152 LA BELGIQUE. en couleur, recommandables, estimables, mais secondaires. Sneyders a du gibier qu'on pourrait dire vivant, s’il n’était mort, sur une table; et, ce qui vaut mieux encore , un com- bat de Cygnes dans l’eau se défendant contre un chien , ta- bleau très-vrai, très-dramatique. Nous passons sur les Luc François, les Willaerts, les Van Mol, pour arriver à Témiers, le jeune, bien entendu. Il a d’abord une Vue de Flandre , dont le fond est un paysage, le devant, un groupe de fumeurs, au bas duquel il faut écrire: « Parfait, délicieux ! » Mais il en a un autre très-bizarre, et qui sort tout à fait de son genre favori : c’est Valenciennes secourue par don Juan d'Autriche contre les maréchaux de Turenne et de la Ferté, en 1636. Une faute de la Ferté amena Je déblocus de la place, fait d'armes dont Téniers eut la mis- sion pittoresque de conserver le souvenir. Il s’en tira à mer- veille. Ce tableau n’est guère que de l’ornementation animée; mais les détails en sont d’une finesse exquise. Voici Pierre Thys, fort bon élève de Van Dyck, plus sem- blable toutefois à Rubens qu’à son maître, avec une assez bonne Assomption et un Ange qui présente sainte Françoise à Jésus-Christ et à la Vierge. Ce dernier tableau , d’une fort belle couleur, est en même temps très-naïf : on croirait voir, n'étaient le titre et le costume des personnages, une Présentation dans le monde. Jean-Érasme Quellyn, surnommé le Jeune, et le meilleur des deux, a beaucoup de tableaux, dont le plus saillant est une Piscine de Bethsaide, prodigieuse toile très-vaste , très- confuse , mais dont on peut dire que cela ressemble tout à la fois à Michel-Ange pour l’immensité, et à Rubens, ou plutôt à Jordaëns, pour la couleur. Il y a ensuite deux Gaspard Van Osptal: un portraitetun M Christ apparaissant à une sainte carmélite, donton jurerait 4 que la tête a été peinte par Van Dyck. 4 Boyermans, élève de ce dernier, et l’un des meilleurs, qui