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Hier, au moment d’une de ces vives agitations si fréquentes à la
chambre, M. Denjoy s’osl écrié, en s’adressant au président : M. le
président, vous ne présidez pas! -M. Marrast a répondu avec aigreur :
Montez au fauteuil vous présiderez à ma place. A quoi M. Denjoy a
répliqué : Si j’y étais. Monsieur, je serais plus impartial que vous !
— Au milieu du bruit. M. Marrast a dit qu’il ne rappellerait pas M.
Denjoy à l’ordre, et qu’il le fesail juge lui-même de l’inconvenance
<le son interruplion. il parait que ce mot inconvenance n’est point
parvenu aux oreilles du représentant ainsi réprimandé. Celui-ci écrit
ce matin au Moniteur, pour déclarer que s’il avait entendu ce mot,,
il aurait insisté pour obtenir la parole et qu’il aurait démontré que
l'inconvenance était non dans les paroles qu’il avait prononcées,
(•mais dans le ton avec lequel le président l’avait invité à venir pren-
dre le fauteuil. Il faut avouer que toutes ces picoteries contribuent
fort peu à relever la dignité de l’assemblée et ne font nullement les
affaires du pays.
L’assemblée nationale a renouvelé ses bureaux hier. MM le gé-
néral Cavaignac, général Lamoricière, Dufaure, Marie, Bastide,
Dupont (de l’Eure) et Vaulqbelle figurent au nombre des présidents.
On assure que c’est la liste des préfets présentée par M. de Malle-
ville qui a été adoptée malgré sa retraite. Une nouvelle liste delà
même nuance suivra bientôt.
C’est S tort qu’on a annoncé que M. Marrast se désistait de toute
candidature à la présidence de l’assemblée, pour la prochaine élec-
tion. Il vient d’adresser au journal l'Evènement, pour démentir ce
bruit, une lettre où nous remarquons le passage suivant :
« Kien de semblable n’a eu lieu. Je ne me suis porté candidat que
le jour de ma première élection, il y a six mois. Depuis ce moment
j’aurais cru manquer à mes collègues si je ne m’étais contenté de
rester passivement à leurs ordres.
» Telle a été mon attitude dans mes cinq dernières élections. Si
j’en prenais une autre aujourd'hui, ce serait ou de la présomption
ou de l’ingratitude ; et je tâcherai, en toute occasion, de me garder
de l’un et de l’autre de ces mauvais sentiments, n
Aux nominations diplomatiques que nous avons annoncées, la
Presse en les confirmant, ajoute celle de M.Walesky à Florence.
Au nombre des visiteurs qui se sont présentés le premier janvier
chez M. le général Cavaignac, le Crédit cite M Tliiers.
La nouvelle loi sur le port des lettres à 30 c. fonctionne depuis
hier. Un grand nombre de lettres reçues des départements à Paris por-
tent la petite vignette carrée, figure de l’affranchissem nt. Cette vi-
gnette est A l’effigie de la République, se détachant en blanc sur fond
noir.La poste frappe cette vignette d’un timbre avant la distribution,
pour que l’on n’ait pas même la tentation de s’en servir une seconde
fois.
L’académie française a décidé, sur la proposition de M.Victor Hugo,
qu’elle ne procéderait pas le même jour au remplacement de MM. de
Chateaubriand eldeVatoul; la première élection aura lieu le 11 et la
seconde le 18 janvier.
Indépendamment du consistoire du H, dans lequel ont été préco-
nisés, entre autres, trois prélats français, le Pape en a tenu un se-
cond le 22, dans lequel ont été également préconisés plusieurs évê-
ques. Douze cardinaux y assistaient.
Le 30 décembre dernier, entre six et sept heures du soir, un trem-
blement de terre sesl fait sentir du Nord Ouest au Sud-Est, sur toute
la côte de Graville et d’Ingouville (Seine Inférieure). C’était le bruit
d’un fort roulement de voiture. Mais la secousse a été de fort courte
durée, etil n’y a pas eu le plus léger accident. — On assure que le
choléra sévit à Yport, près de Fécarap. Le sous-préjet du Havre est
parti pour s’assurerde l’intensité du mal.
Assemblée nationale.
Séance du 3 janvier.
(Présidence de M. Armand Marrast.)
A 2 heures 1/2, l’Assemblée est peu nombreuse. Le président met
aux voix une demande de crédit pour acquitter le traitement du cler-
gé paroissial ; en vertu du nouvel article du réglement adopté hier,
il est procédé au scrutin de division sur ce projet. Aussitôt les repré-
sentants accourent et remplissent la salle; telles les abeilles disper-
sées dans les airs rentrent dans la ruche à l'appel du jardinier.
