AUX SOURCES DU NIE. 315 La vipère na qu'un feul rang de dents, & de ces dents iln’ya de dangereufes que les deux canines. Le venin eft très-abondant, vu la petiteffe de animal; car chaque poche en contient une goutte auf confidérable qu'une goutte de laudanum verfée par une main {ure. A travers le microfcope ce venin ne paroît pas fort tranfparent. J'imagine que Panimal a d’au- tres réfervoirs que Îa poche qui eft fous la dent; car jai obligé une vipère à mordre dix- huit pigeons de fuïte fur la cuiffe, & ils font tous morts auffitôt les uns que les autres, ceft- A-dire , dans le même intervalle de temps qui Selt écoulé depuis la bleffure. Yavoue que le danger auquel m'expofoit la diffetton de cet animal m'empêcha de Tobferver affez bien pour en rien dire de plus certain. Ouelques perfonnes ont douté que la liqueur jaune qui eft fous la dent de la vipère fût le venin de cet animal; & ils ont donné pour raifon , que des animaux auxquels on avoit fait avaler de cette liqueur n'en étoient pas morts. Mais la phyfique moderne p'admet point de pareilles raifons. Nous favons qu'on a fait ava- ler éoalement à des animaux la bave d'un chien fans quils en aient été malades, & enragé.,