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Akvers, Mardi 10 Janvier.
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Crefeld et Ruhrort9-15 E. 1. cl. fGladbach 9-45 E. 1. cl.
Toutes les communications doivent être adressées à
M. P. A. Delà Montagne, Directeur-Gérant,
Bureaux : rue die T Amman, n° 1.
Le Journal rendra compte de tous les ouvrages dont
on lui enverra 2 exemplaires.
CHEMIN DE FER GRAND-CENTRAL-BELGE. (Ligne de Hollande). — Départs d’Anvers 4
7-35. 10-25 m., 3, 4-05 s. (Eipr.), 6-10 s. (vers Breda et Moerdyk).
LIGNE DE LOUVAIN. — Départs d’Anvers vers Lierre. Aerschot, Louvain, Ottignies, Charleroi,
Vireux, Givet, Reims, Namur, Arlon, Luxemb., Trêves (p. Ottignies), 7-05m.,12-15s. (E.)1-25s., S-25s.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAES. — Départs d’Anvers pour Beveren, St-Nicolas, Lokeren
et Gand 7-30 1. cl. 2.cl.10-30, S1.et2. cl.,4-30,6-10 1.et2. cl.— De Gand pour Lokeren,
St-Nicolas, Beveren et, Anvers 5 45,9-05,1. et S. cl.,10-20, 2-45, 6-15 1. et 2. cL
D’ANVERS A LONDRES (parbâteaux à vapeur). — Les Dimanche et Vendredi, 4 midi) le
Mercredi, vii-Harwicb, 4 1 heures après-midi.
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la Hollande..
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PAIEMENT PAR ANTICIPATION.
Pour la Ville et la Banlieue.
L'ktoilk belge, journal du matin
et le précurseur journal du soir
fr. 62 par au.
Anvers, 10 janvier.
Les esprits s’agitent en tous sens en Allemagne, et
si l’action y est lente, en revanche les imaginations y
sont très actives. On s’y occupe à la fois deôa réforme
du pacte fédéral, de la question des duchés, de la ques-
tion d’Orient, que l’on croyait endormie, et de la ques-
tion d’Italie, qui paraissait calmée.
M» von der Pfordten vient de donner l’exemple de
cette variété et de cette abondance d’idées dans une
circulaire qui porte la date du 12 décembre et qui
affecte le caractère d’un vrai manifeste.
Nous en trouvons le résumé dans l'Europe.
D’après ce résumé, le premier ministre de Bavière
établit que le cabinet de Munich se préoccupe, • avant
tout, de la politique et des intérêts bavarois : mais il
s’empresse d’ajouter que la politique et les intérêts de
la Bavière se confondent avec la politique et lès in-
térêts de l’Allemagne.
M. Von der Pfordten M’entend pas cependant désin-
téresser la Bavière des grandes questions européen-
nes. Il déclare expressément qu’un jour ou l’autre la
Bavière et l’Allemagne doivent intervenir dans le
règlement de la question italienne et de la question
d’Orient.
Quant aux questions purement allemandes, M. von
der Pfordten reconnaît qu’aujourd’hui plus que jamais
il faut conserver intacts les droits de la Confédération
et fortifier son autorité.
Cependant, le ministre bavarois reconnaît en même
temps que ce but ne saurait être atteint que par une
réforme fédérale, vers laquelle doivent converger tous
les efforts, et M. le ministre laisse entrevoir que cette
réforme fédérale ne pourra être efficace qu’à la condi-
tion d’inaugurer une représentation pratique, c’esi-
â-dire une représentation du peuple allemand à
Francfort.
Il était impossible au ministre de la Bavière de par-
ler de ces questions vitales sans être amené à regretter
l’attitude de l’Autriche, qu’il importe de décider,
comme ses propres intérêts l’y doivent pousser, à se
ranger avec résolution du côté des Etats confédérés.
M. von der Pfordten, pour terminer le tableau de sa
politique, parle du sort des duchés de l’Elbe. En ce qui
concerne le Lauenbourg; il dit que ce duché ayant an-'
partenu, parles traités, au Danemark, celui-ci a pu "1e
céder à la Prusse et à l’Autriche.
Quant au Holstein-Schleswig, ce sont là des pays
allemands sur lesquels l’Allemagne a des droits sacrés
et dont le gouvernement ne peut être donné par l’Al-
lemagne qu’au duc d’Augustenbourg.
Telle est, dans son ensemble et dans ses points es-
sentiels, la Note circulaire de M. von der Pfordten.
Les correspondances du nord de l’Allemagne par-
lent beaucoup de la propagande qui sè fait dans les
duchés de l’Elbe en faveur de l’annexion de ces pays à
la Piusse. C’est à tort que bon nombre de journaux
allemands avaient annoncé que M. de Bismarck
aurait abandonné les projets d’annexion. Différen-
tes mesures prises par les autorités prussiennes,
montrent très clairement quelle est la pensée fon-
damentale du cabinet de Berlin. C’est ainsi que le
service des lignes télégraphiques du Holstein a été
enlevé aux autorités locales pour être placé sous la
direction d’un fonctionnaire prussien : en même temps
la plupart des employés holsteinois ont été renvoyés
et remplacés par des Prussiens. Une mesure analogue
a été prise à f égard du service des postes : c’est encore
un fonctionnaire prussien qui a été nommé directeur
des postes du Sehleswig-HoiBtftin.
