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incomparahle pendant celte année. Dans cette année où la Prusse au-
rait, sans le secours de Dieu, succombé au crime et à la trahison,l’ar-
mée prussienne a maintenu son ancienne gloire et en a acquis de
nouvelles. Le roi et le peuple contemplent avec orgueil les tils de la.
patrie.
Ils sont restés fidèles alors que la révolte troublait jle développe-
ment des institutions libérales auxquelles je voulais conduire mon
peuple avec prudence.
Ils ont couvert leurs drapeaux de lauriers nouveaux, quand l’Alle-
magne a eu besoin de nos armes dans le Schleswig.
ils ont soutenu victorieusement des fatigues et des dangers, lors-
qu’il a fallu combattre l’insurrection dans le grand-duché de Posen.
Leur coopération au maintien de l’ordre dans l’Allemagne méri-
dionale a acquis au nom prussien une nouvelle gloire.
Lorsqu’enfin l’atteinte portée à la loi dans leur patrie elle-même,
exigea l’intervention de la force armée et la réunion de la landwehr,
les braves hommes de la landwehr quittèrent avec joie leurs maisons,
leurs familles, et tous, ligne et landwehr, justifièrent la confiance
que j’avais mise en eux et l’organisation admirable donnée par le feu
roi à notre armée.
Partout l’armée a fait son devoir. Mais j’estime encore plus haut
que ces faits l’attitude que l’armée a eue pendant des mois,opposant
à la corruption et aux plus indignes calomnies son esprit excellent
et sa noble discipline. Je connaissais mon armée ; partout où je l’ap-
pelais, elle était prête, dans une discipline, une fidélité parfaites. Les
troupes n’auraient pu faire davantage à l’époque la plus glorieuse
de la Prusse. Je remercie les généraux, les officiers et les soldats de
l’armée et de la landwehr en mon nom et en celui de la patrie.
Potsdam, U janvier 1849. FRÉDÉRIC-GUILLAUME.
(Contresigné) db Stroth*.
AUTRICHE.
Vienne, 28 décembre. — On parle aujourd’hui d’une conjuration
projetée, qui parait à peine croyable dans l’étatactuel de la capitale.
Suivant un avis du feldmaréchal Welden, il s’est formé un club,
qui se propose principalement d’assaillir en masse les retranche-
ments et d’enclouer Iles canons. Le maréchal ajoute que, en ce cas,
troiscoups de canon d’alarme réuniraient en un quart d’heure toute
la garnison sur les places qui lui sont assignées, et que la nuit il sera
fait feu sur tous ceux qui s’approcheraient des retranchements, par
troupes.
Cette publication est suivie de plusieursaulresexhortations et me-
naces des plus instantes.
On a arrêté ces jours derniers une foule de personnes qui porlaient
à leurs chapeaux des petites plumes noires, signe distinctif, dit-on,
des conjurés.
ANeLKTERBE
BOURSE DE LONDRES DD 2 JANVIER.
Les fonds publics sont fermes et en hausse. Les Consolidés ont été
fait d’abord J 89 3|8 à 1/2 puis à 89 1|8,114 ex-div. et restent 89 1|8 à
3 heures. 3 Oio léduits 89 5|8; 3 li-t 0[0 89 t|4,3(8; Bons de l’échi-
quier 41 à 44 (mars); actions de la Banque 190 1|2 à 191 1/2.
Les fonds étrangers également fermes et en hausse. Espagnols 3
Oio 28 3|8à 29; 5 0|0 14 3|8 à 3[4; Pérou 49 1(2 à 30 1[2; Mexicains
25 1;4, 7p8j Portugais 4 #io 26.
FRANCE.
Dernières nouvelles de Parle.
{Correspondance particulière du précurseur.,)
Paris, 2 janvier.
Les réceptions du premier de l’an ont été, grâce au Ciel !
dégagées de cette rhétorique officielle qui fesait, chaque an-
née, le supplice des orateurs obligés de dire el de redire, sous
des formes variées à l’infini, exactement la même chose. Les
discours ont été supprimés. La sévérité de la règle républi-
caine n'a rien enlevé cependant de ce qu’exigent les conve-
nances el la courtoisie. Le président de la république a reçu
les hommages des hauts fonctionnaires, placés, soit par leur
mode d’institution , soit par la nature même des positions
qu’ils occupent, sous la dépendance imrpèdiate du pouvoir
exécutif. L’accueil du chef de l’Etat a été digne et cordial.
Sans se mettre en frais d’éloquence , sans recourir à ces phra-
ser fleuries dont le bon président Séguier a emporté la recette
dans la tombe, les visiteurs ont échangé avec le haut person-
nage qu’ils complimentaient, des paroles de bon accord et de
confiance réciproque. Tout s’est passé au mieux, et les lien*
qui doivent unir le chef de la république aux agents de l’au-
lorilè ont été resserrés par celle cérémonie.
