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lue FrécuiSi'isr
— Je vais manquer ma vente du premier de l’an ; j'aurais payé, bien
sûr, car je suis honnête homme.
— J’en suis persuadé : mais je suis responsable.Croyez-vous que cela
m’amuse de vous arrêter ? Donnez-moi une bonne caution, et je vous
mets en liberté.
— Et où voulez-vous que j’en trouve, une caution ? Quand on est
dans le malheur, on n’a plus d’amis. J’aurais pourtant payé, si ou m’a-
vait laissé libre pour ma vente du premier de l’an. Mon Dieu ! mon Dieu !
Et le pauvre marchand pleurait. D’aventure se trouvait là un huissier
qui venait signifier je ne sais quel acte à un détenu.
— Mon cher Monsieur, dit-il au garde du commerce,si ce brave hom-
me vous offrait une caution, quel délai lui accorderiez-vous ?
— Un mois.
— Ce n’est pas assez ; si vous trouvez la mienne bonne, accordez lui
en trois ; puis, passez au besoin à I étude, et je vous paierai.
Le pauvre marchand croyait rêver; il ne savait comment remercier
le compàtissant huissier, qui lui dit avec bonhomie : « Assez, c’est bon ;
tâchez de payer; mais surtout ne parlez de cela à personne. Si l’on sa-
vait que je faisdeceschoses-là, je serais un homme ruiné. »
Ajoutons que le garde refusa d’accepter la garantie que M. N’*’ vou-
lait lui donner par écrit, en lui disant : « La parole d’un homme capable
d’un pareil trait vaut mieux que toutes les signatures du monde. »
BELGIQUE.
Bruxelles, 16 janvier. — Nous avons une bien fâcheuse nouvelle à
annoncer à nos lecteurs. Hier malin à onze heures, M. le lieutenant-gé-
néral baron Evain étant sur le point de sortir, descendait du premier
étage de sa maison d’habitation, tout en mettant ses gants. Se croyant
à la dernière marche de l’escalier, tandis qu’il en avait encore deux à
descendre, il a mal posé son pied, a fait une chute, et son genou a frappé
violemment sur les dalles de marbre du corridor. Il a fallu le relever et
le porter sur son lit.
MM. les docteurs Lebeau et Limauge. mandés à l’instant, sont accou-
rus, et ils ont constaté que celte malheureuse chute avait occasionné la
rupture du ligament inférieur de la rotule.
Cet accident est très grave, mais n’aura,il faut l’espérer,aucune suite
fâcheuse; toutefois il retiendra l’honorable général au moins cinq ou six
semaines chez lui, et entraînera peut-être la claudication.
— M. le colonel Rodenbach, pour lequel sa famille avaiL conçu de sé-
rieuses craintes, est décidément en état de convalescence : deux escar-
res gangreneuses se sont détachées de sa jambe malade et ont amené
une crise fort heureuse pour le patient.
M. Rodenbach continue à recevoir des preuves de la sollicitude qu’a-
vait éveillée son accident. Le roi a l'ail demander plusieurs fois de ses
nouvelles, et hier encore le ministre de la guerre est allé lui rendre vi-
site.
— La fourniture du bois de chauffage et des fagots nécessaires dans
les stations du chemin de fer vient d’être adjugée au rabais, par-devant
M. le gouverneur du Brabant. Cette fourniture est divisée en 4 lots.
Pour le premier lot, comprenant les stations de Bruxelles, Malines,
Anvers et Gand, le sieur Koel. de Gand, a soumissionné le plus bas à 11
pour cent de rabais sur les prix estimatifs.
Pour le deuxième lot, comprenant les stations de Braine-le-Comle,
Charleroy et Quiévrain, le sieur Nemegaire, de Braine-le-Comle, à 1 i 1j4
p. c. de rabais.
Pour le troisième lot, stations deTirlemont, Sl-Trond et Ans,la veuve
de Borre et comp.. de Sclessin, à 15 p. c. de rabais.
