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CHARLES BAUDELAIRE
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types qu’il crée empruntent forcément
leurs caractères à l’idiosyncrasie de leur
créateur. Mais il est certain, néanmoins,
que nombre d’écrivain, en se confessant
dans leurs livres, ne confessent, malgré
tous leur talent, que leur chétive indivi¬
dualité, tandis que d’autres, plus cultivés,
plus humains, moins égoistes, possèdent le
secret merveilleux d’extérioriser, de con-
crétiser si bien leurs inspirations que cha-
cun de nous se retrouve en eux et qu'ils
ne nous apparaissent plus comme des
hommes isolés analysant leur « moi »
devant la foule, mais comme des micro-
cosmes vibrants, communiant avec toute
la nature et toute l’humanité.
C’est parce que Baudelaire ne fut pas
un de ces poètes largement, profondé-
ment et sainement humains que, tout en
reconnaissant son génie spécial et ses qua-
lités de styliste concis et aigu, nous ne
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