Full text |
Pcrrié et sa complice ont été arrêtés et conduits à la
préfecture de police.
Le Courrier Français adresse au tiers-parti une allocff-
tion assez sévère où nous remarquons le passage suivant :
L’intervention du Roi est nécessaire, nous le savons ;
i' élit les ministres, mais l’opinion les a désigné. Et quand
, ipinion les désigne, quand ils se présentent,, quand on
leur a dit, n’importe la forme delà proposition: « Vous
» bargez-vous de former un ministère ? » s’ils tiennent
-compte des obstacles'et s’ils ne tiennent pas compte de
leur position, c’est abdiquer sciemment. Ils ont donné le
droit à leurs adversaires d’affirmer que le cœur leur a
manqué. -
Oui, les hommes du tiers-parti ont failli. L’attente qu’ils
avaient excitée , ils ne l’ont pas remplie. La mission dont
ils avaient paru se charger ils l’ont désertée. Us ont leur
part de responsabilité dans l’espèce de déshérence où
tombe et se dissipe le pouvoir.
— Hier au soir le Roi a travaillé avec M. le comte d’Argout.
Aujourd’hui le Roi a présidé le conseil des ministres.
( Journal de Paris.)
AFFAIRE FIESCHî.
Paris , 17 février.
Quelques rassemblemens de curieux ont eu lieu hier
•devant la porte de Pépin rue du faubourg St.-Antoine. La
garde de service au poste de la porte St.-Antoine a dis-
persé sans peine cet attroupement. Personne n’a fait résis-
tance et la force publique a eu seulement besoin d’engager
les curieux à se retirer.
On remarque une assez vive agitation parmi les hommes
de Fox-faction républicaine. L’arrêt delà Gourdes Pairs a
jeté d’horribles inquiétudes dans ce parti. On craint que
Pépin ne fasse de révélations capables de compromettre les
principaux chefs de faction. On a même été jusqu’à dire
t u’il était question de tenter un coup de main pour enle-
v er ce condamné. Mais Pépin est trop bien gardé pour
c u’on l’enlève aussi facilement, même pour qu’on songe
i érieusement à essayer de le délivrer,
Le jour de l’exécution n’est point fixé. Il est probable
qu’on ne le saura pas d’avance. L’impatiente curiosité du
i îiblic est telle qu’il y aurait 50 ou 60 mille personnes à
<"et horrible spectacle , si l’autorité chargée de faire exé-
cuter l’arrêt de la Cour des Pairs laissait connaître le jour
< à cette exécution aura lieu. Ce matin il y avait foule aux
barrières delà Roquette, du Trône et St.-Jaeques. Demain
a foule sera encore plus considérable, mais il est proba-
ble qu’elle ne sera pasmoins désappointée qu’aujourd’hui.
Il est encore plus question aujourd’hui qu’hier des révé-
à dons de Pépin. M. lé président Pasquier est resté long-
■i mps avec ce condamné hier et aujourd’hui. On s’attend
généralement à un supplément d instruction et même à
i nouveau procès, par suite des aveux et des déclarations
G j ce condamné qui , suivant le bruit public, n’aurait
» :.-enti à parler que sous la promesse d’une commutation
< p< ine.
Quatre heures du soir.
P. S. Le bruit s’accrédite que l’exécution des trois con"
é innés aura décidément lieu demain matin ; ils étaient
•■encore ce matin à la prison du Luxembourg, maison
-a tire qu’ils doivent être transférés ce soir à la nouvelle
r'son de la rue de la Roquette. On dit toujours que
<■•’ st aux environs de cette prison que l’échafaud sera
«' :'-'ssé.
Pépin a subi aujourd’hui , sur sa demande , un nouvel
i terrogatoire en présence de M. Pasquier et de M. Martin
lu Nord). On ne sait s’il a conçu quelque espoir sur son
; cours en grâce , mais il parait, dit-on , plus calme et
i iins.abal.tu.
Rien de nouveau dans la situation de Fieschi et de Morey;
1 : premier a encore eu ce matin une longue entrevue
» . ce M. l’abbé Grivel.
l,e sort des trois condamnés est toujours le même, l’exé-
;ion n’a pas eu lieu ce matin comme le prétendaient
iniques journaux. Nous ne pouvons encore préciser le
v ur où elle se fera. Fieschi se plaint de la souffrance mo.
