AUX SOURCES Du Nrir. 45 Forient du cap Gardefan, d'où elle étoit dif perfée dans le refte du monde. Les Ifmaélites ou marchands Arabes char- geoient leurs chameaux de poivre & de myrrhe A embouchure de la mer Rouge; & enfuite par des raifons que nous ignorons, ils alloient compléter leur chargement avec du baume de Gilead. Ainfi, quoiqwait écrit Jofeph, il eft certain que 1730 ans avant le Chrift, & mille ans avant que la reine de Saba vînt à Jéru- falem, le baume avoit été tranfplanté d'Ethio- ple en Judée, & y étoit devenu un objet de commerce; & le laps de temps qui s'étoit écoulé depuis fa tranfplantation, & plufieurs 2 autres raifons encore , avoient fait oublier le lieu de fon origine. Théophraftes, Diofcorides, Pline, Solinus & Serapion, s'accordent tous à dire que le baume venoit de Judée. Voici les propres paroles de Pline : — “ L'odeur du baume eft préférée à toutes les autres odeurs. Le baume ne croît que dans la feule Judée, encore n'en trouve-t-on que dans deux jardins différens, qui tous deux appartiennent au roi, & dont