Full text |
I8()S. N* il
Invers, Mercredi II Janvier.
Trentième Innée,
—«I
Agents :
bbcxellbs, \'Office de Publicité,
Montagne de le Cour.
ROTTERDAM, M. H. NYGH, pOW
tontes les annonces des Pays-Bas.
PARIS, HAVAS.
LOBDRES, M. W. UITING. 2, Wal»-
AII-IA-CHAPELLR, BENRATH et
OGELSANG, libraires.
berlib, EMILE BOCK, libraire.
BREME, J. G. HEYSE, Id.
COIiOCBE, LENFEDD, Id.
HAMBOURG, HOFFMAN
et CAAPE, id.
vueras, GEROLD et FILS, id.
Insertions i
Annonces....... 0-55 la ligne.
Réclame findujourc. 0-50 »
Faitsdivers.....1-00 «
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial. Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMINS DE FER;DE L’ETAT. — D'ABTERg : Pour Malinea et Bruxelles A « h., 645, 9-16 E. 1. ci.
10-30,1, 3-40 E. 1 cl., 4-25, 4-60, 7-46, 9-46. — Lierre 7,11-25, 5.15, 9-15. —Term. et Gand 6, 10-30.1
3-40 E.l. ci., 4-50, 7-45. — Alost 6,.45,10-30, 1, 3-40 E. 1. cl. 6, 7-45. — Lokeren 6,10-30. 4-50.—
Niove, Gramm., Lessines, Ath, (par Bruxelles), 6, 1, 3-10 E. 1. cl. —Bruges et Ostende 6, 10-30, m
3-40 E. 1 cl.. 4-50. — Courtrai, Mouscron, Tournai et Lille 6, 10-30, 3-40 E. 1. cl., 4-50. — Calai*
6, 10-30, 4-50 1 et 9 cl. — Louvain. Tirlem. Liège et Verviers6. 6-45, 9-15 E.l. cl. 10-30 E., 1. 4-55, 4-50,
(7-45 Tirlemont 9-45 E, 1 et 2 cl. — Landen 6-45.10-30, 1, 4-50. — Spa 9.15 E. 1 cl.1 h. — Aix-la-Cha-
pollo et Cologne 6-45.9-15 E. 1. cl. 10-30 E-1. cl.1. (4-50 Aix ), 9-45:1. cl. — Gladbacb. Dusseldorf,
Grefeld «t RuhrortîM5 E. 1. cl. (Gladbacb 9-45 E. 1 • cl.
Toutes les communications doivent itre adressées à
M. P. A. Delà Montagne, Directeur-Gérant,
Bureaux < rue de l'Amman, n° 1.
Le Journal rendra compte de tous les ouvrages dont
on lui enverra 2 exemplaires.
CHEMIN DE FER GRAND-CENTRAL-BELGE. (Ligne de Holiande). — Départ* d’Anvers ■
7-35, 10-25 m., 3, 4-05 s. (Extir.), 6-10 s. (vers Breda et Moerdjrk).
LIGNE DE LOUVAIN. — Dérarts d’Anvers vers Lierre, Aerschot, Louvain, Ottignies, Charleroi,
Vireux, Givet, Reims, Namur, Arlon. Luxemb., Trêves (p, Ottignies), 7-05m.,12-15s. (E.)1-25s.,5-25s.
CHEMIN DÉ FER DU PAYS DE WA ES. — Départs d’Anvers pour Beveren, St-Nicola», Lokereu
et Gand 7-30 1. cl. 2. cl. 10-30, 3 1.et2. cl., 4-30,6-10 1.et2. cl.— De Gand pour Lokereu,
St-Nicolas, Beveren et, Anvers 6 45, 9-06,1. et 2. cl.,10-20, 2-45, 6-151. et 2. cl.
D’ANVERS A LONDRES (par bâteaux h vapeur). — Les Dimanche et Vendredi, h midi i le
Mercredi, vü-Harwich, h 1 heures après-midi.
AbonneiuentM i
Dans no* bureanx et chez tou* le*
directeur* de poste (fr. de port).
Pour Anvers..... fr. 1î-50 p. tri»,
a U Belgique.. » 15-00 »
a » .. » 28-00 p.sstu.
a * a 62-00p. an»
• la Hollande., a 17-00 p. tri a»
• l’Angleterre., a 22-00 a
a la France..,, a 22-00 a
a l’Allemagne., a 18-00 a
a Etats-Uaii... a 30-00 a
a Brésil et Inde* a 30-00 a
PAIEMENT PAR ANTICIPATION,
Pour la Ville et la Banlieue,
L’etoilk belge, journal du matin
et le précurseur journal du soir
fr. 62 par an.
Anvers, 11 janvier.
Nous publions d’après le Moniteur français le rap-
port de M. Fould sur la situation financière et le rap-
port. qui conclut à une enquête sur les institutions de
crédit. Il ne faut point confondre ce rapport à l’Em-
pereur sur la situation financière avec 1 Exposé des
motifs qui accompagne habituellement le budget tant
ordinaire qu’extraordinaire, et qui peut seul donner
une idée complète du système employé pour mettre
les ressources au niveau des dépenses. Le document
que nous publions à la suite du journal olficiel est un
simple coup-d’œil rapide, jeté en quelque sorte à vol
d’oiseau sur l’ensemble des finances ; on s y attache
bien plus aux résultats qu’aux moyens économiques
mis en œuvre pour les produire, et des innombrables
détails que renferme un budget, on n’y présente que
les principaux, ceux-là qui permettent surtout de se
rendre compte de l’ensemble de la situation.
Deux points dominent cet exposé : le premier est le
chiffre de la dette flottante ; le second est l’economie
du budget extraordinaire de 1866.
