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Samedi
Trente-septième année. - N° 349.
44 Décembre 1871
J,a HulUauio...
La Frauce......
L'Angleterre ...
L’Allemagne ...
Les Btats-Unis,
Brésil et Indes.
LE PRECURSEUR
( » an, » 32.—
, « trim.fr.22.—
. . - » 22.—
. . « » 18.—
. « . . 30.—
. . » - 30.-
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
On numéro V© centimes.
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tu M.VIUAGE DU TRÉSORIER, par M“® Claire De Chandeneux.
— le nez, causerie scientifique. — les hirondelles de la
mort, par Ernest' Faligan.
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réception du journal.
RESUME POLITIQUE.
La séance qui doit avoir lieu aujourd’hui à l’Assem-
iblée nationale et dont l’ordre du jour porte la discus-
sion des pétitions dissolutionnistes, est attendue en
France avec la plus vive impatience.
Cela se conçoit. L’imprévu de la proposition de M.
Lambert de Sainte-Croix, l’approbation spontanée de
•la droite et l’attitude déterminée de la gauche devant
cette provocation inattendue de ses adversaires, an-
noncent un débat qui, comme gravité et comme im-
portance, ne le cédera en rien à celui du 29 novembre
d*rnier.
De la façon dont les partis se trouvent en présence
et surtout après les deux échecs qui ont suivi le
triomphe du gouvernement lors du vote du 29 novem-
bre, il est impossible de prévoir ce.qui sortira de cette
séance d’aujourd’hui. Nous ne pouvons dire si, cette
fois, le gouvernement sortira derechef victorieux des
«mbarras que lui suscitent les coalisés de la droite.
Ce qui est certain, c’est que, pour le moment, le
■gouvernement est aux prises avec les mêmes résis-
tances, les mêmes difficultés qu’il y a trois semaines,
aux jours de la commission-de Kerdrel. Le même es-
prit anime la majorité des Trente. On y met plus de
formes peut-être, mais les intentions sont semblables
et tout aussi parfaitement hostiles. “ On a évité un
choc qui était imminent, dit le Journal des Débats,
et qui pouvait être funeste à la chose publique, mais
les antagonismes fondamentaux persistent, et les
deux partis se retrouvent en présence, comme s’il n’y
avait eu que quelques noms de changés. •>
Telle est au vrai la situation. Il s’agit toujours pour
la droite de faire passer son projet sur la responsa-
bilité ministérielle qui aurait probablement pour effet
d’éloigner M. Thiers de l’Assemblée et de faire.passer
le gouvernement dans les mains des coalisés. Touts la
première partie de la question est là. Ensuite on ver-
rait comment aborder le règlement des pouvoirs pu-
blics.
Eu tout cas, et quelques efforts qu’elle fasse pour se
ie dissimuler, la droite sent que la question du peti-
tionnement dissolutionniste est pour elle une rude
joûte à soutenir. Ce pétitionnement a été pour ainsi
dire général dans toute la France et, grâce à l’inter-
vention répressive du gouvernement, il a pris récem-
ment des proportions qui l’ont rendu synonyme d’une
manifestation réelle de l’opinion publique: Aussi la
droite ne doit-elle pas être rassurée sur l’issue de sa
campagne ; si elle a pris les devants, c’est à la ma-
nière des lutteurs qui, acculés dans une impasse,
courent tête baissée sur l’adversaire.
Cette bataille parlementaire préoccupe d’ailleurs
la gauche tout aussi bien que la droite. On trouvera
plus loin, à notre bulletin télégraphique, des indica-
tions relatives aux attitudes que comptait prendre le
centre gauche, ainsi que M. Thiers lui-même.
La Gazette de Posen nous apporte quelques ren-
seignements au sujet de l’incident qui, comme on
l’avait annoncé d’abord, a provoqué la fermeture des
églises catholiques de Posen. L’archevêque Ledo-
chowsky avait publié une lettre pastorale pour ordon-
ner des prières dans toutes les églises du diocèse,
placées sous la protection du « cœur de Jésus, •> afin
a’implorer l’assistance du ciel contre les persécutions
dont l’Eglise catholique est l’objet. Si les desservants
du diocèse s’étaient tenus à l’exécution pure et simple
des ordres de leur prélat, le gouvernement n’y eût vu
aucun inconvénient et eût laissé intacte la liberté
de la prière. Mais le clergé de Posen ne l’entendait
point ainsi. Ses prédicateurs sont montés en chaire
et ont pris texte de la lettre de M. Ledochowsky
pour aborder le terrain politique et fulminer contre
le pouvoir civil. C’est ce que l’Etat n’a pas voulu
tolérer. 11 a défendu aux élèves des établissements
d'instruction et aux militaires de fréquenter les églises
les jours où ces manifestations devaient avoir lieu.
Quant au fait de la fermeture des églises, la feuille
précitée le nie et ajoute que cette nouvelle avait été
lancée par des journaux cléricaux toujours prêts à
exagérer et à exploiter les événements.
La séance de la Diète de la basse Autriche, où a été
repoussée la pétition du conseil municipal de Vienne,
demandant l’abrogation des élections par groupes
pour le Reichsrath cislsithan, a eu son épilogue dans
la séance du 10du conseil. Les vingt-deux conseillers
qui avaient voté la pétition ont persisté dans leur réso-
lution de se retirer en masse. Le bourgmestre, M.
