Full text |
Dlmaizciie 2 Avril
1876. - Qaaranle-naièffle année. - 8° 92.
Dimanche 2 Avril.
ABONNEMENTS *
Pans nos bureanx et ehez tons les Directeurs
ü'postes (franco de port), pour :
...............par trimestr9, Fr. 13.50
ta Belgiqua.
ta Hollands.
La France—......
L’Angleterre....
L'Allemagne.....
Les Etats-Unis....
Brésil et Inde*....
• semestre, » 30.—
• an, « 56.—
» trimestre, Fl. 8.80
• semestre, » 17.—
• an, » 84.—
» trimestre, Fr. 23.—
. • » 23.-
. . . 10.-
. . . 81.—
. • • 31.-
usf nirjM&no obivtimcm.
PAIXHIINT PAH ANTICIPATION.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
CHEMIN DE PCR il -i L'IsT A7’.—D'Anvers Pr Malins* et Bruxelles à 5.30, 6.50,7.40 B., 9.15 B.,
9.50, 10.60 B., 12.30, 1.16 B.. 3.15 B., 3.33. 4.45 B., 5.50, 6.50 E., 8.55, 10.15 E. — Lierre 6.55,
7.15, 9.33, 11.00, 1.50, 5.35, 5.45, 7.40. — Termonde et Gand 5.40, 9.50, 12.30, 3.33,4.45 1s.,
8.55. — Aloat (par Termonde) 5.40. 9.50, 12.30, 3.33, 8.55: (par Bruxelles) 5.40, 9.15
(B. jusqu’à Bruxelles) (E. de Bruxelles) 10.50 E., 12.30, 3.33, 6.50 B. — Lokereu (par
Termonde) 5.40, 9.50,12.30, 4.45 B. — Ninove, GrammOnt, Lessines, Ath (par Bruxelles-Nord)
5.40, 10.50 B., 12.30, 3.33,6.50 B. — Brug., Ostende (p. Mal.’ et Gand) 5.40,9.50,12.30, 3.33,
4.45 B. (p. Brux.) 5.40, 6.51, 9.50, 10.50 Ii., 12.30, 3.15 E., 3.33, 4.45 B. — Courtrai. Mouacron,
Tournai, Lille, 5.40,9.50,12.30, 3.33, 4.45 E. — Calais 5.40, 12.30, 4.45 B. 1« et 2«cl. - Louv.,
Tirlem., Liège et Verviera 5.30, 9.15 E., 9.51, 12.30,4.45 (b/lieua de Ma Unes) 6.50 (id.) 8.55 (iusq.
Louvain) 10 E. - Landen 5.40, 9.50, 12.30, 4 45, 6.50. - Spa 5.40, 9.15 B., 9.50, 12.30. - Alle-
magne, dép. 5.40, lev. boîte 4.55 m.: dép. 9.15. boite 8.30; dép. 12.30, boite 11.45; dép. 4.45,
boîte 4.10 s. ; départ 10 15, botte 9.30 s. — De Bruxkli.ks pr Anvers à 5.32,6.38 B., 7.27,.9.16 B.,
9.51. 10.50 E.. 13.43. ? .30 . 3.40. 4.34 5.39 B., fi.30. 8.05 B.,9. 11.30 B.
LIGNE AN VERS-BOOM. - D’Anv.,5.50, 11.10,4.55,7.40.— De Boom p^Anv. 6.40,12.05,5.40,8.45.
p. a. delà mmm,
DmaOTHÖIl-GÉRAHï.
RtL’RKAUS z rae do l’AmuMa I
Pince <Ssa MwustiO, Anvers
CHEMIN I)E FER GRAND CENTRAL BELG h.
DEPARTS D’ANVERS pour : Lierre. 5.30, 7.12, 9.33, 11.OJ, 1.50, 3.04.5 45 V fi. (3.
— Aersebot, Louvain,Diest,Hasselt,7.12, 9.33,1.50, et 5.45.— Maastricht 6t Aix-ik-OiiaueUeï.SUj
7.12, 9.3:1,1.50 et 5.50. — Roosendaal, Breda, Dordrecht, Rotterdam, 7.38% S. 10, (jusqu’à Breda
10.25 2.30, (Jusqu’à Breda), 3.41*, 6.4o.—Ottignies, Lodelinsart, Charleroi, Berzée, Walaour,
Meriemtourg, Virsux et au-delà, 7.12,9.33, (jusqu’àWalcourt). 1.50,5.45 (jusqu’à Lodelinsart.
— Herantiialg,Turnhout et Tilhourg 5.40, 11.00 (jusqu’à Turnhout), 5.3.1.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAES. — D’Anvkrs 7.15, 8.50*. 10.50, 2.15, 3.45*
6.25,.— De Gand 4.25,7, 9.25*, 10.50,2.10, 5.25*, 6.55.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’ÂNVERS (Veerdam) pour Tamise 10 h. mat. et 5 h. soir.
— Pour Boom 8 h. mat., 1.30 et 6 h. soir. — De Boom pour Anvers 6, 10.30 h. mat. et 4 h. s. —
De Boum pour Tamise 10.30 mat. — D3 Boom pour Rupelmonde 10.30 mat., 4 h. s. — De Tamise
' our Anvers 7 h. mat., 1 h. soir. — De Tamise pour Boom 7 h. mat., 1 h. s. — De Rupelmonde à
oom 9 15 mat., 2.15 h. soir. — De Rupelmonde à Anvers 7.15, Il h. mat., 1.15 et 4.30 h. soir.
Le servie* de Dimanche comme dans la semaine. ,,
K
AGENTS
Bruxelles, Office de Publicité, rue de ta
Madeleine.
HOLLANDE, M. H. NlJGH ET VAN DlTMAR,
K Rotterdam, et tous les directeurs da posta*
du royaume.
paris, Hava8, Lafitte, Bullibr kt O,
Place de la Bourse, 8.
LONDRES, DeLIZY DAVIES HT (XI, Côüil
«treet, Strand, et A. Maurice, 13, Tavisto«k
Row, Covent Garden.
INSERTIONSî
Annonces la petite ligne....... Fr. a.îs
Racismes (fin du journai) la ligne.... ■ 0.75
Faits divers, la ligue......... • ï. ~
Rubrique Anvers, la ligne.....,..,,, • 1.50
Pour les annonces de la France s'adresser
exclusivement à MM. G. L. Daube * C°,3lWr,
rue du Faubourg Montmartre, Paris.
C?7* Les annonces sont mesurées au ligno-
mètre — Les titres se paient d’après l’espace
qu'ils occupent.
RÉSUME POLITIQUE.
D'après une dépêche de l’Agence Russe, tous les
bruits sur l’état de santé de l’Empereur, sur son
■voyage à Malte, et autres répandus dans les feuilles
européennes sont controuvés et absurdes. L’Em-
pereur a encore assisté mercredi à une chasse où
fl a tué trois ours.
Comme chaque année, il se rendra à Ems à la fin
d'avril, ajoute la dépêche ; il s’arrêtera ensuite au
château de Jugenheim; puis il retournera à Saint-
Pétersbourg pour y recevoir plusieurs souverains
et princes étrangers.
