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Déjà le marché a été bien meilleur pendant les
derniers jours de la semaine et la rente comme les
actions ont éprouvé une amélioration sensible.
Malheureusement les recettes des chemins de fer,
qui paraissaient devoir reprendre leur marche
ascendante, sont cette semaine encore inférieures
à celles de l’époque correspondante,non seulement
comme recettes kilométriques,mais même comme
recettes brutes. Cependantle mouvement commer-
cial parait devoir reprendre; l’abaissement du taux
de l’escompte est déjà une mesure qui prépare
cotte reprise et sans aucun doute les recettes des
chemins de fer seront relativement meilleures
pendant le deuxième semestre de 1858.
D’après la déclaration faite par M. E. Pcreire à
l'assemblée générale des actionnaires du chemin
de ter du Midi, les négociations entamées par nos
compagnies du chemin de fer doivent produire
très prochainement des résultats favorables, parce
que le gouvernement a compris la nécessité de
venir au secours de ces grandes entreprises natio-
nales. 11 paraît certain que l’Etat accordera une
garantie d’intérêt aux futurs emprunts que les
compagnies devront contracter pour achever le
réseau français. Dans ce cas, les émissions d’obli-
gations seraient momentanément suspendues, et
la Banque ferait des avances directes à toutes les
compagnies qui lui laisseraient en dépôt leurs
titres nouveaux. La Banque les écoulerait en temps
opportun et de manière à ne pas compromettre le
'classement périodique des obligations. Telles sont
les intentions attribuées à M. le ministre des tra-
vaux publics ; nous verrons d’ici à peu de temps si
elles sont réelles. _
La Cour est toujours à Fontainebleau; les artistes
de l’Odéon devaient quitter Paris ce matin pour
aller jouer devant LL. MM. la pièce en vogue la
.Jeunesse, de M. Emile Augier.
M. de Villerpessant, du Figaro, a fait dans le
numéro d’aujourd’hui, ses adieux au public ; les
nouveaux acquéreurs sont MM. Villemot qui a
entièrement rompu avec Vindépendance belge et
M- Jouvin, gendre de M. de Villemessant.
Ainsi que je vous l’ai fait pressentir, il y a déjà
quelques jours, l’instruction commencée à Ver-
sailles, par suite des duels de M. Henri de Pêne et
des sous-lieutenants Courtiel et Hyenne, vient de
se terminer par une ordonnance de non-lieu en
faveur de MM. de Pêne, Peyrat et de Rovigo, et
par le renvoi devant la juridiction compétente des
prévenus appartenant à l’armée, les sous-lieute-
nants Hyenne, Rogé et Co,urtiel, c’est à dire qu’ils
passeront au conseil de guerre si M. le ministre de
la guerre le juge convenable. La justice ayant pro-
noncé, nous devons nous abstenir de toute ré-
flexion.
La situation de notre malheureux confrère de
Pêne donnait aujourd’hui les plus vives inquié-
tudes.
Je vous ai annoncé que le gérant du Journal des
Chemins de Fer était cité aujourd’hui en police
correctionnelle sous la prévention de délit de
fausse nouvelle. M. J. B. Bordot, gérant du jour-
nal, et Guinaud, rédacteur, ont été condamnés
à 1000 fr. d’amende et solidairement aux frais.
Le Courrier de Marseille annonce qu’il #e paraî-
tra pas aujourd’hui vendredi, à cause de la léte
native du Sacré-Cœur. Aucun journal n’a suivi cet
exemple.
P. S. M. Prost vient d’arriver à Paris, il se pré-
sentera lundi à l’assemblée des actionnaires des
Caisses d’escompte.
H passe sans cesse par Paris des officiers de ma-
rine et des matelots qui vont à Cherbourg. (Havas.)
— L'Univ.rs publie une encyclique du Pape
adressée à tous les patriarches, primats, archevê-
ques et évêques. Le but de cette encyclique est de
rappeler aux curés que leur devoir est de célébrer
la messe même les jours de fêtes supprimées et
dont l’observance a cessé d’être obligatoire pour
les simples fidèles.
— Dans son numéro du 11 juin, la Gazette de
Savoie annonce qu’à Serraval, près de Thônes, un
individu a tué son père, sa sœur et une autre
femme. Les détails nous manquent, ajoute ce jour-
nal ; la justice informe, mais le coupable n’est pas
encore arrrélé.
(Par voie télégraphique).
Paris, dimanche, 13 juin.
Le Moniteur contient ce matin une note
dont voici la substance :
« Les journaux anglais renouvellent les
assertions d’après lesquelles la France ferait
des armements extraordinaires, le Moniteur
renouvelle le démenti qu’il a donné en mars.
« Les forces de terre et de mer n’ont pas
été augmentées. »
■ —*•——^ag3E2Bgg« ■ — ■■ «
ALLEMAGNE.
(Correspondance particulière du précurseur.)
Berlin, 11 juin.
La note du journal semi-officiel le Zeit qui dé-
menties nouvelles données par plusieurs journaux
étrangers sur l’état du roi Frédéric-Guillaume a
produit une certaine sensation à Berlin. Le Zeit
dit que les médecins consultés ont déclaré qu’il
peut bien encore subsister desdoutes quant à l’épo-
que du rétablissement du roi, mais non pas quant
au rétablissement môme de S. M,
Cette communication a été accueillie à Berlin
avec joie par tout le monde, car tout le monde ici
désire que le roi revienne à la santé, mais elle a
causé un plaisir double à ceux qui ont un très haut
intérêt à ceque Frédéric-Guillaume IV demeure à
la tête des affaires, persuadés qu’ils sont que l’avè-
nement du prince de Prusse mettrait fin au rôle
important qu’ils remplissent dans l’Etat.
En réalité, cette communication au sujet de la
santé du roi n’est guère plus explicite que toutes
les précédentes ; car dire que l’auguste malade re-
couvrira la santé, sans déterminer même approxi-
mativement l’époque de cetheureux événement, ce
n’est que répéter ce qui a été dit plusieurs fois
déjà ; aùssi, la note du Zeit ne me fer-a-t-elle mo-
difier on rien l’opinion que j’ai plusieurs fois ex-
primée déjà à savoir que par suite de la nature
même de la maladie, le roi Frédéric Guillaume IV
est désormais perdu pour le gouvernement. Et ce
n’est pas là seulement mon opinion personnelle;
mais c’est également la conviction de plusieurs
médecins estimés de notre capitale.
La seule conclusion qu’il faille tirer de la note du
Zeit, c’est que le boi, ainsi que je vous le disais
dans une dernière lettre est très peu disposé à
renoncer à la possibilité de reprendre le pouvoir
souverain , et qu’il puise l’espoir d’un complet
rétablissement dans ce fait que sa maladie au moins
n’empire pas.
