grands vents gémissent; la neige et la glace s’ac- crochent aux cimes des arbres, aux faîtes des ter- tres, aux dents des rochers, aux saillies des monts, nuancent la ligne des toits : c'est le calme mélan- colique. La nature se repose, sendort et rêve au renouveau, dont l'heure sonnera bientôt. Dans ce milieu si complet, vivant de mille minuties, somnolent les petites villes orgueilleuses de leur situation et de leur passé. Leurs habitants vivent en communíion constante avec la nature. Devant leurs yeux et leur âme ne s’élèvent ni la visière des bâtisses trop hautes qui cachent le ciel, ni les lieues d'agglomération fermant tout F'horizon. Les gens, les animaux, les récoltes, les arbres qui peuplent champs et bois leur restent proches. Chez eux, le soleil chauffe, la pluie inonde, la grêle fouette, le vent mugit. Toutes les manifestations réelles et naturelles de la création parlent à ’'homme et forment son éducation. Chacun, s'imprégnant de la grandeur de la nature et édifiéë de sa propre valeur, devient fort et tenace.