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34 L’'ABRAHAM VERHOEVEN
In-8°, goth. Avec les armoiries de l'Empire.
Paix conclue entre Charles-Quint et François Ier.
(Ibid., n° 2493.)
Nieuwe tijdinghe vanden Coninc van Engelant aengaede
die oorloghe hoe dat die wilde yerschen hebben ghemonstert te
Weestmunster voor den Coninc va Engelant. Gedruct Tantwer-
pen op die Lombaerde veste, by Hans de Grave in die Maecht
van Tricht. (In fine :) 1544.
In-8°, goth. Avec les armoiries d'Angleterre.
Relation d’une revue de 1,400 Irlandais sauvages, passée à Westminster.
(Les Collections van der Straelen, etc., t. II, n° 2494.)
Eene nieuwe Sekere Copie ende verclaringhe vader Doot
vanden Coninck van Vranckerijcke, hoe wanneer ende op wat
dach dat hi sterf. Gheprint Thantwerpen in die Bockstede, by
my Peeter Snoeys, int Copstraetken.
In-8°. Avec les armoiries de France, d’Espagne et de l'Empire.
Relation de la mort de François Ier, roi de France, en 1547.
(Ibid., n° 2407.)
Nouvelles de la Maieste de Lempereur, et du Duc de Saxe,
avec plusieurs aultres Princes etSeigneurs Dalmaigne.….. Imprime
en Anvers par Hans Liefrinck, tailleur de figures (vers 1548).
Pet. in-8° de 8 f., goth.
(Catalogue de la bibliothèque de feu M. Fr. Vergauwen. Bruxelles, 1864,
t. IL n°0 434.)
Nieuwe tydinghe van des turexschen Keysers ontsegbrief.
(Loven), by Woutes Bartholeyns in dye valkstrate. S. a. (1555).
Pet. in-8°, figures en bois.
(Catalogue d’une très belle collection de livres anciens et modernes.
Bruxelles, F. Heussner, 1864, n° 45.)
Dye blijde incoemste en Crooninghe van Coninck Karel die
negeste, inde stadt va Reims, x] May MCCCCLX]. Gheprint
Thantwerpe op die Lobaerde Veste, inde witten Hasewint by
my Jan van Ghelen (1561).
In-8°, goth. Avec les armes de la France et marq. typog.
Relation dela Joyeuse Entrée et du sacre de Charles IX, à Reims.
(Les Collections Van der Straelen, etc., t. II, n° 2536.)
Een sekere ende warachtighe goede nyeuwe tijdinghe van
het belech van het Eylant van Malta met die scoone victorie die
de Christenen vercreghen hebbe teghen den Turck, voor het
fortres van Sint Elmo. Gheprint Thantwerpen op die Lom-
baerde Veste inde witte Hasewint by Jan van Ghelen (1565).
In-8°, goth.
Inconnu dans la Bibliographie des Van Ghelen, par M.Vorsterman-van
Oïjen.
(bid., n° 2540.)
Nouvelle véritable contenant sommairement le siége, la
prinse et l’appoinctement de (la ville de) Gotha, et des bannis
qui leans se trouverent, et quelle fin prindrent leurs chefsz.
savoir Guill. Grombac et ses adherens, le 14 avril 1567,
Anvers, 1567.
In-8°.
(Catalogue Van de Velde. Gand, 1832, t. II, n°
Quelques bibliographes considèrent comme des gazettes les
relations semblables à celles que nous venons de citer. C'est
ainsi, par exemple, qu'on lit dans le Catalogue de la partie
réservée de la collection Libri (1862, n° 60) :
L’Assedio e presa di Caffa per li Turchi. (Absque nota sed
Venetia, 1475), in-4°, goth.
Opuscule en prose de 6 feuillets, dont les pages entières ont tantôt
tantôt 31 lignes. Il commence et finit par une pièce de vers; la pre-
mière ayant la date de 1475. C’est une relation (vraie ou supposée) qu'un
Italien, prisonnier des Turcs, envoie à son frère. Le papier, la forme des
caractères, l'absence de signatures, l'irrégularité de l'impression, tout
annonce que cette pièce a dû être imprimée à Venise dans l’année même
dont elle porte la date. C’est sinon absolument la première, au moins une
des premières gazettes qui aient été publiées en italien à cette époque,
lorsque les progrès des Turcs excitaient si vivement la curiosité et l'in-
térêt des Vénitiens.
