CHAPITRE IX. 167 est surmonté d’une statue de la Vierge, qui a remplacé sur le faite de l'édifice l’antique géant anversois. Le principal ornement de ce stadt-huys est intérieur : c’est la salle des mariages, dans le goût renaissance, et dont la cheminée mo- numentale peut rivaliser avec celle du Franc à Bruges. Sur la grande place de l'Hôtel-de-Ville, toute bordée de mai- sons espagnoles, se voit celle où la tradition veut que Charles-Quint soit descendu, lorsqu'il résidait à Anvers, et qui diffère peu des autres. Derrière la maison municipale sont les quartiers les plus étroits, les plus tortueux, mais les plus gothiques et les plus pittoresques de la ville. La Bourse, qui date de 1531, est charmante. C’est un cloître à quatre faces, ouvert sur une vaste cour, et attenant à quatre rues que forment et soutiennent des arceaux trilo- bés, eux-mêmes supportés par quaranie-quatre colonnes de la plus belle pierre bleue. D'élégantes nervures, partant des piliers, parcourent la voûte et donnent à cet édifice un très- grand caractère dont se soucient peu probablement les bons négociants d'Anvers, mais dont il est difficile à l'étranger tant soit peu artiste de n'être pas très-frappé. Longtemps les Anversois furent plutôt manufacturiers qu'armateurs, et plutôt commissionnaires que négociants. Les villes hanséatiques avaient alors chez eux des facteurs qui échangeaient leurs produits contre les marchandises du nord. De là l’origine de la maison hanséatique ou des Oos- terlings, bel et vaste édifice de la fin du xvr° siècle, situé entre les deux bassins, et où loge le consul des villes libres de Hambourg, Brême et Lubeck, auxquelles il appartient. La citadelle, située à une certaine distance de la ville sur la rive droite du fleuve, et construite suivant les règles de la fortification moderne, c’est-à-dire rasant la terre, est un pen—