Full text |
(M. t.)
AiWERS, Dimanche * JAXTOB 1888.
(Troferiènsc Année)
ON S'ABONNE
A Anvers, au bureau du
Précurseur, rue des Fagots, *
a. 2090 , où se trouve une
boîte aux lettres et où doi-
vent s’adresser tousles avis.
lia Belgique ot dl'étran-
ger, chez tous les directeurs
des postes.
Pour toute la Hollande ■
cln z ’lh. Lejeune Libraire
Editeur h laHaye.
A Paris , à l'office-Cor-
rerpondauce de Le pelletier-
Bourg dn et compag- , rue
Notre-Dame des Victoires,
N. i8,ouou reçoit aussi les
annonces.
PAIS.
3C URS
1
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
ABONNEMENT,
Par an . . . 60 fr*
» 6 mois . . 30
o 3 » 13
POUR LA «F.LGÎQUK-
Par 3 mois . . 18 fr
pour l’étranger.
Par 3 mois . 20 fr.
ANNONCES.
25 centimes la ligno.
La quatrième page ron*
sacrée aux annonce» , t*
affichée àla bourse d’Anv**r
et à la bourse des prin«i
pales villes de ci.mmer?
ZiISS&TÉ.
7 Janvier.
BULLETIN POLITIQUE.
Les jours se suivent et se ressemblent pour les nouvelles politiques,
c’est- à-dire qu’il n’y en a pas plus à donner aujourd’hui à nos lecteurs
qu’il n’y en avait hier et tous les jours de la semaine qui vient de s’é-
couler. Nos correspondances sont à peu près stériles.
Les journaux français qui nous arrivent sont de vendredi ; quel-
ques uns annoncent pour le lendemain,d’autres pour le lundi suivant,
la lecture eu séance publique au palais Bourbon du projet d’adressêqui
sera immédiatement discuté. On croit généralement que ce projet d’a-
dresse sera fort inoffensif, mais la discussion en sera bien vive au
contraire et nous doutons que M. Mole sorte aussi victorieusement de
cette épreuve que de celle de la chambre des pairs.
Dans cette chambre, les amendemens proposés pour la Pologne et
l'Espagne ont été rejetés; M. le ministre,pressé de répondre sur la
question de savoir si l’entrée de Don Carlos à Madrid serait un cas de
guerre, a répondu, sans répondre, c’est-à-dire qu’il a fait de la diplo-
matie.
Nous ne reproduirons pas tout ce que les journaux disent sur la si-
tuation actuelle des choses, sur la discussion de l’adresse de la cham-
bre des députés,ce serait se livrer à des conjectures qu’un rien pourrait
réaliser ou détruire, mais nous reproduisons en grande partie un article
du Siècle,qui est une critique aussi vraie que spirituelle de la position
du ministère Molé ; cette esquisse politique remplacera un bulletin de
nouvelles que nous aurions eu bien de la peine à réunir sans courir le
risque de nous répéter sans cesse :
MINISTÈRE DU 15 AVRIL.
Qu’est-ee que le ministère du 15 avril ? Quelle pensée a présidé à sa for-
mation ? Quel système a dirigé sa conduite ? Que veut-il, ce ministère, et où
va-t-il ?
L'opinion publique a fait à M. Molé l’honneur de croire qu’il était entré à
regret dans la ligne du 6 septembre ; qu’il s’était flatté de modérer la fougue
des doctrinaires en s’attelant au même char qu’eux; de tenir en échec le génie
de l'intimidation en le reléguant dans l’atmosphère calme et froide du dépar-
tement de l'instruction publique, pn lui abandonnant tout au plus une influence
indirecte sur l’administration politique ou sur la police, par l’intermédiaire de
M. de Gasparin. L'expérience dut bientôt lui apprendre qu’on n’accepte pas
impunément certaines associations, et que, par une pente irrésistible , on est
bientôt entraîné à vouloir ce que veulent des alliés habiles et persévérans
dans leurs desseins. Dominé par l'influence des dangereux auxiliaires qui
s’étaient hypocritement inclinés sous sa présidence, M.Molé consentit à deve-
nir le père adoptif des apanages, de la disjonction, de la non-révélation, de la
déportation avec geôle, en un mot de toutes les rigueurs salutaires excogitées,
comme adit M. Dupin, par les hommesde l’intimidation. 11 allajusqu’à trou-
ver tout cela admirable, indispensable même, aussi conforme aux principes
de la royauté constitutionnelle qu’aux traditions de l'antique monarchie, et
il n'hésita pas à le dire du haut de la tribune. Dieu sait où ces premiers pas
l'auraient conduit si par bonheur les pieds de son ministère n'eussent glissé.
