Full text |
1860.— N. 261.
ANVERS, Lundi 17 Septembre.
Vingt-Cinquième Année
AGENTS:
BRUXEM.ES, VOffice de Publicité,
Montagne de la Cour , pour le.
annonces de cette ville.
botterdam, M. H. Nrcn, pour
toutes annonces des Pays-Itas.
LONDRES, M.Godiche, Rod Lion
Pourt, Fleet Street, city EG.
Ali-I.A-GBAPEI.I.E, BtHIUTH, et
VocELSiso, libraires.
BERI.IX, Emile Rode, »
BREME, J. G. Heïse, >
COLOGNE, Lencpëld, >
HAMBOURG, HoPFMiD
et C.MPE >
VIENNE, Gekold et fils, >
Inscriptions ■
Annonces.........0.95 la ligne
Réclames fin du journ. 0.50 »
» faits divers
corps du journal. . fr. 1.00 »
LE PRECURSEUR
Chemins DE fer. — Départs d’Ahvers : Ponr Malines et Bruxelles îi 6.15, 9 E. 1» cl.,
10.15, 1, 2.50 E. 1= cl., 4.30, 7.S0, 9. — Lierre, 7, 11.50, 5. — Term. etGand,6.15,
10.15, (1 Termonde) 2.50 E. 1«cl., 4.30. — Alost, 0.15, 10.15, 1, 2.50 E. 1* cl., 4 30. —
Lokeren, 6.15, 10.15, 4.30.— Ninove, Gramm., Lessines, Ath, par Bruxelles, 6.15,1,
2.50 E. 1' cl., — Bruges et Ostende, 6.15, 10.15, 2.50 E. 1» cl., 4.30. — Court., Mouse.,
Lille, G 15,10 15, 2.60E. 1« cl., 4.30. — Tournai, 6.15 10.15, 2.50 E. 1-cl., 4.30. —
Calais, 6.15, 10.15, 4.30, 1« et 2" cl. — Louvain, Tiriem., Liège, Yerv., 6.15, 9 E. Iecl.
1, 4.30, (7.30 Tiriem.,) 9 E. 1 et 2 cl. — Landen, 6.15, 9 E. 1 cl., 1, 4.30. — Aix-la-Chap.
Cologno, 9 E. 1 cl., (1 Aix-Ia-Ch.), 9 E. 1 cl. —Gladbach. DusselJ, Crefeld, Ruhr, 9 E. 1 cj
UNION COMMERCIALE.
Toutes les communications concernant l’administration du
journal, doivent être adressées à M. Jacques De Winter ,
directeur-gérant, et celles concernant la rédaction à M.
Eugène Dumoulin , rédacteur en chef.
Bureaux : rue de T Amman, n° 1.
Chemin de fer Holland -belge. — Départs d’Anvers pour Rotterdam et Bréda,
7.40,12.20, 3.50, 5.35 (pour Bréda).— De Rotterdam p' Anvers et Bréda 5.30, 10,15, 3. —
De Bréda pour Anvers et Rotterdam 7.50,12.35, 4.15 h.
chemin de fer du pays de waks. — Départs d'Anvers pour Beveren, St-Nicolas,
Lokeren et Gand, 5.30, 8.30, 10.30, 2.30, 4.30, 7 h.— De Gand pour Lokeren, St-Nicolas,
Beveren, Anvers, 6.10, 9, 10.20, 2.30, 4.20, 7 h.
ABONNEMENTS ;
Dans nos bureaux et chez toi.»
les directeurs de poste {fr. déport.
Pour Anvers . . fr. 12.50 p. trim
» la Belgique. » 15-00 »
» » » 28.00 p.sem
» i » 62.00 p. an.
» la Ilollando. « 17.00 p. trim
» l’Angleterre. » 22.00 »
» la France. . » 22.00 »
» l’Allemagne. » 18.00 »
Paysd'Outre-Mer » 27.60 »
PAIEMENT PAR ANTICIPATION.
POUR LA VILLE ET LA BANLIEUE.
L’ÉTOILE BELGE, journal du
matin et le PRECURSEUR, journa
du soir, fr. 62.00 par an.
Anvers, 17 septembre.
Les personnes qui s'abonneront pour le tri-
mestre prochain, commençant le Ir Octobre,
recevront le journal gratuitement à partir d'au-
jourd'hui.
Les nouveaux abonnés recevront en prime tout
ce qui a paru jusqu'ici de la nouvelle série de
Tablettes en vole de publication.
cette iutrigue de palais. L’ambassadeur anglais, sir
Henry Bulwer, serait accusé d’avoir trempé dans un
complot tendant à détrôner le sultan au profit de son
frère Abdul-Azis.
RÉSUMÉ POLITIQUE.
Le généralFanti étaitliieràOrvieto; le pays, jusqu'à
Rome, est dégarni de troupes et l’insurrection paraît
avoir éclaté non seulement dans la province romaine
maritime mais aussi dans la campagne de Rome.
Frosinone, chef-lieu de la province, s’est prononcé
contre le gouvernement papal.
Le bruit a couru qu’il n’y aurait pas de lutte entre
le général Lamoricière et les troupes piémontaises,
parce que le pape était décidé à empêcher l’effusion
du sang et à concentrer ses forces sur Rome; on disait
même à se retirer à l’étranger avec son armée, qui lui
servirait de garde du corps ; mais l'attitude du gou-
vernement romain ne paraît rien moins que résignée.
M. de Mérode est parti pour étouffer l’insurrection qui
s’est produite à Frosinone ; des ordres rigoureux sont
donnés aux commandants des troupes pontificales et
enfin le souverain pontife va joindre ses armes spiri-
tuelles aux armes temporelles et foudroyer Victor-
Emmanuel d’uue sentence d’excommunication ma-
jeure. On n’entend plus parler du général Lamori-
cière, qui doit toujours être à Spolète.
Le gouvernement piémontais a donné aux généraux
Fanti et Cialdini l’ordre d'en finir le plus vite possible.
On peut s’attendre à apprendre avant peu l’investisse-
ment complet d’Ancône et probablement sa reddition.
