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Boti-Mazu, mis r-n liberté par une décision du président de la Répu-
blique et qui avait quitté Ham pour habiter Paris, est attendu de
nouveau à Ham, où il aurait l’intention de se fixer.
Immédiatement après l’affaire de Buenos-Ayres, l’assemblée sera
appelée à discuter la question de Madagascar à l’oceasion d’une pé-
tition des habitans de la réunion qui doit être apportée dans une des
prochaines séances.
Ce n’est pas seulement la marée du 29 au 30 décembre qui nous
menace d’une inondation ; les calculs astronomiques signalent aussi,
pour 1850, les marées du 29 janvier, 28 féyrier, 29 mars, Il juillet, 9
août, 7 septembre et 7 octobre, qui, ainsi que disent les almanachs,
peuvent occasionner des inondations, si elles sont poussées par de
forts vents du large, ou accompagnées de grande? pluie?, — A Paris,
les badauds ou curieux sopt, dit-on, cp obsçryaljon sur les quais de
la Seine, qui a monté déjà de 40 centimètres au? échelles métriques.
— Au Havre, nous avons eu, pendant toute la nuit, un grand vent de
nord-ouest, et de forts grains de pluie ; mais notre marée estjusqu’à
présent ,fort obéissante à son flux et reflux habituels; rien n’annonce
encore la réalisation des sinistres menacés d’inondation qui nous ont
été faites.
Bien plus, voici les astronomes qui ne s’entendent plus entr’eux.
Le fermier de l'entrepôt de la douane, à Dublin, a écrit à l’astrono,
me d’Irlande pour lui faire part de ses inquiélndes, et sir William
Hamilton a répondu : a observatoire du collége de la Trinité, prés de
Dublin, 22 décembre 1840. Monsieur, en réponse à votre lettre du 19
courant, je dois vous dire que J’ai prié mon aide, M. Thompson, qui
a une longue expérience des calculs des marées, de réviser ceux qu’il
a faits pour les almanachs de Dublin, au sujet des marées de fin de
décembre. J’apprends par lui qu’il ne voit pas de raison de s’attendre
à une marée extraordinaire à celte époque, quoique le vent puisse un
peu élever la marée qui aura lieu. • Sir William est un peu gascon,
d’autres diraient Normand, dans sa réponse ; on lui demande son
opinion personnelle, et il donne celle de M. Thompson. L’anxiété pu-
blique est donc restée la même. Cependant, le fermier de l’entrepôt
a pris l’avis de M. Thompson pqur argent comptant; il a écrit à la
chambre de commerce de Dublin, qu’il n’avait pas la moindre inquié-
tude pour ses magasins.
Le rapportait par M. Léon Faucher sur les associations d’ouvriers
contient des passages fort intéressants. Les ingénieurs de l’Etal dans
le département de la Haute-Vienne ont provoqué et dirigé eux-mêmes
des associations d’ouvriers pour l’exécution des travaux conduits en
régie et à la tâche. L’Etat avait à exécuter sur une étendue de 8 kilo-
mètres 29 ouvrages d’art et 800,000 mètres cubes de terrassement.
Ces travaux ont été confiés aux ouvriers sans travail de la ville de
Limoges qui se sont repartis en 79 brigades de 20 à 50 ouvriers cha-
cune. Chaque brigade choisissait un chef seul responsable vis à vis
de l’autorité. Voici quel a été le résultat matériel de cette expérience.
Les 29 ouvrages d’art devaient coûter à l’Etat dans les conditions or-
dinaires 576,000 fr., les ouvriers les ont exécutés au prix de 140,000
francs; le mètre cube de terrassement qui devait coûter 2-09 a été
exécuté au prix moyen de 1-42, ce qui pour les 800,000 mètres re-
présente une économie de 550,000 fr., ainsi sur un parcours de 8 ki-
lomêires ces associations d’ouvriers ont produit à l’état une économie
de 772,000 fr.
Depuis quelque temps il arrive à la frontière du Nord une foule de
déserteurs étrangers qui viennent chercher en France du service et
des aventures. Samedi dernier, après midi, il est encore entré à Va-
lenciennes une cinquantaine de ces hommes, conduits par un ser-
gent. Deux d’entre eux avaient des décorations étrangères; la plupart
étaient pauvrement vêtus, surtout pour la saison. Ils portaient tous
des pantalons rouges, ce qui indique qu’ils sortent d’un service mili-
taire quelconque. On n’a point logé chez le bourgeois ces hôtes quel-
quefois fort incommodes; ils ont passé la nuit à la caserne de passage.
Interrogés sur les motifs qui les engageaient à quitter la Hollande
ou la Belgique, ils répondaient que c’était parce que là il n’y avait
rien à faire-, ils ont été dirigés sur un dépôt de la légion étrangère,
pour être probablement envoyés en Afrique, où ils trouveront à uti-
liser leur activité.
