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CHARLES BAUDELAIRE
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pouvons partager l’avis de ceux qui en
font un grand Poète.
La critique sérieuse, d’ailleurs, nous
donne pleinement raison. Jules Lemaître,
dans ses Contemporains, s’irrite, à propos
des œuvres posthumes de Baudelaire, de
sa stérilité, de son impuissance, de ses
extraordinaires prétentions. Il ne voit,
dans ces œuvres posthumes, qu’un amas
de pensées sybillines, absurdes ou trop
faciles. Il le loue d’avoir été un inquiet,
c’est-à-dire le contraire d’un satisfait.
Mais il signale la contradiction constante
qu’il y a dans son œuvre, entre son
dégoût et son extase de la vie, entre
sa sensualité et son ascétisme chrétien.
Et après avoir rendu hommage à son art
d’écrire des vers troublants, qui lui appar¬
tiennent bien en propre, il ne met pas au
dessus de la douzaine, le nombre de ses
poèmes qui lui semblent vraiment beaux.
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