Que de chemin lui auraient fait voir ses amis du 6 septembre ! Il est probable
qu'au 8 août 1830 ce bon ill.de Chantelauze no se doutait pas plus des distances
effrayantes qu’il était destiné à parcourir.
Grâce au naufrage heureux de son ministère , M. Molé a été jeté hors du
courant qui l’entraînait. !1 a repris l’usage de ses sens ; ses yeux se sont ou-
verts sur les périls d’une fausse direction, mais il n'avait point dépouillé sa
confiance exagérée en lui-même. La présomption est le faible ordinaire des
gens qui ont des a'ieux et un nom. lia pensé que le plus sûr moyen de réagir
modérément et sans secousse contre le système dont il avait reconnu les dan-
gers était de choisir la plupart de ses auxiliaires parmi ceux qui en avaient été
les instrumenssubalternes. Il substitua M. Barthe à M. Persil ; il appela le
zèle rapporteur de la loi de disjonction à l’héritage du trop puissant ministre
de l’instruction publique. Dans le ministère do l’intérieur, il remplaça le dé-
légué de M. Guizot par l'homme qui avait représenté dans trois ou quatre
précédons cabinets la pensée du château. Aux finances, il crut pouvoir subro-
ger n'importe qui à M. Duehâtel. Quant à la marine et au commerce, il ne
vit aucun inconvénient à y laisser les sentinelles qu’y avait posées le 6 sep-
tembre.
Qu’est-i! résulté de ce bizarre assemblage d’élémens mal assortis? D’abord
les plus choquantes dissonnances de langage, et même ks déclarations les
plus contradictoires. Le retrait de la loi d’apanage est opéré par une ordon-
nance ; un ministre , se chargeant d’ofiïce de commenter la décision du cabi-
net. prend sur lui de déclarer que la loi u’est qu'ajournée ; il est démenti par
le chef même du cabinet, qui soutient avec le Dictionnaire de l’Académie
qu’un retrait n’est point un ajournement. Le président de ce ministère est eu
butte aux attaques acrimonieuses et aux sarcasmes de la coterie dont il vient
«le répudier le concours. Ces agressions se produisent à la tribune même sous
des formes plus ou moins graves, plus ou moins mesurées. Avec un merveil-
leux esprit d’à propos, l’un des membres du cabinet profite de l’occasion pour
exalter la politique et le caractère des hommes qui ont cessé d’être ses collè-
gues, et qui se constituent les adversaires directs coutumélieux presque, du
chef de la nouvelle administration.
La moindre des infirmités de ce ministère est son insuffisance oratoire. Il
assiste muet aux combats qui se livrent par-dessus sa tête et dont sa succes-
sion peut devenir le prix. 11 resterait dans la mêlée, suffoqué et mourant sans
faire entendre même un soupir, si des paissances neutres ne lui tendaient du
haut de la tribune une main secourable et ne lui jetaient, pour le raviver, des
paroles d’encouragement. Il y a mieux, lorsqu’il lui arrive de parler, on se-
rait tenté de croire que le silence pour lui est une force. Un pamphlet, nuit
moins aux dots des princesses qu’un discours improvisé par M. Barthe pour
les défendre ; et, du sucre de betteraves ou du sucre colonial, il serait diffi-
cile de dire lequel a eu le plus à souffrir de l’éloquence financière de M. La
cave-Laplagne.
C'était une généreuse inspiration quo celle, de l'amnistie : il ne lui a pas été
donné de s’épanouir d’une manière complète ; il a fallu la gréver de restric-
tions multipliées et rigoureuses qui en ont atténué le bienfait. Dans la clé-
mence même on n’a pas oublié la part de l'intimidation. La dissolution de la
chambre, dans la pensée au moins de celui qui a pris l’initiative de cette ma-
sure, devait être un gage donné aux opinions du progrès, une sorte de défi à
l’esprit réactionnaire qui avait asservi l'ancienne majorité. Et pourtant nous
avons vu l’administration mettre toute son influence, ses efforts et ses intri-
gues au service des candidatures du centre droit.