Hier malin, la population parisienne qui fréquenle le nouveau j
marché aux fruits, sur la berge du quai de l’Hôlel-de-Ville , était as-
semblée sur les ponts pour voir une espèce de combat que se livraient
entre eux les gamins de la place Maubert, contre ceux de la place de
Grève. Quelques-uns de ces derniers, qui suivent les cours de dessin,
s’étaient rendus dès le matin au bord de l’eau, et là avaient construit
un superbe piédestal sur lequel ils posèrent un buste... Les flaneurs
politiques croyaient y trouver une ressemblance avec un buste offi-
ciel avant la dernière révolution.
Les gamins se mirent ensuite à lancer des boules de neige comme à
l'école de Briennc, lorsqu’arriva une escouade de sergents de ville;
mais les partis étaient si animées que le caractère des agents fui mé-
connu et ils furent couverts de neige. Les sergents de ville résolurent
de mettre les gamins à l’ordre. Tout allait finiriorsqu’un pauvreen-
fant qui avait oublié sa casquette sur le champ de bataille, revint
bravement pour la chercher. Mais, dans ce moment, les Partîtes de
la bande, lançaient leurs derniers projectiles; un homme reçut une
boule de neige perdue; il se retourna en regardant l’enfant; il voulut
le poursuivre. En s’esquivant, le petit malheureux glissa sur la neige
glacée, sa tête porta sur le parapet, on s’empressa autour de lui, il
s’élail fendu le crâne, et quelques instants après il expirait dans la
boutique du pharmacien où les premiers secours lui avaient été pro-
digués.
Leslignessuivantes du Courrier de la Somme donnent une
physionomie nouvelle à la situation. Pareille chose-ne s’était
pas dite encore dans un journal qui compte parmi les organes
les plus importants delà presse modérée :
« Nous sommes réactionnaires: nous ne sommes pas révolution-
naires.
* » Nous voulons que la république disparaisse sans secousse, sans
commotion, sous la manifestation grave, solennelle cl légale de la vo-
lonté de la France, et que la majorité du pays, à qui appartient le
droit, reconstruise le trône brûlé sur la place de la Bastille par une
horde de pillards.
» Nous voulons que l’article U du préambule de la constitution
ainsi conçu : « La France s'est constituée en république,» soit rem-
placé par celui-ci : « La France reprend le gouvernement monar-
chique. »
Incendie a Saint-Dénis.
On parlait à la Bourse d’un accident arrivé sur le chemin de fer
du Nord, et auquel on donnait de sérieuses proportions. Nous avons
fait prendre des informations, et nous avons appris qu’heureusement
il n’y avait pas eu d’accident sur le chemin. Mais un sinistre d’une
autre nature avait jeté quelque émoi de ce côté.
Cette nuit entre deux et trois heures, les habitants de Saint-Dénis
ont été reveillés en sursaut par les cris : Au feu I le chemin de fer du
nord est en feu ! D’Enghicn, de Villelanneuse, de Pierrefilte, de
States, de Saint-Ouen, on voyait les flammes s’élever à une hauteur
prodigieuse. Dans toutes ces localités on battait la générale, la gen-
darmerie, les pompiers traînant après eux leurs pompes et des seaux,
se dirigeaient sur Saint-Déiiis.où l’on sut bientôt qu’un vaste incendie
consumait, non pas une dépendance du chemin de fer, mais la scie-
rie mécanique de M Zimbaud, située sur le bord du canal, au che-
min de Seine, près du pont de fer qui conduit à la station de Saint-
Dénis, ce qui avait fait supposer au premier abord que les bâtiments
provisoires de celle station étaient incendiés.
Plus d'une heure s’était écoulée avant que le moindre secours pût
être organisé, et cependant l’alarme avait été donnée â St-Denis, par
l’éclusier Jean, dès le premières lueurs de l’incendie; mais malheu-
reusement le canal était geié. Il fallut casser la glace, qui avait déjà
plusieurs pouces d’épaisseur.
Le commandant de place et trois compagnies du 69e de ligne sont
arrivés les premiers sur le lieu du sinistre, et ont pénétré courageu-
sement dans la scierie incendiée. A peine étaient-ils arrivés, que la
toiture embrasée dans toute l’étendue des batimenls, s’est écroulée
avec fracas sur une longueur d’environ vingt-cinq à trente mètres.
Les débris enflammés de cette toiluri, en tombant sur des piles de
voliges rangées à claire-voie, y mirent immédiatement le feu, et l’in-
cendie prit ainsi un nouveau degré d’intensité.
C’est alors qu’on a pu voir les voltigeurs du 69' faire assaut de
courage et d’intrépidité. 11 fallait pénétrer dans un espace fort étroit
entre un mur brûlant et des piles de voliges onfïamméés, à la hauteur
de trois à quatre mèlres, pour faire la part du feu et préserver les
propriétés voisines. Fort heureusement aucun d’eux n’a péri : quel-
ques-uns ont reçu de fortes contusions.
Tandis que les uns luttaient contre le feu, les autres, les pieds dans
l’eau jusqu’aux jarrets, alimentaient les pompes , qui se gelaient si
l’on cessait un moment de les manœuvrer,
Lorsque les souffrances de ceux qui étaient ainsi dans l’eau deve-
naient trop intolérables, on les renvoyait se sécher et se réchauffer.
