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le commerce et l’industrie, se trouvent unies par l’artère vivifiante qui
portera sa force et sa vie dans' tous leurs membres !
Les distances s’effacent aujourd’hui, espérons que bientôt tomberont
les barrières commerciales.
Le Rhin pénétrant à l’Océan à travers la Belgique! La mer qui man-
quait à l’Allemagne, et qui lui offre ses côtes ! Quels résultats immen-
ses ! ! !
Oui, la Belgique doit être fière, et tous ses enfants doivent tressaillir
d’allégresse : la loi providentielle du l« mai 1834 a reçu sa consécration.
Oui, Belges, réjouissons-nous, mais au milieu de nos joies, conser-
vons la religion des souvenirs ;
Qu’en ce jour, la mémoire du saint martyr qui expia dans l’exil, la
gloire de ses travaux, soit dans nos cœurs; que nos regrets vengentson
uinbre des cruelles et envieuses inquiétudes dont il fut la victime !
Due pensée pour Pierre Suions!
Et celui qui, ministre, présenta aux chambres de son pays reconsti-
tué d’hier, la loi fameuse dont nous inaugurons aujourd’hui la réalisa-
tion, celui qui, dans une haute pensée nationale, conçut le projet d’a-
mener au cœur de la Belgique, les richesses de l’Allemagne; à celui-là
encore, nos souvenirs et nos sympathies!
On a parlé de hautes distinctions qui marqueront ce grand jour. Eh
bien! que la première, la plus éclatante, soit pour notre créateur de
notre rail-way, et le chemin de fer rhénan , qui n’a pas oublié ce qu’il
doit à ses courageux et patriotiques efforts, applaudira, avec toute la
Belgique, à l’acquit de cette dette nationale.»
AU POLITIQUE, A PROPOS OE LA
CONTREFAÇON.
Le Politique, malgré ses prétentions à la conciliation des par-
tis, est de soi-même un journal fort peu accommodant. L’autre
jour, comme on l’a vu, il nous a poursuivi de sa mauvaise hu-
meur pour avoir parlé en termes peu révérencieux de la contre-
façon belge. Le Politique est dépité tout autant contre nous qui
avons appuyé ses observations critiques sur l’influence négative
de notre diplomatie, qu’envers les feuilles qui ont émis une
opinion diamétralement opposée ; sa bile s’épanche même, et
non moins amère, sur les feuilles qui ont gardé le silence au
sujet du traité franco-sarde. Ainsi les uns sont blâmés pour
leur approbation, nous le sommes pour notre satire, et l'Obser-
vateur est blâmé pour sa neutralité! Comment s’y prendre pour
plaire au Politique ?
11 faudrait adorer la contrefaçon et bénir ses grands prêtres;
il faudrait conserver une attitude obséquieuse envers le minis-
tère et les actes de son administration, excepté toutefois ceux
qui concernent les intérêts de certaine société de librairie ; il
faudrait flatter les espérances politiques d’un homme auquel
nous reconnaissons, il est vrai, un génie industriel remarqua-
ble, mais qui attend encore la confiance du pays. Il faudrait
peut-être faire mieux encore : appuyer les candidatures imagi-
naires de Messieurs de Theux, chef des catholiques, et Lebeau,
chef des libéraux, à la vice-présidence simultanée, lesquels
extrêmes reliés entre eux par M. Liedts qui représente la dé-
fection, figureraient au bureau de la présidence comme les
gages d’une triple alliance entre les partis, d’une merveilleuse
tt’inité inaugurée sur l’autel de la patrie !
Mais rentrons dans la question d’où le Politique n’aurait pas
dû, par ses écarts maladroits, nous inviter à sortir. Un mot,
cependant, sur la question des sucres que nous ne nous atten-
dions pas à voir en cette affaire. Quel rapport y a-t-il entre la
fiction administrative appelée le rendement légal où le législa-
teur, à défaut d’estimation exacte, s’est plus ou moins efforcé
d’approcher de la vérité, et la contrefaçon où l’industriel s’em-
pare gratuitement de la matière première qui coûte si cher à
ses concurrents et qu’il déclare de bonne prise ? Le rendement
légal fût-il exagéré, ne frustre que le Trésor, et par qui ? Par
!e Trésor lui-même. La contrefaçon frustre l’éditeur étranger,
et par qui? Par un autre éditeur son concurrent.
