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Mardi
Tpenle-lisiiiih)'/» année. — X°
47 Décembre 1872.
A.r>cran«5ï34€m's t
f> <>ir nos bureaux et chez tous
les Directeurs de postes {franco de
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La Hollande----
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Un numéro Sfl centimes.
PAIEMENT PAR ANTICIPATION
ÉTOILE BELGE,
Pour la ville et la banlieue :
Le prix de rationnement A l'Etoile
Belge par l’entremise d n Précurseur
est d< A francs par trimestre.
LE PRECURSEUR
Jooraal Politique, îiommeraai, Marte, Artistique et Littéraire.
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7 19,1) 33.11.05, 1. '.5,5.•lî.ri.M.S. 17.-Term ■>: «tond ■' .55, ? 50. 12.35. 3.15. 4.50 E l” 2<rr
3» cl.,8.45. — Alosto.rô, 9.50,1.18,3.45, 4.50. — Lokuren5.55,9.'50. 12.35,4.50 E. 1», 2*et 3»
cl., 8.25. — Ninove, Oi'eram., Lossines, Atli ,t>ar Brc.x.) 5.55, 5.50. 1.18, 3.45, 7 E. 1", 2» et 3»
cl. — Bruges, Ostende. 5.55, 9.50. 10.50, 3.45. 4.502« et 3= cl. — Ceurtrai, Mour-
cron,Tournai et. Lille5.55, 9.50,12.35, 3.45,4.50 E. !•, 2° et»cl. — Calais 5.55,12.35, 3.45E.
1« et 2°cl., 4 50 E 1* et 2> cl . - Louvam.* 55.9.15 E. 1-. «•> » cl.. 9.50 13 35. 1.18. 4.50, 7 âf.
1* 2»et 3= cl., 8.25,102?. 1» et$> cl. — Tiriemont, Liégeet Verviers 5.55, 9-15 E. 1“ el., 9,50,
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matin ; départ 4.50, boite 4.15 soir ; départ 10 h., h nie 9.15 soir.
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P, A. DELA MONTAGNE,
DIRKCTSUH-aSKA.Vr,
Bureaux t rue de l’Ammms
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE.
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thals et Turnhout >ià Nyleu), 0 55. 11.05. 5.51. — iicrentliais, Turnhout et Tilbourg (viâ
Aerschot). 7.19. 9.33. 1.45. -- Aerselu.l ci Louvain, 7.19, 9.33. F.45, 5.27, 8.17. - otüirme»,
7.19, 9.33, 1.45, 5,27. - Charleroi, 7.19, 9 33.1.45. — Walcourt, Vireux et au-delà, 7.19,
1.15. - Châtelineau. Givet et au-delà, 7.19, 1.4.5 - ■ Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Cha-
pelle et au-delà, 7.19, 9.33,1.45,5.27.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’ANVBRS (Veerdam)pour Boom 7.30, lOmat.; 2, 3
soir; pour Rupelmonde 7.30,8.30,10 mat.: 2, 3, 4 soir. — De Boom pour Anvers 7.30,
10.30 mat.; 12.30. 4soir. — De Ritprumondk pour Anvers 7,8, limât.; 1, 2,4.30 soir.—
D'Anvers à Tamise 8.30 ma*. — De Tamise a Anvers 1.30 soir.
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HOLLANDE, M. H. NIJGH&VaN DlT-
m.'.r. à Rotterdam, et tous les di-
recteurs do postes du royaume.
LONDRES, DeLIZY Davies & C», 1‘
Cecil Street, Strand,et A. M/ raiOE,
13. Tavistock Row, Coven" Gar-
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publication. Un volei le sommaire s
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— le nez, causerie scientifique. — les hirondelles de i. \
mort, par Ernest Faligan.
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commerciale de l’année; 2° l’Etat de la marine
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le 31 décembre, sont priés de le renouveler en
temps opportun, à, leur bureau de poste respectif
poix ne pas éprouver cTinterruption dans la
réception du journal.
RESUME POLITIQUE.
De la séance de samedi dernier à l’Assamblée natio-
nale française, il résulte que la droite a été plutôt dé-
faite que victorieuse. Ni le discours de M. d’Audiffret-
Pasquier, ni la philippique violenté et passionnée de
M. Raoul Duval, relus dans le câline de la réflexion,
ne peuvent sérieusement compter comme des raison-
nements de principe. L’un et l’autre de ces orateurs
se sont ingéuiés à ne pas aborder le fond même du
débat, le premier en restant sur le terrain de l’accu-
sation et de la menace, le second en multipliant des
personnalités tout au moins indignes d’un débat de
cette nature.
La véritable signification de la séance s’est trouvée
dans le discours-exposé de M. Gambefta et la réponse
vraiment officielle de M. Dufaüre, ministre de l’inté-
rieur. On sait mie M. Gambetta, entrant dés le début
dans le fond de la question même, a caractérisé le
mouvement, dissolutionniste et s’est élevé contre le
vote d’un ordre du .jour pur et simple en qualifiant
ce vote de répit, d’armistice. La droite, visiblement
atteinte dans ses espérances secrètes, s’est tournée
vers le gouvernement, et le gouvernement, par l’or-
gane de M. Dufaure, lui a tendu la perche. On se
tromperait fort, cependant, si de l’attitude du gouver-
nement, on allait conclure que M. Thiers et ses amis
sont passés enseignes déployées au camp de leurs
adversaires d’hier. Nous reproduisons plus loin to dk-
cours (le M. le garde-des-sceaux. Par une lecture
attentive et réfléchie, on verra que le ministre de M.
