Full text |
Vendredi 8 Janvier.
1880. — Cinquante unième année. — N° 8.
abonnements :
r. ,(s bureaux et chez tous les Directeurs de
" * poste (franc de port), pour ;
................... par trimestre, Fr. 18.50
r a ....... * semestre, . Bd!—
Tout abonnement *« poursuit Jusqu'* relus
ormeL
PAVEMENT PAR ANTICIPATION.
ON S'ABONNE : A paris, à l’Agence Haras,
Place de la Bourse; A Londres, chez MM. davies
kt c*, 1, Finch, Lane, Cornhill et A Strasbourg
chez M. AUG. AMMEL, libraire, 5, rue Brûlée.
Prix da numéro : 20 centimes
(Le s mena écrits ne sont pas rendus).
CHEM. DE FER DE L’ÉTAT. —B’Anv. pour Malines 5.40m. £.,3.89,4.15s. — Pour Brux.5.15,
#.29, 7.29, 9.13 £. arrêt â Contich (Est), 9.53, 10.50 £., 11.10 E. pour Bruxelles Nord (Midi)
et Pans oorresp. directe, 12.22, 1.10£..3.07 £., 4.15, 4 35 E., 4.42, 5.54, 6.50 £.,8.25 £.,9.13,10.17
E. - Pour Termonde et Gand 5.43, 6.58, 8.26, 1.22, 4.46, 7.22 par Boom ; 9.53, 3.39, 9.13
par MaUnes. - Pour Alost (par Termonde) 9.53, 3.39, 4.42 (par Bruxelles), 5.15, 6.29, 7.29,
9.13 £., 9.53, 10.50 £., 12.22,1.10 £., 3.07 £., 5.54, 6 50 £.- Pour Louvain 5.15, 5.40 £., 9.lâ
£., 9.53, 1.10 £., 3 39, 4.42, 6.50 £., 9.13, 10.17 £. — Pour Ninove, Grammont, Lessines et
A.th par Bruxelles Nord) 5.15, 10.50 £., 12.22, 3.39, 6.50 £. - Pour Hérenthals et Turnhout
Sir Contich 6.23, 10.57, 5.20, 7.25. — Pour Bruges. Ostende (par Malines) 9.53, 4.42 £.: (par
ruœelles) 5.15,6.29, 7.29, 9.53, 10.50 £., 12.22, 1.10 £., 3.07 £., 4.15, 4.42.- Pour Courtrai,
Mouscron, Tournai, Lille 5.15, 9.53, 12.22, 4.35£.- Calais 9.13 £., 12.22, 6.50 £. — Tirlernont,
Liège et Verviors 5.15, 9.13 £., 12.22, 1.10 £., 3.39, 4.42, 5.54, 6.50 £.,10.17 £. —Landen 5.15,
9.53,12.22, 4.42, 5.54, 6.50 £. - Pour Spa 5.15,9.13 £., 9.50,12.22. 1.10 £., 4.42 £. - Pour
Allemagne 5.15, 5.40 £., 9.13 £., 9.50, 12.22, 4.42, 10.17 E. — Pour Boom 5.43, 6.58,
8.26, 11:05, 1.22. 1.50, 4.46, 7.22, 10.20. - Retour 4.58, 7.42, 9.23, 12.11,12.15, 3,20,6.37,9.06.
— D Anvers (Sud) à Boom 5.45, 7.02,10.04, 11.30,4.17, 5.55, 7.12, 8.15. Retour : 4.36,6.21, 7.55,
10.40, 2.31, 4.32, 7.26. — D’Anvers à Eecker., CappelL. Calmpth., Esschen et Roosend. 6.08, 7.47,
10, 2.32, 4.52, 6.37, 8.14. Pour Esschen, Roosend., Rottd., La Haye et Amst.6 08,7.35 £., 10 36£.,
3.38 £.,4.52, 6.37. En outre pour Rotterd.8.14 s -Bruxelles à Anvers5.27, 6.27 £., 7.21,8.12 £.,
9.31 £.,9.55, 10,50 £.,12.07 £.,12.49. 2.40 £., 3.43. 4.36 £., 5 26 £.. 6.32, 8.08 £.. 9.04, 10 £..12.17.
Journal Politique, Commercial, Maritime, Litteraire et Artistique.
P. A. DELA MONTAGNE
directeur-gérant.
BUREAUX : Rue de l’Amman, 1, et
Place du Musée, Anvers.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. -D’ANVERS pour Lierre 6.13,7.12,9.15,
10 52 ,1.35,3.10, 5.18,6.36,7.08. — Aerschot, Louvain, 7.12,9.15,1.35, 5.18, 7.08. — Ottignie*
Fleuras, Lodelinsart, Charleroi, 7.12, 9.15,1.35, 5.18. — Berzee, Walcourt. Marient)., Yireux,
7.12,1.%. >- Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle, 7.12, 9.15,1.35, 5.18,6.06.