Le célèbre Proudhon brille par son absente, depuis plusieurs jours,
dans l’Assemblée nationale ; il est alité, atteint d’un commencement
de fièvre typhoïde.
Les comités de législation et de justice ont terminé l’examen de la
proposition de M. Rateau sur la dissolution de l’assemblée et la fixa-
tion des élections au 4 mars. Cette proposition a été rejetée par les
*deux comités. La proposition a été repoussée dans le comité delé-
gislationpar 19 voix contre 18; dans le comité de la justice, par 18
voix contre 15.
L’assemblée adopte un projet de loi autorisant la banque de Fran-
ce à faire un prêt de 3 millions au département de la Seine et un
projetée loi accordant au ministère de l’intérieur un crédit de fr.
150,000, sur l’exercice 1848, applicable aux dépenses du transport des
condamnés.
La chambre passe à la discussion du projet de loi portant abroga-
tion du décret du 29 mars 1848, sur les effets de commerce.
La loi est volée. La chambre passe à la discussion de la proposi-
tion relativement à la publication des contrats de mariage.
M Brilher, rapporteur, demande et .obtient l’ajournement à de-
raaiu.
L’ordre du jour appelle la discussion de la proposition tendant à
modifier les art, 414,415 et 410 du code pénal.
(i*nr voie eactvnovtlinaive.~)
Fin de la séance du 3.
La séance de l’assemblée nationale n’a offert aucun intérêt. Les
choix de la réunion de la rue des Poitiers pour la vice-présidence, se
portent sur MM. Bedeau, Bixio, Baraguay-d’Hillers et de Laruy.
C’est demain que l’assemblée doit procéder à la nomination de ce
vice-président.
La réunion de la rue des Poitiers s’est occupée hier de dresser une
liste de candidats pour la quelle elle doit voter demain. M. Leon de
Malville, malgré les instances réitérées de ses amis n’a pas voulu con-
sentir à se laisser porter sur la liste M. De Remusal sera porté à sa
place. Les nouvelles reçues aujpurd’hui de la Catalogne sont graves.
Elles annoncent que le corps d’armée, commandé par le général
Coucha a été mis en déroute complète par Cabrera. 4 Escadrons et 12
cents fantassins de l’armée royale ont été mis en fuite et faits prison-
niers par le général Carliste.
BOURSE DE TARIS DU 3 JANVIER.
Les fonds publics ont éprouvé aujourd'hui d’assez fortes fluctua-
tions. Pendant la première partie de la bourse, des besoins de liqui-
dation qui reslaienlencore à satisfaire, ont amené des demandes très
vives sur le 5 0/0 et le 3 0,0 qui ont produit sur ces fonds une hausse
très notable; mais une fois tous les besoins remplis, les cours sont
tombés peu à peu, et sans réaction, en dessous de ceux de clôture
d’hier. 11 n’a circulé aucune nouvelle mais les hrujls que répandent
les journaux de l’opposition snr le peu de consistance du ministère,
(ont leur effet habituel; c’est à dire qu’ils inspirent à leurs lecteurs
le désir de vendre plutôt que celui d’acheter; c’est ce qui explique la
tendance de la rente à la baisse; les aulres valeurs paraissent avoir
plus de fermeté.
Fonds : au comptant le 5 0|0 a débuté à 76 90, en hausse de 50 c.
tur le dernier cours d’hier; il s’eslélevé à 77,20, mais est descendu
ensuite peu-à-pen à 76.10 pour finir à 76,20 en baisse de 10. Le 3 0;o
ouvert à 46 85 s’esl maintenu pendant quelque temps à ce cours,
mais est tombé ensuite à 46,15 en baisse de 25 c . L’emprunt a varié
entre 76,50 et 76, dernier cours, en baisse de 25 c.
Les actions de la banque de France sont tombées de 1760, l'cours
à 1735 cours de clôture, en baisse de 15 f Les obligations de la ville
ont élé cotées à 1190 , les actions de la caisse Baudon à I )90 et celle
Je la vieille Montagne de 2325 à 2300. A terme comparativement au
cours de clôture d’hier, le 5 0;0 et le 3 0|0 restent en baisse de 20 c
i 76,35 et 46,50, et l’emprunt en baisse de 25 à 76 f. Le b 0|0 a fait
»u plus haut 77.40 et le 3 0|0 47.
Chemins de fer : Les chemins ont élé également très fermes au
commencement de la bourse ; mais ils ont faibli ensuite ; cependant
le Rouen reste en hausse de 7-50, le Bordeaux de 3-75, et le Versail-
les (R. G.) de 2-50, et le Havre de 1 25 et le Marseille de 2 50. L’Or-
léans le Centre et le Strasbourg restent sans changement sur hier.
Ee Dieppe a été fait à 163 75 et le Montereau à 101-25. — A terme
les affaires ont été assez animées.