400 reprèsenlanls environ ss font présentés hier en per-
sonne, ou ont déposé leurs cartes, à l’Elysée National. Les
noms de tous ces visiteurs ont été pris avec grand soin. Les
plus importants seront publiés comme une trophée par les
journaux ministériels.
on nous assure que parmi ces noms ne se trouve pas celui
du général Cavaignac. L’ancien président du conseil, a, dit-
on, repris l’altitude expectante en face du président de la ré-
publique, et il explique cette attitude par les hostilités que
les journaux qui passent pour être le* organes du pouvoir,
affectent vis-à-vis de l’assemblée nationale.
On prétend, d’ailleurs, toujours, ainsi que je l’écrivais hier,
que cette attitude est sur le point de changer. On nomme les
intermédiaires qui ont été chargés de porter les premières
paroles aux chefs de l’ancienne majorité. On serait très près
de s’entendre sur celle des lois organiques qui seraient dis-
cutées, el celles qu’on pourrait ajourner.
Les malveillants assurent que le peu de paroles qui a été
prononcé pendant les réceptions, a été rempli d’allusions à la
gèDe qui résultait des étroites dimensions de l’Elysée, pour
des réunions aus»i imposantes. On prétend qu’en recevant le
clergé et les ministre* des différents cultes dimanche soir,
on aurait, après avoir exprimé le regret de ne pouvoir faire
les choses plus grandement, laisser naître l’espoir qoe pro-
chainement, on pourrai!, comme sous l’empire, faire beau-
coup mieux qu’aujourd’hui. Je vous laisse à penser A quelles
interprétations les trois mots soulignés ont donné lies.
La Pairie annonce que le congrès de Bruxelles n’aura
pas lieu, que l’Aulriche a considéré le programme dn minis-
tère Gioberli, comme une déclaration de guerre, et que le
projet de médiation est abandonné.
M. Marrast vient d’annoncer officiellement qu’il ne se mettait plus
sur les rangs pour la candidature à la présidence de l’assemblée na-
tionale.
MM. Cunin-Gridaine, Hébert et le généralTréxel, anciens ministres
du roi Louis-Philippe, qui avaient quitté la France à la suite des évé-
nements de février, sont arrivés hier soir à Paris.
Hier a été mis en vigueur le nouveau tarif postal. Aussi la poste
n’a-t-elle pas reçu le quart des lettres qui y «ont tous les jours dépo-
sées. Chacun ajournait sa correspondance au l'janvier pour mettre
à profit la diminution du port. Nous verrons si celle réfoi me pro-
duira les mêmes avantages qu’en Amérique où elle a rapporté, cette
année, au Iréior un énorme accroissement de plus de vingt millions
de fiancs.
Le gouvernement, alarmé des rapports qu’il reçoit sur les désas-
treux rémltats des utopies de M. Cabef, vient, dit-on, de faire sus-
pendre les départs pour l’Icarie. Celte mesure est généralement ap-
prouvée. Il était temps de venir en aide aux victimes qui expient
aujourd'hui si crueiîement leur déplorable crédulité et d’empêcher
que d’autres, résistant à l’évidence des faits, ne se précipitassent d«
gaité de cœur dans un abime de misères.
Samedi, le président de la république avait réuni à sa table M. et
M“* Emile de Girardin, M. Paul Meuriee, rédacteur en chef de
V Evènement, et quatre autres journalistes.
Ce n’est pas seulement à Paris que le jour de l'an a été brillant.
Nous apprenons qu’à Lyon, malgré les malheurs du temps, malgré
les perturbations subies par toutes les fortunes, partout les intérêts,
la confiance qu’on a maintenant dans l’avenir, a singulièrement ani-
mé dans celle ville les approches du 1er janvier. Partout ce sont de
magnifiques étalages, des magasins d'étoffes resplendissants, de ra-
vissantes boutiques de confiseurs. 11 paraît cependant que ce sont les
innombrables boutiques en plein vent, qui ont fait les plus abondan-
tes recettes. Cela n’est pas étonnant. Là on peut *e procurer à prix
fixe et modique les objets que l’on veut acheter, et surtout ceux qui
captivent les yeux et le cœur des enfants.
Depuis quelques jours , la silualion de Marseille a quelque chose
de fébrile. Après les désordres des 25 et 56 décembre, il y a encore eu,
le 27, des rassemblements composés pour la plupart de garçonsbou-
langers. Mais ces premiers symptômes d’agitation ont heureusement
disparu à l’apparition de la police.
M. Lesseps, chargé d’affaires de la république française à Madrid
a reçu les instructions nécessaires pour arrêter Its bases d’un traité
postal entre la France et l’Espagne.
Dans le cours de l’année qui vient de s’écouler, les presses françai-
ses ont imprimé 7,234 ouvrages en toutes langues mortes et vivan-
tes ; 1,055 gravures, estampes, lithographies; plus, musique et car-
tes, etc., et une avalanche de journaux mensuels.
Les concurrents sont nombreux dans la Manche pour remplacer M.
Reibrl à l’assemblée nationale. En outre de M. Napoléon Daru, ex-
pair de France, M. le vice-amiral Dupelit-Thouars se présente ainsi
que M. Lemarois, ancien député de la Manche, M. Eugène Lacoste
négociant à Cherbourg, M. Renouf, ingénieur, M. Hippolyle de Toc-
queville et enfin M. Henri, marchand tanneur commandant delà gar-
de nationale de Cherbourg.
