avec son Christ livide baigné des larmes de la Vierge et de saint Jean, ses larrons tordus et grimaçants, son bourreau demi-nu et le soldat attendri qui, raide sur son cheval, contemple la ons L'ordonnance en est pathétique avec un accent d'affliction profonde dans les têtes, et la scène se déploie dans une lumière pâle qui des personnages principaux glisse vers les fonds, y détache les visages agités d’une foule. Cependant, si haut qu'il mette le nom du maitre, le tableau pälit devant les merveilleuses 4 € y À peintures de Rubens que possèdent Saint-Jean et Notre-Dame. On subissait le charme d’une lumière lunaire, tamisée d'un voile léger, et brusquement le tendre crépuscule crève sur les LA PÊCHE MIRACULEUSE, PAR RUBENS. éblouissements du plein soleil. À Notre-Dame vous verrez la « Pêche miraculeuse De HONTE Jean l « Adoration des mages », el toutes deux ont la beauté accomplie qui fait les œuvres éternelles. Ce sont des morceaux de peinture, radieux comme des jardins de vie échappés au grand peintre aux heures ardentes de l'automne; la pleine maturité avait sonné pour lui quand il les termina l’une et l'autre, et elles sont comme l'apogée de sa maîtrise. Dans chacune d'elles, l'effet varie autant que les figures et que le sentiment général; l « Adoration » ressemble à un bouquet de fleurs sombrement enflammées, la « Pêche » dans un éblouissement de clartés ; mais, si différentes, une chose les apparente : le jet magnifique de la vie. Elle circule à à pleins bords dans l'air salin de la « Pêche», dans Sa grande mer bleue, dans ses rudes pêcheurs tannés par le hâle : dans les gaités tumultueuses de l« Adoration ». à un écroulement de pierreries elle circule non moins Si celle-ci fait penser au train des kermesses,