Full text |
Le Précurseur.
à-dire lorsque les ministres pourront venir donner à la
chambre les explications dont elle a besoin. Ces expli-
cations entendues, la commission nommera son rédac-
teur. On croit que ce sera M. Etienne.
m. dupis. — M. Dupin est reçu presque tous les soirs
par le roi avec lequel il reste plusieurs heures en con-
férence. On assure que le président de la chambre a
fait connaître à S. M. la véritable position des choses,
et que M. Dupin a été chargé de quelques négociations
relatives à la formation d'un nouveau ministère.
m. de brogue. — On dit que des ouvertures avaient
été faites depuis quelques jours à M. de Broglie pour le
décider à rentrer aux affaires et à accepter la présidence
d'un ministère doctrinaire. Alors M. Guizot aurait
cherché à revenir lui-même aux affaires avec tous ses
amis. Mais M. de Broglie a refusé constamment de
rentrer dans la vie politique , et c’est afin d’éviter de
nouvelles obsessions, qu’il l’a déclaré tout haut hier à
la séance de la chambre des pairs.
le maréchal souLT. — Lord Granville , ambassadeur
d’Angleterre est allé hier rendre visite à M. le maréchal
Soult.
Le maréchal parait très fatigué de son voyage ; il
n’est pas encore sorti et l’on a remarqué qu’il ne s'élail
pas rendu à la cour. Cependant il a reçu la visite de
M. Dupin aîné, et l'on a répandu le bruit que le prési-
dent de la chambre a été chargé d'amener une récon-
ciliation entre la cour et M. Soult.
affaire gisquet. — La cour d’assises de la Seine
avait à s’occuper aujourd’hui du procès in diffamation
intenté par M. Gisquel contre le Messager. M. Gisquet
a pour avocat, M. Parquin qui demande la remise de
l’affaire, sur l’absence de la notification des faits servant
de base aux diffamations articulées par le Messager
contre M. Gisquel.
Le Messager est défendu par M. Manguin qui com-
bat les conclusions de M. Parquin.
La cour d’après délibération vient de décider qu’il
Sera passé outre aux débats dans l’affaire de M. Gisquet
contre le Messager.
m. de montlosier. — On annonce que le conse'l d’état
a déclaré aujourd’hui par unarrèl qu’il y avait eu abus
dans le refus fait par M. l’évêque de Clermont d’accor-
derà M. le comte de Montlosierla sépulture religieuse.
question des SUCRES. — On nous assure que le minis-
tre du commerce a pris l’engagement de présenter le
projet de loi sur les sucres avant la discussion de
l’adresse.
LE DDC DE NEMOCRS ET LE GENDARME. — M. le duede
Nemours, traversant ces jours derniers le département
de l’Ain pour se rendre à Pise auprès de sa sœur, a
trouvéà St-Ramberl un gendarme ferme surla consigne,
qui lui a demandé ses passeports. Le prince Payant in-
vité à regarder les panneaux de sa voiture pour voir à
qui il avait affaire: « Je ne connais pas ça, a répondu le
gardien de l’ordre public, c’est le passeport qu’il me
faut. » Le duc de Nemours l’a invité alors à s'adresser à
une voiture de suite, et des passeports en bonne forme
ayant été exhibés, le gendarme s’est retiré satisfait.
assassinat. — Décidément il ne sera plus possible de
sortir de chez soi sans être armé de pied-en cap ou sans
avoir pris la précaution de se faire accompagner par des
gendarmes. Lundi, à cinq heures et demie du soir, le
sieur Danger, épicier, rue des Boucheries-St-Germain,
80, a été assailli rue Notre-Dame-des-Champs, au coin
de la rue Stanislas, par trois individus armés de bâtons,
qui se sont précipités sur lui en lui demandant la bourse
ou la vie. Malgré la surprise que lui a causé l’audace
de ces brigands, le sieur Danger a opposé une vigou-
reuse résistance, tout en appelant au secours. Malgré
tous les mauvais traitements dont il a été victime, il est
parvenu à mettre en fuite les trois malfaiteurs ; il s’est
ensuite rendu chez M. le commissaire de police du
quartier du Luxembourg ety a déposé sa plainte. Il garde
encore le lit en ce moment.