Des journaux publient le texte du Mémorandum
piémontais; nous croyons inutile de reproduire ce
long document, dont nous avons donné déjà une ana-
lyse très-exacte et qui ne fait que reproduire, en les
développant, les considérations contenues dans la
proclamation du roi à ses troupes. Voici d’ailleurs les
passages le8 plus saillants de ce document :
« Nous n’avons pas l'intention de traiter ici la question de
la Vénétie. Il nous suffira de rappeler que tant que cette
question ne sera pas résolue, l'Europe ne pourra pas jouir
d’une paix solide et sincère. Il restera toujours en Italie une
cause puissante de troubles et de révolution qui, en dépit
des efforts des gouvernements, menacera incessamment de
fai re éci ater au centre ducontinentl insurrection et la guerre.
Mais cette solution.il faut savoir l’attendre du temps. Quelle
que soit la sympathie qu’inspire à bon droit le sort chaque
jour plus malheureux des Vénitiens, l'Europe est si préoc-
cupée des conséquences incalculables d’une guerre, elle a
un si vif désir, un besoin si irrésistible de la paix, qu’il
serait peu sage de ne pas respecter sa volonté. Il n’en est pas
de môme pour les questions relatives au centre et au midi
de la Péninsule. »
Voici-maintenant en quels termes le gouvernement
piémontais aborde la question romaine :
« Les troupes royales doivent respecter scrupuleusement
Rome et le territoire qui l'entoure. Elles concourraient, si
jamais il en était besoin, à préserver la résidence du Saint-
Père de toute attaque, et do toute menace ; car le gouver-
nement du roi saura concilier toujours les g'rands intérêts
de l’Italie avec le respect dû au chef auguste de la religion
à laquelle le pays est sincèrement attaché.
» En agissant ainsi, il a la conviction do ne pas froisser
les sentiments des catholiques éclairés qui ne confondent
pas le pouvoir temporel dont la cour de Rome a été investie
pendant une période de son histoire, avec le pouvoir spiri-
tuel qui est la base éternelle et inébranlable de son autorité
religieuse.
« Mais nos espérances vont plus loin encore. Nous avons
la confiance que le spectacle de l’unanimité des sentiments
patriotiques qui éclatent aujourd’hui dans to U fo l'Italie,
rappellera au souverain pontife qu'il a été il y a quelques
années, le sublime inspirateur de ce g-rand mouvement
national. Le voileque des eonsei 1ers animés par désintérêts
mondains avaient mis sur ses yeux, tombera, et alors
reconnaissant que la régénération de l’Italie est dans les
desseins de la Providence, il reviendra le Père des Italiens,
comme il n’a jamais cessé d’être le Père anguste et vénérable
de tous les fidèles. »
Nos lecteurs trouveront plus loin le texte de l'im-
portante déclaration faite par Garibaldi dans sa lettre
aux Palermitaius. Il verra que les projets du dictateur
se concilient mal avec ceux du gouvernement, mais
Garibaldi a donné jusqu’à présent de telles preuves de
bon sens et de droiture politique que nous sommes
assez rassurés sur l’issue de son entreprise.
Le général fait construire en ce moment quinze
chalands à vapeur pour le transport des troupes. Il
presse activement la réorganisation de son armée
dans laquelle la conquête de Naples a fait entrer des
éléments nouveaux. Garibaldi disposera avant peu
d’une armée de 80,000 hommes.
Une note justificative vient d’ètre adressée à Paris
par le gouvernement piémontais. Le sens n'en est pas
indiqué. Ou signale aussi le départ du comte Varèse
chargé , dit-on , d’une mission secrète auprès de
Napoléon III.
Le Journal des Débats publie aujourd’hui un article
de JL John Leinoinne sur ce thème : Le refus de
concours du gouvernement français ne doit pas être
confondu avec une menace de répression. L^ Journal
des Débats se déclare favorable à ce qui se passe en
Italie et son sentiment est partagé par la plupart des
journaux français. La Patrie elle-même annonce
comme une chose toute naturelle que Garibaldi va
continuer son mouvement d’unification.
A cette attitude des journaux français se rapporte
peut-être certain bruit qu’uu correspondant turinôis
del’Indépendance appelle « une nuance de rumeur, »
et suivant lequel ou songerait dans les sphères gou-
vernementales piémontaises, à une cession de l’ile de
Sardaigne.
On croit à l'arrivée prochaine du général Benedeck
dans la Vénétie. Il y prendrait le commandement de
l’armée autrichienne.
Il est toujours question d’une rencontre aux lies
Baléares, entre Napoléon III et la reine d'Espagne
On s'attend à des événements graves dans file de
Crète. L’effervescence de la population musulmane y
a atteint ses dernières limites.
Nous tisons daii3 le Journal des Débats à propos des
dernières nouvelles de Syrie :
•"Le Daily-Nens a reçu une correspondance de Beyrouth
datée du 31 août. Au moment où cette lettre a été écrite, les
chrétiens, ras»urés par l’attitude énergique de Fuad-Pacha
et par l'arrivée de nos troupes, rentraient an foule dans leurs
foyers. Le général do Beaufort d’Hautpoul allait partir pour
Damas, où il devait être bientôt suivi par une partie du corps
expéditionnaire français. Nos soldats, qui étaient d’abord
pour les musulmans un sujet d'effroi et de colère, sont sur-
tout maintenant pour eux un sujet de curiosité. Lo Français
bors ^de son pays devient vite l’ami de tout le monde.
Les Turcs de S.vrio lia se lassent point d'admiier l osoadron
de spaliis, où ils voient des officiers musulmans fidèles'dan-
ner des ordres à des soldats infidèles, qui les exécutent sans
murmurer, et des soldats du prophète obéir de leur côté
sans répugnance à des caporaux chrétiens. Si après avoir
admiré ce phénomène, les Turcs parvenaient à l'imiter, ils
miraient trouvé le secret qui peut ensors les sauver d’une
«lue imminente et rencontré presqu’aux portas 4U lu mort
iiméjfçjr de longue vie. »
.Depuis quelques jours déjà les fouilles étrangères
parlentd'uuegoDspiration contre le Sultan découverte
à Constantinople.
Le journal le Mord publie aujourd’hui une corres-
pondance qu’on lui adresse du in capitale de la Tur-
quie et qui renferme des détails assez euti'PJif /sur
Capitaines. — Enquête.
Nous recevons communication de la lettre sui-
vante, adressée par M. le capitaine Potïgin au
Zeemans-Collegie : •
A Messieurs les capitaines du Zeemans Collegie.
Messieurs,
Vous avez assumé la responsabilité d’une lettre anonyme
publiée, il y a quelques jours, par un journal de cette ville,
a propos de l'enquête officieuse à laquelle a donné lieu l’ac-
cident ariivé au steamer Mohamed Saïd, alors commandé
par le capitaine Frantzen.