Le Marseille a élé négocié de 193 à 190 ; le cpnlre de 265 à 263-78,
le Nord de 412-50 à 406 05, le Strasbourg de 542-50 à 540 ; le Hâvre
5245 et le Tours à Nantes à 318-75.
Fonds étrangers: Très-peu d’affaires. Le 5 p. c. Belge (1840), a
liaussé de 3/4 p. c. à 83 5 4, l’Emprunt romain après avoir fait 67 1/2
braie comme hier à 66 1/2. Les autres fonds étrangers ne sont nas
totés.
BELGIQUE.
, BHuxELr.ES, 3 janvier. — On assure que M. le général d’Ifane de
'leenhuyse vient d’adresser au roi sa démission de ses emplois, avec
Icmande d’êlre admis à faire valoir scs droits à la pension.
La navigation est interrompue sur tous les canaux du pays depuis
’6 ]r janvier au soir. La gelée a été si subitement intense pendant la
#"H du lr au 2 janvier qu’en quelques heures la glace avait acquis
plusieurs pouces d’épaisseur. Les limonadiers de la capitale se sont
^pressés de faire d’amples provisions. On sait que depuis l’année
Ornière il existe un droit d’octroi à Bruxelles sur l’entrée des glaces
ïïinestibles. Ce droit est de 1 fr. par mètre cube.
RÉCEPTION DU PREMIER JOUR DE L’AN.
Discours de M. le ministre de la- guerre au Roi, en présentant
à LL M M , et aujp Princes les officiers de l'armée.
L’armée saisit avec empressement l’occasion qui lui est offerte de
renouveler au Roi, à la Reine et la famille royale, l’expression de ses
vœux et l’hommage de son inaltérable dévouement.
L’armée sait tout ce qu’elle doit au Iloi qui ne cesse de lui donner
des preuves d’une confiance et d’une soljicituijc dont elle est fière et
reconnaissante.
Je suis certain d’être l’interprète sincère des senlimeus qui l’ani-
ment, en assurant Votre Majesté que, quels que soient les événe-
ments que l’avenir nous réserve, l’armée saura se maintenir à la
hauteur de sa mission dont elle comprend toute l’importance et que,
fidèle aux principes de patriotisme et d’honneur qui font sa force,
elle se montrera digne, par sa discipline, sou énergie et 6on dévoue-
ment, de la confiance du pays et du Rpi.
Le Roi a répondu en substance :
« L’armée, dans d’autres pays, a joué un rôle important ; chez
nous, heureusement, elle ne s’est pas trouvé en présence des mêmes
événements, grâce à l'accord parfait qui a constamment régné entre
les gouvernés et les gouvernants- An milieu de la grande catastrophe
européenne, la Belgique est restée calme, et nous devons nous félici -
ter de ce résultat.
« Du reste, je ne doute pas que, dans toute circonstance, le pays
ne puisse compter sur le courage et sur le dévouement de l’armée. La
Belgique est un état neutre ; mais sa neutralité pe la garantit pas
des dangers qui pourraient survenir, au cas d’une conflagration euro-
péenne. Par sa position géographique, elle sera même toujours appe-
lée à remplir une missiçtn importante, et, j’en ai la ferme confiance,
quelle que soit celle mission, notre armée soutiendra avec honneur
la bonne réputation qu’elle s'est acquise par sa discipline^ son in-
struction et ses sentiments patriotiques, et elle se rendra digne du
pays qui s’est fait une si brillante position en Europe par la belle
attitude qu’il a prise dans ces derniers temps. »
ANVERS, 4 JANVIER.
Nous apprenons que M- le consul anglais de notre ville
vient de prévenir les armateurs du navire Meuse que le gou-
vernement anglais a décerné au capitaine Jepsen une
médaille d’or à l’effigie de la reine Victoria, comme récom-
pense de l’acte d'humanité qu’il a accompli en porlanlseeours
à un navire anglais en détresse, au risque de sa propre vie, et
en arrachant 26 personnes à une mort certaine. On se rap-
pelle que le gouvernement belge vient d’accorder la décora-
tion de l’Ordre UèopolJ au capitaine Jepsen pour le même
fait,
— Le bateau à vapeur belge Princess Victoria, qui se
trouve depuis quelque temps dans nos bassins, en est sorti ce
malin et a pris à la remorque pour le bas de la rivière Vin-
dépendance, le Mersey, le Gustave, ainsi que (rois chalou-
pes de pêche.
— Le bateau à vapeur du passage Princesse Charlotte,
qui a encore navigué hier, a dù entrer ce matin dans les bas-
sins, à cause des nombreux glaçons que charrie l’Escaut,
— La chaloupe de pêche De Hoop, échouée depuis hier
matin, près du fort du Nord, a été renflouée et a continué son
voyage.
