes dispositions du Président de la
République et delà sage réserve établie dans son décret
en acceptant l’emprunt, je lui présentai de nouveau la
situation de la Banque en sollicitant son concours efli •
cace La réponse obtenue après un mur examen
lut celle dTidôererqiTevôùs connaissez tous dans lequel,
motivé par l’intention d’opter pour un nouveau sys-
tème de Banque, il est manifesté l’intention do suppri-
mer et de fondre en. une seule banque les banques na-
tionales et de la province, institutions qui, en dehors
de la capitale de la République et de Rosario, eurent
principalement pour but'de répartir dans la nation les
capitaux et les crédits. . .
Je dois vous assurer avant tout que si j avais prévu
celait ne fùt-ce que momentanément, le jour oui em-
prunt était réellement, souscrit, aurait eu lieirla réou
verture de la Banque, je l’aurais jugé préférable de ne
pas autoriser cette réouverture, né futree que pour
éviter que les 18 millions de piastres retirés depuis lors
j usqu’à cette date fussent ainsi privilégiés-sur le restant
des dépôts dont l’immobilisation, momentanée je les-
itère, est imposée par le décret et par les faits.
Il est hors question que la loi des banques sous les
prescriptions de laquelle fonctionne la banque de cette
province, celles de3 autres provinces, et même-la
Banque Nationale,est une loi qui réclame des réformes,
ou pour mieux dire, des compléments que contient la
loi américaine qui a servi do modèle à la loi argentine
et que contient la loi des banques que vient dadoptei
ü République du Brésil.
Opinions.
Nous ne sommes pas do ceux qui préconisent l’ingé-
fférenee officielle ou de l’Etat dans les banques, et si on
m’eût fait la moindre indication dans ce sens pour ac-
corder à la Banque de la Province les ressources néces-
saires, je n’aurais pas eu d’inconvénient à vous„présen-
lev un projet qui lërait cesser toute intervention du
gouvernement dans sa gestion, et je verrais avec plai-
sir que l’honorable congrès de la nation les émancipe
de toute influence des pouvoirs publics, en sauvant la
Banque de là province et les autres.
Le système condamné de dépôt peut être modifié dans,
la pratique de la République ou pm’Ja Ihteâk li'a^'îr-
tteht'Tfn'SvSfémc de'banqtie auquel nous sommes sou-
mis et rien ne l’aurait corrigé plus naturellement que
l’expérience même à laquelle on est arrivé.
Je vous fais cés courtes réflexions parce que dans la
situation de la Banque de la Province qui dessert de si
grands et vastes intérêts, rien lie peut conseiller sa
Bq‘" ' -..............
liquidation vu qùe son état, accidentellement précaire.
........ ï DJ
est celui d'une banque solvable, riche en ressources,
qui s’appvfie sur les éléments de la province qui ne sont
pas d’un jour, mais qui sont permanents.
BELGIQUE
Bruxelles, 15 mai.
Le Roi n’a pas quitté Laeken mercredi de toute la
La princesse Joséphine de HohenzollerU, mèi’e de
g, A. R. la comtesse de Flandre, est arrivée à Bruxelles.
Le prince Albert sujt assidûment ses cours à l'Ecole
militaire Tous les jours, S. A. R. quitte le palais de la
rue de la Régence vers S heures du matin, se rendant à
la Cambre. Deux fois par semaine, le prince passe toute
la journée avec ses camarades et déjeune avec eux au
réfectoire de l’Ecole, .
Hier, le jeune élève-offiejer a fait, en compagnie du
major Jungbluth, officier d’ordonnance du comte de
Flandre, une longue promenade à cheval.
Le duc Philippe d'Orléans, arrivé à Bruxelles mercre-
di dans le courant de l’après-midi, a passé la nuit à
l’Hôtel des Flandres. Le fils du comte fie Paris, qu’accom-
pagnait son inséparable ami, M» le due de Luvnes, est
reparti jeudi matin, à 9 heures, pour Ostende, ou u
* -. „ -. . heur
s’est embarqué pour Londres,
(MONIQUE LOCALE
Notre concitoyen M. A. D’Huyvetter, très connu
lur la propagande qu’il a faite aux Etats-Unis en
laveur de l’Ecole flamande de peinture, a entrepris
ît di
une nouvelle campagne et s’occupe en ce moment de
l’achat d’œuvres d’art pour une des plus importantes
maisons de Philadelphie, MM. Craig et Evans,dont
il a ètè nommé le représentant général en Europe.
Après avoir passé avec ces messieurs quelques jours
à Paris, il s’est occupé de visiter avec eux nos prin-
cipaux ateliers de peinture. Cette nouvelle est de
bon augure pour la suite des rapports de nos artistes
avec l’Amérique.
Feuilleton du PRÉCURSEUR N» 15
GRAND CŒUR
PAR
Le Grand Concours Hippique organisé par le
Royal Sport Hippique d'Anvers lès dimanche 17
et lundi 18 mai courant au Palais de l’Industrie, des
Arts et dn Commerce promet d’ètre très brillant,
les inscriptions dépassent de beaucoup en nombre
celles de l’année dernière. Les objets d’art offerts en
prix sont superbes et se trouvent exposés chez M.
Kreitz, Marché aux Souliers.
Mardi 19 mai grand défilé des chevaux et attelages
primés, au Parc à 3 heures.
Parmi les adhésions parvenues à la société on cite
plusieurs noms de grands propriétaires de Bruxelles,
de Gand, de Malines, etc.
Jardin Zoologique.— L’administration a l’hon-
neur d’informer MM. les membres ainsi que le
public, qu’à l’occasion de la Pentecôte, elle a orga-
nisé les fêtes suivantes : ,
Dimanche 17 mai. — De 1 à 3 h. de relevee. —
Concert par la Société d’Harmonie de Trazegmes,
sous la direction de M. Jules Dartevelle.
De 3 à 5 h. de relevée. — Concert par le corps de
musique du 14e régiment de ligne, sous la direction
de M. Turine. „ , ,
A 8 h. du soir, concert d’harmonie par 1 orchestre
de la société, sous la direction de M. Ad. Neuray.
Promenades enfantines, à éléphant, poneys, etc.
de 2 à 6 h. après-midi. ,
Lundi 18 mai. — Entrée publique à prix réduit;
(remise à cette date par suite du mauvais temps du
second jour de Pâques). .
De 3 à 5 h. de relevée. — Concert par la société
de fanfares De Ware Vrienden, dirigée par M. A.
Jeuninckx. .... ,
A 7 h. du soir, concert par la société Arbeid
Adelt (delà firme Ed. De Beukelaer et Ce), sous la
direction de M. Ant. Scheers.
Salm-Salm au coin de la rue Brederode et du rem-
part du Kiel. —Il est ouvert tous les jours, de 9 h.
du matin à 5 h. du soir.
Expériences intéressantes. — On sait que le
froid rend la peau insensible. On a tiré parti de ce
fait en thérapeutique pour produire une anesthésie
locale au moyen de l’action réfrigérante déterminée
par l’évaporation brusque de certains liquides dont
fe point d’ébullition est voisin de zéro. Leur pulvé-
risation et leur volatilisation rapide sur un point du
‘ la rés '
corps abaisse la température de la région touchée au
point de l’insensibiliser. C’est ainsi que l’on emploie
couramment, depuis plusieurs années, le chlorure
couramment, depuis plusieurs années,
........ l’on vend enfermé dans des siptions
A l’occasion de la kermesse de Tamise, les steamers
Wilford I, //et /// feront les traversées suivantes:
Dimanche, 17 mai : Anvers, départ 7 et 10 h. du
matin. — 1, 3, 6et 8 heures du soir.