Il est bien possible encore que l’on veuille, pour
complaire au souverain, préparer le public à la
pensée qu’une situation provisoire pourrait être
maintenue plus longtemps qu’on ne s’y attend et
qu’on ne le souhaite.
Dans plusieurs cercle? politiques de notre capi-
tale, on, attache une autre signification encore à la
déclaration du journal semi-officiel. On y voit une
petite manœuvre électorale. Quelques mots d’ex-
plication sont nécessaires. Je vous ai écrit que le
prince de Prusse avait très-nettement exprimé aux
ministres que son désir était qu’une liberté entière
prévalût dans les élections du mois d’octobre.
Vous pouvez tenir pour absolument erroné tout
ce que ies journaux réactionnaires pourront dire
pour démentir que te prince ait communiqué ces
intentions libérales au cabinet Manteuffel. Le Zeit
et la Correspondance prussienne, journaux du gou-
vernement, n’ont point contredit cette assertion.
Maintenant, si le roi devait reprendre le pouvoir
suprême au mois d’octobre, ou bien si l’Etat pro-
visoire devait être maintenu pendant et après les
élections, il est certain que l’une ou l’autre de
ces éventualités aurait sur les élections une
influence qui serait fâcheuse pour le parti libéral.
Et l’on dit qu’en faisant pressentir l’une ou l’autre
le ministère \eut agir sur l’opinion dans un sens
favorable à ses intérêts, et à ceux des hommes qui
rendent possible son maintien aux affaires.
La conférence générale du Zollverein,qui pendant
un moment avait été ajournée à l’année prochaine,
aura iieu cependant à Hanovre le 10 août. Son ob-
jet principal sera, après qu’elle aura termiué ses
piopres affaires, de reprendre les négociations
entamées avec i Autriche à Vienne et suspendues,
négociations relatives à un nouveau réglement de
Douane et de transit.
On a beaucoup remarqué ici l’accucil exception-
nel qui a été fait à Vienne à M. Von der Pfordlen,
président du conseil des ministres en Bavière. On
lui a fait des honneurs extraordinaires. M. le comte
de Buol,pendant le séjour à Vienne de cet homme
d’Etat, a quitté sa ville pour avoir avec lui des
conférences journalières. Nous savons parfaitement
que l’Autriche, depuis longtemps, s’efforce de for-
mer les nœuds d’une alliance intime avec les états
de l’Allemagne méridionale, surtout avec la Bauè-
re, et qu’elle espère de la sorte assurer sa pré-
pondérance sur la confédération germanique.
Quant au conflit danois-allemand, il faut vous
méfier de tout ce que vous lirez dans nos journaux
sur les résolutions qui auraient été prises à
■Copenhague. La seule chose vraie, c’est que l’on ne
s’est encore arrêté à aucune. Seulement, dans ces
derniers jours, le cabinet de Copenhague a de nou-
veau fait appel aux cabinets de Londres, de Paris
et de St-Pétersbourg, pour obtenir la médiation
des trois grandes puissances, en déclarant que le
Danemark, bien que décidé à donner au différend
une solution à l’amiable, ne peut cependant céder
aux exigences de la Diète germanique; et en ajou-
tant que, puisque les trois grandes puissances
seront tôt ou tard obligées d’intervenir dans la
question, le mieux serait qu’elles le fissent dès à
présent, afin de prévenir des complications sé-
rieuses.
L’appel du Danemark n’a pas été entendu. Si je
suis bien renseigné, les trois grandes puissances
ont répondu que ce n’était pas une question dont
elles pouvaient sc mêler dans le moment actuel ;
et, en même temps, elles ont engagé le Danemark
d’avoir recours à tous les moyens possibles d’un
arrangement avec la Diète de Francfort.
Tel est le véritable état des choses, et l’on ne
sait quel parti prendre à Copenhague : si l’on doit
répondre dans le délai de six semaines, fixé par la
Diète germanique, ou bien, s’il faut laisser écouler
ce délai et attendre les mesures auxquelles s’arrê-
tera l’assembiée fédérale. Mais, je sais de bonne
source que rien n’est décidé encore.
L’anniversaire de la Constitution danoise a été
célébré à Copenhague avec solennité, et a donné
lieu à des manifestations enthousiastes, qui em-
pruntent une certaine importance des circonstan-
actuelles. Dans tous les discours qui ont été pro-
noncés, on a remarqué cette pensée dominante que
le Dannemark, rallié autour de son roi, saurait,
comme en 18-18 et 1849, sauve-garder ses institu-
tions et maintenir son intégrité contre toute agres-
sion étrangère. Quelques orateurs ont ainsi fait
ressortir l’utilité d’une alliance intime avec la
Suède et la Norwège. Il ressort de là, que l’idée de
l’unité Scandinave continue à subsister là-bas,
comme ailleurs, l’idée du panslavisme. Ce sont là
deux grandes utopies à mettre sous le même bon-
net.
On lit dans la Gazette allemande du Nord :
« Depuis quelque temps, le chemin de fer du
Sud du Schleswig expédie journellement des trans-
ports de 20 à 40 beaux chevaux d’artillerie. Les
acheteurs parient français (il y en a trois), et ils
ont chacun deux interprètes, comprenant le danois
et l’allemand. On dit partout que c’est le gouverne-
ment français qui fait acheter ces chevaux pour
ses remontes.
tPar toie télégraphique.)
Hanovre, 11 juin.
La seconde Chambre a adopté aujourd’hui,
après quatre heures de débats et malgré les
votes de la gauche, le projet du gouverne-
ment, relatif à la création d’autorités royales
de police dans les six plus grandes villes du
royaume,
ANGLETERRE.
Londres, 12 juin.
On lit dans le Times :
« Lord Malmesbury a rempli la mission de
Toscane, laissée vacante par l’étrange fuite de M.
Howard, en nommant pour successeur à ce fonc-
tionnaire M. Lyons, qui vient de conduire avec tant
d’adresse ies négociations non officielles avec
Naples. M. Lyons a été attaché pendant longtemps
à la mission de Florence, à titre de résident; il a
représenté aussi la Grande-Bretagne à Rome et est
parfaitement au courant des affaires politiques de
la Péninsule italienne. C’est le fils ainé de lord
Lyons. Il est entré dans la diplomatie en février
1859, avec le titre d’attaché à Athènes.
Le Times annonce qu’il a des motifs pour croire
que lord Derby a adressé à ses amis politiques dans
le Parlement, une circulaire pour leur annoncer
'intention du gouvernement d’abandonner toute
opposition ultérieure à l’admission des israélites
dans le Parlement. Le chef du cabinet,tout en con-
cédant ce point aux exigences politiques, aurait
toutefois saisi cette nouvelle occasion pour
réitérer sa conviction morale que les israélites ne
devraieni pas siéger au Parlement.
Le relevé de la banque de Londres, pour la
semaine échue le 9 juin, accuse une circulation
active de billets de 19,790,015 livres, diminution :
338,165, et un encaisse métallique de 18,020,914
livres, diminution : 182,835.