Enfin pour le quatrième lot, stations de Liège, Verviers et Ronheid,
les mêmes à 15 p. de rabais. — Il y avait en tout 13 soumissionnaires.
— L’intensité du froid a décidément interrompu la navigation non
seulement sur les canaux, mais encore sur les rivières qui depuis la nuit
dernière commencent à se géler. A Bruxelles, le thermomètre selon Réau-
mur marquait ce malin 12 degrés (15» centigrades). La glace avait déjà
cinq pouces d’épaisseur.
— Le collége communal vient de décider que dorénavant il ne serait
plus permis aux statuaires de prendre le masque d’un mort,qu’après la
constatation du décès par M. le commissaire, et encore après qu’ils eu
auraient obtenu l’autorisation de la permanence.
— C’est avec satisfaction que nous apprenons que la Société Générale
et plusieurs autres qui ont leur siège à Bruxelles, onL commandé 1a li-
vraison d’une grande quantité de houille eide pain pourêlre distribuée
immédiatement aux pauvres de la capitale.
— 11 est sérieusement question d’élablir à Bruxelles un école normale
pour la formation d’instituteurs primaires. Les ressources qu’offre la
capitale, permettraient de former un cadre d’enseignement aussi com-
plet qu’on pourrait le désirer. Les statuts de ce nouvel établissement
seraient soumis à l’approbation de M. le ministre de l’intérieur, pour
obtenir les mêmes faveurs que celles accordées aux écoles du clergé. Ce
projet dont l’initiative est due à plusieurs membres influents de l’opi-
nion libérale, obtiendra plus que l’approbation de toutes les personnes
qu'intéressent l’avenir de la jeunesse et le sort de l’enseignement.
cutuntti; Büs iipnÉnamin.
Séance du 15 janvier.
TIIÉSIDEXCE DE M. LICHTS.
Sommaire.— Analyse des pétitions. — Rapport, par M. Zoude, au nom
de la commission des pétitions. — Motion d'ordre de M. Osy. — Motion
d’Ordre de M. Manilius.—Discussion yénérale du budyet des finances.
La séance est ouverte 5 1 heure et quart.— Adoption du procès-ver-
bal.— Lecture des pétitions.
m. zoude, rapporteur, dépose un rapport sur les pétitions de quatre
communes du Limbourg qui demandent un délai pour se libérer des
contributions foncières de 1 «40 à 1845 dont la perception avait été in-
terrompue.Le ministre par un arrêté avait décidéque les contributions
des 4 annuités échues devaient être acquittées avant le 31 décembre
1844, indépendammnt des contributions courantes. Ces communes de-
mandent à ne payer qu’un impôt double chaque année, de manière à
ce que larriéré soit intégralement payé dans 4 ans. La commission pen-
se que celle demande mérite d’être prise en considération et propose
en conséquence le renvoi au ministre des finances avec demande d’ex-
plications.— Ce renvoi est prononcé.
Le même rapporteur présente ensuite un rapport sur une pétition
d’entrepreneurs et fermiers de barrières qui demandent une indemni-
té à cause du tort que leur cause le chemin de fer. La commission pro-
pose le renvoi au ministre des travaux publics.
m. verhaegen demande qu’il soit statué immédiatement sur la péti-
tion.
m. mercier demande le double renvoi au ministre des finances et à
celui des travaux publics. Ce double renvoi est prononcé.
xi. osy a la parole pour une motion d’ordre. Il demande le tableau des
remises et indemnités accordées aux comptables pendant l’exercice
1843.
m. mercier. Le tableau n’est pas encore terminé.
