| Full text |
LA BELGIQUE.
mieux dire, était, à Bruxelles, ce qu'était à Paris l’ancien
Cours-la-Reine. Aujourd’hui elle est moins suivie. Néanmoins,
les fringantes cavalcades et les files d’équipa,
encore en certaines belles après-midi de la saison d'été.
Les boulevards n’offrent rien de l’animation des nôtres. Ils
ne sont rien de plus qu'un large chemin de ronde planté
d'arbres, un peu dans le genre de nos boulevards extérieurs.
Le Jardin botanique commence et n’offre encore qu’un in-
térêt scientifique. Les vraies promenades de Bruxelles sont
dans Bruxelles même, -et je ne sache rien, en effet, de plus
digne de l'attention d’un étranger tant soit peu observateur
que le contact direct de la population à l’intérieur d’une
grande ville inconnue. Il y a là, à chaque pas, pour qui sait
voir du moins, d’amples moissons de faits nouveaux et
d'impressions à recueillir. Évitez donc, si vous en avez le
temps, à Bruxelles et ailleurs, les cicerones tarifés, les guides
en chair eten os, et lancez-vous résolûment à traver
un plan dans la main, un guide dans la poche : vous con-
naîtrez mieux ainsi, au bout de deux heures, la physiono-
mie propre de Bruxelles, qu'en cent pages peut-être nous
essayerions ici vainement de vous retracer.
44. Estaminets. — Casino. — Sociétés particulières.
Tous les cafés de toutes les grandes villes se ressemblent.
L’estaminet bruxellois a retenu une partie des anciens us, et
s’est préservé de l'épidémie ruineuse des dorures et des
Le boze ou baes (patron) mérite une mention spéciale. Il
conserve toute la ronde et grosse allure des cabaretiers de
Téniers, et il en a aussi toute la bonhomie. C’est ainsi qu'il
laisse pénétrer chez lui, d’après le charitable raisonnement
qu'il faut bien que tout le monde vive , toutes sortes de pe-
tits industriels intrus, qui lui font concurrence de plus d’une
manière. « Pour que les petits marchands de comesti-
res l’envahissent |