Dans les campagnes il se distribue des écrits qui ex-
posent, au point de vue financier, que la Constitution
des duchés comme Etat indépendant serait la ruine
des habitants, parce que les duchés seraient alors
frêvés d’une dette qu’on évalue au chiffre exagéré
e 80 millions de thalers (300 millions de francs), Les
duchés , telle est la , conclusion de ces pamphlets,
ne pourraient échapper à un pareil désastre que
par l’incorporation à la Prusse. C’est encore à la
même conclusion qu’arrivent les dix-sept signataires
d’une Adresse à l’empereur d’Autriche et au roi da
Prusse. Le mot d’annexion n’y est pas prononcé; mais,
m demandant l’intime union des duchés à la Prusse,
les signataires de l’Adresse disent assez clairement
qu’ils se contenteraient de l’autonomie provinciale du
Bleswig-Holstein; et, en demandant “ l’examen appro-
fondi de tous les droits », ils abondent dans le sens de
là poiiinQpe prussienne qui cherche à ajourner indéfi-
niment le régiment de la question successorale.
Toutefois, à en juger d’après les correspondances et
les journaux, l’Adresse des dix-sept n’a pas trouvé
d’écho dans le pays. A la tète des signataires de cette
pièce se trouve le baron de Scheel-Plessen, dont le
nom, il y a à peine un an, figurait au bas d’que Adresse
des grands propriétaires danois au roi Christian IX.
Les autres signataires sont des amis politiques du
baron, tous partisans des idées féodales et rétrogrades
et qui ont été gagnés à l’idée de l’annexion à la Prusse
iar la perspective du maintien de leurs privilèges que
a Constitution libérale de 1848 a annulés. Or, on sait
que le duc d’Augustenbourg a juré do respecter cette
constitution ; voilà pourquoi il a contre fui la petite
fraction féodale dont M. qo Scheel-Plessen est le chef.
Le voyage du prince Frédéric^Chapies de Prusse à
Vienne, quoique ajourné, continue à défrayer la polé-;
miqus des journaux allemands. Beaucoup de ceux-ci
prennent très au sérieux un projet de traité que le
prince irait porter à Vienne, et aux termes duquel la
Prusse et l’Autriche se garantiraient pécinroquement
leurs possessions ; ce qui revient à dire qqe la Bfusse
disposerait dans son propre intérêt îles duchés de
l’Elbe, et, par compensation, assurerait à l’Autriche la
possession de la Venétie et de la Hongrie,
Une lettre de Yalparaiso apprend qu’on avait reçu
dans cette ville des nouvelles au Callao du 29 novem-
bre postérieures de trois jours à celjes données par les
journaux de Madrid ; elles annoncent qqe les renforts
envoyés à l’amiral Pezon venaient d’arriver aux îles
Chinchas. Ces renforts portent à huit le nombre des
bâtiments de guerre dont se compose l’escadre es-
pagnole ; parmi eux so trouvent deux frégates et trois
corvettes à vapeur. Ces forces, aujourd’hui, sont su-
périeures à celles de l’escadre péruvienne.
Pu assure que les instructions envoyées à l’amiral
espagnol lui prescrivent de maintenir "sa position, et
d’attendre, pour prendre l’offensive, l’arrivee de la fré-
gate cuirasséeNumancia, qqidoit servir pourl’attaque
des forts de mer du Callao.
D’après les nouvelies récemment arrivées du Pérou,
un changement partiel s’est opéré dans le ministère :
M. Pedro Garcia, qui avait le portefeuille des finances,
a donné sa démission, et don José Garcia Urrita, mem-
bre de la Chambre des députes, a été nommé pour le
remplacer. Le bruit court que le cabinet va être com-
plètement renouvelé. On a appris par le steamer du
sud, arrivé de Yalparaiso, qu’à la date du 6 octobre
dernier, le ministre espagnol, résidant à Santiago du
Chili, avait adressé une protestation formelle contre
la prohibition de rembarquement des charbons consi-
dérés comme contrebande de guerre, ■
L’organisation du crédit qui so prépare à An-
vers attire l’attention de la presse et du pays. De
la prospérité de notre place dépend, en grande
partie, le développement de l’activité indus-
trielle et commerciale do la Belgique entière.
De là l’intéi êt si vif que provoque la création, de
nouvelles institutions dont l’intiuence peut deve-
nir considérable sur la marche des affaires et par
Là môme contribuer à l’extension des relations in-
ternationales.Comme le dit à juste titre le Moniteur
dea intérêts matériels « pour que la production
puisse continuer à se développer, il est indispen-
sable que les débouchés anciens puissent s’étendre
S
et que de nouveaux marchés nous soient ouverts;
il faut que le commerce maritime de la Belgique
soit installé dans des conditions d’économies, de
sécurité et de facilité semblables à celles dont jouis-
sent les autres pays producteurs. Il faut enfin que
le capital soit attiré vers les opérations d’expor-’
tation, que des institutions de crédit largement
constituées viennent prêter au travail un appui
sans lequel celui-ci ne peut rien. »
Le Moniteur des intérêts matériels ne discute point
les bases du comptoir d’escompte et de dépôt
que M. Brasseur organise à Anvers. Mais il pu-
blie, à ce sujet, une jettre d’un négociant de notre
ville,,qui a sur la question des idées saines et larges
auxquelles noue sonjuies heureux de nous rallier.
Ainsi que le fait, observer notre confrère, la forme
même de cette lettre, est charmante ; à tous égards,
elle sera donc lue avec intérêt. La voici :
A Monsieur le Directeur du Moniteur des Intérêts
matériel*.
Anvers, le 28 décembre 1864.
Je suis heureux de vous communiquer une bonne nou-
velle : M. Brasseur, l’éminent professeur de Gand, qui a
récemment pris l’initiative pour la fondation de la Banque
de l’Union du Crédit (qui commencera ses opérations à
dater du l«r janvier prochain), a convoqué le commerce
anversois pour lui proposer l’établissement d’un grand
comptoir d escompte et de dépôt.
La voix de M. Brasseur a de l’autorité à Anvers, et le
grand nombre des négociants qui se sont rendus hier à son
appel l’a prouvé.
En général, les grands projets sont peu goûtés ici.
