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Vendredi
Trenic-seplième année. -* N° 348.
1% Décembre 1871
Abaanemeaf » ?
Pans nos bureaux et chez tous
le? Directeurs de postes (franco de
voit], pour :
A<ivers..... partrtm.fr. I3.au
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La Hollande.
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Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
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tôt et Bruxelles à 5 h. 55. 6 47 le
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9.51, 1.18,3.45.7 E. 1®, 2- et 3*
, 2» et 3» cl. — Conrtrai, Mous-
Gala i s 5.55,12.35, 3.452?.
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5.55,9.15 E. Ie 2® et 3® cl., 9.50, 12.35,4.50. - Allemagne, départ 5.55, levée de la boite 5.10
matin ; départ 4.50, boite 4.15 soir ; départ 10 h., b 9.15 soir.
IN DE FER DU PAYS DE WAKS. - D’Anvk*s 4.5' (Tête de Flandre), 7.15,
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,10 40,2.15,5.30’,
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l« janvier prochain, recevront !e joîsrnaî &
partir du jour de leur inscription.
liHes auront droit à tout ce qui a paru de
lit nouvelle série de TABLETTES en vole de
publication. En voici îe sommaire :
IX mariage DU TttpsnniF.u, par M’»® Claire De Chandeneux.
— le XF.3, causerio scientifique. — uns hirondelles de la
.itotiT, par Ernest Faligan.
I.-5* beaux Livres Etreaue» que sons oifi-OiM
à !»rix réduits à nos abonnés, peuvent être
examiné» dé» aujourd’hui en nos bureaux.
RESUME POLITIQUE
M. Lambert de Sainte-Croix député (cenfre-droit) a
proposé à l’Assemblée nationale de porter à son ordre
du jour de demain samedi l’affaire des pétitions de-
mandant la dissolution. L’Assemblée a accepté cette
proposition.
Telle est aujourd’hui la nouvelle la plus saillante de
la situation politique française.
Un autre point important à signaler cependant, c’est
une communication faite par M. Tliiers à la commis-
sion des Trente. Le président de là République vou-
drait constater s’il y a entre le gouvernement et les
délégués des bureaux une entente possible. Dans
l’affirmative, il laisserait à la commission le soin de
formuler les solutions à soumettre à l’Assemblée.
Sinon, il présenterait lui-même à la Chambre une pro-
position complète, en opposition avec la conclusion
plus ou moins négative des Trente.
On le voit, cette déclaration du Président annihile
du coup toutes les tentatives de réconciliation faites
depuis peu .et annonce clairement que M. Thiers
est bien décidé à ne pas se départir de son programme
formulé dans le Message.
La Chambre des députés à Vienne a repris ses
séances. Les députés du Tyrol et de Voralberg étaient
absents. Le gouvernement a présenté des projets de
lois relatifs à la continuation de la perception des
impôts pour les trois premiers mois de l’année 1873, à
la levée des recrues pour 1873 et au traité postal avec
l'Allemagne. Après la séance, le comité financier a
adopté le projet de loi sur la perception des impôts ; le
ministre des finances a déclaré à cette occasion qu’il
présenterait prochainement un projet de loi pour le
règlement définitif des appointements des fonction-
naires de l’Etat.
Ou a fait courir de nouveau des bruits relatifs au
départ du Pape, mais dés avis, arrivés hier de Rome,
disent qu’il est inexact que le Pape ait résolu de par-
tir aussitôt après le vote de la loi sur les corporations
religieuses. Les mêmes raisons qui ont toujours retenu
le Pape à Rome le retiendront encore. L’assertion du
député Banghi, d’après laquelle le Pape aurait dis-
pensé, par une bulle spéciale, les cardinaux de suivre
(es règles ordinaires pour l’élection de son successeur,
est aussi purement gratuite.
Un télégramme de Madrid nous signale une agita-
tion qui a eu lieu dans cette ville pendant la nuit de
mercredi. .
Un groupe d’individus salariés par les ennemis de
la situation actuelle qui éprouvent le besoin d’entra-
ver l’emprunt, ont tenté d’alarmer la population ma-
drilène. Vers neuf heures et demie, quelques coups de
feu, destinés à servir de signal aux émeutiers, ont été
tirés. Les volontaires de la liberté et quelques détache-
ments de la garnison ont rétabli l’ordre immédiate-
ment. A une heure du matin, la capitale était rentrée
dans son calme habituel. Les chefs du parti républi-
cain protestent vivement contre cette tentative
d’émeute.
Le Congrès a continué paisiblement jusque après-
minuit la discussion du budget.
Les nouvelles concernant l’emprunt sont des plus
satisfaisantes. .
Il résulte de l’ensemble des nouvelles reçues de la
Péninsule, que les diverses tentatives de désordre
dans les provinces ont été réprimées. Dans la Cata-
logne et l’Andalousie les bandes républicaines sont
dispersées; dans l’Estramadure on a capturé les pe-
tites bandes restées en armes et on les a envoyées à
" lajoz. La bande de Pallos, qui traversait la pro-
vince d’Alicante, a été battue et son chef tué.
Travaux législatifs,
La Chambre a discuté et voté hier les projets de loi-
relatifs aux lettres de mer et à l’augmentation des trai-
tements des greffiers provinciaux. L’assemblée a
abordé ensuite la discussion du projet de loi relatif au
chemin de fer de Spa à Gouvy et de Pepinster à Spa.
Dans le cours de la séance, la Chambre a entendu une
interpellation de M. Anspach, au sujet de la position des
employés des administrations provinciales, ainsi que
des explications de M.le ministre des affaires étrangè-
res. sur un fait signalé par M. Demeur dans la discus-
sion du projet de règlement définitif du budget de
1 exercice 1868.