Si le ministère peut prétendre à l’honneur d’un système, c’est à celui de.i
compensation*. Il peut dire aux uns : « J'ai frappé le grand coup de la dissolu-
tion ; » aux autres : « J'ai manœuvré de mon mieux pour reconquérir sur les
élections l’ancienne majorité. » Aux adversaires de nos possessions d’Afrique
il peut citer le traité de la Tafna. — Le courage de nos soldats lui a permis
de jeter le glorieux nom de Gonstantine à ceux qui lui reprocheront d’avoir
humilié devant Abd-el-Kadcr la souveraineté de la France.
A un cabinet dont les pensées sont si mobiles, les actes si contradictoires,
il fallait des interprètes divers, des truchemens familiers avec tous les idiômes
de la politique. Ses richesses, sous ce rapport, ne laissent rien à désirer. Cha-
cune des feuilles ministérielles, et le dénombrement en serait long, a une
nuance qui lui est propre, et cette série de nuances si variées parcourt une
échelle qui commencé bien près des légitimistes et s’étend jusqu'aux derniers
confins du centre gauche, en traversant toutes les régions intermédiaires.
Aussi Dieu sait quel concert forment ces voix discordantes. L’une chante les
louanges de M. Guizot et crie Gloire au centre droit, à la politique de résis-
tance;l’autre,exalte les mérites de M.deDupin, M.Thiers, voir même ceux de
M. Odillon-Barrot, et publie qu'en dehors du centre gauche il n’y a point de
■ salut. Tout cela s’écrit et s’imprime sous le couvert ministériel !
Feuilleton du Précurseur.
BEVUE THEATRALE.
C’est à vous que je m’adresse, gens heureux ! qui dites -.je voudrais aller là,
et qui partez : à vous tous qui courez au devant du feuillage et des fleurs quand
mai nous arrive avec ses brises caressantes et son haleine chaude. Si vous
avez de l’imagination, un peu de poésie au cœur, une parcelle de cette sève
qui fermente en nous quand la nature dépouille sa vieille enveloppe pour s’é-
panouir sous les rayons d’un soleil fécond, certes vous partirez en poète, l'âme
■ouverte aux impressions du voyage, content d’aller vous rajeunir à cette jeu-
nesse inépuisable des champs, vous purifier dans la solitude des montagnes,
au bruit des cascades écumantes, sur les mousses où dorment les lacs argen-
tés... Ces douces images viennent souvent se réfléter sous ma plume, et vous
savez si elles s’effacent jamais du souvenir.
C’est quand l'hiver a fui dans le tourbillon d'une walse, lorsqu'il ne reste
de son éclat et de sa musique qu’une vibration lointaine qui s’évanouit â me-
sure que le rayon s’étend , alors que l'âme est bercée dans la douce somno-
lence d'un rêve et comme énervée sous de perfides sensations, que bous ai-
mons à laisser derrière nous la ville pour nous aventurer dans un autre ordre
de jouissances, pour glisser doucement de la vie monotone du salon , où tout
se symétrise etse fond dans une même teinte, à la vie accidentée des champs
ou tout est contraste et variété....
Mais l’hiver nous couvre encore de ses brumes , les prairies et les bois dor-
ment sous le givre , leur blanche toilette du matin , et j’entends à peine les
premières mesures de la walse allemande. C’est aujourd’hui le jour des Rois,
REMBOURSEMENT DES RENTES DE LA VILLE.
On nous adresse la lettre suivante sur cette question, que nous
n’avons pas encore eu le temps d’examiner nous-mêmes : chose que
nous ferons incessamment.
Monsieur le Rédacteur,
La lettre que contient votre journal de vendredi 29 décembre, en
réponse à la mienne sur la conversion des rentes de la ville , qui se
trouve dans votre journal du 16 du même mois, me sembleexiger une
réponse de ma part.