LIGNE D’ANVERS-GLADBACH. — D’ANVERS pour Hérenthals, Moll.iNeerpelt, Ruremond».
Gladbach, 6.13, 10.52, 3.10, 6.36.
ANVERS (Est) à GAND (par Boom), 5.43,6.58, 8.27 mat., 1.22, 4.46, 7.22 soir.
LIGNE D’ANVEBS A CONTICH. — D’anvers (Sud) pour Hoboken, Wilryck, Vieux-Die«.
Contich et Lierre, 4.53, 8.12 9.20 matin, 3.18(jusqu’à Contich), 7.20 soir.
PAYS DE WAES. — D'ANVERS pour Gand, 6.15, 7.12, 8.52£., 10.55, 2.05, 3.45 £.,5.10,6.33.
8.07 h. — De GAND pour Anvers 4.50, 7.05, 8, 9.22 £., 10.50, 12, 2.20, 4.Ö £., 5.25,7.19,8.3$
heures. Le train de 12 h. n'a lieu que les Dimanches et jours fériés.
SOCIÉTÉ ANONYME DE NAVIGATION ESCA UT et RVPBL * TAMISE. - Service des
mois de Novembre et Décembre 1885, et Janvier 1886.. — D’anvers pour Tamise 3 h s. — Da
tamise pour Anvers 7 h. m. - Les Dimanches et Jours de fêtes : D’Anvers à Tamise 10 h. m., et
3 h. soir. — De Tamise pour Anvers 7 h. m. et 12.30 h. soir.
Vendredi 8 Janvier.
ANNONCES :
Les annonces et réclames sont reçues aux
bureaux de m. louis legros rue de l’Amman, 1,
ouverts de 9 heures du matin A 6 heures du soir.
Pour les annonce» de l’étranger on peut égale-
ment s’adresser
A paris, à l’Agence Havas, place de la Bourse;
MM. G. L. DAUBE et C», 816Ù, rue du Faubourg
Montmartre.
A LONDRES, chez mm. davies et c*, 1, Finch
Lane Cornhill et A. Maurice, 13, TavUtock Rew,
Covent Garden.
Pour la HOLLANDE * MM. NIJGH et VAN DITMAR
Pour L'ALLEMAGNE, à M RUD. MOBBE, * Cologne
A BRUXELLES, à mm. LEBEGUE et c*, direc-
teurs de 1 Office de Publicité et* l’Agence Havas,
59, Marché aux Herbes,
UV8ERTION8
Faits-divers, la ligne.......T.........
Rubrique Anvers la ligne..........." ,
Réparation judiciaire, la ligne........
Réclames ((fi?du jôurnal)'la ligne i.'jq
i ligne....
j 9®. ^rif n’est pas applicable eux annonce»
démission et de souscription.
«ST*Ltt ?ntuj*ce* ,ont mesurées au lignes
mitre. — Les titres se paient d’après l’espace
ŸiruertSn6nt' °H ** P‘Ut garaniir Ut <&<«»
lay
inv.
len,
ide-
lou-
E
Ro-
, du
irès
au
ime
nd,
reel
uer
»rea
)OS,
ut
RESUME POLITIQUE.
cabinet français est définitivement constitué
sur les bases suivantes : Présidence du conseil et
affairé étrangères, M. de Freycinet ; intérieur,
M. Sarien ; finances, M Sadi-Carnot; instruction
publiqe, M. Goblet ; justice, M. Demôle; agriculture,
M. Devlle; guerre, le général Boulanger; marine,
l'amiraAube; travaux publics, M. Baïhaut; postes
et télégiphes, M. Granet ; commerce, M. Lockroy.
On vit que M. Lockroy a fini pas accepter le
portefetle qui lui avait été offert ; c’est sans doute
à cause t l’attribution du département des postes et
télégrapis à M. Granet.
Le Tètiraphe, organe de M. de Freycinet,
constate te le nouveau ministère est un ministère
d’apaiseme, et de travail. « Son programme sera
un progranae de concentration républicaine, de
liquidation >s entreprises coloniales et de réfection
de nos flnans : l'organisation du travail y tiendra
une large ph». »
Il est à renrquer que les pays placés sous le pro-
tectorat de lâFrance comme l’Annam, le Tonkin,
Madagascar,. Cambodge, etc., sont distraits du
ministère de linarine et des colonies; ils relèveront
désormais du inistère des affaires étrangères.
Le président i conseil a voulu se réserver ainsi
de diriger lui-ime l’organisation de ces protecto-
rats.
Le gouvernent a reçu hier une dépêche du
général de Coup, qui iui fajt savoir que, dans les
derniers jours (décembre, une bande de rebelles a
envahi et détruire mission catholique située dans
la partie montasse du Nghé-An, province de
l'Annam, un misnnaire français et quatre à cinq
cents chrétiens indues ont été tués.
