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Los Mérovingiens ot les Carlovingiens
La Féodalité
Sous les deux premières dynasties, la contrée suivit le Sort
de la monarchie francaise. Cest en Belgique, comme on gait
qu'il faut chercher la première origine des Carlovingiens
Pépin de Landen était, en effet, né dans la Hasbagne et allié
aux grandes maisons du Hainaut et du Brabant. il tirait son
nom d'une terre Située au Sud-est de Tirlemont. Quant
Pépin d'Héristal, il était ainsi Surnommé cause de Sa rési
dence dans le village d'Héristal, aux environs de Liège
La division de la Belgique en comtés--division qui était
devenue, dés l'arrivée des Francs, le principe de l'administra
tion indiquait déj le régime féodal, basé d'ailleurs pur les
coutumes générales des Germains. Lorsque la décadence des
Carlovingiens commenca, ce régime prit une grande i mpor
tance et s'étendit rapidement, Après Charlemagne, au milieu
des Secousses et des déchirements la puissance royale ne
fut plus qu'un nom. Chaque famille riche en terres et en
vassaux se rendit peu près indépendante et sembla régner
dans ses domaines. Les propriétés de la race carlovingienne
avaient été successivement aliénées on saveur des vasSaux
puissants. Ceux-ci obtinrent bientôt l’hérédité de leurs fiefs et
e droit de faire la guerre. Le Sort des populations dépendit
peu de leurs Souverains, toujours éloignés; l'inssuence réelle
appartint aux grands du pays, qui, oous le titre de seigneurs,
de comtés et quelquesois de ducs, finirent par gouverner par
tout. Mais en Belgique, il s'était déj élevé deux familles
principales qui devaient empêcher jusqu' un certain point le
morcellement total de la contrée: les maisons de Lorraine et
de Flandre. De l'une provinrent les maisons de Brabant, de
Namur et de Limbourg; de l'autre, les comtes de Flandre e
de Hainaut; et les diversés provinces, peu peu constituéos
en Etats, sleurirent et se développèrent chacune de leur côté
jusqu'au jour où les ducs de Bourgogne essayèront de leu
donner l'unité nationale.
Los Cpoisad0s
La Belgique n'apparait dans l’histoire, l'état de nation
que lors des croisades, Auparavant c'était une éspèce de
errain neutre, que se disputaient des princes, des rois, dos
ompereurs de toutes les races. EIle n'acquit une personnalité
en Europe qu' partir de cette époque.
Après la prise de sérusalem. Godefroid de Bouillon fut
désigné par les croisés pour organiser en Palestine un royaume
chrétien, et une dynastie belge se Serait probablement fondée
en Orient, Si le : prince et défengeur du Saint sépulcre
n'était décédé Sans descendants l'année suivante
D'après la tradition, les croisés bruxellois, devancant le
nouvelle de leur retour, parurent subitement dans leur ville
natale le 10 janvier 1101. Ce fut l'occasion de vives réjouis-
sances, et le souvenir s'en ost perpétué jusqu'aujourd’hui
Tous les ans encore, le 10 janvier, dix heures du Soir, la
cloche de Sainte-Gudule rappelle aux habitants la Veillée des
domes luvouiobens avond); ce Soir-l, les femmes Sont maîtresses
au logis, et l'on dit que, jusqu'en 1781, le conseil de Brabant
prit vacance pendant l'après-diner de ce jour.
Après la mort de Godefroid, la domination chrétienne en
Palestine ne put subsister longtemps. Pour la rétablir, la
noblesse belge fournit un considérable contingent la qua
trième croisade, A la tête de l'expédition se trouvait Baudouin
comte de Flandre et de Hainaut, qui devait être le héros
dl'une étonnante aventure historique: la fondation de l'em
pire latin de Constantinople. Les croisés, appelés par l'em
pereur byzantin auquel une révolte avait arraché le pouvoir
s'emparèrent de Constantinople et y constituèrent un nouvel
Etat, dont ils nommèrent Baudouin le chef
L'ayant placé sur le pavois comme jadis les chéss des
Francs ils le portèrent eux-mêmes l'église de Sainte-Sopbie.
où l'armée ratisia leur choix Ainsi, pour la secondé sois Fun
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prince belge trouvait un trone dans ces contréés lointaines ou
la victoire l'avait conduit. Mais, par une étrange fatalité, ce
deuxième trone sembla aussi dévorer celui qui l'avait conquis.