Nous devons supposer que c’est pour cette raison
que jusqu'à présent la plupart de ces projets n’ont servi
que de masque à des questions d’intérêt personnel. Or,
M Brasseur s’occupe depuis quelque temps, avec le plus
noble désintéressement, des intéréts de notre place.Devant
le sentiment qui le meut, ainsi que ceux qui lui ont donné
l’appui de leur autorité la méfiance cèdecomme par en-
chantement, et nous sommes en train de nous doter des
institutions de crédit quinousont faîvuéfautjusqu’à présent.
M. Brasseur n'a pas été en peine de prouver le besoin réel
de l’institution projetée. Nous ne possédons pour tout éta-
blissement financier que la succursale de la banque natio-
nale. Comme chaque grande institution, la banque est assu-
jettie à l’immobilité. Ajoutons que, comme tout grand
seigneur, elle est quelquefois un peu fantasque. Le com-
merce éprouve depuis bien longtemps le besoin de se sous-
traire à cette servitude, pour autant du moins que le mono-
pole accordéà laBanquele lui permette. La nouvelle Banque
servira donc, d'après l’idée de M. Brasseur, d’intermédiaire
puissant entre les commerçants et la Banque nationale et,
certes, cette dernière ne verra pas de mauvais œil ce fil-
trage par lequel une grande partie des effets de commerce
de la place passera dans son portefeuille, qui, sans cette
préparation, aurait dû refuser cette nourriture, en vertu
des statuts.
Le comptoir d’escompte recevra, en outre, en compte cou-
rant et à un intérêt de 2 à 3 p. c., les capitaux qui viendraient
à chômer temporairement dans les caisses des négociants.
Elle fera gratuitement les encaissements pour ses clients.
Le service des chèques fonctionnera dans la nouvelle insti-
tution. ^
Voilà l’ébauche du projet de M. Brasseur. Ce projet a été
accueilli avec beaucoup d’intérêt, et une commission, choi-
sie entre les sommités de notre commerce, a été chargée
du soin de rédiger les statuts, qui seront soumis et discutés
dans une prochaine assemblée de nos négociants.
Voici les noms des membres de la commission :
MM. le baron Nottebohm, Havenith, Faleon, le baron de
Caters, Mauroy, V. Lyrien, Ostérritli, Meeus, Günther, Ma-
quinay, Vanderlinden, Lejeune, Dankaerts, Loos, De Wolf,
SieenTet, Joostens, J. Eisen, F. D’Hanis, Pauwels-Gevers,
David, Kreglinger, Eysenbaeh, Gossen, C. Lysen, Pêcher et
J. Bovie.
Permet tez-mo4 maintenant. Monsieur le Directeur, de
vous présenter quelques réflexions sur ce qui précède. Je ne
sais pas si M. Brasseur nous a fait connaître toute l’impor-
tance de la nouvelle institution, ou s’il se réserve do déve-
lopper son idée dans la commission. Dans tous les cas, M.
Brasseur possède trop bien la matière pour que’ je ne me
persuade pas que mes réflexions ne font qu’anticiper sur
ses intentions. Le projet, tel qu’il nous a été présenté, offre
déjà à première vue, une incontestable utilité, mais la con-
ception ne m’en paraît pas assez large. A ceux qui con-
naissent les institutions de ce genre à l’étranger, nous di-
rons que la Banque projetée ressemble plutôt à une Banque
française qu’à une Banque anglaise. Or, nous aimerions
mieux voir la nouvelle Banque, taillée sur lepatron anglais.
Il ne suffit pas, d’après nous, qu’elle fasse en quelque sorte
l’agence pour la Banque nationale, tout en procédant avec
plu? de libéralité.
Si le - Comptoir d’escompte » ne devait être que la re-
production sur une grande échelle de ce que nous voyons
fonctionner sur une échelle moindre; si sa création venait
ajouter seulement un gros banquier au nombre de ceux
existant, — un banquier avec toutes ses susceptibilités, et
se traînant à Ig remorque de la Banque Nationale — qu’il
ne naisse point, sa naissance serait sans profit et pourrait
même offrir qn danger; car, ne réunissant pas les condi-
tions pour l'accréditer, il discréditerait chez nous Tinsfitu-
tion qu'il s’agit d’iritroduiro,
11 faut qu’une banque, en absorbant le surcroît des capi-
taux, le fasse valoir en le confiant à l’intelligence, quand
cellè-ci en fait l’appel.
C'ost ce que nous voyons s’opérer en Angleterre, et si
quelquefois nous restons éblouis devant la grandeur cçun-
merctqle de ee pays, nous devrions nous rappeler que cette
grandeur est due; car majeure partie" aux institutions fie
crédit libérales que l’Angleterre s’est données, Pourtant,
le comiqeroe aqgjqis n'en ayait pas un besoin aussi urgent
que nous, oar il à toujours été assez heureux pour compter
parmi ses financiers particuliers des hommes qui appor-
taient sans hésitation leurs capitaux là où l’intelligence et
l’intégrité seules leur fournissaient une garantie.
Le capital en Angleteare est généreux. Je; il ne Test
point.pqssqnne ffep voudra aux capitalisasdè1 leur réserve
extrême. Ayant accumulé lentement, ils sont plus soucieux
de conserver que d'augmenter leurs capitaux. Le bien de
la place exige pourtant une circulation plus vive du capital.
Le mouvement commercial n'a pas encore dit son dernier
mot, et le capital aidant généreusement, il s’accroîtra et se
doublera même.