Une colonne.sou» commandement du lieutenant-
colonel Chaumontancée à la poursuite de cette
bande, l’a atteinte t-fise en déroute et s’est empa-
rée de ses armes et ses munitions.
(La région où cettpération vient d’avoir heu est
celle où se trouve le fugitif et Thuyet.)
Il y a tout lieu de cne qUe ja paix entre la Ser-
bie et la Bulgarie poudre conclue avant l’expira-
tion de l’armistice. Lv,égociations qui se poursui-
vent entre les trois et; Norq ont fait depuis
quelques jours de sensi, progrès, et la résistance
de la Russie à runian.SOnnelle sera sans doute
prochainement vaincue. es|; probable, toutefois,
que des conditions assez gres seront imposées au
prmee Alexandre dans Itt d’éviter le retour pro-
chain d’une nouvelle crisi
Du côté de la Grèce, -q10Ses ne se présentent
pas sous un jour aussi %le. 0n se montre in.
quiet, dans les sphères airiatiques, de i’attitude
résolue de cet Etat. Tous les ;eignements prouvent
que le gouvernement et le pie grecs sont absolu-
ment décidés à faire la guesj ja Grèce n’obtient
pas quelques-unes, au moimS satisfactions qu-elle
demande. D autre part, on sai gource sûre que la
Turquie n'aura, en ce qui conu la Qrècej aucune
des hésitations qu’elle a montri fégard de la Bul-
garie, et que les ordres sont dé^nnbs au commun-
dant en chef Eyoub-Pacha d a^yg^ pi*omptitude
et énergie dès que se produira uentative d’agres-
sion de la part de l’armée grecqt
On mande de Berlin que, qVjU’en disent les
feuilles officieuses, 1 état de sanie Gluil-
laume laisse beaucoup à désiré, inquièfe ]es
cercles de la cour. L’Empereur souyun’ faiblesse
qui va toujours en augmentant et qve des gom.
nolences prolongées.
Apropos de la prochaine rentrée Parlement
anglais, le Standard croit que Lébats sur
l’adresse en réponse au discours de làue seront
plus longs et plus animés que d'habitit
L’Opposition a l'intention de discuta.^
étrangère du gouvernement, la question, ^ et
la question birmane. Le parti Mandate^ ga
conduite sur le contenu du discours * reine
Si celui-ci ne contient pas la promàe gou‘
mettre au Parlement un projet de U Je
gouvernement de l’Irlande plus comprai.
celui sur l’administration des comtés, A,.aed
proposera un amendement à l’Adresse. I
Le parti libéral tiendra une réunion aprà_
trée pour permettre à M. Gladstone d’exA, Ja
politique qu’il désire faire adopter à son pat,
la nouvelle session.
Le télégraphe nous apprend que l’on a dé
en Autriche, à Lettowiiz, des brochures anarc'
des cigares remplis de dynamite et des cartot
contenant la même matière explosible.
Dix ouvriers ont été arrêtés.
Travaux législatifs,
à vis du peuple belge au nom de qui nous
avions protesté, nous dirons immédiatement
que si des nuages ont été amoncelés autour de
la vérité, ce n’était point pour reléguer les
Belges au second rang ; c’était parce que cette
vérité était trop triste à avouer pour la Bel-
gique.
Ce que nous disaient il y a quelques jours,
spontanément et officieusement, des amis qui
avaient été mêlés à l’affaire, est très exact :
de grands banquiers belges, de grands indus-
triels belges ont été tenus au courant de la
question du chemin de fer ; non seulement ils
n’ont pas désiré s’y intéresser, mais ils n’ont
même pas voulu examiner les communications
qui leur étaient faites. Il en a été de même pour
les banquiers sondés à Cologne et à Berlin.
Il y a plus ; le fait suivant que citait tout
récemment le Journal de Bruxelles avait fait
craindre et confirme cette absence d’initiative
de la part des Belges :
“ Il y a trois ans une grande maison française établie
au Congo, où elle possède des établissements nombreux
et prospères, la maison Daumas Béraud, se montrait
disposée à céder, sur les instances des chefs de l’Asso-
ciation internationale du Congo. à une société de capi-
talistes formée en Belgique ses installations au Congo.
Il s’agissait d’une affaire donnant des bénéfices certains
et constatés. Des factoteries en pleine activité, ayant
des ouvriers noirs bien dressés et dirigées par des em.
ployés blancs au courant de la besogne, auraient été
cédées par MM. Daumas Béraud à la compagnie belge.