,M. De Lehaye a fait dépôt du rapport de la commis-
sion spéciale sur le projet de loi concernant la libre
entrée des denrées alimeni aires.
Les sections se sont réunies aujourd’hui pour l’examen
du projet de loi fixant le contingent de l’armée pour 1873,
et ont composé la section centrale de MM. Léon Visart,
Van Overloop, Nothernb, Le Hardy de Beaulieu, Pety do
Thozéeet Julliot. J
Cette section centrale sera présidée par M. Schollaert.
La section centrale chargée d’examiner le projet de loi
allouant un crédit supplémentaire de 1,835,000 fr. au bud-
get du ministère de la guerre pour l’exercice 1872, a été
complétée par la nomination de M. Van Overloop comme
rapporteur de la sixième section.
La section centrale chargée d’examiner le budget de l’in-
terieur s’est réunie sous la présidence de M. Thibaut et a
conunué l’examen des articles du budget.
La section centrale chargée d’examiner le projet de loi
supprimant la prime d’exportation des eaux-dé-vic s’est
reunie sous la présidence de M. Taek. Elle a discuté di-
verses propositions qui lui ont été soumises par des mem-
ores et a continué la discussion à demain.
M. Thonissen a été nommé rapporteur.
Deux sections centrales se sont réunies sous la présidence
de M. Schollaert.
La section centrale chargée d’examiner le projet de loi
relatif au rang et au mode de recrutement et d’avance-
ment des officiers du corps de l’intendance militaire et du
service administratif de l’armée a entendu la lecture du
apport de M. L. Visart, quia été approuvé.
La section centrale chargée d’examiner le budget de la
«uerre s est livrée à une discussion générale qui a rempli la
fceance.
M. Thonissen a été nommé rapporteur.
(Correspondance particulière du Précurseur).
Bruxelles, 12 décembre.
Le Moniteur de ce matin nous apportait la nomina-
tion de M. Delecourt, vice-président du tribunal de
Mni1 es en Qualité de conseiller à la cour d’appel.
Delecourt avait été relevé de ses fonctions de juge
q instruction par le même arrêté royal qui avait mis
d la retraite, M. de Bavay, procureur-général et qui
avait casé parmi les fonctionnaires du département
de Injustice M. le procureur du Roi Hody. Ce matin
egalement la Chambre des appels correctionnels ren-
iait un arrêt qui prononce l’acquittement de tous les
un emprisonnement préventif
M. Jacobs a revendiqué llto
P, A. DELA MONTAGNE,
DtaSOTKIIR-eÉRANT,
llurisasx : rue de l’Aiaimm. E, Auvere.
départs D Anvers pour : Rooseudael. 5.55.7.33,10.19,2.25, 3.40,6.21. — Moerdyk, 7.38.
10.19, 2.25,6.21. -- Breda, 5.55, 7.33, 10.19, 2.25, .3 40, 6.21. — Dordrecht. Rotterdam et au-
delà, 7.38, 10.19, 3.40,6.21. - Lierre. 6.55, 9.19, 9.33, 10.05, 1.45, 5.27, 5.53, 8.17. Heren-
thalset Turnhout (viâ Nvien;, 6.55, 11.05, 5.53. — Herenthals, Turnhout et Tilbourg (via
Aerschot), 7.19, 9.33. 1.4?. — Aerschot et Louvain, 7.19, 9.33. 1.45, 5.27, 8'. 17. — otugnw»,
7.19, 9.33, 1.45, 5,27. — Char^roi. 7.19, 9 33,1.45. — Waleourt, Viretix et au-delà, 7.19,
1.45. - Châtelineau. Givet et au-rlel;'), 7.19, 1.45. — Diest, Hasselt, Maestricht, Aix-la-Cha-
pelle et au-delà, 7.19, 9.33,1.45,5.27.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’AxvKRS (Veerdam) pour Boom 7.30,10 mat.; 2. ?
soir; pour Rupelmonde 7.30, 8.30,10 mat.; 2,3, 4 soir. — De Boom pour Anvers 7.30,
10.30 mat.; 12.30. 4 soir. — De Rupki.moxde pour Anvers 7, “ " 1 - - --
D'Anvers à Tamise 8.30 mat. — De Tamise à Anvers 1.30 soir.
#3
limât.; 1, 2,4,30 soir.
hollande, M. H N’.jgîi ,t Va* Dit-
ma», & Rotterdam, et tous les di-
recteurs de postes du royaume.
paris, Havas, Lafitte, Bcllier
!;■ A Ci0, Place de la Bourse, 8.
LONDRES, DeLIZT DaVIES & C®, I*
Cecil Street, Strand, et A. Maurice ,
13, Tavistock Ro*y, Covent Gar-
den.
IWrSEÏkYIOIVS s
Annonces, la petite ligne de 25
lettres..................o.25
Réclames (fin du journal)
la ligne........•.... 0.75
Faits divers, la ligne...... » 1.50
Rubrique Anvers, la ligne. • 2.50
ET- Les annonces sont mesurées
au lignomètre. — Les titres se paient
d’après l’espace qu’üs occupent.
provenus présents dans l’affaire Camille Nothomb et
consorts. MM. Camille Nothomb et Victor Henry se-
crétaires intimes de L'ingrand,prévenus de complicité
de banqueroute frauduleuse et d’abus de confiance
sont acquittés; M. et M"10 Ballieu, prévenus de com-
plicité de banqueroute frauduleuse , sont également
acquittés. L’arrêt expliqua comme quoi ils ont tous
agi de bonne foi et comme quoi par conséquent
l'élément intentionnel faisant defaut, ils ne peuvent
être passibles d’aucune peine. Les prévenus absents,
MT Langrand et Anatole Langrand obtiennent une
diminution de naine ; M'nu Langrand n’est plus con-
damne» .qn’A- dix-huit-mois do prison et son 4 ils Ana-
tole 4 ùmùe mois.