La Cour des propriétaires delà Compagnie des
Indes est convoquée à une assemblée spéciale fixée
au 23 de ce mois, à l’effet d’approuver une décision
qui a été prise à l’unanimité par la Cour des direc-
teurs et qui confère une annuité de 2,000 livres au
général sir Colin Campbell et uneautre de 1,000 au
général-major sir James Outram.
— On assure que le gouvernement anglais vient
d’acheter le secret deRarey, pour dompter les che.
vaux, au prix de 5,000 iiv. st. (123,000 fr.)
On va fonder, en Angleterre, une école pour
l’entraînement des chevaux de Tarmée de l’Inde,
par cette méthode. Il est problable que le gouver-
nement anglais ne se sera pas engagé à garder le
secret de la maison Rarey, et que nous allons enfin
connaître le procédé du dompteur américain.
—- L'Jyamemnon elle Niaqura, l’un représen-
tant la Grande-Bretagne et l’autre, les Etats-Unis
d’Amérique, sont sortis hierdu détroit de Plymouth,
pour se rendre en même temps à un point déter-
miné au milieu de l’océan Atlautique. Chacun de
ces splendides navires porte plus de 1,000 milles de
câble. Arrivés à l’endroit convenu, les bouts des
deux câbles seront reunis, puis les deux navires
continueront leur œuvre en prenant chacun une
route opposée et en laissant couler dans la mer le
câble gigantesque qui doit assurer la communica-
tion électrique entre les deux continents.
Si l’opération réussit, le nord et le sud de l’Amé-
rique, tout les Etats de l’Union et les provinces du
Canada ne tarderont pas à pouvoir communiquer
en quelques minutes avec l’Angleterre, avec toute
l’Europe, une partie de l’Afrique, et un jour aussi,
probablement, avec l’Asie.
jours montré de Lamitié pour les nations étrangè-
res, reconnaissant en eiles les sentiments sur les;
quels est basée la civilisation. Une question qui
avait quelque temps troublé la tranquillité de
l’Europe a été résolue de la manière la plus satis-
iaisante en quelques heures.
Le gouvernement a reçu, il y a peu d’instants,
une dépêche de M. Lyons, annonçant que le roi de
Naples s’engageait à' payer immédiatement une
somme suffisante, je pourrais même dire une large
indemnité, aux mécaniciens anglais Watt et Park.
11 a plus, le roi de Naples a mis le Cagliari et son
équipage à la disposition de la reine d’Angleterre.
Le lendemain, l'officier napolitain est venu deman-
der à JJ. Lyons ses instructions pour la remise du
navire et de l’équipage, la délivrance a eu lieu, et
M. Lyons a donné des ordres pour que le Cagliari
son équipage sarde fussent rendus à leur ancien
commandant, le capitaine Gilza.
Le capitaine à bord de son navire monté par
l’ancien équipage, a quitté Naples se rendant à
Cènes, où M. Barber a fait la remise du navire et
et de l’équipage aux autorités sardes. (Applaudis-
sements.) Le but que se propose le gouvernement
de la Reine est de conserver la paix et il n’a pas
d’appréhension de la guerre; mais si elle venait à
éclater, le gouvernement, appréciant à la fois le
caractère du peuple et les ressources nationales, a
la confiance que le peuple anglais saurait, en tou-
tes circonstances, défendre notre sol et soutenir
notre honneur national.
m. bentinck. Il me sera permis de dire que nos
défenses ne sont pas dans l’état efficace où elles de-
vraient être.
m. lindsay. J’approuve hautement une politique
de conciliation. Je n’aime pas à voir construire de
gros vaisseaux par .peur de la France (car, de la
part de l’Amérique, il n’y a rien à craindre) et peut-
être est-ce la même crainte qui engage aussi la
France à construire de gros navires. Je crois que
mieux vaudrait pour les deux gouvernemens s’en-
tendre entre eux et ne pas construire tant de gros
vaisseaux.
m. j. ERiGHT. Je voudrais que le gouvernement
spécifiât à la Chambre quelle somme il faudrait
pour mettre nos établissemens de terre et de mer
dans un bon et complet état do défense. Nousdé-
pensons actuellement pour cet objet beaucoup
plus que nous ne dépensions auparavant en temps
de paix. Nous dépensons le double de ce quei’on
dépensait il y a vingt ans, etceia sans avoir aucun
nouveau territoire à défendre. Malgré ces dépenses
énormes, nos défenses sont incomplètes et je me
ferais fort d’indiquer, une carte à la main, cent
endroits par lesquels l’invasion de l’Angleterre
pourrait avoir lieu. Le gouvernement semble som-
meiller alors que le pays est au bord d’un effrayant
précipice.
sir ch. wood s’attache à prouver que le dernier
gouvernement a fait tout ce qu’il a pu pour mettre
le pays dans le meilleur état de défense possible.
sir J. pakington. Je n’ai pas la moindre méfian-
ce dans la loyauté et la bonne foi de l’empereur
des Français ; je ne partage non plus en aucune
façon des alarmes dont j’ai entendu parler avec
regret. Le gouvernement actuel a fait ce qu’il a pu
pour compléter ses moyens de défense, afin d’être
prêtà tout événement, et je croisde mon devoir de
déclarer queje suis convaincu que nous sommes
en mesure de mettre sur pied, dans un très-bref
délai, une flotte capable de lutleravantageusement
contre toute force maritime qui pût nous étrcjoppo-
sée en Europe. .
m. horsfall appelle l’attention de la Chambre
sur l’arrestation du capitaine Judkins, du steamer
royal le Persia, qui a elé effectuée à New-York le
16mai dernier. Le crime mis à charge du capi-
taine Judkins, dit-il, est d’avoir jllégalementdéte-
nu deux fonctionnaires de la douane, tandis que
ce fait s’explique paria circonstance que ce fonc-
tionnaire a retenu tous ceux qui se trouvaient à
bord de son navire, en exécution des ordres qu’il
avait reçus à cet [effet par l’officier de la quaran-
taine.
Le capitaine Judkins a été, il est vrai, mis en
liberté sous caution, mais i! est encore obligé de
retourner aux Etats-Unis et il aura passé par un
procès très-coûteux.
J’espère que le gouvernement fera des remon-
trances amicales à ce sujet au gouvernement des
Etats-Unis.
m. s. Fitzgerald. Le gouvernement s’occupera
de la question.
Après ces explications la Chambre a discuté
la question du conseil de gouvernement des
Indes. Le ministère voudrait que ce conseil
se composât de quinze membres. Lord John
Russell et lord Palmerston désirent que ce
chiffre soit réduit à douze.
Après une longue discussion la proposition
ministérielle a été adoptée à la majorité de 243
voix contre 176.