Felder, qui a voté au Reichsrath contre la pétition,
n’a pu justifier sa conduite que par des raisons d’op-
portunité. Le corps électoral sera donc appelé à déci-
der entre le chef de la commune et la majorité libé-
rale de la municipalité.
Comme on a pu le voir par une de nos dépêches
d’hier, les négociations entre le Brésil et la république
argentine ont abouti à un arrangement. On mande de
Rio-Janeiro que ces deux Etats vont conclure chacun
un traité séparé avec le Paraguay et que ce pays sera
immédiatement évacué parleurs troupes et rendu à
lui-mème. La question des indemnités ce guerre est
réglée également. La paix, il faut l’espérer, va refleu-
rir sur les bords de la Plata et du Paraguay.
Travaux législatifs,
La Chambre des Représentants a adopté hier le
projet de loi allouant au département des travaux
publics des crédits extraordinaires s’élevant à la
somme totale de 4,788,929 francs 70 centimes.
M. Moncheur a ses crédits, mais il ne les a obtenus
âu'au prix de remarques assez rudement faites par
M. Descamps et d’Andrimotit; à propos de certain mar-
ché de rails passé avec une maison anglaise. Ces mes-
sieurs se faisaient, en cette occurrence,Tes défenseurs de
l’industrie belge qui, d’après eux, avait été trop légère-
ment sacrifiée. M. Moncheur a justifié son marché, en
invoquant l’urgent besoin des rails qui en ont fait
1 objet. M. Wasseige t’a chaleureusement approuvé.
L assemblée a suivi le débat sans juger convenable
de se passionner. Seulement, au vote-, quatre de ses
membres se sont abstenus. Ce sont MM. Deseamps’
^ rim-n^'' Tde<lbœuf et Le Hardy de Beaulieu.
. /H ,a. Repris ensuite la discussion générale du pro-
•Ie® de ioi relatif au rachat des chemins de-fer de Spa
“ Gouvy et de Pepinster à Spa, discussion qui a fourni
à M. Le Hardy de Beaulieu l’occasion de protester
contre la tendance du gouvernement à étendre de
plus en plus son exploitation de chemins de fer.
Après quelques observations de MM. Van Hoorde,
Cornesse et Jottrand, auxquels le ministre a briève-
ment répondu, le projet de loi a été adopté par 69
voixeontre une, celle de M. Le Hardy.
La section centrale chargée d’examiner le projet de
loi relatif à la suppression de la prime à l’exportation des
eaux-de-vie s’est réunie sous la présidence de M.Tack et a
adopté le projet de loi, en y apportant diverses modifica-
tions. La principale consiste en la réduction dn drawback
de fr. 65 à 57 fr. au lieu de la réduction- de fr. 65 à 50 que
propose le gouvernement,
M. Thonissen donnera lecture de son rapport dans le
courant de la semaine prochaine.
La commission de la Chambre chargée de l’examen du
"L de loi décrétant la libre entrée des denrées alimen-
a adopté ce projeta l’unanimité, après avoir décidé,
projet
Comme ces articles feront partie des négociations pour
le traité de commerce, la commission est d’avis que ce n’est
pas à la veille de conclure ce traité que nous devons nous
désarmer et faire des concessions à la France.
Quant aux farines spécialement, la commission dit que
si la restitution des droits à la sortie n’était accordée qu’à
celles provenant des grains qui ont été frappés en France,
elle ne s’opposerait pas à la mesure proposée ; maison
France, ainsi que nous l’avons fait observer, la douane
n’exige point l’identité du produit, mais uniquement un
produit similaire et il en résulte que les grains consommés
au Midi, et qui ont été frappés d’un droit à l’importation,
servent à fournir le document à l’aide duquel on obtientau
Nord, à la sortie, la prime qui sert à nous faire concur-
rence sur notre propre marché.
Or, ce système de primes, qui est condamné en Belgique,
la commission ne croit pas qu’on doive le tolérer quand
l’étranger le pratique à notre détriment.
{Correspondance particulière du Précurseur)
Bruxelles, 13 décembre.
Les adversaires de l’entente.désormais résolue,entre
l’Association libérale de Bruxelles et les associations
cantonales, les adversaires de la fusion du Denier
des Ecoles et de la Ligue de l'enseignement pour la
création d’une école-modèle à Bruxelles, se réunis-
saient hier soir dans la salle Kevers. C’est là que cer-
tain groupe de libéraux a l’habitude de se concerter
avant les grandes discussions, pour ne pas dire les
grandes batailles de l’Association libérale. C’est là que
l’on se préparait en 1870 à combattre vigoureusement
la candidature de M. Adolphe Demeur. C’est là qu’à
cette occasion la scission fut proposée sans succès
d’ailleurs. C’est là encore, si je ne me trompe, que
cette année, on se réunissait avant les élections du
14 juin, peur opposer la candidature de M. Emile
Hanssens à celle de M. Demeur. Tout cela en pure
perte. Enfin la salle Kevers est pour ce groupe poli-
tique le lieu consacré à la veillée des armes.
Cette fois des convocations par cartes-correspon-
dances autographiées avaient été lancées par MM
Isidore Van den Eynde et Eugène Anspach. .