• i imnr w iira^CTeaw,/«w.»TqnnwwKi-twiinw^iiiiiii'iiiiiB.ijBiw«iwi,ii
. .l’? comme nous l’avons dit, ne sut même pas avoir le mérite né-
r de Loret ; Visé avec ses prétentions exagérées ne put arriver à
; r aucune influence , il jugeait mal le théâtre , et d’ailleurs s’en
: ait très peu régulièrement, attendu que toutes les fois qu’il se
. liait avec la comédie (et cela arrivait souvent ) il prétendait la
par son silence et se taisait obstinément. Visé rédigea le Mer-
- galant pendant 58 ans (de 1678 à 1710) et pendant tout ce temps
sut même pas donner une idée de ce qu’aurait pu faire un homme
i ..lent à sa place.
ifrosny . qui succéda à Visé, aurait pu acquérir ccfte influence que
- int jamais son prédécesseur ; mais Dufresny, trop paresseux pour
Feindre à un travail régulier, abandonna bientôt son brévet et le
ire à un homme fort inconnu aujourd’hui, à Lefèvre.
T • caractère mordant et envieux, une grande facilité à écrire
: ; .ment et rapidement, de grossières plaisanteries , une imperti-
■ : à toute épreuve, voilà quels étaient les seuls droits de Lefèvre à
r en censeur. Mais si les qualités du juge lui manquèrent, il mon-
i.i moins quelle armé terrible est V presse entre les mains d’un
- '••■ne hardi et résolu ; il montra de quelle importance était le droit
; lier souvent au public! aussi la rédaction ne dura-t-elle que
: • ; son privilège.lui fut retiré au bout de ce temps. Lefcvre était
; : -ni déclaré de Dancourt qu’il ne cessa de poursuivre, comme
et comme auteur , des sarcasmes les plus cyniques et des atta-
U)s plus violentes, et qu’il accabla d’o-'/rages dans chacun des
:-es qu'il-publia jusqu’à la fui de 1710, époque à laquelle le
’.-ure lui fut ôté.
. ,i’à Boissy , les rédacteurs qui succéderont à Lefèvre furent d’un
< • ;ère plus doux et moins guerroyant ; ils s'occupèrent fort peu du
re . rendirent très rarement compte des pièces nouvelles et par-
L plus rarement encore dos acteurs ; ils se bornèrent à donner des
’s insignifiantes et mal écrites des livres nouveaux après leur
1 .tion.
- -y, Marmonlel, De la Placé, La Harpe et Champ fort qui vinrent
LE PRÉCURSEUR. _____________________________________
raie qu’on impose à lui et à ses complices en retardant
ainsi le moment de l’exécution.
Ce condamné, du reste, conserve la fermeté de carac-
tère dont il a fait preuve. Cependant, s’il faut eu croire
une feuille à la rédaction de laquelle son directeur spiri-
luel n’est pas étranger, Fieschi se livre de temps en temps
à des mouvèmens soudains de fureur; il bondit d’un bout
de sa chambre à l’autre en poussant desexelaniations qu il
n’est pas difficile de traduire. Il e«t aujourd’hui bien con-
stant que Fieschi attendait beaucoup (le ses révélations qui
seules ont pu mettre l’accusation sur la trace de ses com-
plices ; il n’est pas moins avéré qu’on lui avait fait des
promesses au moins indirectes pour l’encourager dans
ses aveux. Le mot d’ingratitude et de déception erre tou-
jours sur ses lèvres dans ses moments de fureur. Il trouve
qu’on n’a pas assez fait pour luien rendant une ordon-
nance qui doit ie dóba rasser de l’attirail lugubre que por-
tent les parricides en marchant à l’échafaud.
A part ces mouvements d’exaspération , qui se dissipent
d’ordinaire en présence de sentimens religieux , Fieschi
semble jouir d’un calme parfait. 11 achargéson confesseur
de payer ses dettes , lesquelles s’élevaient à 165 fr.; il se
trouve encore redevabieenversPepindelasoinmede 19 fr.