M.osy demande au moins le tableau de 1842, il en a besoin pour une
observation qu’il a à présenter à propos de l’art. 2 du budget des finances.
m. mercier ne comprend pas ce que demande l’honorable M. Osy; il y
a confusion dans ses idées.
xi. sxiits affirme qu’il faudrait une année pour compléter ce tableau.
m. verhaegen se propose aussi de fixer l’attention de la chambre sur
le même objet. Il y a des receveurs à qui on accorde une remise et d’au-
tres à qui l’on donne encore une somme, à tilred’indemnilé, pour aug-
menter leursappointements.On affecte de prétendre qu’il y a confusion
dans ce qu’exige M. Osy. C’est M. le ministre qui confond. Il y a des re-
ceveursà qui l’on a donné des recettes très productives et auxquels on
accorde encore 1000, 2000 et même 3 mille francs pour les rendre meil-
leures. C’esL ce tableau-là que nous voudrions avoir.
xi. mercier. Le gouvernement n’a aucun intérêt à cacher la vérité.
Je comprends ce que désirent les honorables préopinanls; il y a certains
receveurs dont les recettes étaient trop productives pour qu’on leur
accordât Ig maximum de la remise proportionnelle à la recette. Legou-
vernementadonc établi un minimum etun maximum de remises. C’est
le tableau de ces remises que demandent M. Osy et M. Verhaegen.
m. verhaegen. M. le ministre voit donc qu’il n’y a pas confusion, et
qu’il a parfaitement compris ce que nous voulions. Oui. voilà le tableau
que nous demandons. Nous voulonssavoireomment M. le ministre a ap-
pliqué le minimum et le maximum de ces remises.
m. masilius demande la parole pour une autre motion d’ordre. Cha-
que année on distribue avant la discussion des budgets un gros volume
intitulé : Compte rendu des recettes et des dépenses du royaume. Ce livre
est fort bon à consulter,on ylrouve des renseignements précieux. Cette
année on n’a pas encore distribué ce compte rendu, je désirerais savoir
la cause de ce retard et je voudrais que ce compLe rendu fut remis aux
membres de la chambre.
m. mercier. Ce compte rendu n’est pas terminé. D’ailleurs l’on trou-
vera tous les renseignements possibles dans les pièces déjà remises.
La discussion générale du budget des finances est ouverLe.
m. sigart demande oû en sont les travaux de la commission instituée
pour la liquidation des créances anciennes.
xi. mercier. Cette commission pousse ses travaux avec activiLé, mais
je ne puis dire à quelle époque elle pourra en présenter la conclusion.
M. demas demandeà quelle époque seront prêt les projets de loi sur
la comptabilité publique et sur la cour des comptes.
m. mercier pense qu’il pourra les soumettre dans le courant de la se-
maine. i
m. lys se plaint dé l’exagération des traitements de certains employés,
etil demande, non pas qu’on les réduise pour les titulaires actuels, mais
au moins qu’on les réduise, lorsqu’il y aura des décès et des vacatures,
avant d’y nommer de nouveaux titulaires. 11 demande aussi que l’admi-
nistration ne laisse pas porter devant les tribunaux des contestations
qui pourraient avoir l’apparence de vexations et que déjà la cour su-
prême a repoussé plusieurs fois. Il cite une cause qui a été l’objet de
neuf cassations et qui a été reportée neuf fois devant les tribunaux. Eu-
fin il demande que l’augmentation de îOO.OUO francs portée au budget
pour renforcement du personnel de la douane fasse l’objet d’un article
séparé.
xi. rodenbach insiste pour que la loi sur Ta fabrication de la monnaie
d’or, présentée depuis 1857, soit enfin soumise à l’examen de la cham-
bre.
xi. de Garcia demande à M. le ministre quelle sera la participation de
l’Etat pour les sommes déposées dans la caisse de la Sociélé Générale,sa
caissière ; en cas de crise interviendra-t-il au marc-le-francou sera-t-il
privilégié ? l’orateur pense que l’Etat doit être privilégié. Il se plaint
que les directeurs du trésor dans tontes les provinces aient des traite-
ments inégaux, inégalité que rien ne justifie.
La discussion générale est close. On passe à celle des articles.
