Full text |
V 137 cl 138.
HK' AIiOST, 16 mal. (De notre correspondant AT. D. C. — HOUBLONS:
La température curant la semaine a été favorable à nos plantations,
ti la croissance a progressé de 30 à 40 centimètrès et la plante sé
" maintient saine jusqu’à présent.
Les prix de 1890 restent fermement tenus avec affaires limitées
aux besoins de la consommation immédiate, à fr. 120.— pour
la qualité dite loyale et marchande traitée dans le commerce, et
fr. 135 à fr. 150 pour les premiers choix en couleur et qualité des
marques des contrats.
AMSTERDAM 15 mai —GBR.EALES: Froment à livrer, mai
fl. —. nov. fl. 253. Seigle à livrer, mai fl 189 à 190, oct. fl.
172 à 174.
Dimanche 17 cl Lundi 18 Mai.
HUILES : De colza ; disp. fl. 343/4 à 333 4 ; s/mai fl.
à-----,
sept.-déc. fl. 333/8 à -. De lin dispon. fl. 251/* à -— ; juin fl.
253/8 à 55l/8, juin-août fl. 251/* à-, sept.-déc. fl; 24>/4 à-,
janv.-mai 1892 fl. 237/s à-.
TOURTEAUX : De colza fl. 54— à 80 De lin fl. 9'h à 13—.
AMSTERDAM, 15 mai. — CAFES : Java disp. 61— c.
s/mai, 603/8 s/juin 60',8, s/juiilet 595/s, août 59l/8, sept. 58'/*, s/oct.
56V8, s/nov. 543,4. s/déc. 543/s, s/janvier 54'/4, s/févr. 541/4, s/mars 54—,
s/avril 54—. Santos s/mat 52—, s/juin 52—, s/juiilet 513/4, août 51 l/i.
sept. 50’/4, oct. 483/8, nov. 465/s. déc. 45l/s, janv. 443,4, lévr. 445/s,
mars 44 —, s/avril 44—. A terme on fait 500 balles et en disp.
— balles Santos et 159 balles divers. Marché calme.
SUCRES. Bruts de betteraves, disp. fl.--à------, mai fl. 153/4
à----juin 153,4 à ——, mai-juin fl. 153/4, à--.juin-aout fl.--
Il____à-----, oct.fl.--, oct. déc fl.---à-----. Marché soutenu.
PETROLE RAFFINE: Amérique dispon. fl. 7.40 à —, mai
g _ _ à-------, juillet fl.---à-----, sept.-déc. fl. 7.60 à--,
entr. De Russie marque Nobel dispon. fl.---, mai fl.----entr.
Marché calme.
COTON s : On cote: A. N. base middling : mai 25.10, mai-juin
25.10 juin-juillet 25.30, juillet-août 25.40, août-sept. 25.70, sept.-
oct. 26.—, oct. nov. 26 20, nov.-dée. 26.40, déo.-janv. 26.60, janv.-
févr. 26.90. Marché soutenu.
ETAIN : Banca disp. fl. 547/s, mai fl. 547/s, juin 55l/8, juillet
fl 551/3. août fl. 547/8, sept. fl. 54'/4, uct. fl. 543/4. Biilitor. disp. fl.
541/8. mai tl.5l3/i, juin fl. 545/s, ,uill.54*/«, août fl. 543,8. sept. fl. 543/4,
oct. fl. 541/2. Marché ferme. — Enregistré cette semaine 3300 blocs.
ROTTERDAM. 15 mai. — CAFES. — Java disp, 61— c.
s/mai 60_, juin 59r> s, juillet 595/s, août 59l/4, sept. 5S3/4, octobre 563/8,
novembre’555 8, décembre 547/s, s/janvier 533/4, s/iévr. 535/s, s/mars
53 h, s/avril 531/?. Santos mal 52—, juin 52—, juillet 52—, août 513/4;
sept. 503/8, octobre 483/i, nov. 46s/s, déc. 45'/4, janùer 453/s s/février
441/4, s/mars 44—, avril 44—. A terme on a fait 2500 balles, et en
disp! 236 balles divers. Marché soutenu.
SUCRES : Bruts de betteraves, mai fl. 155/s à ——, mai-juin
11. 153/4 à-, juin fl. 153/4 à-, juillet-aout fl. 157,s à-, oct.-
déc. 145/8 à--. ,
Marché calme.
PETROLE RAFFINE : Disp. fl. 7.30 à------------, avril fl.--,
juillet Ö.---.mai-juin fl.---. sept.-déc. fl. 7.60 à--. Marché
ETAIN: Banca mai fl.-------. Billitou fl. —-à-------. Marché
en hausse.
SCHIEDAM, 15 mai. SPIRITUEUX: Moutwyn fl. U'/s; geniè-
vre fl. 15l/2 ; preuve d’Amsterdam fl. 17.—.
PARIS, 15 mai — (Cours officiels).
Mai........
Juin . . ■
Juillet Août.
4 mois d’uct.
Roux disp. .
esprit
SUCRES bruts.
Ouverture Clôtura
.... 34 87 35.—
35 12
35.37
34.12
34.25
35.25
35.50
34.12
34.25
Ouverture Clôture
Mai............41 2_‘
Juin...........41 2 0
Juillet-août . 41 25
4 dern. mois. . 39.—
BLÉS.
Mai...........30.50
Juin...........30.—
Juillet-août. . 29.40
4 dern. mois . 29.10
41.50
41 25
41.25
39.—
30.50
30.—
29 35
29 15
HUILE DE COLZA.
Ouverture Clôture
Mai............73.—
Juin...........73.75
Juillet-août. . ,75.—
4 dern. mois. . 76 75
73 25
73.75
74.75
76 50
FARINES : 12 marques.
Ouverture Clôture
Mai.........
Jun.........
Juill t-août ,
4 dern. mois.
6 L—
63.50
64.—
64.15
SEIGLE.
Mai..........18.50
Juin.........IL 85
Juillet-août. 18.75
4 dern. mois . 18 75
62.80
63.30
63.90
64 10
18.80
18.85
18.75
18.75
TnrrRCOING 15 mai. — Dépêche du syndicat des courtiers,
communiquée par M. J. J. Mslgïs. — LAINES : Contr. 1. Sept,
(rs. 5.60 -. Ventes 125000 k". Marché soutenu.
HAVRE 15 mai. — (Clôture) COTONS : Marché faible, mû
555-8 |uin_2-, août----, sept. 57‘/z, octobre 577/s, déc. 5S3/s.