On a été très satisfait du brillant succès di-
plomatique du ministère dans l’affairé du
Cagliari. Que fera Naples si la Sardaigne
réclame à son tour une indemnité pour ses
nationaux qui y ont droit au même titre que
Watt et Park?
C’est encore une dernière question à ré-
soudre.
SUISSE.
(Par voie télégraphique).
Berne, 12 juin.
Le gouvernement genevois a communiqué
au Conseil fédéral une proposition du grand
Conseil, qui réclame devant l’Assemblée fédé-
rale contre l’expulsion des réfugiés politiques,
et demande que cette expulsion n’ait pas lieu.
ESPAGNE.
■ (Par voie télégraphique.)
Madrid, 11 juin. »
Le prince Galitzin, ambassadeur de Russie ,
est parti hier pour la France.
Le voyage projeté de LL. MM. aux Asturies
paraît se confirmer.
Le gouvernement a exprimé sa satisfaction
pour les services rendus à Cuba par le général
Coucha.
ITAJL9E.
(Par voie télégraphique.)
Milan 10 juin.
Alexandre Manzoni est retombé malade.
Nah.es, 6 juin.
On dit qu’une correspondance très compromet-
•'tanle des prisonniers politiques de Monte-Sarchio
avec un des agents muratistes les plus actifs à Mar-
seille aurait été découverte.
Une partie de la séance d’hier, à la Cham-
bre des communes, a été consacrée à des in-
terpellations adressées au cabinet. En voici le
compte-rendu d’après le Sun :
Sir c. napier demande au chancelier de l’échi-
quier s’il se propose depMrvoquerun nouveau vote
de matelots et de soldats de marine, par suite des
immenses préparatifs qui se font en certaines par-
ties de l’Europe par mer et par terre, et si, dans le
cas où des renforts devront être envoyés aux Indes,
le gouvernement de S. M. est dans l’intention d’ap-
peler sous les drapeaux un nombre égal d’hommes
de la milice pour les remplacer.
le chancelier de l’éciiiouier. En ce qui con-
cerne la France, je dois dire que nous sommes en
communication constante avec elle, et je ne crains
pas que de malheureux différends surgissent entre
les deux pays. Je n’ai connaissance d’aucun de ces
préparatifs extraordinaires dont on parle, et les
rapports entre la France et l’Angleterre sont d’une
nature cordiale et confiante. Les négociations que
suivent les deux gouvernemcnj.s, qui sont d’une
nature délicate, tendraient plutôt à préserver la
paix qu’à troubler les relations amicales. Il existe
un complet accord entre le gouvernement de la
reine et celui des Etats-Unis, et j’ai tout lieu de
croire que cet accord continuera, quoiqu’il soit
survenu des circonstances quieusséntpu mettre en
danger nos relations avec l’Amérique.
Je suis fâché de voir que l’on mette ainsi en sus-
picion les intentions des pays étrangers. Le gou-
vernement de la reine veut suivre une politique de
vigilance et de fermeté, mais en même temps de
conciliation et de justice pour régler toutes les
contestations qui pourraient surgir entre divers
peuples et gouvernements. Cette politique vaut
mieux qu’une politique soupçonneuse pour régler
heureusement ces différends. La Chambre a tou-
INDES.
Le Foreigti-Oflice a communiqué ia dépêche
suivante aux journaux de Londres :
« Alexandrie, 8 juin.
» Le steamer Bombay est arrivé à Suez le 6 de
ce mois avec des nouvelles de Bombay du 19 mai.
» Bareilly a été occupé, le 7 mai, par les Norkes,
sous les ordres du commandant en chef. Les rebel-
les ont fait peu de résistance et se sont dispersés
à l’approche des Anglais.
» Pendant que les Anglais marchaient sur Bareil-
ly, le général... a été tué.
» Un détachement de 600 hommes du 2e régi-
ment de S. M. qui faisait garnison à Shahjehanporc,
a été entouré par 8,000 ennemis armés de 8 ca-
nons, mais on n’avait aucune crainte quant à leur
sûreté, attendu que le général Jones avait quitté
Bareilly le 8 mai et devaitrelever la garnisonle II.
» Le Rohilcund est maintenant entièrement en
notre possession ; un armistice a été publié et la
tranquillité est rétablie.
» Oude devienttranquille, et les propriétaires de
terres fout leur soumission.
» Sir Hope Grant, ayant avec lui de grandes for-
ces, garde la route entre Cawnpore et Lucknow
Sir llugh Rose s’est dirigé sur Komos le 7 mai et
a complètement battu l’ennemi en lui tuant 700
hommes cl lui prenant sept canons. Le 14 mai, il
se trouvait à 14 milles de Calpee, et on s’attendait
à ce que Calpee fût attaqué le 16.
» Un village situé dans l’Inde centrale a été pris
d’assaut le 1er mai 'après une résistance obstinée
par un détachement des forces du général Rose,
placé sous le commandement du colonelGall. Toute
la population mâle a été passée au fil de l’épée.
» Kooer-Singh est mort de ses blessures.
» Sir Edward Lugard a traversé le Gangele 2 mai,
a délivré Arrah et devait attaquer Jugdhspore le 11.
» Le général Whitlock était toujours à Banda le
8 mai, attendant l’infanterie de son corps, qu’il
avait devancée. A l’arrivée de cette infanterie, il
devaitpartir pour Caipée. LC désarmement con-
tinue de “s’opérer paisiblement dans l’Inde occi-
dentale.
» Des troubles existent danste Berardin.
» Lyons. »
Le Times publie, en outre, la dépêche
suivante :
' « Alexandrie, 8 juin.
» Les malles de Bombay sont arrivées, avec des
nouvelles du 19 mai.
» Les dernières nouvelles de Bareilly sont du
8 mai. ,
» Le général de Brigade Jones est entré dans la
ville le 6 ; le commandant en a chef occupé les can-
tonnements le mémo jour, après avoir battu les
rebelles le 5 au pont de Natteeza.
» Le 7, toute la ville était en nos mains.
» Le 8, la colonne du colonel Jones a été envoyée
à Shahjehanpore, pour en chasser les rebelles.
» L’ennemi ayait réoccupé la ville après le dé-
part du chef.
» Le bruit de la mort du général Penny est con-
firmé. Sa colonne a rejoint le commandant en
chef pendant que celui-ci marchait sur Bareilly.
Le général Penny est tombé le 4 mai, sur la route,
frappé par la mitraille. Les camps ennemis ont été
pris par une charge de carabiniers.
» Sir Edward Lugard est parti d’Arrah pour
aller attaquer Jugdeopore le 8.
» Sir llugh Rose, après avoir battu les rebelles
de Calpee à Koonhe, est parti pour Calpee et se
trouvait à Gorake le 8. Aucun officier n’a été tué
à Koonch ; un seul a été blessé. »
CHINE.
(Paé voie télégraphique.)
Singapore, 1 mai.