Nous sommes surpris que le Politique pousse l’amour des as-
similations jusqu’à confondre des choses essentiellement diffé-
rentes, telles que la contrefaçon d'un ouvrage littéraire qui est
une véritable usurpation de propriété, avec la reproduction
d'un feuilleton ou d’un article publié par un journal, ce qui
n’est autre chose qu’une extension de publicité. Dans ce der-
nier cas, le journal qui reproduit l’article inséré primitivement
dans une autre feuille, ne fait tort à personne en recueillant
ainsi ce qui a porté tous ses fruits à son auteur; il glane après
la récolte, tandis que le contrefacteur, en éditant un livre
compacte, ferme le marché au producteur légitime et le pré
vient souvent dans sa spéculation; il moissonne par avance le
champ du voisin Le journaliste fait vivre encore un jour une
chose de sa nature éphémère et qui avait fait son temps; le
contrefacteur prend l’œuvre à sa naissance et il en exploite
l’avenir, afin qu’elle ne soit féconde que pour lui. En fin de
compte, pourquoi assimiler l’éditeur d’un journal quelconque
avec le directeur de la Société belge de Librairie ?
Le Politique assure que la contrefaçon est de droit public.
Nous avouons ne connaître aucune branche du droit qui se rat-
tache à d’autres notions que celles du juste et de l’injuste: droit
civil, droit des gens sont basés sur les mêmes principes. Nous
croyons fermement que les rapports entre nations à l’état de
paix doivent être identiquement les mêmes que ceux d'individu
a individu. A l’état de guerre, ces rapports sont interrompus
par la nécessité de la légitime défense; mais ils n’en sont pas
moins imprescriptibles. La contrefaçon n’est donc pas un droit;
elle est un fuit injuste que l’impunité sanctionne. Nous nevou-
lons point supposer que le Politique reconnaît seulement les
prescriptions de droit accompagnées d’une sanction pénale.
Ce serait la probité de Bartholo laquelle consiste tout juste,
comme on sait, à n’être pas pendu.
Le Politique s’est précipité, tête baissée et la lancé en arrêt,
dans le champ des personnalités à notre égard. 1! nous a fourni
un avantage dont nous n’abuserons pas sans doute en lui rap-
pelant un fragment d'un code sacré que sa mémoire peut avoir
oublié, maisquesaconscience ne pourra jamais désavouer: c’est
ce passage de la loi de Moïse :
a Tu ne déroberas point. »
a Tu ne revendiqueras point la maison de ton prochain : tu
» ne revendiqueras point sa femme, ni son serviteur, ni sa ser-
» vante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune des choses qui lui
» appartiennent. »
(Exode, chap. XX. vers. 15 et 17.)
ALLEMAGNE.
De l’Ems, 9 octobre. — D’après un arrêté delà direction des contribu-
tions indirectes. qui vient de paraître, la perception des droits de na-
vigation et des droits des écluses sur l'Ems est provisoirement et com-
plètement suspendue pour tout le territoire hanovrien.
Aux termes du traité du 13 mars dernier, les mêmes avantages doi-
vent être faits aux sujets prussiens.Le commerce de l’Ems va donc con-
sidérablement gagner. ( mercure de iP'estphalie.)
— L’Observateur autrichien donne la substance d’une convention
qui vient d’intervenir entre tes gouvernements autrichien et saxon re-
lativement à la construction du chemin de fer de Vienne à Dresde par
Prague. Les deux Etats se sont engagés à terminer dans l’espace de
huit années, qui ont pris cours en 1842, chacun la partie de ce rail-way
qui se trouve sur son territoire.
ANGLETERRE.
Londres, 12 octobre. — Le grand-duc Michel a quitté Londres hier,
pour se rendre en Ecosse. S. A. I. qui rencontrera dans les montagnes
d’Ecosse son neveu, le prince Alexandre des Pays-Bas, sera de retour à
Londres le 27 ou le 28 octobre.