LAINES: Prima Buenos-Ayres bonne courante S6)jo : mai —
août —..—. _
HAVRE. 15 mai. — Dépêches de MM. Güstave Michel flls & C°,
communiquées par M. A. Falcon.
L AIN RS: Prima Buenos-Ayres bonne courante 56 o:
Clôt, précéd. 12,10 h. 6.10 h.
Mai ■
Juillet . .
Septembre
Décembre
160’/a
162—
164 —
164 —
Inactif
16QWa
162—
164—
160'/a
162—
164—
LONDRES, 15 mai — Dépêches de MM. André Mkndsl & C»,
•présentés à Anvers par MM. Ibbeken & Pflughaupt.
Cafés Rio
Mai. . . •
Septembre.
Décembre.
Mars . . .
Clôt, précéd. 11.00 h. 2.00 h. 8.20 h.
82 s, 6 d.
77 s. 0 d.
69 s. 9 d.
68 s. 6 d.
( aime
82 s. 3 d.
76 s. 9 d.
69 s. 3 d.
68 s. 6 d.
Soutenu
82 s. 3 d.
76 s. 9 d.
69 s. 3 d.
Ó8 s. 6 d.
Calme
82 s. 3 d.
76 s. 9 d.
69 s. 3 d.
68 s. 6 d.
Calme
LONDRES, 15 mai. — Clôture. — METAUX : Cuivre Chili bon
ordin eu barres compt. £----A3 mois £----------; meilleur choix
4?____Etain Détroit compt. £-----A3 mois £------angl. £ —.
Plomb anglais £ -.- d’Espagne £ -.-. Zinc, marquas ordin. £
23—, marques spéciales £ —.— Fontes d Ecossé Warrants— s.
_ j.’ à 1 mois —*3. — d.
HUIL BS de lin disponible 22 s. 4'V« d. ;• juin-sept. 22 s. 9— d.
qent-déc 22s 3— d ; de colza ratünéedisp. 31 s. 3 d.: juin sept. 30s. —
d de coton raffinée dispon. 22 s 0 d., sur juin sept. 22 s. 6 d.
ESSENCE DE TEREBENTHINE ; d’Amérique disp. 30 s. — d.
8UCRES bruts de betteraves ; Soutenus, mai 13 s.--d., juillet
13 s 21/4 d. ,
CAFES : Soutenus, Rio mai 82 s. 3 d,, Santos mai 85 s. 3 d.
RIZ : Faibles.
THÉS : Soutenus
SUIFS : Prix inchangés, ventes 27t> bai nques.
CEREALES: Marché langui sant. froment anglais ’/z s. plus
cher, froment flottant plus ferme, autres grains nominaux
HULL, 15 mai —• HUILES deootin rafftnêedisp. 20 s. 3— d.;
brute 19 s. — d. De Un dispon. 21 s. 6 - d., mai 21 s. 7’/z d.,
mai-août 22 s. 0 d.
GLASGOW, 15 mai. — (Cours de clôture).
Fontes: Warrants 52 s. 1 d. Middiesbro 41 s. 9 d. VUstCum-
bwland Hâmstit 51 •. — d
LIVERPOOL, 15 mai. — Clôture. — COTONS : Ventes du
jour 6900 halles dont 5400 balles Amérique. Recettes f070 balles.
On cote- Amérique middl., mai-juin 4,45. juin juillet 4,48, juillet-
août 4.53 ; août 4.56, août-sept. 4 55, sept. 4 56, sept.-oct. 4 59,
oct.-nov. 4.57, nov.-déc.-, déc -janv. 4 59, janv.-fév.-, févr.-
mars 5.—. ,
HUILES : De liti ferme, brute 23— s., raffinée 24’/z s. De coton
calme, raffinée disp. 223/i s., jaune américaine 23V2 s.
COLOGNE, 15 mai. — CÉRÉALES : Froment faible, indig.
disp. 24.50 à 25.50 Km. pap., étranger 21.50 A 25.50 Rm. pap.,
mai 23.80 Rm. pap. 23.75 Rm. arg., juill. 23.90 Rm pap.,23.80 Rm.
arg. Seigie calme, md. dispon. 20 à 21.50 Rm. pap., étranger
21.50 A 23.— Rm pap., mai 20.90 Rm. pap. 20.S0 Rm. arg.
juill 20.10 Rm pap., 20.— Rm arg. Avoine indig. disp. J8.— à 19.—
Rm. pap., étrangère 18.25 4 19.— Rm. pap.
HUILES : — De colza en hausse, disponible par parties de
5000 Ml. —Rm pavé. 64.— Rm p«.d.. «ur m»i —.— Rm. payé,
63.80 Rm. pap. 63.30 Rm. *rg , octobre —.— Rm. payé. 65. — Rm.
pap., 64.50 Rm. arg.
HAMBOURG, 15 mai. — 3 heures. — HUILE : De coïta
ferme, 63 — Rm.
ALCOOL: Calme, mai-juin 353/a Rm. pap., juin juillet 36— Rm.
pap., juillet-août 36’/z Rm. pap.. sept.-oct. 37l/< Rm. pap.
PETROLE RAFFINE : Calme, dispon. 6.45 Rm. vendeur, —
Rm acheteur, août-déc. 6.70 Rm vendeur.---Rm acheteur.
SUCRES • Bruts de hetteraves, mai 12.95— Rm. août 13.20—
Rm., oct. 12.22— Rm., déc. 12.15— Rm. Marché calme.
HAMBOURG, 15 mai. — 7 heures, — Dépêche de MM. Ed.
Frege & C».
SUCRES bruts de betteraves: mai 12.92 Rm., juin 13 05 Rm.,
juillet 13.12 Rm., août 13.22 Rm.. sept. 12.90 Rm., oct. 12.25 Rm.,
nov. 12 10 Rm.. déc. 12.17 Rm., janv. —.— Rm. févr. —.— Rm.
mars —.— Rm. Marché plus ferme.
CAFES : Mai 86.50 Rm. juillet 86.—, sept. 82 50. 44e 73.75.
Mars 71.75 Rm.
MAGOSBOORS, 15 mai. —SUCRES :Bruts de betteraves, mai
12.87— Rm. payé, —.---Rm. arg., 12.95 —Rm. pap., juin 13.02—
Rm. payé, —.---Rm. arg. 13.02— Rm. pap , juillet 13 12— Rm.
arg.. 13.15— Rm. pap., août —.--Rm. payé, 13.22— Rm. arg.,
13 25— Rm. pap. Marché soutenu.