L’emprunt de 600 millions, émis au commencement
de l’année dernière, avait ramené le chiffre des dé-
couverts de 960 à 660 millions.Ils se trouvent augmen-
tés aujourd’hui d’une somme de 149 millions, ce qui|en
porte le chiffre à 809 millions.
Ce résultat provient de plusieurs mécomptes dus à
la façon dont avaient été calculées les ressources des
exercices 1864 et 1865. Sur cette somme de 649 mil-
lions dont se sont augmentés les découverts, et, par
suite, la dette flottante, 54 millions proviennent des
retards qu’a éprouvés la réalisation des rentes mexi-
caines.
Tout le monde avait prévu l’impossibilité d’effectuer
cette réalisation dans un délai aussi court que celui
qui était indiqué; on avait considéré comme une mau-
vaise opération financière de faire entrer en ligne de
compte dans un budget, des titres provenant d’un gou-
vernement à l’état embryonnaire, titres dont le place-
ment, difficile à toute époque, devenait impossible
dans un moment de crise monétraire.
Les tableaux trimestriels des impôts et revenus in-
directs avaient fait pressentir qu’il y aurait en 1364
une moins-value dans les recettes, et que les produits
n’atteindraient pas le chiffre des évaluations budgétai-
res. C’est surtout sur les sucres que la diminution pa-
raissait devoir être considérable. M. Fould évalue à 50
millions le déficit provenant de ce chef. Ce chifîren’est
que provisoire. La nouvelle législation sur les sucres,
qui accorde quatre mois pour le paiement de l’impôt, a
amené un certain retard dans le recouvrement des
droits. M. Fould ne dissimule pas cependant que, s’il
y a un découvert en 1864, il sera dû à la diminution
des recettes sur les sucres.
Nous avons sous les yeux l’exposé des motifs pour
l’abandon de Saint-Domingue ; l’espace nous manque
pour reproduire ce document. Le gouvernement avait
ensé que les habitants de la république dominicaine
ésiraient être incorporés à l’ancienne métropole, et
que la volonté du peuple était unanime. L’annexion
fut prononcée ; mais le cabinet de Madrid avoue au-
jourd’hui qu’il a été trompé, et que la partie espagnole
de l’ile deSanto-Domingo présente aux yeux du monde
civilisé le spectacle d’un peuple entier sous les armes,
repoussant ceux-là mêmes que l’on croyait avoir été
appelés par lui comme des sauveurs. C’est une fran-
chise que devraient imiter tous les gouvernements
toutes Tes fois qu’ils sont induits en erreur par de
fausses promesses et par de partiales appréciations.
Le cabinet de Madrid a saisi cette opportunité pour
caractériser sa politique envers les populations de
l’Amérique du Sud, si grandement préoccupées du
conflit avec le Pérou : “ Aucun autre droit, dit l’ex-
» posé des motifs, que celui qui se fondait sur la vo-
« lonté unanime du peuple dominicain, ne milite en
« faveur du gouvernement espagnol pour posséder de
t> nouveau, comme jadis, la partie espagnole de l’ile
r de Saint-Domingue : ni celui c\e la revendication, ni
« celui de la conquête, attendu que tous deux sont
» contraires à la politique du gouvernement, aux in-
térêts des peuples, et aux bonnes relations qu’en
« tout temps le gouvernement de la reine a cherché à
»> maintenir avec les Etats indépendants de l’Amérique
r. du Sud, qui, un jour, firent partie de l’immense ter-
« ritoire que les rois d’Espagne protégeaient et sau-
« vegardaient sous le pli de leur manteau. »
Le ministre des colonies d’Angleterre, M.Cardvell,
a adressé à lord Monck, gouverneur général du Ca-
nada,une dépêche par laquelle il approuve en principe
les résolutions adoptées par les représentants des
diverses provinces de l’Amérique anglaise du Nord,
réunis dernièrement à Québec pour établir entre ces
provinces des liens fédératifs. L’unanimité avec la-
quelle ont été résolues ' des questions qui offraient de
grosses difficultés est, pour M. Cardwell, une mémo-
rable preuve de la salutaire influence exercée par les
institutions sous lesquelles se sont développées les pré-
cieuses qualités manifestées pendant la négociation.
Le gouvernement central accepte donc le projet qui
lui est soumis; toutefois, il est deux points qu’il vou-
drait étudier à nouveau. Le premier, c est que dans les
arrangements définitifs les limites des attributions de
l’autorité centrale et de l’autorité locale soient bien
fixées; le second, c’est que la Constitution prévoie des
moyens suffisants pour rétablir l’harmonie entre le
Conseil législatif ou Chambre haute,dont les membres,
d’après le projet, doivent être nommés à vie, et l’as-
semblée populaire, si par malheur des différences d’o-
pinion trop tranchées venaient à éclater entre ces
deux corps.
(Correspondance particulière du Précurseur.!
Bruxelles, 10 janvier.
L’arch«îvêque de Malines se propose d’écrire au Pape
pour le prier d’expliquer en termes précis quelle est la
situation faite au clergé belge par l’encyclique du 8 dé-
cembre,et quels sontses devoirsà l’égard de la Consti-
tution. Des membres importants du parti catholique,
estimant que la vie politique leur est désormais impos-
sible, l’encouragent dans ce projet.
La question des Banques qui vient d’être soulevée
en France par M. Isaac Pereire, plus désireux, ce me
semble, de se venger de l’échec de la Banque de Savoie,
que de faire rentrer dans le droit commun la circula-
tion de la monnaie fiduciaire, cette question qui depuis
plusieurs années préoccupe vivement les esprits en
Belgique, a été agitée dimanche dernier par la Société
des économistes. Le monopole de l’émission des billets
de banque n’a pas trouvé de défenseurs. La liberté
absolue a eu pour organes MM. Joffroy, d’Anvers,
et Ch. Le Hardy-de Beaulieu, de Mons. M. Ad. Le
Hardy-de Beauiieu, membre de la Chambre, après
avoir*signalé les inconvénients du monopole et ceux de
la liberté, s’est prononcé pour celle-ci qui a été égale-
ment appuyée par M, Maÿer-Hartogs, mais à la condi-
tion qu’elle"fût réglée par la loi, par M. Gouvy qui, pas
plus que MM- Joffroy et Ch. Le Hardy n’admetTiuterr
vention du législateur en cette matière, par M. Ed.