— Hier soir, un individu a été arrêté pour bris d’un car-
reau de vi(re,dans une boutique de tabac près de la Grande-
Place, après y avoir enlevé une caisse de cigares.
— Hier, un cadavre du sexe masculin, a «té retiré de l’Es-
caut, près d’Austruweel.
— Il y a quelques jours, un vol d’argent eut lieu, chez
MM. M,.. de celle ville, à l'aide d’effraction extérieure et in-
térieure ; la police locale est parvenue à découvrir l’auteur de
ce vol,qui doit être en ce moment entre les mains delà justice.
— Le sieur Rysheuvels, adjoint de police, a arrêté hier
soir un individu, pour escroquerie commise au préjudice de
plusieurs bouliquiers, en achetant des objets au nom de per-
sonnes bien connues.
— Le Moniteur de ce jour publie la loi qui fixe le contin-
gent de l’armée pour 1849, à 70,000 hommes et la levée à
10,000 hommes.
— Le Moniteur promulgue la loi qui proroge la loi du 30
juin 1842, relative à la rèduclion des péages des canaux et
rivières de l’Etat.
— On écrit de Londres, le 2 janvier :
Ce malin, à l’arrivée des malles de l’ouest, on s’est aperçu
qu’une partie dés dépêches avaient élé enlevées. Aussitôt
avis en a été donné aux maisons de banque de la capitale
pour arrêter te payement des effets et traites qui auraient été
soustraites des lettres fesant partie des sacs qniontèlè forcés;
en même temps le directeur général des postes a transmis des
instructions pour l’arrestalion des voleurs, soit à Londres soit
sur la ligne du chemin de fer.
— On nous rapporte, dit VEcho de Courtrai, qu’un indi-
vidu arrêté dimanche dernier par la gendarmerie pour défaut
de papier, et conduit devant M. le procureur du roi, n’a pas
tardé à être reconnu comme présentant des caractères d’iden-
tité, avec un signalement parvenu au parquet,de l'auteur pré-
sumé d’un assassinat,commis peu de jours avant en Hollande.
Il a été ècrouè à la maison d’arrêt.
— Une tenlalive d’assassinat a eu lieu dans la commune
de Marchin, lundi 25 décembre :
Le nommé Nicolas-Joseph Deltay sortait à la soirée d’un
cabaret accompagné d’un de ses camarades. A quelques pas
de là un individu qui était en avant se retourne et demande
au compagnon de Dehay : Est-ce vous un tel 7 Sur la réponse
affirmative de celui-ci, il lire un coup de fusil qui va attein-
dre Dehay dans le bas du venlre. Les blessures ne présentent
heureusement aucune gravité.
Le coupable est arrêté. C’est le frère de celui auquel le
coup était destiné.
— Le jour de Noël, pendant la première messe, à tequelle
le nommé Spadin et sa femme s’èlaient rendu*, un incendie
s’esl déclaré dans leur demeure à la Sarte (Huy), et l’a en-
tièrement consumée, ainsi que le mobilier, les chevaux et le
bétail qu’elle renfermait ; les chevaux seuls étaient assurés.
Spadin a été autorisé à faire en ville une collecte dont le
produit réparera en partie les perles qu’il a essuyées.
— On lit dans la Liberté (Lille), le 1er janvier :
« Dimanche dernier, une jeune protestante, nouvellement
convertie à la religion catholique, arrivait à Lille, par le Irain
de Douai, à onze heures et demie du matin. L’un des hom-
mes qui encombrent les abords de la slalion s’offrit pour la
conduire chez un ecclésiastique de la ville à qui elle était
adressée, afin d’obtenir son entrée à la maison de refuge du
Bon Pasteur; mais ce commissionnaire improvisé, loin de
reprendre la direction indiquée par la lettre de recommanda-
tion, l’emmena dans un taudis du faubourg de la Barre, te
long du canal, et a séquestré violemment la malheureuse,
qui se vit, pendant plus de quarante-huit heures, en butte
aux injures, aux menaces et aux coups d’une mégère qui
voulait la forcer à se livrer aux passions brutales d’hommes
attirés dans celle maison. Que se passa-t-il pendant ces deux
jours et ces deux nuits que la viclimo de ce criminel attentat
resta dans ce lieu infâme? Ou l’ignore; ce ne fut que le
mardi suivant que l’infortunée, mise enfiu en liberté, put se
rendre chez le vénérable ecclésiastique à qui elle était
adressée. Un tel attentat ne pouvait rester impuni. M. le
commissaire central de police, instruit de ces fails hier dans
l’après-midi, se livra à des investigations avec sa vigilance
habituelle, et peu d’heures après, le commissionnaire et la
femme auteur et complice de cet acte si coupable, furent ar-
rêtés par ses soins. »
— On lit dans le Morning-Herald :
« On se rappelle les derniers sinistres arrivés sur la côte
d’Ecosse et les perles subies par des familles de pêcheur. II
a été reconnu que la négligence des pêcheurs à consulter le
baromètre qui pouvait les aider à prévoir les gros temps,
avait été l’une des principales causes de ces sinisIres.Lc noble
et bienveillant comte d’Aberdeen vient de donner l’ordre à
M. West, bon opticien du Slrund, de faire un excellent
baromètre de 1* classe qui sera placé dans un bloc solide de
granit et disposé sur une partie en vue et accessible de la
cote, près d’Aberdeen pour l’usage des pêcheurs. Ce présent
magnifique du noble comte ne peut pas manquer d’être ap-
précié par les pêcheurs qui consulteront dorénavant le baro-
mètre et épargneront à leurs familles des jours et des nuits
do deuil et de désespoir.