LEIPZIG. 15 mai. — LAINES à peigne : Ventos 65.000 kilos.
Mai 4 32’/z, Juin---, Juillet 4.40—, Août-----, Septembre
4.45—, Octobre-----, Novembre 4 45—. Janvier 4 45—. Marché
calme.
BRtiMB, 15 mai. — COTONS : Marché fa ble. Upland middl.
disponible 44l/z, dito bas» middl. pas en dessous de low middl.
mai 44’/4. Juin 44’/4, juillet 443.'4, août 45-, sept. 45’/z, oct 453/4 Rm.
PKl'ROLBR.AKFlNK: Soutenu, disp. 6.40 Km.
SAfMCOITï • Wilirn disp. 34— Armour di«p. 333/4.
BERLIN, 15 mai — CEREALE3 : Froment, mai 245.—, mai-
juin 235.--; juin-juillet 231.50, sept-oct. 213.25. Seigle mai 205.75
mai juin 200.50, juinjuillet 197 50, sept-oct. 185.25. Avoine mai
175.—.juin —.—.juin-juillet 170.—, sept.-oct. 149.50.
HUILE: De colza disp 60 30; mai 61.20, mai-juin 61.20; sept-
et 70 °/o disp. 51 60: raai-inin 51.—; juin-juillet 51.30;
juillet août 51.70; août-sept 5L.7C.
VIENNE, 15 mai. — CEREALES. — Froment sur printemps
fl. 10.65 Rm! arg. fi. 10.75 pap., automne 10.08 fl. arg., 10.13 fl. pap.
Seigle sur printemps 8.80 fl. arg. 8.90 fl. pap. automne fl. 8.84
arg,. fl. 8.88 pap. Maïs mai-juin fl. 6.98 arg., fl. 7.—J pap., juillet-
août fl.--arg., fl.--pap. Avoine sur printemps fl. 7.35 arg., fl.
7.45 pap. automne fl. 6.50 arg. fl. 6.55 papier.
GRAINE : De colza août-sept. fl. 16 87 à 17.12.
SAINT-PÉTERSBOURG, 15 mai — SUIF : jaune clair A
chand. au compt, 47 — Rs. „ , „„ „ .
CEREALES : Froment disp. 12 —Rs.Seigle disp.8.60 R». Avoine
disp. 4.75 Rs.
CHANVRE : Disp. 46. — Rs.
GRAINE : De lin disp. 13.— Rs.
NEW-YORK, 15 mai. — Dépêohe particulière. — SAINDOUX :
Le Wilcox disp, se cote $ 7.14- fr. à b. à New-York.
NEW-YORK. 15 mai. — (Court d’ouverture). — PIPE LINE
OERTIFIC. Mai 70l/z A---. Calme.
NEW-YORK, 15 mai.
14 15
SUCRES moscovade 215/is - 215/is
i centrifuge S7/* — 3 ’/«
FRETS des grains pour Liteipool l'/z — ll/z
i t • » Londres ll/z — l’/z .
11)1 Anesrs 21/* — 2l/z
> > ootous > Lirerpool 3/32 — 3/32
FONDS PUBLICS
LONDRES, 15 mai — (Cours de clôture.)
Consolid. angl. 95’/i. Rente Turque 173/4, 5% Italien 90l/4. Egypte
unifiée 937/s. Egypte 3‘/z°/o S9-. Banque Ottomane 123/4. Mexicain
8Wz. Hongrie 4 °/o or 89’/4. Rio Tinto 213/i6. Lombards KF/s. Russe
1889 4 °/o Ils. 96 -■ De Be3rs-, Cédules A 18—, D 16 —arg., 17—
DaD x 1*>- P tP/i arg., 10V* P3-P-. Argentin 1886 65 -. Argentin
41/2 0/0 extér. 33-. Brésil 1819 4 3/0 66—. 3 »/o Allern. nouv. 81l/z.
Espagne extér. 697* Actions Suez-.
Versé à la Banque £ 11.000. Retiré de la Banque £--.
Escompte privé 47/s.
LONDRES, 15 mai. - L’argent en barres a clôturé à 44’/z d.
BERLIN, 15 mai — Cours pour 100 Roubles papier : Mes.
240.25. Fr, —
FRANCFORT, 15 mai. — (Bourse du soir.)
Crédit mobilier autrichien 25 à3/* Chemin de fer autrichien 232l/4,
Lombards 951/* ; Egypte uniflé 96.20; Hongrie 4 % rente or 89 90-
Portugais 5°/o 42. - Banque ottomane 110 70.Allemand 3 °/o nouv.
—.—. Italien 5°/o 90.50. Egypte 4»/o 96 3). Russe 1880 4»/o —.
ST -PÉTERSB JURG 15 mai. - Emprunt Oriental 5°;o 2e séria
1003/8 3e série 1008/4 Banque d’escompte de St-Pétersb urg 603 -,
Chemins de fer russes 223—. Lots de 1864 243 -, Lots de 1866
gimpériales 6.76. Change sur Londres 81.30, sur Berlin
4L30—, sur Amsterdam 69.60-, sur Paris 33.40—. Escompta
privé ?,3lt °/o.
NEW-YORK, 15 mai — (Cours d’ouverture).
Brie railroad shares 193/i; Wabash Saint Louis et Pacific bonds
priv 20s/8 ; New-York Central shares lOl’/z; Illinois central shares
OS'/z ■' Central Pacific shares 31V*; Louisville et Nashville
Railroad 763/s ; Lake Shore shares ÎOD3/*; Chicago Milwauk#» »t
St-P»u) 627/8 Reading «t Philadelphia 32’/4.
Fleaslague, 15 mai, 5 hearee
Goélette norw. Alf, de Rosario.
Barque angl. Achtertyre, d’Astona.
Bri-ï. an 1. John Richards, de Londres.
3 mats goël. angl (Jueen of Theysles, de Fowey.
3 mâti goël. angl. Galatea, de Poole.
Steamer angl. Si.- lnn, de Kigslynn.
Steamer angl. Loch Kalrine, de Londres.
Steamer franç. Dupuy de Lome, du Havre.