Ces derniers seraient restés intéressés à l’affaire et
auraient reçu paiement de leurs apports en actions de
la compagnie belge. Les circonstances {étaient dône
excessivement favorables et les risques à courir ré-
duits à leur minimum. Eh bien! un homme d’Etat belge
versé dans les affaires, et un grand banquier de notre
pays ne purent réussir, en 28 mois, malgré tous leurs
efforts, à réunir un capital de deux millions et demi. »
Nous croyons même savoir qu’on était allé
dans les négociations jusqu’à offrir de garan-
tir 6 0/0. Des Belges seuls seraient restés à la
tête des affaires, et c’est sous leur influence
que le chemin de fer se serait établi.
Tout a été refusé.
Nous n’examinerons plus en ce moment si
les démarches avaient bien été faites avec
l’esprit pratique qui doit régner dans des
négociations de ce genre. Nous n’opposerons
pas à cette inertie l’exemple d’autres Belges,
d’Anversois, qui ont su parfaitement et sans
bruit créer un syndicat et faire au Congo des
acquisitions de terrains, pour l’exploitation
desquels ils ont su tout aussi parfaitement
former un personnel.
Nous n’envisageons ici que le fait brutal du
refus opposé à des démarches sérieuses, dont
la source méritait d’inspirer toute confiance.
Le même refus s’est produit lorsqu’est ve-
nue la question du chemin de fer.
Et c’est alors, comme l’a raconté le Journal
de Bruxelles, « c’est alors que M. Stanley, qui
ne cesse de répéter depuis trois ans que le
chemin de fer du Congo est une question de
vie ou de mort pour l’Etat naissant, se mit en
campagne en Angleterre et s’aboucha avec
les propriétaires de la British India SteamNa-
riga'ion C°. Ces messieurs, de leur initiative
I rDne, s’enquirent, ce que tout Belge pouvait
faire depuis trois ans bien plus facilement
qu’eux, des risques et du profit que pou-
vait présenter l’affaire. L’Etat du Congo ne
pouvait garantir aux Anglais plus qu’aux
Belges la réussite certaine de l’œuvre. Per-
suadé de l’avenir du chemin de fer, il pouvait
tout au plus exposer à MM. Mackinnon, Hutton
et consorts, comme il l’avait fait aux Belges
précédemment, les raisons qui militent, selon
lui, en faveur du succès de cette entreprise.
Ces messieurs s’en sont contentés : les Belges
n’en avaient pas voulu. Le gouvernement du
Congo ne pouvait cependant pas refuser les
Ouvertures des Anglais parce que les Belges
avaient décliné de les discuter. »
Et notre confrère ajoutait :
« Le gouvernement du Congo ne possède absolument
aucun plan dn chemin de fer à créer; les explorateurs
mêmes du Congo ne peuvent donner aucun renseigne-
ment à ce sujet. Ce qu’ils savent, c’est que le chemin de
fer du Congo est une œuvre absolument nécessaire au
commerce. Connaissant le Congo, grâce à leurs rela-
tions d'affaires, connaissant les conditions et les néces.
sités d’une œuvre entreprise en Afrique, MM. Mackinnon
tet consorts ont confiance dans la création d’un chemin
\e fer sur les rives du Congo. Ils sont prêts à en faire
\ capital et ils offrent aux souscripteurs de participer
_ , leur entreprise.
Le Sénat, dans sa séance d’hier, a voté a 1 unank es Anglais savent très-bien quel immense débouché
mité le projet de loi sur les pensions civiles. Puis, A^égions du Haut-Congo présentent pour les coton-
s'est occupé du projet de loi relatif aux droits d au- .e Manchester, par exemple. Aussi est-ce à
ministre Te VjJîtfc?a^cômbattoE plupirfc des Rester ont^î^ttrouvé des capitalistes
amendements. Il est probable que l’ensemble de la \a souscrite la totalité du capital necessaire
oi sera adopté aujourd'hui sans changement. fit Jusqu au bout laisser a nos compatriotes une
1 de prendre leur part de l’œuvre qui s’annonce
^le gouvernement du Congo a imposé au syn-
lais une souscription internationale. Il est peu
que des capitales comme Constantinople'
^isbonne et d’autres souscriront pour de fortes
Jsi les Belges le veulent,ils peuvent s’emparer
La Belgique au Congo.
Nous avons dit de revenir sur l’affaire du
Syndicat anglais. . . .
Nous avons tout lieu de nous féliciter d avoir
manifesté tout haut le mécontentement qui
s’était emparé de tous les esprits en Belgique
à la première nouvelle de la formation de ce
Syndicat. Pourquoi n'aurions-nous pas élevé
la voix ! Si nous sommes dévoué à l’œuvre du
Congo, c’est par conviction de l’utilité qu’aura
pour la civilisation et le commerce la colonisa-
tion des immenses contrées centrales du noir
continent, c’est par sympathie pour les hautes
et généreuses aspirations de notre Roi, pour
la persévérance et le désintéressement dont
Il n’a cessé de faire preuve ; c’est enfin à cause
de l’intérêt qu’excitent tout naturellement des
entreprises scientifiques aussi difficiles et
aussi rares que celle dont Stanley a pris l’ini-
tiative et dans laquelle ses continuateurs se
sont jetés avec tant de courage. Mais ce dé-
vouement à l’œuvre du Congo n’a jamais
aveuglé notre jugement ni enchaîné notre in-
dépendance, et nous le ferons bien voir lorsque
nous croirons sincèrement que les adminis-
trateurs du nouvel Etat libre font erreur ou
qu’ils ne tiennent pas compte suffisamment
au droit des Belges à ne pas venir en seconde
ligne 'lans leurs projet s d’avenir.