— David Slrapss, l’auteur de la Vie de Jésus, élu mem-
bre de la chambre des députés de Bade, par 303 voix sur 304
électeurs, vient de donner sa démission. Dès son début dans
la chambre, Strauss, qu’on croyait radical, a attaqué avec
un talent de premier ordre les révolutionnaires de l’Allema-
gne, qu’il a appelés « des impuissants, des charlatans et des
intrigants »
Lors de l’affaire de Bobert Blnm, Strauss a dit « qu’en se
mettant à la tête des insurgés et en prêchant le terrorisme,
il a foulé aux pieds son mandat de député, et que lui, Strauss,
l’aurait condamné à être fusillé. » A ce mot, un tonnerre de
cris de désapprobation s’étant élevé dans la chambre : « Quoi !
s’écria Strauss, vous m’avez applaudi quand j’ai attaqué la
divinité de Jèsus-Crist, et vous ne permettez pas que je doute
de la divinité d’un Bobert Blum ! s
Celte exclamation montrait assez l’opinion qu’avait Strauss
de s«s collègues de la gauche. 11 y a quelques jours que, à
l’occasion du rapport sur la constitution, Strauss a dit que les
auteurs de ce rapport étaient d’indignes escamoteurs. On le
rappela à l’ordre. Le président le pria de s’expliquer.
< Celte constitution doit être constitutionnelle, rèpondil-il;
les aulres le déclarent à plusieurs fois. Or, à la fin de ce rap-
port, ils font sentir que, sans le roi, la chambre pourrait faire
la constitution à elle seule et jouer à la Convention. Loin
donc de retirer mon expression, je répète que ces homme*
ne sont que des jongleurs, de lâches escamoteurs de popula-
rité, qu’ils soûl indignes d’êlre chargés de» affaires du pays.»
Sur ce, Slrauss fui rappelé à l’ordre. Il profita de l’occa-
sion pour donner sa démission, en disant que sa tâche était
accomplie, qu’il avait démasqué les véritables ennemis du
pays.
misère en Irlande. — On lit dans te Morning-Hèrald :
« La détresse de l’ouest de l’Irlande est affreuse- Mealh,
Galway, Sligo, Clare el Limerick sont dans une effrayante
situation. Les membres du clergé catholique romain ne dis-
simulent pas la gravité du mal, «t supplient la charité publi-
que d’y porter remède. A Baltimore, à Tartres, dans le
comté de Mayo, de nombreuses familles (plus de 300) sont
dans ta plus grande détresse ; elles ne sont soutenues que
par la charité.
» On pourrait à la prochaine session du parlement faire
passer sous ses yeux une liste de î ,800 personnes au moins
tuées par la misère et par la faim. Que de gens de la cam-
pagne meurent de faim, après ne s’ôtro nourris pendant quel-
ques jours que de légumes crus arrachés de la terre ! Les
paysans sont de véritables squelettes qui font mal à voir.
Beaucoup d’indigents préfèrent venir mourir citez eux de
misère, de faim et de froid, plutôt que de rester dans les mai-
sons des pauvres, au milieu d’une atmosphère infecte et des
morts qui restent auprès de moribonds, sans consolation au-
cune !
» Les employés des lois des pauvres sont loin d’êlre dans
celle affreuse situation. Ils s’engraissent el vivent bien pen-
dant que les victimes destinées à être secourues avec l’ar-
gent qu’ils perçoivent maigrissent et meurent!
» A Dungarvon, la maison des pauvres a reçu 500 pê-
cheurs qui n’avaient absolument rien pour vivre 1
» Dans la maison des pauvres de Millown,comté de Clare,
ta fièvre et la dyssenlerie font des ravages. Le jour de Noël
on a enterré neuf morts. Tel est le peu de soin avec lequel
ees cadarres sont enterrés, qu’il n’est pas rare de voir quel-
ques-uns des corps déchirés et emportés par les chiens. »
L’Association des artistes d’Anvers s’est réunie en assem-
blée générale, vendredi dernier, 29 décembre ; environ 80
membres étaient présents.