Ducpétiaux qui a exposé le système des Banques
d’Ecosse.
M. Aug. Couvreur .a mis le doigt sur lu principale
difficulté de la question en demandant que l’on recher-
chât les conditions qui peuvent assurer à la monnaie
fiduciaire une circulation générale, uniforme, sûre, à
l’abri des fluctuations et des crises. Il a fait remar-
quer que la Belgique avait joui pendant un certain
temps de la liberté de l’émission et qu’elle n’en avait
tiré aucun profit, parce .que les Banques au lieu de
s’entendre refusaient les billets i’ime (le l'autre. Il
voudrait que les billets pussent être non se.ulemepi
acceptés parles différentes banques mais encore reçus
par l'Etat en payement des impôts.
H est à espérer que la Société des économistes dont les
banquets mensuels sont de véritables cours d’économie
politique, mettra à l’ordre du dessert de fune de ses
prochaines réunions la question posée par M. Aug.
Couvreur,
La Banque, générale des travaux publics, que M. Lan-
grand-Dumonceau organise en ce moment, aura pour
administrateurs en Hollande, M. le baron Van Zuylen
van Nyvelt et M. le baron de Byland, anciens minis-
tres ; en France M. Ad. Barrot, ancien ministre pléni-
potentiaire et sénateur et M. le comte de Montebello ;
en Belgique M. le baron de Vrière et M. le vicomte
Vilain XIIII, ministres d’Etat.
M. Jules Guillery, membre de la Chambre, vient
d’être nommé avocat de la ville de Bruxelles.
On lit dans l'Etoile belge d'hier :
“ Un honorable professeur de cette ville vient detre
» l’objet d’une sotte mystification, à l’occasion du nou-
» vel an. Il a été distribué à profusion, à Bruxelles et
» dans les faubourgs, une carte de visite portant, avec
« son nom, une qualification ridicule. Nous espérons,
» au nom de l’honnêteté publique,que l’auteur de cette
» indignité sera découvert. »
L’honorable professeur dont il est question dans cet
articulet est M. Couvert, professeur de rhétorique à
l’Athénée royal de Bruxelles, et voici la mystification,
fort sotte en vérité, dont il a été l’objet.
Vers la fin de l’année dernière M. Convert annonce à
ses élèves qu’il les dispense de lui porter des cartes de
visite à l’occasion du renouvellement de l’année, et que,
pour leur donner l’exemple, il s’abstiendra d’en re-
mettre à leurs parents. Aussitôt une idée triomphante
germe dans l’esprit malin de l’un de ces jeunes rnétori-
ciens, qui court chez un lithographe, et commande,
comme si elles lui étaient destinées, des cartes de vi-
site portant cette inscription :
Gaston Convert
K Rhéteur,
Puis, le 1er janvier, le précoce farceur envoie ces
cartes aux parents de tous ses condisciples, sans ou-
blier le professeur. On cherche le coupable, mais on
ne le trouve pas; pour arriver à le découvrir on ren-
voie provisoirement de l’Athénée, un des élèves les
plus distingués de la classe, afin que le mystificateur
se dénonce. Celui-ci ne s’est pas encore livré à la vin-
dicte professorale, mais ses camarades ne tarderont
probablement pas à ie connaître, et s’il ne se nomme
pas ils n’auront plus pour lui que du mépris.
M. Convert, qui est peut-être le meilleur professeur
de l’Athénée de Bruxelles, ne méritait pas le ridicule
dont un de ses élèves a essayé de couvrir son nom ;
mais, vous le savez, cet âge est sans pitié. Il semble,
du reste, que l'humeur du méphistophélique rhétori-
cien s’acharne à la poursuite du maître qui,à la science
dont il donne chaque jour des preuves, joint des idées
larges et libérales. Quelques jours après la distribu-
tion des cartes M. Convert a reçu une lettre anonyme
ar laquelle on lui demandait, à lui qui attache tant
e prix à l’observation du règlement de l’Athénée,
pourquoi il n’observe pas l’article qui prescrit la réci-
tation d’une prière au commencement et à la fin de la
classe. Le lendemain M. Convert écrivait à la craie
sur le tableau les mots que voici :
LIBERTÉ DE CONSCIENCE.
Art.H de la Constitution, -
et il se donnait la peine de démontrer qu’un profes-
seur ne pouvait, sans froisser les croyances de ses
élèves protestants et juifs, réciter une prière catho-
lique. C’était faire beaucoup d’honneur à un gamin,
passez-moi le mot, que de répondre sérieusement et
publiquement à une mauvaise plaisanterie; mais il y
a (lieu de féliciter M. Convert deeequ’il ne tient aucun
compte d’un article évidemment inconstitutionnel du
règlement de l’ath inée.