Vers huit à neuf heures du malin , quand le feu n’eut plus rien à
dévorer, on put constater que la toiture, la maçonnerie légère, et
même une partie des gros murs, avaient disparu ; cette usine impor
tante n’était plus qu’un terrain couvert de quelques ruines.
A quatre heures de l’après-midi les décombres brûlaient encore,
mais ne présentaient plus aucun danger pour le voisinage.
Statiglîque du choléra à Paris.
Vomi un tableau qui contient la statistique des décés à domicile con
8tatés dans chaque arrondissement, avec la populations correspon-
dante; nous plaçons en regard un relevé analogue sur l’épidémie de
Arrondissemenfs.
lr.
2'.
3'.
4°.
Décès à
domicile en
1849.
836
915
500
419
Population
actuelle.
108,019
117.588
63,710
48,233
Décès à
domicile en
1832.
600
535
403
528
Popul.
6G.497
75,087
49.071
45.151
5»...............
6'...............
7»............:..
8»...............
9'................
10'... ............
11'................
12'...........
Totaux.......
Dècès dans les hopi-
tauxcivilset milit.
1.023 96.623
1.120 105,795
837' 72,895
1,145 109,923
717 51,508
1,137 98,025
514 65.652
1,759 98,100
10,950 1,034,286
8.041
5i9 66,547
817 81.057
1,021 58,944
1,306 72,729
1.259 41,895
1,685 81,480
1.041 58,508
1,194 70,189
11,168 759,135
7,234
18,402
Total des cliolér. déc. 18,991
Du rapprochement de ces deux statistiques, il résulte qu’en
moyenne Paris a eu pour l’année 1849 1 décès sur 54,46 habitants,
ou bleu décès sur 1,000 habitants; pour l’année 1832, au con-
traire, ou trouve eu moyenne 1 décès sur 42,7 habitants, ou 23,4
décès sur 1,000 habitants Ce résultat auquel on nese serait peut-être
pas attendu, établit positivement que dans l’épidémie de 1819 il y a
eu 5 décès de moins par 1,000 habitants; on comprend du reste fa-
cilement que les 589 décès qu’il y a eu en plus cette année sont insuf-
fisants pour correspondre à un accroissement de près de 300,090
âmes survenu dans la population de Paris depuis 1832 ; il est donc
permis de conclure que la seconde épidémie a été en réalité un peu
moins violente que ta première. De plus, si, comme cela a été fait
pour obtenir les moyennes que nous avons données sur l’épidémie
de 1832. on ajoute au chiffre delà population actuelle celui delà
garnison, qui s’est énormément élevé en 1849, on ne Irouve plus que
1 décès sur 57 habitants ou 18 décès par 1.000, résultat encore plus
favorable. Ces résultats sont cependant généralement moins bons à
Paris que dans les déparlements, où l’on ne compte à peu près que
1 décés sur 64 habitants, ou environ 15 décès pour 1,000.
Quant aux différences d’intensité des deux épidémies pendant cha-
cun des mois où elles ont régné, voici ce qu’on trouve :
1849.
Mars. . .
Avril . .
Mai . . .
Juin . .
Juillet . .
Août. . .
Septembre.
Octobre. .
Décès
à domicile.
. 150
. 694
, 2,426
. 5.769
. 419
. 810
. 670
. 32
1832.
Mars. . .
Avril. . .
Mai . . .
Juin. . .
Juillet . .
Août. . .
Septembre.
Octobre. .
Décès,
à domicile.
. 40
. 7,402
. 440
. 546
. 1,820
. 643
. 107
Ce relevé comparatif constate en oulre que l’épidémie de celte an-
née a mis plus de temps pour acquérir tout son développement que
celle de 1852, puisqu’elle n’a atteint soAmaximum qu’au mois de juin,
l’autre l’ayant au contraire atteint dès le mois d’avril. Il n’y a pa6 eu
non plus en 1849 de véritable recrudescence pouvant être comparée
à celle du mois de juillet 1832; enfin l’épidémie de celle année ne
s’est éteinte que vers la fin d’octobre, c’est à dire près d’un mois plus
tard que la première.
PROJET DE LOI SUR LES CAISSES D’EPARGNE PRÉSENTÉ PAR
M. LE MINISTRE DES FINANCES.
Art. 4e'. Les déposants aux caisses d’épargne, ne pourront pas
verser plus des 100 fr. parjsemaine. Néanmoins les sociétés de secours
mutuels continuent d’êlre admises à verser jusqu’à concurrence de
300 fr.
Art. 2. Le taux de l’inlérêt bonifié aux caisses d’épargne parla
caisse des dépôts et consignations sera fixé à partir du 1" avril,1850
à 4 4/2 par an, jusqu’à ce qu’il en ait été ordonné autrement par
une loi.
Art. 3. Un règlement d’administralion publique déterminera le
mode de surveillance des caisses d’épargne.
Art. 4. Toutes les dispositions de la loi du 22 juin 1845 qui ne sont
pas contraires à la -présente loi, sont maintenues.