Vent; Ouest.
cette mesure et présenté un ordre du jour tendant au
maintien pour l’exercice 1891-1892 des mêmes cré-
dits que ceux votés pour l’exercice 1890-1891. Mais
il n’a pas réussi à convaincre la Chambre qui a re-
poussé cet ordre du jour par 139 voix contre 64. Le
chiffre proposé par M. di Rudini a ensuite été adopté
à une grande majorité.
Feuilleton du PRÉCURSEUR N° 16
GRAND CŒUR
PAR
PAUL D’AI G REMONT
— Ah ! la bonne, l’excellente fille que j’ai là !..
Embrasse-moi mon trésor, je t’aime trop !...
Elle ne se fit pas prier, rendant à Laure l’adora-
tion que celle-ci lui prodiguait.
— Surtout, ne te fais pas de chagrin ; le médecin
ya revenir, et il a dit qu’il le guérirait, murmura
Henriette à l’oreille de sa mère, lorsque celle-ci fut
arrivée en haut sur le palier.
M. Chauny arriva en effet quelques instants après.
Tout ce qu’il avait ordonné avait été exécuté
Ponctuellement par la fillette, avec l’intelligence
d’une femme.
— Cette enlant-là est bien extraordinaire, dit-il à
Laure à là fois ravie et désespérée. Elle a soigné son
frère aussi bien que vous l’eussiez fait vous-même,
madame.
— Et comment va-t-il ? demanda Roselin que la
yue de son fils affolait, ce pauvre petit Maurice d’or-
dinaire si turbulent et si gai, maintenant rouge,
suffocant, le reconnaissant a peine, anéanti dans la
torpeur du mal, brûlé par la fièvre qui le dévorait.
~ Il est malade, répondit simplement le docteur.
, Une pâleur livide se répandit siir lés tritits de
Laure.
— Mon Dieu ! murmura-t-elle sur le point de ee
trouver mal, mon fils est perdu !... .
,— Comme vous y allez, dit le docteur. Non, il
nest pas perdu, loin de là ; mais je vous supplie
d avoir du câline, de l’énergie, de bien faire fte que
"i;.-dini. _ uuiez, tout simplement comme t r-
iait votre petite aujourd’hui, — et nous le gpèrirons.
■— Bien vrai, docteur?... Bien vrai ?...
~ Je l’espère.
les grands distances, pour les communications in-
ternationales, à des taux extrêmement réduits. Car
ce n’est qu’alors, disent les réformateurs, que les
immenses avantages de la locomotive se feront réel-
lement sent#, que la civilisation accomplira les
rapides progrès qu’on peut en attendre.
A ce point de vue la retraite de M. Maybach est
Il resta longtemps, longtemps, comme un brave
homme qu’il était.
Roselin, qui comprenait l’état de son fils, voulut
savoir la vérité, et sous prétexte de le reconduire,
sortit avec lui.
— Docteur, lui demanda-t-il quand ils furent en
bas tous les deux, mon pauvre petit n’a-t-il vrai-
ment qu’une angine, comme vous venez de le dire à
ma femme ?
Le médecin devint très grave.
Sous le réverbère qui l’éclairait en plein, son
visage se fit subitement on ne peut plus soucieux.
— Une angine qui peut dégénérer, dit-il lente-
ment. .
— Ah! mon Dieu !...
— Bon. voilà que vous n’avez pas plus de cou-
rage queMme Yaliauris, maintenant!
— Mais, docteur,' c’est mon fils, un si bon petit,
si vous saviez !...
Le docteur toussa, raclant sa gorge.
— Alors, il est perdu? continua Roselin déses-
péré.
— Non.
— Dites-moi la vérité.
— Aurez-vous du courage ?
Le pauvre père chancela.
— C’est donc bien terrible? balbutia-t-il éperdu.
Puis se redressant soudain :
— Vous avez raison, dit-il, je suis un homme:
C’est à moi de recevoir le premier coup, pour que
ma pauvre femme n’en meure pas. Parlez, docteur,
je tâcherai de surmonter mon désespoir.
— Ëh bien,il y a dans ce moment-crplusieurs cas
de croup dans le quartier ; j’ai peur que l’angine de
votre fils, angine qui est profonde, ne prenne les
caractères de cette terrible maladie.
— Mon Dieu !... mon Dieu !...
— La fièvre a une violence que l’on voit dans le
croup. Mais l’enfant parait avoir un excellent tem-
pérament ; si vous ne faites pas d’imprudences, si
vous conservez votre calme et votre sang-froid, il y
a de l’espoir, beaucoup d’espoir même. Je reviendrai
de bonne heure, demain matin.
La nuit fut horrible. .
La fièvre augmentait, et la prostration également.
Laure ne voulait pas se coucher ; mais elle força
Henriette à aller dormir dans le petit cabinet où
Maurice d’ordinaire passait les nuits.
Sur une chaise, Roselin avait succombé au som-
meil et à la fatigue.
Vers deux heures, Laure qui était absorbée par
Littéraire et Artistique.
EUR
ANNONCES !
E i>9 W K Agivws 2.« A, 6.27 S., [corr. dir de Paris), 7.15,8 15 R., 9.17 S., 9.3Q
eioaras, Lo teliasarr,, 7
ilorieab., Vireax 7.09,
RuSn4e^GlIS^Dloi?3.fl5, ^ aar0«^ MoU> NearP°lt
çiStL^ell,ti?fSi8loSANTaP-? {80d) »°urflobolMa‘ WUry<* Vieux-Dieu,
2 04A4'ffllÀt»^e3'=iTa-«T5a?» 7.12, 8 S., 9.15 E. l»at 2= a!., 10.35, 12.50
2..)l>4.2JD9t23cL,o,U,.J.H8.4.)a• .lUsrLiGiaL - Us ivLi.i.lr A viàvî 5.52, 7.05, S &
, 2-22, 4.18 B. 1» et 2° cl., 5.22, 7.19
ÔISLUMS. — U-Avvess pour Lierre 6.12, 7.09.9.21.
a,'53!,Aersçhot, Louvain7.09. 9.21, 1.33, 5.17, 7.25. — Ottignies
oiV^-r! J’*k 1 — Charleroi 7.09, 9.21, 1.3:3. — Berzee. Waleaurt,
OJ, 1.33. — Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle 7.09, 9.21 1.33; 5.17,
9.03 E. D et 2» à\., É).»>', 1.03
,.uVGlliTÉi ANONYME DE .NAVIGATION ESCAUT et R U P EL à TAMISE. - Service
'(•M i n F°iPr T810180, 1 et 10 h. mat.. 3 et 6 h. soir. — De TAMISE pour Anvers 6.31
ruiV bl' 3 ii h1 toîr h' nir;V" Les dimanches etjours de fête : D’Aiivers puiirTamlse 7; 10 Ü.
mat., 1, 3 et b h. soir. — De Tamise pour Anvers 6 3) et 10 h. mat, 1, 3 et 6 h soir
Les annonces et réclames sont reçues aux
bureaux de MM. legros & e«, rue de l’Amman, 1,
ouverts de 9 heures du matin à 6 heures du so>
Pour les annonces de l’étranger on peut égale-
ment s’adresser :
a taris, à l’Agence Havas, place de la Bourse;
MM. aoHiv f. jones & C«, 81bis, rue du Faubourc
Montmartre. "
A Londres, chez MM. DAVlEB & c, 1, Fincfc
Lane, Comhül.