Puisque nous parlons de rhétorique, permettez-moi
de vous dire un mot de deux petits livres qui ont pour
but la réforme de la grammaire française. Le premier
est intitulé : Exposé général de la langue fran-
çaise, avec les idées, Les systèmes et les principes de l’an-
cienne et de la nouvÈle école, les projets de réforme, la
codification et la langue universele. Le second a pour
titre : Mécanisme de la langue française. Ces deux ou-
vrages ont été publiés à Paris, mais l’auteur, M. Tell,
disciple de Littré, est un Tournaisien. Il considère la
grammaire comme une science exacte et non comme
un art arbitraire^ pense qu’on peut toutexpliquer par
la logique. Le titre du premier de ses opuscules - vous
indique une de ses innovations orthographiques, mais
ce n’est pas seulement l’orthographe, ou pour parler
comme lui, l’orthographie, qu’il veut réformer, c’est
aussi la syntaxe, la méthode, le langage etmille autres
choses encore. J’extrais de son premier écrit le pas-
sage suivant qui signale spirituellement les abus de
Y usage, ce tyran de la langue :
“ Dans l’aristocratie, la démarcation des classes se
« fait sentir par trois pronoms qui, alors, signifient la
» même personne : tu, vous, il pour tu. On dit tu entre
» égaux, vous pour les inférieurs et il pour les supé-
« rieurs. Le baron X... dit tu à ses amis et aux mem-
» bres de sa famille ; il dit vous à son cocher et à son
» tailleur ; quand il se trouve avec le ministre, il a soin
» de ne dire ni vous, ni tu, ni il, parce que vous, est
» orgueilleux, tu, est trop familier et U, trop humi-
» liant ; il ne veut pas se placer à la ligne des dornes-
>> tiques qui disent; monsieur veut-ff que je l'accom-
« pagne ? madame veut-elle me permettre de m’absenter?
» etc. Ainsi donc, lecteur, retiens ceci : vous est insul-
» tant pour celui à qui on s’adresse, à moins que ce
» soit un domestique, fl, est humiliant, tu, est, cfit-on,
» trop familier ; là-dessus, choisis toi-même les
» expressions. »
Je n’ai fait que parcourir ces deux essais de gram-
maire scientifique, mais ils m’ont paru marqués au
coin de l’originalité, sans bizarrerie, pleins de re-
cherches sérieuses et d'idées justes ettout-à-fait (M.
Tell écrirait toutafait) dignes d'attention.
Le 1er décembre 1803, nous disons soixante-
trois, la Société de Toekomst, dont le dévouement
désintéressé a doté notre ville d’une bibliothèque
a l’usage des classes laborieuses, a demandé à ia
régence un subside de 1500 fr., dans le but de
donner à l’institution un développement plus ra-
pide et plus en rapport avec I importance de la
population. Dans sa séance du 5 décembre sui-
vant, le Conseil communal s’est occupé de cette
requête et, après une longue dlsGusslqn dans
laquelle, à côté d’excellents arguments en faveur
de l’œuvre, se sont produites de misérables ob-
jections couvrant une fin de non-recevoir dictée
par l’esprit de parti, la question a été renvoyée à
l'examen de la commission dp l’instruction pu-
blique,
La commission de l'instruction publique a déli-
béré sur cet objet pendant t reize mois et, après ce
travail laborieux, elle vient enfin d’accoucher d un
rapport qui conclut au rejet de la demande de sub-
side et à la création d’une bibliothèque populaire
communale, formant annexe de la bibliothèque pu-
blique. Une nouvelle discussion a eu lieu samedi
au sein du Conseil qui a définitivement refus'd le
subside et a admis, en principe, l’établissement
d’une bibliothèque communale, en laissant au Col-
lége le soin d’instruire Ihtiairo.
Le Collège ayant à traiter des affaires urgentes
et très épineuses, ce renvoi équivaut à un ajour-
nement Indéfini. D’un autre coté, le moment est
mal choisi pour imposer à ia commune les sa-
crifices _ considérables qu’exigera la fondation
d’une bibliothèque communale plus ou moins com-
es
plète. Nouveau motif pour différer la réalisation
de ce projet. Aussi, bien que nous accordions à ce
dernier toutes nos sympathies,nous regrettons que
la commune ait refusé d’accorder à une société
particulière, qui s’acquitte consciencieusement et
avec discernement de la noble tâche qu’elle s’est
imposée, une somme relativement minime mais
"suilisante pour mettre son entreprise à la hauteur
des nécessités du moment, attendant que
l’institution communale pût régulièrement fonc-
tionner. Quand il s’agit (les intérêts moraux du
peuple, une administration qui se targue de
sentiments démocratiques ne devrait pas des-
cendre à d’aussi mesquines llsineries et nous
cherchons vainement les raisons qui pourraient
justifier sa décision.
Sont-ce des considérations financières ? Mais il
serait indigne d’une ville comme Anvers de les
invoquer, alors surtout qu’elle n’a pas hésité à
consacrer des sommes beaucoup plus considéra-
bles aux fêtes et réjouissances ymbliques qui ont
eu lieu au mois d’août dernier.
Est-ce l’absence de contrôle de l’administration
sur le choix des livres ? — Msfis les dispositions
formelles des statuts, les capacités et l’honorabi-
lité reconnues des personnes qtii sont à la tête de
l’institution et parmi lesquelles,se trouvent le bi-
bliothécaire et l’archiviste de la ville, sont des
garanties suffisantes.
Est-ce le principe de non-intervention? Nous
ne pouvons davantage l’admettre. Il ne s’agit pas
ici d’une entreprise particulière, dans le sens
étroit du terme, comme le prétendait en 1863 M. le
conseiller ff. de bourgmestre. Les bibliothèques
populaires sont d’intérêt général et, avec M. Mat-
thyssens, nous sommes d’avis que la ville peut et.
doit accorder son concours à toute entreprise qui
a pour but le progrès de la civilisation. La ville
accorde une subvention de 30,000 francs au théâ-
tre, elle accorde des subsides aux sociétés de
régates,des subsides au Musée des Académiciens,
des subsides pour favoriser les études musicales,
des subsides en faveur de l’imprimerie en taille
douce, etc., nous sommes loin ay trouver à redire;
l’utilité de ces dépenses est incontestable. Récem-
ment encore la régence a alloué un subside à un
artiste-pâtissier pour la confection d’un album
commémoratif des fêtes communales. Et aujour-
d’hui elle refuse 1500 francs à une entreprise dont
le peuple seul recueille les fruits. Cela n’est pas
équitable, cela n’est pas logique.