Votre abonné, avant d’entamer son sujet, commence par invoquer
l’opinion publique en faveur du remboursement des rentes de la ville,
j’invoque cette même opinion et j’ose affirmer sans crainte, qu’excepté
quelques personnes qui comme votre abonné , sansentrerdansaucun
examen, se bornent à dire qu’un particulier ne doit pas payer cinq
quand il peut se libérer en payant quatre, ignorant peut-être que la
ville ne paie que 2 1 [2 des sommes prêtées primitivement et qu’on
voudrait ne lui faire payer que 2, que ces personnes exceptées dis-je,
l’opinion publique loin d’être pour ce remboursement, ie trouve in-
juste et immoral. Mais abandonnant ce point et d’autres que votre
abonné regarde comme hors du sujet, je le suis sur son terrain et j’a-
borde la réponse faite au dilemme contenu dans ma lettre et auquel il
répond : « Oui, je regarde la liquidation de 1819 comme définitive et
» comme servant de règle invariable à la ville, mass cet arrêté contient
» un article stipulant le remboursement des rentes en un certain nom-
» bre d’années et ne peut-on pas avancer l'époque de ce rembourse-
» ment ? i» Je réponds (sans examiner si l’article invoqué ce fait pas
allusion au remboursement de la dette différée seule), si vous pouvez
avancer cette époque, vous ne pouvez séparer unedette ayant une mê-
me origine pour rembourser la partie qui paie cinq pour cent et ne pas
rembourser la partie qui ne paie aucun intérêt, enfin vous ne pouvez
vouloir exécuter d’un contrat ce qui vous est fayorable, sans exécuter
en même temps cç que ce contrat contient pour vous de défavorable,
et voilà pourtant ce que l’honorable conseiller a voulu faire dans sa
proposition, qui par là me semble ne pouvoir être acceptée par le con-
seil de régence sans exposer la ville au reproche de mauvaise foi, re-
proche que i’honorable conseiller, auteur de la proposition, voudra
éviter aussi, cous l’espérons, en réconnaissant qa’une étude plus ap-
profondie lui a fait connaître ce qu’il pourrait y avoir d’inconvenant
dans une proposition qu’un but philantropique et tout-à-fait désinté-
ressé lui avait fait faire.
Je profile, monsieur le rédacteur , de celle occasion pour engager
les personnes de s’entendre sur le choix des trois conseillers à élire le
la de ce mois. I! importe d’autant plus de connaître ces candidats le
plutôt possible, qu’un grand nombre de personnes désire connaître
leur opinion sur le remboursement projeté, avant de voter pour eau.
VOTRE ABOIiîlt.
PHOQB.ÈS.
d’importations directes soit de sortie d’entrepôts libre, public, particulier ou
L’autre dixième devra être payé à l’échéance de chacun des termes par le
débiteur primitif, ou par celui auquel ces termes auront été spécialement
transcrits.
Art. 2. La décharge pour l’exportation du sucre est fixée en principal :
J. A 41 fr. les cent kilog. de sucres raffinés en pain, dit mélis, blancs, par-
faitement épurés et durs, dont toutes les parties sont adhérentes et non fria-
bles, et de sucres candis à larges cristaux, clairs et reconnus secs.
B. A 38 fr. les cent kilog. de sucres raffinés en pains , dits lumps , blancs .
sans teinte rougeâtre, durs, dont toutes les parties sont adhérentes et non fria-
bles, et bien épurés.
C. Au taux respectivement établi aux§§ M et B, pour les sucres en pains,
mélis et lumps, concassés en morceaux, ou pilés dans un magasin spécial de
l’entrepôt libre ou public du dernier port de l’exportation, pour autantjqu’lls
réunissent les qualités indiquées auxdits §§ A et B.
D. A. 26-71 2°lioo fr. (12 (1. 60 cents, à raison de 2 fr. 12 c. par florin) par
Î00 kil. de tous autres sucres raffinés, tels que sucres candis, dits manqués,
à petits cristaux humides revêtus de croûte, et sucres spongieux de teinte rou-
geâtre.
La décharge des droits ne sera pas accordée pour exportation de sucres bruts
eu de sucres raffinés, mélangés avec du sucre brut.
Art. 3. La déduction pour déchet accordée pour les sucres déposés h l’en-
trepôt fictif et montant :
A. A un pour cent pour les sucres de la Havane.
B. A deux pour cent pour tous les autres sucres, est supprimée.
Art. 4. Le tare accordée pour le sucre importé dans des caisses de la Hava-
ne est réduite à 14 p.c. 0[o du poids brut, et pour celui importé dans d’autres
caisses à 16 p. 0|o ; sauf ia vérification de la tare, lorsqu’elle sera demandée
par la partie intéressée. Les autres tares de 15 p. 0|0 du poids brut pour les
tonneaux, de B p. 0[0 pour les emballages de cuir, nattes, paniers, toiles et
autres semblables, et de 10 Oiopour les canasters, sont maintenues.