Je n’ai pas à juger de la forme de vos lettres, ni du mobile
qui vous fait agir ; l'avenir vous démontrera, messieurs, si
la voie dans laquelle vous vous engagez ost la bonne ; mais
il est fort possible que vous obteniez des résultats tout diffé-
rents de ceux que vous vous promettez.
Vous dites, ou Ton a dit pour vous, Messieurs, que la
majorité de la commission se composant d’étrangers, sa
décision n’offre pas toutes les garanties désirables d’impar-
tialité ; c’est sousentendro que votre opinion aurait été la
mienne. — Mon devoir est de vous déclarer. Messieurs, que
la décision que vous incriminez a été prise d’accord, sans
qu’il ait été besoin d’appeler un tiers arbitre ; c’est ce que la
seule lecture du procès-verbal aurait dû vous démontrer.
Personnellement désintéressé dans la question, je n’avais
pas à m’enquérir de savoir si le capitaine Frantzen était an-
tipathique ou si sa présence portait préjudice aux intérêts
de quelques-uns. J’avais à m’entourer du plus de renseigne-
ments possible pour rechercher à quelle cause certain évé-
nement de mer devait être attribué.
Les dépositions orales de ceux des gens de l'équipage que
nous avons cru devoir interroger, ont pleinement confirmé
la parfaite exactitude de ce qui était écrit au journal du
Mohamed Said, c’est à dire, que de beau temps et avec un
horizon libre de trois à quatre milles, le navire faisait route
pour reconnaître les amers du Goodwin, un peu au Sud du
point où il a touché ; que le lieutenant, qui était en vigie, a
reconnu un de ces amers pendant l’absence momentanée du
capitaine, qui était descendu de la passerelle dans la cabine
sur le pont; que le lieutenaut a continué à gouverner droit
sur cet amer, sans prévenir son capitaine, chose qu’il eût dû
faire quand bien même il n'aurait pas reçu l’ordre habituel-
lement donné dans des cas semblables et qu’il n’a pas même
pensé à arrêter le mouvement des machines lorsque le na-
vire a commencé à talonner.
J’ai donc cru pouvoir blâmer le capitaine d’avoir accordé
trop de confiance à un jeune homme, qui paraît avoir navi-
gué sans avoir pu acquérir d’expérience, (c'est ce que nous
avons inscrit au procès-verbal), bien que pourtant je com-
prenne que le capitaine n’ait pas pu songer qu’un pareil
manque de présence d’esprit et d’intelligence de son métier
puisse se rencontrer chez un officier. Pour ma part, il a fallu
pour me convaincre, que dans l’espèce d'interrogatoire que
je lui ai fait subir, devant témoins, l’individu lui-même me
confirmât l’exactitude des dires des autres déposants.
Au fond de tous les accidents de mer, celui qui commande
peut toujours trouver une erreur de jugement à se repro-
cher; les marins ne sont pas plus infaillibles quo le reste de
l’humanité; maispartir>de ce principe pour nier les capa-
cités nautiques d’un homme qui a fait de nombreux voyages
au grand et au petit cabotage, croisé la Méditerranée en tous
sens, durant la guerre de Crimée ; fait des voyages aux
Etats-Unis et aux Indes, toujours comme capitaine de
bateaux à vapeur, nier aes capacités nautiques si sou-
vent mises à l’épreuve, c’est à mon avis, Messieurs, vous
exposer infailliblement à voir vos intentions et vos capacités
justement mises en sérieuse suspicion par le public désin-
téressé.
Le capitaine aurait dû, dites vous, être continuellement
sur le pont en faisant route de beau temps, à proximité d’un
danger parfaitement connu marqué par des balises visibles
à plusieurs milles de distance, lesquelles peuvent être ap-,
proéhées à un demi-mille avec sécurité. — Si ce principe
devait prévaloir, il n’y aurait plus pour les capitaines, d’au-
trq alternative que de se mettre en vigie et de prendre eux-
mêmes le gouvernail pendant toute la durée du voyage —
eut à part les dangers balisés et ceux qui ne le sont pas
parmi lesquels on a parfois à poursuivre sa route, non pas
durant des jours mais pendant des semaines, il y a encore
les rencontres d'écueils inconnus et les abordages de navires
dont les conséquences sont en général bien plus désastreuses
que celles qui peuvent résulter d’un simple échouage. —
Heureusement que les auteuis des lois qui nous régissent
ont raisonné autrement.Sauf l'obligation de prendre en
certains cas des pilotes, côtiers ou lamaneurs, le code de
commerce impose seulement au capitaine le devoir « d’être
» çn personne dans son navire à l’entrée et à la» sortie des
» ports, havres et rivières. » Art. 227. Comme il répond de la
direction du navire et qu’il est juste qu’il puisse choisir ceux
auxquels il doit confier une partie de cette direction ; l’ai t.
223, dit: « Il appartient au capitaine de former Téquipagedu
*i vaisseau, ce qu’il fera néanmoins de concert avec les pro-
» priétaires, etc. » Dans notre pays comme dans beaucoup
d’autres, il doit choisir ses officiers, parmi les gens de mer
porteurs d’un certificat d’examen, délivré par l’autorité
compétente.
Le nombre des officiers à embarquer n’est pas chez nous
déterminé par la loi ; il dépend de l’usage et de la force de
l’équipage ; un petit navire portant une dizaine d'hommes
nV qu'un secona, les grands navires qui portent jusqu’à
cent hommes et plus ont quatre et même six officiers en
sous-ordre du capitaine. Quant au nombro des officiers ■
auxquels le capitaine peut confier l’exéoution de ses ordres
pour la direction de son bâtiment et au degré de respjijsabi*
litéqui peut incomber de ce chef à ceux-là, on s’en réfère
généralement aux réglements des marines militaires, lors-
que! y alieu de statuer légalement à ce sujet.Ces réglements
fixent à peu près partout à cinq le nombre maximum d’offi.
ciers auxquels le capitaine peut déléguer le quart, c'est-à-
diçe: la garde du pont et de la sécuritédu navire, et ils ren-
dent celui qui a le quart, responsable, jusqu'à l’arrivée sur
le pontdu capitaine ou du capitaine en second, des mesures
que dans les circonstances imprévues il a ordonnées et des
conséquences qui résulteraient de sa négligence , à prendre
les dispositions qui seraient nécessaires.