HOLLANDE,àMM.!VUGHOtV.lX IHT5SAP,
a Rotterdam, et H a \ se?s steuv & vogi.er, à Ce-
logne et à Amsterdam.
Pourl Allemagne, a M. RUD.MOSSE, à Cologne.
A Bruxelles, à M51. LEBÈGUF. A. c«, direc-
teurs de l'Office de Publicité et à l’Agence Havas,
Rue de la Madeleine.
LYfêERTIO.YS
Annonces ordinaires, la petite ligne___ Fr. 0.30
» financières, » „ » o.59
Réclames (fin du journal) la ligne..... * i.fri
Faits-divers, la ligne............... « 2.50
Rubrique Anvers, la ligne...... «
Réparation judiciaire, la ligne« 3-~
Le» annonces sont mesurées au ligne •-
mètre. — Les titres se paient d’après l’espacé
qu ils occupent. On ne peut garantir les dates
les volontés'sont aLsoTuëOf 'ffeVuîî lesquelles ce
maitre lui-même est réduit à plier et cet arbitre
supérieur du travail, c’est la température, arbitre
fantasque, tantôt se montrant bon prince et ne mar-
chandant pas ses bonnes grâces, tantôt poussant
la maffaisance jusqu’à la cruauté, puis changeant
quelquefois d’humeur plusieurs fois dans la même
journée. ■
son désespoir et perdue dans ses réflexions fut arra-
chée à la cruelle vision de saRosoù agonisante par
un petit grattement qui avait lieu tout près d’elle.
Elle se retourna.
Henriette était à ses côtés, toute blanche dans la
chemise de nuit qui l’enveloppait des pieds à la tête.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Mme Vallauris,
effrayée de voir la petite à ce moment-là.
— C’es l’heure de badigeonner la gorge de Mau-
rice, maman, dit la fillette. Veux-tu que je t’aide?...
Une grande émotion s’empara de la pauvre mère.
— Elle pensait donc a tout, cette petite si bonne,
et si intelligente en même temps.
— Je veux bien, dit Laure. Mais c’est inoi au con-
traire qui vais t aider, et c’est toi qui le feras ce ba-
digeonnage. ,
Et presque seule, en effet, Henriette soigfla Mau-
rice avec ce calme et cette adresse qui avaient stu-
péfié le docteur Chauny,
Deux jours, trois jours se passèrent.
On crût avoir enrayé la terrible maladie.
Laure n’avait pas pris un seul instant de repos.
Elle veillait son fils, tandis que la petite faisait le
ménage, s’occupait de tout, assistait aux consulta-
tions, administrait les remèdes.
— Sans elle, que deviendrions-nous ? disait Laure
à Roselin, qui lui, pouvait à peine aider sa femme,
ayant été obligé de rester à ses machines.
— 11 me semble que notre petit malade va mieux,
dit le docteur Chauny le soir du troisième jour. Ce-
pendant, la fièvre ne tombe pas, et. je ne trouve pas
cela naturel. Prenez bien garde à cette nuit. N’ou-
bliez pas les remèdes.
En effet, tout à coup, vers trois heures, l’enfant se
dressasursesoreillers,rouge,congestionné,suffocant.
Sa respiration était affreusement embarrassée, ses
lèvres subitement étaient devenues violêttes.
— J’étouffe... maman!... murmura-t-il en por-
tant la main à sa gorge.
Et aussitôt une toux rauque, profonde, semblable
au cri d’un coq, ou à l’aboiement d’un chien, le se-
coua comme un roseau sous le vent.
Et les crises continuèrent, aiguës, précipitées,
entrecoupées de plaintes et de gémissements qui
déchiraient l’âme.
— Maman!... répétait-il haletant, maman... je
rnèürs... de l’air... j’étouffe !...
Dès qüe le jour parut, Vallauris courut chercher
le docteur. ‘ '
Aussitôt que la porte du palier fut ouverte, le
rler de réduire la journée à huit
U veut seul autoriser le travail
ster quand cela M plaît. Si vous
urs, ses gelées rendront la terre
! ; l’emblave se couvrira dë neige
sable : d’autrès ibis, il lui arri-
:olte allongée en javoile : j’ai vu
semaine une vingtaine d’aoûtë-
neiliersur l’aire de la grange,
jon pourrissait à deux cents pas
(î implacable qui est l’àtmos-
fepas, on ne discute pas, on se
s ; on se résigne à tourner ses
t l’éclaircie, s’il vous y condamne;
on se hâte de mettre en sûreté
ment le fruit de son labour, mais
îize heures d’un travail acharné,
ic été sainement inspirés en ne
mot d’ordre qui, pour eux,devait
Quoi qu’il advienne, ils cohser-
ns le travail qui, dans un ave-
in tain, sera considérée, soyez-en
mpensatiou dé la modestie des
s-huit rencontreraient encore
illage d’autres adversaires très
mines. Elles redouteront que la
du recueillement ne profite aux
iurs bêtes noires, dans de trop
L’inobservation de la loi mier-
de moins de seize ans l’entrée
uit des effets désastreux dans
dcoolisme a pris, chez lajeu-
ipc-ment que le jour n’est point
»irs publics seront forcés de s’en
.icis électoraux ont fait jusqu’à
m t la seule digue qu’il soit pos-
, l’élévation de l’impôt sur les
reculé pour mieux sauter, et il
qu’on n’ait à regretter tous ces
ration qui s’élève.
commet une grosse erreur
mlagement dans son labeur
oousserait davantage l’ou-
est absolument le contraire
érience l’a prouvé et le rai-
it prévoir.