En France au sein de la commission d’enquête
sur l’élection de M. de Mun à Pontivy, M. Dufaure
a été interrogé sur la question de savoir si le
clergé est tenu d’observer la déclaration de 1682
et les articles organiques du concordat ; si l’ensei-
gnement des lois organiques est donné dans les sé-
minaires; si le gouvernement se croit le droit et a
la volonté et les moyens de s’opposer à ia publica-
tion des écrits de la cour de Rome quand iis atta-
quent les lois fondamentales du pays, en un mot
sil s’opposera à l’action politique anti-constitu-
tionnelle du clergé.
M. Dufaure a répondu qu’il ferait une enquête
sur l’enseignement dans les séminaires, après la-
quelle il donnerait une réponse générale ; mais dès
maintenant, il a déclaré que le gouvernement a le
devoir, la volonté et les moyens de faire respecter
les lois du pays. La commission invitera la semaine
prochaine l’aVchevêque de Paris à se présenter
devant elle.
La commission d’amnistie a entendu hier MM.
Marcon, Glémenceau et Lockroy signataires des
propositions. M. Lockroy a continué et terminé
['histoire de la Commune qu’il avait commencée
hier. M. Rouher sera entendu lundi par le bureau
chargé d’examiner l’élection de la Corse.
On sait que plusieurs membres de la gauche et
du centre gauche ont présenté une proposition de
loi ayant pour objet l’abrogation des articles 1 et 2
de la loi du 20 janvier 1874 qui confère au pouvoir
exécutif la nomination des maires et des adjoints.
Les auteurs de cette proposition substituent aux
articles dont il s’agit deux dispositions nouvelles
ne portant que, jusqu’au vote de la loi organique
municipale.
Les maires et adjoints seront nommés par le
président de la république, mais dans le sein du
conseil municipal, dans les villes de plus de deux
cents mille âmes, ainsi que dans les chefs-lieux
de département et d’arrondissement, quelle qu’en
soit la population.
Les maires et adjoints seront nommés dans
toutes les autres communes, par le conseil muni-
cipal. Sur cette proposition plusieurs membres du
groupe de l’appel au peuple ont présenté un amen-
dement portant que, dans les communes de moins
de deux cents mille âmes,qui ne sont ni des chefs-
lieux de canton, ni des chefs-lieux d’arrondisse-
ment, les maires et adjoints seront moinmés par
le suffrage universel.
De Berlin on mande que le prince de Bismarck
a célébré vendredi son 61° anniversaire de nais-
sance. L’Empereur et le prince impérial sont allés
en personne offrir au chancelier leurs félicitations.
L’bopératrice a fait présenter les siennes par la
comtesse Hacke. Le bourgmestre de Cologne, en
félicitant le prince, lui a a annoncé que le conseil
communal avait accepté le legs de 20 mille marcs
laissé par un concitoyen pour l’érection d’un mo-
nument destiné à rappeler les services rendus à
la patrie par le prince chancelier.
A "Washington on a reçu la nouvelle qu'une ré-
volution sérieuse a éclaté au Mexique; on croit
que le gouvernement sera renversé. La révolution
s’étend à presque tous les Etats.
Le Bien Public publie sous ce titre : le parti-
du libre-examen, six lignes qu’il rubrique
Précurseur d'Anvers. Notre confrère gantois
aurait-il l’obligeance de nous dire de quel nu-
méro du Précurseur il a extrait ces lignes ?
L'Organe, de Namur, annonce qu’une ma-
nifestation libérale aura lieu en cette ville, le
dimanche 7 mai prochain.
Ce sera le pendant des grandes manifesta-
tions qui ont eu lieu, il y a quelques mois, à
Anvers, à Gand et à Liège.
Toutes les Associations libérales du pays y
seront représentées par de nombreux délégués.
Les libéraux anversois, notamment, saisi-
ront cette occasion de venir fraterniser en
masse avec leurs frères wallons.
Les cléricaux ont imaginé une nouvelle rengaine
qu’ils exploitent avec un aplomb imperturbable.
Du moment qu’un catholique a failli, qu’il soit
emplové à la Banque de Belgique ou prêtre de la
sainte’Eglise romaine, accusé de vol et de faux, ou
-condamné pour attentat aux mœurs, ce n’est plus
an catholique, c’est un libéral, et le libéralisme
est seul responsable de ses méfaits.
C’est ainsi que le vicaire Koopman, récemment
condamné par le tribunal correctionnel d’Anvers
à nous ne savons plus quel fabuleux total de mois
et d’années de prison pour la bagatelle de 82 atten-
tats â ia pudeur, est traité comme un simple gueux
par le Journal d'Anvers et le Journal de Bru-
x elle s.
Il est prêtre pourtant; il a rempli son ministère
sacerdotal sous la haute direction du doyen pléban
de la cathédrale d’Anvers, Mgr Sacré, et il est
probable que dans l’exercice de ses fonctions ec-
clésiastiques il a plus d’une fois anathématisé ces
libéraux, ces gueux auxquels on lui fait aujour-
d’hui l’injure de l’associer.
N’importe, il serait curé, chanoine,évêque, car-
dinal, il serait pape et infaillible que, reconnu
coupable d’un crime, il cesserait à l’instant même
d’être catholique pour ne plus mériter que la
honte d’être classé parmi les libéraux !
La plaisanterie est roide, mais nous ne ferons
pas à la presse cléricale le plaisir de nous en
fâcher.
Nous avons d’ailleurs à constater un progrès
dansles appréciations que la moralité des prêtres
impudiques inspire & nos adversaires.
Il n’y a pas bien longtemps, toutes les feuilles
cléricales'soutenaient mordicus que le vicaire
Duchesne, un Koopman petit format, .était un
martyr !
Quant à Koopman, elles l’app filent un « être
ignoble
C’est toujours cela.
Il est vrai que les feuilles cléricales mettent
Tignoble â haut prix et le martyre à bon marché.
Pour 82 attentats, « être ignoble-".
Mais du moment qu'on ne dépasse pas officielle-
ment la dizaine, on est un saint, une pure et no-
ble victime!
Les feuilles cléricales ne sont pas dégoûtées.
(.Indépendance.)
L’Association libérale de Liège vient d envoyer
à la Fédération des associations liberales une
somme de 3,004 fr., formant son second versement
au profit du Denier libéral.
Ce nouveau don porte à 6,700 fr. le montant des
souscriptions recueillies à Liège.
Les souscriptions recueillies par l’Association
libérale d’Alost au profit du Denier libéral s’élèvent
â la somme de 2,361 francs.
Le comité central de l’Union syndicale (Bourse
de Commerce) se réunira lundi prochain, 3 avril, à
8 heures du soir. Parmi les questions à l’ordre du
jour, figure la responsabilité de l’Etat en matière
de transports par ses chemins de fer.
Les Fers Belges en Angleterre.