En vertu de ees principes, le capitaine du Mohamed-Said
(qui porte plus de trente hommes d’équipage) a légalement
le droit de croire et d’exiger, que ses lieutenants soient bqrs
desa présence, capables d’exécuter ses ordres et de veiller à
la sécurité de leur navire.
Përmettcz-moi de vous lo dire, Messieurs, je doute très-
fort que vous ayez bien compris la portée de ce que Toa a
écrit pour vous. Ceux de vqus qui ont commandé doivent
pourtant savoir, que la responsabilité des qrcjros à dqnner,
pour la conduite d’un navire est déjà assez grande sans alJer
encore vouloir se rendre responsable, de fautes que peuvent
commettre des subordonnés, dont l’emploi obligatoire est
reconnu et admis par les lois. C’est là pourtant la conclusion
à laqqejle forcément vous seriez entrainés.
Vous poursuive.? le redressement de certains griefs, soit :
mais en y réfléchissant bjep, je crois que vous conviendrez
avec moi, Messieuis, que ies questions Je principe ne peu-
vent que perdre, lorsqu’on les fait dégénérer en questions
Je personnes ; et que les meilleurs arguments ont singuliè-
rement rpoins dp valeur, lorsqu'on les produit sous une
forme injurjegsp ou acerbe. -
Vous avez, Messieurs, pjfiis ou laissé émettre, à propos du
service des bateaux à vapeur, qe& chiliens de capacité et
sur d’autres sujets encore, certaines assertions trùs-i'pf}}ta-
bles. Je ne crois pas devoir discuter do semblables sujets,
dans un écrit destiné forcément à une publicité étendue. Je
la ferai dans une prochaine lettre si vous y tenez abso-
lument.
Je ne dois pourtant pus qijjejtre quelques renseignements
que j’ai à vous donner :
Lo steamer Belgique n’a jamais été à la côte ni à l.ong-
Island, ni ailleurs ; vous admettrez ie pense, qu’à cet égard
je dois être bien informé.
J'ai connu à Constantinople les consignataires du capitaine
Frantzen durant la guerpe de Primée. Jo connais assez bien
des officiers, m irlns on militaires,qui ont éiô uea pqssqgers.
Depuis 1857, j’ai souvent eu occasion d'interroger los officiers
qui ont servi sous ses ordres ; le plus de mal qu’on ait pu
m'on dite, c’est quo le capitaine Frantzen était un chef diffi-
cile et parfois désagréable, mais tous s'accordent à recon-
naître en lui un bon marin et un excellent manœuvrier.
Quant v auqq détails silongs el si déplorables » des voyages
du Mahomei-Sa'i<t, j.e ma jpu.abêtirai de douter qu'il y ait
parmi vous, quelqu’un, qui ajt jqiflajs çqijjmà!(<}é jin navire
à vapeur neuf, et dont les machines fonctionnent mal,‘durant
des coups de vents tels que ceux qui ont marqué, par de si
nombreux sinistres, les deux premiers mois de cette «Aînée.
Il me semble qu'un capitaine qui aurait fait semblable expé-
rience, se serait opposé à ce qu’on passe aussi facilement
condamnation à propos de faits sur lesquels, remarquons-le
bien, vous n avrez aucun renseignement officiel.
En terminant, permettez-moi, Messieurs, de vous citer
l’opinion d’un marin dont les écrits jouissent d’une réputa-
tion justement acquise.
« L’habileté et la circonspection de nos officiers, ont donc
» réduit des trois quarts, les chances de pertes, auxquelles
» doit se soumettre quiconque aventure une partie de sa
» fortune sur les flots. D'ailleurs, bâtons-nous de le dire, on
» so livrerait moins facilement à de cruelles et injustes, dé-
» clamations contre des accidents inévitables, si, du sein
» de la marine même, onn’en donnaitjtrop souvent le signal.
» Qu’il nous soit donc permis de recommander à ceux d’en-
» tre nous, qui seraient tentés de manquer de générosité
» envers un camarade malheureux, ces lignes mémorables
» que traçait l’Amiral Villeneuve après l'insuccès de sa
» campag’ne aux Antilles. » Les marins de Paris et des dé-
partements seront bien indignes et bien fous, s'ils me jettent
la pierre. Ils auront préparé eux-mêmes la condamnation qui
les frappera plus tard. Amiral J urien de la Gravière. Guerres
maritimes Tome IL Page 249.
Veuillez m’excuser d’avoir tardé à vous écrire; j’ai dû m’ab-
senter à diverses reprises durant la semaine. Du reste je me
serais abstenu de répondre à votre lettre, si elle n’avait servi
de point de départ à des insinuations malveillantes sur la
compétence et l’impartialité de l’enquête à laquelle j’ai prêté
mon concours.
Agréez je vous prie, Messieurs l’assurance de ma considé-
ration distinguée.
Anvers, le 16 septembre 1860.
rOUGIN.
M. le capitaine Smit vient, de son côté, d’adres-
ser au Zeemans-Collegie la lettre suivante :
« Messieurs,
» Comme j’ai pris part à l'enquête à laquelle a donné lieu
Técbouement du Mohamed-Said. enquête dont vous avez
critiqué le résultat, vous me permettrez de vous faire con-
naître mon opinion sur cette affaire.
» Le capitaine Frantzen n’a été loué en aucune façon. On
lui a fait observer qu’il a manqué de prudence en confiant le
commandement de son navire à son second officier dans les
circonstances données. Celui-ci toutefois, d’après son propre
aveu, a négligé d'avertir son capitaine quand il a vu le Tri-
nity Bacon sur le Goodwin-Sand.dix minutes avant l’éehoue-
ment du navire.
» Je crois donc qu’un blâme légal ne peut être attribué au
capitaine Frantzen et que l'accident qui a mis son navire en
péril ne doit pas empêcher un armateur de lui confier un
bâtiment.
» J’en .appelle à tous les marins qui comme moi, ont long-
temps navigué. Est-il un seul d’entre eux qui nejsesoit pas
trouvé dans le cas de devoir confier pendant quelque temps
la manœuvre à son officier de quart ?
» Si un malheur arrive pendant ce temps ne serait-ce
pas un excès de sévérité que d’en prendre texte pour con-
tester à un capitaine ses capacités et son aptitude à com-
mander ? Je ne le pense pas et je crois qu’en y réfléchissant
tous mes confrères seront de mon avis.