— On écrit de Dublin, le 11 octobre :
Notre ville a été aujourd’hui tenue dans l’inquiétude par suite de la
nouvelle répandue par le parti orangiste, que M. O’Connell venait d’ê-
tre arrêté. Cette nouvelle était sans fondement. Ce qui est certain, c’est
que le gouvernement se propose d’intenter des poursuites contre plu-
sieurs des fauteurs les plus influents du rappel. 11 eût été impossible
d’adopter une mesure plus imprudente dans la situation actuelle des
choses. Le peuple s’est soumis à la proclamation, et aujourd’hui encore
on s’efforce de calmer l'irritation des esprits. L'arrestation de l’un ou
de l’autre des principaux chefs du mouvement pourrait avoir des con-
séquences terribles, si nous en jugeons par l’agitation que le seul bruit
de l’arrestation de SI. O'Connell a répandu parmi la population. Des
mandats d’amener ont néanmoins été préparés au château, mais ils ont
dû être envoyés à Londres, le ministère voulant que toutes les mesures
qui seront prises en Irlande soient revêtues de sa sanction spéciale.
Ainsi le projet de la proclamation a été rédigé à Londres par sir W.
Follett.
Les troupes stationnées en Irlande, s’élèvent à 28,000 hommes.
La proclamation a produit une sensation extrême dans l’intérieur de
l’Irlande. Le maire, les aldermen et les conseillers municipaux de Limg-
rick viennent d’adopter une résolution par laquelle ils proclament leur
entière confiance dans M. O’Connell, et leur détermination de continuer
à l’appuyer et à l’aider de tout leur pouvoir. Un seul membre du conseil
commun s’est abstenu de voter.
Lundi,toute 11 population,hommes, femmes et enfants, des paroisses
de Ballintnbber et de Borriscarra, s’est rassemblée pour protester con-
tre le maintien de l'union législative.
L’association du rappel de Dublin a décidé qu’elle s’assemblera mer-
credi prochain pour discuter et adopter une adresse au peuple irlandais,
afin de calmer l’irritation causée par la proclamation qui a défendu le
meeting deClontarf. (The Oublin-Tost.)
— City-article <luGlobe, 4 heures.— Le mauvais temps nous prive
de tous les arrivages attendus.
Le droit sur le froment étranger a subi une augmentation d’un p.c.;
il est maintenant fixé à 19 schellings par quarter.
Les fonds anglais se sont bien soutenus et les affaires ont été actives.
Le courtier du gouvernement a acheté des Cous, pour une somme peu
considérable à 93 1|8 au comptant; celle opération a agi favorablement
sur le prix de ces valeurs pour le transfert immédiat; le cours s’est élevé
de 94 7(8, 95, 93 1|8; et en compte à 95, 95 1)8. Des achats considérables
sur les fonds espagnolsont pôrtéles prix à 197[8, 20 le 5 p.c.,et à 27R|8,
38 le 3 p. c. On assure que des mesures ont été prises pour le paiement
ponctuel des intérêts surle 3p.c., et que d’autres mesures utiles se pré-
parent. Les mexicains ont subi quelques fluctuations et se sont faits à
33 5|8, 54 et à 51 1 ;4, coupons détachés.— Brésil, 73, 72 1)4 en hausse lé-
gère.— Port. 44, 44 1]4. — Autrichiens métalliques 113, 114 ]j4. — Iloll.
2 1|2 p.c. 53 5i8; 5 p c. 99 1[8, 7j8.
ESPAGNE.
La Gazette de Madrid combat l’opinion mise en avant par les ennemis
du gouvernement provisoire, que les cortès qui vont se réunir sont mil-
les, comme n’étant pas l’expression libre de la volonté du peuple,et par-
ce qu’il est intervenu dans les élections des corporations intruses, telles
que des députations provinciales et des ayuntamientos qui n’ont pas été
choisies par le peuple. La Gazelle demande quelle corporation est plus
instruse que celte junte centrale,réclamée si vivement par une minorité
turbulente, et que la constitution n’autorise en aucune manière.
— L’ensemble des dernières nouvelles des provinces est satisfaisant;
à Grenade comrneà Alméria, la fermeté des autorités militairesa triom-
phé de quelques velléités d’Ametler sous le manteau de la junte cen-
trale.