Que s’est-il passé dans cette assemblée secrète ? Je
n’y étais pas; je ne puis donc rien garantir. Mais voici
qu’aujourd’hui de tous côtés on raconte que MM. Van
de Wiel et Eugène Anspach ont pris la parole, et
qu’entraînée par leur éloquence, l’assemblée a résolu
de rompre avec l’association libérale de Bruxelles.
On parle de deux ou trois cents démissions.
H est regrettable que parmi les partisans de l’union
il y en ait qui détestent les traits d’union et qui ne se
réunissent jamais que pour désunir.
Si la résolution prise à la salle Kevers est conforme
à ce qu’on en raconte, elle fera tant à Bruxelles qu’en
province une déplorable impression; et je doute fort
que ceux qui en ont pris l’initiative aient lieu de s’en
féliciter.
La scission a été deux fois condamnée depuis 12 ans.
Le groupe modéré en a fait l’essai en 1859. Il s’en est
d’abord assez bien trouvé. Puis il n’a pas tardé à com-
prendre qu’il ferait mieux d’y renoncer.
Le groupe avancé a eu son tour, car à ce point de
vue les deux nuances sont ex œquo ; l’une n’a rien a
reprocher à l’autre. Il a fini par y renoncer aussi.
Ces deux expériences malheureuses datent du temps
où les libéraux étaient au pouvoir.
Mais ressusciter la scission aujourd’hui que le mi-
nistère et la majorité appartiennent aux cléricaux,
c’est bien pis.
Je n’insiste pas pour ne pas envenimer le débat, et
je souhaite que les échos de la salle Kevers aient ré-
percuté tout à fait de travers les décisions de l’assem-
blée.
L’arrêt de la cour d’appel dans l’affaire Camille
Nothomb fait en ville une vive sensation. L’arrêt, on
en fait la remarque, est rédigé en fait, de manière à
couper l’herbe sous le pied à la Cour de Cassation. Je
ne prétends pas attaquer la chose jugée, mais si j’avais
été la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel,
j’aurais condamné les prévenus à une peine d’empri-
sonnement équivalente à la durée de leur détention
préventive ; et cela par pudeur, par esprit de corps,
pour sauver l’honneur de la magistrature. Car enfin si
ces prévenus sont innocents, leur avoir fait faire, à
l’un 10 mois, à l’auti’e 15 mois de prison préventive,
c’est monstrueux.
Le Journal de Bruxelles cite un passage de ma
lettre sur la Banque de TUnion; au sujet du comptoir
d’escompte institué sur le conseil de M. le ministre
des finances, la feuille cléricale prétend que j’ai dit
que M. le ministre des finances a bien fait.
Je n’ai rien dit de semblable pour ma part. Je vous
ai donné l’opinion des politiques qui critiquent l’inter-
vention du ministre des finances, et l’opinion des finan-
ciers qui, en général, autant que j’en ai pu juger,
l’approuvent ou l’excusent. Et je vous ai dit : *•' Voilà
les deux thèses, choisissez. »
Je me suis bien gardé d’émettre un avis, et cela
pour une raison bien simple. J’ai la bonne fortune de
n’être pas très grand connaisseur en matière finan-
cière, et je m’en félicite tous les jours quand je vois
avec quelle facilité les gens compétents, se mettent le
doigt dans l’œil, — passez moi le mot, — sans parler
d’autres spécialistes qui profitent de l’érudition finan-
cière pour mettre le doigt dans l’œil de leurs conci-
toyens.
On lit dans l'Etoile belge :
Nous voyons avec plaisir que les membres de la ma-
jorité de l’Association libérale continuent à faire delà
conciliation en remplaçant les noms des membres doc-
trinaires du comité qui ont donné leur démission, par
d’autres libéraux delà même nuance. Ils tiendront lundi
une réunion préparatoire dans laquelle il sera proposé de
remplacer M. Prévinaire par M. Hochsteyn, M. Orts par
M. Fortamps, sénateur, et M. de L’Eau par M. Gheude,
notaire.
Au loeal de l’Association libérale, l’élément modéré
désapprouve formellement les nouveaux projets de division
qui se produisent, et l’on nous cite parmi les personnes
qui s’associent à cette désapprobation plusieurs notabilités
du parti bien connues, pour avoir toujours eu plus de
sympathies pour les doctrinaires que pour les pro-
gressistes.
P, Â. DELA MONTAGNE,
DIREOTKUR-GÉRANT,
BuruHiix i rue «le l’Ammnn, J, Anveri,
CHEMIN DÉ FER GRAND CENTRAL BELGE.
départs d’anvers pour : Roosendael, 5.55,7.38,10.19,2.25, 3.40,6.21. — Moerdyk, 7.38,
10.19, 2.25,6.21. — Breda, 5.55, 7.33, 10.19, 2.25, 3.40, 6.21. — Dordrecht.-Rottenlam et au-
delà, 7.38, 10.19. 3.40,6.21. — Lierre, 6.55, 9.19. 9.33, 10.05. 1.45, 5.27, 5.53, 8.17. — Heren-
thals et Turnhout (vià Nylen', G.55, 11.0o, 5.53. — Herenthals, Turnhout et Tilbourg (via
Aerschot), 7.19, 9.33,1.45. — Aerschot et Louvain, 7.19, 9.33. 1.45, 5.27, 8.17. — ottiguies,
7.19, 9.33, 1.45, 5,27. —Charleroi, 7.19, 9.33,1.45. — Walcourt, Vireux et au-delà, 7.19,
1.45. — Châtelineau, Givet et au-delà, 7.19, 1.45. — Diest-, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Cha-
pelle et au-delà, 7.19, 9.33,1.45,5.27.