» On a soulevé la question de ma nationalité. Je suis né
en Belgique, — de parents hollandais il est vrai, —. et je
navigue depuis 1830 sous pavillon'belge.
» Agréez, etc. » s.mit. ■>
Bassin au bois et dépendances.
Voici le texte du rapport présenté dans la séance
d’hier du Conseil Communal, pur M Van de Leem-
put, au nom fies commissions du commerce et dos
travaux adjointes au Collége.
Messieurs,
Dans votre séance du 11 août dernier vous avez adopté
les conclusions de notre premier rapport, tendant à faire
construire auprès des nouveaux bassins du Kattendyk, des
magasins à Guano.
Le 29 août dernier, nous nous sommes occupés de la
seconde partie des travaux complémentaires, proposés par
le Collège, savoir le bassin au Bois,ses dépendances et quel-
ques autres ouvrages qui s’y lient et qui doivent s’exécuter
simultanément.
Nous n’aurons pas besoin, de vous faire remarquer com-
bien le commerce des bois s’est développé depuis peu d'an-
nées. Il suffira de citer les chiffres suivants :
En 1850, il y eut 125 arrivages apportant 634,830 planches
et 17,514 poutres et poutrelles.
En 1859 il y eut 291 arrivages avec 1,441,055 planches et
80.417 poutres et poutrelles.
Tout en apportant beaucoup de main-d'œuvre pour la
classe ouvrière, cos nombreux arrivages de bois, déchar-
geant leurs poutres dans les bassins, ne laissent pas que d'y
occasionner un encombrement dangereux et incommode.
Plus d’une fois, nous avons vu le grand bassin,littéralement
couvert de poutres. Il est vrai que par suite des mesures
énergiques, prises par l’Administration qui a tenu ferme-
ment la main à ce que les poutres ne fussent déchargées
qu’en dromes, le désordre a sensiblement diminué. Mais,
dans tous les cas, les dromes elles-mêmes y produisent
encore un encombrement qu’il est désirable de voir dis-
paraître.
Sur les quais aussi, le déchargement des poutres et plan-
ches occasionne un grand encombrement. Si le commerce
des bois était relégué au Kattendyk. les quais resteraient
plus spécialement affectés à leur destination générale.
Les bois ne sont pas une marchandise d’une grande
valeur intrinsèque. Leur manipulation doit donc se faire
aux moindres frais que possible. Cependant la ville n’ayant
pas o i suffisamment de terrain à offrir à ce commerce dans
le voisinage fies anojeps bassins, les négociants ont dû se
procurer, sur tous jes points de la ville, dos magasins et des
dépôts supplémentaires.
Pour contribuer a étendre ce commerce,pour rendre possi-
ble son développement,fi importe non-seulemept de lui pro-
curer une superficie de terrain plus grande, mais de le
placer en outre dans les conditions les plus favorables
d'économie.
Ce sont oes oonsidérations qui ont Inspiré lo Collège,lors-
qu'il a proposé cette seconde série de tiavaux quo vos com-
missions du commerce et des travaux ont été appelées a
examiner.
Nous avons la satisfaction de vous déclarer, Messieurs,
que ces commissfons les ont approuvés à l'unanimité.
Ils consisteront principalement en ce qui suit ;
1* Un bassin servant au phargeiqent, déchargement et à
lu conservation des poutres et au déchargement des
planches.
Il aura le même tirant d'eau que les nouveaux bassins
voisins soit 6,u 74 et sur une surface do 37,500 mètres carrés.
2“ Un quai de débarquement des planches et dépôt pro-
yjsqjre pepdapt 3fi joqrs, surface 12,5Q0 njôtres carrés.
3» Magasins particuliers clôturés 4 ciel quvert pqur le
dépôt et le débit des poutres et planches, surface 16,250 met.
carrés.
4° Hangars à étage, couverts et à claire-voie.pour emma-
gasiner les planches, surface 12,540 mètres carrés.
5“ Dépôt de bois de charpente en consignation, surface
5.270 mètres carrés.
g» Chantier pour la construction de navires, dont une par-
tie sera affectée prQvjsqirerpent au dépôt des piarbres, mé-
caniques et marchandises encombrantes,surface 38,584 mèt.
carrés.
7J Chenal de communication entre le grand bassin et le
bassin aux bois, surface 3.030 mètres carrés.
Pour pouvoir construire le chenal do communication entre
lo grand i,assjr» et le bassin aux bois, op devra prolonger les
murs de quai du grand bassin. On pourra en même temps
et sans grands frais, établir le chantier de construction et le
dépôt de mécaniques.
On devra déplacer les chaussées de Lillo et le Scliyn.
Sur le chenal de communication, on placera un pont tour-
nam tujjulpjre de 7 njètres de jargepr et sijr Je Schyn un
pont en charpente desservant la rquté de Liilq.
Tout à l’entour du bassin aux bois, il y aura un chemin
pavé de 8 mètres de largeur.
La plupart des terrains, nécessaires aux travaux en ques-
tion, appartiennent déjà à la ville, mais pour achever le nou-
veau bassin à l’angle qqrd est et jiouii déplacer le SJhy>i, il y
aura lieu d'acquérir encore 333,000 mètres entrés de prairie.
On donne au nouveau bassin aux bois la même profon-
deur qu'aux autres bassins du Kattendyk, afin 1“ de per-
mettre aux navires chargés de bois d'y entrer directement et
d’y décharger soit en dromes. soit à quai, 2" d’obtenir les
terres nécessaires aux remblais à faire et qui,prises ainsi, ne
coûteront pas autant que les remblais qu’on pourrait se pro-
çnrer de tpnte aptre ii;aniàre,Màlg'i’é pôlp, U / auraeptore
uno grande quantité de remblai à se procurer au banc de
sable de l’Escaut.
La dépense totale suivant le devis sommaire,joint au plan
distribué à MM. les conseillers, s’élèvera à la somme de
fr. 858,880.
Le plan indiquant suffisamment l’heureuse combinaison
du bassin aux bois et de ses dépendances, il sera sans doute
superflu d'en justifier plus au long la situation iavorable.
11 se trouvera contre le grand bassin, par où les bois arri-
vent et par où ils seront exportés vers le haut Escaut, (le
canal de jonction par où ils seront exportés vers l’intérieur
du pays, enfin le chemin de fer par où ils seront transités.