Cet arrêt sera diversement apprécié. Los faits rele-
vés à charge des prévenus avaient été établis de la
façon la plus claire tant par les débats de première
instance que par€eux d’appel. On ne s’imaginait pas
que l’on put commettre des actes pareils sans encou-
rir une pénalité quelconque, mais on avait compté
sans l’intention criminelle. Le fait de détourner le
bien d’autrui, de même que le fait de fabriquer un
faux, n’est punissable que si l’agent était de mauvaise
fm,et l’arrêt de la Côu-r s’évertue à démontrer que les
actes reprochés aux prévenus ont été commis de la
meilleure foi du monde. Un précédent de ce genre
avait été posé dans l'affaire Coreinans. Lé ii y avait
eu une altération matérielle d’une' pièce produite en
justice, mais la Cour a décidé que le prévenu étant de
bonne foi, ou ayant agi sans mauvaise intention, n’é-
tait repréhensible d’aucun chef. Et M. Coreinans fut.
acquitté. On en fut très-surpris, mais l’acquittement
ne fut pas moins prononcé et c’est à cette circonstance
que l’arrondissement d’Anvers doit l’honneur de con-
server dans sa députation cet estimablecitoyen.il
eût été ('ondamQé jju’il n’en eût peut-être pas moins
obtenu les suffrages du meeting, car le meeting, il l’a
prouvé en plusieurs circonstances, s’occupe peu delà
qualité de ses candidats.
M. Camille Nothomb n’est point coupable. La Cour
d’appel a proclamé son innocence, et elle a prononcé
souverainement. Attendez-vous à ce qu’on en fasse une
victime. Déjà les feuilles cléricales ont soin de consta-
ter qu’il a subi un long emprisonnement préventif.
Voilà une belle occasion pour M. Malou de donner Suite
au projet qu’il annonçait dans là discussion de la loi
sur les servitudes militaires, projet consistant, à ac-
corder une réparation pécuniaire à ceux qui ont subi
...........suivi d’acquittement.
nneur d’avoir mis le
premier cette question au jour il y a près de dix ans.
Un petit bouWOTôi sur ce sujet procurerait à la Cham-
bre le moyqn de discuter les faits qui se rattachent à
l’affaire Langrand. ^j\fais je parie que M. Mafou s’en
soucie peu et que |on projet subira le sort de tant
d’autres qu’il a laissé entrevoir mais auxquels il n’a
jamais donné de forage saisissable.
Une circttiairayjjtf la Banque belge du commerce et
de l’industrie annonce à sa clientèle que M. Florent
Jacobs a donné sa démission d’administrateur délégué
et que la signature sofciale n’appartiendra plus qu’à
M. E. Van Meerbeke. Il s’agit non plus de la banque do
l'Union, société en commandite, dont MM. Jacobs
frères étaient les gérants responsables et qui a sus-
pendu ses paiements, niais de la Banque à la tête de
laquelle se trouve M. Victor Jacobs, votre repré-
sentant.
Cette Banque belge du commerce et de l’industrie,
émanation delà Banque de Y Union, est de création
récente. La Banque de l’Union avait fait une grande
partie du capital de la Banque belge, et c’est ainsi
que M. Florent Jacobs, de la Banque de l’Ufiion, avait
en qualité d’administrateur-délégué, la signature so-
ciale de la Banque belge.
Les incidents qui se sont produits à la séance de
l’Association libérale de Bruxelles du 6 de ce mois,
amèneront probablement la formation d’une seconde
Association libérale. Le principe de la fédération tend
à se substituer à celui de l’unité. Une nombreuse réu-
nion a été tenue ce soir ; une autre réunion est convo-
quée pour demain. Z.
Nous recevons la lettre suivante t
Anvers, le 11 décembre.
Monsieur le rédacteur,
Voulez-vous permettre à un père de famille de dé-
duire à sa manière la morale de la comédiejouée par
le gouvernement dans la question militaire ?
Il nes’agissait nullement, quoi qu’en disent certaines
feuilles tant libérales que cléricales, de prussifier l’ar-
mée belge, ni d’augmenter le budget de la guerre, ni
de faire du militarisme à outrance. Ce sont là des
phrases toutes faites à l’usage des badauds. La seule
question actuelle à résoudre était celle de savoir si,—
la nécessité d’un contingent annuel de miliciens étant
admise par la Chambre et la conscription -main-
tenue,— il fallait astreindre au service militaire, sans
distinction de rang ni de position, tous ceux que le
sort atteignait* on bien persister dans le mode actuel
de recrutement en vertu duquel les gens'aisés peu-
vent, moyennant quelques centaines de francs, solaire
remplacer parde pauvres diables qui n’ont pas de meil-
leur moyen d’existence, et auxquels se trouve ensuite
confiée la défense de l’ordre, de la propriété et de nos
institutions nationales, — s’il est encore permis d’em-
ployer cette phrase à la Prudhomme.
D’honnêtes citoyens, qui n’ont pas il est vrai l’habi-
leté de M. Malou ni le génie de M. Frère, ont pensé
et croient encore que l’obligation du service individuel
correspond à un devoir de patriotisme, serait Une ré-
fbrme démocratique, et réaliserait en même temps un
progrès social puisque les intéréts de ceux qui possè-
dent ne seraient plus protégés exclusivement par ceux
qui ne possèdent pas; ils ont pensé et croient encore que
l’on introduirait ainsi un meilleur élément dans l’armée,
que celle-ci deviendrait plus instruite et plus forte, et
que, d’autre part, les soldats ne tarderaient pas à être
mieux traités et à voir leur sort s’améliorer ; ils ont
pensé et croient encore que cette réforme n’exigerait
ni un sou, ni un cheval, ni un homme de plus, et que,
bien au contraire, elle permettrait une réduction des
dépenses militaires puisque rien n’empêcherait l’Etat
de renvoyer dans leurs loyers au bout de quelques
mois les jeunes gens qui feraient preuve des connais-
sances et des aptitudes nécessaires au métier des
armes. Or les dépenses occasionnées par l’entretien
des troupes font une large brèche dans le budget.