BATEAUX A VAPEUR. - Départs
30,10 mat.; 2, 3
,__________ __________ _ pour Anvers 7.30,
— De Rüpklmondk pour Anvers 7,8, limât.; 1, 2,4.30 soir.—
mat. — De Tamise à Anvers 1.30 soir.
.___d’Anvers (Veerdam) pour Boom '
30,8.30,10 mat.: 2, 3, 4 soir. — De Boom
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BRUXELLES, Office de Publicité, t
de la Madeleine,
hollande. M. H. Nijgh&Van Dit-
mar, à Rotterdam, et tous les di-
recteurs de postes du royaume.
paris, Havas, Lafitte, Bullikr
O, Place delà Bourse, 8.
LONDRES yKLIZY DAVIKS & C®, 1‘
Cecil streef Strand, et A. Maurice ,
13, Taristo’ck 3°w, Covent Gar-
den.
INSERTIONS t
Annonces, la petite ligne de 25
lettres.................U.&<
Réclames (fin du journal)
la ligne............. 0.75
Faits divers, la ligne...... • 1.5t>
Rubrique Anvers, la ligne. » 2.50
CT* Les annonces sont mesurées
au lignomètre. — Les titres se paient
d’après l'espace qu'üs occupent.
(Autre correspondance).
On agite dans la presse la question de l’intervention
officielle de M. le ministre des finances dans la crise
provoquée par la suspension des paiements de la Ban-
que Jacobs. Les journaux ministériels chantent la
gloire de notre Colbert clérical; il a sauvé la situation !
Il est venu efficacement en aide au commerce et à
l’industrie l Sans lui nous allions passer par une crise
abominable! C’est grâce à ses efforts, à son intelli-
gence, à sa prévoyance que la catastrophe n’a pas
produit dq désastres ! C’est un grand ministre, un
grand financier et un grand homme !
Aussitôt après avoir lu dans les journaux la note
relative à là suspension de paiements, M. le ministre
des finances a de son cabinet lancé des convocations
aux chefs des principales maisons de banque; il a
tenu une longue conférence avec ces messieurs et le
soir même.il faisait annoncer au Moniteur qu’il avait
constitué un comptoir spécial ayant à sa tête la
Banque Nationale, ce qui n’était même pas exact.
M. Malou a-t-il bien ou mal fait de prendre officielle-
ment l’initiative de cette convocation? A-t-il rendu ,
comme le prétendent les feuilles cléricales, un im-
mense service à l’industrie. A-t-il, en un mot, sauvé
la situation créée par la suspension des paiements
de la Banque de l'Union.
Je suis, quant à moi, d’avis, abstraction faite de la
question d’intervention officielle, qui ne le justifie pas
dans l’espèce, je suis,dis-je,d’avis que M. Malou n’a ni
bien fait; ni mal fait, mais qu'il n’a rien fait.
Je suppose qu’un épicier en parvienne tout-à-coup à
fermer son établissement. M. le ministre des finances
se dit : diable, quelle affaire ! Les consommateurs vont
manquer de sucre et de café. Cela ne peut pas se
passer ainsi, et, sautant sur sa meilleure plume, il se
met à envoyer un billet à MM. les négociants qui font
en gros le commerce des denrées coloniales. Les épi-
ciers réunis dans le cabinet du miüistre, celui-ci leur
tient ce langage : Vous savez la grande nouvelle,
messieurs. Une catastrophe vient d’éclater. M. un tel,
épicier en gros qui faisait des opérations considé-
rables en sucre et en café, vient de taire faillite ; à
partir de co jour ses magasins seront fermés. Qu’al-
lons-nous devenir, Sainte-Vierge ! Plus de sucre et
plus de café. Cemprenez-vous, monsieur, un désastre
pareil ? A tout prix il faut le conjurer. Voyons. Vous
êtes ici dix négociants en gros ; vous avez des provi-
sions en magasin ; vous allez me faire la grâce et
l’amitié de les mettre à ladisposition du public. Moyen-
nant ce vois rendrez au pays un service signalé.
Très bien, lui répond-on ; nous avons des marchan-
dises en magasin ; elles ne doivent pas servir exclusi-
vement à notre consommation, et nous ne demandons
pas mieux que de les livrer au public. Une question
seulement ? Est-ce gratuitement quenous devonslivrer
nos marchandises, ou aurons nous le droit de les faire
payer? Cette question! fait le ministre. Je suis dans les
affaires et je les connais. Non seulement je ne vous
demande aucun sacrifice pécuniaire, mais vous ferez
payer vos marchandises le prix que vous voudrez.
Seulement il faut que je paraisse avoir fait quelque
chose. Au lieu de débiter vos marchandises dans vos
magasins, formez un dépôt central et formez une
société coopérative pour la vente de vos sucres et
de vos cafés.
— Aurons-nous la faculté de vendre nos marchan-
dises comme il nous plaira.
— Naturellement.
— Alors, va pour la société coopérative.