BELGIQUE.
Brdxeli.es , 29 décembre. — Avant-hier, le roi a re-
çu M. de Lisboa, chargé d’affaires du Brésil, en audien-
ce de congé.
Hier, S. M. a reçu M. le général Duval deBlargnics,
•ommandant militaire de la province du Hainaul.
—On assure que ia Banque de Belgique échangera des
billets au porteuràdater de lundi prochain, 31 courant.
— Le roi, par arrêté du 23 décembre, a nommé H.
Vieuxtemps, violon delà musique particulière de S. M.
— Les examens à la sortie des élèves, sous-lieute-
nants de l’école militaire pour les armes du génie et de
l’artillerie, viennent d’avoir lieu.
Le jury, chargé de ces examens est composé: Des
généraux Gobiet et de Liem, inspecteurs-généraux de
ces deux corps; du colonel d’clat-major Schlic ; du heu-
ples d’amour et de poésie trouvaient enfin à se réaliser. Aus-
si faisait-il trois sonnets par nuit, et trois lieues per jour pour
tâcher de les faire parvenir a Francesco. C'était impossible ,
et cela ne manquait jamais. Les sonnets ont été de tout temps
en Italie les meilleurs porte-voix de l’amour; on sait en quel
honneur littéraire ils étaient dans l’esprit de Boileau, et que
les poètes de l’école nouvelle les ont réhabilité* en France
dans toute leur gloire. Eh bien ! à peine si quelques touilles
ont signalé ces belles ressurrections de l’art, délices des es-
prits poétiques et U n y a pas de journal qui n'ait quatre co-
lonnes presque triomp mies toutes prêtes pour le vaudeville
de ce soir qui sera uiurt de vieillesse après-demain. Oh! que
les masses sont prosaïques dam notre bejle France, et comme
OD s’isole en s’élevant !... i>
Retournons vite a Palerme, où les jeunes demoiselles ne
«vent pas. comme les nôtres, la date de toutes les batailles
et de tous les mariages de l'histoire ( qu’une table chronolo-
gique saura toujours mieux que personne ); mais où elles
savent sentir tout ce qu’il j a de beau dans la nature et dans
les arts ( instruction et civilisation bien autrement nobles}, et
ou Molière, en un mot. n’aurait pas trouvé de quoi faire ses
Précieuses ridicules ni ses h'emmes savantes, ce qui eût été
grand dommage pourtant. Donc, les sonnets d'Emriio avaient
Jeté comme un charme sur Francesca; l’éducation poétique
a bien aussi ses inconvénients, mais ils valent mieux encore
que ceux de l’éducation pédante : l’une peut égarer le cœur,
l’autre le supprime: et la religion est là qui ramène, mais
qni ne peut pas ressusciter. Francesca se croyait une nouvelle
Laure d'un nouveau Pétrarque ; elle serait comme un anneau
de plus à cette chaîne glorieuse des belles et chastes amours
des poète» ! L’ambition de ses rêves pouvait-elle aller au-delà!
Mais que d'obstacles et de malheurs dans toutes ces gloires !
Elle en faisait elle-même la fatale expérience. Emilio n'avait
que vingt ans, il n’était maître encore ni de sa fortune ni de
ae» action», et son père, déjà fort mécontent de toutes ses
dépense», ne serait nullement disposé à une alliance sans
tenant-colonel du génie Dandelin ; du major d’artille-
rie Timmermans ; de deux examinateurs permanents
de l’ecole ; et de MM. Timmermans et Brasseur, profes-
seurs, l’un à l’université de Gand cl l’autre à celte de
Liège.
La composition de ce jury nous donne l’assurance
qu’une sage sévérité aura présidé aux examens dont ie
résultat sera bientôt connu, et ne fera admettre, nous
en sommes persuades, que les officiers qui auront satis-
fait à toutes les conditions.