L’exposé du Collége vous a déjà fait savoir, messieurs,
que les négociants en bois avec lesquels M. le Bourgmestre
a eu plusieurs conférences, approuvent complètement tout
le projet. Ils déclarent qu’il serait difficile d’en combiner
un qui pût leur donner plus de facilité et d'économie.
Vos deux commissions l’ayant également approuvé, nous
concluons à ce que, de son côté, le conseil l’adopte tel qu’il
est présenté.
[Suivent les signatures).
Le Roi à Courlrai.
On écrit à YEcho du Parlement :
Courtrai, 15 septembre.
Parti de la gare de Bruxelles à 9 1/4 heures, le train royal
emmenait M. Tescli, ministre de la justice; M. le comte
Vanderstraeten-Pontboz, maréchal de la cour ; M. le comte
d’Hanins do Moerkerke, grand écuyer ; M. le lieutenant-
général Delannoy, aide-de-camp du Roi.
Le train, dirigé par M. Masui, directeur général, etconduit
par M. Bellepaire, ingénieur en chef, a attendu à Laeken
S. JI. le Roi, LL. AA. RR. et I. le duc et la duchesse de
Brabant %i,S. A. R. le comte de Flandre. Les augustes per-
sonnages, accompagnés de Mme de Griinne, dame d'honneur,
et du docteur Wimmer, médecin du Roi, ont quitté la station
de Laeken à neuf heures quarante minutes. A 10 heures
trois quarts, le convoi royal arrivait à Gand ; M. Vrambout,
gouverneur de la Flandre occidentale, prenait place parmi
les personnages de la suite de Sa Majesté.
De Gand à Courtrai, l'excursion royale a pris un carac-
tère particulier. La Flandre occidentale, comprenant que
c’était surtout à elle que s’adressait la gracieuseté de la visite
royale, tenait à montrer combien elle était sensible au té-
moignage d’intérêt et d'affection que lui accordait le souve-
rain ; et sur tout le parcours de l’itinéraire de Sa Majesté, ce
n’a été en réalité qu’une seule acclamation et qu’un seul
cri d’enthousiasme.
A toutes les stations que traversait la famille royale, les
populations empressées, accourues des environs, faisaient
retentir l’air de leurs acclamations prolongées. Pour être
foicément limités dans leur expression, les sentiments pa-
triotiques de ces braves campagnards flamands ne s’en fai-
saient pas moins jour avec une ardeur très-significative : —
et ce n'aura pas été Tune des moindres joies du voyage de
Sa Majesté, que d’avoir constaté l’élan chaleureux et spon-
tané des populations rurales de la Flandre, qu’aucun attrait
de mise en scène, qu’aucune sollicitation, ni oriflammes, ni
artillerie, ni programme arrêté, neconviaità l’enthousiasme.
Tout au plus, un bourgmestre, un curé, un orchestre cham-
pêtre, s’essayant avec naïveté et courage à la Brabançonne de
Campenbout, rappelaient-ils de-loin les traditions d'e la re-
présentation hiérarchique ou officielle, de l’apparat musi-
cal qui préside aux réceptions urbaines. C’était, en somme,
un hommage rendu plus touchant par sa simplicité même
et son unanimité au souverain dont la sagesse a rendu si
chères au peuple belge les destinées de la patrie.
A Deynze, l’ovation populaire s'est accrue en raison de
l’importance même de la population ; la station et les alen-
tours étaient pavoisés aux couleurâ nationales.
Un discours a été prononcé par M. Debeil, bourgmestre,
RRRclAnl 1*. . 1,.... >'l,' -juuipwK m * , U 111V (fj fj ,, l H'GSÙ U G
tous les habitants, exécutait l'hymne national, .xy.1™
Sa Majesté eut répondu, en quelques mots, à l’allocution du
chef de la commune, lo truin a repris sa marche pour ne
s'arrêter qu’à Courtrai.
Pour se faire une idée possiblede l’enthousiasmequi règne
ici, il faut se reporter à la journée bruxelloise du 21 juillet,
— alors que la clameur populaire empruntait au besoin de
protestations et au sentiment national exalté des accents
d'une fierté et d’une énergie singulières, — et dont ie reten-
tissement a été si profond,, dans le pays et ailleurs.
La gare de Courtrai, splendidement déoorée, n’était toute-
fois qu’une modeste introduction aux splendeurs de décora-
tion dont la ville tout entière s’est revêtue.
La plupart des rues se sont transformées en jardins im-
provisés, — en vertes sapinières où foisonnent les ban-
nières et les oriflammes aux trois couleurs du pays. —
L’aspect général est magique ; — la foule aux fenêtres, la
foule qui ondule dans les rues, les uniformes éclatants, les
fraîches toilettes, l’air de satisfaction et de bonheur qui
rayonne sur les physionomies, tout cela constitue un tableau
qui est bien celui d’une fête à laquelle tout le monde prend
une part sincère et sans arrière-pensée.
Descendu de la berline royale, au milieu des vivats pro-
longés de la foule, au bruit des détonations de l’artillerie, ie
Roi et ses augustes fils, après le premier compliment, do
bienvenue, ont d’abord passé en revue le bataillon du 2e régi-
ment de ligne, en garnison à Courtrai, qui se trouvait rangé
en bataille dans l’enceinte même de la station. Au dehors,
sur la place Van Artevelde, la population entière de la ville
se pressait en flots tumultueux. Les corporations ouvrières,
la garde civique, lo corps de pompiers formaient un im-
mense cercle au milieu duquel s’élevait un léger et graeieux
kiosque, sous lequel q prjspiaci 8. A. R- et I. la dueuessede
Brabant.
Le Roi et les princes, accueillis par des acclamations dont
‘énergie et l'ardeur défient toute description, orjt d'abord
passé en revue la garde civique. Ils ont ensuite passé de-
vant le front de l'interminable cortège des ateliers courtrai-
siens, rangés en masses contre lo côté do la place qui sort
de clôture à la station du chemin de fer.
Pendant cette inspection, l'excellente musique fies guides,
arrivée depuis hier pour concourir à Téclat uela fête, exé-
cutait l'hymne national. Un soleil radieux éclairait cette cé-
rémonie,qui ne parlait pas seulement aux yeux, mais encore
et surtout à l’intelligence et au cœur. Le souvenir n’est pas
éteint ici des menaces coupables, des insinuations absurdes
dontnotre jeuqe nationalité a été l'objet,
Son inspection terminée, le Roi est venu rejoindre S. A. R.
la duchesse de Brabant sur l'estrade élevée au centre de la
place: —là se sont groupés les autorités civiles et militaires,
le conseil communal ayant en tête le bourgmestre, M. Dan-
neel, MM. Couche, Herman, Debbaudt , éclievins; MM.