C’est mot pour mot ce qu’a fait M. le ministre des
finances. Remplacez le sucre et le café par la mar-
chandise « argent », mettez des banquiers au lieu des
épiciers et vous avez le résultat auquel est arrivé M.
le ministre des finances. Les banquiers font le com-
merce d’argent ; ils ne refusent pas l’escompte des va-
leurs à ceux qui leur offrent des garanties de solvabi-
lité, parce qu’ils y trouvent leur bénéfice, de même que
l’épicier ne refuse pas le sucre et le calé au client qui
se présente chez lui l’argent à la main. Les clients sol-
vables ne trouvent dans la société coopérative insti-
tuée sous le patronage de M. Malou aucun avantage
qu’ils ne puissent se procurer ailleurs ; quant aux in-
solvables la société coopérative d’escompte écarte
leurs valeurs. Elle se comporte à leur égard comme
l’ont fait individuellement chacun des banquiers fai-
sant partie de la société coopérative. Rien de plus,
rien de moins. Donc si l’on tresse des couronnes à
M. Malou c’est bien à tort, car en vérité il n’a rien
fait, et c’est ce qui, dans sa position, pouvait lui ar-
river de mieux.
M. Malou a eu de nombreuses conférences avec les
gérants de la maison Jacobs qui lui ont été présentés
par M. Y. Jacobs. MM. Jacobs frères, qui étaient de
très bons négociants en bois ne paraissent guère au
courant des affaires de Banque bien qu’ils aient été
pendant plus de dix ans à la tète d’un établissement
de première grandeur ; on parle de leur incapacité
financière comme d’une chose notoirement connue.
La nouvelle Association libérale dont je vous an-
nonçais hier la formation, est fondée sous la prési-
dence de M. Orts.
On nous assure que M. le lieutenant-général baron
Chazal a remis entre les mains du Roi une protesta-
tion signée par tous les généraux de l’armée contre le
discours, qu’a prononcé M. Pirmez à la Chambre dans
la discussion relative à la démission de M. le ministre
de la guerre.
M. Pirmez avait soutenu, dans ce discours, que si
les remplaçants sont mauvais, c’est que dans l’armée
on exécute la loi avec le désir de la voir produire de
mauvais résultats, afin d’avoir de bons arguments à
faire valoir contre l’institution.
» Il faut que les chefs militaires sachent bien, a-t-il
dit en terminant, qu’ils ont pour premier devoir de
faire, quel que soit le système de recrutement, que
l’armée soit bonne; que ceux qui ne veulent pas ré-
pondre à ce qu’on est en droi t d'attendre d’eux,
c’esl-à-dïre de donner un concours dévoué au
système militaire quel qu'il soit, se retirent. On
peut ne pas servir sous un régime que l’on trouve vi-
cieux, mais ou ne peut accepter du service qu’en se
résignant à faire tout ce que l’on peatponr qu’il donne
ce qu’il peut produire. «
Ce sont sans doute ces paroles île M. Pirmez qui ont
provoqué la protestation des généraux. S’il s’était
trouvé un ministre de la guerre à la Chambre pour
les relever et ppur y répondre au nom de l’armée,
cette protestation n’eùt pas eu de raison d’être.
Nous aimons à croire, du reste, que la protestation
dont il s’agit, adressée au Roi, commandant en chef
de l’armée, n’a d’autre caractère que celui d’une sou-
mission absolue à la loi, que l’on exécute dans l’armée
comme partout avec le respect qui lui ést dù.
[Etoile.)
Nous recevons au sujet de la gestion financière
de l'ancienne administration, la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur,
L'Escaut, dans la profondeur de sa science écono-
mique, a découvert que <> les intérêts des contribuables
ne sont engagés en rien dans l’opération qu’on appelle
l’émission des obligations et que l’émission des lots ne
regarde que les acheteurs de ce papier et les banquiers
et pas du tout le crédit de la ville. ••
C’est une manière toute nouvelle d’envisager les
choses-, l’Escaut ferait bien de prendre un brevet
d’invention. ,
S’il est une chose qui regarde les contribuables, c’est
certes ce qu’ils sont forcés de payer. Or, voici un petit
calcul d’une simplicité élémentaire qui fait briller dans
tout son éclat le génie financier de l’ancienne admi-
nistration :
315,000
1,100,000
Anvers a emprunté en :
1859 fr. 7,000,000 par 66 annuités de fr
1867 » 22,000,000 » 66 - »
Bruxelles vient d’emprunter :
1872 fr. 33,501.000 par 67 annuités de ir. 1,400,000
En ramenant le dernier emprunt de Bruxelles à
66 ans, c’est-à-dire en majorant l’annuité de 1/67 ou de
20,895 fr. et en appliquant la règle de trois, on trouve
que les contribuables d’Anvers payent annuellement
pendant 66 ans, la bagatelle de fr. 163,918 de trop, ou
fr. 8 par contribuable, si j’en admets le chiffre â
20,000, et fr. 16 si lès contributions se repartissent sur
10,000 imposés.
Et si nous recherchions ce que nous payons du
chef de la réalisation désastreuse des terrains mili-
taires ! ce serait une soupe encore autrement assai-
sonnée. '
Ainsi, voilà qui est établi : Nous avons été adminis-
trés pendant dix ans par des financiers de la haute
école.
Agréez, etc.
Les contribuables anversois payent donc de
163,918 francs par année l’atteinte que l’ancienne
administration a portée au crédit d’Anvers. Au
bout de la 66e année 10,818,808 francs auront ainsi
été gaspillés.
