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JLc Précurseur,
« Le contingent de là ville de Bruxelles dans le prin-
cipal des contributions, est pour le foncier, de 848,271
fr.; pour le personnel,-de 978,988 fr. 72 c.; et pour les
patentes, le chiffre n’est pas encore connu, mais il a été,
en 1858, de 275,886 fr. 39 c. L’évaluation du budget
de l’Etat ponant le foncier à 17,252,842 fr,; le person-
nel à 8,232,742 fr.; et les patentes à 2,871,000 fr., on
peut conclure que la ville de Bruxelles paie à elle seule
environ le 1(8 du personnel de tout le royaume, le 1(10
des patentes et les 1|31 du foncier.
« Le nombre des indigents, inscrits sur les listes des
maîtres des pauvres, s’est élevé à 82,635, enfants com-
pris.»
A1SVEBS , fi JANVIER.
Les vents ont passé ce malin au N.-E., l’air est
devenu vif, ce qui a occasionné tant soit peu de neige.
— Ce matin, vers 11 heures, le nommé Lofgreen,
ex-sluerman du 3 mâts-barque Jean Key, est tombé du
pont dans la cale du navire américain Slag, et s’est
grièvement blessé. L’accident est arrivé par le contre-
coup de trois sacs de sucre que l’on débarquait et l’ont
atteint dans le dos, au moment où il se trouvait .par le
travers du grand panneau.
Son apparition à bord du Stag était l’objet d’une spé-
culation déplantés marines dont il voulait faire l'achat.
TABLEAU DE LA MARINE MARCHANDE BELGE,
AC 51 DÉCEMBRE 1839.
Nous distribuons avec le journal de ce jour le tableau
de la marine marchande belge au 31 décembre 1859.
Cet intéressant document que nous publions annuelle-
ment depuis la création de notre journal pculêire con-
sulté avec toute sécurité. Aucun soit) n’a été négligé
pour le rendre aussi exact que possible. Ce tableau pré-
sente le nombre des navires marchands, leur nom, celui
du port auquel ils appartiennent, le numéroqui leurest
assigné soit au collège d’Anvers, soit à celuid’Ostcnde,
leur espèce, leur capacité, le nom du capitaine et celui
de l’armateur, il indique aussi les particularités qui les
distinguent, ainsi que les dernières nouvelles dont ils
ont été l’objet. Les navires sous pavillon étranger, na-
viguant pour compte d’Anvers ; les navires construits et
lancés du lr janvier au 51 décembre; les navires neufs
en construction au 31 décembre; les navires qui ont
change de nom; les navires étrangers qui ont obtenu le
pavillon belge; les navires désarmés pour hivernage;
les navires condamnés; les navires belges perdus en
1859; l’état des bateaux de pêche nationale aux ports
d’Anvers eld’Ostende, etc., etc.
Ce tableau présente pour l’année 1859 une petite amé-
lioration, notre marine marchande s’est accrue de sept
navires; à la fin de 1838 la Belgique comptait 152 na-
vires, au 51 décembre dernier elle en possédait 159.
I-es constructions aussi présentent 12 navires au lieu de
9 comme en 1838.
Le conseil communal se réunira le mardi 7 de ce
mois, à 6 heures du soir.
ORDRE DU JOUR. — publicité obligatoire.
1° Installation des nouveaux membres du conseil.
2° Renouvellement partiel des commissions permanen-
tes.
5° Exécution de l’art. 48 du réglement d’ordre.
PUBLICITE FACULTATIVE.
1° Exécution de l’art. 54 du réglement d’ordre.
2° Canalisation du Schyn.
5° Vacance de la direction du théâtre.
4° Hospices. — Dégrèveineutde loyer.
Hier soir dimanche a eu lieu à la Maisoit-aux-Gaufres
la distribution solennelle des prix de la Société Archi-
mède.