Pourquoi l’Etat n’irait-il même pas jusqu’à faire de
cette faculté à lui un droit pour les citoyens en
exemptant de la conscription ceux qui auraient reçu
l’instruction primaire, connaîtraient la gymnastique
et les manœuvres du soldat et s’engageraient à pren-
dre part à la période de camp deux années de suite ?
Il encouragerait ainsi ie développement de l’instruc-
tion et favoriserait le progrès de i’nygièn8 dél’enfanee
et de la jeunesse.
Mais non, c’est le système de l’ignorance et du mé-
pris des classes travailleuses qui prévaut. Quelle plus
révoltante partialité etquelle coupable imprévoyance !
Le gouvernement ne veut pas diminuer les charges
militaires et il veut qu’elles pèsent surtout sur les
classes inférieures !
Il sait bien qu’il a tort, mais il manque de caractère
et n’ose pas dire la vérité au pays. Il lui fait l’injure de
croire qu’il resterait insensible*à la parole d’un hon-
nête homme défendant un principe démocratique. Et
ainsi les intérêts généraux ont été sacrifiés à dès
soucis d’intérêt politique personnel, peut-être mal
fondés, et, dans tous les cas, misérables.
Quelle est donc la situation ? Les gros bonnets cléri-
caux qui traînent à leur suite la masse des députés
catholiques . simples moutons de Panurare . ont
décidé que du moment que |e peuple subit seul les
duretés de la loi militaire, tout est pour k?mieux dans
le plus fortuné des pays constitutionnels.
Si, frappé de cette injustice, je considère d’autre
part, que l'armée dans son organisation actuelle est
déclarée incapable de rempli^sa mission par les offi-
ciers les plus compétents, et que des plumes officiel-
les traitent la garde civique de force inutile et même
dangereuse, voici la morale que je tire de l’affaire et
le conseil que je donne aux pères de famille ;
Puisque le gouvernement belge ne veuf pas d’une
reforme démocratique et économique basée sur des
priaeipe» aumHecevr-crU1—-
1° L’armée permanente,recousue nécessaire parle pou-
voir législatif, se compose de volontaires :
2° A défaut de volontaires, elle so complète par la voie
de la conscription. Le service pwironn-d est obligatoire.
Les miliciens sont renvoyés dans leurs foyers dès qu’ils
font preuve des connaissances qu’exige le service militaire;
.3® Sont exempts de la consèription les citoyens qui pos-
sèdent déjà ces connaissances et qui ont reçu une bonne
instruction primaire ; ils seront, seulement astreints à as-
sister à deux périodes de camp ;
4° Dans les cantons où il n existé pas d’école, l’Etat est
tenu d’envoyer un instructeur ad hoc dès que des jeunes
gens intéresses eh font la demande.
Puisque votre fils n’aura devant lui qu’une armée
vicieusement organisée, ou une garde civique “ inu-
tile et même dangereuse ; »
N’hésitez pas à rejeter la responsabilité de cette
situation équivoque et injuste ; dès que votre fils aura
l’âge d’aller eu pension, envoyez le faire ses études
en Angleterre ou en Amérique, et qu’il revienne ci-
toyen anglais ou américain ; |.
Si vous n’en avez pas les moiens, si votre fils est
un de ceux qui doivent gagner (leur vie par un dur
labeur, et bien 1 qu’il s’engage ià bord d’un nàvire
pour la traversée d’Anvers à Nqw-York ; il fera aux
États-Unis un excellent apprentissage, il y prospé-
rera très-probablement, s’il est fomme de métier et
s’il a du courage; il sera citoyenkméricain, il revien-
dra s’il hii plaît ; le voyage ne d&re qu’une douzaine
de jours, — ou il restera là-bas si ses intérêts l’y
engagent.
Voilà, Monsieur le Rédacteur, $ce que je ne cesserai
de dire aux pères de famille autour de moi, aussilong-
temps que le peuple n’aura pas forcé le gouvernement
à supprimer l’armée ou à l’organiser d’une manière
moins mauvaise et moins odieusement partiale. Et en
parlant ainsi je crois être meilleur patriote que MM.
Malou et Ce.
Recevez, Monsieur, etc.
Nous regrettons que notre correspondant offi-
cieux termine par une boutade des considéra-
tions frappées au coin du bon sens. Il sera tou-
jours plus simple de payer un remplaçant à son
fils que de l’envoyer en Amérique et c’est donner
aux pères de famille un très Mauvais conseil que
de les engager à faire dé leurs enfants des
Américains et non des. Belges. Plus que jamais
notre pays a besoin de citoyens. Organisons nos
écoles, élevons le niveau de" l’enseignement laïque
et les dangers qui résultent de réorganisation mili-
taire actuelle seront en partie conjurés.
Nous ferons observer à l’honorable assemblée que, comme
il s’est trouvé un pape. Clément XIV, qui a supprimé, de
sou infaillibilité souveraine, l’ordre des Jésuites il y a un
siècle, ses protestations s’étendent jusqu’à cet acte-là. Peut-
être nous dira-t-elle qu’il y a prescription, ou qu’un autre
pape a depuis rétabli l’ordre supprimé, mais c’est alors
l’infaillibilité qui cloche. II sera difficile d&se tirer de là.