La crise intense qui pèse en ce moment sur la
métallurgie a eu pour conséquences naturelles
et immédiates une forte concurrence entre les
divers producteurs.
Cette lutte, qui a pour base les prix des matiè-
res premières et le taux des salaires, s’est surtout
accentuée entre l’Angleterre et la Belgique ; et
l’expérience nous a prouvé, nous prouve encore
tous les jours, que nous l’emportons sur nos voi-
sins. Les efforts de notre industrie doivent dono
converger vers l’extension de notre pacifique vic-
toire.
Il suffît d’un coup d’œil jeté sur les journaux
spéciaux de nos voisins d’Outre-Manche, pour
nous convaincre que nous avons en main3 des
éléments de succès qui leur manquent.Ils avouent
que des hauts-fourneaux établis sur les gisements
de minerais ont épuisé ceux-ci, et sont obligés de
se pourvoir dans les districts voisins. Cet avan-
tage qu’ils avaient sur nous, car nos prix sont de-
puis longtemps la conséquence de l’emploi de fon-
tes anglaises ou luxembourgeoises, disparaît donc;
et de plus, en Angleterre, les charbons grevés de
hauts salaires viennent charger le prix de revient
du fer fini.
Les Anglais reconnaissent également que dans la
situation actuelle, les produits de nos usines font
aux leurs une cruelle concurrence dans leurs
centres mêmes de production. Ils ne dissimulent
pas non plus leurs craintes de se voir détrôner sur
les marchés de l’étranger et même dans leurs
propres colonies. Dans un rapport officiel du 25
décembre 1875, le consul d’Angleterre à Shanghaï
CONSTATE QUE NOS FERS L’EMPORTENT SUR LES FERS
ANGLAIS.
L’Europe, d’ailleurs, sait les apprécier depuis
longtemps comme ils le méritent, et si le régime
protectionniste nous ferme l’Amérique, nous par-
tageons ce sort avec nos concurrents.
Notre succès nous a attiré de la part des organes
anglais, non pas la critique impartiale, devant la-
quelle nous ne reculons pas quand elle est juste,
mais le dénigrement systématique qui a pour but
de nous faire perdre le fruit de nos efforts, et nous
force â nous mettre sur la défensive.
Dans un de nos précédents numéros, nous avons
montré à nos lecteurs la fausseté des accusations
portées contre nos produits à propos de prétendues
stipulations du cahier des charges imposées aux
entrepreneurs du pont de Rotterdam. Aujourd'hui
nous devons prémunir les consommateurs de fers
belges contre de nouvelles attaques dont la jalousie
est encore le mobile.
La presse anglaise, par une inconséquence qui
n’échappera à personne, d’un côté, cherche de
toutes façons à déprécier nos produits, et de l’au-
tre avoue qu’ils tendent chaque jour davantage à
se substituer à ceux des usines de ce pays.
Ces critiques doivent être considérées pour ce
qu’elles valent ; si leurs constructeurs achètent
nos tôles et nos fers, c’est qu’apparemment ils
Dur reconnaissent outre l’avantage du prix, les
■qualités des produits indigènes; et il faut que ces
qualités soient sérieuses et les prix réellement
avantageux pour que les colonies délaissent la
mère-patrie et aient recours à nous.
Quoiqu’il en soit, il est un fait qui ressort en
toute évidence du procédé de nos adversaires,c’est
que nous avons réussi à nous faire apprécier sur
les marchés étrangers, malgré les nombreuses et
onéreuses difficultés de transport et d’intermé-
diaires.
Il faut donc continuer la lutte pour affirmer la
suprématie que nos concurrents les plus sérieux
nous reconnaissent malgré eux. La victoire ne
fera pas l’ombre d’un doute, surtout si le gouver-
nement, nous prêtant un concours efficace, charge
ses consuls de prendre en main la cause de notre
grande industrie nationale, et de le renseigner
exactement sur les besoins et les ressources des
pays qu’ils habitent. {Moniteur industriel).
Affaire de la Banque de Belgique.
Vers le commencement de l’année, dit l'Echo du
Luxembourg, lasociétéde Sarrebruck vit tomber en
quelques jours ses actions de plus dehuiteents francs.
Des administrateurs, desactionnaires se demandèrent
incessamment quelle pouvait être la cause subite de
cette baisse, au moment même où, pour un exercice
peu favorable à la métallurgie, la Société venait de
donner 20 p. c. de dividende. On se livra à quelques
investigations àce sujet, on rechercha quel s pouvaient
être les vendeurs. On n’apprit rien. Les agents de
change gardèrent lesi lence sur le nom des commettants.
Depuis la fuite de T’Kindt le secret est découvert.
Les actions jetées sur le marché au nombre de cent
appartenaient à M. de Paul deMarchinne,qui les avait
déposées à la Banque de Belgique, où T’Kint les
prenait, pour les vendre à tout prix.
Si la Banque de Belgique doit restituer les actions
en nature, celles-ci regagneront bien vite le terrain
perdu.
Dans tons les interrogatoires que T’Kint a subis à
Londres, il s’est toujours déclaré seul coupable et a
repoussé toute supposition de complicité.
Les actionnaires de la Banque de Belgique sont
priés de se réunir dans lasalledel’Uaion syndicale, au
focal de la Bourse de Bruxelles, mardi prochain, 4
avril, à 3 heures de relevée, pour se concerter en vue
de l’assemblée générale du 2 mai prochain.
Seront admis à la réunion préparatoire du 4 avril :
1° sur la production du certificat de dépôt de leurs
titres, les actionnaires ayant droit de vote aux assem-
blées générales ; 2° sur la production de leurs titres,
les actionnaires munis de 20 actions au moins et qui
s'engageront à en faire le dépôt à la Banque pour obte-
nir le droit de vote à l’assemblée générale du 2 mai.
Aux termes lies statuts, le dépôt des actions doit être
effectué vingt jours au moins avant l’assemblée.
N. B — Le dépôt des titres â la Banque n’en em-
pêche pas la vente, les titres pouvant être restitués
sans frais à la réquisition.
Société des Actions-Réumes.
L’assemblée générale de cette société s’est réunie
cette après-dîner 80U3 la présidence de M Fortamps.
Le bilan a été approuvé, il a été décidé que l’on ne
distribuerait pas de dividende.
M.Funck a prononcé un véritable réquisitoire contre
la Banque de Belgique qui, pour reconnaître les bons
procédés dont les Àetions-Réunies ont toujours usé
envers elle a exigé du jour au lendemain un rembour-
sement de trois millions. "
Il se plaint amèrement que, pendant que la Banque
de Belgique jvendait les Actio >s-Réunie$, M. Fortamps
s’opposait formellement à ce que les Actions-Réuhies
vendissent leurs Banque de Belgique.
Le conseil tout entier donne sa démission sauf le
président, auquel les statuts l'interdisent.
L’assemblée décide quelle se réunira à nouveau le 9
jpai, et maintient jusque-là le conseil dans sa position.
Bulletin du Notariat.
Anvers, le l*r avril.