Art. 5. A partir du 1er avril 1850, les sommes portées sur les livrets
spéciaux en exécution de l’art. 1" de la loi du 31 novembre 1848, se-
ront assimilés pour la disponibrliléaux sommes portées sur les livrets
ordinaires.
L'Assemblée Nationale coplinue ses lettres parisiennes
dédiées aux illustrations des arts, des lettres ou de la politi-
que. Voici un extrait de son épîlre à JM. Viennet :
La conspiration refleurit de plus belle, comme les lilas au prin-
temps. Les soldais de l’armée démocratique se rangent silencieuse-
ment autour des chefs désignés par la vente suprême. Les chefs sont
nommés pour la bataille et pour le gouvernement. Bien plus même,
les places sont distribuées I Pas une ambassade, pas une préfecture,
pas un arrondissement, pas une mairie qui n’ait son titulaire choisi
dans la fine fleur de la république socialiste. Tout est prêt; la France
sera révolutionnaire à coups de décrets; on prétend même que les dé-
crets sont presque libellés ; quant aux signatures qui doivent leur
donner force, elles sont apposées d’avance sur les registres de l’insur-
rection.C’est un gouvernement occulte sous le gouvernement officiel,
— un monde souterrain dans les entrailles de la Fiance.
Ce serait bien terrible si ce n’était singulièrement grotesque. Une
conspiration par le tempsqui court ! alors que tout le monde, les éco-
liers comme les ministres, peuvent eu nommer, sans courir le risque
de se tromper une seule'fois, les héros et les législateurs, les Caton et
les Brulus ! Comprenez-vous,monsieur,que des hommes qui onl passé
l’âge du caprice juvénile et des aventures s’amusent à jouer ce jeu
puéril des complots nocturnes ? N’est-il pas étrange de penser que des
représentants, des journalistes, des républicains qui ont traversé les
affaires, poussent l’insanilé et l’amour du ridicule jusqu’à s’affubler
de grands manteaux noirs et de larges chapeaux pour se réunir sous
i’archc déserte de quelque pont solitaire, et qu’ils prêtent, sans rire,
de vieux serments sur des poignards de mélodrame qui ne font peur
à personnel
Si ces braves conspirateurs n’étaient pas les pauvres d’esprit les
plus complets qui soient en France, ils mettraient leur conspiration
en vaudeville, et les principauxrôles étant confiés à Sainvillc,Hyacin-
the, Ravel et Grassot, elle aurait un succès de fou rire.
Mais celte lionne pensée, ils ne l’auront même pas, et tous conti-
nueront à conspirailler jusqu’au Père-Lachaise, ce dernier asyle des
folies parisiennes !
Si les démocrates ne veulent pas porter le vaudeville au théâtre,
tout au moins le laissent-ils en permanence à l’assemblée. C’est un té-
moignage que nous aimons à leur rendre ; malheureusement, au lieu
de leur rapporter des droits d’auteurs,ces vaudevilles parlementaires
coûtent parfois assez cher à ceux qui en assument la responsabilité ;
voyez plutôt M. Miol. Mais la force de la vérité m’oblige à confesser
que parfois les journalistes font dire à certains acteurs de la Monta-
gne des choses qui ne sont pas dans leur emploi.
Il en est un surtout que le rédacteur d’un journal du soir a pris en
affection, et qui, grâce à cette amitié, passe pour le plus farouche in-
terrupteur de l’assemblée.
Voici comment la chose se passe :
Le théâtre — pardon — l’assemblée représente une séance mono-
tone. Un orateur quelconque occupe la tribune. Le bruit des conver-
sations particulières ne permet pas de saisir un seul mot de son dis-
cours.
Le journaliste rédige l’article qui doit émailler le soir même les co-
lonnes de son journal crépusculaire. Tout à coup,il interrompt la pé-
riode de l’orateur pour écrire à la ligne :
M. X. — Allons donc !
M. X. est le montagard qu’il vent mettre en réputation.
Le journaliste continue, et il ajoute à son récit :
M. X. — Quelle imprudence !
La plume complaisante achève le compte-rendu (Je la séance, ornée
à sept ou huil reprises d’interruptions dans le même goût. C’est into-
lérable !.. . — A l’ordre, le royaliste. — C’est un mensonge odieux !...
Nous veillons tous.
Le lendemin c’est à recommencer, et le flot des interruptions ne
s’arrête jamais. .
Cependant !e Montagnard proteste. Celle réputation qu’on lui fait,
il n’en veut pas, il la repousse : mais vaines défenses, plaintes inuti-
les ! Le journal est là. cl son nom y brille en tête d’un escadron im-
pétueux des plus farouches interrupteurs, et lorsqu’il prend le ciel à
témoin de son innocence, le lecteur incrédule lui répond : Lisez le
journal !
Maintenant chaque jour, à l’ouverture de la séance, il prie ses voi-
sins de la Montagne de bien observer son attitude, d’étudier son gesle
et de constater la gravité de son silence. La séance finie, on dresse un
procès-verbal que les témoins signent, et l’inculpé attend l’apparition
du journal nocturne.
il apparaît enfin et, cette fois comme les précédentes, le nom du
Montagnard se montre en tête d’une compagnie nombreuse de
bruyantes interruptions.