En 1852 quelques amateurs ont eu la louable idée
de mouler une société pour l’enseignement des matlie-
mathiques , dont les classes , uniquement ouvertes le
dimanche ont été constamment fréquentées par déjeu-
nes gens désireux de s’instruireet d’encourager par leurs
efforts une branche d’enseignement devenue aujour-
d’hui aussi utile qu’indispensable.
Depuis sept ans le zèle assidu et les efforts des mem-
bres ont triomphé de tous les obstacles et actuellement
la société se trouveen possession d’une bibliotnèque d’ou-
vrages choisis des meilleurs auteurs , traitant d’arts,
sciences, histoire et morale.
Pour contribuer autant que possible à rendre ces le-
çons intéressantes, M. Verbuekeo, dont le talent comme
physicien est incontestable,a bien voulu depuis quelque
temps consacrer ses heures de loisir à l’enseignement
des sciences physiques,
Vers onze heures monsieur Gys, président de la
Société est introduit; son arrivée est annoncée par une
salve de six pièces de canon par le feu de volta. Une
estrade est érigée au fond de la salle sur laquelle le pre-
sident va s’asseoir; on y remarque également M. P.
Lauwers aîné, vice-président de la société, ainsi que M.
Verbueckeu, qui sont accueillis par des applaudissements
réitérés.
Les prix consistant en médailles d’argent ont été dé-
cernés comme suit :
GÉOMÉTRIE.
1er Prix, Peelers ; 2mc Kl. Van Engelen.
ALGÈBRE.
1er Prix, Cloostermans ; 2m0 id. Daggelinckx.
ARITHMÉTIQUE.
1er Prix, Grégoire ; 2m°id. Terbruggen.
On remarque sur l’estrade les compositions ornées et
encadrées.
Aussitôt après la distribution des prix, le bal a com-
mencé et a duré jusque bien avant dans la nuit.
Notre correspondance de Rome, en date du 28 dé-
cembre dernier, nous donne les détails suivants :
u Dans la matinée du 23, Sa Sainteté a tenu dans le
palais apostolique du Vatican le consistoire secret dans
lequel, après uiiecourte al locution, elle a créé et proclamé
cardinal de la sainte église romaine, monseigneur Char
les de la Tour d’Auvergue Lauragnais, évêque d’Arras,
né dans le château d’Auzeville, diocèse de Toulouse, le
14 août 1768.
N.-B. C’estce même cardinal qui vient de refuser l’ar-
chiépiscopat de Paris.
Nous recevons de Lugano (Tésin), une lettre particu-
lière en date du 28 décembre, renfermant ce passage :
« La liberté, au nom de laquelle a été expulsé notre
gouvernement légitime, n’existe dans notre canton que
sur les arbres plantés avec cette inscription : Arbre de la
liberté ; car de fait nous sommes sous le joug de la plus
intolérable des oppressions. Tous les jours, nous avons
des perquisitions domiciliaires. Les prisons regorgent de
citoyens paisibles et inoffensifs. Le mécontentement rè-
gne parmi tous ceux qui n’espérenl pas profiler de la
grande maxime de toutes les révolutions : Ote-toi de là
que je m'y mette. Si les choses devaient continuer sur
le même pied, il en résulterait de bien tristes consé-
quences. »
Ces détails sont lout-à-faitconformes à ceux que nous
donnent la Gazette Pièmontaise du 51 décembre, et la
Gazette de Milan, du 29 décembre, qui toutes deux nous
arment aujourd’hui.
Le lundi Perdu.
L’usage a consacré sans doute! une foule de bonnes
choses; malheureusement aussi il en a consacré de bien
mauvaises. Nous entendons parler ici de l’habitude
qu’ont les ouvriers de se rendre en masse chez les pra-
tiques de leurs maîtres ou de ceux qui les emploient,
dans le but d’y réclamer un illégitime salaire. Ainsi ja-
mais jour ne merita-l-il mieux son surnom que le Lundi
perdu. Nous ferons remarquer ici aux ouvriers combien
leur conduite en cette -circonstance est répréhensible
aux yeux de la morale et préjudiciable à leurs intéréts
bien entendus.