Art. 1”. Traitement du ministre, 21,000 fr. — Adopté.
Art. 2. ^ b- Traitement du secrétaire-générale, 8,400 fr. — Adopté.
§ 2. Secrétariat général, 49,000 fr. — Adopté.
§ 3 Trésor public, 100,000 fr. — Adopté.
§ 4. Traitement des fonctionnaires, 140,000 fr. ,
m. verhaegen.Depuis 1830 jusqu’à 1842 l’administration centrale était
restée organisée comme sous le régime hollandais, et tous les rouages
en étaient complets : l’administration centrale avait bien marché. Un
arrêté du 11 juillet 1842. pris par M Smits, le successeur et le prédéces-
seur de M. Mercier,porte la réorganisation de l’administration centrale.
En la réorganisant, on y a introduit deux inspecteurs-généraux pour
l’administration des contributions directes et accises. M. Mercier était
alors d’avis que la nomination d’un deuxième inspecteur-général élait
complètement inutile, c’était constituer une véritable sinécure; le Mo-
niteur, l’inexorable Moniteur, va nous faire connaître qu’elle était alors
l’opinion de M.Mercier,et j’espèreque celle opinion est encore la sienne.
— Après avoir lu le discours prononcé par M.Mercier en l842,M.Yerhae-
gen propose de réduire de 8,000 fr. le chiffre de 1411,000.
xi. mercier a toujours la même opinion qu’en 1842; il pense qu’un
deuxième inspecteur général estinutile, mais il l’a trouvé nommé à son
arrivée au ministère, aussi a-t-il attribué à l’un des deux des fonctions
sédentaires. Cet avis est toujours le sien, mais il n’est pas d’avis que
l’allocation doit êLre réduite, au contraire il la trouve insuffisante, et si
elle élait plus élevée il pourrait introduire daus l’administration des
améliorations qu’il ne peut pas y apporter.
m. Smits explique qu’il a nommé un 2m. inspecteur, parce qu’il a di-
visé la Belgique en 2 zônes; l’une où on parle français, l’autre où on ne
parle que flamand. C’est le motif de la nomination du 2”>* inspecteur
générai. Ce fonctionnaire est un homme parfaitement versé dans les
connaissances nécessitées par ses fonctions, et si, depuis il s’est élevé
quelques dissentiments entre lui el M. Mercier, il ne pouvait pas le pré-
voir.
xi.verhaegen. Il paraît que M. Mercier, ne pouvant pas s'entendre
avec un inspecteur-général, luia donné d’autres fonctions; mais nous,
avant d’accorder une allocation, nous devons savoir comment elle est
employée.
xi. mercier déclare que c’est à l’autre inspecLeur-général qu’il a attri-
bué d’autres fonctions et que d’ailleurs il lie voudra jamais abuser de sa
position pour satisfaire à un ressentiment.
Aprèsquelques observations de MM. Besmet et de Garcia, la chambre
adopte le chiffre de 140,000 fr.
tj 5. Enregistrement, etc., 84,000 fr, — Adopté.
t)6. Commission des monnaies, 45,000 fr.— Adopté.
M. le ministre demande que M. le président veuille bien compléter la
commission nommée pour l’examen de loi des monnaies,
m. c»y demande si l’absence du directeur de la monnaie n’est pas la
cause du ralentissement des travaux de cet établissement.
m. mercier répond que le directeur de la monnaie vient deux fois par
semaine à Bruxelles, et que pendant son absence on n’a pas eu de mon-
naie à battre.
m. lys annonce qu’il demandera une réduction de traitement lorsqu’il
y aura une vacature à l’administration de la Monnaie,
Une discussion s’engage au sujet de la loi sur les monnaies. M. le pré-
sident l’interrompt eu faisant observer qu’elle n’était pointopportune.
— Le chiffre est adopté.
Lesjj 6, 7, l’ensemble de l’art. 2, elles 7 art. suivants sont adoptés.