— Vous le voyez, s’écrie-t-il alors, c’est un parti pris... la réac-
tion redoute la fermeté de mon patriotisme et veut me perdre dans
l’opinion de mes commettants.
Qu’il y a loin, monsieur, de ces puérilités à ces jours de belles et
hautes discussions auxquelles vous preniez pari, déliats superbes qui
portaient si loin le renom de la tribune française. La passion les ani-
mait souvent ; mais quels trésors de verve, d’éloquence, de beau lan-
gage. L’ironie s’y mêlait souvent, mais une ironie atlique et char-
mante. Vous qui vous en souvenez, vous qui avez pris la parole, une
parole honnête et convaincue, fineel spirituelle, dans ces assemblées
de la monarchie, votre cœur ne se soulève-t-il pas de dégoût à la lec-
ture de ces discussions molles et filandreuses, lorsqu’elles ne sont pas
violentes et grossières ?
Voici que de nouveau le vent souffle aux coups d’Etat. Ce n’est en-
core qu’un zéphir rasant la terre, comme dit Basile quelque part.
Quelque jo.ur ce sera l’ouragan'. Le mot se ehuehotte à l’oreille. De
quelle boticheest-il d’abord lombé ? On ne sait, niais déjà la rumeur
circule, va,vient, se répand et s’accroît. Ou parle tant de coupsd’Etat
depuis quelque temps, qu’à vous dire franchement ma pensée, il me
paraît douteux qu’on puisse en éviter l’éclat.La fatalité y pousse et la
prudence ne sait que conseiller.
Au demeurant, il n’en sera jamais que ce que Dieu voudra ; les sa-
ges sont aujourd’hui comme les paresseux, iis attendent.
Voulez-vous ia plus fraîche nouvelle littéraire ? M- de Lamartine,
qui faisait hier encore de la politique, et qui menaçait l’Orient de
faire de l’agriculture, va faire des romans. Ayez la nouvelle pour
certaine; l’homme d’Etat et !e poète se transforment en romancier.
Que n’a-t-il eu cette pensée vingt mois plus tôt . muis aurions eu quel-
ques beaux volumes de plus et une révolution de moins.
ALCESTE.
CERCLE DE LA BOURSE.
Aujourd’hui au passage de l’Opéra le 5p.c. qni a fermé hier à
92-20 faisait le même cours mais sans affaires.
1IOEEANDE.
BOURSE D’AMSTERDAM, DU 29 DÉCEMBRE.
Bourse calme; affaires et variations insignifiantes.
Les fonds nationaux recherchés et un peu en hausse.
Les français avec peu de monvement et même un peu plus faibles
par suite de quelques ordres de vente.
Espagne 5 et 3 p, c. en légère baisse.
Portugaisstationnaircs. Russes et autrichiens sans variations.
Mexicains en hausse.
Cours a 5 heures. — Inlégr. 2 1/2 p. c. 55 5/16 à 3/8; 'français 3
p. c. 53 i/2 9/16; Espagne 5 p. c. de 510 £ 12 15/16; 3 p. c. inté-
rieur 28 7/8.
BELGIQUE,
Chambre de» Représentant».
Séance du 29 décembre.
Présidence de M. Verhaegbs,
La séance est ouverte à 12 heures 50.
M. A. Fandenpeerenboom, secrétaire,procède à l’appel nominal.
La séance est ouverte par la lecture du procès verbal de ia séance
d’hier, dont la rédaction est approuvée.
M.A. Fandenpeerenboom présente l’analyse des pièces adressées
à la chambre.
« Plusieurs propriétaires horticulteurs de Tongerlpo,demandent le
maintien de la loi 1834 sur les céréales.» — Dépôt su;- le bureau pen-
dant la discussion du projet de loi sur les denrées alimentaires.
«Un grand nombre d’habitants de Hasselt prient la chambre de mo-
difier la loi sur la garde civique en ce sens que les petites villes, et
notamment celle de Hasselt, ne soient plus assujetties au service actif
de la garde, a. — Renvoi à la commission des pétitions.
« Plusieurs cultivateurs de la ville de Garni présentent des obser-
vations contre la proposition tendant à réduire la restitution de?
droits surles genièvres indigènes destinés à l’exportation. » — Ren-
voi à la section centrale chargée d’examiner la proposition.
Dépôt d'un rapport.
M.Dunion présente le rapport de la section centrale qui a examiné
une demande de crédits'supplémentaires au département des travaux
publics. La chpmbre procède immédiatement à la discussion cl ai|
vole sur celte demande de crédit. La chambre, à l’unaniiuité des 66
membres présents, accorde le crédit demandé qui s’élève à 4,323,172
francs.
Crédit de 45,700 francs aux affaires étrangères.
M.Moxhon appuie vivement la demande de ce crédit, surtout en
ce qui concerne la récompense à accorder à M. Gtoquet, qui a dé-
ployé un zèle au-dessus de tout éloge dans l’affaire de Guatemala,qui
n’était d’abord qu’une déplorable spéculation.