La commission a prétexté que l’institution ac-
tuelle des bibliothèques populaires n’a_ pas le
cachet de durabilité indispensable dans l’espèce,
qu’elle est sujette à des vicissitudes.Prétexte, en
effet, puisqu’un article des statuts de la Société
de Toekomst, porte qu’en cas .3 de dissolution, la
bibliothèque devient de plein -droit la propriété
de la ville.
Le projet de fonder une bibliothèque commu-
nale n’excluait donc nullement l’allocation d’un
subside à une collection particulière destinée à
l’enrichir un jour.
Ainsi, à aucun point de vue, la décision du
Conseil ne se justifie; nous espérons que nos con-
citoyens par de nouveaux dons et de nouvelles
offrandes vengeront noblement la Société de Toe-
komst, de l’indifférence de l’autorité,
L’Association libérale constitutionnelle de Gand se
réunira ce soir en assemblée générale à la salle Minard.
Les objets à l’ordre du jour sont ; 1° Réforme élec-
torale ; 2° Organisation et dépenses militaires ; 3° loi
sur les étrangers.
On lit dans le Moniteur :
“ Pendant le mois de décembre 1864, 4,473 lettr.es sont
tombées au rebut par suite de vices d’adresse. De ce nom-
bre, 3,004 ont pu être réexpédiées aux destinataires ou
restituées aux auteurs à la suite de leur ouverture ; 1,470
sont restées en souffrance à l’administration. »
C’est tous les mois la même chanson. Au lieu de lais-
ser ces 1470 lettres en souffrance à l’administration,
où les expéditeurs n’iront pas les réclamer, si on les
renvoyait au bureau d’expédition en les y laissant
pendant tout le mois à l’inspection du public, sous un
frillage ou dans une caisse vitrée, il est plus que pro-
able qu’il resterait très-peu de lettres en souffrance.
Renseignements commerciaux.
Le Moniteur de ce jour publie un rapport de M. Rau-
ten-Strauch, consul-général de Belgique à Cologne ,
pour l’année 1863.
Actes officiels.
nationalisation du navire : Clotilde. — Par arrêté
royal du 6 janvier, le sieur Spilliardt-Caymax, armateur à
Anvers, a obtenu la nationalisation du navire trois-mâts
barque Clotilde, ci-devant Emma Stcan, de construction
étrangère.
— coRrs des ponts et CHAUSSÉES. Par arrêté royal
du 30 décembre, le sieur G. Soreil, conducteur honoraire
des ponts et chaussées, est nommé conducteur de troisième
classe.
NOUVELLES ETRANGERES.
rebelles dans leur hâte oublièrent de détruire. Les deux
béliers cuirassés furent coulés bas; tout ce qui appartenait
au gouvernement, ainsi que les approvisionnements qu’ils
ne purent emporter av-ee eux furent brûlés ou jetés dans
la rivière. Quatre petits bâtiments à vapeur, dont une ca-
nonnière, furent pris, et formèrent avec le coton et une
grande quantité de munitions de guerre, le butinde l’armée
victorieuse de Sherman.
Une autre dépêche do la même date ajoute les dé-
tails suivants :
La reddition de la ville a été faite par le maire et le con-
seil communal. Le général Sherman est entre dans la ville
le 21. Son quartier-général, ainsi que celui du générai
Sloéüm sont établis dans la ville. La sommation pour la
reddition de la place a été faite le 16 décembre. Le général
Sherman terminait sa dépêche en citant les expressions du
général Hood, lorsque celui-ci demanda l’été dernier la
reddition de Dalton et celle des troupes nègres déclarant
“ qu’en cas de refus il ne ferait pas do prisonniers. » Le
général Hardee répondit par des fanfaronnades, annonçant
qu’il était en communication journalière avec son gouver-
nement ; qu’il avait reçu des renforts ; qu’il était, déterminé
à se maintenir dans la ville et assez fort pour le faire. Le
général Sherman n’eut pas d’autres pourparlers avec lui
et s’attacha à compléter 1 investissement de la ville. Cèt in-
vestissement était complet au sud et à l’ouest, mais des
marais rendaient les approches si • difficiles du côté du
nord que les lignes ne purent pas être parfaitement établies
dans cette direction.
La division du général Hateh, du corps d’armée deFoster,
occupait la gauche de notre ligne et la partie supérieure
de file de Hutckinson ; ses canons commandaient le chemin
de fer de Charleston et de Savannah ; mais, comme lès re-
belles étaient en possession de la partie inférieure de file,
l’entrée et la sortie de la rivière en dessous n’avaient pu
être bloquées complètement, et l’on s’aperçut qu’un bateau
de passeur circulait entre la ville et l’Union Causeway. Ce
fut par là que Hardee et ses hommes s’échappèrent. Deux
ou trois jours après, cet endroit eût aussi été bloqué.
On écrit que Hardee est parti pour la Colombie. Le nom-
bre des prisonniers a rapidement augmenté, parce nue l’on
a découvert un grand nombre d’officiers et de soldats re-
belles caché3 dans les habitations de U ville. Le général
Clench. de l’état-major du général Hardee, le général Harri-
son, de la milice, furent faits prisonniers quelques jours
avant la reddition de la ville.
Savannah est littéralement comblée par une population
ui n’est pas la .sienne, mais qui est formée en partie par
es réfugiés de l’intérieur, qui sont venus y chercher un
abri contre les progrès de l’armée du général Sherman.