Chap. II. — Ai t. Traitement des directeurs, 86,550 francs.
m de gaucia renouvelle son observation au sujet des différences de
traitement des directeurs du trésor. Celui de Namur a un traitement
moindre que celui d’Arlou et cependant il a plus de travail.
M. mercier. La différence n’est que de 700 fr.
m. de gaucia.Sur un traitement de 5,000 fr., celte différence est con-
sidérable elje voudrais qu’on fît disparaître toutes celles qui existent.
Le chiffre esL admis.
§ 2. Caissier général de l’état, 250,000 fr.
m. de garcia renouvelle l'interpellation qu’il a faite dans la discussion
générale.
m. mercier répond que la Sociélé ne peut disposer à son profit des
fonds de l’Etat et que l’encaisse de l’Etal est toujours intact et à la dis-
position du gouvernement.
m. meeus ne comprenlirait pas que la Société Générale pût disposer
dans son intérêt des fonds déposés parl’Etat. Mais leniouvement île ees
fonds exige des mutations. Doue la Société a besoin de se nantir des
moyens nécessaires pour que les besoins du trésor ne soient jamais en
souffrance.
xi. de garcia répète que dans un cas de crise l’Etat doit être privi-
légié.
m. meeus reconnaît que l’ElaL a certainement droit au privilège, mais
qu'il ne peut exercer ce privilège que sur la Société et non sur ses ad-
ministrateurs. L’orateur trouve inconvenant qu’on suppose que la So-
ciété Générale peut faire faillite. 11 compare cette Sociélé à la banque
de France et à celle d’Angleterre, et la trouve de beaucoup supérieure
à ces deux établissements.
xi. jiDOT.La commission a demandé que la convention passée entre le
gouvernement ne fut pas renouvelée sans le coi.'Senlemenl de la cham-
bre : Je demande à M. le ministre quels sont les projets du gouverne-
ment à cet égard.
si. ROGiEii ne veut pas laisser passer sous silence le système émis par
M. Meeus qui a trouvé mauvais qu’on discutât les actes du caissier de
l’Etat.
Vous préférez, dit l’orateur, la Société Généraleaux banques de France
et d’Angleterre; mais ces deux banques font connaître au public tous
les actes de leur administration et ne sont pas comme la vôtre un ar-
cane secret dont les mystères sont impénétrables à tous les regards.
M. Meeus recommence l’apologie de la Société Générale.
m. mercier répond à M. Jadol que la convention avec la Société Gé-
nérale existe, que d’ailleurs on doit discuter avec la loi de la comptabi-
lité, si l’on doit supprimer le servicede la caisse de l’Etat tel qu’il existe
aujourd’hui.
Le chiffre est adopté.
La séance est levée à 4 1[2 heures.— Demain, séance publique à midi.
AJVVEïiS , 13 JAA'VIEff.
Un vol a été commis celte nuit dans un magasin de colonnades, rue
de la Boutique. Les voleurs ont enlevé quelques coupons de tissus de
colou et l’argent qui se trouvait dans le tiroir du comptoir.
— Fra Gerundio, l’Alphonse Karr de l’Espagne.se proposede publier
prochainement la relation d’une excursion qu’il lit, il y a quelques an-
nées, en Belgique. Le livre du Spirituel écrivain espagnol promet d’ê-
tre très intéressant; nous en donnerons une analyse dès qu’il aura
paru.
— Les journaux anglais et espagnols s’occupent beaucoup de la pro-
chaine arrivée à Bruxelles du duc de la Victoire Nous pouvons démen-
tir les bruits qui circulent à cet égard.Jusqu’ici rien n’a encore élé dé-
cidé relativement au nouveau voyage d’Esparlero. Il passera probable-
ment l’hiver à Londres.
— Le due régnant de Nassau, doit épouser, le 28 de ce mois, une prin -
cesse de Russie. Ainsi la famille de l’empereur Nicolas s’éparpille petit
à petit sur toutes les principautés d Allemagne, avec l’influence russe.