M. le ministre des affaires étrangères .Le cabinet actuel_est resté
étranger à la société de Santo-Tliomas; il n’a fait que venir en aide
aux colons. Ce n’était qu’un devoir d’humanité qu’il conlinuera à
remplir.
M.Roienbach engage le ministre à fonder un comptoir à Santo-
Thomas.
Après avoir entendu MM. de Ponhon et le ministre des affaires
étrangères, la chambre accorde le crédit à l’unanimité des 69 mem
bres présents.
Suite de la discussion $ur le traité île navigation et de commerce
conclu entre la Belgique et la France.
M. Fenneire parie dans le même sens que M. Osy, il votera con-
tre le projet.
tu. le ministre des affaires étrangères reproduit les observations
qu’il a présentées hier en répondant à M, Osy.
M. Delehaye. La pêche belge est trop sacrifiée dans le traité. Ce-
lui-ci présente cependant des avantages, et on pourra les accroître
par des conventions subséquentes. Le projet du gouvernement offre
une utilité industrielle, politique'et commerciale.
M.LeHon maintient et développe tes considéralions de son rap-
port. .
M. Fan Yseghem lit un long discours qu’il nous est impossible
d’entendre. •
La discussion est close et l’article du projet de loi est adopté par 58
voix contre 2, celles de MM Osy et Van lseghem.
MM. Dechamps, de Haerne et llodenbach se sont abstenus.
Motion d'ordre.
M. Osy demande que l’on fixe le jour delà rentrée.
11 propose le mardi 15 janvier à 2 heures. •
La chambre adopte celte proposition.
Il est procédé au tirage au sort de la députation de onze membres
qui doit se rendre chez le roi au l'r janvier.
Cette (léphtalion sera composée de MM deChiinay, Moxhon.Veydt,
Previnaire, Mercier, Thiéfry, de Liedekerkc, Dolez, Anspach, Van
Yseghem et de Bailiel-Latour.
La séance est levée à 2 heures 30.
Sénat.
Séance du 29. — (Présidence de M. Dumou-Ddhortier )
La séance est ouverte à une heure trois quarts par l’appel nominal
et la lecture du procès-verbal, dont la rédaction est approuvée.
U. le Ficomle Desmanet de Biesme présente le rapport sur le
crédit de 5 millions pour le département de la guerre.
La commission est trop convaincue de la nécessité du maintien de
notre excellente armée, pour se refuser à ce crédit; elle est donc
unanime pour en proposer l'adoption.
M.lecomte dellibeaucourt présente le rappport sur le projet d’é
rection de la commune de Durnal.
M. le baron Daminet présente le rapport sur le projet relatif ali
contingent de l’armée.
M. Cogels présente le rapport sur le projet transitoire relatif au
service du caissier de l’Etal.
Ces rapports seront imprimés et distribués. Ils sont mis à l’ordre du
jour de la prochaine séance.
L’ordre du jour appelle la discussion du projet de budget des voies
et moyens.
M. Eloy de Burdinuc. à l’occasion de l’impôt foncier croit devoir
répondre quelques mois à des observations faites hier par M. le ba-
i vi de Royer. Certes, si l’impôt foncier ne devait pas peser sur le
cultivateur, i! ne demanderait pas mieux que de le voir augmenter,
mais cela n’est pas possible. Quant au moyen proposé par M. de
Royer, et qui consiste en un impôt de capitation, c’est une mesure
toute nouvelle qu’on ne peut improviser.
M .Van Muysscn, pense qu’en présence d’un budget 'de dépenses
de 115 millions, il faut absolument procéder à une révision générale
des impôts, afin de pouvoir arriver non seulement à équilibrer les fi-
nances, mais encore à établir une réserve.
M. le comte de Ribeauconrt fait remarquer que si le cultivateur
paye la contribution foncière, ii paye par contre des fermages moins
élevés. Si on fait payer l’impôt au propriétaire, le propriétaire à son
tour augmentera le taux des fermages.
L'honorable membre s’élève contre toute idée d’établir de nouveaux
impôts; on ne doit pas y songer surtout dans un moment où l’indus-
trie et le commerce sont déjà dans une situation assez malheureuse.
M. le baron de Royer déclare qu’il n’a pas fait de proposition,
mais qu’il a seulement engagé le gouvernement à porter toute son
attention sur les moyens de faire produire ce que doivent donner
tous les impôts.
M’ Cogels fait observer que la contribution foncière que paye le
fermier, est plutôt une avance qu’il fait au propriétaire; qui n’habite
pas la commune où sont situées ses propriétés, et ne petit s’y trans-
porter à l’époque où les contributions sont récouvrablcs.
Jil. Eloy de Burdmne. Qn a demandé qu’on impose le luxe. Mais je
ferai observer que si on impose !e mobilier, vous empêcherez les per-
sonnes riches de donner de l’ouvrage aux ouvriers.