— Ix Belge ayant qualifié M. Michel de Brialmont
de traître, celui-ci a adresse à la feuille bruxelloise une
lettre injurieuse au fond et dans la forme. Le redacteur
du belge en a refusé l’insertion. M. Michel vient d’in-
tenter à ce journal un procès, aux lias d’en obtenir
des dommages-intérêts pour calomnie.
— M. François, administrateur de la sûreté publique,
est sérieusement malade.
danger cuuru far m. xvahlen. — L’article 417 du co-
de penal renferme une disposition deslinee à protéger
l’industrie française contre la spoliation et la contrefa-
çon étrangères. Cet article est ainsi conçu :
<i (Quiconque, dans l’i n tciiliuu de nuire à l'indus-
trie française, aura fait passeren pays etranger des di-
recteurs,des commisou des ouvricrsd’uit établissement,
sera puni d’un emprisonnement de six mois à deux
ans, et d’une amende de 80 à 300 fr. »
Il est assez singulier que les éditeurs français n’aient
pas encore songé à s’armer de cette disposition contre
les contrefacteurs belges dont les fréquents voyages à
Paris ont pour objet des démarches qui constituent les
délits prévusparl'articie 417. Les éditeurs de l’Histoire
de tXapoleon avec 800 dessins, par M. Horace Vernet,
ayant appris que le sieur Walden, éditeur de ia contre-
façon de celle histoire à Bruxelles, éiait venu à Paris
dans l'intention d’enrôler des graveurs puur la Belgique,
d’embaucher des ouvriers imprimeurs pour le tirage
des livres illustres, et de chercher par toutes sortes de
moyens à sc procurer à l’avance des épreuves de leurs
dessins,ont déposé une plainte contre le contrefacteur,
et dénonce au procureur du roi des manœuvres entre-
prises contre leur industrie. Celte plainte aurait eu son
effet si le sieur Walden n’eût eu la prudence d'échapper,
par un prompt départ, à une arrestation certaine , et
dont l’ordre avait été donné par M. le garde des sceaux
lui-même.
Voilà les éditeurs avertis : on pourra encore contre-
faire leurs livres à Bruxelles ; mais grâce à l’art. 417 et
à d’autres moyens qui dépendent d’eux-memes, et qui
ont été vivement déclarés à M. Walden pendant son
dernier voyage à Paris, il ne lient qu’à eux d’empêcher
les contrefacteurs de venir à Paris pour séduire, corrom-
pre les employés de leur industrie, se faire livrer à l’a-
vance les feuilles des livres, les épreuves des gravures
qu’ils ont l'intention de contrefaire. La contrefaçon peut
être dans le droit des Belges ; mais on ne contestera pas
aux éditeurs français le droit d’empêcher, chez eux,
dans leurs ateliers, sous leurs yeux, les pratiques frau-
duleuses qui tendent à rendre la contrefaçon plus promp-
te, plus sûre et mieux exécutée.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 29 décembre.
(PRESIDENCE DE M. RAIKE* *. )
La séance est ouverte à I heure et demie, après la lecture
du procès-verbal qui est adopté sans discussion, un de MM.
les secrétaires fait l’analyse des pétitions.
L’ordre du jour appelé la discussion du projet de loi con-
cernant les céréales.
m. i.e président M. le ministre se rallie-t-il an projet de
loi de la section centrale.
M. le ministre de l’intérieur. Je ne puis me rallier en-
tièrement au projet de la section centrale. J'attendrai la dis-
cussion pour l’indiquer.
La discussion générale est ouverte.