D’abord, voudraient-ils nous dire ce qu’il leur reste
le lendemain de l’argent qu’ils ont en quelque sorte
mendié pendant cette journée? Rien, absolument rien,
que l’ignoble plaisir d’avoir passé une partie de la nuit
dans les cabarets où ils s’énivrent souvent et se battent
parfois, heureux encore quand la police n’intervient
pointen desemblables affaires et ne les renvoie passer eu
prison un temps qu’ils auraient mieux employé à dor-
mir chez eux. D’un autre côté, tel ou tel qui”se laisse
arracher quelques sous pour éviter l’ennui de l’impor-
tunité, n’est plus disposé à faire quelque chose pour
l'ouvrier quand viennent les jours malheureux , parce
qu’il n’a point oublié de quelle manière son argent a été
dépense.
Nous adjurons donc les ouvriers, dans l’intérêt de la
morale et de leur dignité, de s’abstenir cette année de
ces processions qui rebutent Jusqu’aux hommes le
mieux disposés en leur faveur.
Revue «les journaux françaig.
Le Moniteor n’a pas de partie officielle ; il continue
la publication des discours adressés au roiet des répon-
ses de S. M.
Il nous apprend que le roi a envoyé une somme de
12,000 francs nu chapitre métropolitain pour les obsè-
ques de M. l’archevêque de Paris,ce qui vient détruire
entièrement les fausses assertions de la Gazette de
France qui- avait dit que les fidèles présents à la céré-
monie funèbre avaient dû faire entre eux les fonds né-
cessaires pour couvrir les frais de cette dépense.
Le Journal bes Débats s'occupe de l’abolition de
l’esclavage et trouve qu'il est impossible d’exiger que
le gouvernement apporte à jour fixe un projet tout éla-
boré sur une pareille matière. Il veut qu’on commence
par poser les bases de la législation qui doit régir les
noirs affranchis; que le gouvernement soit entièrement
libre de juger la question d’opportunité ; il veut enfin
que, pour juger des prétentions des colons sur l’indem-
nité qu’ils auront à réclamer du chef de l’émancipation
de leurs esclaves, ou aitdu temps devant soi.
Ge journal pense que la guerre que la Russie vient
de déclarer en Asie n’a pas pour but de venger des griefs
certainement très réels, mais bien dans le but politique
île contrebalancer l'influence morale qu’a dû donner à
l'Angleterre l’entrce de son armée victorieuse dans la
ville royale de Caboul. En effet, c’était un événement
tellement redouté de la part du gouvernement persan,
qu’en 1854, M. Fraser, se trouvant au camp d’Abbas-
Mirza, dans le Khoracan, faillit être retenu comme pri-
sonnier de guerre sur le simple bruit qui s’était répan-
du du passage de l’indus par une armée anglaise des-
tinée à replacer Shah Choudja sur le trône de l’Afgha-
nistan. La Russie est donc intéressée à faire à son tour
preuve de force, si elle ne veut rien perdre du crédit
dont elle peut disposer à Téhéran, et certes la défaite
des tribus khiviennes si redoutées, servirait merveil-
leusement à rehausser sa puissanceaux vœux des Per-
sans et des Boukhares.
Mais la Russie pourra-t-elle faire une guerre réelle à
la Khivie? c'est encore une question. En 1819. M. Mou-
ravief, chargé d’une ambassade auprès du khan de
Khiva, débarqua sur les bords de la mer Caspienne à la
lête d’une colonne de 1,500 hommes environ qui, lors
de son retour, se trouva réduite presque au quart par
la faim, la soif et les maladies, sans qu’elle eut cepen-
dant essuyé d’hostilités graves. Cette route n’est donc
pas praticable, et les nouvelles quj font partir le général
Berowsky d Ürenbourg nous apprennent au moins que
l’expédition suivra un autre chemin. En définitive, le
Journal des Débats ne croit aucunement à des mouve-
ments sérieux de la part de la Russie.