Thiers, tout en n’épargnant pas le parti radical, a tenu
à faire passer un ordre dd jour pur et simple, donnant
par là clairement à entendra que le mouvement disso-
lutionuiste restait debout et qu’il sera une manifesta-
tion nationale et populaire contre l’Assemblée, aussi
longtemps que celle-ci persistera à vouloir s’opposer
aux aspirations du pays si bien exprimées dans le
Message présidentiel. En d’autres termes, le langage
de M. Dufaure est une invite directe à la droite de
s’amender et <le devenir plus malléable, partant plus
patriotique, a elle maintenant de profiter de ce répit,
de /jet armistice, comme l’a dit M. Gambetta, et d’en-
trer «lans la voie de la réconciliation et de l’entente
réciproques. Il est plus que temps.
Nous eussions voulu donner à nos lecteurs une idée
des opinions diverses de là presse française quant à
cette séance de samedi, mais le courrier de ce matin
nous fait défaut.
Un télégramme de Paris nous apprend que M. Thiers
s’est rendu à la commission des Trente pour expliquer
que, dans son Message, il n’a pas voulu trancher la
question de république et de monarchie mais signaler
seulement les nécessités de l’avenir. 11 a insisté pour
la création d’une seconde Chambre.» La république, a
dit M. Thiers, existe, c’est uu fait; il faut la renverser
ou lui donner les moyens de marcher; organisons
donc l’état de choses existant. Si vous pense/, ainsi,
nous sommes d’accord. Je désire, d’ailleurs, ardem-
ment une entente et je demande que la commissionne
se borne pas à m’entendre mais quelle discute avec
moi. » La commission a accepté.
Voilà, certes, ia consécration tacite du discours de
M. Dufaure ; se mettre en présence, présenter des ré-
formes constitutionnelles acceptables de part et
d'autre, les discuter et, abstraction faite du parti ra-
dical, ie3 soumettre à la volonté du pays représenté
par une Assemblée légalement consti tuante. Telle est,
en ce moment, la situation.
Cette déclaration de M. Thiers, ajoute la télégram-
me, a produit un grand effet de conciliation. Nous le
croyons sans peine.
La question de l’Eglise d’Irlande est toujours un su-
jet de vive préoccupation pour l’Angleterre. Il est à
espérer pourtant que le gouvernement viendra à bout
des difficultés que lui suscite l’antagonisme fies clé-
ricaux irlandais. Un discours récent de M. Gladstone,
prononcé dans une réunion politique tenue à Londres
samedi dernier au sujet de cette situation, nous donne
un aperçu fort clair et fort instructif fie la politique
libérale que compte suivre le gouvernement britan-
nique. Voici sommairement la teneur des paroles de
M le ministre ;
11 y a 700 ans que nous gouvernons l'Irlande, sans encore
en avoir trouvé le moyen. Nous avons essayé par Tépée, et
plus nous proscrivions, moins noue réussissions, plus oii
résistait. Nous avons essayé de traiter les Irlandais comme
les autres citoyemqen maintenant des institutions qui don-
naient à une partie de la nation irlandaise ia suprématie
sur l’autre, etoneére une ibis noue avons échoué. Nous en
sommes à fa troisième expérience. Nous mettons catho-
liques et protestants sur le pied de la plus parfaite égalité
et nous supprimerons tout reste de servitude et de domi-
nation de rua sur l’autre; cVst.«ne politique de justice, et
jecrois que nous réussirons.
•J’en viens à la situation et à l’avenir du parti libéral
Si uos principes sont sincères et bons, nous maintiendrons
ia forte position qu’il occupe aujourd’hui. M. Disraeli, ci
grand phraséologue, a dit que les principes conservateur,
sont nationaux et les principes libéraux cosmopolites.
Franchement, je ne comprends pas ce qu’il a voulu dire
Quant à moi, je crois qu’un principe cosmopolite est
bon partout et que la politique qu’on qualifie de national
est celle qui consiste à conserverbeau,cgup d’ignorants ot
d'ilotes. Le conservateur veut ce qui est, le libéral veut ce.
qui doit être. Pour autant que je me rappelle, le parti! j-
itoral a toujours mis ee principe en pratique, et ce av
un remarquable succès.
gn 1830, les dissidents ent obtenu la liberté, mais les c.v
iiioljques et les juifs étaient exclus des privilèges accordés
à to,ut autre Anglais. Les municipalités étaient entre les
mains d'usurpateurs. Le peuple était surtaxé au plus grand
profit des propriétaires. Tout eela a été balayé, et notre
dernier triomphe a été l’admission des dissidents aux Uni-
versités, Ce qui distingue le parti libéral, c’est qu’il ne SHbit
pas une discipline rigide et nous avons à lutter contre toute
espèce de lois, d’intérêts et de privilèges hostiles au grand
nombre et favorisant la minorité. Lorsque le peuple n’a
Pas le droit électoral pour le Parlement on n’occupe pas
dans la société la place qui lui revient, une grande classe
de personnes se réunissent pour réclamer l’un et l’autre;
mais lorsque vous attaquez l’Eglise d’Irlande, nombre de
Personnes qui ont intérêt à la maintenir et nombre d’au-
tres qu’elle ne gène pas, se révoltent, tout en devant re-
connaître qu’il y a lieu de réformer.
C est dans ees questions que nous entrons, et nous en
pouvons attendre,pour les résoudre,un concours aussi puis-
sant, que lorsque nous touchons à des questions plus géné-
rales. Mais, notre besogne ne sera terminée que lorsque les
inégalités auront, disparu et nous ies ferons disparaître.Et ta
la besogne ne nous manquera pas. Supposons uotre législa-
tion à la hauteur des nécessités sociales,eli bien, dès demain,
des inventions nouvelles, des découvertes nouvelles, nous
feront connaître de nouveaux besoins. Le problème social
et politique se développe avec le progrès de l’humanité et
implique l’amélioration constante des institutions. Le gou-
vernement n’est dans tont cela qu’un instrument transi-
toire, mais le parti restera et c’est sa permanence qui assu-
rera les progrès de l’avenir.