M éloi de burdinne. Le goœ ememcnt, toujours attentif
aux intéréts de la Belgique, vous a soumis un projet modifiant
temporairement la loi du 31 juillet 1834, sur les céréales Une
terreur panique s’est emparée de l’esprit de nos ministres: ils
ont craint de manquer de pain, et en cela je ne leur adresse
pas dereproche. Je ne puis qu’applaudir à leur sollicitude, et
moi aussi j’ai toujours eu pour principe que la nourriture
uniforme de la clas-e pauvre devait être assurée, mais il est
aussi dans l'intérêt du peuple et du pays de ne point perdre
de vue que les impôts tant directs qu'indirects sont payés par
la propriété, et qu’il ne faut pas mettre les propriétaires hors
d’état de satisfaire à ses charges.
Dans le cas présent, y a t-il péril sur les dernières? Je ne
le pense pas. Actuellement le prix baisse sur tous les marchés,
si nous considérons la mercuriale du mois d octobre et de la
3* semaine de décembre, nous verrons que dans le Hainaut le
froment a baissé de 2 et 3 francs, de plus on apporte des quan-
tités énormes de grains sur tous les marchés, je me bornerai à
Tuier pour le projrtde la section centrale.
L’orateur termine en se plaignant que l'agriculture est tou-
jours traitée eu bâtarde et négligée , tandis que l’industrie
richesse, à marier la ruine avec la dissipation. Voilà ce que
s étaient dit les pauvres enfants... Où, et quand cela ? qui
peut te savoir ? Francesca ne sortait qu'avec sa mère. Mais
quelquefois la marquise dormait au sermon, et peut-être que
Francesca n'écoutait pas alors la voix qui prêchait tout haut.
Quoi qu’il en soit, elle en revint un jour avec un papier où
les mots suivants étaient presque etfacés par des larmes :
« Mademoiselle , je pars, je retourne à Florence, comme
» je tous l’ai dit. pour me jeter aux pieds de mon père et le
» conjurer de me laisser jeter aux vôtres ce qui me revieut
» de la fortune de ma mère. si faible prix de votre cœur.
o Peul être n’appellera-t-il pas folie un amour qui me ra-
u mène à la sagesse.......... Quoi qu’il en soit coriservez-
» vous à moi jusqu’aux premiers jours de ma liberté; vous
• savez i'usage que j’en ferai Savez-vous combien il est doux
a de se dire : il y a dans le monde un homme dont je suis le
» rêve et la pensée, et dont la volonté passionnée renversera
« tout pour venir mêler sa vie à ma vie et me nommer jus-
o qu’à la mort son idole et sa divinité? Dites, savez-vous
o combien cette certitude est douce ? Oh ! qui le saurait sur
» la terre, si ce n'est mon adorée Francesca ? Adieu , ma
» beauté chérie, adieu, pour peu de temps j’espère... Et puis
» les délices de l'amour à tout jamais.
b Ton Euilio. b
Ce départ, ces brûlantes promesses, cet avenir si incertain,
le seul possible pourtant, ce premier lutoimcnt de l'amour au
dernier mol de ce billet signé avec le sang d Emilio !... com-
ment le cœur de la jeune Italienne aurait-il pu tenir contre
tant d'angoisses et de séductions ? Aussi n'y tint-il pas. Fran-
cesca monta toute enflammée à sa terrasse sur la mer, et
confia aux vents, qui emportaient son bieii-aimé , mdle ser-
ments de n’aimer que lui, mille vœux insensés... Puis elle
renferma lu billet dans son hein et toutes ses larmes dans son
coeur, et descendit au salon, tenant à la main une broderie
dont elle s'occupa auprès dosa mère avec un'vif intérêt. Quel-
ques miaules plus lard on annonça M. le baron de Garden,
manufacturière et le commerce obtiennent toutes protections.
M. A. rodenbach votera en faveur du projet de loi.
M. mast de vries. Dans les circonstances ordinaires, je
crois que le devoir du gouvernement est de veiller à ce que le
pain soit à un prix qui ne soit pas bors de portée avec les
moyens du peuple. Mais, dans les circonstances actuelles, je
pense qu’il est indispensable d'adopter des mesures efficaces.