Après avoir donné « in extenso » le rapport de son mo-
deste secrétaire et la motion de M. Jules Lammens, le Bien
public résume les paroles des autres orateurs, qui étaient
un père de l’ordre des Carmes déchaussés, M. le comte
deVillermont, M. d’Alcantara etM. l’évêque de Gand.
Près de 300,000 fr, pour un seul diocèse, c’est un beau
denier ; si tous les autres diocèses sont aussi bien drainés
que celui de Gand, le Pape n’a pas grand mérite à refuser
les 3 millions de l’Italie. S’il les acceptait, il faudrait re-
noncer au Denier de Saint-Pierre, et franchement, il y per-
drait trop. (Joum. de Gand.)
Mardi dernier, a eu.lieu à Andenne l’élection d’un nou-
veau conseiller communal. C’est M. Préalle, candidat li-
béral qui a été élu.
Le nombre de votants était de 206. M. Préalle a obtenu
206 suffrages; 6 bulletins avaient été annulés; on comptait
en outre dans l’urne 39 billets blancs et enfin 4 suffrages
accordés à M. Camille Moncheur ! ! !
Les catholiques d’Andenne ne pouvaient s’attendre à un
résultat meilleur; iis se rendaient si bien compte de la
situation qu’ils n’ont pas tenté une lutte impossible et
n’ont osé produire de candidat, ils se sont contentés de
déposer dos bulletins blancs.
Le conseil communal d’Andenne est composé de 14 con-
seillers, dont 9 sont libéraux. Ce qui n’a pas empêché M.
Delcour de choisir un des deux cléricaux qui font le sur-
plus pour en faire un échevin.
Voici l’avis que nous trouvons, ce matin, à la partie non
officielle du Moniteur :
Par suite de la persistance du mauvais temps, le service
du chemin de fer suffit des entraves telles que la régularité,
dans le transport des voyageurs et des marchandises, ne
peut être assurée aussi complètement que dans les
circonstances ordinaires.
Aux difficultés que l’on éprouve dans les gares pour la I
manœuvre des waggons, la formation des trains, etc., sont
venues se joindre celles qui résultent de l’interruption de
la navigation et de l’encombrement qui en est la consé-
quence dans les stations des centres industriels.
D’autre part, la voie publique fortement détrempée, et
sur plusieurs points, presque submergée, ne permet plus
la circulation des trains à la vitesse réglementaire.
L’administration croit devoir faire connaître cette
situation au public, tout en s’efforçant d’assurer le service
dans les limites du possible. "
On écrit de Louvain qu’il n’y est bruit que de la nomina-
tion d’un greffier-adjoint au tribunal de première instance.
Deux candidats étaient sur les rangs : le premier, M.
Jules Van Roosbroeek, docteur en droit, appartenant à
une des meilleures familles de la cité et presenté par le
président du tribunal, le greffier et le procureur au roi,
c’est-à-dire toutes les autorités compétentes ; l’autre, M.
Taymans, copiste au greffe, n’ayant fait aucune espèce
d’etudes supérieures ou moyennes, mais jouissant de la
faveur du clergé. Ce dernier a été nommé. Cette incroyable
nomination fait rire au moins autant qu’elle indigne, et
l’on croit généralement que le nouveau titulaire sera tout
à fait incapable de remplir ses fonctions.
Actes officiels.
L’association du Denier de Saint-Pierre a tenu hier son
assemblée générale, présidée par M. l’évêque de Gand, as-
sisté du cômte de Villermont, président des ojuvres pontifi-
cales en Belgique, du comte d’Alcantara. président de
l’œuvre du flenier de Saint-Pierre dans le diocèse de Gand,
du vicaire général, M de Mulder, de M. J. de Hepiptinne,
vice-présidents, des membres du bureau, MM. Casier et le
baron Dellafaille, sénateurs, des membres du chapitre,des
doyens du diocèse, du clergé paroissial, des supérieurs et
de plusieurs membres des ordres religieux, des députés
des comités diocésains et de personnes laïques des deux
sexes.
Le secrétaire,M. Verspeyen.a donné lecture du rapport,
qui était tout ce qu’on peut imaginer, éxeepté un rapport.
L’œuvre commence en un article de fond,tourne au sermon
et revient à l'article de fond. Ce qui s’y remarque surtout,
c’est la personnalité de l’auteur et une infatuation bien
indiquée dans Un passage que nous croyons) devoir repro-
duire.
L’auteur ne se dissimule pas qu’il fait un sermon et il le
reconnait en ces termes qui ne se recommandent pas par
une extrême modestie -.
» En vous tenant ce langage, ,je me demande, mes sieurs,
- si je nusurpe pas üii rôle qui n’èst pas le mien et si je ne
» donne pas à une parole sans prestige les allures solon-
» nelies et graves ue l’enseignement sacerdotal. Mais je
- me persuade qu’en ce sièclo défiant de l’autorité, il n’est
» pas mauvais que ma voix, d’ailleurs humblement
» soumise) se fasse l’écho de voix plus autorisées. On n’a
» paâ encore dit: le prêtre hors !a chaire ! comme on dit ;
» le prêtre hors l’école ! mais pendant qu’on {Irène la con-
» scriptionde l’ehfanee pour peupler l’école sans prêtre, on
» décrie la parole sacrée pour mieux nous doter de l’Eglise
- sans fidèles [adhésion). Il est donc bon qu'on voie qu’il
- n’est pas besoin d’être prédicateur ou curé pour défendre
» le Pape avec amour, pour parler de Jésus-Christ, pour
» travailler à l’accroissement de son règne, pour pré-
» parer la réforme chrétienne do la société[...•>
Après quoi, l’auteur reprend son article de fdnd, lequel
est curieux. On y voit le libéralisme associé, pour former
une hydre (il faut toujours une hydrè) au socialisme et au
césarisme [sic). C’est un peu vif. Il nous semble que c’est le
inonde renversé.