Le mouvement fie reprise dans les transactions
immobilières s’accentue'de plus en plus ; les divers
immeubles offerts en vente sont vivement disputés,
et une nouvelle hausse en est la conséquence to'ùte
naturelle.
Les immenses désastres eapsés depuis quelque
temps par les crises financières, semblent ramener
le public aux placements immobiliers qui, s’ils né
donnent pas toujours des bénéfices aussi considé-
rables, ont du moins l'avantage de produire un in-
térêt raisonnable mais sûr, en même temps qu’ils
offrent plus de stabilité.
La première quinzaine d’avril promet d’être très
intéressante, tant par le nombre que par le beau
choix des immeubles portés à l’enchère publique :
nous en donnerons demain un aperçu complet et
détaillé.
Le produit total des ventes de la huitaine écou-
lée s’élève àfr. 271,000.
Voici le détail :
VENTES D IMM EL BLES B ATIS SIS A ANVERS ET BORGER-
HOUT.
Le lundi 27 mars :
Par M** Van den Wyngaert et Dhanis : Maison de
rentier, rue Hochstetter, 4, contenant 74 mètres, à M.
Jos. Louis Vernimmen, au prix de 28,100 francs, soit
environ 400 francs par mètre.
Le mardi 28 mars :
Par M* Gheysens : Belle maison bourgeoise, à Bor-
gerhout, chaussée de Turnhout, 81, contenant 400 mè-
tres, à M. François Baetens, peintre à Borgerhout, au
prix de 21,000 francs.
Par M* Vanden Wyngaert : Maison patrimoniale
nommée Den witten Raas, rue des Sœurs Noires, 4,
contenant 64 mètres, à M. Fièrent Corluy, co-vendeur,
au prix de 18,400 fr., soit 284 francs par mètre.
Par M* Van Dyck : Maison de commerce, rue des
Peignes. 96, contenant 18* mètres, (loyer 4,000 fr.), à
MM. Julien-Corneille-Louis et Florent-Marie-François-
Louis Vermeer, rentiers, au prix de 55,200 francs, soit
293 fr. par mètre.
Le jeudi 30 mars :
Par M" Dhanis : Le bel établissement le Café Royal,
à l’angle de l’avenue Léopold et de la rue Mercator,
et deux belles maisons de rentier, contenant ensemble
1527 mètres, à M. André Ocket, rentier à Anvers, au
prix de 119,000 fr.
Par M* Dumont : Maison, rue des Orfèvres, 18, à M.
Pierre Van Gestel, au prix de 17,100 fr.
Banque de Crédit commercial d’Anvers.
Situation au 31 Mars 1876.
Publication prescrite par arrêté royal du 30 décembre 1873.
Capital, 50,000 aet. de fr. 500.-
14,230 actions souscrites....
35,770 » non-èmises........
Versements effectués........
Portefeuille................
Actions. Obligations. Reports.
Caisse......................
Comptes courants............
7,115,000.—
17,885,000.-
2,851,796.20
680,144.81
75,351.90
38,330,310.53
Francs
25,600,000.
2,917,792.84
66,937,603.44
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
ALLEMAGNE.
{Correspondance particulière du Précurseur).
Berlin, 1 avril.
Le correspondant pétersbourgeois de la Gazette
générale d’Augsbourg peut se vanter d’avoir
éveillé une belle peur chez les Allemands en leur
annonçant que le Czar, miné par la maladie et
fatigué des grandeurs, avait pris la résolution de
confier la régence à son fils 11 d’aller vivre dans la
tranquillité à Nice, où celui qui devait lui succé-
der est mort, à Cannes ou à Malte.
Cette nouvelle est démentie de tous côtés, de
Vienne, de Paris, de Berlin, de Darmstadt et de
Stuttgard ; la presse russe seule n’a pas encore dit
son mot, mais cela peut venir, St-Pétersbourg est
loin.
On prétend maintenant que le Czar se porte a
merveille, qu’il n’a absolument rien qui le dérange
ou le tourmente moralement, que, dans ces der-
niers temps, il a assisté à des chasses aux ours où
il a été obligé de déployer une vraie force virile.
L’inquiétude a donc disparu ; on ne songe plus à
l’avènement du Czarevitch, à l’abdication du
“ meilleur ami de l’Allemagne, » et l’on accuse le
correspondant de la Galette générale d’avoir
fabriqué un coupable canard ou plutôt un méchant
poisson d’avril.
Cet incident, qui a fait durant quatre jours
énormément de bruit ici, m’a mis au courant de
deux histoires que je tiens d’une personne trop
bien placée pour pouvoir douter de leur exactitude.
Peut-être la première, qui doit être connue à St-
Pétersbourg, a-t-elle servi de sujet de broderie à
la feuille bavaroise qui va disparaître, dit-on,
après avoir brillé longtemps d’un vif éclat dans la
presse allemande.
Alexandre aimait beaucoup la grande-duchesse
Marte-Nicolaïewna, sa sœur ainée, morte récem-
ment ; une femme de bel esprit, intelligente, trem-
pée des pieds à la tête dans la philosophie du dix-
huitième siècle.
Quand il apprit qu’elle allait fort mal. que son
moment suprême approchait, il se rendit près de
sa couche pour lui faire ses adieux. Marie fui ten-
dit la main avec un sourire.
— Tu meurs résignée, lui dit-il.
— Il le faut bien, répondit-elle, je subis notre
sort ; tu sais que chez nous on n’atteint pas la
soixantaine.
Le Czar aura cinquante-huit ans legs de ce mois.
Cette parole de la mourante, marquée d’une pointe
de l’ironie voltairienne qui a toujours distingué
son caractère, produisit sur son frère, connu pour
sa sensibilité, une émotion qu’il s’efforça vaine-
ment de cacher.
L’Empereur Nicolas est mort à 59 ans; Alexan-
dre I a succombé dans la quarantaine à une fièvre
étrange; Paul I fils du malheureux Pierre III, qui
disparut si tôt, fut étranglé à 47 ans. La Grande-
Duchesse a eu raison pour le passé, les vieillards
sont inconnus chez les Roraanoff; espérons que
l’avenir lui donnera tort.
A Berlin on a fait peu attention au décès de la
Grande-Duchesse, parce qu’on ne l’aimait pas.
. A Bruxelles, au contraire, la Cour a tenu aussi-
tôt compte d.e l’événement et je crois savoir que le
ministre russe, accrédité chez vous, a télégraphe
à St-Pétersbourg la part que le roi et la reine des
Belges prenaient à la douteur du Czar. Alexandre
a ordonné d’envoyer une'réponse dans laquelle il
a fait exprimer ça satisfaction èt sa reconnaissance
de ces sentiments d’amitié.
Mais ici, je le disais, on n’aimait pas la Grande-
Duchesse qui était française et anti-allemande
dans l’âme. Un jour, chez elle, à un dîner auquel
assistait le prince Reuss, alors ambassadeur d'Alle-
magne elle leva le verre pour boire, à haute-voix,
au milieu du silenceà la vaillante armée française.