Déjà l’empereur a contracté des alliances de famille avec la Prusse, la
Bavière, le grand-duché de Hesse, elc ,etc., et bientôtune prineessede
Russie sera unie à l’héritier présomptif de la couronne de Danemark.
— Le palais de la grande-duchesse de Bade vient d'être le théâtre d'un
acte de vandalisme assez singulier. Quelqu'un s’y esL introduit et en a
brisé les glaces et les meubles, et éventré les fauteuils et les sophas.Evi-
demment c’est là une conspiration de tapissiers.
— On lit dans une lettre de La Haye, relative à l’incendiedont le mi-
nistère delà marine hollandaise a élé victime : « Le ministre de la ma-
rine a tout perdu, par suite de ce désastre, qui a entièrement consumé
sa maison. Ce brave marin fut obligé, le soir même du sinistre, d’aller
habiter un simple hôtel avec sa femme malade et sesdeux filles. Le len-
demain, il reçut du roi l’invitation d’aller occuper le palais que S. M.
possèdeprès du château royal En prenant possession des appartements,
le vice amiral Ryk trouva sur une table un portefeuille eontenant25,ü0()
fr. en billets de banque, et dans un meuble, à côté, se trouvait un grand
nombre de pièces d’étoffes précieuses, destinées à composer une nou •
veile garde-robe à Mad. Ryk et à ses filles. »
— Ou écrit de Cologne, 13 janvier ;
« Dans l’après-midi d’aujourd’hui,on a enlevé le pont du Rhin,à cause
des glaçons que charrie le fleuve. »
— Suivant les dernières lettres de Goritz, l’état du duc d’Angouléme,
qui est malade depuis quelque temps, s’est tellement aggravé, qu’on
craint pour ses jours.
— D’après les nouvelles les plus récentes publiées d’Athènes, 26 dé-
cembre, pur l’Observateur autrichien, la Grèce jouissait de la plus par-
faits tranquillité.
— L’ordre suivant émane du cabinet prussien :
« Nous, Frédéric Guillaume, par la grâce de Dieu, roi de Prusse, à
l'effet de prévenir dorénavant les suites funestes qu’il est déjà résulté
pour nos sujets de la continuation de la maison de jeu deCoëthen, or-
donnons, sur la proposition de notre ministre d’état, ce qui suit :
» Ceux de nos sujets qui joueront à la maison de jeu de Coëtben ou
qui feront jouer pour leur compte,que ce soit par amour du gain ou non,
seront passibles d’une amende de 10 jusqu’à "lOOécus, et dans le cas d’in-
solvabilité, d’un emprisonnement de quinze jours jusqu’à six mois. Les
employés civils et militaires pourront en outre être destitués, suivant
les circonstances. Les étudiants qui joueront à la maison de jeu de Coë-
tlien ou qui feront jouer pour leur compte seront renvoyés de l’Univer-
sité, «
— On lit dans la Gazette de Morts :
Les journaux de Bruxelles annoncent la nomination de M. Boureierà
la place de bibliothécaire à Mons. Nous pouvons affirmer qu’il n’en est
rien jusqu’à ce jour, et notre pensée est même qu’il n’en sera rien dans
l’avenir. La destitution que vient d'essuyer M. Bourcier de la part de
la chambre des représentants n’est pas ici un titre de recommandation.
— Jeudi dernier, a eu lieu l’adjudication des coupes des forêts doma-
niales sises dans l’inspection d’Arlon. Ce bois s’est assez bien vendu.
Comme il se vend sur pied, on en évalue le prix de 5 francs 50 centimes
à 4 francs le stère.
Le lendemain a eu lieu l’adjudication de l’exploitation des coupes usa-
gères. Il y a eu un rabais sur le prix de l’année dernière de 50 à 60 p. c.
{Echo du Luxentboury.)