Une nouvelle banque devrait donc s’évertuer avant tout
à montrer aux capitaux le meilleur chemin. Quoique ne
portant nas le titre de Société pour favoriser le commerce
et l’industrie, elle devrait néanmoins favoriser ees deux
éléments do lariohesse publique. Naturellement, elle ne
pourrait le faire auo dans les limites des attributions d'une
institution financière, c’est-à-dire en prêtant son concours
seulement là où il serait dégagé de tout intérêt direct et où
ses opérations pourraient se liquider promptement et à
terme fixe, dope sans immobiliser ses fonds et sans se met-
tre dans la propriété d'une marchandise à autre titre qu’à
celui de garantie. Fondée avec le concours de la masse des
négociants, et la responsabilité du particulier étant limitée
à 1 intérêt qu'il serait enclin d’v prendre, cette banque de
crédit ne serait qu’un grand essai à frais communs. Si cet
essai réussit, ceque toutes les probabilités permettent d’es-
pérer, les effets favorables s’étendront au delà du cercle
d’activité de la banque, car ils changeront la face de notre
marché monétaire.
- Mais les risques, » s’écriera-t-on. Ah ! voilà le redouta-
ble mot prononcé. — Sans nul doute la banque devra cou-
rir ries risques. Mais dites-moi, s’il vous plajt, où l’on ne
risque rien ?
Prenez l’industrie la plus ancienne, la mieux garantie —
Tagrieulture. Le cultivateur, ce prud'homme par excel-
lence, ne risque-t-il rien* Ne risque-t-il pas au moins la
semence qui, de môme que la récolte,peut être détruite par
l’orage? Et pourtant, de tout-temps (et nos aïeux n’avaient
même pas de police (l’assurance contre la grêle), ou
adonne à cette spéculation, oui, nour réussir, a hpaoin du
concours de tout ce qu'il a de plus eaprlcfétlillé'beau temps
—C’est qu’ihfefft “«nier pour poûvotr récolter. No soyons
pas extravagants,mais risquons avec prudence, et prenons,
sans crainte, des hypothèques sur l’intollféenoo et la pro-
bité, les deux choses les plus précieuses dans ee monde.
Ceci entendu, voyons dans quels risques la nouvelle ban-
que devra et pourra s’engager. Cette lettre, ne pouvant pas
avoir la prétention de contenir les statuts d'une banque, ne
pourra qu’indiquer ses attributions. Celles-ci-devraîeni se
partager en deux grands services : 1“ l'escompte, 2°le crédit.
’ L’escompte des effets commerce spr l'intérieur et l’é-
tranger formera uil service Important. Dirigé avec intelli-
gence et aidé par le second service, celui du crédit, il devra
émanciper la place d’Anvers sous le rapport du change.
Auveiyi devra devenir une place de change et cesser d’être
tributaire d’Amsterdam, de Paris et du Londres pour les
commissions de banque du chef d’acceptations.
Ici, une réflexion sous forme de parenthèse. Quelques
personnes s’enorgueillissent qu’Anvers ne soit pas une
place de change, craignant que cette qualité n’otat de la
réputation commerciale acquise. 11 nous semble pourtant
qu'on devrait être bien content, et qu’il est bien simple de
payer chez soi ce qu’on reçoit chez soi : qu’il y a de la
couardise à ne pas vouloir que vos voisins sachent que
vous devez, et de payer à un étranger une commission
pour qu’il se déclare" débiteur pour vous. Certes, je ne
désire pas qu’Anvers fasse le commerce d’acceptations, si
je puis m’exprimer ainsi, mais elle peut donner son accep-
tation pour autant que le commerce réel l’exige. Les grands
engagements ne prouveront alors que les grandes affaires,
partant, la grande prospérité.
Lanouvelle banque ayant réussi à faire d’Anvers une
place de change, elle pourra songer à établir des agences,
soit spéciales, soit entre les mains de maisons belges, dans
les places de l’étranger dont les relations avec Anvers
offrent le plus de mouvement. Ses agences devront acheter
dans ces places les bonnes valeurs sur la Belgique, ee qui
dans les pays lointains se fera avec de grands bénéfices,
par le taux d’escompte très-élevé. Ce genre d’opérations a
occasionné l’incontestable prospérité du comptoir d'es-
compte établi à Paris.
Ceci pour l’escompte et ses embranchements. Vient en-
suite le crédit. Ce mot ici dit tout. La Banque, qui par sa
puissante organisation jouira bientôt après sa fondation
d'un grand crédit, et n’aura aaeune peine à étendre ses re-
lations, devra, contre le paiement d’une commission, mettre
ces avantages à la disposition de l’homme intègre et intel-
ligent dont elle aura examiné la combinaison commerciale,
et après s’être convaincue qu’elle réunit toutes les condi-
tions de solidité et de prévoyance.
Le taux de la commission sera nécessairement variable,
et dans uno juste proportion avec l’importance du service
rendu et des risques à courir. .
L’intervention de la Banque’ sera également de nature
diverse. Tantôt elle acceptera pour compte de son clientles
traites de son vendeur tirées contre des expéditions do
marchandise ; tantôt elle avancera à son client les fonds né-
cessaires à l’exécution d’un ordre d’achat. Il n’est guère be-
soin de répéter que la Banque n’agira qu’après avoir acquis
lajconviction de la bonté et solidité des affaires présentées.
Son capital, en outre, devra être employé dans des opéra-
tions à courte échéance. Ce capital spécial devra être ré-
servé à l’escompte des effets de commerce, tandis que le
crédit social devra escompter l’intelligence honnêtement
appliquée, et ainsi la Banque fera de triples bénéfices et
rendra de triples services.
Devrions-nous encore prouver que la Banque, en usant
de procédés libéraux, n’occasionnerait aucun préj udice aux
intérêts des grands négociants qui, eux, au besoin pour-
raient se passer de ces libéralités ? Non, le bon sens de nos
négociants et l’exemple do l’Angleterre répondraient à ces
plaintes craintives si elles venaient àétre accentuées.
Nous terminons en émettant l’espoir que la vive intelli-
gence de M. Brasseur donnera une vaste conception à son
excellente idée. Son nom, ainsi que la coopération de tant
d’hommes éclairés devraient en être garants.