Les détails manquent encore sur l’assaut donné par les troupes de
Prim, à Girone. La première nouvelle arrivée par Figuières, ville occu-
pée par les insurgés, élève la perte des assaillants à 550 hommes, mais
il est probable qu’elle a été exagérée.
Rien de décidé encore à Saragosse. On pense que ce n’est qu’après
l’arrivée du général Concha que les opérations militaires commence-
ront d’une manière sérieuse.
— On nous écrit de Perpignan, le 8 octobre:
Même situation à Barcelone. A Girone, suspension d’armes pendant
trois jours pour enterrer les morts. Il paraît que Prim a perdu énormé-
ment de monde à l’attaque du Montjouy de Girone; cette ancienne ci-
tadelle dans laquelle les troupes d’Ametler s’étaient retranchées, forme
toute la défense de la ville.
I.es membres de la junte d’Olot, au nombre de six , sont arrivés hier
au soir à Perpignan. Tous les jours il arrive une grande quantité d’é-
migrants. On ne sait plus où les loger au Perthus.
Un déserteur des troupes de Prim, arrivé le 4 en France, a dit que
cette division souffre de grandes privations; les soldats n’ont vécu que
de mauvais pains depuis plus de quinze jours et n’ont pas reçu un sou.
Un fait à peine incroyable, c'est que pour venir de Barcelone à Girone
(22 lieues espagnoles), ils n’ont eu qu’une ration de pain.
— Le navire Gadilano est arrivé à Marseille le 10 de ce mois venant
de Cadix et Barcelone. Par lui on a quelques nouveaux détails sur l’in-
surrection d’Alméria qui est entièrement finie. Trois membres de la
junte ont voulu s'embarquer à bord de ce même navire, mais le peuple
s’y est opposé.
En passant à Barcelone, le capitaine rapporte qu’il a entendu une ca-
nonnade épouvantable, que les insurgés ont été repoussés avec une
perte considérable et 300 prisonniers, au nombre desquels se trouve le
président de la junte de Gollada qui était grièvement blessé et deux au-
tres membres de la junte.
On disait à Barcelone, le 8, que les insurgés avaient miné une partie
de lu ville et que si on donnait l’assaut il en résulterait de grands mal-
heurs. On a mis des canons jusques sur les terrasses des maisons.
A Barcelonette les affaires continuaient assez tranquillement; plu-
sieurs navires déchargeaient leurs cargaisons.
FRANCE.
Paris, 15 octobre. — Api'ès une absence de deux mois et demi, M. le
comte de Montalivet, pairde France, intendant-général de la liste civile,
est de retour à Paris depuis deux jours.
— On écrit d’AIbi, 7 octobre, au Journal de Toulouse :
« On assure que M. le maréchal duc de Dalmalie doit partir dans peu
de jours de son château de Saint-Amans, pour rentrer à Paris. Un cour-
j rier de cabinet, serait, dit-on, arrivé à Saint-Amans, porteur de dépê-
ches qui avaient pour but de hâter le retour de M. le président du con-
seil. »
—■ M. le prince de Joinville a, depuis quelques jours, des conférences
très suivies avec M. de Mackau. Cejeune prince paraît devoir être pour
le ministère de la marine, ce que M. le duc d’Orléans était pour le dé-
partement de la guerre, c’est-à-dire une sorte dedirecteur sans respon-
sabilité.
— Le brave général Bertrand vient d’arriver à la Nouvelle-Orléans. Il
avait fait la traversée de lu Havane à bord du brick de guerre français
le Mercure.
— Une quinzaine de nobles légitimistes qui occupaient des emplois
élevés dans la maison de Charles X sont partis depuis quelques jours du
faubourg St-Germain pour Londres. Ou dit que le duc de Bordeaux va
se former une maison royale et qu’il a appelé auprès de lui les princi-
paux anciens serviteurs de sa famille. Il est certain toutefois que le
voyage du prétendant à Londres et l’activité qu’on remarque depuis
quelque temps dans les correspondances du prince avec ses partisans
donnent de très vives inquiétudes au cabinet des Tuileries.
— Hier, 12 octobre, anniversaire ue la mort de M. le lieutenant-géné-
ral comte Damrémonl, gouverneur-général de l’Algérie, qui périt glo-
rieusement au siège de Constant!ne, en 1837, un service commémoratif
a;eu lieu dans l’église royale des Invalides, en présence de sa famille et
des personnes prévenues de Cette pieuse cérémonie.