Je ferai remarquer, messieurs, que, depuis quelques années,
beaucoup de terrains ont été enlevés à la culture de la bette-
rave et de la garance, et cependant les rapports du gouverne-
ment nous apprennent que la récolte ne peut être évaluée
qu'aux trois quarts. Je crois impossible que cela suffise au pays.
Il faut donc prendre des mesures qui fixent désormais lesprix
des céréales ; et le projet qui nous est présenté par le gouver-
nement tend seul a atteindre ce but, et c’est pour lui que je
volerai.
On vous dit que les prix baissent ; mais je crois que cela
n’est pas exact. Depuis la présentation de ia toi, le seigle a
atteint le prix auquel il est libre a l’entrée, et si on examine
les mercuriales, on verra aussi que les prix du froment ont
plutôt augmenté que diminué.
M. lf. ministre de lTnteiiieur. Messieurs. le projet du
gouvernement et celui de la section centrale diffèrent sur ces
deux points, que le projet du gouvernement garantit I entrée
du froment et du seigle jusqu'au 15 août, tandis que le projet
de la section centrale ne contient aucune disposition nouvelle,
et nous laisse sous le régime de la loi actuelle, mais par com-
pensation la section centrale propose d'abaisser les chiffres
auxquels l'exportation du froment et du seigle est interdite.
Je pense que nous pouvous accepter ia proposition de la
section centrale, en ce qui concerne l'abaissement du chiffre
auquel l'exportation est interdite, parce qu’eu effet il pourrait
arriver que par une combinaison de spéculation, on amène
temporairement une baisse extraordinaire, pendant laquelle
on exporterait une grande quantité de grains, bous ce rapport
ie projet de la section centrale contient une garantie qui me
parait utile.
Je crois que nous devons maintenir le projet du gouverne-
ment eucc qu'il maintient la garantie de l'exportation pendant
un temps déterminé. Les adversaires du projet du gouverue-
meiitcrnigueut qu’on inonde le pnysde grainsétrangers, je ne
croispa>que ces craintes soient fondées; la raison eues! que les
blés sont chers dans la plupart des pays étrangers et qu’il n’y
a que peu d’endroits où on puisse se procurer desappruvisiou-
nements à un taux modéié.
L'adoption de cette disposition produira un effet très utile
et sera un allégement pour le peuple et assurera une garantie
de la sollicitude du législateur. D'üneautre part, on préviendra
des spéculations à l'intérieur qui auraient pour objet de faire
croire à une rareté qui ne serait qu'apparente en retenant
dans les greniers de grandes quantités de grains dont ou se
servirait plus tard.
Je crois donc qu'il n'y a aucun inconvénient d adopter le
projet que je vous présente et qu'on en peut attendre un effet
salutaire.
La chambre après avoir entendu pour le projet de la sec-
tion centrale. MM. Delanghe, Beptia, rapporteur pour le
projet du gouvernement, ferme la discussion générale, et
passe au vote des articles.
La commission propose de remplacer l'article t" du projet
du gouvernement.
m. le president consulte la chambre pour savoir si elle
entend procéder avant le vote des articles par question et
met aux voix la question suivante :
Les grains et farines de froment et de seigle seront-elles
libres à l'importation et ce jusqu'au 1 & juillet prochain.
Cette proposition mise aux voix est adoptée à la majorité
de 38 voix contre 17.
D’après la décision delà chambre, l'article 2, proposé par
la section centrale devient inutile.
L'article 1" du projet du gouvernement est mis aux voix
et adopté.
L'article 3 de la section centrale qui devient l’article 2 du
projet et auquel se rallie M. le ministre, est également mis
aux voix et adopté
L'art. 4 de la section centrale est également mis aux voix,
après quelques observations présentées par M. Mast de Vries,
qui demande que l'orge soit libre à l’entrée moyennant le droit
de balance de 50 centimes pour 1.000 kilog.
Pour cet article la chambre entend encore MM. A. Roden-
bach, Smits, de Smet. Eloy de Burdinne.