A la suite de la dissolution récente du jnry de l’Exposi-
*ion nationale, il y a été voté par acclamation des remercie-
ments à M. le ministre de l’intérieur, pour avoir admis le
principe de l’élection de ce jury par les artistes.
L’association a rais en discussion cl a arrêlô dans cette
séance, nne adresse à M. les membres de la chambre des
représentants, tendant à obtenir une loi, réglant la marque
dont les peintres seraient obligés, conformément à des for-
malités préalables, de revêlir leurs œuvres, et qui punirait
sévèrement le fait d’avoir copié un tableau sans la permission
écrile de l’auteur.
Nous ne doutons pas que tous les artistes du pays n’adhè-
rent à cette mesure qui mettrait fin au commerce déplorable
de copies confectionnées et vendues pour des peintures ori-
ginales, au détriment des intérêts et de la réputation des au-
teurs.
Une seconde question non moins importante, mais d’un
inlêrêl local, a ensuite élé discutée, elle avait pour but de
former graduellement, et à la longue, à Anvers, un Musée
moderne, qui permit aux étrangers, de juger du talent de
nos peintres et statuaires de l’époque actuelle ; il a été ré-
solu qu’une lettre exprimant ce vœu, serait adressée à MM.
les Bourgmestre el Echevins de la ville d’Anvers.
(iitrile civique d'Anvers.
La commission d’organisation de la fêle de fraternisation offerte
par la garde civique d’Anvers à la garde civique du royaume et à
l’armée, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de S. M. le roi,
a l’honneur d’informer MM. les souscripteurs à ladite fête, qu’une
distribution de pains se fera aux indigents les 9 et 10 de ce mois,
comme produit de la souscription (frais déduits) et de la collecte.
Chaque souscripteur pourra venir réclamer deux cartes pour pain,
les 6 el 7 du courant, de 10 heures du malin à 4 heures de relevée, à
l'établissement la Prairie aux Chevaux, rempart du Lombard.
Les bons non retirés par les souscripteurs, seront distribués par les
soins de la commission. (Suivent les signatures )
Prix moyen du froment et du seigle*
Semaine ’n lundi 23 au samedi 30 décembre.
MARCHÉS
RÉGULATE UR.
Anvers .
Arlon. .
Bruges .
Bruxelles
Gand . .
Hasselt .
Liège. .
Louvain .
Mons. ,
Namur .
T. des quant.vend.
Prix moyen . .
FROMENT.
Quantités
vendues.
heetol.
112
366
431
2508
459
176
1823
2250
825
48
8977
Prix
moyen.
Fr. c.
17 87
13 82
16 39
18 56
17 32
17 70
16 32
17 81
17 51
17 04
17 43
SEIGLE.
Quantités
vendues.
heetol.
108
48
281
165
268
2260
1150
375
310
128
5093
Prix
moyen.
Fr. c.
9 63
9 63
10 15
10 36
9 50
10 50
10 08
9 92
9 33
9 17
10 15
Prix de la semaine précédente :
Froment, 17 13 augmentation 0 28
Seigle, 9 98 —
0 17
Chemin de fer d'Anver» à Gond
Par St-Nicolas et Lokeren.
changement des heures de départ.
L’administration a l’honneur d’informer le public, que, par suile
des glaçons que cliarriet’Escaut, les heures de départ sont changées
comme suit :
D'Anvers à Gand.
7 heures 30 minutes et 10 heures 30 minutes avant-midi.
4 heures le soir.
De Gand à Anvers.
7 heures 30 minutes el 10 heures 30 minutes avant-midi.
2 s 15 » après-midi.
Les voyageurs sont priés de se trouver à la station d'Anvers au
moins une demi-heure avant les départs indiqués.
Théâtre de» Variété».
Société de rhétorique jo\p en leerzuchtig. — Dimanche 7,
la société Broedermin sa Taelyver, de Gand. donnera pour la 5«
représentation du concours ouvert par la société de noire ville : Zes-
tien jaren of de Brandstichten (Ily a scizeans ou lès Incendiai-
res), Arôme en 5 actes, et Tony of de aenktagende Eendvogel
(Tony ou le canard accusateur), vaudeville en 2 acles.
Samedi 6, grand bal masqué et paré.
Cirque beige, sous la direction de M. Ch. Gauliez, situé
au marché couvert à la Cité.
Jeudi 4, grand représentation On commencera à 7 heures.
Vendredi 5, RELACHE.