« Art. 5. Le dépôt du sixième, pour garantie de l'accise des sucres admis en
entrepôt fictif, est porté au quart de la quantité des sucres pris en charge.
Il ne sera admis de sucre en entrepôt particulier qne sous la même garantie
ou moyennant un des autres cautionnements mentionnés à l’art. 268 de la loi
générale du 26 août 1822, et à la condition d’acquitter les droits sur les man-
quants qui pourraient y être conslatés, sauf la faculté réservée au gouverne-
nement par l’art. 97 delà même loi.
Art. 6. Les transferts et transcriptions ën général , tant au compte de l’en-
trepôt, qu’aux comptes decrédits à termes, ne sont autorisés que sous condi-
tion :
Que l’on opère la livraison réelle du sucre auquel s’appliquent les quantités
ou les droits à transcrire ;
8ue le transport de la marchandise s’effectue sous passavant-à-caution ;
ue le sucre soit soumis à la vérification des employés, tant au iieu du dé-
_ pari qu’à celui de la destination et qu’il soit représenté également aux lieux
j de passage sur la rouf^i parcourir et â désigner ; •
Tout transport dej^ucre dans le rayon réservé est soumis au passavant sim-
ple, lorsque la quantité est supérieure à 5 kilogrammes.
Art. 7. Toutes les dispositions législatives en vigueur, concernant les sucres,
sont maintenues, pour autant qu’elles ne soient pas contraires aux articles qui
précèdent.
Art. 8. La présente loi sera obligatoire le lendemain de sa promulgation.
Voici le texte du projet de loi sur les sucres, tel qu’il a été adopté
par les Chambres.
Revu la loi du 27 juillet Î822 (Bulletin officiel, nJ 21) modifiée par l’art. 3
Je la loi du 24 décembre 1829, n° 76, etc.
Art. fer. Les reliquats de comptes ouverts et les comptes à ouvrir pour
droit sur le sucre, ne pourront être apurés par décharge à l’exportation que
jusqu’à concurrence des neuf dixièmes des prises en chargo, résultant soit
des Rois de ia fève, entre le printemps et nous, n’avons-nous pas carnaval et
carême? Résignons nous donc : de douces soirées nous attendent encore et
souvenons-nous que pour notre malheur, notre vie se passe à désirer ce que
nous ne pouvons avoir et à regretter ce que nous avons perdu ; le bonheur,
dit Rolla, est l’ombre de l’homme ; toujours derrière ou devant lui.
Mais vous qui aimez !a campagne et la pureté du ciel et les lointains hori-
zons à l’air dilaté, venez, c’est Rossini qui vous convie, loin de chez vous, loin
de vos affaires, loin de l'hiver . Voyez, nous sommes en Suisse, à Schweitz, au
canton d'Uri ou d’Unterwaid, sur les bords du lac ; c’est ici le berceau de la
liberté helvétique, c’est dans ces montagnes où la civilisation n’a point enco-
re pénétré, que vous trouverez hospitalité, simplicité et franchise, ces beaux
ornemens de l'humanité primitive... Quelle paix dans ces accens, quelle douce
quiétude du cœur ! ici tout chante, tout est heureux : les hommes et les cho-
ses. Ecoutez Rossini, le grand Maestro: il va dérouler devant vous les accidens
du paysage, les frais tableaux de la vie alpestre. Avec lui, vous gravissez à
six mille pieds au-dessus du niveau de la mer ; vous touchez le sommet du
Riggi, cette montagne somptueuse aux contours ondulés, à la végétation si fé-
conde, qui se mire, la coquette, dans deux lacs aux eaux bleues....
Puis sa féerie vous transporte au sein des Alpes, dans le vallée de Lauter-
brunnen ou de l’Oberhasli. Là vous entendez la voix solitaire du berger, le son
argentin de la sonnette qu'agitent les vaches dans les pâturages. Des blocs de
neige surgissent devant vous, l’air se raréfie, vos cheveux sont humides de ia
poussière des cascades, vous regardez et vous avez froid, le frisson a frôlé vo-
tre épiderme....
Et celte vie factice d’une soirée, c'est Rossini qui vous l’a faite avec son gé-
nie... Oh 1 pourquoi toutes les patries n’ont-elles pas un musicien poète, qui
par ses images puisse adoucir les infortunes de l’exil !