f raison de regretter l’inob-
îoncernant la fréquentation
s enfants, mais quel rap-
Dn avec celle des heures de
loue ce mystère?
ique la cause de la persis-
.ion permanente à ne pas
! Hoboken, la nouvelle ad-
AH’"? Aiâtvm-4 >«s
; Chambre par M. Janson,
Pe confrère ne lève aujour-
voilé.
nous comprenions ses al-
avant tout, pour des motifs
is d’ordre exclusivement
tenir M. le briquetier Pau-
gmestre à Hoboben ; et la
îe remonter la responsabi-
on à l’honorable gouver-
difficiie à admettre ; nous
lu’il hypothèque ainsi, sui-
te la feuille bruxelloise,
es libéraux d Hoboken au
it dont les électeurs ne
onaniers français,
! jours nous avons eu la
técisions de la commission
nt qu’une tactiqué, que le
ment passerait. Pour ob-
ultra-protectionnistes ont
les propositions dù minis-
iouvoir faire des conces-
tion devient elle le trait
à la Chambre des députés.
MM. Turrel, Deschanel et même M. Méline ont
montré un désir manifeste d’arriver aux con-
cHiations, aux tempéraments. « En ce qui me
concerne, a dit M. Méline, je déclare et j'au-
torise mes contradicteurs à prendre acte de
ma déclaration, je suis l’adversaire convaincu
dés droits élevés. « Et parlant quelques instants
après des tarifs élaborés par le gouvernement
et de ceux delà commission, le rapporteur gé-
néral ajoute : « Nous avons déjà fait des con-
cessions sur notre tarif en vue de faciliter sa
tâche; je ne dis pas que ces concessions soient
les dernières, notre bonne volonté n’a pas dit
son dernier mot, à condition qu’Ort ne nous
demande pas de changer le caractère de notre
œuvre, d’enlever à notre industrie et à notre
agriculture la protection qui leur est néces-
saire, et qu’on ne nous demande pas de sacri-
fier certaines iiidustriès à d’autres. »
La Commission des douanes a donctravailiéj
en vue d’un compromis nécessaire, mais alors
pourquoi priver le gouvernement français dé
la liberté nécessaire pour conduire les négo-
ciations avec les puissances étrangères. On a
toujours cru que le tarif minimum constitue
la base du régime nouveau qu’on veut substi-
tuer à celui des traités de commerce. L’art. lr
du projet de loi discuté en ce moment à la
Chambre dit que le tarif minimum pourra
être appliqué aux marchandises originaires
des pays qui feront bénéficier les marchan-
dises françaises d'avantages corrélatifs et qui
leur appliqueront leurs tarifs les plus réduits.
On voulait donc porter atteinte aux préroga-
tives du président delà République,s’emparer
indirectement du pouvoir exécutif. Ce n’était
là encore qu’une..tactique. M. Deschanel et
après lui M. Méline ont reconnu le droit pour
1« gouvernement de traiter avec l’Etranger •
“ Nous considérons que les droits du gouver-
nement sont à l’abri de toute discussion, et
nous ne les discuterons pas. Nous croyons lui
rendre service en lui soumettant respec-
tueusement notre avis en ce qui concerne la
question des traités. »
« Je ne crois pas, a dit M. Méline, que le
Gouvernement puisse se plaindre des conseils
que nous lui apportons; car s’il fait des trai-
tés, c’est nous qui les votons et il n’est pas
mauvais que le Gouvernement sache d’avance
quelles sont les dispositions- de la majorité
à laquelle il s’adressera, pour adopter ces
traités. »
Or les dispositions de cette majorité, M. Mé-
line l’a dit, sont aux conciliations, aux sacri-:
lices réclamés par l’intérêt de la France, et la
majorité qui veut faire des concessions ne dit
pas jusqu’où elle consentirait à aller. Veut-on
réserver l’avenir? Si oui, qu'on change la ré-
daction de l’art. I01' ou mieux encore qu’on
abandonne le tarif minimum. Le Gouverne-
ment gardera toute liberté pour négocier,
rité, îl devra se rapprocncï' ans làu'x’mscTiis
dans ce tarif minimum.
Nous recevons de M.Charles Vertongen,ingénieur
honoraire des mines, chef des importants ateliers
de corderie, ficellerie etc. de Termonde, la lettre
suivante au sujet de la question des heures de tra-
vail. L’influence de la durée du travail journalier
sur la quantité et la qualité de la production est une
question qui, pour chaque industrie, peut prêter à
discussion ; mais il est un point de la lettre de
notre honorable correspondant sur lequel, d’après
nous, il est utile d’insister et de chercher à faire
passer là conviction dans les esprits : c’est que la ré-
glementation des heures de travail est bien plus une
question de mœurs, d’usages, d’expérience pratique,
d’initiative privée, en un mot, qu’une question de
loi, et que sur ce terrain tout progrès véritable et
durable doit provenir d’une conviction raisonnée,
d’une entente entre les patrons et les ouvriers. Les
patrons surtout doivent se préoccuper davantage, et
avec bienveillance, des intérêts de l’ouvrier — ma-
tériels et moraux — et éü le faisant ils assureront
leur propre prospérité.
Voici la lettre de M. Vertongen :
Monsieur le Directeur,
Je suis très honoré de ce que vous ayez bien voulu
reproduire dans votre numéro du 22 avril, l’article que
La Nation a consacré à la communication que j’ai faite
le 7 avril dernier àlaSoéiété beige (l'Economie Politique,
au sujet d’une réduction d’huures de travail dans nos
ateliers.
Mais La Nation élimine la seconde partie de ma
communication et je viens vous demander l’hospitalité
de votre estimable journal afin de pouvoir compléter
ma pensée, empreinte, comme vous le verrez, du plus
vif désir de concilier les intérêts du capital et du travail.
J’ai eu effet pu conclure des expériences auxquelles
nous nous sommes livrés, qu’il existe une limite rai-
médecin entendit tonsser l’enfant, et devint très
pâle.
— Voilà ce que je redoutais, murmura-t-il les
sourcils froncés, le visage affreusement angoissé.
— Le croup, n’est-ce pas, celte fois-ci? demanda
Roselin chancelant.
— Oui, hélas!...
— Alors, il va mourir.
— Il faut faire l’opération tout de suite, tout de
suite, pendant qu’il est encore temps.
Laure qui s’était levée au bruit de la porte, enten-
dit ces derniers mots :
— Ouvrir la gorge à mon fils!... s’écria-t-elle en
tordant ses mains, non, jamais !...
