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CHARLES BAUDELAIRE
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récits de ses biographes, Théophile Gau
tier, les deux Crépet et Féli Gautier,
nous montre en lui un homme précoce¬
ment frappé d’une maladie nerveuse incu-
rable, soit qu’elle provienne de ce fait qu’il
est un enfant de vieillard, soit qu’elle ne
fasse que prolonger une syphilis contractée
de bonne heure. Il est paresseux, bohême,
dandy, bizarre. Il veut étonner le monde
et ses amis. Il vient un jour chez Du Camp,
avec les cheveux teints en vert. Il déteste
la nature et, en général, tout ce qui n’est
pas la convention et l’artifice. Sainte¬
Beuve, dans une lettre rendue publique,
lui reproche amicalement « de redouter
la passion et de trop accorder à l’esprit et
à la combinaison ». Des passions, Baude¬
laire n’en a pas, est incapable d’en avoic :
il n’a que des vices. Quand l’amour, le¬
véritable amour le sollicitera en la per¬
sonne de Mme Sabatier, il lui tournera le¬
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