Tamise, départ 6 30 et 10 h. du matin. — 1, 3, 6 et
8 h. du soir.
Lundi ISmài : Anvers, dépârt7, 9 et 10 h. du matin.
— l, 2, 3, 6 et 8 h. du soir. .. , .
Tamise, départ G, 6.30,10 en 12 h. du matin. — 1, 3,
6 et 8 h. du soir. , .
Embarcadère au Ponton, |en face du Canal au bucre.
Nous recommandons vivement ces agréables ex-
cursions qui permettent de jouir des délicieux points
de vue qirofl'rent les deux rives de l’Escaut sur . le
passage des steamers Wilford.
Accidents de travail. — Hier soir à 7 heures
un nommé Mnssels, âgé de 35 ans-, demeurant rue
du Gaz 76, a été victime d’un accident de travail,
dans la cale d’un navire amarré au quai Sud du bas-
sin Africa. Un rail en fer lui est tombé sur la jambe
et'Ta brisée. Le blessé a dû être transporté d’urgence
à l’hôpital Stuiven berg. ,
Hier soir, vers 5 heures, un nomme Gustave
Hier soir, .
Blommaerts, âge de 20 ans, travaillant pour la cor-
poration Hesse Natie, a été blessé par la chute d’un
ciseau de menuisier. Il a reçu au dessus du genou
une blessure de 3 centimèlres de profondeur, par
laquelle il a perdu une grande quantité de sang. Le
blessé a reçu les soins les plus empressés.
Le triple homicide de l Avenue du Com-
merce. — Nous avons constate dès ce matin que
l’auteur de ce double crime suivi de suicide n’avait
pas succombé à son épouvantable blessure. Au mo-
ment où nous écrivons ces lignes il vit encore, et il
ne semble pas improbable qu’il en réchappe.
Chute mortelle. — On connaît aussi par notre
Edition spéciale du matin l'accident survenu à ce
pauvre diable de batelier qui — assez irrespectueux
des convenances et au risque d’éclabousser des pas-
sants—s’était accroupi dans la gouttière de sa mai-
son, qu’il avait prise pour buen-retiro, et qui s’est
cassé le crâne sur le pavé. Son cas est des plus
graves.
L’agitation gréviste des derniers jours, ou plu-
tôt la tentative d’agitation gréviste, au port,-com-
plètement manquée, ne S’est plus renouvelée hier ni
aujourd’hui et tout est resté absolument calme à nos
installations maritimes.
Le temps qu’il fait. — La chaleur par trop ca-
Trî^n r ’c^ss’S'1 il y
cheur. La pluie, qui manquait, un peu, se prépare
peu à peu, mais montre encore une grande répu-
gnance à tomber.
- Nous apprenons par dépêche que
' I, de la Red Star Line, est
Navigation
le vapeur Stoitzerland, .
parti mercredi passé dé Philadelphie en route pour
Anvers.
— On mande de Gravesend, 14 mai, que le stea-
mer Glenlyon, capitaine Murray, allant d’Anvers
et Londres à Shanghaï, a été remorqué dans le Bas-
• ’ " ” ’ ' ÏÜ “ ’
sin de Tilburg, afin d’enlever de son hélice l’ancre et
la chaîne d’un brick qui s’y sont enroulés au moment
où le steamer quittait le South West India Dock hier
matin.
Navigation. — Glaces. — On mande de Trang-
sund que la navigation y a été ouverte le 9 mai par
un yacht estlandais.
Le 11 mai le premier voilier est arrivé à Orns-
koldsvik. La navigation est ouverte.
Objets trouvés. — Voici l’état indiquant les
objets trouvés et déposés du 4 au 10 mai qui peuvent
être réclamés dans les commissariats indiqués ei-
de méthyle que . .
métalliques très résistants. Quan on ouvrele siphon
le liquide, sous l’action de la pression intérieure,
s’échappe pulvérisé et se vaporise. Le siphon de
chlorure de méthyle constitue un récipient d’un prix
assez élevé, parce que la pression qu’il supporte est
assez grande.M.le docteur Redard, de Genève, vient
d’avoir l’idée de substituer au chlorure de méthyle
un liquide analogue, mais qui bout seulement à 10
degres, le chlorure d’éthyle. On peut l’emmagasiner
simplement dans un tube de verre effilé et fermé à
la lampe et? quand on veut s’en servir, il suffit de
briser îa pointe effilée, le liquide s’échappe en jet
très mince que l’on dirige sur la partie à insensibi-
liser ; on peut d’ailleurs arrêter le jet avec le doigt,
ou avec un peu de cire. Chaque tube contient 10
grammes de chlorure d’éthyle, liquide incolore,d’une
odeur éthérée agréable. M. Redard s’est servi de la
réfrigération anesthésique avec succès dans le trai-
tement de la sciatique, de diverses névralgies et
dans les opérations dentaires, extraction de dents et
de racines.
Ces tubes au chlorure d’éthyle sont d’un emploi
commode. Il suffit, par exemple, d’exposer au jet un
tout petit récipient plein d’eau pour obtenir imifié-
diatement un glaç n. Il est clair que, par les temps
de chaleur qui vôiit venir, ion pourrait, par ce
moyen, rafraîchir immédiatement un verre de sirop,
une tasse de café, etc. Il n’y a qu’à briser le bout du
tube au moment voulu et à projeter son contenu sur
le verre ou sur la tasse. Le procédé n’est pas écono-
mique, mais il y a des cas où il sera cependant très
apprécié, en wagon, en expédition, etc.
ÉCHOS ANVERSOIS
On nous prie de rappeler à qui de droit,comme du
reste tous les ans à pareille époque de l’année, qu’il
est nécessaire de faire peindre les verres de la toit ure
vitrée de la Bourse du côté de la rue des Douze-
Mois, attendu que les rayons du soleil incommodent
fortement les personnes qui se tiennent au milieu du
local. On espère qu’il sera fait droit à cette juste
réclamation à l’approche des fortes chaleurs.
Anvers le 14 mai 1891.
Monsieur le Rédacteur.
J’ai l’honneur de vous prier d’insérer dans-vôtre jour-
nal ces lignes par lesquelles je voudrais demander à
M Michel Bernoff, quel but il avait en donnant sa fa-
meuse «conférence» à la Société de Géographie. Si
M. Michel Bernoff voulait donner aux Belges une idée
de la Société actuelle en Russie, il en a donné une très
fausse : on partie il a présenté la Société russe non
actuelle, mais celle des temps avant le règne de Picrre-
lc-Grand et en partie il a raconté, tout simplement des
« blagues ». Je trouve qu’il faut avoir vraiment trop de
courage (pour n'e pas dire de toupet) pour venir à une
conférence en costume de théâtre, costume que l’on n’a
jamais peut-être vu en Russie, et prétendre que c’est un
costumé national; je trouve qu’il faut ne pas avoir do
honte pour raconter que le paysan russe ne fait que
manger, dormir, boire de l’eau' do vie et donne
manger.
coups à sa femme, et que c’est colle-ci qui doit travail-
ler pour nourrir sa famille. M. Bernoff, en parlant de
mariage en Russie,a dit que la fille russe no fait la con-
naissance de son fiancé qu’aprôs le mariage ; quant à
cela il me parait que M. Bernoff a soudainement con-
fondu les coutumes russes avant Pierre le Grand avec
les coutumes de nos jours, ou si cela n’était pas sou-
dainement, alors M. Bernoff a voulu expressément pas-
. ... ... . -------,V._ jfa’gl |
sér pour un Marseillais russe. Si M. Michel Bernoff n’était
pas russe, je pourrais lui pardonner sa conférence ab-
surde, je me dirais qu’il a étudié la vie russe d’après
certains écrivains-farceurs, qui aiment à présenter un
Russe en costume de cosaque, toujours mangeant une
chandelle et buvant du pétrole, mais comme M. Bernoff
est lui-même Russe, je ne m’explique pas d’où il a tiré
ses renseignements sur la vie russe.- Etant Russe rooi-
méme il mç semble que je puis avoir uno idée de ma
patrie; et pourtant je n’ai pu reconnaître les mœurs et
le caractère russes que lorsque le conférencier a parlé
des danses russes, de ce qu’on mange et de ce qu’on boit
en Russie; je dois avouer que sur ces matières, M.Bernoff
s’est exprimé en connaisseur.