— On écrit de Courtrai, 1-3 janvier :
« Jeudi dernier, la femme Verschuere avait invité quelques femmes
du voisinage à aller prendre le café chez elle, el les avait reçues dans
une chambre au premier étage, lorsque le plancher s’enfonça avec un
horrible fracas, et femmes et café roulèrent, en traversant le rez-de-
chaussée, dans la cave. Hàtons-nous de dire que nous n’avons aucun
malheur à déplorer.»
— On lit dans le Messager de Gand :
» Nous apprenons que le conseil communal a conféré hier soir, dans
sa séance secrète, le privilège théâtral pour l’année 1844-1845 à M.Den-
gremont et que le cautionnement à verser de ce chef a été fixé à fr. 15
mille. Les démarches qui avaient été faites auprès de M.de Lafeuillade,
pour l’engager à se mettre au rang des compétiteurs, sont restées sans
résultat.
• Il y avait quatre autres candidats,savoir: MM.Wermelen,Levasseur,
Duprez, artistes du théâtre de Bruxelles,et Sanse, directeur du théâtre
de Liège. •
— On écrit de Stekene, le 14janvier:
Hier, à deux heures de relevée, Antoinette Vansteen, âgée de 14 ans,
fille de Frédéric Vansteen, cabaretier et batelier à Stekene, patinait,
assise dans un traîneau, sur un ruisseau nouvellement congélé et con-
tigu au canal de Stekene, ayant sur ses genoux son frère Louis, âgé de
7 ans et sa sueur Sophie âgée de 10 ans, lorsque la glace se rompit et les
engloutit tous trois, ainsi qu’Urbain Slock et Antoine Behiels, tous deux
âgés de il ans. Antoine Vangoethem, âgé de 15 ans seulement, présent
à celte scène, ne consultant que son courage, se déshabilla tout nu, en-
tra dans la boue jusqu’au cou et parvint au péril de sa vie à en retirer
sains el saufs Sophie Vansteen, Antoine Behiels et Urbain Slock ; il ne
put cependant sauver les deuxautres qui furent retirés ultérieurement
et qui moururent dans la soirée dudit jour !!!
Un pareil acle de courage et d’Im inanité de la part d’un adolescent de
15 ans doit être récompensé, et le sera bien certainement.
Depuis hier soir à marée basse, la rivière charrie des glaçons. Ce ma-
tin de sept à dix heures elle en élait couverte devant la vilîe. La navi-
gation sur Boom, Tamise, etc., est interrompue depuis hier matin; plu-
sieurs bateaux partis pour ces endroits ont été forcés de revenir.
Le bateau à vapeur la EtIle de Flessingue , arrivé hier après-midi, a
rencontré une masse déglaçons dans lesenvirons de Balh. Il est reparti
ce matin à cinq heures sans attendre ses passagers. Deux petits bàti-
menls étaient mouillés hier malin dans eet endroit ; comme ils ne sont
point arrivés ici, il est probable qu’ils auront rebroussé chemin.
Il fait aujourd’hui un calme plat, l’administration du pilotage a cru
devoir refuser des pilotes à plusieurs bâtiments dont les capitaines
voulaient partir.
Le trois mâts anglais John CocU, et la barque kniphausienne Elisa-
beth, partent cet après-midi à deux heures remorqués par le bateau à
vapeur Frincess Fictoria. Ou croit que plusieurs bâtiments se feront
encore remorquer demain ; ce seront sans doute les derniers départs.
Le bateau du pilotage et la pataehe de la douane sont les seuls qui
restent encore en rade; ils rentreront aujourd’hui.
Le thermomètre marque comme hier.
Dimanche dernier, est entré dans nos bassins lequatrième etdernier
des bateaux-pilotes, construilsà Boom; il partira pourFlessingue à l’ou-
verture de la navigation. Ces quatre bateaux ont élé construits sur les
plans dressés par M. Louis Marguerie, constructeur à Anvers. On a gé-
néralement approuvé la beauté des lignes, la solidité de leur construc-
tion, et leur parfaite appropriation au service auquel ils sont destinés.