Nous ferons remarquer, en terminant, que les nouvellistes
du xvie siècle employaient déjà le titre de Nieuwe Tijdinghe
qui se trouve en tête des numéros de la feuille d'Abraham
Verhoeven.
J. B. Dourer.
| rer
D'OU VIENT ET OÙ VA L'INTERVIEW ?
x ne s'est pas aperçu que le Pape, en se laissant
questionner par Séverine, M. de Bismarck, en se
\ soumettant récemment à des interrogatoires conti-
nuels, venaient de donner une consécration éclatante
à cette pratique toute neuve: l’énferview ; et que le
moment avait sonné de nous demander d’où vient l'interview et où
elle va?
L'interview, que M. Charles Bigot a appelée une « forme nou-
velle du journalisme » et qui a pris, depuis quelque cinq ans, une si
grande extension dans nos mœurs, n’est que l’application moderne
d’une très ancienne méthode. De tout temps le journaliste est allé
prendre des renseignements auprès des personnages les plus compé-
tents pour le renseigner. Seulement, on taisait autrefois le nom,
parfois illustre, de l’homme politique. du savant, de l’artiste dont on
avait obtenu les confidences.
Un beau jour, un reporter avisé s’est dit qu'en dévoilant la source
éminente de ses informations, il en quintuplerait la valeur et l’auto-
rité, les placerait, en quelque sorte, sous la garantie d'une estampille
officielle. L'interview était née. Les collaborations illustres cessaient
d’être anonymes, se démasquaient, prêtaient à la nouvelle du jour ou
à l’appréciation d’une nouvelle le prestige d’une signature considé-
rable.
Cette idée-mère, qui a eu très naturellement l'Amérique pour
patrie, le reporter américain n'étant pas toujours très croyable quand
ses affirmations manquaient de l’endos de quelque personnalité
garante, — cette idée-mère était ingénieuse et bonne et juste. Des
journalistes, d'imagination un peu pittoresque,en ont peu à peu agré-
menté l’application de quelques éléments nouveaux. Non contents
d'écrire : « C’est chez M. le sénateur X. ou M. le président Z. que je
suis allé prendre telle ou telle indication; vous voyez bien qu’elle
est exacte »; ils ont fini par nous retracer, du même coup, l'intérieur
de M. le sénateur ou de M. le président, sa physionomie, ses tics, ses
maladies et ses meubles, comme pour nous fournir des preuves
nouvelles de leur véracité, des documents attestant qu'ils s'étaient
bien rendus chez le grand homme, l'avaient vu, lui avaient parlé et
recueilli de sa propre bouche les paroles imprimées dans le journal.
Telle a été la genèse de l'interview qui se pratique actuellement,
l’interview qui non seulement fait parler le personnage, mais nous le
montre dans le décor habituel de sa vie.
Ou nous nous trompons fort, l'inverview, dans cette forme mo-
derne, fut l'invention de feu J. Gordon Bennett, fondateur du
New-York Herald et père du propriétaire actuel du grand journal
yankee. Et l’un des premiers adeptes de l'interview fut le grand
explorateur Stanley.
Le premier voyage de Stanley en Afrique, à la recherche de
Livingstone, ne fut en somme qu'une interview gigantesque ; l’appli-
cation, en très grand, de l’habitude, déjà prise alors dans le Nouveau-
Monde, d’aller demander son secret ou son avis à quiconque avait un
secret à dévoiler ou un avis à fournir. En Europe, nous avons mis
quelque temps à suivre l'exemple de l’entreprenant Uncle Sam.
Dans la presse de langue française, l'apparition de l'interview date
d’une quinzaine d’années tout au plus, et encore ses débuts furent si
modestes, qu'il est très difficile d’en préciser rigoureusement la date,
L’ABRAHAM VERHOEVEN
Ce fut plutôt une infiltration lente, compliquée de tous les tâtonne-
ments, bégaiements, hésitations, de l'enfance qui pousse. Un des
premiers interviewers français, si pas le premier, fut M. Deneschau,
aujourd’hui directeur du journal l’Eclair. Chincholle, du Figaro, lui
succéda à bref délai, avec Paul Ginisty et Fernand Xau. Et bientôt
le nombre des interviewers, comme celui des interviewés, devint
légion. La croissance de l'enfant a été prodigieusement rapide.