Le Constitutionnel conscillean gouvernement,chargé
de présenter à l’investiture pontificale le successeur de
M. deOuélen, de porlerson choix sur un prélat qui *oin-
prit et acceptât la révolution de juillet, parce que c’est
un exemple funeste de voir le chel de la métropole de
Paris, la plus importante de toutes, continuellement en
contact avec le chef du Pouvoir temporel, vivre à l’é-
gard de ce dernier dans un état du protestation per-
manente. Tout doit être évité, selon ce journal, pour
que cet exemple soit donné à l’avenir, et cela aussi bien
dans le devoir du prêtre que dans l’intérêt du gouver-
nement, la moralechrélienne l’exigeant de l’un, comme
la politique l’exige de l’autre. C’est un ministre de con-
ctliaiion et de paix, et non point un chef d’opposition
politique qu’il faut mettre à la tête du diocèse de Paris.
L’Ami de la Religion annonce que l’évêque d’Arras,
promu tout récemment au cardinalat, a refusé l'arche-
vêché de Paris qui lui a été offert.
Le Commerce, à propos de toutes les insultes faites
récemment au pavillon français par des Anglais , re-
proche au gouvernement cette tolérance trop encoura-
geante pour les fanfarons de tous les pays qui voudront
se procurer ia gloire d’humilier la nation française.
Il demande quelle est la satisfaction qui a été obtenue
des Etats-Unis pour les offenses commises envers la
nation française, soit dans la personne d’un officier de
marine déloyalement enlevé par un bâtiment américain
capture pendant le blocus de la Vera-Cruz, soit dans la
personne de M. Fauvel-Gouraud, vice-consul à Newport
qui s’est vu arraché de son hôtel et traîné en prison, au
mépris du droit des gens. Cette dernière affaire est fort
importante, et elle se complique de griefs dont plusieurs
blessent les droits de toutes les nations aussi bien que
ceux de la France. Avant d’avoir violé le domicile d’un
représentant du gouvernement français, avant d’avoir
attenté à sa liberté, les autorités américaines avaient
donné un grand scandale au monde civilisé, en prenant
sous leur protection des criminels indignes de toute hos-
pitalité. Marsaud et ses complices ont été condamnés
comme pirates et assassins, et reconnus coupables de
s’être emparés du navire ['Alexandre, après avoir jeté à
la mer le capitaine et plusieurs des hommes de l’équi-
page dont ils faisaient partie.
Un sait que sans la fermeté du vice-consul de Newport,
ces misérables auraient échappé à la justice, et joui-
raient aujourd’hui du fruitde leur brigandage à l’ombre
d’une jurisprudence singulièrement complaisante. Peu
s'en est fallu que cette haute protection ne fut poussée
jusqu’à favoriser l’évasion de Marsaud avec le navire
même qu’il avait volé. En vain le vice-consul, en sc pla-
çant de sa personne sur VAlexandre, eût-il réclamé une
propriété française et invoqué ce principe universelle-
ment reconnu qu’un navire fait partie du territoire de
ia nation dont il porte le pavillon : son caractère eût été
méconnu à bord d’un bâtiment français, comme il l’a
été depuis dans l'enceinte française de son hôtel. Il a
fallu que le vaisseau l’Hercule, qui avail apporté le prince
de Joinville aux États-Unis, vint avec la corvette la Fa-
vorite, observer le port qui servait d’abri au navire
capturé, et s’opposer à l’évasion des pirates et de leur
prise.
