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CHARLES BAUDELAIRE
qui écrivites l'Enéide, la Divine Comédie,
Hamlet, le Cid, Phèdre, Faust ou la
Légende des Siècles ? Et comme cette for-
mule rapetisse soudain à la taille d’un
fabricant de bibelots d’étagère la stature
gigantesque du grand Poète !
Mais laissons ce point qui ne mériterait
même pas d’être discuté si l’on ne s’était
habitué, depuis quelques années, à perdre
de vue les qualités foncières d’une œuvre
d’art pour ne plus faire attention qu’aux
moyens d’exécution de l’artiste. On ne
loue plus un peintre, aujourd’hui, pour
l’émotion humaine ou naturiste qui se
dégage de ses toiles, mais pour les audaces
de sa technique. Et l’on ose parler de
vérité nouvelle apportée à l’art, à propos
des procédés éphémères de l’école du
dernier bateau. Qu’est-ce donc, en défi-
nitive, que l’on admire surtout chez Bau-
delaire, sinon sa façon particulière d’ex¬
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