M. Cassiers à l’article douane, pense que l’on devrait augmenter
les droits sur plusieurs articles, et notamment sur les céréales.
M. te comte Vilain XIIII demande que l’on impose un droit plus
fort sur les cigares et qu’on en établisse un sur les cartes à jouer.
M. Frère, ministre des finances, déclare ([lie cette augmentation
sur les cigares ne donnerait lictiqu’à la fraude, ainsi qu’un droit sur
les caries à jouer. Le gouvernement a étudié ces deux questions, et il
a reconnu que le trésor n’y gagnerait rien.
M. Eloy de Burdinne se plaint que les sucres ne produisent pas
assez, et cela parce qu’on donne des primes à une industrie étrangè-
re, au détriment de l’industrie nationale.
Les divers articles du budget sont ensuite adoptés, et le budget est
adopté dans son ensemble à l’unanimité des membres présents.
il est donné lecture de messages de la chambre des représentants
transmettant le budget des travaux publics, et d’un crédit provisoire
au même département ; un crédit supplémentaire pour le budget des
affaires, et enfin le projet relatif à la convention avec la France.
Sur ia proposition de plusieurs membres, le Sénat décide que ce
dernier projet sera renvoyé à la commission permanente d’industrie
et de commerce, et qu’il se réunira le mardi 8 janvier pour le discu-
ter.
Le sénat adopte ensuite le projet de loi abolissant la flétrissure, et
ie projet interprétatif du décret de 1791 sur la poursuite des délits
ruraux.
Sur la demande de M. le ministre des finances, le sénat procède
d’urgence à la discussion transitoire du projet relatif au service du
r caissier de l’Etal.
Ce projet est adopté sans discussion.
L’ordre du jour appelle le srulin secret pour la prise en considéra-
tion des demandes en grande naturalisation faites (° par M. le comte
do Grtinne, et par M. J B. Rèmcs.
Ces deux demandes soûl prises en considération par 39 lion les
blanches contre 5 noires.
Il est procédé à la nomination d’une commission pour l’examen du
budget des travaux publics. Elle se compose de MM. le vicomte Des-
raanet de Biesme, Spitaels, le comte Coghen, le chevalier Wyns de
Raucour et Cogels.
La séance est levée à 5 heures. Lundi séance à une heure.
ANVERS, 31 DECEMRRE.
JBetnain, Jour- de l’An, le PRECDR8EFR ne paraîtra
pas.
Les courriers de Hollande, d’Angleterre,d’Espagne, d’Ita-
lie et d’Allemagne sont en retard.
Avant-hier malin, nous avons reçu le courrier de Berlin
du 27, à peu près à l’heure ordinaire par le convoi de nuit ;
mais là s’arrêtent nos nouvelle d’oulre-Rhin ; les courriers de
Berlin des 28 et 29, qui apportent aussi les nouvelles de
Vienne, do Hambourg, etc., nonjous sont pas parvenus. Tout
comme hier, nous ne recevons ce matin ni journaux, ni cor-
respondances d’Allemagne, et nous en sommes réduits à la
Gazette de Cologne d’hier et à son supplément de la veille,
qui sont arrivés seulement hier, vers la soirée, et qui ne con-
tiennent aucune nouvelle intéressante.
Les détails que nous avons donné hier sur le naufrage d’un
bâtimeDt à l’embouchure de l’Escaut sont malheureusement
confirmés. Nous ayons annoncé que l’on avait vu tomber la
mâture,et que ia violence du temps, le vent et la marée con-
traire, n’avaient point permis de porter assistance.—Aussitôt
après le renversement de la marée, une embarcation du pilo-
tage belge, commandée par le patron J. F. Dekinderen, s’est
portée vers le iieq du naufrage, et après bien des efforts, elle
est parvenue à recueillir un homme qui s’était attaché à
des débris de mâture. Tout le reste avait disparu.
Cet homme ramené à Flessingue dans un état d’insensibi-
lité complète, a été transporté dans le local du pilotage
belge, où il a reçu l’assistance d’un médecin, et tous les soins
nécessaires pour le rappeler à la vie.
Après êlre revenu à lui, il a déclaré que le navire naufra-
gé, était le pleit belge Barbara Catharina, commandé par
le capitaine Schludde, venant de Liverpool et destiné pour
Anvers. Le bà(iment monté par un pilote de mer hollandais,
était entré pendant la puit, et avait touché sur un banc.
Aussitôt après l’êchouage, l’équipage s’élait réfugié dans
le canot, qui chavira immédiatement. Les hommes parvin-
rent à regagner le pleit, et monlèrent dans la mature pour se
garantir de la mer, qui déferlait sur eux.
Lorsque les mats tombèrent tous y sont restés cramponnés
mais six d’entre eux, ont été successivement emportés par les
vagues, de sorte qu’un seul homme était encore en vie, lors-
que le canot du pilote belge, est parvenu à atteindre le lieu
du sinistre.
L’équipage était composé de cinq hommes; deux matelots
passagers se trouvaient également à bord. L’homme qui a été
sauvé, était un de ces derniers et s’appelle Martin Van Heus-
den, natif d’Amsterdam.