Le gouvernement aurait manqué à toutes ses obliga-
tions s’il n’avait pas réclamé avec énergie une réparation
pour les sauvages procédés dont un vice-consul a été
victime. S’il est permis aux autorités américaines de
traîner les représentants de la France en prison, quelle
force, quel respect pourront-ils trouver parmi les gou-
vernements à demi-barbares qui dirigent la presque
totalité du nouveau continent ! Le ministère aura donc
à rendre compte, à la première discussion, des démar-
ches qu’il a dû faire pour obtenir une satisfaction aussi
éclatante que l'insulte. La sûreté du commerce l’exige
autant que l’honneur du pavillon français.
Le Journal de Dunkerque dit que s’il est beau de voir
un citoyen se dévouer à son pays, à la cité qui l’a vu
naître, il ne l’est pas moins de voir les populations ho-
uorer la mémoire des hommes d’élilequi lui oui rendu
d’eininents services. Les récompenses civiques, en même
temps quelles perpétuent le souvenir du dévouement,
excitent une généreuse émulation, et sous ce double
rapport le conseil municipal de Dunkerque, prévenant
les vœux de tous les habitants de cette ville, a fait acte
de justice et de sagesse eu décidant, à l’unanimité,
dans sa séance du 31 décembre.que le nom d’un grand
citoyen (M. Dupouy, dont le Précurseur a donné la no-
tice biographique à propos de sa mort) serait donné à
la rue qu’il habitait.
Ce j liste tribut de reconnaissance, qui sera un grand
enseignement pour les générations futures, devrait être
imité dans toutes les villes, surtout lorsque les rues
portent des noms que souvent on rougit de nommer en
indiquant sa demeure.
L’Annotateur de Boulogne s’occupe longuement de
la question de ia réforme électorale et fait la réflexion
suivante :
« Ceux qui se mêlent par écrit des affaires politiques
sont en théorie d’une hardiesse remarquable. Rien ne
leur parait difficile, et ils se demandent comment les
hommes qu’ils voient au pouvoir manifestent tant d’em-
barras et d’hésitation. Ah ! si on leur confiait le gouver-
nail de l’élat, comme tout changerait de face ! comme
la Franceserait heureuse, et glorieuse!! PauvreFrance!
combien de ces grands hommes lui ont promis le bon-
heur qui arrives au but de leur ambition, se sont mon-
trés tout aussi embarrassés que leurs devanciers. Il ne
faut pas leur en vouloir : l’expérience est seule capable
de corriger les hommes, du moins ceux qui ne sont pas
incorrigibles. »
WouveMes diverses.
L’étal-civil d’Ostende, pour l’innée 1839, présente
423 naissances, soit donc un excédant de 15 sur l’année
1839, et une diminution considérable dans les décès
qui se montent à 304, tandis qu’en 1838 il en avait eu
371.
Il y a eu 88 mariages en 1859 et 86 en 1838. — Un
seul divorce a eu lieu en 1839 ; il n’y en avait pas eu
lieu en 1858.
— Lundi dernicr.au moment môme où la Britannia z\-
lait partir de Douvres pour Boulogne,une chaisede poste
alleiéedesix chevaux arrivaau grand galop sur le quai.
Quatre personnes en descendirent avant même qu’elle
ne fut arrêtée sans perdre une seconde, sur le petit ba-
teau à vapeur qui partit aussitôt. Deux de ces individus
étaient les lords Harlcyct George I.oslus, que la sévérité
des lois anglaises forçait d’aller vider en France une
affaire d’honneur. M. HalletlelReid les accompagnaient
en qualité de témoins.
A peine la Britannia eut-elle été amarrée dans le port
de Boulogne, que les quatre voyageurs se rendirent en
toute hâte dans un champ situe hors de la ville, auprès
delà colonne. Là on eut promptement réglé ia distance
et chargé les armes. Au signal donné, deux coups de
feu partirent au même instant ; mais ni l’un ni l’autre
des deux combattants n’étant blessé, les témoins les for-
cèrent à se donner une poignée de main et se pardonner
leurs torts réciproques. Quatre heures après leur arrivée
à Boulogne, la Britannia débarquait à Douvres les ad-
versaires réconciliés et leurs seconds, que leur chaise
de posie ramena le même soir à Londres.