— Alors, dit le docteur Chauny, vous aimez mieux
le voir mourir étouffé?
— MonDieu!... mon Dieu!... balbutia la malheu-
reuse mère, qu’ai-je donc fait pour voir une sem-
blable chose!
Henriette, au cri de Laure, était accourue.
— ^laman, dit-elle, pauvre maman, laisse faire le
docteur!... Va-t-en dans ta chambre. Ça te ferait
trop de mal toutes ces choses!... Moi je resterai et
faiaerai.
Laure sanglotait.
— Vite, dit le médecin après avoir examiné l’en-
fnnt, allez chez deux de mes confrères que j’avais
prévenus hier, portez-leur ma carte avec ce mot, ils
viendront tout de suite.
Roselin partit en courant.
Au bout de vingt minutes, un seul des deux méde-
cins demandés-arrivait, l’autre n’était déjà plus chez
lui, et ne devait rentrer qu’à midi.
.— Nous ne pouvons pas attendre, déclara le doc-
teur Chauny, Taisons l’opération tout de suite.
— Nous ne serons pas assez de deux, dit le con-
frère.
Chauny désigna Henriette.
— Cette enfant nous aidera, dit-il.
L’autre le regarda étonné.
— Vous riez, dit-il, une gamine...
Par l’âge et par la taille, possible. Par le cœur
et la raison,c’est une femme. D’ailleurs,nous n’avons
pas le choix,: voyez l’enfant.
En effet. Maurice ne respirait plus qu’à grand’-
peinë ; ses lèvres devenaient de plus en plus violacées,
de grosses gouttes de sueur couvraient son visage
congestionné, des plaintes rauques, inarticulées,
alternaientivec les accès de suffocation et de toux.
L’opération, dont tout le monde a lu les détails
lorsqu’elle a été faite à San-Remo sur le prince im-
périal allemand, ne dura pas longtemps et fut faite
par le docteur Chauny avec une remarquable
adresse.
A peine quelques gouttes de sang se montrèrent-
elles à l’orifice du trou un peu long, dans lequel
après avoir passé le doigt, le médecin fit pénétrer
une courte canule d’argent légèrement recourbée.
Lorsqu’il eut termine, il se retourna vers Roselin,
debout, les yeux fermés, plus blanc qu’un linge,
n’ayant pas êu le courage de voir le fer entrer dans
cette pauvre petite chair brûlante, que sa femme et
lui avaient couverte de tant de baisers et de ca-
resses.
— Monsieur Vallauris! appela le docteur Chauny.
Le mécanicien tressaillit.
— Venez voir, continua l’homme de l’art, il faut
que vous appreniez à nettoyer la canule.
Après un effort surhumain, le mari de Laurê s’ap-
procha. ~
Mais tout aussitôt un frisson le secoua des pieds a
la tète, ses lèvres se mirent à trembler, tandis que
son visage devenait livide.
— Mon Dieu !... murmùfa-t-il en chancelant.
— Eh bien, quoi? fit le médecin. L’opération est
terminée, elle a été fai te dans de bonnes conditions...
— Et avec une adresse merveilleuse, appuya
l’autre docteur.
Chauny eut un sourire de remerciement en regar
dant son confrère ; il continua.
— Vous avez tout lieu d’être rassuré, M. Vallau-
ris, vous pouvez même espérer beaucoup. Voyez,
votre petit respire, sa figure se décongestionne, ce
qui est parfait, il va s’endormir presque calme ; allez-
vous, de votre côté, vous laisser prendre par une
faiblesse ridicule chez un homme intelligent comme
vous Têtes?
— oh! pardonnez-moi, doctèür; mais voir mon
petit couché là, sans un mouvement, voyez-vous,
c’est atroce!...
De grosses larmes couvraient son visage, on
voyait qu’il ne contenait ses sanglots qu’avec un
grand effort de volonté.
— Bien !... bien !... On vous dit d’avoir confiance,
que diable.!... Reprenez donc votre rôle d’homme
dans la maison, sacrebleu !... autrement à qui vou-
lez-vous que je donne des instructions?...
— A moi, docteur, dit la fillette qui avait assisté
à l’opération sans prononcer une.parole. .
Chauny tressaillit. ' ,.
— Pour Dieu !... dit-il, c’est vrai, je vous oubliais,
mignonne, et j’avais joliment tort. Approchez-vous,
fpnnable des heures de travail à laquelle correspond
1 eltet utile maximum de Itravrièr et que l'industriel
aura intérêt à déterminer d’une façon judicieuse de
commun accord avec Vouvrier.
« La Nation », tout entière à ses aspirations philan-
thropiques eh faveur' de la classé ouvrière et dans les •
quelles je serais lieûreux de pouvoir la suivre, récuse
les considérations qui me font repousser la journée do
8 heures et croit devoir nous engager à en taire l’essai
avant de me donner voix au chapitré. •
Ellc.aurait peut-être raison si la voie empirique était
la seule qui pûtnopsguidersur l’effet utile de l’ouvrier.
Mais dans le cas special où je nie suis placé et qui est
celui de beaucoup d’industnës, iiotis pouvons avoir
rccouP8.au calcul et rien rt’est plus aisé que de déter-
miner par une formule bien établie le rendement théo-
rique d une machine.
Il y a êvidéinrnent lieii d’introduire dans les formules
dont on se sert, tin coefficient tenant Compte de tous
les détails aléatoires et qui donne une très légère élas-
ticité à la production ; mais il est indépendant delà
durée du travail et n’est pas plus difficile à établir que
la formule elle même. '
Partant de cé principe que la production maximum
peut être établie par le calcul, je puis donc sans me
soumettre à des expériences désastreuses et que nos
ouvriers repousseraient 'd’ailleürs, juger si l’effet utile
proportionnel de l’ouvrier est encore susceptible d’aug-
mentation.
es calculs ont été faits de la façon la plus précise et
j’oserais affirmer sans crainte d’ètre démenti par les
expériences auxquelles on pourrait se livrer dans la
suite, qùe dans notre ficellerie, qui a lait l’objet princi-
pal de mes observations antérieures, nos machines ont
actuellement un rendement absolument théorique.
Mon appréciation sur ce point est corroborée par
l’opinion de nos contre-maitres et de nos ouvriers, et
c’est pourquoi; je n’hésite pas à la rendre aussi affir-
mative.