L’orateur, après diverses considérations relatives à
l’attitude et aux principes des partis adverses, ainsi
que des règles qui doivent guider le gouvernement, a
conclu en disant que dans sa conviction le pays doit
soutenir la cause libérale s’il veut progresser, et que
plus, le parti libéral sera uni, plus il réalisera de me-
sures utiles.
La réunion a donné unanimement un vote de con-
fiance et d’approbation au gouvernement.
fF A propos du bruit d’après lequel le prince de Bis-
mark quitterait le service d’Etat de la Prusse afin de
se vouer aux fonctions de chancelier de l’empire
d’Allemagne, nous trouvons aujourd’hui dans la Ga-
zette deSpener, uu article négatif oh nous lisons,
entre autres ce qui suit :
•i Ce changement, d’après ce que nous apprenons,
n’est nullement en préparation. Il est vrai que le
prince aurait l’intention de renoncer à la présidence
du ministère de Prusse, mais il n’a jamais exprimé
l’intention de ne plus vouloir être ministre prussien.
Suivant nos informations, M. de Bismark restera
ministre des affaires étrangères de Prusse, et de la
sorte ne renoncera pas aux fonctions de ministre
prussien. Les rapports intimes existant entre les
fonctions de ministre prussien et de ministre d’Alle-
magne, seront ainsi maintenus par le prince de Bis-
mark. *
Ii est bon d’ajouter que de tous les bruits qui ont
couru à ce sujet, rien d’ofliciel n’a encore paru qui
affirme ou dénie les on-dit.
Travaux législatifs.
{Correspondance particulière du Précurseur)
Bruxelles, 16 décembre.
Décidément, on ne saura jamais à quoi s’en tenir
sur ies intentions du ministère clérical dans la ques-
tion militaire.
Aujourd'hui, au Sénat, M. le comte de Theux, mi-
nistre sans portefeuille, chef nominal du cabinet, an-
nonce à l’Assemblée la démission du général Guil-
laume, et, en l’absence de M. d'ÀspremcTnt-Lynden,
donne lecture de la déclaration du ministre‘intéri-
maire de la guerre, c’est-à-dire du programme mili-
taire du cabinet : maintien du contingent de 12,000
hommes, maintien du remplacement.
Là-dessus , M. Hubert Dolez s’empresse de consta-
ter que la déclaration du ministère dissipe les illusions
du pays quant à ia réduction des charges militaires,
dément les promesses inconsidérées dont la droite a
bercé les électeurs, et rend implicitement hommage à
la politique militaire des ministères de gauche. L’ho-
norable sénateur exprime l’espoir que les officiers,
quoique mécontents de l’échec qu’ils subissent sur la
question du service personnel,alors qu’ils se croyaient
autorisés à pousser à la suppression du remplacement,
n’hésiteront pas, maintenant que leur mystification
est officielle, à tirer le meilleur parti possible de l’or-
ganisation militaire actuelle.
Et que répond M. De Theux ? Que le ministère a cru
prendre le parti le plus sage en conservant le rempla-
cement, mais qu’il ne peut pas se prononcer sur la
question du service personnel qui divise les meilleurs
esprits.
Pour le moment, le ministère maintient le rempla-
cement, mais les circonstances peuvent modifier son
opinion.
C’est à dire qu’on maintient le remplacement mais
qu’on se réserve de le supprimer. Ou plutôt qu’on veut
avoir l’air de réserver la question afin d’avoir moins
de difficulté à trouver dans l’armée un ministre de la
guerre.
Tel est le véritable sens du discours de M. de Theux;
et tel est le fait saillant de la séance.
Ce soir à l’Association libérale de Bruxelles, les dé-
putés, les sénateurs, les conseillers communaux et
provinciaux de Bruxelles, ies membres du comité de
l’Association, les présidents et secrétaires des comi-
tés de section étaient convoqués pour délibérer sur la
situation faite au parti libéral par la scission de la
salle Kevers.
Voici l’ordre du jour qui a été adopté pour être sou-
mis à l’Assemblée générale du 23 décembre :
« L’Association libérale regrettant les divisions qui
se sont produites dans le sein du libéralisme bruxellois
et qui n'ont pas de raison d’être, alors qu'aucune
modification n'est apportée à son programme,
affirme une fois de plus la nécessité de maintenir
l’union entre toutes les nuances du parti dans une
Association centrale permanente et passe à l’ordre
du jour. «
Ont signé : J. Van Schoor, sénateur; Ii'ortamps, id.;
Reintjens, id.; De Vadder, id.; J. Anspach, repré-
sentant et bourgmestre de Bruxelles ; C. Thiélry,
ancien représentant; Funck,représentant et éche-
vin de Bruxelles ; L. De Fré, représentant; P. Van
Humbeeck, id.; If. Bergé, id.; G. Jottrand, id.; A.
Picard, présid1 du Conseil provincial ; J. Veldekens,
conseiller provincial ; J. Crocq, id.; Ed. Cluydts,
id.; A- Jones,consr et présid* de la 4a section ; E.Go-
biet d’Aiviella. cons1’ prov.; C. Fontainas, cons''
provincial et échevln de Bruxelles ; Dr Gerrissep,
conseiller provincial ; D' Guillery, id.; J, Qppen-
heiro, id.; A. Hochsteyn, conseiller communal de
Bruxelles ç L, Trappeniers, id.; J. De Keyzer, id.;
E. Allard,RL; E.Becquet, id ; L. Mornmaerts,id.; C.
Lemaieur, échevin à Bruxelles; E. Schouten, id.,
à lxelles, membre du comité; E. Hànssens, avocat,
membre du comité: L. A. Schmidt, conseiller com-
munal ; Oplat Scailquln, membre du comité, con-
seiller à St-Josse-t.en-Noode ; N. Van Vrrckom,
membre du comité ; Dr Tirifay, présid' de la 8e
section ; J. Guict, secretaire, id.; R. Htiarf, présir
dent de la 3”section; G. Washer, id, dp htju’sec-
tion ; J. Van Humbeeck, secrétaire de la 3e section ;
A. Couvert, id. de la 9e et de la 10e section; L. Cat-
treux, id. de la 6e section.
