Full text |
N” 22.
ANVERS, MERCREDI 6 JANVIER 1836.
PREMIÈRE ANNÉm
LE PRÉCURSEUR
FAIX.
JOURNAL POLITIQUE, OO^ÆMBB.GIAL, MARITIME S? LjXTsïiÉP„&IP)^.
LIBERTÉ. FH.OGKÊS.
METEOROLOGIE.
Thermomètre: 4°. dégel complet
Baromètre. Beau-temps.
Pleine mer.— h. 61 [2 du matin
Lever du soleil, 8 h. 4. m,n
Lever de la lune. 5 h. 18 m. sj
P. L. le 4 à 1 h. 22 m. matin.
N. L. le 18, à 8 h. 45 m. matin.
Vents. — S.
Etat du ciel. —■ petite pluie.
Basse mer, à 1 h. après-midi.
Coucher du soleil. — 4 h. 7 m.c
Coucher de la lune. — 9 h. 26 m.
D. Q. le 11, à 4 h. 47 m. soir.
P. Q. le 25, à o h. 2 m. soir.
ON S’ABONNE
A Anvers, au bureau du Précurseur, rue Aigre, No 526, où se
trouve une boîte aux lettres et où doivent s’adresser tous les avis.
En Belgique et à Vétranger, chez les directeurs des postes.
La quatrième page consacrée aux annonces, est affichée à la
bourse d’Anvers, et à la bourse des principales villes de commerce.
Le prix des annonces est de 25 centimes par ligne d’impression j
Un soin tout particulier sera porté à les rendre exactes, claires et
très-visibles.
Portes de la Ville.
Ouverture: 6 heures du matin. - Fermeture 9 du soir.
PRIX DE L’ABONNEMENT.
Pour Anvers.
A l’année...............fr. 60
Par semestre.............» 50
Par trimestre............» 15
Pour la Belgique.
A l’année..............fr.
Par semestre...........»
Par trimestre ..... »
Pour l’étranger 20 francs.
56
18
6 Janvier.
ENCORE DU MESSAGE
DU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS.
Nous avons donné notre opinion sur ce Message et nous
avons analysé celle des journaux français. Voici ce qu’en
disent les Journaux Anglais et Américains :
JOURNAUX ANGLAIS.
On lit dans le Times :
« Les journaux de New-York du 9 décembre , nous
ont enfin apporté le message du président, qu’on atten-
dait avec tant de curiosité en Angleterre et en France. En
ce qui concerne la question entre la France et les Etats-
Unis , nous nous bornerons à dire que , pour le moment ,
le langage du président est calme , ferme et fort, mais de .
nature cependant à laisser tout espoir de lapaix. La cham-
bre française reconnaîtra sans doute la sagesse de préférer
un acte de stricte justice à l’absurde ressentiment d’une
offense imaginaire. Quant à la médiation que , d’après le
Moniteur, l’Angleterre aurait offerte , il ne peut certaine-
ment plus y avoir de médiation dans une affaire aussi
claire. »
Le Morning-Post fait les réflexions suivantes sur ce
message :
u Toute interprétation du message de l’an dernier, ten-
dant à faire croire à des dispositions hostiles du gouver-
nement des Etats-Unis , tombe à plat après le dernier
message, et quand même la France n’eût pas accepté la
médiation de l’Angleterre, nous persisterions à penser
qu’il ne ressort autre chose des termes du présent message,
si ce n’est que le gouvernement américain est très éloigné
de toute pensée de collision. Le gouvernement français a
pu ne pas vouloir accepter le désaveu des paroles offen-
santes de l’ambassadeur américain à Paris, en avril der-
nier; mais il ne saurait repousser les paroles formelles du
président adressées au congrès , où , disait-on, l'affront
avait été commis. L’amendement du général Valazé ne se
fondant que sur un malentendu , il n’est pas douteux que
la France ne persistera pas à en demander l’exécution. Le
président ne connaissait pas, au moment où il a adressé
son message, la dernière demande parle chargé d’affaires
d’Amérique de la résolution définitive du cabinet français
sur la question du paiement, ni sa demande de passeports.
Il annonce qu’il fera plus tard à cet égard une communi-
cation spéciale. Sans doute cette considération pourra pa-
raître inquiétante à quelques-uns ; mais nous ne redoutons
pas de démonstration hostile de la part du président,
après ses premières preuves de modération ; et c’est pour
nous choses douteuse que , dans le cas même où il serait
personnellement disposé à l’aigreur , le sénat consentit à
entrer dans ses vues : il y a dans ce corps do l’état une
majorité prononcée contre sa politique. »
— On lit dans le Globe :
n D’après la modération avec laquelle le président des
Etats-Unis s’exprime au sujet de la France, dans son mes-
sage au congrès, nous n’hésitons pas à penser que cette
affaire sera arrangéepar les voies amiables , et que notre
gouvernement ne sera pas obligé d’intervenir entre les
deux pays. Les chambres françaises avaient considéré
comme une menace et comme une insulte envers le gou-
vernement certaines expressions du dernier message du
président Jackson, qui semblaient imputer à la France
un acte de mauvaise foi. Nous n’examinerons pas jusqu'à
quel point les chambres françaises devaient regarder la
nation comme insultée par des paroles dont elles n’avaient
pas une connaissance directe. L’imputation de mauvaise
foi était renfermée dans un message au congrès. Ainsi, la
susceptibilité la plus ombrageuse ne pouvait exiger qu’une
chose , savoir : que les expressions qui avaient paru insul-
tantes et menaçantes, fussent désavouées. Nous pensons
que le général Jackson a rempli ces conditions. Il déclare
qu’on s’est mépris sur le sens de son précédent message.