L'amendement de M. Mast de Vries est mis aux voix et après
trois épreuves successives qui sont douteuses, on procède à
l'appel nominal à la suite duquel l'amendement de M. Mast
de Vries est rejeté â la majorité de 34 voix contre 32.
L'art. 4 qui devient l’art. 3 est mis aux voix et adopté.
Sur l'art. 3 du projet du gouvernement, qui deviendra l’art.
4, M Replia a proposé un amendement tendant-à introduire
dans cet article un changement de date, c’est-à-dire. 15 juil-
let au lieu de 15 août, à ajouter après les mots ont fait mile,
en destination pour la Belgique, et enfin à ajouter â la fin de
l'article ces mots : et que leur arrivée a été retardée par ac-
cident de mer ou de force majeure.
m heptia développe son amendement auquel se rallie M.
le ministre, et qui est adopté par la chambre.
M. le ministre déclare retirer l'art. 4 du projet du gouver-
nement.
On passe au vote de l’article 5 de la commission centrale
qui est adopté.
La chambre décide que la loi sera votée d'urgence.
M. le président donne une nouvelle lecture de la loi qui
est adoptée avec les amendements qui ont été déjà cités.
M. Denef demandequela chambre s'occupe prochainement
du projet de loi sur la circonscription cantonnale.
M. le ministre dit qu'on ne peut fixer le jour de la discus-
sion puisque le rapport n'est pas fait.
La chambre consultée sur l’époque où elle tiendra sa pre-
mière séance , s'ajourne au t5 janvier pp* àaln â 2 heures.
On procédé a l'appel nominal sur le VA : la loi qui sul
adoptée à la majorité de 50 membres contre f ; t merabn|
s’est abstenu, c'est M. Eloy de Burdinne.u
La chambre n'est plus an nombre, la séance est levée a J
heures. .
M. Eloy de Burdinne est invitéà faire Connaître le* motlfi|
de son abstention.
m. eloy de burdine. Je mesuis abstenu parce que je croltl
qu'une mesure était nécessaire pour satisfaire certains eiT
prits, mais on y a introduit une disposition qui pourra c»m-|
promettre l'agriculture et le pays tout entier.
’ SENAT.
Séance du 29 décembre.
(présidence de m. de schiervel.)
La séance est ouverte à 2 heures.
Ou procède au tirage au sort de la grande députation qui
sera chargée d'aller complimenter le roi, a l'occasion dunou-l
vel an. Elle se compose de MM. de Wautier, comte de Bail-I
let. comte de Mérode, de Wouters, baron d'Hoogvorsl ill
marquis de Khudes.
m le président annonce qu’en sa qualité de gouvernent,!
il est obligé de se trouver a Gand ; il ne pourra donc pas failli
partie de cette députation. M. le comte d'Arschot, premist |
vice-président voudra bien le remplacer.
L'ordre du jour appelle la discussion du budget deia guerre. I
m. le comte duval de BEAULIEU reproduit les opinion
qu’il a déjà manifestées lors de la discussion du budget deil
voies et moyens; il lient peu compte des injures. Des jouruaut
qui lui ont adressé des iujures, ont appelé sur lui la vindicte
publique, et, l'ont accusé de trahison, en reproduisant les ar-
ticles du code pénal qui lui seraient applicables, et qui coin-
minent la peine de mort. Ou l'a menacé des électeurs: il
assume la responsabilité de ses parûtes, et ne cessera d'émet-
tre les opiuionsque lui dictera sa conscience, tant qu'il siége-
ra dan» le sénat.
jh. le comte de QUARRÉ votera le budget.cependant il ne
peut partager l'opinion de quelques membres qui croient qui
ia guerre est la panacée universelle. Il ne répondra pas non
plus aux attaques dont il a été l'objet de la part de la presse;
il a cru faire son devoir de bon citoyen en émettant l'opialoi
qu'il a émise lors de la discussion du budget des voies et moyens
et rien au monde pas même la force brutale ne l’erapêcben
de la faire.
m. dupont d'ahéréb votera purement et simplementle|
budget de la guerre; il faut mettre le gouvernement à iiiêmi
de défendre le pays.