— Plusieurs cultivateurs de l'arrondissement de Valenciennes ont
constaté cette année un fait qui ne s’était pas reproduit depuis bien long*
temps : le trèfle,semé en môme temps que le seigle,favorisé par les pluies
estivales survenues après la récolte du seigle, est devenu tellement fort
j qu’on a pu en faire une coupe productive en automne, ce qui a rappo'r-
j té deux bonnes récoltes sur le même champ, dans la même campagne,
| Si les pluies d’été ont été désastreuses sur certains points, elles ont du
moins été favorables aux dernières coupes de foin et aux productions
appelées hivernages.
— En faisant des fouilles pour construire un égout rue d’Enfer, près
le Panthéon, les ouvriers ont découvertees jours-ci un casque en bronze
assez bien conservé etqui paraît avoir apparient! aux soldats d Attila.
— C’est hier qu’à du avoir lieu à Bordeaux la translation des cendres
d’Henri Fonfrède dans la cimetière de la Chartreuse où a été élevé par
souscription un monument à sa mémoire.
Le désarmement de la flotte commence à porter ses fruits. Nous ne
sommes pas en mesure de profiter des événements de la Méditerranée:
si l’Autriche intervenait dans les Etals Romains, nous ne pourrions
l’en empêcher, comme le fit Casimir Périer;et c’est en vain que le com-
mandant de la station de Barcelone demande au ministère des bâtiments
pourrenforcer sa division.
Le vice-amiral Owen est parti avec le vaisseau à trois ponts le Queen
et les frégates à vapeur l'Hécate et le Vesucius pour le Pyrée où nous
n’avons qu’un petit navire de guerre. La frégate à vapeur Medea est
arrivée à Malte avec des dépêches pressées de Barcelone, et aussitôt le
vaisseau V/ndusel deux autres armements ont reçu l’ordre de partir
pour les côtes méridionales de la Péninsule.
Les Anglais ne perdent pas de temps, et ils savent à la fois exploiter à
leur profit tous les événements politiques et protéger leurs nationaux.
M. Guizot agit dans Iç sens contraire; il n’envoie pas de bâtiment
dans le Levant; il a le tort grave de laisser sans protection suffisante
les Français établis à Barcelone. Le commandant Gatier écrit qu’il n’a
plus assez de bâtiments pour donner asile à toutes les personnes qui
demandent à se placer sous la protection du pavillon français, pendant
le bombardement qui, à ce qu’il paraît, n'épargne rien. En apprenant
la fâcheuse situation de nos compatriotes. M. Guizot a daigné mettre le
télégraphe en mouvement pour faire partir ia gabare le iilahé.
Voilà où s’est borné le secours accordé par le ministère ; il y a quel-
ques milliers de Français qui veulent fuir les balles des insurgés et les
boulets de Montjuich.’et l’on expédie un navire qui peut à peine rece-
voir 200 personnes. (Courrier.)
Nous recevons un journal de Sidney, en date du 13 mai dernier. Il
publie, sur ce qui s’est passé à Tahiti, lors de l’arrivée de la frégate an-
glaise Vindictive, des détails qui, sans être neufs, font comprendre
mieux que les relations déjà parvenues en Europe le véritable carac-
tère de cet incident.
Voici le fait en deux mots.
La reine Pomaré s’était rendue à bord du Talbot pour réclamer as-
sistance contre la prétendue usurpation des Français. A l’instigation du
capitaine de ce. bâtiment, elle avait écrit à l’amiral anglais qui com-
mande la station de fa mer du àud, pour le prier d'envoyer à son se-
cours un grand vaisseau de guerre. L’est peu de temps après que la
Findictire est arrivée, sous le commandement du capitaine Nicholas.
Le capitaine Nicholas. à son entrée dans la rade de Tahiti, a refusé de
reconnaître l’autorité de la France, et n’a salué que le pavillon de la rei-
ne Pomaré.Des intrigues ont été nouées dans l’île pour amener les chefs
à faire une manifestation hostile à l'influence française.En même temps,
le capitaine Nicholas a expédié son premier lieutenant à Londres pour
demander des instructions, se décidant à rester dans ces parages jus-
qu’à ce qu’il ait reçu une réponse du gouvernement.