Nous nous félicitons d'avoir parlé parce que
nous avons forcé ai:.si? la vérité à se dégager
peu h peu des nuages que l'on avait semblé à
plaisir amonceler autour d’elle.
Et comme il ne suffit pas d’être indépendant
vis à vis de ceux qui négocient officiellement
au nom du Congo et qu’il faut l’être aussi vis
Te
M?.
[ a fde partie de l’opération en y souscrivant,
Railway Company sera alors une œuvre
la Compagnie du Canal de Suez, dont l’acL
est à Paris, mais dont la moitié des actions
îeterre.
semi
mini!
sont
Le
n’est pi’admiinstration de la compagnie nouvelle
eore for® f°rmé» puisque la société n’est pas en-
s’il y a <? ne Poul'ra y faire entrer des Belges que
syndicat\criP'eurs belges. Il n’y a jusqu’ici qu’un
y \é ayant pour mission de lancer l’affaire.
Siles\ . , . . . .
à ne pas? 1U1 n ont pas voulu, persistent
la possesf être les maiI'res au Congo par
mauvaise}1 chemin de fer, nous aurions
se substitua reprocher aux Anglais de
remercienux' ^ou.s devons plutôt les
le chemin\Tau^ évidemment mieux que
que pas dmoit construit par des Anglais
Toutes le\
reçues depuVunica(ions fiue nous avons
aboutissent Pous avo!ÎS soulevé le debat
| conclusion.
La
sociSkerill et le Congo.
Le Directe» , , , . ...
a adressé la l<Tal de la société Cockerill
n,lMX . ' n vante à quelques jour-
\ Ser.Ang, le 5 janvier 18S6.
Monsieur l
,\ur,
Dans votre numét
vier, vous reproduisnedi 2 et dimanche 3 jan-
mon nom parmi ceuliculet de P Escaut qui cite
sonnes qui auraient refusé
les offres du Roi pour réunir les capitaux nécessaires
au développement du Congo.
Je regrette de devoir vous dire que je n’ai pas eu
l’honneur d’être interpellé à ce sujet., et j’ajouterai que,
de ma propre initiative et au nom du syndicat des
aciéristes belges, j’ai offert à l’administration de l'Etat
indépendant du Congo, sous la date du 15 septembre,
de lui fournir le matériel fixe, rails et traverses mé-
talliques. pour la première section de 100kilomètres de
chemin de fer, contre paiement en dix annuités.
Veuillez, je vous prie, insérer la présente dans votre
plus prochain numéro et croire à ma considération dis-
tinguée. E. sadoine.
C’est à dire que la société Cockerill a de-
mandé que l’Etat du Congo lui rendît le ser-
vice de se fournir chez elle du matériel néces-
saire au chemin de fer, mais n’a pas songé à
rendre à l’Etat du Congo le service de s’inté-
resser à la construction de ce chemin de fer.
Nous n’en avions rien dit, mais on nous
avait aussi très pertinemment cité la Société
Cockerill comme ayant' été mise au courant
de l’affaire d’un syndicat à former en Bel-
gique. M. Sadoine déclare que non. Nous pre-
nons acte de sa déclaration.
Le dernier article que nous avons consacré
à la question scolaire nous vaut la réproba-
tion ae l'Escaut.
Nous nous y attendions, ou, pour mieux
dire, nous l’espérions.
Parce que nous avons dit que la décision
prise étant irrévocable, nous ferions de notre
mieux pour qu’elle fût le moins préjudiciable
possible à nos intérêts, notre confrère nous
rappelle les critiques que nous avons adres-
sées à M. Thonissen, à l’occasion de quelques
« déclarations de principes » que l’ancien pro-
fesseur de l’Université de Louvain a été forcé
de corriger dans la seconde édition de son
commentaire de la Constitution. N’en déplaise
à ïEscaut, les deux cas se ressemblent comme
le jour et la nuit. Nous n’avons rien retranché
à notre appréciation, puisque nous la mainte-
nons. Tout ce que nous âvons proclamé, c’est
que nous ne profiterons pas de ce que notre
solution n’a pas été admise pour chercher
misère à l’Hôtel de Ville et révolutionner le
parti libéral à Anvers.