Samedi 6, grande représentation au bénéfice de M11' Fanny.
(Lemanége sera bien chauffé )
PAP.TsE COMEBCiALE.
l*I»ee d’Anvers du 4 janvier.
CAFE. — 11 s’esl traité environ 1000 balles Brésil et 500 b. Bata-
via à prix fermes.
HUILES. — On a fait ces derniers jours env. 350 tonnes huile de
foie de morue, à prix non connus.
Vente publique du 4,
GRAINS. — On a vendu publiquement, pour cause d’avarie, env.
800 hect. froment Polish-Odessa, de fr. 13 à 13 1/2 par hecl.
Revue annuelle du marché d’Amsterdam,
pour l’année 1848.
TABACS. — Farinas : Les transactions en rouleaux ont élé insi-
gnifiantes; files se sont bornées aux qualités moyennes et ordinaires.
En feuljles on a fait plus d’affaires en diverses qualités. Par parties
un a constamment réalisé à des prix en baisse, quoiqu’il n’y ait pas
eu d’importation direcle.
Portorico ■■ Les imporlalions se sont élevées à 400 paquets de Cu-
raçao, de qualité ordinaire qui ont été vendus à bon prix. Les bon-
nes qualités légères sont toujours recherchées et ce qui en a été pré-
senté aq maiché, d’importatjon indirecte, s’est couramment placé.
Brésil : Sans arrivages el par suite sans affaires.
Havane ■ Ce qui restait sur place au commencement de l’année a
élé réalisé à prix élevés. Les 287 surous importés directement étaient
de qualité ordinaire eten majeure partie pour intérieur de cigarres;
les prix qu’on en a obtenus, à l’exception de 56 suions de bonne qua-
lité, ont été en baisse.
Cuba : 11 a été importé 835 stirons dont 100 de Havane et 735 de
Curaçao et New-York. La qualité de ces parties de même que celle de
diverses aulres imporlées de Hambourg et de Brême, était en général
très ordinaire, de sorte que les prix ont considérablement fléchi ;
quelques parties de bonne qualité lourd, fort rares du reste, ont ob-
tenu de bons prix. 11 nous reste en première main 575 aurons mais
ils ne sont pas au marché aux prix actuels.
St-Domingue : 11 a été importé environ 900 surons de Curaçao,
de qualité ordinaire et moyenne, dont 400 surons ont été vendus à
ha» prix. En décembre il est arrivé 1664 surons en droiture de Saint-
Domingue, la qualité en est irrégulière; celte cargaison n’est pas au
marché.
Java : Les importations et les ventes ont été considérablement
moindres, que l’année dernière. Les importations se sont élevées à
16,705 paquets el les ventes à 18,074 paquets dont 13.000 en vente pu-
blique. Ces enchères jointes aux circonstances politiques ont paraly-
sé les transactions el les prix onL eri général élé constamment h la
baisse, d’autant plus que la qualité de la marchandise était ordinaire.
Une importation de 1000 paquets de la récolte de 1847 a eu lieu en
novembre, la majeure partie couverture, dont 1/3 tacheté, qui s’est
vendu couramment à des prix élevés. Il est probable que les bas prix
des qualités ordinaires et moyennes ne se maintiendront pas, d’au-
tant plus que les avis des Indes Orientales portent que plusieurs
planteurs ont renoncé à la culture du tabac.
Manille : Nous n’avons eu que des arrivages indirects ; les cou-
vertures se sont bien et couramment vendues ; les autres sortes n’ont
obtenu que de bas prix.
Maryland : L’approvisionnement au l'janvier 1848 consislait en
majeure partie en sortes ordinaires et malgré le peu d’importance
des arrivages les prix de ce qualités n’ont pu se soutenir, surtout en
automne, par suite de quelques arrivages en qualités meilleures de
la récolte de 1817. Les bonnes sortes restent fermes. Il en a été de
même du Virginie dont les arrivages ont du reste été insignifiants.
Kentucky : Sans importations. Au printemps les prix se sont amé-
liorés, par suile d’un peu de demande et de la vente pour l'exporta-
tion d’une partie de 239 boucatits. Plus tard les circonstances et la
réalisation des opérations faites par spéculation ont de nouveau af-
fecté les prix. En cotes, il a été importé 98 boucauls et vendu 225
boucauts ; le stock çn première main est en ce moment de 150 bou-
cauls.
Voici i’élat comparatif des approvisionnements au 1» janvier1848
et 1849 :
Bouc. Bouc. Bouc.
Maryl. Virginie. Kent.
Stock au l'janvier 1848. 10206 1403 1322
Imporlalions en 1848. . 2793 14 —-
Boue. Paquets
Cotes. Java.
277 8323
98 16705
Ventes en 1848 . . . .
Stock au l'janvier 1849.