Le César des Tuileries était à la fois socialiste et ultra-
montain, et Ton sait que les feuilles catholiques étaient
assez bien avec lui. Quand il a déclaré la guerre, il a été
fort approuvé par ces feuilles, qui le représentaient comme
le chef d’une nouvelle croisade, qui l’appelaient dans notre
pays, et qui l’engageaient à châtier les Prussiens de l’ex-
térieur et les Prussiens de l’intérieur. Ces Prussiens-là,
c’étaient les libéraux, et le mot est du Bien public, alors
grand ami de César. Probablement, il Test encore ; du
moins voit-on les ultramontains de France faire des avan-
ces aux bonapartistes, c’est-à-dire, à César.
Il y a quelques lignes, dans ce rapport, sur les résultats
de Tœuvre du Denier de St-Pierre pendant l’exercice
1871-72. Le montant des collectes s’est é'evé pour la Flan-
dre à fr. 195,674-85 c. Le chiffre des Etrennes pontificales
a été de fr. 89,403-70 c.,cequifaitun total de fr.285,078-55c.
Il paraît qu’il y a une legére diminution sur l’exercice
précédent, mais le rapport considère cet exercice comme
exceptionnel, le laisse de côté et, comparant le produit de
Tannée courante avec l’exercice 1870, trouve une augmen-
tation de 13,000 fr. et plus. Gand figure dans les recettes
pour 133,683 fr. A ce propos, le rapporteur dit :
« C’est une statistique que je prends la liberté de dédier
» à celui qui, sous les voûtes de notre Hôtel-de-Ville, a
» osé se porter garant envers nos hôtes étrangers! des
» sympathies de l’immense majorité de la population gan-
» toise pour l’Italie uneet fibre ! » (Braoosprolongés.)
Nous avons lu les listes de souscription du Bien public
et nous trouvons que, loin de conlirmar les conclusions
qu’il tire de ce qu’il appelle sa statistique, elles confir-
ment au contraire ce qu’a dit sous les voûtes de notre
Hôtel-de-Ville, celui qui s’est porté garant des sympathies
de l’immense majorité de la population gantoise pour
l’unité et la liberté de l’Italie.
Si le Bien publie veut que nous lui disions combien de
personnes de Gand ont contribué à former les 133,683 fr.
en question, nous n’aurons pas de peine à en dresser dans
ses .colonnes la statistisque. Et si ces personnes là sont
les seules qui aient protesté, contre l’unité italienne, ce
n’est pas l’immense majorité, c’est presque l’unanimité de
notre population urbaine qui s’est associée aux sympathies
exprimées pour l’Italie.
il faut prendre garde à la statistique, surtout quand on
publie des listes et des chiffres, c est une arme à deux
tranchants.
Le rapport n’a pas pris toute la séance, M. Jules Lam-
mens a fait un grand éloge des Jésuites et a formulé trois
résolutions pour protester contre la suppression des or-
dres religieux à Rome, contre la législation nouvelle qui
expulse d’Allemagne la Compagnie de Jésus et les ordres
enseignants, et pour offrir aux Jésuites d’Allemagne l’hom-
mage de son respect.
Naturellement, ces trois propositions ont été adoptées
par acclamation.
Concours quinquennal de littérall re française. —
Par arrêté royal du 11 décembre, sont nommé* membres
du jury chargé déjuger Te concours de littérature française
pour la période quinquennale de 1868-1872 ; MM. Alvin, De
Decker, De Monge, Fuerison, Grandgagnage, Stecher et
Van Bemrael.
— Concours triennal de littérature dramatique
française. — Par arrêté royal du 11 décembre, sont nom-
més mepabres du.jury chargé de décerner le prix triennal
institué en faveur d’une œuvre dramatique en langue fran-
çaise, pour la période 1870-1872 : MM. Bourson, Siret et
ètecher.
NOUVELLES_MtANGÈRES
FRANCE.
Nous empruntons à une correspondance parisienne
adressée à la Gazette de Cologne, l’intéressante
compilation suivante sur les “ variations ’> du rédac-
dacteurdel’CDmiens, M. Louis Veuillot :
“ Aujourd’hui M. Veuillot prêche que le chemin du
salut c’est la monarchie légitime, que le drapeau de
Henri V est la bannière même du catholicisme ;.. en
Jupiter infaillible il tonne contre la république, il pro-
clame le principe monarchiste et légitimiste comme le
seul vrai et le seul chrétien ; mais il a dit autrefois
sur ce sujet et sur d’autres—tout le contraire de
ce qu’il écrit à présent.., .
.. Feuilletons un peut la collection de Y Univers.
Voici ce qu’on lit dans ce nouvel évangile des ultra-
montains ("années 1847-48,1 ;
« M. de Lamartine a dit ; la Révolution française est une
émanation dü christianisme ; cette parole est vraie, nous l’a-
vions dite avant lui... Qui songe aujourd’hui en France à
défendre la monarchie ? La France se croyait encore mo-
narchique et déjà elle était républicaine. (27 février 1848).
* La monarchie meuit de vieillesse. Elle n'attend pas
môme qu’on lui dise va-t en, nous ne voulons plus de toi !
Un coup n’est plus nécessaire, un geste suffit. (21 mars).
« La question n’est pas aujouru hui entre la monarchie
et la république... ; la*monarchie n’est plus, les rois l’ont
tuée. Ce qu’il en restait encore hier, n’était qu’un nom. »
(19 mars).
» La démocratie triomphera... Le pays natal de la dé-
mocratie c’est l’Evangile. » (16 avril).