On mande de Hong-Kong,.le 23 avril :
« Des réponses défavorables au sujet des exigen-
ces des Anglais et des Français sont arrivées de
Pékin.
On mande de Shanghai, le 18 avril :
« Le vapeur América a quitté hier le golfe Pet-
scheli avecPulialin ; le Furious partira aujourd’hui
pour Peiho avec Elgin, l’envoyé américain partira
aujourd’hui ou demain avec le Mississipi. »
ORIENT.
(Par voie télégraphique.)
Trieste, lOjuin.
Selon des communications privées de Raguse
les troupes turques sont entrées sans trouble le 8
de ce mois à Trebinje. Klobuck est encore arrêté
parles insurgés; le prince Danilo a rappelé les
Monténégrins de celte ville. Le 6 de ce mois, I0
prisonniers turcs, escortés de 8 monténégrins et
d’un français ont été'rendus aux turcs à Draccia.
Constantinople, 5juin.
Le sultan a donné un grand dîner au Corps diplo-
matique à l’occasion des fêtes du mariage.
Achmet-Pacha est parti pour Candie, chargé du
commandement maritime et nanti des pleins pou-
voirs pour déclarer en cas de besoin le blocus et
l’état de siège.
La machine a sauté à bord du vapeur égyptien
Medschide; 6 personnes ont été tuées.
Deux vapeurs et une frégate avec des troupes et
des munitions sont partis de nouveau pour l’Her-
zegovine.
Fuad-Pacha a remis une note à Paris, dans la-
quelle le slatu quo de 1836 est accepté et les décla-
rations faites aux conférences d’alors relativement
aux autres points (la suzeraineté) maintenues. A
une question relative aux vaisseaux de ligne fran-
çais, le comte Walewski a déclaré que le gouverne-
ment français ne veut mettre aucun obstacle aux
mesures prises pour étouffer l’insurrection des
frontières. '
Candie, 1er juin.
200 fugitifs de Candie sont arrivés à Canee. Les
paysans ont adressé leurs plaintes par écrit. Le
gouverneur doit être rappelé et remplacé par
Begier Bcy de Roumélie.
Smyrne, 3 juin.
Le brick de guerre sarde Eridano, est arrivé ici.
CHAMBRES BELGES.
Chambre des Représentants.
Séance du 12 juin.
PRÉSIDENCE DE M. VERHAEGEN.
La séance est ouverte à 2 heures 1/2 par l’appel
nominal, la lecture et l’adoption du procès-verbal
de la séance d’hier.
m. vermeire, secrétaire, présente l’analyse des
pièces suivantes : .
« Les représentants des sociétés charbonnières
du Centre prient la Chambre de comprendre dans
le projet de loi relatif à l’exécution de divers tra-
vaux d’utilité publique, le crédit nécessaire pour
rélargissement des écluses du canal de Charleroi
à Bruxelles. » — Renvoi à la section centrale du
projet de loi.
» L’administration communale de Tournai de-
mande la construction d’un chemin de fer direct
de Lille à Bruxelles. » —Même renvoi.
» Les sieurs Remy réclament l’intervention de
la chambre pour obtenir le remboursement des
droits qui leur ont été réclamés sur lcchargemenide
de deux navires affrétés pour continuer le voyage
du Georgio-Maria, obligé de relâcher à Zante pour
cause d’avarie. » — Renvoi à la commission des
pétitions.
m. van isegiiem dépose le rapport de la section
centrale qui a examiné le projet de loi relatif à
l’aliénation de biens domaniaux.
L’ordre du jour appelle la discussion du projet
de loi concernant l’expropriation pour cause d'as-
sainissement des quartiers insalubres.
Personne n’ayant demandé la parole dans la
discussion générale, les différents articles sont suc-
cessivement mis aux voix et adoptés.
Il est procédé au vole par appel nominal sur
l’ensemble du projet de loi qui est adopté à l’una-
nimité des 59 membres présents.
m. le président propose à la chambre de ne
pas se réunir lundi, afin de laisser à la section cen-
trale qui examine le projet de loi relatif aux travaux
publies, le loisir de vaquer à ses occupations. —
Adhésion.
La chambre passe ensuite à l’examen du projet
de loi portant approbation delà convention conclue
le 27 février 1858 pour la résiliation du bail et la
vente des terrains, bâtiments et plantations de
l'établissement séricicole d’Uccle.
Aucune objection n’étant présentée, l’article
unique du projet de loi est mis aux voix. L’appel
nominal constate que la chambre ne se trouve plus
en nombre.
La séance est levée à 3 heùres 1/2.
Mardi 13, séance publique à 2 heures. — Ordre
du jour : Feuilletons de pétitions.— Résiliation du
bail et vente des terrains, bâtiments et plantation
de l’établissement séricicole d'Uccle. — Budget
des travaux publics pour 1859. — Budget de l’inté-
rieur. — Crédit de 258,020 fr. 69 c. au département
des finances.— Droit d’entrée sur la sulfate de soude.
feu, elles fenêtres de notre maison, tournées de
ce côté, n’ayant pu résister à la violencedes flam-
mes. Je courus au premier pour sauver divers
objets, mais, chassée par lesilammes, il me fallut
bientôt rebrousser chemin, et, trouvant l’escalier
en feu, je fus obligée de sauter par-dessus la ba-
lustrade jusqu’à l’étage inférieur, et me blessai
grièvement à la jambe. Mais l’effroi me donnait
des forces.
Lorsque je redescendis, la porte de derrière
brûlait déjà Je songeai à transporter dans la cave
les objets que j’avais réunis et ceux queje pourrais
trouver encore, mais à peine la porte de la cave
fut elle ouverte qne les personnes quise trouvaient
dans le corridor s’y précipitèrent et me renver-
sèrent en passant près de moi. Je vis bien qu'il ne
serait pas possible de rester dans ia cave, ou d’y
sauver les objetsquej’avaismis dccôté.
Dans cet instant, je me souvins des personnes
réfugiées dans la chambre de devant. Elles en a-
vaient fermé les portes et ies contrevents qui don-
naient sur ia rue ; elles ne savaient donc pas que
la partie postérieure de la maison brûlait, de mê-
me que les maisons de la rue située en face, et que
les murs finiraient par s’écroulersurelles.Prévoyant
ce malheur, je les priai d’ouvrir et de se sauver ;
mais à peine eurent-elles ouyert la porte qu’elles
la refermèrent en criant que l’air brûlant ac l’in-
cendie pénétrait dans la chambre.
Il me fallut donc abandonner ces malheureux à
leur sort et retourner sur mes pas ; car en moins
de temps qu’il n’est possible de le raconter, les
flammes avaient fait des progrès immenses et m’en-
touraient comme une mer de feu. Je courus à la
salle de billard, également remplie de monde ;
j’avais à la main l’ainê de mes enfants ; j’avais en-
fermé les deux autres dans une remise. La chaleur
qui se réflétait des maisons situées de l’autre côté
de la rue était si forie que les personnes réunies
dans cette salle voulaient à toute force en fermer
les volets, mais je m’y opposai, parcèqu’aiors il eut
été impossible de voir si le danger croissait et s’il
y avait moyen de trouver une issue.