Nous venons, en consultant huit jours de suite tous les journaux
paraissant en langue française, d'en mesurer exactement le degré.
De notre patiente statistique, il résulte que la Presse de langue
gauloise publie en moyenne chaque jour la relation de onze inter-
views, proportion dans laquelle la Belgique entre pour 8/9. Notre
travail a porté également sur la qualité des personnages interviewés,
et voici la curieuse moyenne que nous avons recueillie : Sur oo per-
sonnes interviewées, on compte généralement 26 hommes politiques,
14 acteurs, actrices, directeurs de théâtre et auteurs dramatiques,
13 savants ou inventeurs, 7 hommes de lettres, 16 blessés ou escapés
de catastrophes, 5 femmes en vue, 5 assassins ou bandits, 5 indus-
triels, 5 cabaretiers, 3 « retour du Congo > ou d’autres colonies, 2 pré-
tres, 1 magistrat, 1 militaire, un premier ministre et un bourreau,
une moitié de reine, un quart de souverain et un quart de chef
d'Eglise. Nous savons que l'empereur d'Allemagne s’est dérobé à
l'interrogatoire de MM. de Breux et Lorand; et nous avons eu nos
raisons pour accueillir avec un scepticisme courtois les fréquentes
entrevues du Gaulois avec le Roi des Belges; mais il y a des rois et
des reines qui se sont soumis à l'épreuve inquisitoriale : « Carmen
Sylva », par exemple; le Shah de Perse, interviewé par M. de Blo-
witz, correspondant parisien du Times; le roi Kalakaua, des îles
Sandwich; l'empereur Dom Pedro, et plusieurs autres, des rois en
exil surtout, pour qui l'interview, marque de grandeur, est comme
un baume consolant. Et sur 10,000 interviewés, nous avons compté
un interviewer, un praticien devenu patient : tel Stanhope, le
rédacteur du New-York Herald, interrogé sur ses sensations, alors qu'il
était allé pour la première fois se soumettre à l’inoculation du virus
cholérique, chez le D’ Ferran en Espagne, en 1887. Ce fut l’Ixdépen-
dance belge qui questionna, à cette occasion, le « questionneur » attitré
du Herald, et cette réminiscence nous amène bien forcément et bien
malgré nous à dire un mot de notre propre rôle dans l’historique de
« l’entrevue ».
Si modestes que nous nous efforçions d’être, il faut bien que nous
constations (nos confrères le constateraient pour nous) que le premier
interview marquant, publié en Belgique, fut celui d’un rédacteur de
ce journal avec Stanley, en août 1884, au moment où le grand explo-
rateur débarquait à Ostende pour faire rapport au Roi, sur la création
de l'Etat du Congo.
En France, la mode de l'interview s’est si fortement généralisée
que nous y avons vu éclore quelque chose comme « l’entrevue uni-
verselle », sous la forme de l'enquête Huret, où toutes les écoles
littéraires se confessèrent avec tant... d’ingénuité. Chincholle s’est
illustré par « l’entrevue illustrée », celle où il nous montra le geste
photographié du général Boulanger, à côté de sa parole : et Séverine
et Hugues Le Roux ont porté leur renom de confesseurs au dehors,
en faisant parler Léon XIII et M. de Bismarck, — en deçà et au delà
de Canossa.
La grave, l’austère Allemagne a vu sa Presse emboîter le pas, à
son tour, à l'Amérique, à la France, à la Belgique; et il n’est plus
d’éminent personnage qui ne s’abandonne à des épanchements à
l'oreille du reporter, depuis l'illustre exemple donné par l’ex-chan-
celier de fer, moins réfractaire à ce procédé nouveau que le plus
éminent des hommes d'Etat belges, M. Frère-Orban, qui a ses
raisons pour être moins accueillant que M. Janson.
Chose curieuse, c’est dans la Presse anglaise, si audacieuse, si
entreprenante, pourtant, que l’interview s’acclimate le plus difficile-
ment, car M. de Blowitz, plus haut cité, ne constitue, dans le Times,
qu'une exception, si grosse soit-elle. Non pas que les interviewers
manquent chez les Anglais, mais parce que tous les interviewables,
ou à peu près tous, paraissent partager le sentiment de M. Frère-
Orban sur ce genre de consultation. L’Anglais, jaloux de son intimité,
de la privacy de son home, se regimbe contre une curiosité qui se fait
parfois excessive et ne sait pas toujours se borner à l’objet légitime
de la conversation.