Les maisons ne pouvaient les contenir tous; aussi plu-
sieurs vivaient dans les rues. Un mélange de confiance, de
soumission obséquieuse, (le crainte a marqué la réception
du général Sherman par le peuple de cette ville.On n’a pas
encore décidé du sort des 15000 nègres qui ont suivi l’armée
pendant sa marche. Près de 300 officiers de l’Union, qui
étaient prisonniers entre les mains des rebelles,ont échappé
et se trouvent maintenant dans les lignes du général Sher-
man. Les 20,000 prisonniers unionistes qui avaient été trans-
portés d’Andersonville à Millen, ont été de nouveau dépla-
cés; on croit qu’ils se trouvent à 40 milles au-dessous de
Savannah.
Une dépêche du NeicYork Commercial Advertiser, en
date du 27, dit que Sherman a déjà remonté la rivière du
côté d’Augusta. L’intention de Sherman serait, s’il réussit
dans son projet, de tourner Charleston, de s’emparer de
cette ville et de détruire sur sa route toutes les communi-
cations par chemin de fer.
La ville de Wilmington, sur laquelle se porte en ce mo-
ment l’effort de la flotte américaine fédérale de l’amiral
Porter, est la cité la plus importante de la Caroline du
Nord ; Raleigh en est la capitale politique.Elle est bâtie sur
la rivière Cape-Fear, à 45 kilomètres de l’Océan, et se
trouve être le port naturel Je l’Etat, à cause des facilités
relatives offertes à la navigation. Les autres ports de la
■Caroline du Nord sont plus avant dans les terres et isolés
de la hautemerpar des bancs desableou des lacs intérieurs
marécageux appelés sounds. La rivière Cape-Fear est d’un
courant peu rapide : elle charrie beaucoup de sable, et sa
navigation est difficile. Cependant, elle est navigable jus-
qu’à Wilmington pour les bâtimens do 300 tonneaux, et
jusqu’à Fayetteville, au centre de l’Etat, pour les petits
vapeurs.
t l.a population de Wilmington était de 15,000 habitants en
1860. En 1861, la fièvre jaune, apportée par les forceurs de
blocus arrivant des Bermudes, emporta environ 1,400 per-
sonnes. Les maladies épidémiques sont fort à craindre, du
reste, dans la ville, bâtie sur un terrain à peine élevé de
quelques mètres au-dessus du niveau de la rivière.
En arrivant par la mer, devant l’embouchure du fleuve
Cape-Fear, l’amiral Porter, qui commande l’expédition,
quoique éloigné de Wilmington d’environ 40* à 45 kilomè-
tres, pourra arriver jusqu’à la ville avec la plupart des
bâtiments de son escadre.
Le port de Wilmington, depuis le commencement de
la guerre d’Amérique, mais surtout depuis la fermeture
plus effective des autres grands ports du Sud, était devenu
te principal centre de tout le commerce de blocus de la
Confédération. Il y avait toujours dans le port dix ou
quinze blockade runners ou navires forceurs de blocus.
Ces bâtiments couraient continuellement entre le port
sudiste et les colonies anglaises de N assauet des Bermudes.
Presque tout le commerce extérieur des Etats confédérés
était donc en quelque sorte monopolisé par Wilmington,
dont le port était jusqu’alors ma] bloqué par l’escadre
fédérale.
Le résultat le plus important de l’expédition actuelle se-
rait donc et la prise de Wilmington et la cessation immé-
diate du commerce fait par le Sua avec l’étranger, grâce à
l’insuffisance du blocus.
GRANDE-BRETAGNE.
Londres, 10 janvier.
Le Times dément le bruit que l’Angleterre et la
France songeraient à reconnaître les Etats confédérés.
Le Times ajoute que la nation anglaise approuve la
politique de non-intervention suivie par son gouver-
nement.
Il a été envoyé hier à la Banque pour environ £ 16,000 or
en barre, ce qui porte à £ 110,000 le total reçu par cet éta-
blissement depuis le dernier compte-rendu.
Le vapeur Oneida a embarqué pour le Brésil £ 10,200,
dont £ 2,400 en or et £ 7,800 en argent.
Les dollars Mexicains apportés par la malle des Antilles
ont été vendus pour ia Chine à 60 3/8d. par once, établissant
une baisse de 1/4 sur les dernières ventes.
ÉTATS-UNIS.
FRANCE.
Une dépêche du fort Monroe, en date du 26 décem-
bre, fait connaître les détails suivants sur l’évacuation
de Savannah ;
Paris, 10 janvier.
SITUATION FINANCIÈRE DE L’EMPIRE.
Le 20 le général Sherman, ayant complété l’investisse-
ment de la place, pris le fort Lee et d’autres ouvrages ex-
térieurs de moindre importance, après avoir aussi établi
ses batteries de siège à proximité des lignes rebelles, de
manière à dominer toutes les positions qui se trouvaient
sous les ordres du général Hardee, a envoyé un parlemen-
taire pour annoncer que si la place ne se rendait pas dans
un certain délai, le bombardement et l’assaut seraient im-
médiatement commencés.
Le générai rebelle fit répondre à cette sommation que,
ses communications étant encore ouvertes, ses hommes
amplement uourvus de toute sorte d’approvisionnements,
il se trouvait ëri état de soutenir un long siège, qu’il était
décidé à se maintenir dans la villa jusqu’au dernier mo-
ment et à défendre lescitoycns et les propriétés qui avaient
été placés sous sa proteetion.jusqu’à ce que ses forces fus-
sent. écrasées et obligées de se rendre.