— Des voleurs condamnés à être pendus sortaient ces
jours-ci d une prison de Londres. L’un d’eux, nommé
Bradment, coupable de vol avec effraction, rencontra
sa mère, et le colloque suivant s’engagea entre eux :
«Où vas-tu, mon enfant? —A la potence, ma mère. —
Eh bien ! mon petit, veux tu être bien gentil, ne te fais
pas pendre avec les beaux habits de dimanche, fais m’en
cadeau. Je t’assure que pour être pendu, ta veste rouge
est très confortable. » Excellente mère !
— Le cimetière de Christ-Cburch à Londres, dans le
faubourg de Blackfriars, ne cesse presque point d’être
le théâtre d’apparitions fantastiques. Au fantôme de
Guy-Fa wes ont succédé d’autres spectres. Deux gamins,
qu’en anglais on nomme urchins, pris sur le fait dans
une de ces évocations diaboliques , n’ont été rendus à
leurs parents que sur l’engagement pris par ceux-ci de
leur administrer une bonne correction. La semaine der-
nière un autre mystificateur, ayant escaladé une des
grilles, a ramassé une tète de mort, puis, se plaçant
derrière une pierre sépulcrale placée de champ, et que
le reflet d’un bec de gaz rendait d’une blancheur éblouis-
sante, il montrait à la foule épouvantée cette tête de
mort qu’il tenait d’une main, tandis que de l’autre il
agitait un mouchoir blanc.
Dans les soirées suivantes, des attroupements se sont
formés devant l’église ; la multitude , fermement con-
vaincue que les âmes des morts erraient au milieu des
tombes, attendait avec terreur et curiosité le renouvel-
lement de pareilles scènes. Lundi et mardi on n’avait
rien vu ,mais dans la soirée de mercredi, l’apparition
d’un fantôme, affublé d’un grand linceul blanc et pro-
férant des gémissements lugubres, a glacé d’effroi les
nombreux spectateurs. Un constable, qui ne partageait
pas cette crainte, escaladant à son tour une muraille, a
saisi le fantôme en chair et en os qui s’est trouvé être
un ouvrier polisseur.
William Livius, conduit le lendemain au bureau de
police de Union-IIall, a dit pour sa defense: a Voyant
une foule de badauds effrayés, j’ai voulu leur prouver
qu’il n’y avait rien que de naturel dans ces apparitions.»
M. Jeremy, magistrat, a déclaré à Livms qu’il ne se-
rait mis en liberté qu’aprèsavoir fourni un cautionne-
ment de bonne conduite.
un marais flottant. — La ville de Kanlurk a été
mise en émoi par un accident tout à fait extraordinaire.
Des milliers d’habitants des campagnes ont vu une
masse énorme de couleur brunâtre s’avancer, menaçant
de tout engloutir : elle paraissait rouler majestueuse-
ment. On reconnut bientôt que c’était un marais flot-
tant de 300 acres appartenant au coioBel Longfield , à
Farrandoyle. Le déplacement elle mouvementde cette
masse écrasant tout sur son passage était effrayant.
Dans la vallée, le marais, en s’enfonçant, rencontra un
courant rapide qui le divisa; les terres ainsi morcelées
s’arrêtèrent sur les pâturages riverains.
Les fermiers auront à travailler long-temps pour
aplanir ces obstructions. Un chasseur qui se trouvait
sur le marais, au moment où il s’ébranla, n’eut que le
temps de s’échapper ; eu vain il courut en toute hâte
pour prévenir les voisins de la marche de cette avalan-
che : déjà le marais flottant avait écrasé une habitation.
Le mouvement de ce marais n’est pas encore arrêté.
Jusqu’ici personne n’a péri.
— rnemmumamm—, —
Chronique judiciaire.
POLICE CORRECTIONNELLE DE PARIS.