Le prince se rappelant que M. de Gontaut-Biron,
son collègue français à Berlin, avait assisté à un
banquet de la Cour allemande où le Czar avait bu
à la vaillante armée prussienne, porta le bout des
lèvres à son vin,
Un moment après,Marie, qu’une mquehe piquait
ce jour-là, prend son verre de pouvpau et s écrie :
A la gloire militaire de la France ! L’ambassadeur
allemand ne bouge pas. Mais elle avait juré de le
vexer, Fou}* une troisième fois à quoi boit elle ?
au retour de l’Alsace-Lorraine h la France ! Lé
prince Reuss cassa son verre sur la table et sortit
pour se rendre directement chez le Czar. Celui-ci
[e re reçut, écouta sa protestation avec bienveil-
lance et lui dit : 3»ous devons avoir beaucoup d’in-
dulgence, mon cher prince, pour les femmes qui
s’occupent de politique. Mais le lendemain ia
grande-duchesse fut invitée à calmer son enthou-
siasmé, quand des personnages officiels pourraient
en être si justement blesses. '
Cette histoire et d’autres qui sont arrivées
n’étaient pas de nature 'à inspirer à la Cour de
Berlin une affection bien vive pqur (a décédée.
Je vous ferai remarquer que si Alexandre II
confiait la régence â son fils, il ne poserait pas un
acte sans précédents dans sa famille. Nicolas, son
père, lui remit non pas une fois, mais souvent les
rênes du gouvernement, pendant ses voyages et
je ne sache pas que le monde s’en soit beaucoup
ému. Après 1848, le césarevitch, aujourd’hui em-
pereur, fut chargé de plusieurs missions plus
ou moins délicates près des cours de Vienne et de
Berlin.
II n’y aurait par conséquent rien qui dût nous
étonner si, non pas cette année, mais l’année pro-
chaine, dans deux ans Alexandre songeait à imiter
l’exemple de son père ; d’autant plus que sa santé
n’est pas des meilleures. Ne nous laissons pas pren-
dre à ses chasses aux ours. Il est depuis longtemps
asthmatique et très sujet aux bronchites. Aussi
part-il plus tôt que d’habitude. L’empereur Guil-
laume le recevra à Berlin au commencement de
mai. Au lieu d’aller à Malte,il ira tout simplement
à Ems puis en Livadie ou à Tiflis.
Ce qui m’a le plus frappé dans toute cette affaire,
c’est l’agitation qui s’est emparée du public alle-
mand à la nouvelle de l’abdication prochaine du
Czar. Ceux qui se figuraient que ce pouvait être
vrai étaient d’accora pour prédire de grands chan-
gements dans la situation internationale de l’Eu-
rope. Le prince impérial de Russie a toujours la
réputation à Berlin d’être un ennemi décidé des
Allemands. On lui a attribué la suppression du
poste de gouverneur-général des provinces balti-
ques; on continue à faire circuler sur son compte
les anecdotes les plus improbables qui servent à
démontrer combien il déteste l’Allemagne. Aussi
s’attend-on à une russification énergique après
sou avènement et à la destitution en masse des
fonctionnaires allemands qui abondent comme
vous savez en Russie.
Je vous ai dit, dans une longue lettre, mon avis
sur ces épouvantes.prussiennes. On m’a assuré de-
puis que le Césarevitchapprouve catégoriquement
son père d’avoir conclu avec Guillaume et Fran-
çois-Joseph la triple alliance pour le maintien de
la paix.
Le nom de M. de Gontaut-Biron est sorti tarifôt
de ma plume. Chaque jour les journaux annoncent
son remplacement. D’abord c’était M. Lanfrey
qu’on mettait en avant, c’est maintenant M. de
St-Vallier. M. de St-Vallier? lui qui en 1870.certi-
fiait que l’Allemagne du Sud prendrait fait et cause
contre la Prusse et qui a si largement contribué
par ses détestables rapports à allumer la guerre,
lui venir à Berlin? Allons-donc! M. de Bismarck
en voudrait-il ? La position de M. de Gontaut n'est
pas aussi ébranlée qu'on se plaît à le croire et
l’empereur tient à le conserver, c’est le diplomate
de sa prédilection. Aussi longtemps que le gouver-
nement français ne sera pas pris dans le parti
Gambetta. M. de Gontaut, nommé par le républi-
cain M. Thiers, restera en place.
BELGIQUE.
Chambre des Représentants.
Séance du 31 mars.
PRÉSIDENCE DE M. THIBAUT.
La séance est ouverte à dsux heures.
m. malou, ministre des finances, dépose le rapport
sur la caisse dés-dépôts et consignations.
L’ordre du jour appelle la suite delà discussion gé-
nérale du projet de loi sur la collation des grades
académiques.
m. demeur. J’ai demandé la parole pour préciser la
portée du projet de loi. Il s’agit de savoir quelle sera
sur l’admissibilité aux fonctions publiques l’effet des
diplômes conférés en exécution de la loi.
M. Frère a dit qu’il était insensé de croire que de
tels diplômes pussent constituer des titres à l’admis-
sibilité aux fonctions. C’est cette question que je me
propose d’examiner.
En instituant les grades académiques le législateur
a eu un double but. Ces grades constituent des condi-
tions à l’exercicede certaines professions et à l’admis-
sibilité à certaines fonctions. En ce qui concerne la
magistrature, la question a été réglée par un grand
nombre de lois. Ces lois ont été résumées dans la loi
sur l’organisation judiciaire.
L’orateur donne lecture de diverses dispositions de
cette loi organique.
La loi sur la collation des grades s’en réfère à cette
loi en disant : nul n’est admis aux fonctions qui exi-
gent nn grade, s’il n’a obtenu ce grade de la manière
déterminée par la loi. La loi jusqu’à présent a cru que
si elle attachait des droits à ces grades, l’Etat devait
intervenir.
Telle e3t la situation.
Quel est maintenant dans son essence le projet de la
section centrale? Les programmes sont maintenus.
On ne change rien aux droits attachés aux grades.
Mais on destitue l’Etat et l’on dit : les grades seront
eonférés par les établissements qui enseigneront les
matières de l’examen.
L’Etat n’interviendra que pour enregistrer les di-
plômes ainsi délivrés. Il aura pour seule mission de
constater que ces diplômes auront été délivrés par des
établissements d’enseignement supérieur.
On peut définir la loi de cette façon : garanties de
la part des élèves ; nulle garantie de la part des exa-
minateurs. Je prends votre projet de loi. Littérale-
ment une seule personne peut constituer un établis-
sement d’enseignement supérieur. Mettons deux per-
sonnes, dix personnes si vous le voulez. Dix person-
nes auront le droit de constituer une faculté et de
délivrer des diplômes. Nous écartons d’une manière
complète l’intervention . du gouvernement. Voilà ce
qui résulte du texte du projet. Et si le texte n’était
pas suffisamment convaincant, nous aurions l’opinion
exprimée dans le premier rapport de la section
centrale. Le diplôme à conférer donnerait accès à la
magistrature En somme, le gouvernemeut ferait
comme le public. Oa vous demande aujourd’hui de
décider qu’aucun diplôme officiel ne sera nécessaire
pour exercer la profession d’avooat et entrer dans la
magistrature. Eh bien, je crois que la section centrale
n’osera pas soutenir cette proposition. (Interruption
à droite.) Je demande à cet égard l’opinion de MM. les
ministres de la justice, de l’intérieur et de la guerre
que la chose concerne aussi. Je demande si l’on se
contentera d’un diplôme délivré par une faculté com-
me celles dont je viens de parler pour admettra à ces
emplois. (Interruption de M. Frère.) Ce n’est pas l’opi-
nion deM- Frère que je demande.