Ces constructions, par leur achèvement parfait, font le plus grand
honneur à l’entrepreneur M. F. De Ceusler.surles chantiers duquel elles
ont élé faites.
Nous avons appris que les deux bateaux qui sont déjà en service de-
puis quelque temps, ne laissent rien à désirer ; ils ont fait preuve d’ex-
cellentes qualités à la mer, et leur marcheest tout à fail supérieure.
8*®ïe2ers inoiiiSrà. — Pélilion.
Les habitants de la commune de Lillo, viennent d’adresser au Roi la
pétition suivante :
Lillo, le 14 janvier 1844.
A Sa Majesté Léopold, Roi des Uelyes.
Sire,
Les soussignés habitants et réfugiés de la commune deLillo, prennent
la respectueuse liberté de supplier votre Majesté qu’Elle veuille bien
faire rappeler par son gouvernement que la partie de la commune pré-
dite encore inondée, demande à être réendiguée sans retard, pour
mettre fin aux pertes immenses que les soussignés subissent depuis
plus de treize ans, et qu’une décision prompte devient impérieusement
nécessaire pour prévenir un nouveau délai d’une année.
Sire I avant que les chambres auront voté le crédit que doit demander
votre gouvernement pour le réendiguement, et que le projet de loi aura
reçu la sanction royale, Usera plus que temps pour commencer les ap-
provisionnements nécessaires à ces travaux. Il n'y a plus un instant à
perdre, sire ! ou bien nous aurons encorevne année de misère et de pri-
vation à ajouter à Loutes celles que nous avons déjà passées.
Daignez agréer, sire ! l’hommage du plus pur dévouement de vos
très humbles serviteurs. {Suivent de nombreuses signatures.)
Le mouvement du port de Garni en 1845, comparé à celui de 1842,
présente le même résultat que le mouvement du port d’Anvers : une
augmentation sur le chiffre total et une diminution dans le chiffre du
pavillon national.
En 1845, le nombre des naviresa été de267, le tonnage de29,838 ton-
nes jmoyenne 112 tonnes) ; sous pavillon beige, 40 navires
En 1842, le nombre des navires était de 240, le tonnage de 24,361 ton-
nes, (moyenne 101 tonnes) ; sous pavillon belge 09 navires.
Il y a donc eu augmentation dans le mouvement total, en 1843, de 27
navires et de 5,477 tonneaux ; mais en même temps le nombre de navi-
res sous pavillon national a diminué de 29.
On lit dans le Journal de Uruyes:
La cour d’appel de Bruxelles a prononcé en audience extraordinaire
samedi dernier dans l’affaire de l’expédition de M. Commaille par le
Comte de Flandre. Les propriétaires de ce navire ont de nouveau obte-
nu gain de cause. . ....
La cour a confirmé le jugement dans ses parties principales, le con-
trat de fret est maintenu el déclaré obligatoire pour leslréteurs qui sont
tenus personnellement au payement du fret. ...
Les armateurs sont en outre reconnus avoir droit a un privilège sur
les marchandises. , „ , , ...
La cour a écarté tous lesfaits de dol et de fraude. Elle admet le sieur
Commaille à porter en compte les frais qu’il a faits pour l’expédition.
Finalement elle condamne le capitaine Heyde à ramener le navire a
Bruges. _________________________________
Le paeket anglais Craw, arrivé à Falmoulh, nous apporte des nou-
velles de Rio-de-Jaueiro du 23 novembre.
Toutes les correspondances que nous avons lues font craindre une
rupture soit avec Montevideo, soit avec Buénos-Ayres. Au même mo-
ment où Riveira mettait tout en pratique pour tromper le minisire du
Brésil, il entretenait la correspondance lapins active avec les révoltés
de Rio-Grande, correspondance quia été interceptée par le général
commandant l’armée brésilienne. |