M’étant approchée de la fenêtre dans ce moment,
un spectacle affrcuxse présenta à mes regards:
une veuve du voisinage avait cherché à se sauver
par la porte dite de Munsterberg, mais elle avait
trouvé la rue barrée par des poutres enflammées
et avait dû rebrousser chemin. Ses habits se con-
sumaient sans que les flammes les eussent atteints
précisément, mais parla seule chaleur que répan-
dait l’incendie ; ses jupes tombaient en lambeaux
comme calcinées ; elle appela à son secours un
maçon qui passait en courant, mais celui-ci, que
la frayeur emportait, ne fit aucune attention à ses
cris. Elle se roula toute nue dans la rigole de la
rue, mais il n’y avait presque pas d’eau : elle ne
put se relever et éviter la mort affreuse qui la
menaçait. Ses membres et surtout ses genoux se
contractèrent convulsivement ; on voyait son cœur
se soulever, et c’est ainsi qu’elle expira. Sa tête et
ses cheveux avaient commencé à brûler dans ces
derniers moments.
Je ferai remarquer que, lorsque les premières
personnes avaient pénétré dans ma maison, les
habits de plusieurs d’entre eiles commençaient
déjà à brûler ou même étaient tout en flammes, et
que ceux qui se trouvaient dans la maison devaient
les asperger d’eau pour les éteindre.
Au moment où je venais de voir expirer la mal-
heureuse femme, un des pignons de la maison
s’écroula avec fracas, au-dessus de la salle de
devant où les seize personnes étaient renfermées.
Tous ceux qui étaient réunis dans la salle de bil-
lard firent retentir autour de moi le cri de : Sauve
qui peut! et se précipitèrent dans le corridor pour
s’échapper par la porte de la rue. Cette porte s’ou-
vrait en dehors, mais on ne parvint à l’enfoncer
qu’après de grands efforts, à cause de la pression
que l’air brûlant opposait.
Tous s’élancèrent dans la rue; mais je restai dans
la salle de billard avec une femme octogénaire, eu
regardant par la fenêtre si ceux qui venaient de
sortir pourraient échapper. Presque tous avaient
leurs habits en feu. Un maçon avait enveloppé son
enfant dans son tablier de cuir, mais ce dernier
brûlait, et il fut Obligé de le rejeter ; il se mit alors
à courir, après avoir enveloppé son enfant dans
des linges.
Je ne pouvais me décider à quitter la maison
avec mes trois enfants, dont l’aîné à sept ans, car
j’avais la perspective d’être brûlée au milieu de la
rue dans ma course. D’ailleurs, je n’aurais pas pu
les sauver tous sans l’aide d’un homme, et je vou-
lais ou les sauver tous trois ou mourir avec eux.
Nous nous réfugiâmes dans la remise, moi et ceux
qui étaient restés dans la maison, on tout quatorze
personnes. Nous étions depuis près d’une demi-
heure agenouillés et en prières, lorsque mon mari
entra, Ses habits brûlaient; je les éteignis avec de
l’eau qu’on tenait prête. Malgré lous les efforts, il
n’avait pu arriver plus tôt jusqu’à nous.
Dans cc moment, le second pignon s’écroula
au-dessus de nous; le plafond tenait encore, ainsi
que celui de la salle située au dessus, mais, comme
bientôt ils s’écrouleraient, nous nous rendîmes à
la hâte dans la salle de billard, et de là nous sau-
tâmes par les fenêtres dans la rue , mon mari
d’abord avec nos cnfanls, puis la vieille femme, et
moi derrière. Je reconnus avec horreur le cadavre
calciné de la veuve. Dans la rue l’embrasemeni
avait diminué. Cependant nos enfànts brûlaient, et
il fallut arracher leurs habits de dessus leur corps.
Dans notre fuite, je rencontrai un geôlier, à qui
je criai qu’il y avait une quantité de personnes ré-
fugiées dans notre cave, qui périraient immanqua-
blement si on ne leur portait un secours immédiat.
Lui et plusieurs prisonniers arrachèrent la grilie
de fer du soupirail, y firent descendre une échelle,
et ceux qui s’y trouvaient et qui s’étaient préser-
vés jusque-là en humectant leurs habits et leur vi-
sage avec la bière et le vin de la cave, furent sau-
vés à temps.
Mon mari et moi, nous nous dirigions en toute
hâte du côté de la porte dite de Munsterberg, lors-
que je me souvins qu’un petit enfant était resté
dans notre remise. Ses parents, dans leur frayeur,
l’avaient déposé chez nous et s’étaient enfuis, saus
s’en inquiéter davantage. Mon mari et moiunous
retournâmes sur nos pas ; nous p nétrûmes’dans
la remise par la porte de derrière, en passant par-
dessus des tisons enflammés. L’enfant était encore
dans son berceau, enseveli sous un tas d'objets di-
vers ; nous l’emportâmes, ainsi que des certificats
de rente qui avaient été déposés chez mon mari
par un de ses neveux.
Quant aux seize personnes qui ont trouvé la
mort dans la maison, elles ont probablement été
écrasées scus les décombres du pignon et du pla-
fond delà salie. Jusque-là elles s'ôtaient préser-
vées de la fumée et de la flamme, autant qu’il m’a
été possible d’en juger. Nous n’avons entendu s’é-
lever de ce côté aucun cri de détresse.
Peu de temps avant notre fuite par la fenêtre de
la salle de billard, dont nous avions ouvert la porte
donnant issue dans le corridor, nous nous sommes
convaincus que la partie du bâtiment où se trou-
vaient les malheureux n’était plus qu’un amas de
décornbies, d’où s’élevait une mer de flammes.
VARIETES.
EpUo'lei de rincsndie de la ville de Fran-
kenstein. — Lors do l’incendie qui a détruit, il y
a quelques semaines, la plus grande partie de la
ville de Frankenstein, en Silésie, l’hôtel dit Stadt-
haus (maison de ville), où un grand nombre de
personnes s’étaient réfugiées, a été le théâtre des
épisodes les plus affreux qui se soient présentés
pendant le sinistre. Voici quelques détails à ce
sujet, racontés par la femme de l’hôte, que nous
trouvons dans le Journal de Francfort :
Lorsque l’incendie a éclaté, mon mari s’est rendu
à la hâte sur la place du marché nommée Ring,
afin de travailler à éteindre le feu, et je suis Testée
seule à la maison avec mes trois enfants, sans son-
ger d’abord à rien mettre en sûreté, croyant le
danger encore éloigné; ma s celui-ci approchait
rapidement, et bientôt il devint si menaçant que je
me rendis dans la cour afin de rassembi r quelque
peu de linge qui y séchait.