A la tin de la conférence. Monsieur Bernoff a dit qu’il
retournera dan&neu de temps en Russie et y donnera
fné très-bien le tableau dffine^eces^OTlK?re!u:w>a
M. Bernoff pour donner à ses compatriotes une idée
du moyen âge avec une cuirasse sur la poitrine, av
une épée au côté et il racontera que maintenant encore
on massacre en France les Huguenots, que le peuple
| - - - - ,t qu’il y
français est en pleine servitude chez la noblesse
existe encore,?'?/,? primne noclis, etc. etc.
Je conseille à M. Bernoff de prendre garde, car s’il
peut raconter en Europe toutes sortes de « blagues » à
-ropos de la Russie, il ne pourra pas le faire en Russie
propos de l’Europe, parce qu’en Europe on ni
propos
a nroix
rope on ne s’inté-
resse à notre pays que depuis peu de temps, tandis que
■É—iÉar --------- --------b ■ '
nous autres russes nous connaissons l'Europe depuis
bien deux siècles.
Agréez, M. le Rédacteur, l’expression de ma plus
haute considération.
JOSEPH T AITSCn,
Élôve’de l’Institut supérieur de Commercé
FAITS DIVERS
2e section. — Quatre clefs de porte.
3° section. — Une paire de bas : un coupon dé soie, à
réclamer rue des Juifs, 21 ; une charrette à bras, peinte
en gris ; une buse en cuivre ; une charrette à bras,
peinte en vert ; une clef de porte.
5' section (Nord). — Un grand chien noir, à réclamer
chez M. Cauwenberghs, rue Van Kerckhove, 87/2 : deux
clefs de porte.
6° section. — Un trousseau de 10 petites clefs ; un
chien de chasse, blanc et noir, à réclamer chez M.
Leysens, longue rue d’Argile, 338 ; un petit chien, cou-
leur havane, à réclamer chez M. Delhayo, chaussée de
Borcbem, 30, à Berchem ; une alliance ën or, à récla-
mer chez M, Estievenart, avenue De Keyser, 7.
7e section. — Une clef fie porte en cuivre.
8° Section. — Un chien brun, longues oreilles, à
réclamer chez M. Geeraerts, rue du Peuple, 236 ; un
tonneau vide, à réclamer chez M. Van Hal, quai des
Pêcheurs, 11,
N.-B. — Le magasin (Je la ville est transféré du
la rue de Cléry, mais l’on ne s’en, préoccupait pas
exclusivement.
II y avait eu en effet un intérêt mille fois plus
grand, mille fois plus profond à régler l’existence
de la famille.
Toute la journée, Laure et Roselin travaillaient
rue Ordener, dans la fabrique des Lelaurrain, oncle
et neveu.
A la maison, Henriette arrangeait le ménage elle-
même, elle faisait déjeuner Maurice, .puis lorsque
tout était en ordre, ils partaient en se donnant la
main tous les deux, chacun un petit panier au bras
contenant le déjeuner de midi, se dirigeant, Hem
PAUL D’AIGRE MOISI T
Et lorsque La malheureuse Rosou mourut en sou-
riant à son amie, il sembla à Làure, désespérée, que
dans ce sourire, raille souffrante de l’adorée s’était
incarnée dans la fillette qui restait, pour se joindre
à la sienne déjà si tendre et si bonne ; qu’elle rem-
plissait Marie d’une affection encore plus grande
pour la mère qui désormais l’aimerait comme si elle
l’avait réellement portée dans ses entrailles,..
VIII
MINOU ET SOURIQUETTE
Aussi quelle joie, lorsqu’au retour d’Agen et de la
Gascogne, Roselin dit à sa femme : On nous la
laissera !...
Quel bonheur profond, lorsque installée dans le
gai logement de la rue Clignancourt, Laure espéra
que personne plus ne songerait à lui voler son
trésor!...
Ah! si le petit appartement de la rue delà Fon-
taine-au-Roi lui avait paru beau, au lendemain de
son mariage, celui-là lui sembla un palais quand
elin, Maurice
elle y dîna le premier jour avec Roselin, Maurice
d'un côté, Henriette de l’autre; Henriette qui l’ap-
felait maman, comme sa petite morte, sa Rose qui
avait tant fait souffrir, etqui,par cela même,avait
pris une si large place dans son cœur !...
Bientôt, la vie fut organisée, tranquille, honnête,
travailleuse et paisible.
On attendait avec confiance la réponse à la lettre
écrite par Laure, et envoyée au bureau restant de
JJ .. . ...... ....
riette vers l’ecole des sœurs, Maurice vers l’école
communale.
- Bientôt dans le quartier, on les connut et on les
aima.
Ils étaient si adorablement jolis l’un et l’antre. Lui
avec ses grands yeux noirs gais et rieurs, son joli
type brun et mat de la Provence, intelligent, vif,
toujours une chanson aux lèvres ; elle, déjà mater-
* lilt..... ' " ' ‘ *" " *' '
nelle et sérieuse à sept ans, l’adorant et le grondant
aussi quand il s’arrêtait à jouer aux billes ou à flâner
dans la rue, au lieu de rentrer droit à la maison.
Et il fallait la voir, s’empressant, après l’école,
d’aller acheter le repas du soin pour que Laure
trouvât tout prêt en rentrant de râtelier ; Tnarcljfffi-
dant comme une petite femme / faisant ses réflexions
tout haut, trouvant ceci trop cher et cela pas assez
avantageux.
Toutes les marchandes du quartier ne tardèrent
pas à en raffoler.
Et comme ils étaient toujours ensemble, qu’Hen-
riette appelait Maurice devant les étrangers, du nom
que Roselin disait en famille, Minou, on fui en donna
un, à elle aussi, un petit nom d’amitié qui lui res-
semblait, on l’appela ■: Souriquette.
En effet, toujours pressée, toujoqrs trottinante,
vêtue le plus souvent de laine grçse; ayeç sa fine
petite figure,ses jolis yeux bjiaus largement ouverts,
et si intelligents, elle ressemblait à la plus propre et
M.le docteur Van Impe, bourgmestre d’Oostakker,
causait, mercredi soir, avec quelqu’un lorsqu’il fut
accosté par un certain Félix Demoor qui l’avait suivi
dans la maison.
Ce Demoor est un mauvais sujet qui a déjà eu plus
d’une fois maille à partir avec la justice ; un procès-
verbal a encore été dressé récemment à sa charge.
Interpellant le bourgmestre, il lui demanda si ce
procès verbal présentait de la gravité. Le bourgmestre
lui répondit qu’il n’en savait rien et reprit la conversa-
tion sans plus se préoccuper de son interlocuteur.