„ Un instinct, plus fort que les armées, crie en Europe
que Tôre des couronnes est finie et que la volonté des peu-
ples n’est pas à la merci d'une bataitle. Il peut y avoir pour
quelles nous avons passé; la démocratie se lève, etl’Eglise
est là comme la mère prés du berceau... Il y a des gens,
très honora bles d’ailleurs,qui se figurent que les rétrogrades
de Rome ont parmi nous des partisans. C’est une erreur. »
(29 septembre 1847.) . ’
« Les idées politiques de Pie IX ont été proclamées dans
la chaire de Rome par un homme distingué qu’il avait
chargé de glorifier O Connel. » (7 octobre).
“ Pie IX nous guide dans le pays de la liberté. Plus de
chaînes désormais pour les confessions de foi ! Plus de bar-
rières devant les doctrines ! Plus de bourreau pour ceux
qui veulent combattre pour la raison !... La loi religieuso
a cessé d’être la loi politique. Depuis longtemps déjà Rome
a muré les prisons du Saint Office, et les foudres papale?
ne sont plus que des jugements de l’esprit contre l’esprit
dont la presse et l’opinion sont ici-bas les seuls exécuteürs. -
(7 décembre).
« Le grand progrès démocratique qui agite l’Europe et
se développe si glorieusement en France, a son berceau à
Rome, où, suivant les belles paroles du père Ventura, la
democratie, cette farouche héroïne, a reçu le baptême des
mains de Pie IX. « (19 mars 1848.)
“ Nous avons détesté comme anti-chrétiens tous les prin-
cipes anti-libéraux. » (15 mars.)
« Plus un gouvernement monarchique est fort, plus
l’Eglise est asservie. Elle n’est tout à fait libre que dans la
grande et glorieuse république des Etats-Unis. » (27 févr.)
“ Remarquons, pour finir, — dit le correspondant
de la Gazette de Cologne — que l’Univers, à cette
époque, rendait hommage au jésuitisme, parce que
celui-ci, loin d’être contre-révolutionnaire, voyait au
contraire dans la révolution la négation du despotis-
me et du droit divin, et ne souhaitait que l’affermisse-
ment du régime républicain ! » (3 septembre 1843J
BELGIQUE.
Chambre des Représentants,
Séance du 12 Décembre.
M. PRÉSIDENCE DE M. THIBAUT.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
m. van isEGiiE.u dépose un rapport sur le projet de loi
approuvant la convention conclue avec la Hollande rela-
tivement aux travaux d’endiguement du Zwyn.
m. lefebvue dépose un rapport sur des demandes de na-
| turalisations.
m. l. visart dépose un rapport.
m. anspach (motion d'ordre). M. le ministre de l’intérieur
s’est engagé, à la fin de la dernière session, à porter à son
projet de budget une allocation destinée à améliorer la
position des employés des administrations provinciales.
Malgré cette promesse, je ne vois rien figurer de semblable
au projet de budget dont la Chambre est saisie. IL serait
bon cependant de tenir la balance égale entre les employés
Je l’Etat et ceux des provinces.
m. delcour, ministre de l’intérieur. Je n’ai pas perdu de
vue l’objet dont l’honorable M. Anspach vient d’entretenir
la Chambre. J’espère être en mesure de proposer, lors de
la discussion du budget, les mesures nécessaires pour faire
observer les règlements existants, en ce qui concerne te
medium et le maximum des traitements. Quant à la
réorganisation des administrations provinciales, je dois
dire que le travail n’est pas aussi avancé.
L’incident est elos.
L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi
relatif aux lettres de mer.
Les divers articles sont successivement adoptés après
quelques courtes observations de MM. Lelièvre, Van
Iseghem, rapporteur, et le ministre des finances.
La Chambre passe ensuite au second vote des articles
amendés et adopie ensuite le projét de loi par 81 voix et une
abstention (M. Lelièvre).
m. de lehaye dépose le rapport sur le projet de loi relatif
à la libre entrée des denrées alimentaires.
Un débat s’engage entre MM. Demeur et Guillery, d’une
part. MM. le ministre des finances et le ministre des affaires
étrangères, d’autre part, à propos d’une dépense faite, il y
a plusieurs années, pour l'habillement de la marine mili-
taire et pour laquelle ou partie de laquelle,tout au moins,
manquent des pièces justificatives. M. Malou fait remar-
quer que ce fonds n’était pas géré par l’Etat.
L’incident est clos.
m, lefebvre dépose le rapport de la section centrale qni
a examiné le budget de la Chambre.
L’ordre du jour appelle la discussion du piojet de loi
portant augmentation du traitement des greffiers pro-
vinciaux.
m. de frè rappelle que l’an dernier le gouvernement s’est
montré disposé à augmenter le traitement des membres
des députations permanentes. Toùtefois, on a fait remar-
quer à ce propos que cette mesure ne pouvait être prise
que par une loi organique. L’honorable membre désire sa-
voir quelles sont, a cet égard, les intentions du gouverne-
ment.
m. Lelièvre appuie les observations de l’honorable
préopinant.
k. delcour, ministre de l’intérieur. Je crois pouvoir an-
noncer que je déposerai, dans le cours de la session, un
projet de loi faisant droit aux observations des honorables
membres.
m. roulenger demande s’il est bien entendu que les
greffiers provinciaux ne recevront plus les rémunérations
que leur allouent actuellement les provinces.
m. delcour, ministre de l’intérieur. Les observations de
l’honorable membre seront prises en sérieuse considéra-
tion. Mais nous aurons sur ce point à nous entendre avec
les provinces.
m . nol LENGER.Les greffiers provinciaux étantdes agents
de l’Etat, celui-ci est libre de leur dire par circulaire :
Vous n’aurez plus à recevoir de rémunération de la pro-
vince. C’est ce que je demande.
si. delcour, ministre de l’intérieur. Les provinces peu-
vent régler leur budget comme elles l’entendent,
si. boulenger. Du tout,
si. delour, ministre de l’intérieur. Sauf approbation du
gouvernement.