Baudouin de Constantinople périt la même année en com
battant les hordes farouches des Bulgares, et Sa mort, comme
celle de Godefroid de Bouillon, éteignit une de nos grandes
races: car il ne laisgait que deux silles, qui devinrent les
Seules héritières de l'antique maison de Flandre. C'en était
fait décormais de la force et de la grandeur des comtes
flamands, mais non pourtant de la puissance et de la pros-
périté du pays
Los Communes
L'influence des croigades est connue: elle fut grande sur
le commerce et l'industrie, plus grande encore Sur le déve
loppement de la liberté. En effet, la plupart des comtes et
barons qui s'en allaient guerroyer en Palestine vendirent des
franchises au peuple, que la richésse rendit de plus en plus
oxigeant. La présque totalité des communes belges Se cons
titua ainsi au douxième Siècle
Les anciennes cités belges comprenaient deux classes d’ha
pitants: les bourgoois proprement dits, possesseurs de biens
fonds, et les gens de métier. Ces derniers, dont la condition
était d'abord regardée comme peu près servile, semblent
n'avoir joui primitivement d'aucun droit politique Mais cette
Situation se modisia bientôt, grace cet esprit de liberté qui
parait être un des caractères de la race, AinSi les gens de métier
arrivèrent promptement être compris dans la bourgeoisie et
en former la masse
Cette masse se trouvait fortement organisée. Chaque métier
formait un corps et possédait ses lois et Ses chefs. On y dis-
tinguait différents ordres: les apprentis, les compagnons et
les maîtres. Parmi ces derniers étaient choisis le doyen et les
prud’hommes, qui composaient la magistrature du métier
Le pouvoir dont ils étaient investis avait la plus grande
oxtension
PluSieurs circonstances, fait remarquer M. Mole, rendaient
plus redoutable en Belgique que dans les contrées voisines
cette infsuence des corps de métiers c'étaient le nombre des
ouvriers, l'importance des villes, et surtout l’habitude prèsque
générale de manier les armes. L'ostime des historiens anglais
et allemands pour ces artisans belges aussi bien exercés Se
battre qu' tisser la faine, ost caractéristique.
Lorsqu'une même volonté animait toute cette population
armée, la résistance devenait bientôt impossible, soit aux
classes riches, soit au prince lui-même
La commune n'ost donc autre chose que l'association de
divers métiers ou gildss en une gilde générale, pour la défense
du droit commun
On ignore l'époque précise de l'établissement des com
munes, mais on peut affirmer qu'elles ont précédé les chartes
qui leur donnèrent l'existence légale. La raison politique de
leur établissement ressort du caractère même du régime
séodal. Quand les rois ou les princes Souverains se viren
menacés par leurs vassaux, ils accordèrent des privilèges au
peuple en échange d'un appui Sans lequel ils auraient perdu
leur pouvoir.
Entre les villes et le Souverain intervinrent des concessions
écrites, et la Société fut fondée sur un contrat
Ainsi suront octroyéos ces chartes, ces beuven, qui garantis-
gaient la liberté individuelle, abolisgaient les corvées arbi
traires, accordaient le droit d'usage et de pature sur les
domaines du seigneur, et constituaient un véritable droit
public.
Leur modèle est la Joyeuse Entrée de Brabant lBleyden
1uhomsb, où l'on trouve déj plusieurs principes juridiques
insorits dans notre Constitution actuelle.
L'époque de la plus grande splendeur de ces associations
fut le quatorzième siècle, dit M. Hymans, et la victoire des
Eperons d'or, la conséoration de leur triomphe. En revanche,
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