Je dis avec lui que cela est insensé. Mais cela est
dans la loi. (M. Frère fait un signe de dénégation.)
La question est celle-ci. La loi permettra-fcelie an
gouvernement de nommer des juges, des médecins
dans l’armée, des professeur» d'enseignement moyen,
avec la seule garantie d’un des diplômes délivrés en
exécution de la loi? Sans doute le gouvernement peut
prendre des renseignements. Mais alors il faudra éta-
blir autre chose. Quelles garanties prendrez vous? Il
fautopter entre le texte de la loi et un système qui
reconnaisse la nécessité d’indiquer des garantie*; Je
demande comment ces garanties seront établies. >
m. MALOU, ministre des finances. Je ne viens pas faire
un discours. Je veux faire simplement acte d’aiiijésion
aux idées de liberté qui ont été défendues ici. Cés
idées n’ont rien de neuf pour moi. Je les ai défendues
en 1857. ; '
L’honorable ministre cite les paroles qu’il pronon-
çait à cette époque. Longtemps encore après cette
date, poursuit l’orateur, j’étais, moi aussi, presque
seui, et ie vide s’éfait fait autour de moi. En 1873, mon
àmi Delcour avait élaboré un projet et l’avait soumis
au cabinet. Je fis connaître dans une lettre à mon col-
lègue mon opinion à ce sujet. ,
M. le ministre donne lecture de cette lettre dans ia- 1
quelle il se prqâoüeè ’poiir lîi liberté des études,
s’étonne que le système ên vlguôur n'ait pas fait des
Belges lettrés dés mandarins chinois classés du n“ 1 au
n®27, et exprime son appréhension à ce sujet.
m. Rogier. Ce n’est pas l’exposé des motifs du projet
de loi.
m. malou, ministre des finances. C’est précisément
ce que je tenais à constater.
m. Rogier. Pardon de vous interrompre, mais il est
singulier qu’un ministre vienne lire en quelque sorte
un ûontra-projet du projet ministériel.
m. malou, ministre des finances. C’est ce que j’expli-
querai. Vous êtes trop pressé. Un peu de patience !
M. le ministre achève sa lecture.
Cette lettre, ajoute M. le ministre, date de 1875, et,
dans cet intervalle, nous avons examiné si dans cette
Chambre il y avait une majorité pour nous suivre sur
le terrain que j'indiquais. Nous ne l’avons pas pensé.
Nous nous sommes trompés, paraît-il. Aujourd’hui, en
voyant qu’un premier pas, un grand pas était fait,
nous avons été heureux, plusieurs de mes collègues et
moi, de nous rallier au projet de la section centrale.
(Très-bien ! à droite.)
Depuis 1835 nous sommes dans le provisoire en cette
matière. Il n’y a pas de stabilité pour les études. Tout
a été essayé sans succès aucun. Qu’il me soit permis
de rappeler à ce propos quelques paroles d’un homme
qui, parmi nous, a joué le rôle d étoile de première
grandeur, J’honorable M. Devaux. M. Devaux nous
disait que l'expérience serait facile à faire pour les
jurys combinés. L’expérience a été faite, et qui donc
encore aujourd'hui défend le système des jurys com-
binés? C’est tout au plus si l’on trouve quelques voix
pour plaider les circonslances atténuantes.
m. boucquéau. La section centrale l’applique.
m. malou, ministre des finances. Nous discuterons
ce projet. Pourquoi rien de ce qui a été tenté n’a-t-il
réussi? Parce que nous sommes dans le faux. On a
oublié le principe essentiel de tonte bonne instruc-
tion, l’autorité du professeur. Le professeur n’a plus
d’autorité sur son élève. Celni-ci n’a en vue que son
examinateur. Et vous détruisez ainsi toute émulation.
Pour l’élève, l’autorité c’est l’examinateur, la science
c’est l'examen.
Mais on dit : vous maintenez l’examen. Sans dpute,
mais en écartant tous les inconvénients, en en fai-
sant une chose bonne, nécessaire. Toutes les combi-
naisons artificielles ne prévaudront pas contre !a
force des choses. L’examen doit être le moyen à
exercer par le professeur, mais non pour l'élève le
seul but en vue.
On craint de n'aboutir qu’à la liberté de ne pas
étudier. Crainte chimérique. Les diplômes délivrés
dans les conditions de la loi nouvelle seront toujours
des diplômes scientifiques. La commission n’enre-
§istrera pas de diplômes de complaisance. Elle a le
roit de repousser ceux qui se présentent avec des
pièces qui n offrent pas le caractère exigé, ii y aura
pour l’élève dont on aura refusé d'enregistrer les
diplômes un recours toujours ouvert : c’est l’exa-
men.
Est-ce là reconnaître les institutions libres ? Mais
cette question a été résolue en 1*47. On a dit alors :
nous ne voulons pas reconnaître dans la loi les uni-
versités libres. La formule adoptée en 1849 avait le
même sens.
Lorsque la commission enregistrera les diplômes,
elle le fera dans le môme ordre d’idées et il n’y aura
d’autre reconnaissance des établissements libres que
celle qui est dans la loi.
Reste la question de savoir si les diplômes seront
un titre aux fonctions publiques. Il y a une distinction
à fa De. Il existe des conditions légales et des condi-
tions administratives pour certaines catégories de
fonctions. Cela étant admis, il y a deux questions. Les
conditions actuelles seront maintenues. Mais il y a
une autre question : il se peut que ces conditions soient
plus tard jugées insuffisantes.
Au surplus, la loi en cette matière n’est pas omni-
potente. Vous avez d’une part la garantie que l’Etat
peut exiger des conditions nouvelles. Mais vous avez
aussi la garantie que ces conditions ne peuvent pas
être inconstitutionnelles.
On craint le trafic des diplômes. Mais un établisse-
ment qui se livrerait à ce trafic serait bientôt signale
et ne durerait pas longtemps. On dirait bientôt : vous
voyez ce docteur ; eh bien, il sort de tel établissement
et tout serait dit.
Je crois avoir indiqué les points principaux. Il me
reste à dire quelques mots de la question d’ajourne-
ment. Ajournement à quand et pourquoi. La discus-
sion, la polémique, ont été complètes.
La section centrale a fait un double examen de la
question. On nous dit que nous n’avons consulté per-
sonne. Nous avons consnlté beaucoup de monde et ce
qui est certain, c’est que tont le monde a pn se faire
entendre. J’ai ici un mémoire du conseil académi-
que de l’université de Bruxelles qui se prononce sur
toutes les questions de principe que nous examinons
en ce moment.