La diligence de Sarragosse à Madrid a élé arrêléeet dévalisée le 22
décembre sur les limites de la province de Soria par trois hommes
armés. Quatre heures après celte attaque les bandits étaient arrêtés
et les objets volés, retrouvés.
UN malheureux duel. — Durant les journées de juin , un bra-
ve sous-officier de la garde républicaine , nommé Guillermet, blessé
de deux coups de feu , fut transporté chez une jeune femme du voisi-
nage , qui lui prodigua les soins les plus empressés.
Guillermet en reconnaissance de son généreux dévouement lui
promille mariage. Cette cérémonie devait avoir lieu dtns les pre-
miers jours de janvier. Avant-hier, Guillermet invita un de ses amis
à venir partager son diner , en compagnie des sous-officiers de la
caserne des Célestins, et commanda le plat d’entrée indispensable en
ces sortes de circonstances.
Un sous-officier de la même garde nommé Fontaine , s’en étant
emparé , subit quelques observations de la part de Guillermet, qui
reçut au même instant un soufflet.
Un rendez vous d'honneur-fut pris le jour même.
Quelques instants après, les deux adversaires, assistés de leurs té-
moins, se trouvèrent en présence, le sabre à la main, le bon droit du
côté de Guillermet.
Hélas I la fortune lui fut contraire.
Frappé d’un coup de pointe en plein visage, il tomba mortelle-
ment atteint.
11 est mort cette nuit, à onze heures, sans avoir repris connais-
sance.
Bon camarade, brave et généreux, il emporte le» regrets de tous
ses compagnons d’arme*.
La Presse édile une revue de l’année 1848 :
1818. - 184».
« L’année qui finit lègue à l’année qui commence de profonds
enseignemens dont il est à souhaFtr que celle-ci profile.
» L’année qui finit a montré aux gouvernements, — rois et mi-
nistres, — comment ceux qui se croyaient avoir devant eux l’avenir
le plus long el le moins précaire, pouvaient tout à coup disparaître,
minés par l’optimisme, isolés par l’esprit de coterie, surpris par
l’imprévoyance.
» L’année qui finit a montré aux partis à quels danger* il s’expo-
saient de succomber en prodiguant les promesses qu’il n’était pas
en leur puissance de tenir, par quels cliltimens prompts et terribles
s’expiait le triomphe de l’ignorance et de la présomption.
L’année qui finit a montré aux peuples à quel* prix s’achetaient
chèrement le» libertés qui étaient les conquêtes de la force au lieu
d’être les victoires delà raison qui devançaient la maturité du temps.
» L’année qui finit a montré que partout les tribuns qui avaient
déclamé le plus haut contre la violence et la corruption, l’abus et
l’arbitraire étaient, comme toujours, les plus prompls à absoudre le
passé flétri par eux, en Limitant, en le dépassant.
» L’année qui finit a montré que l’autorité n’avait rien à gagner à
comprimer la liberté, que la liberlé n’avait rien à gagner à affaiblir
l’autorité.
» L’année qui finit * montré que nulle part le bien-être des clas-
ses laborieuses ne se décrétait spontanément, qu’il était une loi des
progrès des sociétés dont il fallait savoir attendre avec patience 1«
développement, car toute tentative prématurée, loin de faire avancer
l’heure, la retardait.
• L’année qui finit a montré qu’il était moins facile d’exercer la
dictature que de s’en emparer, et que toute usurpation qui ne se hâ-
tait pas de se légitimer par l’éclat de ses œuvres ne tardait pas à se
faire détester par l’amertume de ses déceptions.
» L’année qui finit a montré que dans le ebeminde la civilisation,
c’était la science et non plus l’histoire qu’il était prudent de prendr*
pour guide.
» L’année qui finit a montré qu’il y avait autant de distance entre
le plagiat et le progrès, qu’il y en a d’un pôle de la (erre à l’autre.
» L’année qui finit a montré que les révolutions faisaient reculer
l’humanité, que les réformes seules la faisaient avancer; c’est la
conviction au triomphe de laquelle nous avons voué ce journal de-
puis qu’il existe.
» L’année qui finit nous a donné aussi pleinement raison qu’elle a
donné complètement tort aux optimistes, que nous nous efforcions de
pousser en avant ; aux radicaux, que nous nous efforcions de retenir
en arrière.
» Quand nous imprimions en 1839, ce que depuis nous avons répé-
té cent fois, que le suffrage universel, s’il était adopté, tromperait
également les espérances du parti qui l’appelait de tous ses vœux, et
les craintes du'parti qui le combattait de toules ses forces, nous abu-
sions nous? Egarions-nous nos lecteurs?
• Qu’ils répondent?
» Eh bien ! si nous ne nous sommes pas fourvoyés dans le passé,
qu’ils nous permettent de l’invoquer comme gage de l’avenir.
» Disons-ie.c’-est avec effroi que nous voyons beaucoup d’entreeux
disposés à impieler à des excès de liberté ce qui ne saurait être jusle-
ment attribué qu’à l’ignorance et à la faiblesse du pouvoir. Une telle
erreur serait fatale, car, une fois encore, elle ne serait qu’un nou-
veau trait d’union entre deux révolution*.