Alors celui-ci tira un revolver de sa poche et fit feu
sur le bourgmestre.
M. Van Impe présentait le dos à l’assassin, la balle
traversa les vêtements et, par une chance inouïe, vint
s’apl atir sur un bouton du pantalon qu’elle déforma
complètement ; le bourgmestre n’est que très légère-
ment blessé.
Quant à l’assassin, il avait pris la fuite, mais a pu 'être
arrêté le soir môme, à Langerbrugge.
Un affreux malheur est arrivé à Latinue.Enfreignant
les recommandations des voisins, un garçon était monté
sur un vieil arbre, déjà ébranlé par la cognée et que l'on
devait abattre lé soir. Les secousses réitérées qu’il lui
imprima en déterminèrent la chute,làijçantTimprudent
dans l’espace. Il no reçut cependant qtfè aes'bféSSurés
sans gravité, niais il n’én fut malheureusement pas de
même d’une charmante enfant de neuf ans, tille du pro-
priétaire de l’enclos, qui, se trouvant sous l’arbre, fut
écrasée. I.a nuit, suivante, elle expirait.
La foudre. — On écrit de Slrée (Hainaut) le 13
courant :
Hier, vers 5 heures, un Violent orage s’est déchaîné
sur notre région .Trois chevaux ont été tués i ntre Dous-
tiennes et le bois de Strée ; ces chevaux étaient attelés
à une hersé de fer ; le conducteur a été renversé, mais
en a été quitte pour la peur ; trois autres domestiques,
qui se trouvaient à proximité avec- leurs attelages, ont
été renversés au même instant.
Encore le pétrole. — Mu* Victorine Suive avait la
charge des soins de ménage chez son beau frère, M. F...,
rue des Carrières, à Verviers. AvanUhier matin, elle
était occupée près d’une petite cuisinière à pétrole.Elle
y versa probablement du liquide inflammable au mo
ment oùTe rechaud était déjà allumé. Toujours est-il
qu’une explosion se produisit ot les flammes attei-
gnirent la jeune fille dont les vêtements prirent feu in-
' ' - - ■ • lta au jejlor8.
quette ? lui demanda l’une des marchandes chez qu1
elle allait chaque iour.
— Oui, répondit la petite, en retenant à peine les
pleurs qui obscurcissaient ses prunelles toujours si
brillantes, mon pauvre Maurice ne vapas’bien, en
vérité.
• Ah ! qu’est-ce qu’il a ?
— Il s’est plaint dmn grand mal à la tête toute la
nuit.
Ce matin, comme il dormait, papa et maman sont
partis tranquilles à l’atelier ; mais depuis leur dé-
part, il me semble que sa fièvre augmente. Il a si
’ ’ ' Taud, qu’il
la plus alerte de toutes lès petites souris.
SR ’ ‘ ' .............
.Jais un jour, Souriquette descendit seule dans la
rue, Minou ne l’accompagnait pas.
Elle était .encore plus pressée que d’habitude, mais
ses .jolis yeux bleus étatefit cernés et paraissaient
rougis par les larmes.
. Il ne vient à l’idée de personne que la gentille
petite ait pu avoir un caprice comme' les autres pn-
fants de son âge.
— y a-t-il quelqu’un de malade chez toi, Souri-
chaud, si chaud, qu’jl né peüt rester nulle part
— Et à quelle heure rentrent-ils, ton papa et ta
maman ?
— A sept heures seulement, le soir.
— Ce serait attendre trop, si ton petit frère a la
fièvre.
Faut aller chercher un médecin, mignonne ?
— Je n'en connais pas.
— A côté, dans la rue Ramey, il y en a un, très
bon, très obligeant, vas-y,
— J’y coui s.
Elle allait sortir, sans panier au bras ; le panier
du ménage, presque aussi lourd qu’elle.
La marchande la rappella.
— Eh ! Souriquette !.. dit-elle.
— Madame.
— Pourquoi ne yas-tu pas prévenir ta maman ?
L’enfant devint très rogge.
— Elle vient d’être très nuilade, rlit-pljo. Maman
est encore si nerveuse, si impressionnable, que si
j’ailais lui dire que Maurice est plus mal, elle en re -
cevrait un coup épouvantable.
Non, non, je le soignerai bien toute seule jusqu’à
Cp soir, et alors maman apprendra la chose, tout
naturellfiiïîpnj,, sans secousse.
— Tu es vraiment que adorable petite fille, Squ-
riquette, raisoiinableqqmnije une petite, femme. Si
ju'as b'esojn dé njoi, vi.ensme lo dire, mignqniîe, je
monterai.
stantanémeut. La malheureuse se précip:
Une voisine. M,no H ., parvint à se procurer une
couverture dont elle entoura M11” Saive.
A ce moment, la victime était tombée inanimée sur le
trottoir. Un autre voisin déversait de l’eau sur la mal-
heureuse qui se raidissait et dont le corps était noirci
des pieds a la tête. Les vêtements carbonisés, compte
tement réduits en cendres, laissaient apparaître les
chairs affreusement ravagées par le feu. Un quart
durant, en guise de secours, on l'aspergea d’eau froide !
Un médecin arriva enfin.
Il est plus que probable que la victime n’échappera
pas aux brûlures qu’elle a reçues.
Un drame passionnel à Lille. — Mercredi, vers 9 h.
du soir, un nommé Jean Bant. Pottier, a tenté d’assas-
siner une femme du nom de Zoé Monnier avec qui il
vivait maritalement, et a essayé ensuite de se donner
la mort. Vers 6 h., une discussion eut lieu au cours de
laquelle la femme Monnier déclara qu’élle allait partir
pour no pins revenir. Pottier.fUrieux delà voir, mettre
samenace à exécution, saisit un couteau et se jeta sur
elle en disant : « Tu vas mourir ! » et il lui en porta
deux coups,Ton au sein gauçhe, l’autre aù cou. Puis il
tourna Ta rmc contre lui-mème et sé frappa à la gorge
et au poignet, .
Fou de douleur en même temps que de désespoir, il
se précipita dans un estaminet voisin, où il tomba entre
les bras d’un consommateur. La scène s’était passée
dans la cuisine au rez-de-chaussée. La femme Monnier
avait, voulu s’enftiir en criant : au secours ! mais avait
été obligée de s’appuyer contre la porte donnant sur la
rue.
Un passant ayant entendu ses cris, la transporta dans
une pharmacie.
L’état des deux blessés est désespéré ; ils ont tous deux
été transportés à l’hôpital Saint-Sauveur.
Un désespéré. — Lundi, à midi, près de la gare de
Gruenau. un journalier du nom d’Oswald s’est jeté sur
la voie ferrée au moment du passage d’un train. Le
malheureux fût rejeté en dehors de la voie, et il so serait
tiré sans blessures de cette aventura lugubre, s’il ne
s’était retourné précipitamment et n’eût posé sur lé rail
son bras droit qui fut coupé net. Les ouvriers de la gare
le relevèrent, mais ils eurent toutes JeS peines du momie
à empêcher ôswald de se jeter au devant Tim autre
train en marche. L’état du malheureux est désespéré.
Confronté avec le cadavre, le jeune M... n’a manifesté ,
aucun émotion.Bien pfüs, il a montré avec lé "plus grand
cynisme comment il avait arraché les dents et le nez de
sa victime. M... a été éerotié à la prison de Nantua.
Suicide d'un officier. — Avant-hier, le 1 eutenant de,
honveds baron Frédéric Hagen s’est brûlé la cervelle.