Les choses en étaient là. Nous ne pouvons tarder à savoir ce que le
gouvernement anglais aura prescrit, car ces nouvelles ont déjà cinq
mois en date.
Le journal que nous avons sous les yeux nous fournit la preuve la plus
palpable de l’importance de Tahiti comme port de commerce et de relâ-
che. Il publie la liste des navires marchands et baleiniers qui ont touché
à ce port dansles quatre mois précédents. Nous comptons quarante ba-
leiniers,savoir: six anglais, cinq français, un brémois et vingt-huitamé-
ricains. A ce nombre, il faut ajouter sept bâtiments marchands. C’est un
mouvement plus considérable que celui dont les îles Sandwich ont été
le théâtre pendant la même période. (Tresse.)
Tendances du gouvernement de juillet.
L'Echo du Nord publie les réflexions suivantes :
La tendance du pouvoir à se rapprocher de tout ce qui a appartenu
de près ou de loin à l’ancien gouvernement, vient encore de se révéler
à l’occasion des nominations de maires et d adjoints auxquelles il a fallu
procéder par suite des élections municipales qui avaient eu lieu. Il ré-
sulte de nos correspondances aussi bien que des plaintes qu’ont fait
entendre un grand nombre d’organes de la presse départementale, que
dans beaucoup de localités on a éliminé les maires qui dataient de la Ré-
volution de juillet pour les remplacer par des hommes qui avaient dû
abandonner le pouvoir en 1830. C’est surtout dans les communes rura-
les que celte élimination s’est fait remarquer, et à entendre les plaintes
qui sont parties simultanément de tous les points de la France, il est
permis de croire qu’elle n’a eu lieu que d’après un mol d’ordre trans-
mis aux préfets par M. le ministre de l’intérieur.
El celte manière d’agir ne uous surprend pas : plus il marche dans les
voies de la conlre-révolulion, plus le pouvoir, en éloignant de lui les
hommes qui déplorent sa marche, se condamne à s’appuyer sur le parti
légitimiste, dont il embrasse tous les principes et tous les intérêts. Il
doit déjà beaucoup à ce parti pour les concessions qu'un certain nom-
bre de ses membres influents lui ont faites en se ralliantà lui; il lui doit
beaucoup pour le concours que, dans toutes les circonstances un peu
difficiles, il obtient de la plupart des députés envoyés à la chambre par
ce parti. Tout récemment encore il a contracté envers lui de nouvelles
obligations par suite du voyage que M. le duc de Nemours est allé faire
en Bretagne; voyage qui aurait été fort triste pour le jeune prince si
quelques anciens chouans ne lui avaient tendu la main, déterminés sans
doute à faireuu pas vers lui parcette répuLalion d’idées et d’habitudes
aristocratiques qui accompagne partout M. le duc de Nemours.
Il ne faut donc pas s’étonner des prévenances des hommes du gou-
vernement pour les légitimistes, pas plus qu’il ne faut s’étonner de voir
ceux-ci reprendre toutes leurs anciennes positions. Cela est dans l’or-
dre des choses; c’est une conséquence forcée des principes qui ont di-
rigé la marche du gouvernement, qui lui ont fait répudier successive-
ment et éloigner de lui tous les hommes qui l’avaient aidé à s’élever, et
rechercher l’alliance de tous ceux sur lesquels il avait dû passer avant
d’arriver là où il était arrivé. Seulement il est bon de constater le fait;
il est bon de montrer au pays que depuis treize ans on l’a promenédans
un cercle vicieux pour le ramener à son point de départ, pour le remet-
tre en présence défe hommes qu’il croyait avoir renversés à toujours, et
des principes dont il espérait n’entendre plus jamais parler.
HOU U AN DE.
UuIIctln de la lioiir.se d’Amsterdam du 14 octobre. — Nos
fonds nationaux étaient bien tenus aujourd’hui; les prix ont éprouvé
en général une légère amélioration. En intégrales, les affaires n’étaient
pas dépourvues d’intérêt.
En fonds étrangers, ceux de Portugal et d’Espagne étaient beaucoup
voulus ; les détenteurs out pu réaliser avec bénéfice.