A vous, Monsieur le Directeur, je dois demander pardon
d’abuser des colonnes de votre estimable journal. Je ne
puis, en revanche, tous offrir que les sentimqnts de ma re-
connaissance en même temps que ceux de ma considération
distinguée. ».
Nous recevons copie de la pétition suivante qui
vient d’être adressée à MM. les membres du Con-
seil communal d’Anvers f t
Messieurs,
Considérant que depuis 1789, les cimetières ont été sécu-
larisés et qu’ils ne sont plus que des établissement s,où cha-
cun, après sa mort, a droit à une place, quelles qu’aient été
sa croyance et sa conduite religieuse pendant sa vie ;
Considérant que si en l’an XH.Je decret du 13 prairial a,
dans son article 15, prescrit la division (tes cimetières en
autant de parties qu’il y a de cuites professés dans la com-
mune, ee décret n’a eu d’autre but que d’éviter, à une
époque de troubles et d’agitations religieuses, des désordres
et des collisions entre les adeptes des différents cultes ;
Considérant que ce décret, qui n’a heureusement plus de
nos jours sa raison d’être,viole, puisqu’il crée des distinc-
tions entre les citoyens, l’article 6 de la Constitution, lequel
proclame que les Belges sont égaux devant la loi ;
Considérant que cette division du cimetière eu égard aux
cultes professés, viole également l’article 15 de la Constitu-
tion, qui porte que nul no peut être contraint de concourir
d’une manière quelconque aux actes et aux cérêmonios
d’un culte; qu’en effet, si le législateur communal s’arr‘-‘~'
le droit de faire établir des séparations dans le p!Tûetiôre Sil
se pose en juge dé Texistenoed’un culte èt oblige ainsi nos
citoyens à courber sa conscience (levant une décision qui
n a aucun caractère pour ie lier ; H
Considérant que la Constitution reconnaît la séparation
complète, sauf les exceptions qu'elle-même formule, entre
1 église et 1 Etat et qu a ce point de vue encore le décret de
prairial sape. esprit de 1 œuvre des législateurs consti-
tuants ;
Considérant, d’ailleurs, qu’il y aurait en fait d’inextrica-
bles difficultés pour l’établissement de divisions dans le
cimetière d une ville, où presque tous les cultes connus
sont représentés ;
Considérant, enfin, qu’il ne peut certainement être per-
mis au législateur communal, d’élever des séparations dans
lo panetière pour des citoyens qui, usant rie leurs droits,
rejettent loin d’eux toute formule extérieure et toute céré-
monie d’un culte quelconque ;
Les soussignés habitants d’Anvers, ont l’honneur de vous
prier respectueusement de déclarer que l’article 15 du
décret du J3 prairial an XII est abrogé et que dorénavant
tous les hommes seront égaux devant la tombe et qu’ils
seront enterrés dans la terre commune, sauf aux ministres
(je chaque oifite à faire sur chaque fosse, quand ils le vou-
dront et oomme ils le voudront, telles cérémonies et béné-
dictions qu’ils jugeront convenables.
Ils vous prient, en même temps d’agréer l’assurance de
leur parfaite considération.
Anvers, 9 janvier 1865,
(Suivent environ 200 signatures.)
La solution que réclament les pétitionnaires et
que nous avons préconisée nous-mêmeest la seule
rationnelle et légale : elle écarte toute possibi-
lité de conflit entre, le clergé et l’autorité civile
en conciliant les droits de celle-ci avec la liberté
absolue des consciences et le libre exercice de
chaque culte.Elle est généralement pratiquée en
France, en Suisse et dans plusieurs parties de
l’Allemagne, sans soulever aucune protestation.
La question est du reste d’une extrême simpli-
cité et les pétitionnaires eussent pu se borner à
la poser en ces termes : l’autorité civile ne doit
et ne peut pas s’ériger en juge des consciences ;
pour déciderai un citoyen appartient à telle ou
telle communauté religieuse, elle s’en réfère né-
cessairement aux représentants de ces commu-
nautés ; c’est reconnaître une autorité qui n’existe
pas, au point de vue constitutionnel. Son rôle doit
donc se borner à assigner à tout individu décédé
"une place dans le cimetière commun, sans qu’elle
ait à s’enquérir des opinions ou des croyances du
défunt. L application de ces principes indiscuta-
bles rend impossible la division du cimetière en
enclos distincts, L’autorité civile n'a donc r>ap 'iH
droit de laisser subsister ces divisfo--.
ie
fiiHseil provincial d'Anvers,
SESSION EXTR AORDINAIRE.
Séance du mardi \0 janvier 1865.
La séance est ouverte à midi et quart, par l'appel no-
minal
m. ee gouverneur donne lecture de l'arrêté royal qui
convoque lo Conseil on session extraordinaire pour pro-
céder a la nomination de deux candidats à la cour d'appel
de Bruxelles, puis déclare ouverte la session. Il lit égale-
ment une lettre do M. de Bavay, qui transmet la liste dos
candidats présentés par la cour d’appel de Bruxelles. (Ces
candidats sont MM. Donnez et Behaghel). Avant de déposer
les requêtes de MM. Donnez, juge d’instruction a. Turnhout,
Behagnel, juge au tribunal civil d’Anvers, De Ram, juge
civil a Mal mes, qui se présentent comme candidats, M. le
gouverneur déclare que M. Hofman, procureur du roi à
Malines, renonce à toute candidature.
mm les secrétaires lisent successivement 1° le proeès-
verbal dé 1s séance de la Cour d’appel de Bruxelles, dans
laquelle elle a procédé à la désignation de ses candidats :
2° les requêtes des trois candidats MM. Donnez, Behaghel
et De Ram ; 3a les lettres de désistement de MM. Haus,
substitut du procureur du Roi à Anvers, et Hofman, procu-
reur du Roi a Malines.
