ne 79 — Les Wallons sont de braves gens, croyants, mais épris de libertés, attachés aux traditions du terroir, amoureux d'indépendance, fiers de leur cité. Ce dernier sentiment se retrouve aujourd’hui dans là ténacité qu'ils déploient pour maintenir de vieux métiers devenus improductifs et perpétuer le travail à domicile. Le Comte de Villermont, dans ses belles esquis- ses des siècles passés, dit que le Namurois a le cœur sur la main. Il aime la bonne chère, les jeux bruyants. Il est brave, mais point belliqueux, il apprécie éminemment le bonheur du chez soi. C’est le portrait du citadin wallon, qui, content de vivre, prend la vie comme elle vient. Jamais il n'a connu la grande prospérité des Flandres, mais des revers continuels se sont abattus sur lui : à chaque instant, des sièges menaçaient ou détrui- aient sa maison. Aussi ne trouve-t-on pas dans les cités wallonnes la profusion des somptueuses de- meures communes ou particulières qui caractéri- sent les villes flamandes. Les habitations d'autrefois qui n’ont point disparu sont plutôt des bicoques, étroites, anguleuses, humbles, serrées dans l’étau de robustes remparts, réjouissant l'œil surtout par leur irrégularité, originale, bien appropriée au pays; à côté des grands couvents, des châteaux forts, des ruelles de ronde, des donjons, des remparts. Si les citadins wallons ne bâtissent pas orgueilleusement, neétait-ce point par prudence ? Toujours sous la