Fieschi a chargé M. Lavocatde la publication de sa vie
et du compte-rendu de son procès. Cette œuvre doit être
vendue au profit de Nina Lassavc. Le condamné témoigne
beaucoup d’inquiétude sur le sort à venir de cette femme
et il la recommande à tous ceux qui viennent le visiter.
Fieschi a témoigné un vif contentement quand il s’est
vu débarrassé de la camisole de force. Il parle toujours
du courage dont il fera preuve en montant à l’échafaud.
Morey conserve la stoïcité qu’il a déployée jusqu’à ce
jour. Pépin continue aussi à se montrer assez calme. Il a
bien, à la vérité, fait mander M. Pasquier, mais il ne lui a
fait que des aveux et pas de révélations. Aucune nouvelle
personne n’a été compromise par lui, et son entretien avec
M. le président n’a roulé que sur des faits à lui personnels.
Dans le coneistoire secret du 1er février , le Pape Gré-
goire XVT a prononcé une allocution dans laquelle il se
plaint amèrement de la conduite du Portugal et de l’Espa-
gne vis-à-vis de la chaire de Saint-Pierre. Après avoir
parlé des décrets spoliatifs des couvents et des ordres reli-
gieux et déclaré que ses remonstrances avaient été jusque
là sans sudcès , S. S. termine en ces termes : |
ii Nous le disons avec douleur et malgré nous , les cris I
de la. voix apostolique n’oiit rien obtenu. C’est pourquoi I
nous avons saisi l’occasion de votre réunion de ce jour, I
et nous avons cru devoir vous faire part de tout ce qui s’est ■
passé, afin que chacun voie bien que nous réprouvons
souverainement et que nous regardons comme entière-
ment nuis et sans forces les décrets, rendus avec tant do
mépris de la puissance ecclésiastique et du Saint-Siège, et
avec un si grand dommage pour la religion. Nous vous
exhortons donc , dans la commémoration solennelle de
ce jour où la Vièrge Mère de Dieu entra dans le temple
pour présenter au Père céleste son fils unique, Range du I
testament, le roi pacifique attendu si long-temps sur la I
terre, nous vous exhortons tous, qui partagez ici notre
douleur, à vous approcher en supplions de cette Vièrge
sainte , et à implorer avec nous , par des prières commit- I
nés , son secours dans l’affliction de l’église , afin que par
celle à laquelle il appartient de détruire toutes les hère'-
sies, les discordes s’appaisent, les troubles cessent, le 1
repos et la tranquillité renaissent, et que la fille de Sion I
quitte son deuil , se dépouille de ses souillures et prenne I
de» vètemens de joie. »
CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE.
On écrit du Havre :
Les ternies du message sont tellement clairs et positifs,
que r assurance contre risques de guerre devient même sans
objet dans les circonstances actuelles , età l’appui de cette
opinion , nous transcrivons ici littéralement la note que
nous trouvons au bas du dernier bulletin des assurances
La femme de ce condamné est allée au château pour
implorer la grâce de son mari, mais elle n’a pas été reçue
par le Roi. C’est un aide-de-eamp, le général Bernard, qui
a été chargé de la douloureuse mission de lui apprendre
que la grâce de son mari, ainsi que celle de ses deux com-
plices, avait été rejetée. Le seul acte de condescendance
qui ait eu lieu concerne Fieschi : une ordonnance a été
rendue qui, comme nous l’avons dit plus haut, dispense
Fieschi du voile noir des parricides et aussi de marcher
nu-pieds à l’échafaud. Louis-Philippe, dans cet acte offi-
ciel, regrette que la mort dès victimes de l’attentat du 28
juillet ne lui permette pas de faireune grâceplus complète.
— Un journal du soir prétend que Morey est celui qui
a écouté avec le plus de calme la lecture de la sentence.
Pépin s’est montré fort accablé. Boireau a conservé l’atti-
tude assez dégagée qu’il avait pendant les débats. M. La-
voeat a fait une tentative auprès du procureur-général
pour’un recours en grâce ; mais ses démarches sont de-
meurées sans succès.