Il devait épouser, au cours de la semaine, une comtesse
hongroise. Des dissentiments de famille sont la cause.
de son acte de désespoir.
Un affreux accident dans lequel cinq artilleurs
aveyrohnais en garnison à Castres, ont trouvé la mort
est arrivé avant-hier soir à Rodes. A sept heures du
soir, deux barques, remplies de militaires, remontèrent
l’Agouti que les dernières pluies ont rendu torrentiéux.
Tout à coup, une de cos barques, celle montée par les
cinq victimes, est entraînée par lo courant vers îa
chaussée du moulin, et les imprudents qui la con-
duisent, ne se doutant pas évidemment du danger
qu’ils courent, ne font aucun effort pour lutter.contre
le péril. L’embarcation franchit le barrage. Pendant
quelques secondes, les cinq jeunes gens paraissent en-
core dans la barque à moitié remplie d’eau. Au bas de
la chaussée, le niveau de la rivière affleure absolument
le bord supérieur du bateau. Soudain, le flot envahit la
barque qiu chavire et les cinq pauvres soldats sont en-
gloutis avec elle.
La catastrophe ne s’était pas produite sans témoins.
L’alerte fut donnée aussitôt et nombre de bateaux
furent aussitôt lancés à la recherche des naufragés. On
n’en a encore découvert que deux, les nommés Solignac
et Régis, de la 11° batterie du 9e d’artillerie, dont tes
corps ont été retrouvés hier à environ 300 mètres en
aval du moulin. Les autres trois vietimes sont les nom-
més Valette, Latour et. Poujol, de la 9ebatterie du même
régiment. Ces cinq malheùreux sont du Rouergtie et
plusieurs appartiennent aucantpn deSauveterre.Toute
la ville de Castres est plongée dans une émotion indes-
criptible depuis dimanche. Nuit et jour des groupes
considérables suivent haletants les péripéties de la
recherche des trois derniers cadavres.
Importantes découvertes archéologiques. — On
vient de faire aux environs d’Athènes des découvertes
de la plus haute importance archéologique. Les pioches
des ouvriers travaillant, à de.s fouilles ont mis à nu
quantité d’objets antiques, parmi lesquels des pièces en
or, en argent et en ivoire. An nombre des pièces en
ivoire, il y a des statuettes absolument intactes. Dans
la liste (les objets trouvés qui seront décrits par des
spécialistes, on renseigne plusieurs vases de toute
beauté. Les diverses pièces se rapportent à une époque
que Ton croit être de sept siècles avant Jésus-Christ.
Exécution de Merger. — L'exécution de Pierre
Mergel' a ou lieu mercredi matin à Arras, sur la place
du Màrehô-aux-Chevapx. L’assassinat de là veuve Du-
Un homard révélateur. — Une fille, Clémence R...
était surprise en flagrant délit de vol à l’étage <Tun
épicier de la rue ViciIle-du-Teniplo et conduite au com-
missariat de police du quartier des Archives -
Pendant son interrogatoire, cette tille s’agitait d’une
façon bizarre et essayait vainement do réprimer les
contractions de son visage.
Tout à coup, la voleuse poussa un cri strident et se
mit à secouer furieusement ses jupes. On s’empressa
autour d’elle, mais la fille R..' ne voulut pas faire
connaître la cause de son trouble.
Soudain un 'magnifique homard vivant vint tomber
sur le parquet, tenant dans l’une de ses pinces un lam-
beau de chemise de l’inculpée.
Clémence R... avait dérobé le crustacé chez un mar-
chand de comestibles du quartier; après l’avoir ficelé,
elle l’avait suspendu à sa ceinture, sous ses vêtements ;
mais le homard était parvenu à sc dégager et il avait
fortement endommagé l’épiderme de sa voleuse.
Le crustacé a été restitué à son propriétaire et la fille
R... envoyée au Dépôt.
Une victime du chantage. — Le contre-amiral en
retraite do ICergris.àgé de 80 ans,qui habite la banlieue
de Toulouse, a tenté, mardi soir, de mettre fin à ses
jours, en se tirant un coup de revolver dans la bouche.
La blessure, quoique épouvantable, ne sera peut-être
pas mortelle ; la balle a été extraite.
Depuis longtemps, parait-il, l’amiral était en butte
aux menaces incessantes d’un maître Chanteur. Cet
individu aurait, parait-il, facilité dès relations entre sa
propre fille et M. do Ktrgrist qui pour se soustraire
aux exigences de son tourmenteur n’a trouvé qu’une
solution, le suicidé.
L'amiral était venu il va quelques jours chez «n ar-
murier de la ville, pour faire adoucir le-cran du départ
d’un revolver de 7 millimètres, qu’il trouvait trop dur.
do 7 millimètres, qu’il trouvait trop dur
Traite de blanches. — M. Jules L______ employé de
commerce à Paris, était fort surpris delà subite dispa-
rition de sa maîtresse, Emilieilne Martin. La jeune fille
et depuis n’avait plus reparu.
On commençait à s’inquiéter fort de cette absence
inexplicable, quand, mardi soir, Jules reçut une lettre
apportée par un passant qui venait-do. la ramasser, rue
Gérando, sur le trottoir. Cette lettre-était d’Emilienne
qui, disait-olle, séquestrée avec deux autresjeuncs per
sonnes dans une maisoiule cette rue, demandait à son
amant de venir la délivrer.
L... se rendit au commissariat de la rue Bochard-de-
Saron et, quelques instants plus tard, le commissaire,
M. Bénézech, se faisait ouvrir l’appartèment occupé
par les nommés Félix Mutei, sujet hollandais, et Louis
S murai. Il y trouvait, très sommairement vêtues, Emi-
lienne Martin, Amélie Chartier et Aline Lévêque, toutes
les trois mineures.
Elles racontèrent au magistrat que Mutei et Sieurin,
après les avoir attirées séparément chez eux, les
avaient dépouillées de leurs vêtements qu’ils avaient
mis sous clef, lés menaçant, en outre, des plus mauvais
traitements si elles tentaient de sortir de la chambre
où elles étaient enfermées.
En présence de cette déclaration, que n'essayèrent
pas de réfuter Mutei et Sieurin, M. Benézech a arrêté
ces deux individus, qui n’en sont pas d’ailleurs à leur
coup d’essai dans ce genre.
Leur but. en séquestrant ces jeunes filles, était de
les livrer au tenancier d'une maison de Lyon qui devait
on prendre livraison moyennant trois cents francs.
Le meurtrier du colonel Prager, de Metz, a été
arreté hier matin au village de Hollerith où il travaillait
chez un cultivateur.
Il était porteur de la montre et du porte monnaie du
colonel. Il a avoué le crime.
Un crime épouvantable vient de jeter la conster-
nation dans la petite ville d’Qyonnax. Un enfant de
douze ans a assassiné sans aucun motif un autre enfant
de quatre ans.
Ce précoce gredin nommé M..., qui du reste a
toujours montré les plus mauvais instincts, a entraîné
sa victime au bord d’une rivière, Ta plongée dans [Vau,
et trouvant qu’elle tardait trop à mourir, Ta achevée à
coups de poing, l’a mordue au visage en lui arrachant le
nez, et Ta abandonnée sur la rive.