S’étaient fait excuser : Mil. Dansaert, malade; Cou-
vreur, id. ; Vlemiiickx, id.; Denjeur, retenu pour
affaires de famille; Plron-Vauderton et H. Van
• Schoor, conseillers provinciaux ; Couteaux et Le-
xjercq, conseillers communaux.
Sont absents de in ville : MM. Bischoffsheim , séna-
teur, et J. Guillery, représentant.
La résolution est déposée au local de l’Association à
la signature des conseillers communaux et des mem-
bres du comité et des goqs-çomités de la ville de
Bruxelles.
{Autre correspondance).
Bruxelles, 16 décembre.
Le comptoir spécial Improvisé dimanche dernier
par suite de la suspension des paiements de la Banque
Jacobs, fonctionne avec assez de difficulté; le comp-
toir établi sous la forme d’une Société en parti-
cipation, est à la veiile de se transformer; il va se
constituer en Société anonyme. On espère que kano
nymat fera disparaître la plupart des difficultés qui
ont gêné sa marche dès ses premiers pas. Le Çprnp- l’armistice passé avec la Prusse une règle pour la déter-
toir n’a fait jusqu’ici que des affaires relativement j rninatior.de votre mandat ou quant à sa nature, ou quant
insignifiantes. Les bordereaux escomptés ne s’élève- i a sa durée. (Vive approbation à droite.)
raient pas à plus de 4 ou 500,000 francs ; le premier I Lorsque le gouvernement de la défense nationale a traité
jour le Comptoir a fait 25,000 francs d’affaires ! j Y5:ement pr-ussien, il a
‘ La durée de la société anonyme qui remplacera le
comptoir spécial sera limitée à six mois.
Le ministère s’est engagé à faire publier les procès
verbaux des séances de ia commission militaire, ainsi
que les correspondances échangées entre ia commis-
sion et le département de la guerre. La publication de
ces documents ne laissera aucun doute sur l’accord
qui a régné entre la commission et le département de la
guerre jusqu’aujouroù le chef de ce département.cèdant
à l’influence de ses collègues civils a viré de bord.
Voici uu détail dont l'importance n’échappera à per-
sonne. À toutes les séances de la commission assis-
tait un délégué du ministre de la guerre, chargé de
lui rendre officiellement compte de ses délibérations ;
c’était l’agent officieux entre le ministre de la guerre
et la commission. Or, ce délégué n’a pas fait la moin-
dre représentation pendant tout le temps que la com-
mission s’est occupée de la question du service per-
sonnel. Si la commission avait outrepassé, comme on
l’a prétendu depuis, les limites de son mandat, le
commissaire du gouvernement se serait fait un de-
voir de faire à ce sujet des observations à la commis-
sion. Les documents dont le ministère a promis la
publication élucideront bien d’autres points restés
jusqu’à ce jour dans l’ombre. On pourra apprécier
toutes les roueries mises éa oeuvre depuis par le mi-
nistère pour échapper à la solution de la question mi-
litaire, soulevée par ses amis politiques.
Z.
Le pièt re rôle joué à la Chambre par les repré-
sentants d’Anvers n’a jamais plus sauté aux yeux
Que pendant la session actuelle. Sans autorité
morale, sans prestige, ils ne rachètent même pas
leur insignifiance par une certaine activité appa-
rente. Les Annales parlementaires témoignent de
leurs fréquentes absences, ou lorsque, par hasard,
ils assistent aux séances, ce n’est qu’à titre d’om-
bres chinoises, qui passent et repassent sur la
toile ministérielle au fur et à mesure des votes.
Bien voter est sans doute une qualité précieuse,
mais apporter dans la discussion un raisonnement
sérieux avec faits à l’appui, a bien aussi quelque
utilité pour le pays. Et il ne manque pas de ques-
tions dans l’examen desquelles il serait bon devoir
des hommes compétents plaider les intérêts géné-
raux d’Anvers au sein du Parlement. Nos députés
semblent ne pas s’en douter, et c’est une justice à
leur rend reque d’avouer que c’est peut-être ce qu’il
y a de mieux avisé dans leur conduite. Si,au con-
traire, ils croient pouvoir se reposer sur leurs
lauriers, le public pensera avec nous que cès lau-
riers ressemblent terriblement à de stériles buis-
sons et qu’il est temps que le règne des incapables
prenne fin.
Il est une qualité qu’il faut reconnaître éven-
tuellement aux hommes d’Etat italiens : c’est
qu’ils savent ne jamais perdre un but de vue, tout
en n’avançant, qu’avec prudence. Les membres du
cabinet actuel viennent encore de donner des
preuves de cette disposition de leur esprit, à pro-
pos du projet de loi relatif aux corporations reli-
gieuses. Nous avons plusieurs fois publié des
extraits de correspondances de Rome, qui prou-
vaient combien ce terrain était brûlant, non pas
seulement au point de vue de la politique inté-
rieure, mais aussi au point de vue d[ps relations
diplomatiques par suite des complications que
pouvait amener la présence à Rome d’un grand
nombre d’institutions religieuses fondées et pos-
sédées par des associations d’étrangers de divers
pays. Le gouvernement est cependant arrivé à ses
fins. Sans violence, sans exagération, sans mise
en scène spéciale, il a élaboré sérieusement le
projet ; il y a peut-être mis quelque temps, mais,
tout compte fait, le projet a obtenu l’approbation
de la Chambre des Députés, et les gouvernements
étrangers laissent tranquillement, les ministres
italiens poursuivre leur œuvre.