A mon retour, je trouvai le corridor de la mai-
son rempli de personnes qui avaient fui devant les
flammes, et qui, confiantes dans la construction
solide et massive de notre maison, y avaient péné-
tré avec tout leur avoir. Mais leur nombre croissait
toujours, et, craignant que celte masse de person-
nes effarées et l’amas de matières combustibles
déposées dans le corridor n’augmentassent le dan-
ger dans le cas où la maison prendrait feu, je fer-
mai la perle d’entrée. Cependant cela ne servit à
à rien : les fenêtres furent bientôt enfoneées, elles
chambres pleines de moufle. Le plus grand nom-
bre se réfugia dans une chambre de devant, où
quelques instants après seize malheureux périront
dans ies flammes.
Sur ces entrefaites, notre maison commençait à
brûler du côté de la cour, les tas de bois adossés
aux arrière-bâtimens de la rue voisine ayant pris
Etnt«Civil d’Anvers.
Déclarations des décès dû 9 et 10 juin.
SEXE MASCULIN.
J. Govaerts, négociant, 80 ans, veuf de M. Van
den Nest ; C. Le Maître, journalier, 42 ans, époux
de M. Van Gorp : H. Van Heylen, domestique, 56
ans, époux de A. Massenon ; "J. ÀVernor, cordon-
nier, 19 ans; G. Vander Veren, tailleur, 78 ans,
veuf de A. Van Dooren ; J. Urbig, 90 ans, veuf de
Bellon, époux deC. Van Loon ; L. Lagae, cabare-
tier, 42 ans, veuf de A. Jennart, époux de C. Vinc-
ken ; P. Vossen, journalier, 79 ans, veuf de M.
Snoêckx ; C. VanSantén, négociant, 54 ans, époux
de M. De Gosier.
1 enfant au-dessous de 7 ans.
SEXE FÉMININ.
M. Bisschots, 43 ans, épouse de D. Diddeloo ;
C. De Cleir, dentellière, 68 ans, veuve de J. Van
den Bergh.
1 enfant mort-née.
DÉCÈS.
Sexe masculin
« féminin.
Total. . .
iO
3
13
NAISSANCES.
Sexe masculin .
» féminin .
n’a cessé de sc maintenir au-dessus de 68 francs à
terme; elle a fait 68.20 et a fermé à 68.15 avec n
c. de hausse. a
Le compiant a été très animé; il a varié de 67 on
à 68.16 et fermé à 68 fr. après une lutte assez vive
On peut donc considérer le cours de 68 Ir. comme
acquis maintenant à la rente 3 0/0.
Les fonds anglais sont fermes aussi ; ils ne ne»
vent cependant pas s’élever au-dessus de 96 et re
tombent perpétuellement à cc cours. ’ L'
De nombreuses demandes se présentaient a»
jourd’hui au parquet sur toutes les valeurs là
rente 4 1/2 0/0 était recherchée, par petites inscrin
tions ; elle a monté de 40 c. à 93.90. La Banque dà
France est restée stationnaire à 5,050. Le r-aa»
foncier a fléchi de 5 fr. à 603. ,euu
Il y a eu un bon courant d’affaires sur le Crédit
Mobilier, qui s'est élevé à 020 fr. à terme avec m
fr. d'amélioration. Les Chemins de Fer ont e
aussi beaucoup de faveur. Leur reprise a été sti
raulée par ia grande probabilité qu’ont acquis au
jourd’hui les projets de modification au cahier deà
charges. ■ ^
L’Orléans a été vivement demandé au comptant
et s’est relevé à 1227.50; à terme, il a fermé a
même prix. Le découvert qui s’est formé sur cette
ligne a dû commencer ses rachats. Le Nord Ancien
était ferme à 930, en hausse de 10 fr. ; l’Est à 62-7
50 ; le Lyon à 750 ; le Midi à 482.50 ; l’Ouestà 573'
Les Chemins Autrichiens à 660. On a négocia in
Béziers à 120 ; le Dauphiuéà 500 ; le Victor-Emma
nuel à 420 ; ies Chemins Russes à 498.73 ; les Ro
mains à 465 ; les Sarragosse à 465; ies Lombards à
590.
Les Ports de Marseille *e traitaient à 147.50 • les
Gaz à 700; les Omnibus à 900; le Comptoir Bon.
nard à 80 fr.
Fonds étrangers, — Il n’y a aucun changement
dans les cours de l’Emprunt Piémontais à 92-d»
4 1/2 0/0 Belge à 98 ; du 5 0/0 autrichien à 93 et du
5 0/0 Romain à 90. On a fait l’Ancienne Dette Exté-
rieure d’Espagne de 44 à 44 7/8, et la rente de Na.
ple2 à 115, en hausse de 50 c.
3 O/O. — Au compt., dern. cours 68.00. B. 05 c
Fin cour. » » 68.15. H. 13 e'
3 i/» ©/©.—Au c/pt. dern. cours ,93.90. H. io e
Fn cour. » » —
Total .... 20
MARIAGES.
J. Casleleyns avec M. Do Lael: J. Verhoeven avec
A. Caesteclièr; J. Kahle avec M. Schooncnberg ;
J. Masin avec P. Vander Vckcn ; O. Duquenne avec
A. Corens ; J. Rombauxavec Stockaer ; J. Van Ac-
keren avec A. Janssens ; J. Huysmans avec A. Cas-
teels; P. Van Reeth avec P. Ferdinandus; B. Uy-
lerhoeven avec M. Lamot ; J. Vanden Broeçk avec
M. Marichgl ; J. Calluy avec J. Leenheer; J. De
Baere avec S. Van Dooren ; F. Van Gansen avec S.
Aerts : G. Stoekmans avec A. Van Geffen ; L. Van
Havre avec M. Matys; J. Havcrrot avec M. Van
Tnght.
Bourse d\Xm«lersluin du *9 Juin.
Dispositions généralement fermes avec quelques
affaires en Autrich., Esp. inter. 3 p.c., Portug et
Grenade.
Créd. Esp. f. 71.
Cours à 5 heures. — Inlégr. 64; Esp. 1 1/2 pe
26 5/8 ; intér. 3 p.c. 38 ; mêlait. 5 p. c. 73 3/16 i
1/4; d° naliou. 76 1/10 à 1/8.
Bourse do Londres, 19 Juin.
La conclusion des difficultés avec Naples et les
affirmations pacifiques du chancelier de l’échiquier
ont d’abord imprimé un mouvement de hausse'
aux fonds publics, mais on est bientôt retombé
aux prix de clôture de la veille.— Le 3p.c.Conso-
lidés reste à 96, 93 7/8 à terme ; le 3 p.c. réduits
et le 3 p c nouveau ferment à 96 18. — Les bilis
de l’échiquier restent à 36 prime échéance de
mars. — L’Emprunt des Indes ferme à 99 i/4.