"«Sherman avait'fait tous ses préparatifs pour donner le
lendemain un assaut aux positions rebelles. Mais lorsque
le lendemain, 21, le jour se leva, on put s’assurer que l’en-
nemi avait abandonné ses retranchements. Plusieurs régi-
ments d’infanterie s’avancèrent immédiatement et en pri-
rent possession. Quelques temps après Sherman entra dans
la ville à ià tête de sa garde et reçut des mains d’une dépu-
tation des citoyens la reddition de la place. Il parait que,
dans la nuit du 20, le général Hardee,voyant l’impossibilité
de défendre la ville, et, d’un aij.trp côté, craignant que les
moyens de s’échapper qui lui eiaienl 'ouverts du côté dp 1"
Sàyaiiuah fie yinssent a lui être coupés d’qu rqôffiént *à
l'autre, s'est décidé à profiter de cotte voie pour opérer sa
'retraite. Ses troupes se mirent inpuédiatérnént à Fou vrai*-
pour détruire l’arsenal flo marine euout ûa nnnsne-
W m :e'ia nuiui plrvint
a traverser la rivière sous ia protection de deux béliers cui-
rasses, dans l’intention de se diriger du côté de Charleston.
u se trouvait, dans la ville 32,000 balles de coton que les
Rapport à CEmpereur.
Sire,
En adressant aujourd’hui mon rapport annuel à Votre
Majesté, je puis placer sous ses yeux un exposé à peu près
complet des principaux éléments de notre situation finan-
cière. _
A l’époque de l’année où nous sommes, il m’est en effet
possible d’indiquer avec une certaine précision les résultats
ae l’exercice 1863 ; de faire connaître dans leur ensemble
ceux de l’année 1864 et d’établir avec plus de oertitude les
prévisions du budget rectificatif de 1865.
Ce budget est soumis à l’examen du Conseil d’Etat, qui
est saisi également du projet do budget ordinaire et ex-
traordinaire de 1866.
EXERCICE 1863.
L’année 1863 donnera un résultat meilleur què je ne l’au-
rais prévu dans mon dernier rapport. Au lieu d’un déficit
de 43 millions, cet exercice n'ajoutera que 28 millions à
nos anciens découverts.
L’ensemble de ces découverts que j’avais indiqué l’année
dernière comme étant do 972 millions, ne s’est trouvé, en
définitive, que do 960. Au moyen de l’emprunt de 300 mil-
lions, aujourd’hui presqu’entièrement soldé, ce chiffre sera
réduit à 660 millions,
EXERCICE 1864.
Il n’est pas encore possible de prévoir avec exactitude
quelle sera la balance de 1864.
Lanouvelle législation sur les sucres, en permettant l’en-
irée des sucres bruts en franchise temporaire, a substitué,
à l'ancien mode de perception, des soumissions caut’-ÿnées
libérables à l’expiration do quatre mois, La diminution dans
(1) Le recouvrement de l'impôt direct s'est opéré encore
plus facilement en 1864 que cfôns les années précédentes.
les droits encaissés qui résultera de ce changement ne «’ '‘lè-
vera pas à moins de 50 millions à la fin de l’année cou-
rante, mais il est permis d’espérer que lapins grande par-
tie de cette somme, qui appartient à l'exercice 1864 sera
recouvrée pendant la première moitié do l'année 1865.
Sauf l’éventualité que .je viens d’indiquer, les prévisions
du budget do 1864 seront atteintes dans leur ensemble. Eu
effet, si les douanes prësententune diminution, les contri-
butions directes (1), l’impôt du timbre, celui des boissons
les tabacs et les postes offrent une amélioration au moins
équivalente. Il est donc certain que s’il y a un décou-
vert en 1864, il se bornera à la diminution qui pourra se
présenter dans les recettes provenant de la consommation
des sucres, et cependant le trésor aura supporté une perte
de 6 millions et demi, par suite de la suppression, pendant
le deuxième semestre, de la moitié du second décime sur*
l’enregistrement.
On ne saurait considérer comme un déficit la non-réali-
sation des titres de l’emprunt mexicain que nous avons
reçus en remboursement de nos avances, conformément
au traité de Miramar. Ces titres, calculés au cours de G0 fr.
représentent un total de 54 millions, sur lesquels 40 mil-
lions 100,000 francs sont attribués au budget de 1864, et 13
millions 900,000 francs au budget de 1865.
La situation du trésor permet d’attendre, pour la négo-
ciation de ces valeurs, dos circonstances plus favorables
qui, tout porte à le croire, no tarderont pas à sc produire.
En attendant, l’exercice 1S64 profitera des intérêts du ca-
pital nominal au taux de 6 p. c., soit d’une somme de 5 mil-
lions 400,000 francs, *
Quant aux 12 millions 500,000 fr. qui devaient être ac-
quittés par le gouvernement mexicain sur ses propres res-
sources pendant le deuxième semestre de 1864, et qui figu-
rent au budget de la même année, ils ont été régulièrement
soldés
Quoique l’année que nous venons de traverser ait été
favorisée par une récolte abondante, les affaires ont eu a
souffrir de la continuation de la guerre d’Amérique et des
embarras monétaires qui ont pesé sur les transactions. La
France a pourtant été moins éprouvée que les autres pays.
Si le taux de l’escompte s’est élevé momentanément a 8 p.
c., en Angleterre il a été porté plusieurs fois à 9 p. c., et a
été constamment supérieur à celui de la Banque de France
Malgré la gêne que, cette cherté de capitaux a occasion-
née, la prudence de nos négociants a été telle qu <- le
nombre des faillites et leur importance ne se sont que fai-
blement accrus.
On s’est beaucoup occupé de rechercher les causes qui
ont amené depuis quelques années, à de fréquentes repri-
ses et à des époques presque périodiques, la hausse du
taux de l’intérêt, et dans ces derniers temps, des pétitions
ont été adressées à Votre Majesté pour demander que cette
question fût l’objet d'une enquête. La Banque de France a
vu son organisation attaquée, etbien qu’elle soit convaincue
que, dans le mal «ignalé, aucun blâme ne puisse lui être im-
puté, elle a manifesté elle-même le désir que cette enquête
eût lieu et s'étendit sur tous les faits qui amènent le ren-
chérissement des capitaux. Si Votre Majesté daigne l’auto-
riser, je crois qu’il résultera de l’examen impartial et com-
plet de cette importante question une manifestation utile
pour rassurer les intérêts et éclairer l’opinion publique
Je ne terminerai pas cette analyse des résultats de f année
1864 sans constater que nous avons pu rentrer dans la
stricte exécution du sénatus-consulte du 31 décembre 1861
Quoique nous ayons eu à réprimer une insurrection en
Algérie et à y envoyer des renforts considérables, nous
avons l'espoir que nous ne demanderons au Corps-Législa-
tif aucun suppfément de crédit, et que si cette éventualité
se présentait, ce qui ne peut être encore complètement
apprécié, elle serait renfermée dans des limites très res
treintes,
BUDGET RECTIFICATIF DE 1865.