On ne peut qu’applaudir à ce résultat. C’est par
la même conduite, à la fois fernie et iqodérée,
pleine de dignité et même de prévenante politesse
envers ses plus vifs adversaires, que le cabinet
italien a rnis dans son tort la curie romaine chaque
fois que celle-ci a essayé de fanatiser une fraction
du peuple et de tromper l’opinion publique hors
de l’Italie, du chef de prétendues atteintes aux
droits spirituels de la papauté,
Les derniers débats de la Chambre des Députés
sont une nouvelle page ajoutée aux faits politiques
dont, le gouvernement italien peut s’egorgueillir.
U fie circulaire émanant de la Banque centrale
anvèrsoise informe le public que par décision du
Conseil général M. Auguste Pepter, cesse dp faire
partie de la direction do cette Banque.
Actes officiels,
•Administration des contributions directes, douanes
et accises. — Par arrêtés royaux du 2 décembre, M.
Pavoùx, inspecteur du cadastre à Ânvers,étM. Dewnndre,
receveur des contributions directes, douanes et accises à
Watervliet, sont admis à faire valoir leurs droits à la
retraite.
— Justice ms faix. — Par arrêté royal qu 15 décembre
M. Beeckman, avocat, juge suppléant au tribunal de
première instance séant à Termonue, est nommé juge de
naix du canton de Hamme en remplacement de M.Scliouppe,
aémissfonnaire,
— Chasse a courre. — Par arrêté ministériel du 12
décembre, la chasse aux chiens courants sans armes à feu
(chasse à courre) est prolongée dans la province d’Anvers
jusqu’au 31 mars prochain.
FRANCE
AfiëcuiMüe nationale.
Voici d’après le Journal officiel 16 discours de
M. Dufaure, ministre de la justice, ainsi que la fin de
la séance du 14 décembre :
If. dufaure, garde des sceaux, ministre de la.justice.
Messieurs, bien que ia déoisiqn "de édité grave question
vons appartienne exclusivement, le gouvernement croit
devoir vous dire l’opinion qu’il en a conçue. Je le ferai en
son noni, sommairement, et, je l’espêre, sans exciter au-
cune des passions qui qnt animé ce dét>at et qui l’ont pro-
longé.'(Parlez I parlez |)
Messieurs, cotte discussion était inévitable, elle devait
se présenter un jour.
I.'.Assemblée avait élé nommée au milieu d’une grande
crise, sans règlement aiitérieur.sansconstitution existante,
saris autoritifsquyeraine qui eqt lé droit de fixer sa durée.
Vous avez été élus par les collèges électoraux, sans qu’au-
cun d’eux ait songé à déterminer l’étendue ile votre man-
dat ni la durée qu’il devaitavoir.
Celait une fâcheuse inspiration pour un des orateurs qui
ont occupé cette tribune de chercher dans l’article 2 de
été naturel que la Prusse stipulât que ies obligations con-
tractées envers elle seraient ratiüées par TAssemWée na-
tionale qui allait être élue. Mais l’orateur dont je parle
est un trop bon jurisconsulte (Sourires.) pour ne pas com-
prendre qu’en indiquant dans ce traité une des études que
vous auriez à faire, une des délibérations auxquelles vous
deviez vous livrer, une sanction que vous deviez accorder,
on ne limitait pas à cette délibération les pouvoirs que
vous auriez à exercer et les devoirs que vous auriez à
remplir.
Non ! Notre vainqueur, puisque,je suis obligé d’employer
ce mot, a été dur envers nous : il ne l’a pas été jusqu’à
prétendre de décider en souverain des pouvoirs et des de-
voirs de l’Assemblée nationale française. (Très bien ! très
bien ! à droite et aux centres.) *
Ainsi, rien ne déterminait la nature ni la durée de votre
mandat.
Comment déterminer le moment, — car vous n’avez pas
la prétention, quoique M. Louis Blane ait eu le tort, sans
y bien réfléchir, sans doute, de vous le reprocher, de vou-
loir vous attribuer une durée indéfinie, et la proposition
meme qui a été déposée par quelques-uns de vous en fait
foi, de même que le langage de M. d’Audiffret-Pasquier.
— comment déterminer le moment, le moment précis
où la politique vous conseillera, vous commandera de
déposer vos pouvoirs? C’est la grande question à iésoudre.
(C’est cela ! c’est cela ')
Si j’en croyais encore les vieilles théories que M. Louis
Blanc a renouvelées dans son langage imagé, ce serait la
souveraineté du peuple qui régnerait au-dessus de cette
Assemblée; ce serait le mandant revendiquant, à son tour
et à son heure, les droits qu'il a donnés au mandataire ; ce
serait le peuple lui-même qui signifierait à l’Assemblée le
jour où elle devrait sortir d’ici.
Messieurs, je ne comprends cette intervention du peuple
dans l'exercice de la délégation qu’il nous a donnée, que
lorsqu’il se présente en armes, comme le 15 mai, et qu’il.
chasse la représentation nationale. (Bravos et applaudis-
sements au centre droit et au centre gauche.)