BELGIQUE.
Brdxem.es, 15 octobre.—Un arrêté royal du 30 septembre dernier
complète l’organisation de l'administration centrale du départementde
la guerre; par cet arrêté, le ministre de la guerre est autorisé à faire
immédiatement l’application des différents traitements fixés par le mê-
me arrêté Néanmoins les fonctionnaires et employés civils qui jouissent
aujourd’hui d'un traitementsupérieur aux limites posées,continueront
à toucher ce traitement jusqu’au moment qu’ils obtiendront de l’avan-
cement Quant à ceux qui touchent aujourd’hui un traitement inférieur
à ces limites, le ministre pourra maintenir ce traitement, ou ne le por-
ter, s’il y a lieu, au taux fixé, que par des augmentations.
L’art. 2 de cet arrêté fixe comme suit le traitement annuel des fonc-
tionnaires et employés civils :
Au secrétaire-général, 8,400 fr.; au sous-chef de division, 5,000 fr.; au
chef de bureau, 3,000 à 4,000 fr.; au sous-chef de bureau, 2,400 à 2,800
fr.; à l’employé de 1» classe, de 1,900 à 2,300 fr.; de 2« classe, de 1,500 à
1,800 fr.; de 5« classe, de 400 à 1,200 fr.
En exécution de l’art. 9 dudit arrêté royal, M. le général Dupont a
arrêté un réglement général d’ordre et de police intérieure du minis-
tère de la guerre.
ANVERS, 13 OC7TOKRE.
Par nrrêté royal du 12 octobre I843,lesieur Adolphe-Philippe Hubert-
Joseph de Marbaix, juge suppléant au tribunal de première instancede
Mous, est nommé substitut du procureur du Roi près le même tribunal,
en remplacement du sieur Godchaux, décédé.
Par arrêté royal de la même date , la démission du sieur Félix-Jean
Beaucouri , de ses fonctions d’avoué près le tribunal depremière ins-
tance de Bruges, est acceptée.
Par arrêté royal du 8 octobre 1843, un nouveau subside de 5,000 francs
est alloué à l’administration communale d’Atidenaerde ( Flandre orien-
tale), pour l’aider à continuer la. restauration de sou hôtel-de-ville.
— Nous apprenons’ que M. Chàrlès Émonce, de cette ville, vient de
passer, avec distinction, son examen de I» lieutenant au long-cours.
— Le Roi eL la Reine des Belges, ont lait, le 10 de ce mois, avec la fa-
mille royale de France, une visite à la Reine Marie-Christine, à l’occa-
sion de l’anniversaire de la Reine Isabelle,II.
— M. Dietz. quia figuré l’année passée dans l’affaire déplorable quia
fait tant de bruit, vient d’obtenir un emploi dans les chemins de fer-en
Russie. 11 est parti tout récemment.
— Le conseil communal de Gand a commandé à M. Verboeckhoven
un tableau de 4,000 fr. pour l'Académie de celte ville.
— On lit dans Ie Journal de Liège, 11 octobre :
Nous apprenons avec satisfaction qui sera partagée par tous nos con-
citoyens, que Bruine, notre célèbre violoniste, nous est arrivé hier soir,
de Paris, dans un état de santé parfaite. Il va se rendre en Allemagne
pour y faire entendre de nouveau sou beau talent, qui y a rencontré
tant U admirateurs.
Hier, à midi environ, le convoi d’honneur est parti de la station com-
merciale pour Liège, au bruit du canon et des cloches. Une locomotive
marchait en avant en éclaireur; venaient ensuite trois convois, traînés
chacun par deux locomotives et comprenant ensemble environ 60 voi-
lures
On écrit de Liège, 15 octobre :
« Le convoi d honneur destiné à amener à Anvers les invités de la
Prusse, a quitté ce malin Aix-la-Chapelle, vers 7 heures et demie. Il a
parcouru assez lentement et en une heure la route d’Aix à Verviers
qui, comme on sait, a présenté les plus grandes difficultés de terrain
et n’a pu être achevée que par la grande activité qu’ont déployée les
entrepreneurs. Les voyageurs ont été arrêtés à Verviers pendant une
demi-heure pour attendre le convoi ordinaire, parti de Liège ce matin, |