Pendant toute la nuit, tes parents affolés ont fait des
recherchesjlagendarmefie et une partie dé la population
les accompagnaient; le petit misérable suivait ces re-
cherches; pressé de questions par le maire d’Oyonnax,
il a fini par avouer son crime.
cesser de se battre, et sur-son refus «ah
ayart séparé les combattants; itoro r •m‘m*
difficultés a lui faire lâcher prise i iv iltut “'fumés
ment. L’homme ne fut ni b.èssóiii cónt ‘U r!a,u" lle-
aclie
. ne fut ni__________...
a pas moins porté plainte contre son d,./.......“ "ra
vient detre appelée devant le ti-ib ampLl
d'Anvers. eonvcn,.....
correctionnel
La déclaration du plaignant a été -
latre de ses camarades. - Elle a ’isTn-.Œ? m
e rapport du consul bel.
meut favorabiè au prévenu, leuimi
PBÉvEvrioji n’vms i»e cosn.wci5. - i , , ,
du tribunal correctionnel a jugé une rireLl.-llan(!,l'e
- Prévention d'4-
ue manœuvres frauduleuses'*outil'é
■....-l une daine Sehampaerts, domiriffiv"ulllL‘ rtü
4” section. ’ u,ululI®o dans R
Celle-ci sétait constituée partie civile non..,/.,
la restitution de cette somme. le i 0lu réclamer
Il y a ceci de curieux, c’est au’il nv.vi .
moindre écri t de la dette ail question. La*fënrmf le
paer-ts avoue qu’elle ne sait ni lire ni écrire n bl'ilam'
cette importance, dans de pareilles eundUiV..; I'l l'tlle
toiitalaitanoi'niaLL’inculiteeprôteiid-quëh ïù*8"1'’!*
se fait une industrie de prêter ainsi *• w M1 ‘‘"ri'abto
d’écriture et à gros intéréts. àües^S'0^
paraissent solvables. b011,ws qui lui
Elle avait ainsi prêté à l’inculnré «iu
sommes plus considerables.tant pour son i ron. M° des
g. n -e qu .le .tait tempo, airemen t par suited'in.<.:U"IJ)!o
maladie de son fils, que pour coinptti dolonT,1
gros entrepreneur qui semblait uni yeux de tô, ^ un
des affaires d’or, et qui a fait làillito if® 111
des affaires dor, et qiii agffit faillite de a fw
inattendue. Elle a rendu avec usure en àr3
obligations tout, miV»liô ____
plu*
obligations tout ce qu’ë]te’dëvaïï\‘)ëisnm,fnnt’ 1)'iüuxi
reste un reliquat, fi provient .des^ÏÏSS» s'i!
fi’C'N.i ié la.déconfiture duquel elle
mont, cabaretière,.avait, rapporté douze francs au con-
damné.
A 11/2 du matin", ou commença le montage de lia
guillotine. Lo travail à duréjusqu’à trois heures.
Leservice d’ordj-e est fait par lé 3e du-génie, 1e 33^ de
ligne et toutes les brigades de gendarmerie do. i’aifon-
disscmevit. Une foule dé six à sept mille personnes se
presse do chaque côté du marché. Les toits sont; cou-
verts d'hommes et de femmes. Un aubergiste Voisin a
installé un grand chariot et fait payer 10 centimes par
persoune pour monter.
Aux abords de la prison, éloignée d'un ’jiilÔtnètre,; lé
service est fait par des soldats et’des_.gendarmcsà
cheval.
A trois heures et demie; la voiture, l'exécuteur et ses
aides se rendent à la prison, où sont déjà MM. Brossé-
lart, substitut, GuéfariF, .juged’instruction, Duchesne,
commis-greffier. Ils pénètrent dans la cellule avec le
gardien chef, le docteur Ballue et M. l'abbé de'Foucault
un jeune aumônier de 27 ans.
Merger dort profondément. On 1e secoue pour le ré-
veiller ; il comprend immédiatement que sa dernière
beureest arrivée.Le substitut lui annonce que son pour-
voi et son secours en grâce sont rejetés.
Merger répond : « Ah ion ne va pas me tuer ici ! » et
il prend un verre de cognac que lui offre un gardien.
Sur la demande du juge d’instruction s’il a des'révé-
inando dû juge d’instruction s’il
latioffS à faire. Merger répond : «Si j'ai quelque chose
à dire, je le dirai à mon confesseur. » Puis on 1e laissa
avec l’aumônier. Il se confesse, assiste à la messe et
communie.
Pendant la messe, i! pousse de fréquents soupirs. On
procède à la toilette et. quand tout est prêt, les portes
de la prison s’ouvrent et le cortège, précédé des gen-
darmes àcheval, se rend au lieu de l'exécution.
Le temps est magnifique. La voiture s'arrête à quatre
mètres de la guillotine. Merger, qui montre un grand
courage, descend péniblement, gêné par les cordes. Il
est extrêmement pâle, tressaille en apercevant la fu-
nèbre machine et se retourne vers l'aumônier et les
gardiens do la prison. ,
Un de ceux-ci lui fait une caresse sur la joue et l'ex-
horte nu courage.
Le jeune aumônier l’embrasse, lui fait baiser le cru-
cifix et l’accompagne jusqu’au pied de la guillot ne. Les
aides s'emparent du condamné et le couchent sur la
plane.be ; la bascule fonctionne, le couteau tombe, jus-
tice est fiiite. Il est 4 heures et demie.
La fête et le eorps ont été emportés au cimetière,
éloigné de deux kilomètres. Aucune expérience n’a été
faite sur lo eorps.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
COUR D’ASSISES DE LA PROVINCE D’ANVERS
Les jurés suivants ont été désignés par le sort pour
siéger pendant la prochaine session fl1'juin et jours
suivants) :
JUBÉS EFFECTIFS :
MM. -Eug. Caron, pensionné, à Anvers ;
Ed Antonissen, mécanicien, kl.;
J. Van Velthovén, notaire, id.;
Fr. Van Schoubroeck, fabricant, à Herenthals ;
J. Melacrts, porteur do procuration, à Anvers ;
P. Scliaan, négociant, id.;
J. Passchaei, pensionné, id. ;
E. Lebrasseur, négociant, id.;
E. De Browne de Tiège. sans profession,à Deurne;
Ph. Verhaghen, propriétaire, à Malines ;
Dan. De Witte, agent de change, à Anvers ;
H. Krijn, négociant, id.;
E. Van Humbeeek. négociant, id.;
H. Van Boeekhout, notaire, à Puers ;
J. De Bie, rentier, à Koningshoyekt ;
A. Istas, pensionné, à Anvers ;
L. Domaine», rentier, id.;
E. Lauréyssëns, conseiller communal, id.;
E. Brassiné, notaire, id.;
Cli. Ktimps. conseiller communal, à Malines ;
L. Van Neck, négociant, à Anvers ;
E. De Sadeleire, pensionné, id.;
A. Thys, agent de change, id.;
A. VersteyTen,receveur, à Turnhout;
H. Collin, droguiste, à Anvers ;
P. Adriaensen, courtier, id.
C. Vau Vaerenberg, négociant-, id.
J. Van Evnde, rentier, a Borgerhout ;
H. Van cfer Linden, négociant, à Anvers ;
P. Moens, pensionné, id.
JIRÈS SCl'PI.ÉMEIVT.YIRES :
MM. P. Amman, commissionnaire, à Anvers ;