Il est procédé au scrutin pour la nomination du premier
candidat.
Il y a 51 votants. — Majorité absolue 26 :
Ont obtenu :
MM. Donnez.................. 27 voix
De Ram................. 15 »
Behaghel............... 9 »
En conséquence M. Donnez est proclamé premier can-
didat.
Voici le résultat du scrutin pour la nomination du second
candidat :
Votants 51. Majorité absolue 26. Ont obtenu :
MM. De Ram...................a 30 voix
Behagel................ 21 »
En conséquence M. De Ram est proclamé second candi-
m. le gouverneur déclare close la session, au nom du
Roi ! (Vive le Roi).
' La séance est levée à 1 heure.
Renseignements commerciaux.
Le Moniteur de ce jour publie un rapport de M. Ant.
Vacondio, consul de Belgique à Syra (Grèce), sur le
mouvement de ce port en 1863. '
Actes officiels.
cours publics. — subside. — Par arrêté royal du 31 dé-
cembre 1864, une somme de 1238 fr. 64 c. est allouée, à titre
de subside, à la société dite : de Nyverheidschool, à An-
vers, pour la part contributive de l’Etat dans les dépenses
résultant des cours professionnels, publics et gratuits,
organisés par cette association en faveur de la classe ou-
vrière.
classification du bureau des contributions direb-
tes, douanes et accises a LiLLO. — Par arrêté royal du
30 décembre 1864, le bureau des contributions directes,
douanes et accises à Lillo, est rangé dans la cinquième
classe. *
NOUVELLES ETRANGERES.
SANTO-DOMINCO.
La question de Santo-Domingo préoccupe en ce moment
l’attention publique en France et dans ie reste de l’Europe.
Un simple exposé des faits au point de vue historique et
géographique suffira pour la bien faire comprendre.
Le 6 décembre 1492, Christophe Colomb découvrit une île
vaste et fertile, habitée par des Caraïbes, qui l’appelaient
Haïti, et à laquelle il donna le nom d’Hispaniola, en l’hon-
neur de son pays adoptif. Il créa sur cette terre le premier
établissement possédé par des Européens en Amérique.
Deux ans plus tard, son frère, De Barthélemy Colomb, con-
struisit au fond d’une grande rade, à l’embouchure de
l’Ozama et sur la gaucho de cette rivière, une ville qu’il
nomma la Nouvelle-Isabelle, en souvenir de son auguste
protectrice.
Cette ville ne tarda pas à être détruite par un ouragan.
Les Espagnols la reconstruisirent en 1504 sur la rive
droite de l’Ozama, dans le lieu qu’elle occupe aujourd’hui,
et lui donnèrent le nom de Santo-Domingo, que prit plus
tard la colonie tout entière. Elle eut l'honneur de posséder
pendant près de trois siècles le tombeau de Christophe
übTftmb; que lés Espagnols, en 1795, transportèrent a la
Havane. •
La cour de Madrid tira de grandes richesses de ce pays,
qui renfermait d’abondantes mines d'or, mais ce furent nos
ancêtres qui le colonisèrent. Vers 1610, des aventuriers
français connus sous le nom célèbre de Frères de la côte,
s’établirent dans la partie occidentale, et parvinrent * '
maintenir malgré les efforts qu’on fit pour les (•'■- „.„Vi
hommes hardis et intelligents furent Ann ',
par Richelieu, et ensuitedeLouIs
hommes hardis et intelligents furent «*-- ,„nil„ ...... o ,,
des' secours - -1 avenir de 1 entreprise, leur envoya
diiniuLV • plaça sous le protectorat du gouvernement
u -, ieur établissement, qui devint la célèbre et puissante
colonie de Saint-Domingue. L’Espagne, enl697, la reconnut
par le traité de Riswyk.
Depuis ce moment, les deux peuples vécurent en bonne
intelligence. L’île était inégalement partagée entre eux.
Les Français n’en possédaient que le tiers environ, mais
leur colonie, parfaitement cultivée et bien administrée ac-
quit. un grand degré de prospérité. En 1789, sa population
était de 550,000 âmes, dont 60,000 blancs: on y comptait
plus de 8,000 plantations etelle rapportait près de 150 mil-
lions de francs, somme énorme pour l’époque. La partie
espagnole, sans donner les mêmes résultats, était générale
m«m très prospère.
On connaît les événements qui se sont passés depuis : la
révolte des noirs, le massacre des colons et la destruction
des cultures. Ces événements, accomplis en 1792, forent
suivis d’une lutte qui dura plusieurs années et à la suite de
laquelle notre ancienne colonie de Saint-Domingue se
constitua en Etat indépendant et adopta la forme républi-
caine. La France, en 1825, reconnut le nouvel Etat moyen-
nant indemnité de 150 millions au profit des anciens colons.
Lo gouvernement de la république d’Haïti ne put acquit-
ter cette somme, qui en 1831 fut réduite d’un commun ac-
cord à 60 millions, et pour le paiement de laquelle, en 1847,
elle donna en garantie la moitié des revenus de sa douane.
La partie orientale de l lie, après avoir éprouvé des vi-
cissitudes diverses, échappa définitivement a l’Espagne, et
en 1830, elle se constitua en Etat distinct sous le nom de
république Dominicaine. Elle choisit pour capitale la ville
de Santo-Domingo, ancien chef-lieu de la colonie espagnole.
Haïti est, après Cuba, l’ile la plus considérable des Antil-
les. Elle a environ 650 kilom. ae longueur sur 200 kilomè-
tres de largeur. La partie espagnole en occupe la plus
grande surface. Elle a une population de 250,000 âmes,qui
se compose de 60,000 blancs, de mulâtres et de noirs, jouis-
sant tous des mêmes droits.