Au sujet de la crise qui règne en France et du con-
flit gouvernemental prussien qui vient de se terminer
par le vote à la Chambre des Seigneurs de la loi sur
les Cercles, le Daily Telegraph juge la conduite po-
litique des deux pays et établit un parallèle très-bien
raisonné entre le caractère dupeuple français et celui
des Allemands.
Voici comment s’exprime la feuille anglaise :
Pas une valeur ne baissa en Prusse pendant le conflit,
tandis qu’en France la cdte mottte et descend à chaque
demi-heure. Et cependant le conflit prussien était plus dan-
gereux que le conflit de Versailles. On se dispute plus
acrimonieusement pour un principe positif que poiir des
choses abstraites. On pouvait à bon droit supposer les sei-
fneurs plus tenaces à leurs privilèges que n’est la majorité
e Versailles à combattre|lajproelamation d’une république
établie. Pratiquement, toutefois, chacun attendait avec
confiance un compromis amiable en Prusse, et la Chambre
haute a accepté tranquillement ce qu’elle avait repoussé
d’abord ; l’entente s’est établie, tandis que peu de gens
ont cru que la crise française se terminerait par une ré-
volution.
D’où vient cette énorme différence, demande le Tele-
graph ? Et il répond : « C’est que les Allemands ont l’in
stinct de la vie politique ; ils préfèrent lès résultats prati-
ques aux théories, ce qui facilite le travail des gouver-
nements constitutionnels libres. Mais il importe de se
rappeler que les républicains allemands de 1848 étaient
aussi peu pratiques que tous les corps français politiques
depuis la première révolution jiisqu’à ce jour.
Le mouvement démocratique allemand a éehoué sur la
question du drapeau national, absolument dans les mêmes
termes que les légitimistes ont perdu la cause dans l’anta-
gonisme du drapeau tricolore et du drapeau blanc.
En Prusse, dans la crise actuelle, comme dans les pré-
cédentes, on ne s’est jamais occupé de la monarchie, ni du
régime, mais de la question en discussion. En France,tout
mouvement a révélé le désir de renverser un gouverne-
ment. Jamais aucun homme d’Etat prussien n’a supputéles
chances qui pourraient, en changeant la forme du gouver-
nement, le mettre au pouvoir suprême; en France, il n’est
ni un homme d’Etat ni un général qui n’ait caresse la pos-
sibilité de se voir déléguer l’autorité souveraine.
De là l’avantage dont profitent les nations allemandes.
Leurs agitateurs renferment les réformes dans leurs li-
mites exactes. Et en effet, on ne saurait organiser un pays
si la forme de gouvernement n’est pas mise hors cle
question.
Aux Etats-Unis, aucune minorité ne peut espérer de
changer le pacte fondamental, et la sécession même était
établie sur le système constitutionnel des Etats-Unis. Si
tous les Français pouvaient se convaincre que, soit la Ré-
publique soit la Monarchie,est pour eux la meilleure forme
de gouvernement, la France serait aussi paisible sous la
République que sous tout autre système politique ; mal-
heureusement, la question de savoir qui occupera le
pouvoir nécessite des appels au peuple, et ces appels
sont dangereux pour un pays agité et troublé par une
longue série de mouvements révolutionnaires. Peu de
personnes raisonnables contesteront que si la France pou-
vait s’entendre au sujet d’une dynastie, et la laisser ensuite
hors de cause dans les questions de réformes constitution-
nelles, elle gagnerait beaucoup au change, et il est évident
qu’aucun gouvernement républicain ou monarchique, ne
peut introduire en France la liberté politique complète,
sachant que son existence dépend du succès de chacun
de ses actes.
La plus formidable agitation politique ne trouble pas
un instant l’Allemagne; la plus petite ébullition met en
péril le gouvernement de la Franee : voilà la leçon qui ré-
sulte de la dernière crise à Berlin et à Versailles.
Le dossier des chemins de fer.
La lettre suivante a été adressée à l’Indépendance:
« Dusseldorf, le il décembre 1872.
Monsieur le rédacteur,
® Veuillez avoir la bonté de prévenir les voyageurs dé-
sirant aller de Bruxelles à Berlin par la nouvelle route (vià
Bleiberg. Aix-la-Chapelle et Dusseldorf) que les trains ex-
press venant d’Ostende et correspondant à Verviers sent
presque toujours partis de vingt à trente minutes, quand
le train de Bruxelles arrive, ce qui oblige les voyageurs à
passer une mauvaise nuit à Verviers et leur fait perdre un
temps précieux. L’administration des chemins ae fer n’a
pas le droit d’abuser de cette façon de la bonne foi des
voyageurs. Il me semble que ie tram de Bruxelles devrait
partir une demi-heure plus tôt pour toujours arriver à
temps à Verviers. -
Recevez, monsieur le rédacteur, mes salutations empres-
sées.
” UN VOYAGEUR.
•» P.-S. — Je suis parti dé Bruxelles hier soir à 5 heu-
res 55 minutes, par le train express, et je sais arrivé à
Dusseldorf aujourd’hui à midi, soit en dix-huit heures ! »
Commerce, marine, etc.