Slock au l'janvier 1847.
Imporlalions . . . .
Ventes
12999 1417 1322 575 25028
7540 485 249 225 18074
5659
932 1073 150 6954
El au l'janvier 1848.
3845 1858 2122 14 9019
12285 141 10 345 21535
16130 1999
5924 596
2132
810
357 50554
80 22231
Théâtre royal.
Jeudi 4, la Juive, grand opéra en 5 actes.
Stock au l'janvier 1848. 10206 1403 1322 277 8323
RIZ. — Le slock au 31 décembre 1847 était de 140 tierçons Caro-
line el 8005 balles Java et aulres sortes ; il a élé importé en 1848,
1198 lierçons Caroline et 153728 balles diverses sortes ; le stock a la
fin de l’année était de 100 lierçons et 20000 balles. Le plus haut prix
du Caroline a été de f. 15 1/2, le plus bas de f. 12 ; le ,prix actuel est
de f. 13 à 14.— Du Java le plus haut prix a été de f. 9, le plus lias de
f. 7 ; il est en ce moment de f. 7 à 7 1/4.
POTASSE. —Au commencement de l’année les prix étaient faibles,
par suite des événements politiques; ils se sont relevés plus lard à
cause de la rareté de la marchandise et une demande plus active, jus-
qu’à ce que de nouveaux arrivages les ont fait fléchir subitement et
fortement. Les arrivages d’Amérique ne répondant pas à l’altenle les
prix ont de nouveau haussé et sont revenus à peu près à leur ancien
taux. De St-Pétersbourg il est parvenu tout à coup des arrivages im-
portants, qui eurent pour conséquence une forte baisse et une vive
demande même par spéculation.
ETAIN BANCA. — On n’a presque rien fait pendant le prcmfir
(riineslre, toutefois au commencement du mois d’avril la Société de
Commerce résolut de réaliser par lots au prix réduit de f. 451/2, con-
ditions de la vente, sans l’escompte ordinaire de 1 1/2 0 0; il s’en sui-
vit la vente de 9 000 blocs tandis que la Société expédiait à l’étranger
pour les placer 4,000 blocs. Au mois d’août on a vendu à Rotterdam
84,943 blocs, soit aux renchères 60.447 blocs à f. 40, et de gré à gré
12,3H à f. 41 et 12 185 à f. 42, quantités devant suffir pour les be-
soins d’une année: il s’en est suivi une reprise et una opinion favo-
rable à l’article peu après la vente; en septembre on payait f. 44 et en
dernier lieu on a traité quelques cenlsblocsà f. 49 et 50. En seconde
main on ne compte pas en ce moment plus de 12,000 blocs, en des
mains fermes el qui ne sont pas au marché.
Le slock de la Société de Commerce élait à la fin de 1847 :
A Amsterdam. A Rotterdam.
II a élé importé. . . 71,202 blocs. 45,487 blocs.
. ... 44,962 . 45,029 •
116.164 blocs.
86 516 blocs.
40,198 *
Il a été vendu...................... 46,318 blocs.
De sorte que le slock de la Société de Commerce se compose en ce
moment de 162 482 blocs. Il n’y a pas eu d'importation particulière et
le slock de 1,958 blocs de celte catégorie qui existait à Rotterdam, a
été vendu en février à 48 1/2
Plomb : Le prix du plomb a beaucoup baissé. 11 est tombé de f. 11
à f. 9 1/2.
Etat comparatif des principales marchandises expédiées
d'Amsterdam pour le Rhin en 1846, 1847 et 1848.
Café......................
Sucre brut................
» mélis.................
> lomps...............
> candi . , . . .
Epiees...................
Tabac du pays............
» Amérique. . . .
• Porlo-Rico el Varin.
» cotes ................
• fabriqué . . . .
Cuirs frais...............
» secs..................
Coton.....................
Riz.......................
Epiceries................
Drogues..................
Boissons distillées . . .
Grains...................
Huile de navels et de lin.
Huile (baleine et foie). .
Poix.....................
1846.
CENTREES.
237,192
217.319
20.430
212
2,848
3 681
4 572
30 405
7 223
16.806
2,694
2,172
7.730
48 866
25.598
1.730
7.337
5.890
1.394.272
29 011
45,399
5,729
1847.
CEÏTNIRS.
244 432
258,952
14,094
4,439
4 295
3,159
28 346
9,744
19 502
3,073
1.088
2,459
10.392
72.734
1,815
10.620
2 552
982 708
27,567
3).304
11,514
1848.
CÊNTNERS.
191.010
252.621
53,621
352
10.469
4 305
1 680
19,266
2 558
8.531
2,764
684
2.873
9.963
7,921
360
4.468
1.885
8 250
15 226
53,489
10.971
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