En quoi nous estimons, sans avoir le moins
du monde entamé notre dignité, avoir donné
un exemple de modération qui gagnerait a
être imité là où règne l’intransigeance et, par
conséquent, la discorde. Au surplus, nous
n’avous pas, à l’instar de M. Thonissen, ré-
tracté des “ déclarations de principes, » puis-
que nous avons toujours soutenu, et que nous
soutenons encore qu’en théorie pure, le caté-
chisme ne doitpas plus être enseigné à l’école
par le prêtre que. par l’instituteur. Seule-
ment, comme nous l’avons fait observer, Rome
n’a pas été bâtie en un jour, et nous ajoute-
rons aujourd’hui que celui qui, en politique,
refuse de tenir compte des circonstances, ne
réalisera jamais les progrès qu’il peut avoir
dans la tête.
Telle n’a pas été, certes, l’attitude de M.
Thonissen qui, arrivé à la maturité du talent
et de la science — ce sont les expressions de
ïEscaut — a rétracté des « déclarations de
principes « faites à une époque où, sans être
un sot, il joignait l’indépendance du carac-
tère à la foi et à la générosité de la jeunesse.
L’Escaut, nous le regrettons beaucoup pour
lui, a perdu ici une rare occasion de se taire,
et il a entamé, sur le dos de M. Thonissen,une
discussion qui, nous en sommes convaincu,
fera le plus vif plaisir au digne successeur de
M. Jacobs.
L’union des libéraux.
La Ligue libérale de Bruxelles vient de ré-
pondre à son tour au Cercle libéral de l’Est, de
Liège, qui, on s’en souvient, avait tenté d’opé-
rer un rapprochement entre les diverses
nuances du parti libéral bruxellois. La Ligue
a également répondu à l’Union libérale de
Bruxelles qui, conformément au rôle que ce
corps politique s’est dévolu, avait renouvelé
auprès de l'Association et de la Ligue la tenta-
tive infructueuse du Cercle de l'Est. On se perd
un peu dans tous ces noms ; aussi, voici, sans
plus d’ambages, les deux documents dont il
s’agit :
A Messieurs les membres du Cercle libéral de l’Est de
la ville de Liège.
Bruxelles, 6janvier 1886,
Messieurs,
Par votre lettre du 31 octobre, vous nous avez cha-
leureusement recommandé la reconstitution de l’unité
du parti libéral à Bruxelles.
Nous ne pouvons que rendre hommage aux inten-
tions qui ont dicté cette démarche et nous rallier aux
considérations si justes sur lesquelles elle s’appuie.
Arracher le pays à la domination cléricale, sauver notre
enseignement public compromis et persécuté est le plus
urgent de nos devoirs, celui qui l’emporte sur tous les
autres.
Mais, étant les victimes et non les auteurs des divi-
sions que vous déplorez, il nous a paru convenable de
laisser d’abord répondre à votre appel ceux dont l’in-
transigeance a créé la situation que nous déplorons
avec vous.
Aujourd’hui que nous savons comment cet appel a été
écarté, nous ne pouvons mieux faire que de mettre sous
vos yeux copie de la réponse que nous y avons faite
lorsque {'Union libérale de Bruxelles l a renouvelée
auprès de nous.
Vous trouverez ee document sous pli.
Nous osons. Messieurs, nous flatter de l’espoir que
notre manière de voir rencontrera votre approbation
et nous vous prions d’agréer l’expression de nos senti-
ments distingués.
Le Secrétaire, Le Président,
(Signé) l. vanderkindere. (Signé) aug. couvreur.
A Messieurs les président et membres du Comité de
V « Union libérale, » à Bruxelles.
Bruxelles, le 6 janvier 1886.
La lettre que vous nous avez adressée en vue d’ame-
ner une entente entre les différentes fractions du parti
libéral à Bruxelles a été examinée par nous avec toute
l’attention que méritait le but qu’elle poursuit.
Au fond, vos propositions reproduisent la tentative
faite par M. Goblet au mois de décembre 1884 pour con-
jurer le déchirement du libéralisme.
Pour les mêmes causes ces propositions devaient ren-
contrer le même insuccès.
Le rejet par {'Association libérale, rejet facile à pré-
voir, justifie une fois deplus la résolution que nous
avons dû prendre de la quitter.
En ce qui nous concerne. Messieurs, comme nous ne
visons pas l’édification d’un parti nouveausur les ruines
de notre vieux et glorieux passé, nous ne repousserons
jamais ceux qui nous parleront d’union et de paix.Toute
proposition qui, les principes restant' saufs, pourrait
assurer la solidarité d- i oui es les nmui-es du libéra-
lisme sera étudiée par nous avec le désir sincère de
donner à notre opinion, dans le pays entier, un exemple
qui, au moment où des divisions se fomentent en pro-
vince, empêcherait nos défaites de se changer en dé-
routes et montrerait à tous, comment, par une politique
conciliante, dont la prudence et la sagesse n’excluent
, pas l’énergie et l’esprit de progrès, on pourrait arracher
i le pays aux prêtres qui l’exploitent,
j Déjà au mois de juin dernier, en adoptant votre can-
; didat, nous vous avons donné des gages de l’esprit qui
: nous anime. Dans des circonstances analogues, nous
| agirions avec la même abnégation. Les questions de
I personnes sont secondaires à nos yeux.