Un dernier mot. A mon sens, ceci ne doit jamais
être une question départi. L’enjeu de cette question
c’est l’avenir intellectuel de notre pays. Cet intérêt
social est plus grand en Belgique que partout ail-
leurs. Nous avons le régime le plus libre qui soit au
monde.
Eh bien, c’est dans un pays comme celui-là qu’il im-
porte que la législation favorise le progrès. Le Belge
est habitué depuis longtemps à manier cet instrument
puissant qu’on nomme la liberté. (Très-bien! à
droite.)
m. rara. Et qui est condamnée par le Pape.
m. le hardy de beaulieu. Le mot liberté n’a plus
la même signification pour tout le monde. Si je me
range du côté de la liberté, ce n’est pas le monopole,
l’oppression, l’exclusion, l’intolérance que je veux.
Je veux la liberté vraie, telle qu’elle est garantie par
la Constitution,
Pour la matière qui nous occupe, la définition de la
liberté n’a pas encore été donnée. Voici comment je
l'entends : un état de choses qui permette, à mérite
égal, à tous les Belges, à quelque opinion, religieuse,
scientifique, philosophique, qu ils appartiennent d’ar-
river anx mêmes grades, aux mêmes fonctions. Or,
c’est précisément parce que la loi en discussion ne
nous donne pas de garanties certaines, qu’elle peut
conduire au monopole, à l’exclusion, à l’intolérance,
que certaines hésitations se produisent sur nos bancs
lorsque le mot liberté est prononcé.
L’honorable membre s’efforce de faire ressortir les
dangers du projet de loi an point de vue des mono-
poles qu’il aura pour conséquence de créer notamment
au profit de l’université de Louvain. Si cette université
ne peut s’assurer le monopole de l’enseignement supé-
rieur, elle cherchera du moins àavoirleplus d’élèves.
m. van wambeke. Vous faites la même chose.
M. LE HARDY DE BEAULIEU. NOUS U6 (ÜgOnS paS qU0
les parents qui ne nous envoient pas leurs enfants
compromettent leur salut. (Interruption adroite). Nous
ne disons pas qu’il n’y a d’accès dans les emplois, dans
la magistrature, que pour les élèves de l’université de
Louvain. (Nouvelles protestations à droite).
m. VAN uuMBEECK. Mai* c’est parfaitement ce qui se
fait. Le nierez-vous ?
m. le hardy de beaulieu. Pour moi, j’ai une telle
confiance dans la liberté que je n’hésiterais pas à voter
les propositions si nous avions la certitude que les
carrières seraient ouvertes à tous ceux qui les mé-
ritent.
Il est impossible de voter hic et nunc le projet de
loi qui nous est soumis. Ce projet n'est ni celui du gou-
vernement, ni le projet primitif delà section centrale.
On dit que la question est ouverte depuis longtemps.
Il en est ainsi de tontes les grandes questions. Je de-
mande si nous pouvons prendre, une décision sans con-
sulter de nouveau les autorités compfétentes qui
jusqu'à présent n’avaient été appelées à se prononcer
que sur un tout autre projet. Nous allons, du reste,
avoir des élections. Permettons à la nation d’exprimer
son opinion sur cette question si importante. Je vous
adjure de ne pas briser en quelque sorte nqtya rsssort
constitntionnel.
m JULLioT (motion d’ordre) propose à la Chambre
de sieger demain.
m. Rogier. L’auteur de la motion voudrait-il obtenir
demain lé vote de la Chambre ?
a droite. Oui, oui,
m. p.ogier. Nous assistons à un spectacle singulier.
Nous marchons de surprise en surprise, et je viens
d'en éprouver une plus grande que les autres. Je pen-
sais que M. le ministre de l’intérieur, auteur respon-
sable tout au moins du projet de loi, dirait quelques
mots en repense aux discours qui ont été prononcés
jusqu’ici. Il n’en a rien été : quoi qu’on ait dit, il a
gardé nn silence imperturbable.
C’est M. le ministre des finances qui s'est chargé de
cette mission véritablement extraordinaire. Je desire
savoir si M. le ministre de l’intérieur et M. le ministre
des travaux publics se rallient au nouveau projet.
lu. beernaert, ministre des travaux publies. J’ai
déclaré que j’étais heureux devoir la Chambre se ral-
lier au projet nouveau,
m. rosier. Vous avez commencé par vous prononçer
dans un autre sens.
M. julliot. Je demande que ma motion soit mise aux
voix.
m. RCGiER. Nous ne sommes pas en mesure de voter
la loi. (Interruption à droite.) Veut-on nous imposer la
loi ? A mon sens, il faut un ajournement qui permette
à l’opinion publique de s’éclairer auprès des corps
intéressés compétents et de se prononcer. Cette loi à
pris naissance d’une façon inattendue. Il ne s'agissait
a’abord quo d’exposer des théories. On ne s’attendait
pas à voir ces théories formulées tout à coup en projet
de loi. (Interruption de M. Juliiot.) Qu’est-ce que vous
voulez ?
m. JULLioT. Je demande que l’on ne rentre pas dans
la discussion.
m. rogier. Je ne sais quel est le but de la motion.
Veut-on voter demain ?
m. coomans. Non, nous voulons discuter un jour de
plus.
m. rogier. Oui, pour en finir plus vite. Je comprends
cela.
Je crois que cette question mérite nn examen plus
approfondi. Je demande donc un ajournement suffi-
sant. Je demande en outre que le projet soit renvoyé
aux autorités compétentes, notamment à M. le ministre
de la justice qui n’a pas parié jusqu’à présent.
m. muller. Si l’on statuait aujourd’hui sur la ques-
tion d’ajournement ?
m. frère. Quelle est la proposition d’ajournement*
m. le président. La voici : » La Chambre ajourne
à la prochaine session la suite du débat sur la colla-
tion des grades académiques.
" (Signé) VANHUMRÉECK. »
m. frère-orban. J’ai le regret de ne pas pouvoir me
ralliera la proposition d’un ajournement indéfini. Le
langage que j'ai tenu y est un formel empêchement.
Mais si au lieu de cet ajournement indéfini ou en
venait demander un moindre, par exemple jusqu’après
les vacances de Pâques, temps qui permettrait d’exa-
miner plus mûrement la question, je ne ferais pa*
opposition àla proposition de l’honorable M. Yanhum-
béeck.
m. vanhumbéeck. De me n côté, je serais disposé â
substituer à l’ajoarnement que j’avais proposé celui
dont il vient d’être question, c’est-à-dire d* renvoyer
à la rentrée des vacanees de Pâques la continuation
du débat.
La proposition d’ajournement est mise aux voix et
rejetée par 62 voix contre 4L
ont voté pour : MM. Allard, Anspach.Bara, Berg*
Boucquéau, Couvreur, d’Andrimont, Dansaert, De Pré,
De Fuisseaux,deKerchove de Denterghem, De Lexhy,
De Macar, Demeur, Dethuin, De Vrints, Dupont,
Frère-Orban, Fnnck, Guillery, Hagemans, Houtart,
Jamar (A), Jamar (E), Jottrand, Lambert, Le Hardy
de Beaulieu, Mouton, Muller, Orts, Paternostré.