« L’idée, dit le président, que mon intention ait été de
menacer ou d’insulter le gouvernement français , est
aussi mal fondée que la tentative de lui arracher par la
peur ce que la justice refuserait, serait vaine et ridicule.»
Assurément, si ce n’est pas là une amende honorable,
nous ne savons pas ce que c’est. Nous pensons que les
termes du message du président écartent complètement
l’obstacle à un arrangement amiable provenant de ce que
des explications diplomatiques , données par un ambassa-
deur, ne pouvaient être considérées comme une explica-
tion suffisante de l’offense commise par le chef de l’état. »
-— Le Sun dit au sujet du message :
« Ce langage satisfera sans doute la France en lui fai-
sant comprendre que la demande de satisfaction a dùètre
rejetée , suivant les principes sur lesquels est fondée la
république américaine. La France se plaint d’avoir été
insultée par l’Amérique , l’Amérique , répond qne rien ne
fut plus éloigné de son intention qu’une menace , une in-
sulte , une offense quelconque à la France. La puissance
offensée déclare qu’il lui faut une explication de phrases
qui lui font ombrage , et l’Amérique répond que ces phra-
ses sont telles que la constitution les lui dicte , et renou-
velle 1 assurance quelle n’a pas eu l’intention de blesser
la France.
» La Grande-Bretagne s’est chargée de la médiation , et
tout en lait pvéscutir le succès. Nous nous sommes em-
pressés , dès le principe , à faire ressortir tout ce qu’il y
aurait de funeste et d’impolitique dans une guerre entre
les états libres pour un débat de si faible importance :
maintenant que les parties belligérantes sont au moment
de se donner la main en signe d’amitié, nous ne voudrions
pas mettre le moindre obstacle à leur entière réconcilia-
tion, »
JOURNAUX AMÉRICAINS.
On lit dans le Journal of Commerce :
* Les deux chambres se sont assemblées lundi dans le
local ordinaire de leurs séances. Le vice-président des
Etats-Unis, président d’office du sénat, occupait le fau-
teuil dans cette chambre. Le secrétaire et les autres fonc-
tionnaires ne seront choisis que lundi prochain. Dans la
chambre des représentans, au premier tour de scrutin,
James Polk de Tenessée , homme du parti de Van Buren ,
a été élu président.
» Le message a été présenté aussitôt après l’ouverture
de la session, mardi. La partie relative à la France, ainsi
qu’on le pensait, est pacifique, bien que ferme : ainsi le
désirait la nation. Ces sentimenss’accordent avec les siens.
Le président désavoue formellement toute pensée mena-
çante dans son ancien message, mais il déclare aussi po-
sitivement qu’il ne donnera pas d’autres explications que
celles déjà données. Probablement ce message sera consi-
déré par le gouvernement français comme donnant les ex-
plications demandées, et cependant, sous quelques rap-
ports , il ne manque pas de sévérité. »
Le Netvyork Evening Star, ajoute après le message ce
peu de mots :
» L’administration, d’après les premiers choix des cham-
bres , est en possession de toutes les parties du gouverne-
ment. Le message est très complet, mais non très pacifique
dans les passages relatifs à la France. Nous ne ferons pas
de commentaires en ce moment. »
—Le Newyork-Comm ercial-Adrertiser porte : « 11 y a
autant de dignité que d’énergie dans la partie du message
qui a trait à la France. Le dernier paragraphe surtout est
bien senti, et il ne sera pas sans effet. La France assuré-
ment ne pourra se plaindre des expressions ni du ton adop-
tés à son égard dans le message, bien que l’on eût pu évi-
ter , dans un certain passage, de se servir de cette formule :
« Telle était l’insensibilité du ministère français » , etc.,
etc. Il était inutile aussi de dire, dans un autre paragra-
phe : « Ayant, de la sorte, maintenu la dignité de la
France, ils ont voulu démontrer sa justice. S’il est vrai
qu’il n’ait pas été fait droit à la nouvelle demande de
M. Barton , il est clair que nous ne pouvons demander en-
core une fois l’argent. Notre pays se repose sur sa dignité:
c’est de la Franee que doit venir maintenant la première
ouverture. »
PIÉMONT.
On écrit de Gênes , le 2-4 décembre :
Notre escadre est partie hier ; mais on ignore sa desti-
nation.