• La liberté acceptée sans défiances, marquant elle même se» li-
mites, comme le fleuve régularise son cours en creusant son lit ;
la liberté ainsi entendue, ainsi pratiquée, peut seule nous sauver.
• Nous ressemblons à ces usuriers alternativement agités par la
frayeur de perdre leur argent, el par le désir d’accroître leur fortu-
ne, finalement ne sachant que faire ! La liberlé nous fait tour à lour
peur et envie. S’éloigne-t-elle de nous, nous courons après elle ;
s’approche-t-elle de nous, elle nous fait reculer. La liberléne mérite
ni l’émotion qu’elle cause, ni la convoitise qu’elle excite. Nous la
Iraitons en maîtresse coquette ; traitons-la donc en épouse légitime.
Habituons nous à vivre avec elle, et nous ne tarderons pas à recon-
naître que la plus grande partie de son empire résidait moins en elle
que dans noire imagination.
» Finissons-en donc unebonne fois avec la liberté, *fln de n’avoir
plus à nous occuper d’elle ni en bien ni en mal ; c’e*l du temps per-
du, et la société n’a plus à en perdre. De grave» problèmes lui sont
posés en termes impérieux : il faut ou qu’elle périsse ou qu’elle les
résolve.
» C’est un avertissement que l’année qui finit lègue à l’année qui
commence.
» II ne faut ni s’endormir ni s’effrayer ; mais il faut s’enquérir et
veiller.
• La société est un océan et le gouvernement une navigation. Etu -
dions les écueils, c’est le moyen de les éviter; prévoyons les tempêtes,
c’est encore le moyen le plus sûrd'éebapper aux naufrage*. »
A**emlilee nationale.
Séance du 2 janvier.
(Présidence de M. Armand Marrast.)
On a distribué aujourd’hui une proposition de M. Ernest de Girardin,
faite le 29 décembre dernier et qui a pour objet de décider qu’à comp-
ter du lr janvier courant, l'indemnité de représentant soit fixée à
trois cens francs par mois et que les représentants en congé ne re-
çoivent pas d’indemnité. Celle proposition a élé renvoyée au comité
de législation.
On a discuté aujourd’hui le rapport fait au nom de la commission
chargée de réviser le réglement sur quelques questions urgentes, —
sur la déclaration d’urgence, — sur la proposition de M. Fould que
tout projet de loi portant ouverture de crédit doit être volé au scrutin
de division et sur beaucoup d’autres modifications dont l’une d’elle
a provoqué une vive discussion, l’arlicle 55, qui propose qu’aucun
projet de loi dans lecas d’urgence ne soit volé définitivement qu’après
trois délibérations, à des intervalles d’au moins 5 jours. Un orateur
M Gaudens a cherché à prouver que «ette disposition, si elle élail
admise, déterminerait la durée de l’assemblée eonslituanle de telle
sorle.que le» lois organiques ne pourraient être faites, et qu’il fallait
que ces lois fussent volées dans le plus court délai possible.
M. Dupin demande que l’on adopte celle modificalion qui est dans
la constitution, art. 41.
M l'abbé Fayel a demandé à l’assemblée la permission de soule-
ver le voile que M. Dupin n’avait fait qu’indiquer. Il a été très spiri-
tuel, comme à son ordinaire, et vivement applaudi. C’est la question
du sel qui a provoqué la proposition en discussion, dil-il ; il l’ap-
prouve et pense que toute diminution d’impôt est bonne,si la nourri-
ture indispensable s’en trouve un peu rapprochée des bouches qui
meurent de faim, et qu’il est bon que le gouvernement soit forcé de
prendre enfin des mesures pour régler les dépenses sur les recettes,et
non, comme on l’a fait depuis 40 ans, de régler les recettes sur les
dépenses. Il termine en disant qu’il faut éviter que les budgets soient
toujours ivres et que le peuple soit toujours à jeun.
M. Dupin aine répond à M. l’évêque d’Orléans, eU réclame de
nouveau que l’on en revienne à l’art. 41.
M. le ministre des finances attaque vivement les paroles pronon-
cées par M. l’abbé Fayet ; elles peuvent avoir une fâcheuse influence
sur les contribuables el leur persuader que les impositions sont illé-
gales
M. l'abbé Fayet\eut se justifier du reproche qui lui est adressé ;
il n’a jamais voulu qu’avertir le gouvernement, mais non entraver
sa marche.
M. Senard, membre de la commission, déclare que l’article mis
en discussion était voté par la commission avant qu’il fût question
du sel; ainsi toules les préoccupations dont s’est émue l’assemblée,
n’avaient aucun fondement; il propose, au nom de la commission,
de ne point adopter l’ajournement demandé sur cette discussion et
de statuer immédiatement sur son adoption.
On passe à la discussion des articles. — Il y a plusieurs amende-
ments.
M. Dupin (atné) demande la priorité pour l’art. 54.
M. Hubert Delisle, rapporteur, est d’accord, à cet égard, avec
M. Dupin.
Art. 54. Après la distribution du rapport, l’assemblée fixe le jour
de la discussion.