Le pilote de mer hollandais qui a péri, portait le nom de
Jellebou, on assure qu’il laisse uuo veuve et sept enfants.
— M. le gouverneur de la province recevra demain, 1er
janvier, à onze heures, les autorités et les fonctionnaires.
—- Le préposé des douanes Bartholomesen, ayant ramassé
dans la rue une bourse renfermant plusieurs pièces d’or, l’a
remise à 6on contrôleur à Brasschaet, où son propriétaire
pourra la réclamer. Cet aete de probité de la part de cet em-
ployé est digne des plus grands éloges.
— Une chaloupe de pêche d’Oslende est arrivée hier à la
marée du soir, avec quelques paniers do poisson, qui ont été
vendus à des prix assez élevés.
— S. A. R. le prince Georges, fils du roi de Saxe, accom-
pagné de M. le comte de WesensteiD, son aide-de-camp, est
arrivé hier à Anvers, par le convoi public, venant de Bru-
xelles.
— A l’occasion du nouvel an, leurs majestés recevront
les félicitations du corps diplomatique à une heure; à une
heure et demie celles des chambres, dos cours et des diffé-
rentes autorités civiles; à trois heures, les états-majors et les
officiers des gardes civiques et de l’armée; à trois heurçs et
demie, les personnes présentées.
— Nous avons reproduit hier les conclusions da rapport
de la commission qui a examiné les appareils ventilateurs du
docteur Van Hecke. Nous apprenons aujourd’hui que l’admi-
nistration de la marine a été satisfaite du résultat des expé-
riences e( qu’elle a commandé immédiatement deux appareils
semblables pour le navire le Duc de Brabant.
Nous apprenons, eu outre, que M. le docteur Van Hecke
vient de recevoir de M.lo ministre des affaires étrangères des
lellreg d’introduction pour MM. les ministres de Belgique à
Paris, à Londres et à La Haye, et dgns lesquelles M. le mi-
nistre des affaires étrangères déclare que le nouvel appareil
a pleinement répondu à l’attente de l’administration et aux
promesses de l’inventeur.
— M. de Kerchove de Denlerghom, bourgmestre de Gand»
avait, comme on sait, donné, il y a quelque temps, su démis-
sion de ces fonctions, Il avait même cru ne pouvoir céder à
une démarche faite par le conseil communal pour l’engager
à la retirer. Mais le roj ayant décidé que, dansles circon-
stances actuelles, cette démission ne pouvait être acceptée,
M. de Kerchove a fait savoir au conseil que tant par déféren-
ce respectueuse à l’égard de S. M. que pour obéir à||a loi
communale, il continuerait à exercer les fonctions dont il est
investi.
— Nous lisons dans le Lexovifin (journal de Lisieux) :
« Un bien triste événement a interrompu, mardi dernier,
la classe de huitième au college.
» Quelques instants après son entrée pour la classe du
soir, M. Anfray, professeur de huitième, se trouvant indis-
posé, pria un de ses élèves d’aller lui chercher un verre
d’eau. Pendant que relève s’acquittait de cette commission,
M. Anfray s’affaissa dans sa chaire et ses traits s’altérèrent
sensiblement; plusieurs élèves, effrayés, sortirent pour aller
avertir le principal, qui se hâta d’accourir et de lui donner
des soins. Voyant que tout secours humain était inutile, M.
le principal fut chercher M. l’abbé Lallemand, professeur de
cinquième, qui s’empressa d’apporter le concours de son mi-
nistère.
» Les symptômes les plus alarmants se manifestèrent ; au
bout de quelques minutes, M. Anfray avait cessé .de vivre,
el M. le docteur Hue, appelé immédiatement, ne trouva plus
qu’un cadavre. Cette mort si foudroyante a été occasionnée
par la rupture d’un anévrisme du cœur. »
— On écrit de Vervier», le 29 décembre :
La grande quantité de neige tombée depuis avant-hier
soir menace d’interrompre les communications ; aussi bien
par chemin de fer que par voitures ou carioles. Depuis hier
déjà, les malles-postes de diverse» localités n’ont pu faire le
service.
— Nécrologie. — Ls 20 décembre courant, est mort A
Bruxelles, à l’àge de 63 ans, M. François-Auguste-Joseph
Scribe, fils de M. Jean-François-Joseph Scribe, ancien sei-
gneur de Sors et secrétaire du duc d’Orièans, père du roi
Louis-Philippe. M. Scribe, qui vient de mourir à Bruxelles,
était le frère aîné d’un premier lit de M. Auguste-Eugène
Scr/be, le célèbre auteur dramatique, membre de l’Académie
française, etc. Ainsi, ce spirituel écrivain est originaire do la
province de Namur, des environs de Bouvignes. Nous voyons
que des membres de sa famille portaient autrefois le prédicat
de messire et avaient exercé des charges importantes en Bel-
gique.
L» jgntmïe lUurée.
La journée d’hier s’est on ne peut mieux pagsèe ; nous n’a-
vons eu qu’ung mâia/lè ie veuf restant au N.-N.-Ei
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