Jean Windeling, vieux soldat, est traduit devant la police
correctionnelle, sous la prévention de vagabondage.
M. le président. — Windeling, vous avez été trouvé cou-
ché et endormi sur la voie publique.
Wiudeling. — On a beau être vieux, on se rappelle encore
son ancien état. Laissez faire, allez, j'ai eu souveut un lit en-
core moins douillet.... quand je couchais sur la glace en
Russie.
M. le président. — Oui; mais ici vous êtes en vagabondage
et c'est un délit.
Windeling. — Vagabondage ! délit ! moi je ne comprends
pas tout ça.... Je n’ai pas de domicile, je couche dans la rue,
c'est tout simple. A qui ça fait-il du tort? Il me semble que si
ça doit faire mal à quelqu’un, c’est é moi... le froid du pavé,
ce n’est pas trop sain pour mes vieilles blessures.
M. le président. — Vous n’avez donc pas d’asile !
Windeling. — J'en ai un quand j’ai de l’argent, quand
l'argent manqjie, je n’en ai pas... C'est pas ma faute, à moi.
Je suis soldat depuis ma jeunesse; on me garde tant que ça
va, tant qu’on me trouve bon pour recevoir un coup de sabre,
et quand on trouve que je ne vaux pins un boulet de canon,
on me renvoie avec une pension de 100 francs... qu’est-ce
que vous vous voulez que je fasse avec ça ?
M. le président. — En effet, cela ne suffit pas pour vivre;
vous n’avez donc pas d’état ?
Windeling. — Faites-moi donc l’amitié.de me regarder ..
qui est-ce qui voudrait d’une vieille culotte de peau comme
moi ?... Les cosaques m’ont si bien étrillé, que c’est à peine
si je suis la moitié d’un homme ... Et une moitié d homme,
quand elle a soixante-dix ans, à quoi est-elle bonne ? je vous
le demande. .
M. le président. — Pourquoi ne demandez-vous pas a en-
trer aux Invalides ?
Windeling — C’est ce que j’ai fait ; mais il parait qu’ils ne
sont pas pressés. lisse figurent peut-être qu’à mon âge. avec
dix blessures et 100 franc* par an, je peux attendre leurcom-
inodité. Je leuren veux pas,moi, çaviendra quand ça pourra.
Si ça arrive quand je serai mort, eh bien ! ça sera un hon-
neur pour ma mémoire.
Le tribunal, attendu que Windeling a une pension de I é-
tat, et qu’il ne peut dés lors être considéré comme étant en
état de vagabondage, le renvoie de la plainte.
Windeling. — Voulez-vous me rendre un service ? Gardez-
moi en prison jusqu’au 1er janvier; c’est l’échéance du se-
mestre de ma pension, et j'aurai de quoi marcher. Jusque-là,
je ne saurai vraiment comment faire.
M. le président. — Le tribunal vous acquitte, il ne peut
vous retenir en prison
Windeling. —Allons! c’est bien, je ferai comme je pourrai.
M le président Perrot. — Le tribunal va vous donner une
lettre avec laquelle vous aurez un gîte cl la nourriture jus-
qu'au moment où vous toucherez votre pension.
Windeliog. —Très bien! très bien! vous me rendrez ser-
vice; je vous remercie avec honnêteté.
Ctu-onique industrielle, agricole et
commerciale.
La dissolution delà société Houillère du Mont de Fiennes,
dont était gérant M. Fontaine père , vient d’être prononcée
sur avis des actionnaires recueillis individuellement. C’est la
troisième société de recherches qui n’obtient aucun succès.
Les travaax de celle de Ferques vont être discontinués, et I on
annonce la dissolution prochaine de la Société boulonnaise<
Ainsi le grand mouvement industriel de 183". n'aura pas
donné d’autres résultats que la régénération de la houiilere
d'Hardinghen et de Fiennes , et la création de deux haut-
fournaux; c'est loin de ce que l’on attendait, mai9 c’est déjà
beaucoup?
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