Il ne nous appartient pas, en vue des prochaines élec-
tions provinciales, d’engager, par un compromis, le poil
de notre Ligue, mais nous croyons être les interprètes
fidèles des sentiments de ses membres en déclaraut
qu’ils ne feront pas de la politique révisionniste la con-
dition de leurs votes. De même qu’ils refuseraient de
l’imposer comme une condition sine qua non du libé-
ralisme des candidats, de même ils ne songeront pas
à prescrire ceux qui la poursuivent. La Ligue n est
pas une secte. Elle est, elle restera toujours ouverte à
tous ceux, révisionnistes ou non. qui voudront com-
battre avec elle le cléricalisme. Elfe n’entend surtout
pas être ingrate envers quiconque a servi cette
causeaveczèle, intelligenceetdévouement. Ceux-là seuls
ne pourront pas compter sur ses suffrages qui. pour
précipiter des transformationsauxquellesle libéralisme
u’a pas encore donné son assentiment, ont ouvertement
ou tacitement pactisé avec les contempteurs de nos in-
stitutions et livré l’enseignement public aux persécu-
tions de ses pires ennemis.
Si, dans ces conditions, il vous convenait de vous
concerter avec nous sur les moyens de renouveler.pour
les élections provinciales de 1886, l’entente déjà établie
entre nous au cours de cet été, nous consentirions vo-
lontiers à en délibérer par l’intermédiaire de délégués.
Agréez, Messieurs, nos salutations distinguées.
Le Secrétaire,
(Signé) l. vanderkindere.
Le Président,
(Signé)’aug. couvnEUR.
Il n’est pas inopportun, à l’occasion des deux
lettres qu’on vient de lire, de rappeler le vœu
exprimé par l’Association libérale de Liège en
faveur de la convocation d’un Congrès. D’après
ce que l’on écrit de Liège à la Gazette, le comité
de l'Association libérale de cette ville, avant
de saisir la Fédération libérale de sa proposi-
tion, a décidé de consulter les diverses Asso-
ciations libérales du pays. Il paraît que trente-
sept lettres de réponse lui sont déjà parve-
nues. Elles seront examinées ce soir.
Les effets du protectionnisme.
Notre correspondant d’Allemagne nous écrit:
Il est dûment constaté à présent, après une expé-
ience de six ans, que l’augmentation des droits doua-
niers n’a pas servi à améliorer en Allemagne l’état
de l'industrie et de l’agriculture.
C’est une opération manquée. Les agriculteurs
comme les industriels et les commerçants se plai-
gnent plus que jamais. Il n’y a que le gouvernement
qui soit content, parce que le tarif protectionniste lui
donne 200 millions de marcs par an.
Ainsi se vérifie, après une demi-douzaine d’années,
la prédiction de M. Eugène Richter, de l’extrême
gauche. Quand on commença à discuter le tarif de
1879, le leader des progressistes s’exprime de la
sorte : « nous allons tout simplement voter deux cent
millions de nouveaux impôts ». Le mot révolta les
protectionnistes. — Nous allons, répondirent-ils,
faire revivre l’industrie, ranimer l’agriculture et don-
ner un puissant développement au commerce.
Aucun de ces trois résultats n’a été obtenu. Il est
constaté par les statistiques officielles, que l’expor-
tation de l’empire a diminué, que le commerce inter-
national de l’Allemagne a décru, que la situation de
l’industrie est devenue plus mauvaise, et quant à
Vagriculture, nous l’avons dit plus haut, ses plaintes
n’ont jamais été aussi vives, aussi générales.
Chaque année, sous la régime du übre échange,
Hambourg et Brême étaient fiers de constater que
leur prospérité se développait continuellement. Ecou-
tons à présent le langage de leurs chambres de
commerce.
Celle de Hambourg, dans son rapport pour 1885,
écrit : « La situation du commerce général de 1885
ne présente pas un tableau aussi satisfaisant qu’on
eût pu l’espérer. L’excès de production, dont nous
avions déjà parlé dans notre précédent rapport, est
devenu plus sensible encore. Les bénéfices de la
fabrication et du commerce ont encore diminué...
» Quoique nos relations avec l’Angleterre et la
France eussent déjà reçu des atteintes, on pouvait
constater néanmoins que le commerce allemand, et
particulièrement l’exportation, se trouvait dans la
voie du progrès, au moins en ce qui concernait la
quantité. C’est ce qu’on ne pourrait plus dire main-
tenant. D’importantes industries allemandes n’ont pas
réussi à maintenir leurs chiffres d’exportation, et il
semble qu’il en est de même pour les affaires inté-
rieures.