m. deman d iiobhuge. Les fonds qui sont demandés tout
calculés sur un effect if de 52,000 hommes, c[est le 4o« enviroi
de notre population, et c'est une limite q ’l n’est guère pos-
sible de dépasser dans un pays industriel, a" ‘conçois la néces-
sité de se mettre en mesure d'opérer un grand déploiement dl
force; la dignité nationale l'exige, pou nous garantir dl
toute agression semblable à celle de 1831. dans la situa-
tion actuelle serait-il sage de donner à no:
tre but ? Je reconnais la politique du cabu
s’efforce à les représenter ainsi, et à no.
un peuple turbulent afin de nous aliéner tu.
de l'Europe.
m. le baron dubois s'abstiendra de vo ,e il l’a fall
pour le budget des voies et moyens. Il ne i -u-ll nullemen!
l'utilité de»amendements et des charges q.,' s entraînent.
M. le comte de nenbsse votera pour Iç ; ,'lgel de la guet
re. afin de mettre le gouvernement en h1! lire de s’opposeï
même par la force à tout empiétement su sritoire.
m. le comte Henri de rérode. Couva que le moyn|
leplussùrde n'avoir pas la guerre, est d -’Tarer etd«f
se placer dans un élat de défense respect; , suadé égi
leincnt que l'accord parfait des grands pou/ioirsde l'état poull
’ • • irangéreil
-us un nu l
e qu'l
ommil
jissanceil
budget de
e'il importe il
nse respec-l
seul nous mériter la considération des puis
je voterai pour le budget de la guerre.
M. de renesse volera également pou.
guerre, non qu’il désire la guerre, mais pt
la dignité du pays de se tenir dans un état.
table.
Après quelques observations de M. le mre'-'re de la guerre,
la discussion générale est close. Les divers les du budget
sont successivement adoptés et l’ensemble ». vote à l'unani-
mité de27 voix. MM. le baron Dubois et e.comte Duval dij
Beaulieu se sont abstenus.
Le sénat décide qu'il y aura séance demain à 2 b
On procède à la nomination d’une commission chargé»
d'examiner le budget des finances : elle se compose de MM.
Biolley. Engler, d Hoogworst, Dumon-D- o'-rlier et eomti|
d’Haoe.
La séance est levée à 4 heures
ANVERS, S0 DECEMBù- ».
Le concert de M.Vanden Bogaert, p91 1ère flûte i
notre théâtre, que nous avons déjà am :é, il y a quel-1
quesjours,estdéliiiitivemcnlfixé au 12janvierprochain.!
—On nous annonce qu’un vol avec effraction aeu li«a 1
à la campagne de M. Legros, sous la commune de Ber-
chern. Les voleurs ont enlevé tout l’ameublement «lj
effets de ménage qui se trouvaient dans l’habitation.
— Quatre ouvriers couvreurs en ardoises qui trs-
vaillaient depuis quelques jours à réparer la toiture de
ia maisoti-de-ville, s’élaient introduits à l’aide d’effrac-
tion dans un grenier, et y avaient enlevé une partie de^
plomb. La police les a arrêtés hier après-midi. Us ont
été écroués à la prison civile et mis à la disposition de
M. le procureur du roi.
C'était un hommede quaranie-cinq ans, très grand, très gros,
très gras, avec un habit bleu dans son premier lustre, du
linge de neige, des chaînes d’or qui se croisent, une physiono-
mie ouverte et riante, et une tabatière de quinze cents francs
toujours à la disposition de tout le monde: un de ces bons
Ail inands tout ronds, qui inspirent la confiance rien qu’en se
montrant, et qui absorbent par ia puissance aspirante de
leurs poumons tout l'azote d’un salon de cinquante pieds car-
rés sur vingt de hauteur. Ce monsieur ne resta qu’un quart
d’heure, ne dit presque rien, fut furt aimable, et demanda en
sortant la permission de revenir faire sa cour à madame la
marquise et â mademoiselle Francesca.