TURQUIE. — Smtrne, 15 décembre.
Un nouveau vaisseau français le Diadèhe, parti de Toulon avec des
m vivres pour la division du Levant est attendu d’un moment à l’autre,
j On ignore s’il doit rester sous les ordres de M. l’amiral Gallois. Quant
aux autres vaisseaux, il paraît que l’amiral n’a pas encore reçu d'instruc-
tions, relativement à leur renvoi en France, et que leur départ est mo-
mentanément ajourné. La gabarre ITndiehxe se prépare à mettre à la
voile aujourd'hui ou demain >pour retourner à Toulon en touchant quel-
ques ports de la Grèce et à Tunis.
C’est avec un profond sentiment de plaisir que nous annonçons les
nouveaux progrès que fait chaque jour l’amiral Gallois vers son entiè-
re guérison. Son état s’est encore amélioré dans le courant de celto se-
maine et est aujourd’hui très satisfaisant.
VALACHIE. — Buciiarest, 1er décembre.
A peine les différens qui s’étaient élevé* entre l’hospodar et les
boyards sont-ils terminés, que déjà l’imprudence da prince fait sur-
gir de nouvelles complications. Le prince a eu des contestations si
violentes avec le consul de France, que ce dernier a fait retirer le dra-
peau tricolore de son hôtel. Le 27 novembre le consul avait fait arrêter
un médecin français; mais, le prince l’ayant réclamé comme apparte-
nant à sa juridiction, la police l’avait mis en liberté. Voilà la véritable
cause de ce qui s’est passé. Il est à regretter que la légèreté du prince
fasse naître tant de collisions dont le résultat ne peut être que d’aigne
les esprits et de lui préparer des désagreinens.
SERTIE. — Kragaiovits, 12 décembre.
Jja traduction des codes civil et pénal français en langue servienne,
a paru le 10 de ce mois. C’est là un grand événement pour notre pays;
maintenant le prince Milosch, ce bienfaiteur de notre patrie, a ordonné
la traduction du code militaire français. Une commission , composée
de neuf hommes qui passent pour ê'tre les plus savans jurisconsultes
de la Servie, vient d’être chargée d’examiner les deux premiers codes.
Si Guillaume-Tell est un chef-d'œuvre d'instrumentation r>, de mélodie
c est aussi un chef-d’œuvre de poésie imitative. Chaque phrase musicale a si»
signification ; la prix. le bonheur, les douleurs de l’ame viennent s’y refléter
Celte musique est plus qu’un langage, c’est un miroir oui retrace fidèlement
toutes les formes morales du cœur et qui les poétise en les reproduisant Aussi
ils ne comprennent point leur art. ceux-là, pour qui être musicien, c'est savoir
combiner des sons de maniéré a ce qu’ils s’harmonisent etpour quWWomi et
l andante ne sont que le froid résultat d'un calcul.
Faites de la musique avec le cœur, non avec la tête. Les règles dans les-
quelles se meut le rhythme. suffiront pour modérer vos écart?, comme en
^"ultn lente.13 “ dU Yers'inlP°^ * ‘'imagination une
Que vous dirai-je de la représentation de Guillaume.Tell? Vous savez auo
les grandes œuvres ne supportent pas les exécutions médiocres, qu’elles exi-
gent surtout le plus d ensemble et le plus de perfection possible et Dieu sait
a quelle distance nous sommes de cette perfection. Mais il v a des zèles à
louer, des efforts a encourager, et en face d’un aussi terrible joûteur que
Rossini, il faut avoir pitié de l’artiste. J 4
MLFim nenfînoHÜf n- paru lrès,foîg.née P' nous montre tout ce que
i P Peut mettre d intelligence et d activité au service du théâtre
Les chœurs qui reçoivent d’habitude peu d’encouragement, méritent une
bles èn Jênéraî èe, icar.leu,r esécu!ion «st certes passable. Les danses sont fai-
mnfn. ,Bé ■’ pe .dant nous cr°i'olls flue si M« Camoin voulait un peu
moins assombrir son visage et moins bouder sou parterre, sa danse , qui est
déjà assez gracieuse ne pourrait qu’y gagner. 4
Dans un prochain article nous parlerons du Chef-d'œuvre inconnu et des
autres pièces qui ont défrayé la semaine. j p
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