La nouvelle république, continuellement attaquée par les
Haïtiens ses voisins, minée par des déchirements intérieurs,
a toujours eu une existence difficile; à plusieurs reprises,
menacée dans son indépendance, elle a offert de se placer
sous le protectorat d’une des grandes puissances de l’Eu-
rope. Elle s’adressa d’abord a la France, qui, malgré sa
sympathie pour les Dominicains, ne crut pas devoir accepter,
Elle se souvint alors de la prospérité dont elle avait joûi
du temps de la domination espagnole, et par l’organe de
son president, le général Santana, elle demanda, il y a quel-
ques années, à traiter avec la cour de Madrid. Le maréchal
Serrano,aIors capitaine général delà Havane,servit d’inter-
médiaire, et la négociation réussit.
On comprend que la reine Isabelle et les. membres de son
gouvernement aient tenu à rentrer en possession d’une lie
marquée dans l’histoire par le souvenir immortel de Chris-
tophe Colomb et de ses hardis compagnons, d’une île qui
fut le berceau de la puissance espagnole en Amérique.
L’Espagne exécuta loyalement les arrangements qu’elle
avait pris avec la république Dominicaine, et sa conduite
était d’autant plus désintéressée que les min»” J’ •
riches autrefois, sont épuisées aujourff'^"’ .
ne donne comme impôt que d- 2;-»>e Pa>s
l'administration A— * —a produits insuffisants.
Lvec eUe - *>“ organisée sur de nouvelles bases.
, on vit reparaître Tordre et la tranquillité si né-
cessaires au commerce et aux cultures. Mais bientôt des
ambitieux fomentèrent une révolte injuste et sans cause ;
un mulâtre se mit à leur tète ; il groupa autour de lui des
noirs et des hommes de couleur désireux de jouer un
rôle politique. Cette révolte, aidée et encouragée par des
influences étrangères, se développa, et depuis près de
deux ans, les troupes espagnoles luttent avec ie plus grand
courage contre des insurgés quise renouvellent sans cesse,
et surtout contre un climat meurtrier pour les Européens
qui y font la guerre.
Malheureusement, la population blanche, qui a appelé
les Espagnols et qui est intéressée à les voir rester dans le
pays, demeure, comme toujours, apathique et indifférente,
lorsque son concours pourrait être si décisif.
On comprend que l’Espagne n’ait aucun intérêt à conser-
ver la colonie de Santo-Domingo, qui lui coûte beaucoup
en hommes et en argent. On ne peut donc que l'approuver
de quitter honorablement cette colonie.
La cour de Madrid possède encore dans les Antilles deux
holles colonies, Cuba et Porto-Rico. (Patrie).
Nous avoas des correspondances particulières d’Haïti
du 11 décembre. Elles nous donnent des détails très
précis sur la situation des affaires à Santo-Domingo,
Les troupe* espagnoles ont obtenu des avantages mar-
qués sur les insurgés, et au point de vue purement mili-
taire, leur situation est bonne en ce moment, mais pour
pouvoir se maintenir et continuer la campagne, le général
en chef, réclame des renforts et il demande que ces renfort*
lui soient envoyés en nombre considérable a la fois c’esi-
à-dire par huit et dix mille hommes.
Tout le i îonde, dans Pile, sait que les insurgés reçoivent
continuellement du dehors des armes et des munitions.Vers
la fin du mois de novembre, deux navires du commerce
américain ont débarqué ouvertement des armes et delà
poudre à Cavité et à Porto-Plate. Pendant le mois d’octobre
des volontaires en assez grand nombre sont arrivés dans
la baie de Samana et se sont rendus au quartier-général da
l’insurrection.
MEXIQUE
On écrit de New-York, le 20 décembre :
“ Des dépêches de Balize (Honduras) disent que Temp -
pereur Maximilien vient de publier une proclamation décla-
rant incorporées à l’empire du Mexique la presqu'île du
Yueatan et la colonie anglaise de Honduras, avec ses caps
et ses îles. Cette proclamation qui, dit-on, est reproduite
par la Gazette officielle de Mérida (Yueatan), annonce qu’a
partir du 15 octobre dernier, le Yueatan sera gouverné par
trois préfets. Cet état ayant, à une certaine époque, feit par-
tie intégrante de la république mexicaine, on ne peut guère,
trouver une objection raisonnable à son annexion à l’em-
pire. Toutefois, ce qui excite le plus l’étonnement -de nos
journaux, car, selon eux, une pareille mesure amènerait
de sérieuses complications pour l’empire, c’est l’absorption
du Honduras britannique. »
Nous apprenons par la voie de Panama que les habitants
de Nazatlan avaient signé le 22 novembre une adresse à
1 empereur Maximilien pour adhérer à son gouvernement
La situation de la ville était très satisfaisante. Le contre-
amiral Mazères avait, par un ordre du jour du 19, ouvert
le port au commerce de toutes les nations et rétabli la
douane sur les mêmes bases que celle d’Acapulco.
ÉTATS-UNIS.
Voici en quels termes Sherman a annoncé la
prise de Savannah :
« Savannah, le 22 décembre.
» A S. Exc. le président Lincoln,
“ Permettez-moi de vous offrir, comme cadeau de Noël
- la ville de Savannah, avec 150 pièces de canon et une
» grande quantité de munitions de guerre; plus 25,000 bal-
» les de coton.
» (Signé)w. t. sherman, maj. gén. »
TUNISIE.
Caveant Consules
Ce n’est pas tout de calomnier, il faut au moins le faire
avec adresse. Nous avons déjà eu l’occasion de signaler les
singulières nouvelles que les journaux de Marseille le Sé-
maphore, entr’autres, se font écrire de Tunis. Ces nouvelles
n ont meme pas l’avantage d’être vraisemblables. Mais en
voici une qui dépasse toutes les autres en absurdité Ou’on
en juge: v
« Au Bardo, écrit-on de Tunis au Sémaphore, on expédie
toujours dépêches sur dépêches à Kher-Eddin afin de l’en-
gager plus vivement à persévérer dans la voie où on Ta
lancé, afin de nous trouver en présence des faits accomplis.