’ On écrit de Philadelphie au Times que le prix élevé du
fer a donné une grande extension aux manufactures de ce
métal dan» les Etats-Unis. Les proportions des hauts four-
neaux ont été fortement augmentées. Au lieu d’une produc-
tion de 25 à 30 tonnes de fonte par jour, un haut fourneau,
mis en activité en mai dernier, donne 600 tonnes par
semaine. Divers hauts fourneaux de mêmes proportions
sont en voie de construction.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
ESPAGNE.
L’insurrection cubaine et la probabilité d’une inter-
vention des Etats-Unis dans les destinées de cette
île, inspirent au Daily Telegraph les réflexions sui-
vantes :
On a remarqué la circonspection observée par ie géné-
ral Grant, dans son Message, au sujet de 1 éventualité
d’une intervention dans les affaires cubaines. Le général
Grant a toujours partagé les vues du parti démocratique,
dans la politique étrangère ; l’union accidentelle des dé-
mocrates et des esclavagistes conduisit à de nombreuses
tentatives d’agrandissement de territoire avant la guerre
civile ; mais ce conrant étant connexe an renforcement
des intérêts esclavagistes, la politique extensionniste fut
combattue par les fédéraux, les whigs, les free-sailers et
les républicains. Mais, sauf cette restriction, la politique
extensionniste de l’Union était une politique nationale et
aujourd’hui elle serait appuyée par tout le monde. Le
orojet d'annexion de St-Domingue, présenté par le prési-
dent Grant, lut repoussé plutôt par antagonisme person-
nel que peur des causes politiques et il est probable que
le premier magistrat de la république marquera sa se-
conde présidence par l'adjonction de quelque étoile à la
constellation américaine.
Son s'attend à voir le Congrès invité à prendre une réso-
lution concernant l’insurrection cubaine. U y a quatre
ans que dure la guerre de l’indépendance dans .es An-
tilles, et que, malgré tous les efforts, le gouvernement
espagnol voit son autorité limitée aux villes gardées par
ses troupes. .
On ne sait presque rien de là situation à 1 interieur et
les nouvelles viâ-New-York ne permettent pas de se faire
une idée exacte des progrès ou du caractère de 1 insur-
rection. L’histoire cle la révolution paraît etre celle de
toutes les colonies espagnoles, c’est l’Cxa.ctlon poussée
jusqu’à la révolte. Les créoles cependant resta! Ant,attac‘lex
à l’Espagne, d’une part par dévouement pour la dynastie,
d’autre part parce que 1 esclavage ne pouvait se maintenir
que sous le gouvernement de la mère-patrie.
Mais la chute des Etats confédérés devait donner leu'0UP
de mort à l’esclavage dans les Antilles et la révolution q'u‘
déposa Isabelle, relâcha les liens qui rattachaient Cuba .*
l’Espagfle.Les planteurs sa soulevèrent et jusqu’ici l’insur-'
rection persiste.
Y a-t-il un gouvernement révolutionnaire ? La révolution*
a-t-elle des forces organisées? On ne saurait le dire, mais
la situation indique que la population de Cuba est sym-
pathique anx insurgés. Malgré les envois de troupes et les
victoires mentionnées dans les bulletins officiels, l’Espagne
n’a d’autorité que dans les villes de garnison. Les opéra-
tions militaires sont impossibles dans un pays sans routes
et peu peuplé, et les rencontres se bornent aux plus mé-
diocres guérillas.D’autre partje gouveraementsembie sou-
tenu par une certaine classe qui est trop pauvre pour avoir
des esclaves et trop paresseuse pour travailler, et qui
trouve ses intérêts dans la présence d’un grand KWnbre
de troupes et d’officiers ; on attribue à l’influence de utte
classe les actes barbares qui ont signalé les tentatives' de
suppression de la révolte.
Nous croyons, dit le Telegraph, que les planteurs cubains
ne sont pas hostiles à l’abolition do l’esclavage ; ils savent
que celui-ci ne peut plus tenir, ils sont tellement excités
contre l’Espagne qu’ils feront tous les sacrifices pour ac-
quérir l’indépendance, et ils savent que le travail libre les
rendra plus prospères que Tescïavagisme sous le gouverne-
ment espagnol. .
Un télégramme de New-York nous a appris que le gou-
vernement cubain confisque les esclaves et les biens des
planteurs insurgés ; ces esclaves sont nombreux et em-
ployés à toute espèce de travaux. La vente, aux enchères
publiques, de ces malheureux, serait un scandale que le*
Etats-Unis ne pourraient tolérer; et si la mesure était reti-
rée, l’Espagne perdrait les sympathies des classes inférieu-
res delile. Dans ces circonstances, le président Grant a
envoyé un agent spécial à Cuba, pour examiner la situa-
tion et faire un rapport qui décidera de l’attitude de»
Etats-Unis. Tout ce que les Cubains demandent, c’est
d’être reconnus commebeiligérants. Ceci résolu, les armes
et les munitions leur seront expédiés de New-York et sans
doute aussi des volontaires quitteront le territoire améri-
cain pour aller défendre la liberté aux Antilles.
Cela suffirait â donner la victoire à l’insurrection. La
question de savoir si l’incorporation de Cuba aux Etats-
Ünis en serait la conséquence, n’est pas aujourd’hui mûre
pour la discussion.
FRÂMCE.