Art. 55. Au jour fixé, la discussion est ouverte. Aucun prnjpt de loi,
sauf les cas d'urgence, ne sera volé définitivement qu’après trois dé-
libérations, à des intervalles qui ne peuvent pas être moindres de
cinq jours. (Art. 41 de la Constitution.) La première portera spéciale-
ment sur l’ensemble du projet; l'assemblée sera consultée pour sa-
voir si elle doit passer à la deuxième délibération.
La séance continue.
(Phi* voie eaetvoovtiinaive.J
Fin de la séance du i.
Voici la fin de l’art. 55 : « A la deuxième, il sera procédé au vote
de chaque article et des amendements qui s’y rapportent : l’assemblée
décidera ensuite si elle doit passer à la troisième délibération.
Après cette dernière, qui comprendra l'ensemble et les dispositions
du projet, il sera procédé au vole définitif.
Les amendements nouveaux qui seront présentés après la clôture
de la seconde délibération devront être communiqués à la commis-
sion, imprimés, distribués un jour au moins avant l’ouverture de la
troisième.
S’il en est présenté dans le cours même de celte délibération, ils
ne pourront être définitivement adoptés qu’après que l’assemblée
consultée aura déclaré les prendre en considération el les aura ren-
voyés à l’examen de la commission.
Les dates successives des trois votes seront indiquées en lête de
chaque loi.
Si, après une des trois délibérations, le projet a été repoussé, il ne
pourra élre reproduit avant le délai de trois mois.
M. Deslongrais propose un amendement tendant à substituer
deux lectures au lieu de (rois que propose la commission. Il pense
que deux délibérations suffisent pour la discussion des lois et que la
chambra voudra bien adopter son amendement.
M. Hubert Delisle, rapporteur, répond que lorsque la Constitu-
tion établit des restrictions dans un de ses articles, c’est qu’elle
des motifs graves de le faire, et qu’on ne peut y toucher.
M. Benard dit qu’il y a une règle générale dans l’art. 41 de la
constilution , qu’elle satisfait à toutes les exigences.
M. le président met aux voix l’amendement de M. Deslongrais.
L’assemblée consultée repousse l’amendement de M. Deslongrais.
L’art. 53 mil aux voix est adopté.
L’art. 56 est ainsi conçu : les amendements sont rédigé* par écrit
et remis au président.
L’assemblée ne délibérera sur aucun amendement, si, après avoir
élé développé, il n'est appuyé. Si un amendement est proposé pen-
dant la deuxième délibération, il est renvoyé de droit à l’examen du
faubourgs à maisons basses qui montent en serpenlanl jusqu’au som-
met de la colline, à l’embouchure des grandes route»; quelques jo-
lies maisons dont une face regarde la ville, landis que l’autre est déjà
plongée dans la campagne et dans la verdure ; et, aux alentours de
la place, cinq ou six hôtels ou grandes maisons presque toujours fer-
mées qui reçoivent, l’hiver, les anciennes familles de la province :
voilà le coup-d’œil de la haute ville. C’est le quartier de ce qu’on
appelait autrefois la noblesse et le clergé ; c’est encore le quartier de
la magistrature et de la propriété. 11 en est de même partout ; les po-
pulations descendent des hauteurs pour travailler, et remontent pour
se reposer. Elles s’éloignent du bruit dè* qu’elles ont le bien-être.
A un des angles de celle place, qui était avant la révolution un
rempart et qui en conserve le nom, une grande et haute maison per-
cée de fenêtres rares et dont les murs élevés, massifs, mais noircis
par la pluie et éraillés parle soleil, sont reliés depuis plus d’tin siè-
cle par de grosses clés de fer.Une porte haute et large, précédée d’un
perron de deux marches, donne entrée dans un long vestibule, au
fond duquel un lourd escalier en pierre brille au soleil par une fe-
nêtre colossale et monte d’étage en étage pour desservir des nom-
breux et profonds appartenons. C’est là la maison où je suis né.
NOTE iv.
Mon grand-père vivait encore. C’était un vieux gentilhomme qui
avait servi longtemps dans les armées de Louis XIV et de Louis XVI
et qui avait reçu la croix de Saint-Louis à la bataille de Fontenoy.
Rentré dans sa province avee le grade de capitaine de cavalerie, il y
avait rapporté les habitudes d’élégance, de splendeur et de plaisir
contractées à la cour ou dans les garnisons. Possesseur d’une belle
fortune dans son pays, il avait épousé une riche héritière de Franche-
Comté, qui lui avait apporté en dot de belles terres et de grandes
forêts dans les environs de Saint-Claude et dans le* gorges du Jura,
non loin de Genève. Il avait six enfants, trois fils et trois filles.
D’après les idées du temps, la fortune de la famille avait élé destinée
tout entière à l’aîné de ces fils. Le second était enlré malgré lui dans
l’état ecclésiastique, pour lequel il n’avait aucune vocation. Des trois
filles, deux avaient été jetées dans des couvents, l’autre était cha-
noinesse et avait fait ses vœux. Mon père était le dernier né de cette
nombreuse famille.