La discussion est close.
Le projet de loi est mis aux voix par appel nominal et
adopté par 81 voix et une abstention (M. Coomans).
L’ordre du jour appelle ensuite la discussion du projet
de loi portant rachat des chemins de fer de Spa à Gouvy
'pour
quelque temps encore quelques hommes sur Le trône ; il n’y
a plus de dynastie. La démocratie s’avance de tous les
côtés à la fois, puissante, irrésistible, victorieuse par l’en-
thousiasme et Tëffroi qu’il inspire. « (16 avril.)
» Ne voyons-nous pas Tœuvre do Dieu? Ne voyons-nous
pas que Dieu dans ses desseins insondables a appelé des
mains qui n’étaient pas les nôtres pour renouveler dans les
institutions de la France et du monde ce levain de l’Evan-
gile dont notre Père les avait remplies et que la royauté
infidèle a laissé se perdre? » lr mars.)
» Chacun sent que la monarchie a pour toujours perdu
sa cause, que la France est entrée définitivement dans une
voie nouvelle, qu’elle est définitivement républicaine...
Aucun parti contre le principe républicain ! Aucune équi-
voque sur la portée de ce principe ! La meilleure des ré-
publiques, c’est la république. » (lrmars.) _
» Les principes républicains n’ont trouvé nulle part de
résistance. Ils ont pris place dans la société française,
comme des enfants nés avant terme, mais que tout le
monde attendait et auxquels d’ailleurs personne ne con-
teste leur légitimité. « (18 avril.)
- Les peuples faibles et opprimés doivent naturellement
saluer avec allégresse les événements qui se sont accom-
plis en France____La nouvelle que la république est pro-
clamée en France a réveillé dans toute l’Irlande les glo-
rieux souvenirs de 1789— » (6 mars).
« La plupart des abus que la nouvelle ligue combattra
sont les absurdes l’estes des temps féodaux, qui révoltent
le moindre sentiment de justice. » (29 mars.)
» Le pouvoir royal a inutilement reçu de sanglantes
leçons; il est toujours le même, il n’a pas changé. La
religion végète à son ombre, asservie et humiliée comme
les peuples, à peu près inutile, dépouillée de toute act ion
sociale, incapable de prévenir d’inévitables révolutions,
presque réduite à les souhaiter. Elle est Tordre sans vie,
fa religion sans liberté. » (7 décembre 1847).
Nous voulons mettre en garde ce pays (lAutricne)
contre son souverain qui s’est trop récemment converti au
libéralisme, pour qu’on ne puisse pas mettre en doute sa
sincérité. » (26 août 1848). , ,
La révolution a ses lointaines prémisses dans 1 Evan-
gile- la conséquence, peut-être lointaine aussi, sera évan-
gélique. Dieu le veut ! Qu’importe que quelques hommes,
que beaucoup d'hommes ne le veuillent pas i » (23 avril.)
» Nous l’avons dit et nous le répétons, une nouvelle ère
! commence, qui est le fruit des longues révolution? par les-
jour ..
de loi portant rachat des i
et de Pepinster à Spa.
m- riRMEZ, sans s’opposer au projet en discussion, se pro-
pose de rechercher les meilleurs moyens de racheter les
chemins de fer , alors qu’il y a utilité pour l’Etat à en de-
venir propriétaire.
Il demande que Ton applique aux actions et obligations
des lignes à racheter le principe de l’expropriation pour
cause d’utilité publique. L’honorable membre s’attache à
faire ressortir la légitimité de ce mode et sas avantages
financiers. . , . , „ .
Parlant de l’éventualité du rachat du chemin de 1er du
Luxembourg,l'orateur constate que, dans l’état actuel des
choses, l’Et at ne pourrait opérer ce rachat qu’en violant ses
engagements, ou en subissant la loi du Luxembourg, en se
soumettant à toutes les conditions qu’il plairait à cette com-
pagnie de dicter. Dans tous les cas, il y aurait préjudice
pour le commerce et l’industrie.
Il n’y a qu’un moyen de résoudre la difficulté, c’est
d’introduire dans la loi le principe de l’expropriation pour
cause d’utilité publique, principe que la législation
française a déj à admis en pareille matière.
L’iîonorable député de Charleroi soutient que sa thèse est
parfaitement logique, que le moyen qu’il indique est par-
faitement équitable et constitutionnel. .
Il ne croit pas que Ton puisse y opposer aucune objection
séi’ieuse. ,, . .
On dit ; l’Etat a accorde une concession quil ne peut
reprendre. En réalité, l’Etat a concédé une propriété qui,
comme toute propriété, est susceptible d’expropriation.
Quant à la procédure à suivre, l’orateur est également
convaincu qu elle ne peut soulever aucune difficulté.
Se plaçant ensuite au point de vue financier, l’honorable,
M. Pirmez constate que, dans la situation actuelle, !ts
conditions de rachat sont des plus onérenses pour l’Etat.
.......... affirmation les confinions aux-
il s’agit
Il invoque à l’appui de son affirmât
quelles s’opère le rachat des chen
au projet de loi.
Voici, dit i’orateur, comment il
racheter le chemin de fer du Lui
une loi générale décrétant le pr
oeéder poui-
ano
laudr
:embonrg.‘Faites d’abord
_ moire et la procédure.
Cette loi faite, il faut que la Législature décide le rachat
spécial. Cette formalité remplie, on exproprie. Mais je
veux faire la part belle aux obligataires et aux action-
naires. Je leur offrirais le pair de leurs obligations, le pair
qu’elles n’ont jamais atteint. En/'procédant de la sorte,
savez-vous pour quelle somme vous rachèteriez le Luxem-
bourg ? Pour 132 millions, c’est-&-dire que vous gagnënez |