A. Kockerols, menuisier, id.;
J. Crabbé, cabaretier, id.;
F. De Brauwère. secrétaire communal, id.
I.ES R APPORTS ENTRE OFFICIERS ET INFERIEURS A BORD
de nos bateaux^MARCHANDS. — A la suited’une dispute
qui avait éclaté entre deux chauffeurs à bord d’un
navire belge sur la côte d’Afrique, le chef mécanicien,
averti, avait ordonné à un des marins — qui devant ie
commissaire maritïmé s’est reconnu l’agresseur — de
môme la Victime
Quant à la manœuvre qui lui est renrorérè ,• «
dire le fait de montrer uneïettre émanViU ri'm; :L
preneur solide la plaignante reconnaît q vuf1:'J
1JPét “^réauVû’riK
La darne Sehampaert, une grosse rubicond,- ,
vivacité, proteste avec forre gestes et ra ne s ° ^
nullement d mterrompreà diverses reurré* jvv>
Ta.nrêvqmie .contre f JJShSÎ WÆ*
feiid .dp. prêter à di;oitefét à gauche d ‘
“ - ■“«i»1-. «t i-res
entre
expei'
faute
leurs pti
Z* wm « ic ?Y z
o l,ai e tciijunal ont exùnéré île tout»
2de ce dernier, «elui-iâ mwS
pi'ofluito inopinénieiit imrsuiuiJii
mauquementdo l’appareil de tàffifr"üii'vmoS
l//c? c?e/es ; non ^établit rallégasiou du ôtn i:J
s sas
pas eu d homme ,.v ■ n om ,,,, ,
temps utile les ffiy^#gà|oVM experts
Dans ces coud; ions, le trfbiiîial couFlamiiü^\e oirj'ff'
n ii- ^ 'Mauis X V évalue à lT. 9,426* 57 à l'our-
es a present une^ indemnité profeltode
J ® aa 1 e,n? 'Itiour. considérant èue d'après les
oxpu ts la cause initiale de l’abordage est dû an mar-
quai] t de 1 appareil de traction de Y Hcr eu k\s que d’autre
part celui-ci soutient ou’il rie fournit mi«io t;n.ne ^
ef n nas'resnnn*-*fl,ie 1-a force mollire
?v„-«of1» t, 5 10I.lsa“le d(is “varies pouvant .surveuir
capitaine re“01 e; attendu quo
jc capitaine n«x i>ojntlait avec le rémorainnu* (le con-
trat exonérant celle-ci de toute responsabilité Qu’au
d;‘!1S0 T»!. Vexp.Iè«'èrÆteXLS
tr : r-"u, nsi)r- lon fi Anvers, inara Wiffi;
reinoranAo^^4^'sprudenee que la rupture du croc de
resnonl hfr? i ^ du, ré"jorqueur rend ce dernier
u t0Tls les dommages, le remorqueur
eÎFS.a88«z «oüdes pour exécuter les
flilern- tri, P (l - ‘I A” 2‘ J1Iln 1884 ! fllle lc ivmor-
snumiJ}wl* pi- 0uv-<7 J»,ri'Pture.par iôree-majeure en
œtàa'refréîtin17*?!61 uxam“" des.experts ; que si cet
appareil avait été suffisant, il ne se serait pas rompu
bwnstancesnormaies; que les experts dé-
e f ,Sans Cüttê rupture la collision n’aurait (tas
eu iieti ! nm* mntw;. o„..1- ___________ 1 -
hiiw\:iiral aRe!i motifs la Société de remorquage à
lo p'?fùHin’np0reiSSe ên ffarantic, est condamnée à tenir
le capitaine Gordon inderimc.
lo capitaine Gordon indemne.
àJr thn^cn) Do Meester, Van de Vorst, Van
^ e-st V?IM} devant la 5" chambre civile du tribunal
Ut première instance, le procès intenté par MM. Gisler
et-Josspn avocats a Bruxelles, à MM. Yictor Hallaux,
„Atnot u ■ - a Bruxelles, à MM. Victor Hallaux,
et.V LTba>’st- iuiprimeur-éditeui' de la
thionujue, a la suite de divers articles dirigés contre
e tlamingantismo dont l’un notamment qualifiait les
demandera.. <1 agents prussiens ». MM. Gisler et Josson
fl-anes de dommages-intérêts et de
fortes insertions.
i».;.. i m r * îciv. qui piaulait- pour les dèfen-
rÆ,801110!011,1 loeidewtrifitéressant : L’assignation
mfin damand: or M. Victor Hallaux, soigneur
(le la Hesbaye, est Wallon et ne sait pas un traître mot
XLwto"îlî,e< cVo,l^èt do Vader Kats. Il n’a rien
compris a l assignation. La loi, dit-il, n’a pas tranché la
question des langues en matière civile, et les Wallons
ont parfaitement le droit de ne pas savoir le flamand.
Dans eet ordre d idées le défendeur demandait la nullité
de 1 assignation.
M" yamlei-iiiiden pour MM. Gisler et Josson s’est
efforcé d obtenir du tribunal que l’incident fiU joint au
lom. Mais M. Leclercq, substitut du procureur du Roi,
s est opposé a cette jonction qui pouvait, à son avis,
pi éjuger de la décision des juges.
Après une eourle délibération, le tribunal a rapporté
UH .]UÛfôIliei)t OÛlrib?*inf» anY nr»n/>lnwinnc iln
public et disjoignant Tuicident du fond,
il n a donc été plaidé que sur Tineidenl.
Avis du ministère public à huitaine.
i. affaire du douanier mei nier. — On écrit de
Nancy -
Un grand criminel, le douanier Meunier, de Landres,
•rondissement de Briey, comiiaraitra la semaine pro-
chaine devant la cour d’assises de Meurthë-et-Mosene,
sous 1 inculpation de deux incendies volontaires, dlhi
vol qualifié, de trois assassinats et d’une tentative d’as1
Meunier, âgé de 35 ans, préposé des douanes à Lan-
dres, d un passé irréprochable, d’une conduite régu-
lière, perdit, au mois de juin 1890, sa jeune femme,
qui lui laissait deux petits garçons, l’un de huit-,
1 autreme deux ans. Sa familie l’ayant excité à sc
remarier il irta ,i«Jl» i.irlrl
_ ans. aa ïamino _________
remarier, il jeta ses vues sur Mademoiselle Jactel
d Amermont (Meuse), sœur d’un capitaine d’iniànte-
7® de marine, décoré au Tonkin. Cette dem : "
déjà nuire, l’aurait, parait-il, accepté voioift-iein. mais
sa mère ne lo trouvait pas assez riche et. d’ailleurs,
voulait pas pour gendre
ne voulait pas pour gendre un veuf avec des cm
fi nts. Dès lors, une pensée monstrueuse germe dans
la cervelle du malheureux : il se procurera de Targênt
il - • |"
par tous les moyens posai blés, même | ar un i finie fit
fera disparai re ses enfants. Dans la nuit du 29 a»-1
août, il j)énèti-e dans fa maison do cure d; Xivry-Cir-
court (Meurthe-et-Moselle), assassin.: ie vieux miré
Lalanceet sa domestique Sophie Peltier, vole un M- e te*
monnaie contenant de 5 à 600 francs eii piNsos 4 t t.
— Merci, je Ig fprai.
* ” ’ ’ 3h£ ’ *
Le médecin arriva chez los yallauris une demi-
heure après.
— Où sont vos parents, ma petite ? demanda-t-il
à Henriette dès le seuil de la porte.
— A l’atelier, monsieur.
— Ali ! Et qui donc est malade ici' ?
— Mon frère.
Mâts qqi ya assister à Tria visite, et recevoir
' structio
mes instructions ?
— Moi, monsieur.
Et comme le médecin la regardait, étonné de
cette petite voix calme et sérieuse, avec cette phy-
sionomie de fillette si jeune, cette belle tresse d’br
pendant au milieu du dos, cette robe large sans
taille,ce tablier noir aux épaulettes relevées, le re-
gard des deux grands yeux couleur du ciel, ce re-
gard à l’expression intense, droite et réfléchie, le
rassura aussitôt-.