Dès l'âge de seize sus, on l’avait mis au service dans le même ré-
giment où avait servi avant lui »oa père. 11 ne devait jamais i.e ma-
rier : c’était la règle du lomps. 1! devait vieillir dans le grade
modeste de capitaine de cavalerie, auquel il était parvenu de bonne
heure; venir de temps en temps en semestre dans la maison pater-
nelle gagner lentement la croix de Saint-Louis, terme unique des
ambitions du gentilhomme de province ; puis, dans son âge avancée,
pourvu d'une petite pension du roi et d’une légitime plus mince en-
core, végéler dans une chambre liante de quelque vieux château «le
son frère aîné, surveiller le jardin chasser avec le curé, dresser les
chevaux, jouer avec les enfans, faire la partie d’échecs ou de triclrac
des voisins, complaisant né de tout le monde, esclave domeslique,
heureux de l’être, aimé mais négligé par tout le monde, et achevant
ainsi sa vie, inaperçu, sans biens, sans femme, sans postérité, jusqu’à
ce que les infirmités et la maladie le reléguassent du salon dans sa
chambre nue, où pendaient au mur son casque et sa vieille épée, et
qu’on dit un jour dans le château : « Le chevalier est mort, i
Mon père était le chevalier de Lamarline et celle vie lui était des-
tinée. Modeste et respectueux, il l’aurait acceptée en gémissant mais
sans murmure. Une circonstance vint changer inopinément tous ces
arrangements du sort. Son frère aîné devint valéludinaire; les méde-
cins lui déconseillèrent le mariage. Il dit à son père : « Il faut marier
le chevalier. » Ce fut un soulèvement général de tous les sentiments
de famille el de tous les préjugés de l’habitude dans l’esprit et dans le
cœur du vieux gentilhomme. Le* chevaliers ne sont pas fails pour se
marier. On laissa mon père à son régiment. On ajourna d’année en
«nuée celle difficullé qui révoltait surtout ma grand’mère. — Marier
le chevalier! c’était monstrueux. — D’un autre côté, laisser éteindre
l’humble race et le nom obscur, c’était un crime contre le sang. 11
fallait pourtant »e décider. On ne se décidait pas et la révolution ap-
prochait.
not* v.
11 y avait à cette époque en France, et il y a encore en Allemagne,
une institution religieuse et mondaine à la fois, dont il nous serait
difficile de nous faire une idée aujourd’hui sans sourire, tant le mon-
de et la religion s’y trouvaient rapprochés et confondus dans un con-
traste à la fois charmant et sévère. C’élait ce qu’on appelle un cha-
pitre de chanoine8ses noble». Voici ce qu’étaient ces chapitres :
Dans une province el dans un site ordinairement bien choisis, non
loin de quelque grande ville dont le voisinageanimait ces espèces des
couv«nti «an* clôture, Us families rickes «t nebles du royaume en-
voyaient vivre, après avoir fait ce qu’on appelait des preuve», celles
de leurs filles qui ne se sentaient pas de goût pour l’état de reli-
gieuses cloîtrées et à qui cependant ees famille* ne pouvaient faire
des dois suffisantes pour les marier.
On leur donnait à chacune une petiledot; on leur bâtissait une jolie
maison entourée a’un petit jardin sur un plan uniforme, groupée au-
tour delà chapelle du chapitre. C’étaient dès espèces de cloîtres libres
rangés les uns à côté des autres, mais dont la porte restait à demi ou-
verte au monde ; une sorte de sécularisation imparfaite des ordres
religieux d’autrefois ; une transition éléganle et douce entre l’église
et le monde. Ces jeunes personnes entraient là, dès l’âge de quatorze
à quinze ans. Elles commençaient par y vivre sous la surveillance
très peu gênante des chanoinesses les plus âgées qui avaientfait leur»
vœux, et à qui leurs familles les avaient confiées j puis, dès qu’elles
avaient vingt ans, elles prenaient elles-mêmes la direction de leur
ménage, elles «'associaient avec une ou deux de leurs amies et vi-
vaient en commun par petilsgroupes de deux ou trois.
Elles ne vivaient guère au chapitre que pendant la belle saison.
L’hiver elles étaient rappelées dans les villes des environs, au sein de
leur famille, pour y passer un semestre de plaisir el décorer le salon
de leurs mères.Pendant lemoisde résidence*u chapitre.elles n’étaient
aslreinles à rien, si ce n’eslà allerdeux fois par jour chanter l’office
dans l’église, et encore le moindre prétexte suffisait pour les en
exempter. Le soir, elles se réunissaient lanlôl clu-z l’abbesse, tantôt
chez l’une d’entr’elles pour jouer, causer, faire des lectures, sans
autre règle que leur goût, «ans auire surveillance que telle d’une
vieille ehanoinesse, gardienne indulgente de ce charmant troupeau.
On devait seulement rentrer à certaines heure».Les homme* étaient
censés exclus de ces réunions, mais il y avait une exception qui
conciliait toul. Les jeunes chanoinesses pouvaient recevoir chacune
leurs frères en visite pendant un certain nombre de jours et elles
pouvaient les présenter à leurs amies dans les sociétés du chipilrc.