Il y a plus : la Camarilla, qui a cessé depuis vingt jours de
tenir une frégate anglaise devant le Sahel, fait maintenant
courir le bruit que la mission de son envoyé à Consî&ntino-
P!j,a,FétfâS1 de tous points , et que le Sultan vabientôi,
■ment^de^TAl^rfe ^ ^An8*etelTe> hors chasser définitive-
Canvarûla vient d’ordonner une for-
, c°ncen,t^at,.CÏi de ses troupes sur notre frontière
î f „ 'Jou® ms rédifs, jeunes et vieux, viennent d’être
ae ioroç rappelés sous les drapeaux, et les trois colonnes
-1,a ni es, de Rustem, de Zarouk et d’Aly, bey du camp, vont,
compter un effectif de 20 mille hommes avec six batteries
d’artillerie, c’est-à-dire 16 canonsdecampagneet8obusiers,
” Cette armée va s’augmenter de tous les goums que Ton
va obliger à marcher et que la nouvelle que je vous domu
plus haut ne peut manquer de rallier encore!
•> J’engage donc très-sérieusement nos généraux, en Al-
gérie, ajoute le même correspondant, à prendre leurs me-
sures en conséquence. »
Eh bien ! n’est-ce-pas joli ? Nous passons par dessus
quelques circonstances secondaires, telles que cette appel-
lation de Camarilla donnée à la cour du bey de Tunis et
l’assertion que Kher-Eddin reçoit encore des dépêches *
Constantinople, après avoir quitté cette ville depuis trois
jours. Rien que cela nous donnerait à penser que le Séma-
phore fabrique lui-même, dans son officine de Marseille,
les correspondances prétendument envoyées de Tunis.
Mais que dire de cette coalition de Tunis avec la Turquie
l’Angleterre et le Maroc pour nous chasser de l’Algérie ' La
Turquie serait-elle donc déjà fatiguée de la prospérité qui
commence à renaître chez elle ? L’Angleterre, qui a claire-
ment prouvé qu’elle ne voulait plus de guerre, en entrepren-
drait-elle une dans le but de nous prendre un pays dont elle
ne voudrait pas pour elle-même? Et le Maroc, le formidable
Maroc, voudrait-il courir, dans un but pour le moins pro-
blématique à son égard, les chances d’une lutte où il serait
exposé aux premiers coups ?
Mais nous sommes bien bon de discuter de semblables
niaiseries : il suffit de les reproduire pour en faire ’Ltstfce
A quel genre de lecteurs le Sémaphore s’adresse-t-il
pour qu’il espère leur faire avaler de ces bourdes-là» Ah'
quand le ministre de la guerre et le gouverneur général de
1 Algérie liront cet incroyable factum — s’ils lui font cet
honneur — ils riront bien du Caveant Consules poussé par
le Sémaphore. Ce sera, pour la correspondance dont nous
nous occupons, le seul succès qu’elle obtiendra — un suc-
cès d’hilarité. Il est douteux que ce soit ce qu’elle avait en
vue en jetant *on cri d’alarme. (Courrier de l'Europe)
MOLOO-VALACHIE.
On écrit de Bucharest, le 26 décembre, â la Presse
de Vienne :
Notre ville est en pleine agitation. Aux bruits d’un atten-
« * P,n“c« ,Couza* qui n? sont pas sans fonde-
ment, succèdent d’autres bruits d’une vaste conspiration
des partis opposants. Il est difficile de dire ce qu’il v a de
vrai dans ces bruits, mais lo fait est que le gouvernement
manifeste aussi des appréhensions, car de fortes rondes de
troupes ont circulé en armes jour et nuit pendant cette
semaine. Une affiche porte un décret du prince qui invite
I6S habitants au repos et au calme, et menace de procla-
mer immédiatement, dans le cas contraire, l'état de siège
On dit que la fraction de l’opposition qui siège au sein du
conseil municipal fera la proposition d adresser au prince
une représentation pour lui demander le retrait de ce
décret, qui menace la vie et fe propriété des habitants de
Kucharest banj! qo'ute cette proposition demeurera *an»
résultat, et iera qUe l’effet d’uue démonstration.
GRÈCE
On écrit d’Atliènes, le 30 décembre , à l'Agence
Havas :
Les têtes d’un certain nombre de brigands viennent d’être
mises à prix en vertu d’un manifeste roval; les primes se-
ront, pour les unes, de 3000 drachmes et de 2000 pour les
autres; elles seront payées à quiconque aura tué ou arrêté
un des bandits nommes dans le manifeste. Le ministre de
l’intérieur a adressé,enoutre, à toutes les autorités locales,
une circulaire dans laquelle il leur recommande la plu?-
grande vigilance et la plus grande sévérité dans la répres-
sion des crimes qui épouvantent lo pays. On espère un bon
résultat de l’ensemble de ces mesures.
Ajoutons que les premiers jours de la nouvelle année
vont être marqués par plusieurs exécutions capitales, en
vertu de condamnations prononcées contre quelques-un-
des criminels qui encombrent nos prisons.
On écrit de Zante, le 17 décembre, au Times du 6
janvier :
Nous vivons ici dans un état de parfaite anarchie. Ce soin
presque chaque jour des homicides et des actes de violence
11 y a quelques jours que, dans un endroit public de la ville
et en plein jour, un assassin, pour des motifs de vengeance
personnelle, poiguarda d’un coup de stylet, un malheureux
marin sannot, et le tua *ur la place ; puis il parada triom
phalement dans les rues avec l’instrument meurtrier à 1»
main.
Un autre spectacle horrible s'offrit ensuite aux regarda du
»
»
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