—1- On écrit de Nice, le 28 ;
La flottille Sarde est décidément partie de Gênes, le 23
courant, sous les ordres du contre-amiral Serra.
Elle se compose du Carlo-Felice ; Berolda ; Regina,
vaisseeux rasés. Euridiee, frégate ; Aurore, corvette ;
Zéphir, brick.
Sa destiuation est inconnue ; mais on présume que
pour ce moment, elle sc rend à Naples , Païenne et Malte.
Ce qui il y a de certain , c’est que les provisions qui sont
à bord annoncent une longue abcense.
Il serait inutile de se livrer à des recherches sur la
marche de cette escadre, et sur ce qu’elle pourra faire.
Nous avons lieu de penser qu’aucun des bruits qui ont cir-
culé ne sera réalisé. ,
Le roi a rendu l’ordonnance suivante, relative à ta
presse périodique ;
« Charles Albert, par|la grâce de Dieu, roi de Sardai-
gne, etc., cto.
» La publ ication des journaux et autres i iblications
périodiques qui paraissent dans nos états pour l’utilité de
1 instruction publique et de l’industrie nationale a été
jusqu’à présent subordonnée à une autorisation supé-
rieure ; l’ordonnance de 1831 prescrivait, entre autres
règles , celle qu’aucun journal ou feuille périodique n<:
pouvait être publié sans l’autorisation spéciale de notre
secrétaire-d’état des affaires intérieures, lequel doit avoir
préalablement connaissance de ces publications, et sur-
tout de celles qui sont relatives aux sciences, aux lettres
et aux arts. Le nombre de ces publications utiles s’étant
maintenant augmenté , il est convenable que ce règle-
ment spécial . qui jusqu’à présent n’avait été communi-
qué que confidentiellement aux autorités respectives, soit
maintenant rendu public. Par conséquent, nous avons
trouvé bon de le publier par la présente. Ainsi ayant en-
tendu l’avis de notre conseil, nous avons ordonné et or-
donnons.
Art. l'’r. Aucun nouveau journal ou publication périodique quel-
conque ( les journaux politiques seuls excepté ) ne pourra paraître
dans nos états sans que les auteurs où éditeurs aient obtenu l’auto-
risation préalable de notre ministre de l’intérieur. Une fois cette au-
torisation obtenue, la censure du journal et la publication de ses nu-
méros continueront à avoir lieu comme par le passé.
2. Les journaux ou feuilles périodiques qui se publient actuellement
et qui n’ont pas obtenu cette autorisation à l’époque de leur première
publication, ne pourront pas continuer à paraître si les éditeurs ou les
auteurs ne l’obtiennent de notre ministre de l’intérieur dans l’espace
d’un mois.
3. Les contraventions à ces dispositions seront punies par la sup-
pression du journal et par une amende de 300 livres , qui devra être
payée moitié par les auteurs et éditeurs et moitié par les imprimeurs
qui les uns et les autres en seront solidairement responsables.
Fait à Gènes le 19 novembre 1833 , et enregistrée par le sénat.
Signé, Charles Albert , ( et plus bas ) De Pralormo.
~ ■ —" --------------------------- — ■—
FRANCE.
Paris, le 4 janvier.
Le 2 janvier à huit heures du soir, S. M. a reçu toutes
les personnes qui ont voulu avoir l’honneur de lui
présenter leurs hommages à l’occasion du renouvel-
lement de l’année. Cette réception s’est prolongée jus-
qu a onze heures. Trois ou quatre mille personnes se sont
présentées successivement dans les vastes et magnifiques
salons des Tuileries. Plus de cinq cents dames en riches
toilettes, étaient auprès de la reine.
— La commission de l’adresse a été nommée hier dans
les bureaux. Sur les neuf membres qui la composent, trois
seulement passent à tort ou à raison pour n’être pas favo-
rables au ministère. Ce sont MM. Pclet (de la Lozère), Teste
et Lamartine. MM. Bignon et Etienne qui l’année dernière
ont surtout contribué à faire naître le malentendu dont
l’adresse a été l’objet, ne font point partie de la commis-
sion de cette année. On croit que M. Sauzet sera chargé
de rédiger le projet d’adresse et qu’il sera par conséquent
rapporteur de la commission. Le président de la chambre
étant de droit adjoint à la commission de l’adresse , c’est
lui qui la préside.
On croit que le projet d’adresse serajprésenté à la cham-
bre dans la séance de mardi ou mercredi.
NOUVELLES D’ESPAGNE.
On assure que MM. Alcala Galiano et Arguelles vont en-
trer aupouvoir et le constituer définitivement. Cette nou-
velle, si elle est fondée, prouverait la haute intelligence
gouvernementale de M. Mendizabal qui semble tendre la
main à tous les hommes devenus pupulaires au milieu de
longues années d’honorables efforts, de fatigues et desouf-
frances. M. Mendizabal, après avoir forcé, par sa seule |