| Full text |
(689
Cevennes, tandis qu’il a pris un tronc arborescent
dans le jardin de Leyde.
LA HAYE.
Nous voyagions agréablement entre Leyde et La
Haye, à travers un parc perpétuel de grands et beaux
arbres, Hètres au pieds desquels continuaient de
paraître des fleurs roses de Lychnis sylvestris, comme
si elles eussent été disposées pour une broderie; quel-
quelques champignons d’automne Agaricus annu-
larius, Agaricus colubrinus , étaient les caractères du
calendrier végétal de l’époque aux premiers jours
d'octobre ; aucun charroi grossier n’envahissait la
route unie et bien conservée, les canaux voisins étant
seuls chargés de pourvoir aux lourds transports. La
physionomie , le train et les paroles des voyageurs ,
et la politesse des conducteurs , exprimaient l’amé-
nité par les dehors et par le fait. Une personne du
pays émettait parfois sa pensée que la Hollande était
faussement jugée en France. J ’applaudissais à ce désir
d’un jugement conforme à la vérité, qui, pour plaire,
n’avait rien à détourner. Je me figurais tenir à une
députation d’un centre d'hommes éclairés, qui, bien
qu’ils ne possèdent pas la valeur numéraire regardée
comme garantie d’un jugement admissible, en vote
ou en blâme politique, assoient bonnement le juge-
ment qu'ils portent d’un pays sur les résultats effec-
tifs autour d’eux. Je voyais dans les musées les chefs.
d'œuvre des arts ; à La Haye, les tableaux de Van
Huysum ; à Leyde et à Harlem, les plus belles fleurs. |