Un recours en grâce avait été formé aussi en faveur de
Pépin; on s’est occupé avec activité à la chancellerie, tou-
te la journée d’hier, de l’expédition de ces recours.
— Fieschi a témoigné une grande joie lorsqu’il s’est vu
débarrassé de la camisole de force. Du reste , il repousse
hautement toute idée de suicide. « Je veux, aurait-il dit,
mourir sur l’échafaud pour servir d’exemple , je leur fe-
rai une mort comme ils n’en ont jamais vu !.... La parole
d’un Corse est sacrée__Tenez, on m’ouvrirait les portes
de ma prison et on me donnerait rendez-vous pour demain
à dix heures, â la barrière St.-Jacques , j’y serai à dix
heures moins un quart. »
ANVERS , 20 Février.
!î B?
TU?
Des naviresdont nous annonçons aujourd’hui lesdéparts
dans notre mouvement des ports, deux, le Mercure cap.
Smitt et le City of Exeter cap. Robertson, sont chargés d’E-
corces et de Lin; et un troisième la Bruxelloise cap. De-
vries est chargé d’Ecorces seulement.
■■ ■■■ ———
ensuite., avaient de meilleurs titres à l’attention publique lorsqu’ils
firent la censure littéraire de leur temps ; mais eux encore ne don-
nèrent pas à leurs droits toute l’extension qu’ils acquirent depuis ; ils
traitèrent cependant avec plus d’étendue que leurs devanciers tout ce
qui regardait la littérature dramatique, mais ils oublièrent presque
entièrement les acteurs et n’en parlèrent jamais lorsqu’ils n’eurent pas
d’éloges à leur donner.
Le Journal des Savane , innocente nomenclature qui du moins eut
le mérite d’être écrite simplement et gravement , sèteignit prompte-
ment après avoir jeté un éclat assez vif. Entrepris sur un plan trop
vaste, ce journal étreignit ma! pour avoir voulu trop embrasser, et il
fut accablé par ses scientifiques promesses.
Le Pour et le contre de l’abbé Provost, l’Observateur, de l’abbé D»
la Porte, se renfermèrent dans des limites fort étroites , et s’en tenant
à de simples comptes rendus , iis laissaient au public le soin de louer
ou de blâmer les auteurs dramatiques et les acteurs. Le public était
ainsi le seul juge et le s'-ul critique, et les choses n’en allaientpas plus
mat pour l’art dans ce siècle qui produisit Grandval, Lekain, Srizard,
PcéviUe, Holé, Monvel, et mesdemoiselles Lecouvreur , Dangeville ,
Dumesnil et Clairon. '
Fréron , est liommo ai décrié pareequ’i! fut courageux et infatigable,
Fréron fit paraître sou Année littéraire en 1754. A cette époque de
scepticisme et de désenchantement, Fréron lui seul osa croire et espé-
rer ; à celte époque où l’on voyait déjà paraître à l’horizon les nuages
qui devaient former un si furieux orage, Fréron essaya de le conjurer,
lui tout seul; Fréron osa seul se lever en opposition contre Voltaire, ce
roi de l’époque, Fréron défendit «cul contre tous le goût et les princi-
pes du grand siècle contre la philosophique froide et sceptique du
18e siècle. Toute cette époque, si bouillonnante et si agitée, a passé
devant lui et il l’a jugée sain ornent et avec sang-froid. Le fougueux et
mobile Diderot, le sec et poli D’Alembert, J. J. Rousseau, ces plé-
béiens révolutionnaires, Montesquieu et M. de Ruffon , ces grands
seigneurs écrivains, puis après eux ia fouie Grimm. Helvétius, le baron
sur notre place :
Primes de guerre. « Depuis les dernières nouvelles rc-
« eues des Etats-Uuis, il ne s’est pas, ou presque pas fuit
« de risques de guerre. On peut néanmoins, en se basant
« sur le peu qui a été assuré et sur les prétentions que pa-
« raissent avoir les assureurs , les coter de 1[4 à 1|2 pour
« 100 pour navires partis ou devant partir sous peu de
« temps. »
— On écrit de Saint-Yago-de-Cuba , du 20 décembre:
Les plus beaux sucres bruts étaient vendus à livrer à
•4 p. c. et 4 lp4. Environ deux milliers de café , à peu
près le 5° ou le 6° de la récolte, viennent d’être dic-
tés , pour le nord de l’Europe, aux prix élevés de 16 p.
les beaux, 15 à 14 les suivans et de 11 1|2 à 13 les ord.