M le baron de Garden n’était que depuis trois semaines â
Païenne , où il étalait un grand luxe avec les manières les
plus simples. On ne savait pas trop d'où il venait ni ce qu’il
faisait, on savait seulement qu’il était fort riche, et sur cette
seule recommandation il avait eu scs grandes entrées dans
les meilleures maisons de la ville. C’est ainsi que. de proche
en proche, il s’était introduit dans la famille Pelazzi, où un
grand intérêt l’appelait. Riche comme il était, il n’avait qu’u-
ne seule ambition, celle de s’allier a une haute ramifie dépour-
vue de richesses, et de faire le bonheur d’une aimable de-
moiselle en réparant les injustices du sort. C’est ainsi qu'il
s'élail noblement annoncé dans le pays, et les parties aristo-
cratiques ne lui manquaient pas ; mais il avait vu Francesca,
et il ne cherchait plus. Ce gros homme était réellement amou-
reux, peut-être puur la première fois de sa vie , à coup sûr
pour la dernière. Il n'ignorait pasla ruinedu marquis Pelazzi,
quoiqu'il ne connût ni lescauses ni les rireunslances ; ce sont
des choses dont le marquis n’avait fait confidence a personne ;
il y a des chagrins trop fiers pour consentir a se plaindre, des
plaies trop vives pour se laisser toucher 1 Au reste, de même
que le baron de Garden ne faisait point parade de l’origine de
sa fortune, de même il respectait te secret du malheur. Bref,
dès le lendemain de cette première visite, il était venu s'of-
frir pourgeadro au marquis Pelazzi, en proposant de recon-
naître par contrat de mariage deux millions à mademoisetls
Francesca ; et cela, indépendamment des biens considérable»
dont il ferait donation à sa future.
Le marquis et la marquise croyaient rêver ; ces deux mil-
lions rentrant Hans leurs mains par une gén15 >té aussi pro*
digieuse que la scélératesse qui les leuravav. ztorqués ni-
guère !... c’était à en perdre la tête de joip. à écrivirent,
pour des renseignements, en Allemagne, aux personnes trt*
recommandables que leur indiqua le baron. Les renseigne-
monts arrivèrent courrier par courrier, et si excellents -
La conduite de M. de Garden partait d'ailleurs d'efie-inême.
Les fonds, les valeurs, les clauses, tout fut compté, véritl».
arrêté... Il n’y avait plus à s'occuper que du consentement a»
la mariée. Mais pourquoi ne serait elle pas heureuse? tout lo
reste allait si bien! Les parents.refroidis qu'ils sont, ne voient
presque plus dans le mariage que le contrat ; ils connaissent
le néant de l’amour et ne se souviennent plus de sa magie -
ils jetteraient sans remords, et croyant bien faire, un épa
bourgmestre aux hras de Juliette : fis mêle ; de ta bière
duneclarde Malvoisie.Qu’importe? ce n'est pas eux qui bol*
ront cela.
Les meilleurs, après avoir choisi leur gendre, sous cona ‘
lion, s'assurent que leur fille n’a point d’ant- thie prononc
pour lui, et les voilà contents quand la pc, ,;re enfant, ù
n'aime encore aucun homme, ne déteste p"; elui-là; connu
si la femme était créée uniquement pour f as détester s ,
mari;comme si la grande chose de la vie pM^ait point le P
affreux supplice quand elle n'est point la pàfls divine volup '
comme si l'amour, banni des noces, ne devait pas tevenir P
tard sous une figure étrangère!... Et ces bonnes mères desn
ritent ainsi leur fille du paradis terrestre... ou de t autre P J
radis! et elles enferment, sans y songer, daf» cette effray»"
alternative, dans cet implacable dilemme, ç’ne jeune desti |
qu’elles voudraient couronner de gloire et de félicité.
Telle était la marquise Pelazzi le jour où elle eut |
fille l'entretien qui ouvre ce récit. [La fin à demain <
|