Là se formaient naturellement les plus tendres liaisonsde cœur
enlre de jeunes officiers venant passer quelque* jours de semestre
chez leur sœur et les jeunes amies de cette sœur. Il s’ensuivait bien
de temps en temps quelques enlèvemens ou quelque» chucholteinens
dans le chapitre ; mais en général une pieuse réserve, une décence
irréprochable présidaient à ces rapports d’intimités si délicate, et les
senlimens mutuellement conçus, ranimés par des visites annuelles
au chapitre, donnaient lieu plus tard à des mariages d’inclination si
comité ou de la commission, si le rapporteur le demande.
M. Marchai expose à rassemblée les motifs qui lui ont fait présen-
ter le projet de loi tendant à allouer à M. le cardinal archevêque de
Bourges une somme de dix mille francs pour compléter son traite-
ment. (Appuyé, appuyé.)
M. Charles Dupin appuie le projet au nom du passé, au nom du
catholicisme, il veut qu’ou rétribue plusdignement ces hauts digni-
taires. Il dit que ces hautes positions ne sont pas plus des sinécures
que la position de général d’armée.(Aux voix, aux voix I Réclamations.)
M. Falloux, ministre, vient annoncer que o’est par erreur que M.
Marchai est venu présenter celte allocalioncomme une augmentation
de traitement L’empire donnait 45.000 fr. aux cardinaux et l’empire
n’avait pas pour habitude de prodiguer 45,000 fr. aux hommes inu-
tiles. (Très bien! très bien!) L’influence morale appartient à la
France, au point de vue du catholicisme. (Très bien ! très bien !)
M. le président met aux voix cet article.
« Il est ouvert sur l’exercice de 1848, un crédit extraordinaire de
lOOOOfr. pour le cardinal,archevêque de Bourges. Le scrutin de
division étant demaudé, on procède au vote.
Nombre des votants : 615.
Majorité absolue : 380.
Pour.............. 434.
Contre .... 181.
L’assemblée adopte. — La séance est levée à 6 heures.
BOURSE DE PARI* DU 2 JANVIER.
La liquidation de fin décembre s’est faite en hausse, et même en
hausse assez forte. 11 y avait, à ce qu’il parait, de* découverts nom-
breux, qui ont attendu jusqu’à la dernière minute pour se liquider ;
ce qui a produit,* partir de deux heures et demi, un assez vif mouve-
ment de hausse, qui s’est continué jusqu’à la clôture. En définitive il
y a à signaler sur les fonds publics une amélioration notable. En ou-
tre des besoins de la liquidation,la hausse a été alimentée par le bruit
qui s’est répandu vers la clôture du parquet, que le ministère avait
demandé el obtenu un vote de confiance et que la proposition de
M. Raheau, ayant pour but d» fixer au 15 mars prochain, le terme
de la mission de l'assemblée naiionale, avait été adoptée.
Fonds. — Au comptant, le 5 0/0 ouvert à 75 75 est tombé à 75-40,
d’où il s’est élevé à 76 60 pour finir à 76-30, en hausse de 1-05 sur
samedi. Le 3 0 0, a débuté* 46, est descendu à 45-75 pour remonter
à 46-50 et fermer à 46-40, en hausse de 50 c. L’emprunt, fermé sa-
medi à 74, s’est élevé *t reste à 76-25, en hausse de 5-25. En liqui-
dation, le 5 0/0 reste à 76-50 en hausse de 1-20. le 3 0/0, à 46-50 en
hausse 60 c. et l’emprunt à 76-25 en hausse de 1-25.
Chemins de, fer. — La plupart des chemins de fer ont participé au
mouvement des fond». L’Orléans et le Nord ont haussé de 10 P. ; le
Havre de 15 f., le Marseille de 7-50, le Bâle el le Centre de5f.,le
Bordeaux ette Versailles (rive gauche), de 2 50, et le Strasbourg de
I f.25.—Le Rouen a baissé de 2 50; le Tours à Nantes n’a pas varié,
et le Boulogne a élé fait à 202-50.—Aterme, on a négocié le Hâvre de
450 à 451, le Marseille à 195, et le Nord de 401-25 à 411-25.
Fonds étrangers. Le 5 p. c. belge (1840) et le 4 1/2 p. e. restent,
comme «amedi, à 85 et 76 L’emprunt Romain est remonté de 2 p. c.
à 66 1/2 et les lots d’Autriche de 2 f. 50 à 320. Le 3 p. c. extérieur
d’Espagne a élé négocié à 27 1/2, en baisse de 1/4 sur le dernier cours.
II ne s’est rien fait dan» les autres fonds étrangers.
BELGIQUE.
Bruxxm.es, 1 janvier. — Le Roi a répondu au discours qui lui a
été adressé le jour de l’an par M. le bourgmestre, qu’il saisissait
avec plaisir cette occasion de féliciter le corps municipal sur l’excel-
lent esprit de. la bonne, loyale et patriotique population de Bruxelles
et »ur le bel exemple qu’elle a donné en 1848.
Tandi* que la guerre civile et l’anarchie désolaient d’autres pays,
a ajouté S. M., selon ce qu’on nous rapporte, la Belgique est restée
calme, alliant la plus grande liberté à l’ordre le plus parfait. Ceux
qui, à l’étranger considéraient à tort l’existence de la Belgique com-
me le simple résultat de combinaisons poliliques, reconnaissent
maintenant chez nous, tous les élément» constitutifs d’une véritable
nationalité et d’un Etat indépendant.