J'ai vu ce jour-là, et je ne l’oublierai jamais, à l’occasion,
ou plutôt sous prétexte de pétitions pour la Pologne, cette
terrible aetion de la souveraineté populaire ; mais c’était
une violence, ce n’était pas un droit. La souveraineté du
peuple, dont vous parlez, et que je respecte comme vous,
elle s’exerce le jour où, dans les colléges électoraux, elle
nous donne le titre glorieux dont nous sommes revêtus.
Ce jour-là, le peuple électeur est souverain, cela est
vrai ; sa souveraineté ne reconnaît et ne doit reconnaître
d’autres limites que celles que lui imposent sa conscience
et son bon sens.
Mais que fait-il ce jour-là? IPnous délègue son pouvoir.
(Très-bien ! très bien !) De ce moment, c’est nous qui l’exer-
çons. C’est nous qui sommes les représentants, ies agents
de sa souveraineté. (Très-bien !)
Et lorsqu’il s’agit de déclarer si le mandat illimité qui
nous a été remis doit prendre fin, il n’y a qu’un pouvoir au
monde qui puisse le décider : c’est l’Assemblée olle-même.
Je n’en connais aueun autre! (Très-bien! très-bien! — Ap-
plaudissements.)
J’ai voulu, messieurs, — et vous me le pardonnerez, —
répondre en quelques mots à ces doctrines dangereuses,
non pas dans l’intention de l’honorable oratggr, mais dan-
gereuses emplles-mèmes qui, depuis quatre-vingts ans,ont
fait dans notre pays beaucoup plus ae mal qu’on ne peut le
croire, et dont l’histoire témoigne asssez. (Assentiment à
droite.)
Toutefois, je ne nie pas que la délibération de TAssem-
blée à ce sujet ne puisse être provoquée par plusieurs
moyens très-légitimes.
Ainsi, je comprends que l’un de vous vous demande (le
déterminer à quelle époque votre mandat cessera... (Lé-
gères rumeurs à gauclie.)
Je comprends également que ce grand droit de pétition
s’exerce... (Nouveaux murmures sur les mômes bancs.)..
pour vous demander d’user du pouvoir que vous avez de
déclarer votre dissolution. Une pétition est respectueuse-
ment adressée à l’Assemblée pour lui indiquer telles cir-
constances qui pourraient la conduire à prononcer que
son mandat doit finir, est très-légitime, parfaitement
légale ; l’Assemblée la reçoit avec les égards aus à l’exer-
cice régulier d’un droit.
Le droit de pétition, je veux bien le dire encore, afin que
la resolution que vous prendrez ne soit pas calomniée, le
droit de pétition reste entier dans ce débat; le l’espect qui
lui est dû n’est pas contesté ; il est complètement confirmé.
(Très-bien ! très-bien ! sur un grand nombre de bancs).
Mais, messieurs, comment, les pétitions ont-elles été pré-
parées, recueillies ? Je ne veux pas aborder ces misères
J’aurais à dire, moi aussi, beaucoup de choses que je sais
personnellement, de même que l’honorable M. Le Royer
a cite ce qu'il a personnellement appris. Je ne veux pas, je
le répète, insister sur ces misères.
Je suppose toutes les pétitions loyales, réfléchies, spon-
tanément écrites : je me demande ce que l’Assemblée doit
faire.
L’Asseinblée doit être pénétrée d’abord de cette idée,que
je les prie de ne pas oublier : chaque pétitionnaire est res-
pectable dans l’usage de son droit. Quand il expose à l’Às-
semblée les revendications d’un droit individuel qifi a été
violé, d’un intérêt local qui a été méprisé, il le fait en
pleine connaissance de oqqse : l'Assemblée doit I''écouter
aven use bienveillante connaissance. Mais lorsqu’il s’oc-
cupe d’une question générale, d’uno grande question d’in-
térêt public, de la plus grande question peut-être qui puisse
nous occuper en ce moment, ah ! que les pétitionnaires me
permettent de le leur dire, l’Assemblée est infiniment plus
compétente qu’eux pour savoir ee qu’elle doit décider.
(Très-bien ! très-bien I à droite et au centre droit.)
Elle est compétente, mais elle les écoute ; elle écoute aussi
les orateurs habiles qui viennent soutenir les motifs des
pétitions. Elle se demande, dans sa conscience, si les motifs
donnés par les pétitionnaires ou par leurs défenseurs sont
de nature n lui faire prononcer ce grand arrêt qu’on la
sollicite de prononcer.
Eh bien, messieurs,quels sont ees motifs? Je n’y revien-
drai pas longtemps ; ils ont été exposés à l’Assemblée, ils
ont été réfutés. Je veux en dire un mot.
Je me rappelle les expressions si vives qui ont été em-
ployées par les deux premiers orateurs que vous avez
entendus, l'honorable M. Gambetta et l’honorable M. Louis
Blanc, pour dépeindre l’état actuel du pays. Le pays est
dans un état de trouble pro ond ; le travail est suspendu ;
l’industrie est inactive; le commerce est stagnant ! Jamais
pays n'a été jeté dans un état de détresse aussi profond
que le notre ! (Réclamations à l’extrême gauche. — Appro-
bation à droite.)
S’il me vient quelques réclamations de ce Côté de l’Assem-
blée (L’orateur désigne la gauche/, elles ne peuvent reposer
qqe sur ce point que les expressions que j’emploie ne sont
pas aussi vives et aussi fortes que celles qu’ont employées
ies deux honorables orateurs auxquels je répands. (Très-
bien ! très-bien ! adroite I)
M. Louis Blanc a ajouté : Voyez quels symptômes de no-
tre situation ! l’état de siège dans plusieurs grandes villes;
l'amnistie refusée ; les droits d’association, de réunion, de
pérégrination interdits ou gênés. (Rires approbatifs en
face et à droite de la tribune.)
ti. tülain. Pas pour les pèlerinages !