. C’est cette constatation qui m’autorisait à dire que la
durée du travail journalier est liée au système de ré-
munération, et qu’en payant l’ouvrier à la pièce on
rendait son intérêt dans la détermination de cette durée
solidaire de celui du patron.
C’est donc de commun accord avec l’ouvrier et par
une bonne organisation du travail, qu’on en arrive à
déterminer judicieusement la durée du travail journa-
lier.
Toute intervention delà législature ne pourrait que
retarder 1 émancipation de la classe ouvrière et tout
l’espoir de celle-ci devrait se rattaeher plutôt aux
expériences tentées par les partisans éclairés de la
liberté du travail ; car celle-ci peut seule assurer une
amélioration progressive, rationnelle et durable du
sort de l’ouvrier. J’ai d’ailleurs la conviction que toutes
les mesures; légales seront toujours prises avec trop dé
prudence et de tact pour anticiper ou surenchérir sur
les applications heureuses que nnitfativê privée aurait
déjà consacrées sous le régime de la liberté industrielle.
Néanmoins j’ai eru intéressant d’examiner quelles
seraient pour notre usine les conséquences de la journée
de 8 heures si la législature ou tout autre intervention
malencontreuse venait à la décréter ou à l’imposer par
la coalition des ouvriers, et je suis arrivé à cette con-
clusion qu’elle aurait le meme résultat que si Ton nous
obligeait actuellement avec la journée de 10 heures ét
demie à majorer tous les salaires de 71 fl/O,
On ne doit pas perdre de vue que le salaire n’inter-
vien^^ iroimme^smfi^lément^miminant dans le prix
tissement des installations, l'entretien' du matériel,
l’intérêt du capital : tous facteurs dont les charges
eroissentrapidement avec la diminution de production.
Cette majoration de 71 0/0 constituerait pour un ou-
vrier gagnant 900 fr. par an, Une augmentation an-
nuelle de fr. 640 laquelle versée régulièrement à la
caisse d’épargne pendant 30 ans et portant intérêt à
3 0/0 Tan eonstiturait à la fin de la trentième année un
capital de 30,400 tr.
Si l’intervention de la législaturejétait jugée néces-
saire, elle entrenaire, certainement beaucoup mieux
dans les vues dè l’ouvrier èn décrétant une majoration
des salaires ou en astreignant les patrons à fturc une
pension de retraite à leurs vieux ouvriers, mais l'im-
possibilité de semblables exigences éclate à tous les
yeux, èt il semble que l’onveiiillé éblouir sans souci
ae la réalité et de ses conséquences désastreuses.
Mais nous sommes en droit, nous industriels,de’nous
demander pourquoi les chambres qui se garderaient
bien de légiférer sur les quotités des salaires,entreraient
dans une voie qui Créerait une situation absolument
semblable.
Il est certain que la limitation légale des heures de
travail, aurait pour effet fie provoquer la disparition
anticipée fies industries les moins oiën outillées et de
priver de leur gagne-pain un grand nombre d’ouvriers
devenus inutiles. Elle provoquerait au*si mie recru-
descence des prix des produits en général èt parti-
culièrement des objets apbelés à satisfaire les besoins
essentiels de la classe ouvrière. Celle-ci se trouverait
donc doublement atteinte :
1° Par une diminution évidente du salaire.
2° par le renchérissement du prix de toutes choses.
La limitation des heures dë travail assurerait aussi
pendant u n temps assez long la prépondérance fin capital
sur le travail ; car les industries qui auraient échappé
au désastre chercheraient à étendre leurs installations
en recourant au créditet provoqueraient ainsi la hausse
du taux de l’intérêt.
La production étant fortementatteinte par la diminu-
tion des heures de travail et par la disparition d’un
grand nombre d’usines, le caprtal nouveau se créerait
beaucoup plus difficilement, et l’évolution progressive
qui doit amener, par l'asservissement du capital, une
amélioration graduelle dans l’existence de l'ouvrier sfe
trouverait gravement atteinte et je la déclarerais a
je vais vous montrer comment la deuxième canule
s’enlève, se nettoie, et së replace. Je suis sûr que si
dans l’intervalle de mes visites un accident se pro-
duisait, vous seriez capable d’y remédier toute seule.
Il allait commencer sa démonstration, quand au
seuil de la porte, Laure apparut plus blanche qu’un
spectre, mais droite et résolue, avec une lueur de
vaillance dans les yeux.
— Docteur, dit-elle, c’est assez do lâcheté de ma
part... Pardonnez-moi. Tout à l’heure je serais
morte si j’avais dû assister à cette horrible opéra-
tion. Maintenant... je vous ai entendu... mes forces,
ma volonté sont revenues... Vous pouvez avoir con-
fiance en moi, je n’aurai pas de défaillance.. . C’est
moi qui veux prendre votre leçon.
Le médecin très ému s’inclina.
— Bien, madame, dit-il, approchez-vous. Et puis-
que vous avez entendu ce que j’ai dit à votre mari,
vous savez que votre fils va aussi bien que possible
dans son état.
— Oui, je sais... merci !...
Elle fit deux pas en avant.
Néanmoins, à la vue de son fils étendu dans son
petit lit blanc, déjà endormi, mais pâle et défait,
elle chancela.
— Mon pauvre petit !... murmura-t-elle en jetant
ses deux mains en avant.
— Eh bien!... dit aussitôt le docteur bouleversé
de cette émotion contenue, mais que Ton devinait
arrivée aux dernières limites, et votre volonté d’être
vaillante ?
Laure se raidit. Ses fines narines se dilatèrent
subitement ; ses beaux yeux bleus foncés s’assom-
brirent encore; les veines de son front se gonflèrent.
Puis aussitôt, levant sur le médecin un regard
presque calme, à coup sûr plein d’une énergie extrar
ordinaire:
— Je suis prête, monsieur, dit-elle.
— Bien, dit l’autre, voyez, c’est très simple : ce
tube-ci, le premier, doit rester fixe, à demeure,sang
bouger jamais.
Il faut même veiller à ce que les efforts du malade
ne le fassent pas soulever hors de la plaie,mais cette
deuxième canulé, qui s’emboîte absolument dans
l’autre, doit au contraire fréquemment être exami-
née et nettoyée, afin que les membranes détachées
du larynx ne viennent pas l’obstruer.
Cela s’appelle : ramoner la canule. Comprenez-
\ous ?
— Très bien.
— Je reviendrai dans deux heures, ét je le ferai |