Le Roi a terminé en disant qu’il ne cessera jamais de porter le
plus vif intérêt à la ville de Bruxelle*.
ANVERS, 3 JANVIER.
Hier soir, des passants ont trouvé hors de la poterne du
Meirsleeg, une boite contenant un enfant nouveau-né, portant
des traces de strangulation.
— Le 9"* régiment, musique en tête, est sorti ce malin
par la porte de Borgerhont, pour faire une promenade mili-
taire jusqu’à Deurne.
— L’Escaut eharriedes glaçons.Le steamer anglais Direc-
tor pour Londres est parti de grand matin. L’Antwerpen
pour Londres, remorquant le 3 mâts-barque Koophandel et
le Rob-lioy pour Hull, sonl partis dans la matinée.
— La chaloupe de pêche Jeune-Joséphine ainsi que quel-
ques autres bateaux de pêche, sont arrivés ce malin, chargés
de poisson frais.
— Le temps s’est un peu radouci.Le thermomètre ne mar-
quait ce malin que 7 degrés, réaumur au-dessous de zéro.
— Ce matin de bonne heure, le bateau réservoir de pois-
son frais, qui slationne à la Tête de la Grue, a eu ses chaînes
cassées par la glace et est allé en dérive. On es! à sa re-
cherche.
— La chaloupe De Hoop, parti c« malin pour la mer,
se trouve échouée près du fort du Nord, par suite des glaçons.
— Dans le consistoire secret, tenu le 11 décembre à
Gaëte, M. J. B. Malou, a été définitivement promu au siège
épiscopal de Bruges.
— Le 31 décembre, Son Excellence M. la comte da
■Woyna a présenté au roi, en audience particulière, les let-
tre* par lesquelles Leurs Majestés l’empereur Ferdinand
d’Autriche et l’empereur François Joseph notifient, l’un son
abdication et l’autre son avènement au trône impérial.
M. le comte de Woyna a remis en même temps au roi, les
lellres qui le réaccrèdilent prés Sa Majesté, comme envoyé
extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Sa Majesté im-
périale et royale apostolique.
Le même jour, M. le comte Herraolaüs de Saint-Marsan a
présenté au roi, en audience particulière, les lettres qui met-
tent fin à la mission que Son Excellence remplissait près Sa
Majesté, comme envoyé extraordinaire et ministre plénipo-
tentiaire de Sa Majesté le roi de Sardaigne.
M. de Saint-Marsan a remis en même temps, an roi, la let-
tre par laquelle son souverain répond aux lettres de créance
dont était porteur M. le prince de Ligne. {Moniteur.)
— Nous avons déjà signalé la disproportion qui existe en-
lre le prix de la viande sur pied et celui auquel les bouchers
vendent dans la ville la viande dèpècèe. La disproporlion qui
existe entre ces deux prix nous semble de nature à faire
adopter par l’administration militaire une mesure qui écono-
miserait à l’Etat quelques centaines de mille francs par an-
née. Au lieu d’adjuger comme à présent, à des entrepreneurs
rai e», à eelte époque, dans la société française.
NOTl VI.
Une des sœurs de mon père était ehanoinesse d'un de ces chapitres
nobles dans le Beaujolais, aux bords de la Saône, entre Lyon el Mâ-
con Elle y avait fait ses vœux à 21 ans. Elle y avait une maison que
mon grand père avait bâtie pour elle. Elle y logeait une charmante
amie de seize ans qui venait d’entrer au chapitre. Mon père, en allant
voir sa sœur à Salles (c’est le nom du village) fut frappé des charmes,
de l’esprit et des qualités angéliques de celte jeune personne. La
jeune récluse et le bel officier s’aimèrent. La sœur de mon père fut
la confidente naturelle de cette mutuelle tendresse. Elle ta favorisa,
et après bien des années de e.onstance, bien des obstacles surmontés,
bien des opposilions de famille vaincues , la destinée , dont le plus
puisstnl ministre est toujours l’amour, s’accomplit, et mon père
épousa l’amie desa sœur.
A. DE LAMARTINE.
{La mite à demain.)
Nouvelles » la main.
(Extraits des journaux satiriques de Paris.)
La Démocratie pacifique édite e.ncore ce quatrain passablement
spirituel sur la nomination de M. Buffet :
L’assemblée est fort satisfaite
Du ministère qu’on lui fait ;
Elle n’avait qu’une buvelle.
Elle a maintenant un buffet.
LA GUERRE DES SOCIALISTES.
La paix, disent-ils, nous est chère.
Peuvenl-iis nous le prouver mieux?
Quand ils ne nous font pas la guerre,
Us se la déclarent entre eux.
VINGT-CINQ FRANCS LA SÉANCE.
Nos chers représentants, dans leur longue carrière,
En or.comme Midas. ne changent point leurs mels ;
Ge a’esl pas sous leurs mains que tout devient or... mais
Les écus de cinq franos naissent sous leur derrière. |