M. le siiNisTRE— quelle situation affreuse ! Et croyez-
vous que le pays puisse la supporter longtemps? Le re-
mède. c’est la dissolution !
j'en demande pardon aux deux honorables orateurs, je
1rs trouve cruels envers ce pays qu’ils ont tant invaque.
Comment ' voilà une nation qui sort des deux plus
grandes épreuves auxouefies une nation ait jamais été
soumise ; elle ooœmene’e par éprouver tous les désastres
d'une guerre malheureuse, l’humiliation profonde d’une
défaite, la perte d’un prestige qui, depuis tant de siècles,
s’attachait à nos armes, et toutes les ruines qui s’ensui-
vent ; et, après avoir éprouvé toutes ces horreurs delà
guerre étrangère, elle a dans ses murs, dans son sein, une
insurrection qui dure pendant deux mois, insurrection la
plus terrible qui jamais ait éclaté dans le monde. A près avoir
éprouvé tous ces malheurs, aptes avoir assisté g ce spec-
tacle, on tremble encore quand pn y réfléchit ; on tremblé
devant le speotaçslq de ses deux grands désastres, désastre
militaire ei désastre de l'insurrection violente de Paris ;
et, après de tels malheurs, on s’étonne qu’un pays ne soit
pas rentré immédiatement dans ee calme habituel aux na-
tions longtemps calmes, bien administrées et bien gouver-
nées.
Ou est étanno que le fleuve déborde encore quelquefois
et qe coule pas paisiblement entre ses deux rives ! Est-ce
sérieux ? Avez-vous vu une fois dans le monde une nation,
après deux épreuves pareilles, reprendre paisiblement le
cours de ses destinées ? Djtes-lo moi.
C’est vrai, l’état de la France n'est pas encore ee qu’il
pourrait être après huit ou dix ans d’un gouvernement
paisible. C’est incontestable, qui peut le mettre en doute ?
Nous avons encore besoin de prendre des mesures excep-
tionnelles, nous ne pouvons pas assurer la tranquillité
publique par les moyens d’une ère parfaitement' pacifique
et heureuse, cela est vrai. ,
Mais faut-il s’en étonner? Est-il beaoin pour elle de re-
courir à un remède qui, bien loin d’atténuer ces maux, les
aggraverait suivant-nousr(Très-bien ! très-bien !)
Après tout, les maux que Ton signale ont été fort exa-
gérés, môme dans les paroles modérées que j’avais em-
ployées pour rendre la pensée des honorables orateurs.
(Rires.)
11 n’est pas vrai que le pays soit dans la situation qu’on
a dépeinte. On exagère tout. Il n’est pas vrai que le travail
soit suspendu partout, Dieu merci.
11 n’est pas vrai que l’industrie languisse ; il n’est pas vrai
que les magasins soient fermés, et que le commerce ait
disparu. Rien de tout eela n’est vrai, messieurs, et ce qui
est vrai au contraire. (Bruit et protestations à gauche...
Rien de tout cela n’est vrai. (Nouvelles protestations.)
m. lepère. On n’a pas dit cela! on a dit que la France
subissait une crise.
m. ee garde des sceaux. Dans l’intérêt d’une mauvaise
cause vous avez tout exagéré.(Très-bien! et applaudisse-
ments à droite.)
_ Messieurs, c’est la première considération qui avait
frappé nos honorables collègues et je n’ai qu’à les en re-
mercier du reste.
Il y a au foud de tout cela un vif intérêt pour le pays.
Mais qu'ils veuillent bien me dire s’ils sont bien sûrs que
les causes qui ont amené quelque inquiétude, que je ne
dissimule pas, que ees causes-là leur soient étrangères, et
qu’il n’y ait absolument qu’à dire qu’elles Ont été produites
par les divisions qui régnent dans cette Assemblée ? (Pro-
testations à gauche. — Approbation à droite.).
Messieurs, je voulais expliquer immédiatement com-
ment il me semble que nos honorables collègues ne
peuvent, prétendre que c’est du sein seulement de cette As-
semblée que sont sorties les inquiétudes que;j’avoue. Je
me rappelle encore les jours paisibles que nous avons cou-
lés pendant la prorogation jusqu’à un certain moment où
nous avons été avertis d’un grand voyage de propagande
entrepris dans quelques-uns de nos départements.(Applau-
dissements répétés a droite et au centre droit. — Inter
ruptions à gauche.) / .
plusieurs voix a gauche. Et les voyages de Lourdes !
m. le garde des sceaux. Vous étés si nombreux à m’in-
terrompre à la fois que je ne puis distinguer aucune ir-
ruption. Ainsi, cela ne sert à rien-, je ne puis pas vous ré-
pondre (Rires adroite).
Je raeonte, messieurs, des faits qui sont à la connais-
sance de tous et dont nous, en particulier, nous avons
été plus frappés et plus émus que personne. Nou«
faisions à Versailles le beau rêve de conduire paisible-
ment les affaires du pays jusqu’au jour où nous les re-
mettrons à l’Asemblée de retour, lorsque, au milieu de <_■
rêve, nous avons été tout à coup réveillés et troublés par-
le bruit des discours éloquents prononcés en Savoie et, m,
Dauphiné (Eclats de rires et applaudissements à droite «r
au centre. — Murmures à gauche.)
M- bouvier se lève et prononce vivement quelques uaro-
les au milieu du bruit.) v
m. le garde des sceaux. L’Assemblée voudra
marquer que dans mes paroles il n’y a pas, Un
blessant. (Non ! non !) - » un seul mol
Je raeonte ce qui est la vérité màme
non pas de mes impressions de, vovaîe'cenMtnlf^T^ ’
qui,-voyageais ... (Rires sur feïïfd’na
uîê 1“bteSSWns très profondes que nous ont laissées
les récits que nous recevions tour à tour de Chambéry et
de Grenoble. Indépendamment de ceux-là, je pourrais eu
citer d autres qui ont eu lieu dans les départements dS
Midi, dans le ressort d8 la cour de Nîmes. .