Le fret manquait et les denrées étaient extrêmement
chères : beaucoup d’autres navires français étaient attendus.
— On écrit de Toulon, 15 février:
« Depuis les ordres donnés hier d’armer nos vaisseaux
sur le pied de guerre, le télégraphe ne discontinue pas de
jouer. Aussi dans l’arsenal et sur rade il règne un mouve-
ment remarquable. Il semble que nous avons une guerre
maritime à notre porte. Le commerce ne veut plus assu-
rer , ou ne le fait qu’à un très-haut prix, les bâtimens qui
sont sur leur départ. Les nolis ont beaucoup augmente.
Nos relations avec l’Afrique ne souffrent pas de cet état
de choses , car les expéditions sont plus nombreuses que
jamais, et les bâtiments y vont sans se faire assurer.
— On écrit de Londres 15 février. Hier dans l’après-
midi , l’amirauté a fait afficher la note suivante au Lloyd:
« Monsieur,
>< Je suis chargé par les commissaires de l’amirautc de
vous informer qu’il est arrivé aujourd’hui une lettre du
capitaine Ross du vaisseau de S. M. le Cove, datée de
Stromness dans les îles Orkney, annonçant que nonob-
stant la permanence des vents du nord très-violens, le ca-
pitaine a atteint la longitude de 31 degrés O., et la latitude
de 59 degrés 57 m.
» N. B. Toutefois un accident survenu au vaisseau
avait forcé le capitaine de retourner à Stromness pour le
réparer. » Signé C. Vood. M. Doesox, au Llyod.
d’Holbach, Condillac, etc. , tous ces hommes là, tous ont été jugés et
bien jugés par Fréron.
Fréron mourut lorsqu’il devait mourir; il avait lutté pendant 22
ans , et son privilège lui était retiré, et déjà la révolution grondait sour-
dement ; elle allait éclater , Fréron , ce dernier soutien du trône et de
l'autel, mourut, laissant un fils qui devint .terroriste et dénonciateur-
Du reste il n’v avait pas d’autre critique a faire après celle de Fréron
père , que celle de Fréron fils , car lorsque le peuple fait de la tragédie
au milieu de la rue , la critique prend un canon et le mitraille.
Les successeurs de Fréron , après la révolution , furent des hommes
de talent qui s’occupèrent plus exclusivement et plus régulièrement de
la censure théâtrale. Geoffroy . Dussaulx , Hoffman , Auger.,. etc. »
furent l’honneur de la critique périodique , quoique leurs jugemens
aient été parfois cassés par le public. Geoffroy ne peut pas.plus nuire à
Talma qu’Hoffman à Æyron.
Maintenant, pour le feuilleton, la critique théâtrale sérieuse ef
franche n’existe plus. J. Janin homme de beaucoup d’esprit l’a .perdue
précisément par son esprit. Au lieu de juger le théâtre avec cette sé-
vérité qui convient à l’homme qui accomplit une mission, qui remplit
un devoir . Jauin s’est contenté de le railler légèrement et finement,
puis de briïlanter ses railleries avec la poudre d’or de son style. Ln®
fois cette voie ouverte , la foule des imitateurs serviles s’est jetée ;>
corps perdu dans la grosse et plate plaisanterie; ils ont trouvé plu*
commode de rire que de comprendre ; iis ont vu Jauin rire avec esprit,
et ils ont oublié que
Jamais un lourdaud . quoiqu’il fasse ,
Ne saurait passer pour galant.
Aussi maintenant on n’écrit plus un seul feuilleton censé, on ne t
plu9 de critique raisonnable. l
Qu’en est il résulté? Le9 acteurs et les auteurs . blâmés aujourd'hui
et loués demain, ne tiennent plus au blâme ni à la louange ; et,
public a pris le parti de rire des auteurs, des acteurs et des critique*. |