CHAPITRE XI. bitants! Aussi, pendant qu'il pleurait en demandant la vie, un soldat le frappa au visage. Quand il vit son sang rougir ses armes , il se jeta au bas de son cheval, joignit les deux mains, et, à genoux, la voix entrecoupée de sanglots, il cria de nouveau : grâce! Mais à celui qui avait élé sans pitié, d’Aremberg fut sans pitié, et, l'ayant frappé à la gorge, il le foula sous les pieds de son cheval. Le corps du malheu- reux évêque, meurtri, ensanglanté, roula dans la mare d’eau que formait le ruisseau de la fontaine de Wez. » Ces évêques de Liége étaient prodigieusement belliqueux. Le village de Chiévremont est fameux par un autre château qu'occupait, au x° siècle, un certain [driel, grand mécréant, malgré sa devise : Ami seulement de Dieu, Ennemi de tout le monde. Le repaire de ce grand forban fut pris par l’évêque Not- ger, de Liége, et ses soldats, déguisés en prêtres et portant sous leurs chapes de bons estocs qu’ils montrèrent au mo- ment voulu à Idriel, dont ils étaient censés venir baptiser le fils nouveau-né. Idriel, pour ne pas être occis, se jeta du haut de son donjon dans la Vesdre, où, roulant de rocher en rocher, il tomba fracassé et mort. Moins lugubre est la légende de Chaudfontaine , à la fois le bois de Boulogne et l'Enghien des Liégeois. Il y existe des eaux chaudes , très-douces, peu chargées de particules sali- nes , et d’un effet calmant, dont la vertu était connue dès le xu° siècle. Au xvi®, un certain Simon Sauveur y établit des bains dont la vogue n’a fait qu'augmenter depuis. Les Lié- geois s’y rendent en foule dans la belle saison, et les étran- gers les imitent. Le site de Chaudfontaine est un des plus délicieux de ce beau pays de Liége. Quincampoix est un bois, comme son homonyme, la fa- meuse rue du même nom; mais on n’y vole point. Des pro-