QUELQUES MEMBRES A GAUCHE Et à Bordeaux '
M. LE garde des sceaux, mais ils ont été pius iaaner-
a- l'“allt? Je M- Gambetta a naturellement
efface toutes les autres personnalités voyageuses (Rires
bruyants au centre et jj. droite). a '“lies
Eli bien, mi ssi ;urs, je le dis très-sincèrement très-véri-
diquement, corn.-e l’histoire la dira.nous avons été obligés
&3S ckcst"* oe ,ul se pas“ii “ D“-
voix A GAUCHE. Et à Bordeaux?
innt'.i,R4GARnE ”*? SCE VLX,' Mais Bordeaux ne nous a pa»
inquiété. Que \oulcz-vous? (Mouvementsdivers).
Et puis la commission de permanence s’est réunie; elle
allemande compte de tout, ce bruit. On a cru que nous
n avions pas réprimé suffisamment des entreprises qui
troublaient 1 opinion publique, quoique nous eussions fait
ce que la loi nous permettait de faire.
3 0IX v gauche. Surtout à Bordeaux! (Exclamations
ironiques à droite).
garde des sceaux. Vous comprenez bien que je
suis trop sincère pour vouloir omettre ce qui a été dit et,
ce qui s est passe à Bordeaux ; mais je rappelle ce qui
nous a préoccupés. (Rires approbatifs à droite), ce qui a
agite 1 opinion publique. (Très-bienlà droite — Interrup-
tions a gauche).
Il y a sans doute beaucoup d’esprit dans ces interrup-
tions, mais je ne les entends pas. Je rappelle ce qui nous a
préoccupés, ce qui a été une cause d’agitation, ce qui a
ému le public, ce qui nous a émus et a occasionné entre le
Gouvernement et la commission de permanence quelques
froissements qui peut-être ont augmenté depuis. (Loger
mouvement.)
voilà,en effet, cequi s’est passé, et, je le déclare comme
tau historique, en voilà l’origine. (Mouvements divers.)
Maintenant, il va eu àpropos de ces troubles, à la réu-
nion ue 1 Assemblee, quelques froissements entre le gou-
vernement et une partie de l’Assemblée. (Interruptions à
gauche.)
Je n’ai pas la moindre intention, croyez-le bien, d’entrer
ici dans la discussion des différentes questions que nous
avons eues à débattre; mais je rappelle aux honorables
membres qui siègent de ce côté (l’orateur désigné la gau-
che), je leur rappelle que, lorsque ees discussions sont ve-
nues. .. (Rumeurs à gauche.) — Je vais vous dire pourquoi
je m’adresse à vous. (Rumeurs sur les mômes bancs). Lais-
sez-moi m’expliquer : je ne puis tout dire à la fois.
Je rappelle à mes collègues de ce côté de l’Assemblée et
a ceux de mes amis qui s'y trouvent, que lorsque ces diffi-
cultés se sont élevées entre le gouvernement et une partie
de l’Assemblée, elles ont été loyalement et largement ap-
portées à cette tribune, qu’elles'ont été l'objet d’un vote ;
qu’il a été convenu entre nous que le résultat de ce vote
serait d’examiner dans la commission des questions variées,
étendues, relatives en même temps à la responsabilité mi-
nisterielle et à l’organisation des pouvoirs publics; aue le
débat en est là, qu il est confié à cette commission, q'iie iô
gouvernement n’a même pas encore une fois paru devant
elle, loin qu’aucune de ses résolutions ait été adoptée : que
l’honorable M. Le Royer, dont personne plus que moi n es-
time la franchise et la bonne foi, a été trop loin quand il a
attribué à cette commission des résolutions toujours hos-
tiles au gouvernement. Elle n’en a encore adopte aucune.
(Mouvements divers.)
sur quelques bancs. C’est vrai !
>5. LE garde des sceaux. Elle n’en •encops idopté au-
cune, et si Ton me permet d’exprimer toute ma pensée,
j’ai été trop ému des éloquentes paroles de l’un de ses
membres, Thanorable M. d’Audiffret-Pasqnier... (Exclama-
tions à gauche' — Approbation à droite et au centra droit),
pour ne pas espérer que des oonférences de la commission
avec le Gouvernement il pourra sortir, — je n’en sais rien,
je ne le prédis pas ( Ah ! ah ’. à gauche.), mais enfin il m’es!
permis d’avoir quelque espérance, — il pourra, dis-je, eu
sortir une résolution favorable à la pacification de cett«
Assemblée (Vive approbation et applaudissements à droite
et au centre droit.)
(La suite à demain.)
BELGIQUE,
Sénat,
Séance du 16 Décembre.
PRÉSIDENCE DE M. DELLA FAILLE.
La séance est ouverte à 3 1/4 h.
M. prince de Ligne, dans une lettre où il remercie l’as-
semblée de la nouvelle marque de confiance qu’elle lui a
donnée en l’appelant, cette année encore, aux fonctions
de président, demande un congé dont il ne peut pas fixer
le terme.
Ce congé est accordé sans observation. Il en est do
même de plusieurs autres congés.
Il est donné lecture par les secrétaires des messages du
président de la Chambre des représentants transmettant
les projets de lois votés par cette assemblée.
Hommages, pétitions, requêtes.
m. malou, ministre des finances. Je prie le Sénat de ren-
voyer le projet de loi allouant des indemnités aux proprié-
BRUXELLES, Office de Publicité r
de la Madeleine. ’ |