Goethals et Ghysscns, membres de la députation perma-
nente; M. Ablay, général commandapt la prqvinee ; M. Cré-
pin, major commandant la garnison, etc., etc.
M. le bourgmestre a adressé à Sa Majesté le discours
suivant:
« Sire,
» Le Conseil communal deCqurtrat estheureux depouvoir
présenter à Votre Majesté l'horpmage de sa sincère affection
et de son entier dévouement.
» Soyez, Sire, ninsi que votre auguste famille,les bienve-
nus dans notre ville, où tous s'apprêtent à vous exprimer,
iar des acclamations unanimes et enthousiastes, le bon-
heur qu’ils éprouvent do votre visite.
» L’attachement des BelgespourleurRoi.qui se manifeste
dans toutes les localités du pays avec un élan remarquable,
est vivement partagé par les concitoyens dont nous sommes
l'organe. . ■
» Notre ville,éminemment patriotique,apprécie les immen-
ses bienfaits de votre règne ; elle sait que’ grâce à nos insti-
tutions libérales, grâce surtout à la haute sagesse de son
l!oi, elle a joui de 20 années de paix et de bonheur. Elle aime
à constater que, pendant cette longue période, la prospérité
publique s’est développée d’une manière prodigieuse,
» Sire, la Belgique n’a riep à envier qux autres nations,elle
joqit d'uqe large liberté unie à l’ordre public. Ses progrès
Intellectuels, autant que matériels, sont incessants et im-
menses.
» Nous avons depuis trente ans une patrie. Cette patrie,
nous la chérissons, nous la confondons dans le même amour
que nqus portpns au prince illustre, appelé à juste titre le
Pfsne (je SQn peuple.
«Sire, notre dévouement à votre dynastie est sans bornes;
son sort est désormais étroitement lié à Tindépepdapçe et au
bonheur de la nation.
"Sire, nous forajons fies vœux ardents pour que la divine
pi'Qvjdeuce continue à répandre sur votre tête aug'uste, sur
oelles des prinoes et princesses, vos chers enfants, — ses
bénédictions les plus abondantes pour qu’elle conserve
encore pendant de longues années notre Roi bien aimé à
l'amour et à Taft'ection de son peuple. Vive le Roi! vive la
famille royale ! »
Ce discours, sanctionné par les vivato qe la foule, a été
écouté par 8a Majesté ayeu uno satisfaction marquée. Le
Roi a répondu en quelques mots qu’il r emerciait vivement la
ville de Courtrai de la réception sympathique qui Iiq* était
faite ; il a formé des vœux pour le développement et la, pros-
périté de l’industrie courtraisienne, en l’avenir de laquelle il
a toute confiance.
Cette partie de la journée s’est terminée par un défilé
général de la population ouvrière. Le Roi et ses augustes
enfants se sont rendus ensuite, en cortège, au milieu de
la foule, chez M. le bourgmestre, dont Sa Majesté a daigné
accepter l’hospitalité.
L'Indépendance ajoute à ces détails les renseigne-
ments suivants :
Jo n’ai rien entendu du concert des guides qui a eu lieu
sur la Grand’Placeà quatre heures.Ces excellents artistes et
leur habile chef M. Bender ont été à Courtrai ce qu’ils sont
partout et toujours, irréprochables. A six heures, les sous-
cripteurs du banquet, offert au Roi et à la famille royale se
sont rassemblés dans la salle de l’ancien Casino, devenue
aujourd’hui une chapelle, et transformée pour la circon-
stance en un vaste salon décoré avec beaucoup de goût et, de
simplicité Deux immenses glaces aux deux extrémités,
des fleurs et des lumières en formaient toute l’ornementation.
La table recouverte d’un riche surtout, était de cent cou-
verts ; la direction de cette partie de la fête avait été confiée
à M. l'échevin Herman, qui s'en est acquitté avec autant de
tact que de bonne grâce. Le-Roi est arrivé vers six heures
et quart, donnant le bras à Mrae la duchesse de Brabant et
accompagné des deux princes, suivis de toute la cour. S. M.
est allée prendre place au haut bout de la table, tandis que
la salle retentissait d’acclamations, et la table royale s’est
trouvée composée ainsi qu'il suit :
A droite de S. M., M“° la duchesse de Brabant, Mgr le
comte de Flandre, M. le bourgmestre de Courtrai, M. Tesch,
M. de Vrière, M. le comte van der Straten-Ponthoz, AL
Vrambout. M. Dewylge, M. d’Hanins de Moerkerke,’ M.
Conscience, M. Henri Dumortier, représentant.
AgauchedeS. M., Mm» la baronne de Vrière, Mgr le duc
de Brabant, Mrac la comtesse de Griinne, M. le général
Delannoy, M. le général Ablay, M. le sénateur Vergauwen,
M. do Haerne, représentant; M. Tack, représentant; M.
Herman, échevin ; M. Debbaudt, échevin.
A l’intérieur du fer à cheval, M. Rolin, ancien ministre des
travaux publics. M. Coucke, échevin, M. Masui, M. Buyse,
président du tribunal de commerce, M. le major comman-
dant la place et M. le lieutenant-colonel commandant la
garde civique.
Le repas a été véritablement somptueux et servi avec une
promptitude et une précision qui feraient honneur à nos
Vatels de grande ville. Au dessert, M. le bourgmestre a
porté le toast suivant :
« Messieurs, j’ai l’honneur de vous proposer un toast qui
répondra aux sentiments que nous portons tous dans nos
cœurs, et qui excitera, j’en suis convaincu, vos sympathies
les plus vives.
» A u Roi, qui, par soh intelligence, sa prudence et sahau te
sagesse, a fondésurdes basessolidesnotre jeunenationalité!
» Au Roi, qui dirige, on pilote habile, le vaisseau de l’Etat
à travers des écueils nombreux !
» Au Roi, dont le règne si fécond en bienfaits et en actes
do sagesse, et qui a donné à notre obère patrie une ère de
liberté, de progrès et de prospérité jusqu’alors inconnue.
« Au Roi, dont nous entourons le trône d’un amour sincère
et d’un dévouement inaltérable !