Il règne un grand calme sur les fondspublics
étrangers. On a coté le 4 t/2 Brésil nouveau à 1/8
prime ; 6 0/0 Buenos-Ayres 83; 5 0/0 dito, différés
18 1/2; 3 0/0 Mexicains 20 3/8; 3 0/0 Portugais
46 1/4 ; 5 0/0 Russes 112 3/8 ; 5 0/0 Sardes 89 1/2 ;
6 0/0 Turcs 95 3.4.
Les Chemins de fer sont inanimés, mais les prix
sont trés fermes relativement aux prix des fonds
publics. Les grand Luxembourg (act. const.) 7 5/8
Sambre et Meuse (préi'ér.) 8 7/8 ; Paris, Lvon médi-
terrannée 30.
Dans les Mines étrangères;SaintJohn deIRav ont
fait de 13 à 12 1/2.
Les Omnibus de Londres sonl de nouveau meil-
leur à 2 5/8.
Bonrso de Francfort du iü Juin.
Ainsi qu’il arrive souvent par les mouvements
un peu trop brusques, la hausse d'hier s’est trou-
vée arrêtée aujourd’hui.Les cours de Paris n’ont
pas tout-à-fait répondu à cc qu’en attendaient les
spéculateurs ; ceux de Vienne arrivaient plus fai-
bles et d’ailleurs une dépêche télégraphique arri-
vée ou retard de 24 heures, nous faisait connaître
une interpellation du Times, par rapport aux ar-
mements de la France. Ces raisons ont suffi pour
provoquer une baisse. La bourse s’est raffermia
plus tard. Les affaires étaient animées.
Chronique commerciale et industrielle.
PRIX DES FERS ET DES CHARBONS EN BELGIQUE.
On écrit de Charleroi, 10 juin.
Métallurgie : Il ne s'est rien passé depuis
notre dernière chronique qui soit digne d’être
mentionné. La fonte affinage est restée au même
taux : fr. 9.23 à 9.50, et la fonte moulage se venâ
avec un assez facile écoulement à fi*. 10.73,11.73,
12.73,13.75 et 14.75 les0/0 kil. Les fers marchands
sont livrés à fr. 19, 21 et 23 les 0/0 kil. rendus cil
garres, bien que toujours côtés sur quelques tarifs
à 1 fr. de plus. Malgré l’état de somnolence du
marché, nos maîtres de forges ont toujours bonna
confiance dans l’avenir.
La Providence établit en ce moment un lami-
noir à tôles d’après un nouveau système ; (l’un
autre côté, lelam noir à rails que Couillet vient de
monter sera en aelivité le 1er août. Ce ne sont pas
là des symptômes de faiblesse ni de décou ragement.
Nous" apprenons que Couillet donnera encore
eette année un dividende de t p. c. à ses action-
naires, en sus de l’intérêt de 5 p. c. qui est déjà
payé. Les résultats delà campagne dernière ont été
en" général très-satisfaisants pour toutes nos so-
ciétés métallurgiques , notamment pour Thy-lc-
Château et la Providence.
Socie'tédes aciers de Couillet.— Les produits de
cette usine qui perfectionna chaque jour son pro-
cédé, prennent une belle place dans le commerce.
Charbons. — Les affaires sont toujours très-
calmes et ne paraissent aucunement prendre la
tournure de vouloir se développer davantage pour
le moment. '
Coke : Par bateaux, fr. 20; par chemin de fer,
fr. 21, les 1,00q kil.
Fret : On nous signale une ligue des mariniers
pour obtenir une augmentation defr.0.50clfr. L00
pour Paris. Celte ligue arrête les affrètements.Il ne
s'est rien fait depuis huit jours.
Bruxelles, fr. 3,73; Anvers, fr. 4.75 ; Gand, fr.
3.75; de Châtclineau, 25 c. en pVis. Mouvement
calme.
Verrerie : Rien de nouveau.
PRIX DES FERS EN FRANCE.
On écrit de Saint-Jfizier, li juin :
La nullité des affaires en fonte de forge fait naî-
tre de sérieuses inquiétudes pour l’avenir de notre
industrie. Les producteurs n’écoulent plus leur
marchandise et les offres trop nombreuses ont
amené l’avilissement des prix. Dans l’espoir de dé-
cider les consommateurs à s’approvisionner, on
baisse, mais sans y réussir. C’est en vain et sans
profit qu’011 veut forcer la vente ; il n’y a pas de be-
soins.
De concessions en concessions on est arrivé à
offrir la fonte à 132.50 et on l'obtiendrait même à
130 fr.; nous avons eu connaissance d’une propo-
sition faite à ce prix.
Au mois de juin 1857, la fonte valait 165 fr.,.
c’est donc 35 fr. de baisse depuis un an.
La fonte pour deuxième fusion est dans une
position aussi défavorable. Son cours nominal est
de 132.50 à 153 fr. à St-Dizier. Nos produits en
celte sorte, pourtant si estimés de nos construc-
teurs, ont dû céder devant la concurrence étran-
gère ; jias de transactions. . ,
Les fers sc soutiennent à 300 fr. les laminés à
l’usine ou 310 à 320 fr. rendus ; 350 les fers battus.
La machine est ferme à 340 fr. le numéro 21 et
350 le numéro 20, franco à Paris. Ces prix ne bais-
seront probablement pas à cause de lasécheresso
qui 11e tardera pas à sc faire sentir. L’hiver et le
printemps ont été secs, les sources n’ont pu être
abreuvées, aussi dès à présent nos rivières sont
basses. Cette circonstance, comme l’an dernier,
contribuera à arrêter la baisse des fers, et particu-
fièrement de la machine. — O11 maintient le tant
de la pointe à 48 fr, le numéro 20, mais on persé-
vère dans la voie des bonifications, qui varient de
beaucoup suivant les maisons. L'adoption d un
tarif nouveau serait assurément préférable. (Ancre.)
BOURSES ÉTRANGÈRES.
Baarse de Paris, du 19 Juin
La bourse a montré aujourd’hui beaucoup de fer-
meté et des dispositions excellentes. La rente 3 0/0
PARTIE COMMERCIALE-
.Vf ATCCS2ÉS ISF- B/f VrEMIKÏ **•
IjEcitfp, 12 juin. — U y avait au marché de ce
jour : 131 hect. froment. 107 dilo Seigle, 4a duo
sarrasin, 14 d° avoine, 3032 kil. beurre
Avoine —..
Beurre le kiio..
Froment..........fr. 20 49
Seigle.............. 13 77
Sarrasin........'.... 16 41
’ETurnliout, 12 juin.— Céréales : O
vendu aujourd'hui, 03 hect. froment, 46 id. sei
0 id. orge et 03 id sarrasin.
fr. 1Ó 97
.. 2 27
m- |