Les crédits à ouvrir au budget rectificatif dq’x865 s’élèvent
à 82 millions environ ; mais ce chiffre ne peut manquer
d’être réduit. En effet, grâce à la sévérité qui préside à l'or-
donnancement des dépenses, l’ensembie des crédits prévus
au budget de 1865 se trouvera atténué, enfin d'exercice
d’une somme évaluée à 36 millions au moins (2).ce qui don-
nera lieu à des annulations correspondantes. L'augmenta-
tion que nécessitera ce budget ne sera donc en réalité que
de 46 millions.
D’un autre côté, les ressources prévues pour le budget
rectificatif s’élèvent à 64 millions. Il en résultera un dispo-
nible de 18 millions qu’il sera possible de reporter au budget
extraordinaire de 1866.
Les principaux articles de dépenses qui figurent au bud-
get rectificatif de 1865 sont :
1° Pour le ministère de la guerre.
Effectif complément, entretenu au Mexique,
en Algérie et a Rome. ....................... 36,000,000 13,
2° Pour le ministère de la marine et des co-
lonies. (Armements extraordinaires et admi-
nistration de la Cochinchine)....... 09 000 000 (4)
3° Ministère des travaux publics........Wj 4,500,000 (5;
4° Ministère des finances :
Nouvel hôtel des postes...... 6,000,000 00 \
Retonte des monnaies d’ar- ' I
gent ; travaux de forêts, ga- ( 9,000,000 00
zonnement des montagnes, etc. 3,000,000 00 )
5° Quelques autres dépenses pour les mi-
nistères de l’intérieur, de l'instruction publique,
de la maison de l’Empereur et des beaux-arts,
et pour l’Algérie: ensemble..,,..............’ 2,600,000 Où
Les ressources du budget rectifié de 1865
proviennent principalement ;
ï° ^,es iropois directs et indirects, qui ont
été calculés avec une grande modération dans
lo budget voté il y a dix-huit mois. Cette plus-
value dépassera............................. 31,000,000
2° De l’annuité due par le Mexique....... 25,000,000 ÓÓ
3° D’une somme à recevoir des compagnies
d’Orléans et de Lyon......................... 3,000,000 00
4° Du solde d’un crédit réservé pour les
inondations.................................. 1,000,000 00
5° De quelques autres produits s’élevant
ensemble à................................... 3,300,000 00
00
BUDGET ORDINAIRE DE 1866.
Le budget ordinaire de 1866 ne contient aucune charge
nouvelle pour les contribuables, et nous avons même cessé
d’y faire figurer l’impôt sur les voitures et les chevaux de
luxe. Par ordre de Votre Majesté, une loi sera présentée
pour proposer d’affecter à l’avenir cet impôt aux budgets
départementaux.
Malgré cet abandon, le budget ordinaire de 1866 se solde
en ce moment par un excédant de plus d’un million, et ce-
pendant nous avons pu augmenter la dotation du ministère
de la marine de 2,500,000 fr., et celle du ministère des tra-
vaux publics de 1,500,000 francs.
BUDGET EXTRAORDINAIRE DE 1866.
Le budget extraordinaire de 1866 s’élève en recettes après
de 145 millions, et en dépenses à 144 millions et demi, lais-
sant ainsi un disponible d’environ 500,000 fr.
Les ressources de ce budget se composent :
1° De la somme de......................... 18,000,000 0Q
dont j’ai déjà parlé, et gui forme l’excédant de
recettes du budget rectificatif de 1865 ;
2° De................. ...... ............ 90,000,000 OO
provenant des fonds de i amortissement;
s° D'environ ............................. 29,000,000 09
montant des indemnités a recevoir du Mexique
de la Chine et de la Cochinchine ;
40 De-.................................... 7,500,000 00
provenant de sources diverses qui seront dé-
taillées dans le projet de budget.
Les principales dépenses sont :
Pour le ministère des travaux publics ;
Subvention etannuités auxeom-
pagnies de chemins de fer........ 22,200,000 \
Garantie d’intérêt aux compa-
gnies ......................... 31,000,000
Travaux de chemins de fer exë- ) 97,400,000 OCs
cutés par l’Etat.................. 5,400.000 \
Travaux des ponts et chaus- \
sées............................. 38,800,000 /
Peur le ministère de la marine............ 12,500,000 Ou
destinés à la continuation des travaux de
transformation de la flotte.
Tous les autres ministères et le gouverne-
ment de l’Algérie obtiennent des crédits au
moins égaux a ceux qui leur avaient été accor-
dés l’année dernière; ces crédits s’élèvent
ensemble à environ........................... 34,000,000 00
(2) Le chiffre des annulations précédentes s’est élevé :
En 1859 à 52,439,932
En 1860 à 48,544,882
En 1861 à 39,097,435
En 1862 à 41,427,144
En 1863, ce chiffre sera de 46 millions.
(3) Là somme demandée l’année.dernièro pour ceservio;
-aàns le bu Iget rectifié était de 57 millions. . . .
(4) L’année dernière, le crédit demandé pour le ministère
de la marine et des colonies était de 52 millions.
(5) Le ministère des travaux publics n avau été compris
que pour une somme de 1,800,000 dans le budget rectifié do
1864. |