— Bien, dit-il, montrez-moi votre petit frère.
Elle lui fit traverser la salle à manger, propre et
soignée, la chambre du père et de là mère,déjà faite,
balayée, luisante d’ordre : puis, dans une pièce si tuée
derrière, mais aérée et pleine de lumière, elle entra
la première.
— D’ordinaire, Maurice couche dans l’alcôve de
la salle à manger, dit-elle, et moi ici ; mais j’ai
pensé ce matin qu’il serait mieux dansmachambre
étant malade.
Une fois de plus, le docteur Chauny ouvrit des
yeux stupéfaits,
— Quelle drôle de petite fille! murmura-t-il.
Et S’approchant du lit de Maurice, très rouge, l’œil
terne et rattitude affhissée, il l’examina.
— Eh bien, qu’est-ceqàe nous avons ? dit-il.
Le malade ne bougea pas.
Sa respiration un peu sifflante s’échappait de sa
gorge comme si une barre l’eût traversée.
— Voyons le pouls, dit M. Chauny en prenant la
main de Maurice.
Aussitôt ses sourcils se froncèrent.
rrr {fiable! fit-il jnquiet.
Qu’est-ce qui vous fait mal? continua-t-il,
— La tête, dit l’enfant d’une voix enrouée sortant
péniblement de ses lèvres, une voix très particu-
lière.
— Et la gorge?
— Elle ne m’a pas fait mal jusqu’à présent, mais
depuis un moment i’étouffe; il me semble que j’ai
âvalé quelque chose qui est resté là...
Et en disant ces mots, Maurice eut un acéès de
toux trèg rauque, une toux creuse, profonde ; avec
des raclements de gorg? très durs, très pénibles.
a=- Donpez-moi une cuillère d'argent et une bou-
gie, demanda le docteur 4 Henriette, '
Celle-ci partit aussitôt
Une seconde après, sans qu’on l’eût entendu, ni
?muer dans l’appartemen t, ru revenir dans la pièce,
lié était là avec les objets demandes.
remuer dans l'appartement, ni
elle était là avec les objets demandés.
— Renversez là tête en arrière, dit le docteur à
Maurice, et ouvrez la bouche. Plus que ça; n’ayez
pas peur, je ne vous ferai pas de mal, je veux voir
seulement.
Il dut interrompre son examen, Maurice étant
pris d’un nouvel accès de toux plus rauque encore
que le premier.
— Avez-vous une plume et de l’encre? demanda
le médecin à la fillette toute blanche à ses côtés.
— Oui, monsieur, dans l’autre pièce.
— Bien, j’y vais.
Il la suivit dans la salle à manger, et sur le tapis
algérien, soigneusement étalé sur la table, il écrivit
quelques lignes.
— Vous connaissez le pharmacien qui est dans la
rue Custine? dit-il.
— Oui, monsieur.
— Eh bien! allez vite faire préparer ce qu’il y a
sur cette ordonnance, et revenez le plus tôt possible.
Vous direz que je suis ici, et que j’attends le remède.
Une grande angoisse saisit Henriette.
— Monsieur, dit-elle en levant sur le docteur son
beau regard bleu chargé de larmes, mon petit frère
est donc bien malade?
Le médecin sentit une grande pitié entrer en lui.
Cette précoce raison, doublée d’une si chaude
tendresse, chez une fillette si jeune, le bouleversait.
Il ne put résister à la tentation d’embrasser ie fin
visage angoissé.
— Non, mignonne, dit-il, pas bien malade... D’ail-
leur vous allez le soigner attentivement,n’est-ce pas ?
— Oh ! oui, monsieur !...
— Eh bien ! ayez confiance, nous le guérirons.
Jamais Souriquette n’avait si lestement trotté que
pour’ aller chercher ces remèdes qui allaient enlever
a Maurice le mal qui le faisait souffrir.
Lorsqu’elle revint, M. Chauny avai t sorti sa trousse
de sa poche, et au bout de légères baleines longues
et flexibles, il avait préparé cto petites éponges ron-
des et grosses comme des noix.
— Déjà ! dit-il, en voyant Henriette les mains
chargées des drogues demandées.
- Oui, monsieur, le pharmacien est un brave
homme, il ne m’a pas fait attendre.
- Bien, donnez-mui une soucoupe, de l’eau et un
yerre.
Elle obéit prestement,
H versa dans la soucoupe le -contenu d’une des
fioles, Détendit d’eau, et y trempa Tune des éponges.
— Maintenant, venez avec moi,vous allez m'aider.
■ Monsieur... dit-elle, la voix subitement trem-
blante, est-cé que’Vous allez lui faire mal, à mon
petit frère?...
— Non, non, chère petite, il ne le sentira preSqu*
pas, ce que je vais lui faire.
Très pâle, mais vaillante comme une femme, elle
s’apprêta à aider le médecin.
— Vous allez tenir la bougie et la s nicoupe, dit-il,
— Oui, monsieur. ,
— Et n’ayez pas peur. Toi, mau petit, ouvre bien
la bouche, tu ne sentiras rien. .
Avec une intelligence extraordinaire, Ja fillette,
qui comprit vite, dirigea la lueur de façon à bien
eclairer la partie malade, tandis que la soucoupe,
tenue d’aplomb, se trouvait toujours à portee de la
main du docteur qui badigeonnait la gorge du petit
malade.
— Très bien, dit-il enfin. Vous allez êfra une
fameuse petite infirmière. H faut tenir votre irere
bien chaudement. ..
Vous le ferez gargariser toutes les demi-heurt s avec
ce qu’il y a dans cette fiole, celle-ci, voyez-vous, qui
est rouge comme du vin de Bordeaux.
— Oui, monsieur.
— Vous ne vous tromperez pas ?
— Oh ! monsieur, soyez tranquille. . .
— S’il a soif, vous lui donnerez à boire de ia
limonade avec beaucoup de citron et .très peu ce
-----m---------------------up ne ci.. -- . .
sucre, ou bien un peu ue sirop de groseilles ; ei si
vous le voyez plus rouge, mettez-1ÙL des sinapisme»
oyez plus rouge, mettez-— , ,
sur les jambes. A propos, savez-vous les taire ies
sinapismes ? ...
— Oui, monsieur, j’qn ai mis quelquefois a iuaiimjj.
— A quelle heure renire-î-. Ile,votre UjpfpP! :
— A la nuit.
—- Je reyièndraià cemoniûni-la.
Quand Laure arriva, elle trouva Henriette au
milieu de l’escalier, l’attendant. , .,
— Mon Dieu ! dit la pauvre- mère secoure a un
frisson, est-ce que Maurice est plus mal ?
La fillette était déjà pendue à son cou la couvrant
de baisers. . ....
— Il Ta été après ton départ, ce matin, dit-elfe.
Et tout aussitôt elle ajouta :
— Mais a present il va nneiiN.
— Pourquoi n’es-tu pas vernie nous chercher
— Pmir tflflnrmiip un r\ >11 n fl 11 i t’cilt rCilwtiP
— Pour te donner un coup qui j-’cùt rpjidtié êgaft}-
nient malade ?
Alors, qu’as-iti fuit ( , .
— Lepiciére m’a conseillé d’iitier chercher u
médecin.
— Et tu as suivi son conseil ! , ...
— Oui, et j’ai soigné Maurice comme il ma un.
J (A conhnuçri-
lui
|