Nous lisons dans le Soir :
On ne s’entretient plus à Versailles que de la séance de
samedi. La Droite prépare à M. Gambetta le sort de
M. Rouher dans la discussion des marchés. Le bruit, les
interruptions couvriront la voix de l’orateur, le provoque-
ront, le pousseront à des violences de langage dont on
espère profiter. M. Raoul Duval a été nomme rapporteur
de la huitième commission des pétitions. C’est lui qui por-
tera la parole. Il est probable que M. d’Audiffret-Pasquier
prendra part à la discussion, comme ehof du Centra droit.
L’ordre du jour préparé, dit-on, par le duc de Broglie est
d’une violence froide, calculée. Il contiendra l’affirmation
du droit et du devoir, pour l’Assemblée, de ne se séparer
au’après la libération du territoire ;ilinvitèra le ministre
de l’intérieur à faire cesser l’agitation dissolutionniste.
Nous croyons savoir, dit le même journal, que M. Thiers
n’a pas l’intention de prendre la parole dans le débat qui
aura lieu samedi, à l’Assemblée, sur les pétitions deman-
dant la dissolution. M. le Président ue la République
assistera peut-être à la séance, mais cela même n’est pas
encore certain, et c’est M. de Goulard, ministre de l’inté-
rieur, qui sera chargé d’exprimer l’opinion du gouverne-
ment, telle qu’elle aura été formulée en conseil des mi •
nistres.
La Correspondance universelle publie la note sui-
vante, dont nous lui laissons la responsabilité :
•• Avant-hier, M. Rouher, est parti soudainement pour
Londres, appelé par un télégramme de Napoléon III, qui
tient à lui exprimer son mécontentement au sujet- de la
déclaration publiée par les trois organes avoués de l’impé-
rialisme, l'Ordre, le Pays et le Gaulois, relativement à
leur coalition avec les journaux légitimistes. L’hôte de
Chislehurst. a écrit qu’il comprenait la nécessité de se
ranger du côté des conservateurs, mais qu’il n’entendait
pas se faire le satellite de la légitimité. »
Voici en quels termes le Journal des Débats pré-
cise la situation :
Il est impossible d’avoir plus de charité chrétienne que
les partis de l’Assemblée rien montrent les uns envers les
autres. Dès qu’un parti est en train de faire une faute, vite
le parti contraire en fait une plus grSsse pour couvrir
celle-là. Ainsi, d’après les premiers renseignemens, oa
pouvait craindre que la commission des Trente ne recom-
mençât la commission des Quinze, ce qui provoquerait un
cri dans le pays contre la droite et rendrait la dissolution
inévitable ; il suffisait d’attendre quelques jours ; anssitôt
l’extrême gauche fait ce que vous savez ; en un instant
tout change : le centre gauche et la gauche sont con-
sternes, la droite est triomphante. N’est-ce pas ce que
nous disons ?
Il nous vient une réflexion. Est-il bien sûr que ce soit
une faute ? Oui et mille fois oui, devant les esprits sages de
i’Assemblée et du pays. Mais si M. Gambetta les méprisait
au dedans et au dehors de l’Assemblée ; s’il avait un pu-
blic agité, à qui le calme est insupportable et qui tient
moins aux choses qu’à là manière de les faire, violem-
ment ; si ce public s’augmentait tous les jours ; si son
activité et son énergio devaient, à un moment d’élection,
lui donner une grande influence ; si, en définitive, pour se
désigner soi-méme à la nation, il fallait faire parler de soi,
de quelque façon que ce soit, empêcher à tout prix qu’ello
ne vous oublie, remplir constamment son imagination,
faire des fautes éclatantes, se dire que Strasbourg et Bou-
logne conduisent à Paris, qu’on peut aussi y venir de Gre-
noble ; alors, au lieu d’une imprudence, on aurait une
politique a longue vuequi devraitsingulièrementinquiéter.
Nous sentons aujourd’hui le bienfait de la commission
des Quinze et du rapport Batbie : l’agitation engendre
l’agitation. La droite veut que le pays se calme ; il suffisait
de le laisser dormir un peu ; quelques heures de sommeil
lui rafraîchissaient le sang, il ne demandait pas mieux. Il
avait, travaillé, la l’écolte était bonne, le commerce et l’in-
dustrie renaissaient, l’emprunt avait dépassé les espé-
rances ; il était sûr, on le sait positivement, qu’en laissant
simplement au gouvernement le temps de respirer le terri-
toire serait délivré l’été prochain : tout cela était trop
beau, il fallait promptement y mettre ordre, et on nous a
offert ce fameux gouvernement de combat, qui pour pre-
mier exploit, a tranché l’Assemblée en deux. Depuis, il a
été clair qu’il n’y a plus dans cette Assemblée de quoi faire
un gouvernement ; l’idée de la dissolution est née, la droite
menace de rejouer le même jeu et de se suicider, l’extrême
gauche veut précipiter la crise et ne réussira qu'à recon-
stituer le parti contraire, qui, trompé par l’apparence,
voudra aussi en finir et se perdre. Voilà où nous en
BELGIQUE.
I -A /Décembre.
Lundi prochain, 16 décembre, aura lieu la vente
publique des tableaux, sculptures et bronzes, de feu
M. le comte Gérard Le GreÛe. Nous trouvons dans le
catalogue l’indication d’un Ecce Eomo de Quentin
Massys, dont on nous a fait d’ailleurs le plus grand
éloge, d’une Nature morte de Weenix, d’une Madone
avec l'enfant Jésus de Gossaert, et d’une Marine de
B* Peeters.
à ri TP,:
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