Le malheur, précisément, c’est l’abus où tombe parfois l’indiscré-
tion de celui qui interroge et sa tendance à vouloir trop conscien-
cieusement nous initier à la vie privée de gens qu’il va consulter sur
quelque question d'intérêt public. L'interview, partie d’une idée
saine, s’en va un peu à la dérive, et c’est une exhibition d’intimités
qui se substituent peu à peu, dans quelques journaux d’allure fami-
lière, à l’entrevue sérieuse et utile. Chez beaucoup de gens qu'on va
questionner, Le soupçon surgit immédiatement qu’il s’agit d'apprendre
au public si leur maison est grande ou petite, leur cabinet de travail
simple ou somptueux, leur bureau d’ébène ou de chêne verni; s'ils
aiment ou non les bibelots et les chinoiseries; s’ils sont mariés; si
leur femme est jolie; s'ils fument le cigare, la cigarette ou la pipe;
s'ils s’'adonnent au kaschich, à la morphine où à l’éther; et chez quel
hatter to the Queen ils se font coiffer.
Venue de cette pensée qu'il fallait ajouter un crédit à certaines
nouvelles ou à certaines opinions, par la citation personnelle des
sources, l'interview pourrait bien finir par marcher vers le discrédit
en se multipliant à l'excès, et en dégénérant en menues révélations
sur le nom du bottier des personnages en vue. Car si le journalisme
en arrive à s'intéresser aux chaussures des gens, il finira par inter-
viewer tout le monde, excepté les va-nu-pieds, de jour en jour plus
rares, et la moyenne actuelle de onze entrevues par jour deviendra
une moyenne de onze mille; et l'interview mourra... d’avoir trop
vécu.
(L'Indépendance.)
Gazette, dont le premier numéro parut le 30 mai
1637. Jusqu'en 1780, elle demeura sous le régime
du privilège et du monopole, et, politiquement,
son rôle fut complètement nul. La presse litté-
raire seule jeta quelque éclat et exerça une influence appréciable.
Le journal s'était d’ailleurs frayé des voies diversesetnombreuses,
et toutes les spécialités avaient fini par avoir leurs organes. La
rupture, en 1780, des liens qui avaient jusque-là enchaîné la
liberté de la presse, amena une éruption de journaux telle qu'on
n'avait jamais rien vu de pareil.
L'année 1789, ou plutôt la dernière moitié de cette année, ne
vit pas naître moins de 250 journaux ou écrits affectant les
allures du journal. J'en ai compté plus de 350 en 1790, dit
Hatin..
Le mouvement se ralentit un peu en 1701; il reprend une
nouvelle activité au commencement de 1792, mais il est violem-
ment interrompu par les événements du 10 août, qui mettent
hors de combat les journaux royalistes et constitutionnels.
Le 9 thermidor rend à la presse sa liberté, et les journaux vont
se multipliant sous le Directoire, jusqu'au 18 fructidor, la Saint-
Barthélemy des journalistes.
Le Directoire avait fait à la presse de profondes blessures; le
Consulat lui porta le dernier coup. Un arrêté du 17 janvier 1800
réduisit le nombre des journaux parisiens à treize; tous les
autres, au nombre de soixante-treize, furent supprimés, à
l'exception de ceux qui s'occupaient exclusivement des arts,
sciences, commerce, annonces et avis, et il était ordonné au
ministère de la police de veiller à ce qu’il ne s’imprimât aucun
nouveau journal
Pendant les quatorze à quinze ans que durèrent le Consulat
et l'Empire, on n’a pu trouver la trace que d’une soixantaine de
journaux. Un tableau, dressé par ordre du premier consul, des
ouvrages périodiques et par souscription expédiés par la poste
pendant le mois de germinal an XI, avec le nombre présumé de
leurs abonnés dans les départements, contient soixante-huit
journaux et recueils de toute nature, dont quinze paraissaient
tous les jours, et réunissant ensemble, dans les départements,
40,000 abonnés. Si l’on admet que Paris, à lui seul, en fournit |