» Messieurs, il y a un eri national dans notre beau pays ;
ce cri est unanime, il s’élance de toutes los poitrines : Vive
le Roi ! »
Après les acclamations sans nombre soulevées par ce toast,
le Roi s’est levé, et d’une voix distincte où perçait une satis-
faction profonde, a répondu par les paroles que voici :
« Messieurs,
» Permettez-moi do vous exprimer combien je suis touché
•I de l’accueil que votre bonne ville de Courtrai m’a fait au-
'1 jourd’hui ainsi qu’à mes enfants. On parle quelquefois
» d'accueil officiel : celui-ci a été, s’il en fut jamais, un
» accueil populaire.
» rjuana je suis venu puu, xa ,,,„ a..-., ,. .
» cette belle province m’a donné des preuves sincères et
» unnmines de son affection. J’ai trouvé partout, dans la
» Flandre occidentale, les sentiments les plus dévoués ; je
» suis convaincu que, même dans les temps difficiles, ces
» sentiments se reproduiront encore avec la même chaleur
» et la même unanimité.
» Je termine, messieurs, en buvant à la prospérité de la
» ville de Courtrai, et en faisant des vœux pour que cet te
» prospérité devienne de jour en jour plus brillante et plus
» complète, »
De nouvelles acclamations ont accueilli les bienveillantes
paroles fie S. M, A voir la physionomie du Roi, il était impos-
sible de ne pas comprendre qu’il était réellement heureux
des témoignages de vénération dont ii était entouré. Ce
banquet, comme toute la journée du reste, a été une véritable
fête de famille. Une société de char.t, Kortryk zanggrnoot-
schap, dirigée parM. Vandeghinste, a contribué à l'embellir
encore en chantant, dans une salle attenante une cantate
composée tout exprès par deux enfants de Courtrai. La
musiquo des guides s’est également fait entendre pendant le
repas,
Au dîner a succédé l’illumination la plus pittoresque et la
mieux réussie que j’aie jamais vue dans un cadre restreint;
puis le feu d’artifice, composé jiar l’artificier Ricard et tiré sur
la Grand’Place même, dont les maisons à pignons dontelés
s’éclairaient de magnifiques reflets d’incendie à chaque
gerbe de feu s’élançant dans le ciel noir comme par
un temps d'orage. Une foule immense encombrait ia
place et ses avenues, et dans les rues aboutissantes, des
foyers de lumière électrique venaient, par intervalles, pro-
jeter des lueurs fantastiques sur les clochetons dés vieux
beffrois, bft Rot. du balcon de l’Hôtel de Ville, assistait à ce
spectacle!, et a encore été salué vingt fois par la multitude
d'un immense cri de Vive le Roi Le duc et la duchesse de
Brabant ont eu aussi une large part dans les témoignages
d’affection et de dévouement d’un peuple qui place en eux
ses plus chères espérances.
Là soirée se clôt par un grand bal dans les salles nouvel-
lement restaurées de l’Hôtel-de-Ville. Ces salles sont fort,
bel les, sur tout oelle qui sert aux séances du Conseil commu-
nal, et où se trouve la plus adorable cheminée que nos vieux
tailleurs d’images aient jamais pu rêver, quelque those de
plus JéUoat, de plus artistique, si c’est possible, que la fa-
meuse oheminée du Franc de Bruges. Le bal lui-même est
splendide,, et les jeunes filles de Courtrai peuvent assuré-
ment disputer à celles de Bruges la palme de la beauté. Mais
il est une heure du matin, et U faut'recommencer demain la
tâche d’aujourd’hui.Imaginez-vous donc tout ce qu’il y a de
plus h- ülant et de mieux ordonné, et dispensez-moi de vous
en épi.(adavantage.
On mande d’Ypres, le 16 septembre : -
•' S. M. et LL. AA. RR. viennent d’arriver à"Ypres au milieu
d’acclamations enthousiasles.La réception a été magnifique,
la foule est immense.
A la station, se trouvaient le préfet du département du
Nqrd, le sous-préfet d’Hazehrouck, le général commandant
la 3'' division militaire française et son aide-de-camp.
Bnl ldi u financier de la semaine.
t
Anvers, 15 septembre.
I.a sema:no qni vient de s’écouler après avoir été féconde
en émotions, en variations et en transactions en ce qui con-
cerne les fonds publics, a fini par clôturer d’une manière
relativement assez calme pour los valeurs autrichiennes,
qui de toutes sont celles qni subissent le plus les influences
des nouvelles d'Italie. Après avoir été passablement dépré-
ciés au commencement de la huitaine, les cours ont un peu
repris quoiqu'ils aient clôturé au-dessous de ceux de la se-
maine dernière. La plupart des fonds étrangers ont suivi la
même pente et les fonds belges eux-mêmes n’ont pas été h
l’abri des mauvaises influences.
Le 2 1/2 Belg’e n’a donné lieu qu’à très-peu d’affaires à
53 3/4 et a été constamment offert à 55 7/8. Quant au 41/2
quoiqu’il ait fléchi de 96 5/8 à 96 à 96 1/4 il a été traité assez
coniamment par sommes assez importantes. En 5 0/0 do la
ville d’Anvers il no s’est presque rien fait, tous deux sont
restés offerts à 100 3/4 0/0.
En lots de nos villes les affaires ont été médiocrement
suivies, les uns ont légèrement fléchi et pour les autres les
prix se'sQnt assez bien soutenus. Ceux d’Anvers fie 1859 plus
offerts, ont été traités de 1111/2 à 111; ceux de Liège de
76 1/2 à 76 ; cèuxde Bruxelles 1853 et 1856 à 1131/2, les uns
offerts les autres demandés, et ceux d’Ostende aii même
prix de 25 recherchés.
Los fonds d Autriche avec beaucoup d’affaires après avoir
scnsiblemeiD fléchi ont quelque peu repris à la fin de la
senjabie. Les métalliques de mai de 481/2 à 45 à 46 1/2 ; les
nationales de janvier de 57 à 533/4 à 55 0/0 etle crédit'mobi-
lier de 342 à 3171/2 à 335 à 330 dernier cours.
Les valeurs espagnoles depuis quelque temps qj fermes
ont aussi éprouvé quelque réaction. Elles ont étô traitées le
3 0.0 différé fie 391/4 à 38 1/8 1/4, le 3 0/0 intérieur do 47 1/2
4.46, Quant aux actions du crédit Gujlhou avec des affaires |