Peltzer, Pieubœuf, Pirmez, Puissant, Rogier, Sainctei
lette, Tescb, Van Dam, Vanhnmbéeck et Warocqué.
ont voté contre: MM. Beeckman, Beernaert,
Berten, Biebnyck, Coomans, Coremans, Cruyt, De
Briey, De Clercq, de Decker, De Haerne, de Kerck-
hove (E.) Delaet, De Lantsheere, Delcour, De Lehaye
de Liedekerke, de Moerman d’Harlebeke, de Mont-
blanc, De Pitteurs-Hiégaerts, De Smet, de Zerezo dé
Tejada, Drion, Drabbel, Dumortier, Gnyot, Jacobs,
Janssens, Juliiot, Kervyn de Lettenhove, Kervyn de
Volkaersheke, Lefebvre, Magherman, Malou, Mon-
cheur, Mulle de Terschueren, Noteltiers, Nothomb,
Pety de Thozée, Reynaert, Schollaert, Simonis, Smol-
ders, Snoy, Tack, Thibaut, Thonissen, T'Serstevecs
Van Cromphaut, Van den Steen, Vander Donckt, Van
Hoorde, Van Outryve d’Ydewalle, Van Wambake
Verbruggen, Verwilghen, Vilain XIIII, Visart (A.), Vi-
sart (L.), Wasseige, Woeste et Wouters.
m. malou, ministre des finnances. Je crois que, si la
discussion estclose aujourd’hui, il n’y a pas de raison
pour nous réunir demain. (Adhesion.)
m. peltzer se déclare partisan de la liberté d’en-
seignement dans le sens le plus absolu et dit qu’il
votera le projet de loi.
La discussion générale estclose.
La séance est levée à 4 heures 1/2.
Mardi, séance publique à 2 heures.
4N\£R§, « Avril.
â.ssociation libérale et eonstitutiomielie
et Xiiberale Vlaamsche Bond.
Le sous-comité de la 7e section se réunira mercredi
5 °°'?r^nt’ à 8 1/2 heures du soir, au local Chien Vert
(Café d Anvers) chez M. Jean Hendricks, rue Nassau l’
Ordre du jour : i» Elections provinciales ; 2° Com-
munications importantes.
Le sons-comité de la 8rae section se réunira lundi
3 avril, à 8 heures du soir, dans le local Nieuwen
Buiten, raeSolvyns.
Société « opvoeding en onderwijs. »
Assemblée mensuelle, lundi 3 avril, à 9 heures du
soir, au local Lion <TOr, rue Haute.
Ordre du jour : Communications importantes.
M. Dierckxsens, juge d’instruction, avant les
mains trop pleines, à cause sans doute du temps
considérable qu’il a consacré à l’affaire-Sacré le
Tribunal vient de déléguer M. le juge Berré pour
remplir temporairement les fonctions de juge
d’instruction.
Banque de Belgique.
Les porteurs d'actions de la Banque de Belgique
qui se sont réunis hier à la Bourse d’Anvers
nous prient d’inviter tous les actionnaires anver-
sois absents de cette réunion à se rendre mardi à
Bruxelles pour prendre part à l’assemblée des ac-
tionnaires du pays, qui aura lieu à la Bourse à 3
heures, afin d’y arrêter en commun des mesure*
pour sauvegarder leurs droits.
MM. J. B. Gerardot de Sermoise, ingénieur en
chef de 1™ classe et directeur des ponts et chaus-
sées en retraite et M. O. Gerardot de Sermoise
ingénieur, viennent de terminer le projet d'un pont
d’une seule ouverture de 360 mètres à construire
sur 1 Escaut. Large de 21 mètres, ce pont aura
deux voies pour le passage des chemins de fer-
deux voies pour les voitures et deux trottoirs pour
les piétons. Il reposera sur deux culées en maçon-
nerie, son plancher sera en bois, tout la reste sera
en fer battu, fonte et acier, d’un poids total de
52,300,000 kilogrammes. Le projet est exposé à la
vitrine de la librairie Max Kornicker rue des
Tanneurs,
Le Moniteur publié aujourd’hui la nomination
des inspecteurs Cantonaux, dont la durée de fonc
tions est de trois ans.
Bans la province d’Anvers sont nommés .*
Pour les deux cantons d’Anvers, les cantons de
Wilryck et de Contich : M. Ch. Nélis. à Anvers.
Pour les cantons d’Eeckeren, de Brecht et de
Santhoven : M. P. Cassiers, provisoirement à Cor-
tich.
Pour les deux cantons de Malines, ceux de
Puera, de Lierre, de Duffel et de Hevst-op-den-
Berg : M. H. Nerdeyen, à Malines. * P
Pour les cantons de Turnhout. d’Arendonck et
d Hoogstraeten : M. L. De Koninck, à Turnhout
Et pour les cantons d’Hê/renthals, de Westerloo
et de Moll : M. P. De Coster, à Westerloo.
Le Moniteur contient la liste des brevets déli-
vrés par arrêtés ministériels du 31 mars dernier
Nous y voyons figurer nos concitoyens :
M. H. Schneider, pour l’invention d’une hachette
régulatrice à cigares ;
MM. L. Lambo et Matthys, pour l’invention
d une nouvelle sonde dite sonde bambou ;
M.C. Cousin, pour l’invention d’un appareil à
sonnerie prévenant de l’apparition de voies d’eau
à bord des bateaux ;
Et M. L. Marix, pour l’importation d’un nouveau
mode de traitement des eaux grasses et savon-
neuses (brevet français du 18 avril 1872).
Un matelot anglais a été attaqué cette nuit par
deux malfaiteurs qui, après lui avoir volé sa
montre, ont pu prendre la fuite,
La personne qui aurait perdu un chien de
chasse peut vemr ie réclamer au bureau central
de la police,
.— S?011™ de 'Musique. — Lundi 3 courant,
répétition a v, heures du soir.
— 1?. publications de mariages ont été affichées
Cé matin à l’Hôtel de Ville.
— La viande dépecée a été vendue chez les bou-
chers pendant la semaine passée aux prix sui-
vants :
Bœuf fr. 1-62 à 1-80 ; vaeh9 fr. 1-48 à 1-62 ; veau
fr. 1-70 à 1-96 ; mouton fr. 1-70 à 1-98 ; porc fr.
1-78 à 1-88 le kilogramme.
Théâtre Royal (i’Anver*.
Ce n’était pas un poisson d’avril !
Laprernib'e de Carmen a été donnée hier!!
Elle avait été annoncée une dizaine de fois, etls
23 février dernier la pièce devant être jouée le len-
demain, nous avons consacré k l’œuvre de Bizet
n- ■■■
\CTIif
Le President,
VICTOR LYNEN
Le Directeur-Gérant
V. DE L’ARBRE. |