» D’après notre conviction, le système économique
(le protectionnisme), mis en vigueur dans la plupart
des pays industriels et commerçants, a contribué à
rendre la crise plus profonde, en rendant les relations
plus difficiles. »
Ainsi, grâca au protectionnisme allemand et euro-
péen, Hambourg se trouve arrêté dans ses progrès.
Il en est de même de Brême. Là également la Cham-
bre de commerce est fort mécontente. Son rapport
pour 1885 est aussi mauvais que celui de la Chambre
de Hambourg.
Je vous ai déjà dit que les protecteurs du » pauvre
paysan, »* qui se trouve déçu dans toutes ses illu-
sions, pour éviter des protestations unanimes, se sont
empressés de recourir à un autre remède : le bimé-
tallisme. On assure à présent à l’homme des champs
qu’il va être soulagé et qu’on va même l’enrichir en
rendant à l’argent la valeur que leslibre-échangistes
lui ont enlevée. Le paysan se console donc, pour le
moment, à la pensée que le bimétallisme lui donnera
ce que le protectionnisme ne lui a pas donné.
Mais attendons la fin.
Nous ne sommes pas au bout de la crise. Les temps
approchent où les protectionnistes vont commencer
à sentir sérieusement tout le tort que leur maladroite
politique a fait à l’Allemagne.
En 1885, ils ont eu l'imprudence de renforcer en-
core le tarif de 1879. La Russie et l’Autriche-Hon-
grié ont été surtout atteintes dans leurs intérêts par
ces nouvelles aggravations des droits douaniers.
Qu’a fait aussitôt la Russie ? Pour se venger elle a,
dare dare, augmenté ses droits sur le fer et tout ré-
cemment a eu heu un Congrès des industriels métal-
lurgiques qui s’est occupé de projets ayant pour but
de frapper plus vigoureusement encore tous les pro-
duits des mines.
L’Autriche-Hongrie, de son côté, se prépare à
prendre de nouvelles représailles.
Or, il est constaté que déjà, l’année dernière, l’ex-
portation allemande en Russie et en Autriche-Hon-
grie a reculé. Que sera-ce l’année prochaine et les
années suivantes?
La Suisse, paràlt-il, s’occupe elle aussi de faire
sentir à l’Allemagne combien les mesures douanières
du Zollverein lui sont désagréables.
De plus, nous apprenons que certaines colonies
prétendent ne pas rester en arrière.
Où tout cela aboutira-t-il?
On a fait des efforts inouïs pour augmenter les
relations de l’empire avec une quantité de pays ; ces
peines commençaient à donner des résultats, et voilà
que par de maladroites mesures douanières on a pro-
voqué partout des représailles. On se ferme des
portes qu’on s’était donné tant de peine à ouvrir.
Oh! disait-on, en 1879, les représailles nous ne les
craignons pas ! Les voilà cependant.
Autre déception ! Les industriels protectionnistes
s’étaient figuré que l’Etat, •* pour favoriser le travail
national », n’achèterait plus rien à l’étranger. Mais
quand le ministre des travaux publics a vu qu’il
pouvait se procurer son matériel de chemin de fer à
meilleur compte au delà de la frontière, il n'a pas
hésité à se fournir ailleurs. Cette conduite a, beaucoup
étonné une grande usine rhénane laquelle, s’étant
vue évincer deux fois, a fini par protester. — L’Ad-
ministration des chemins de fer, lui a répondu
M. Maybach, n’est pas obligée de payer aux fabri-
cants allemands des prix plus élevés pour leur per-
mettre de faire des prix plus bas à l’étranger !
Le Gouvernement lui-même comprend que le jeu a
été poussé trop loin.
Bref, le protectionnisme, pas plus en Allemagne,
qu’en France, en Russie, en Autriche et ailleurs n’a
soulagé ni l’industrie ni l’agriculture. Il a frappé les
Allemands de 250 millions de francs de nouveaux
impôts, et voilà tout.
Commerce, marine, finances, etc,
Londres, 7 janvier. — Le bilan delà Banque d’An-
gleterre constate une diminution de l’encaisse de
liv. st. 346,000, de la circulation de liv. st. 667,000 et
du chiffre proportionnel des réserves aux engage-
ments de 39 3/32 0/0 il y a huit jours à 32 13/16 0/0.
Autriche-Hongrie. — On télégraphie de Tienne
au Temps que les ministres hongrois ont eu avec
leurs collègues autrichiens de nouvelles conférences
pour la révision des tarife douaniers. L’accord se fera
très prochainement sur le privilège de la Banque
hongroise et l’impôt sur la consommation. Les tarifs
sur Tes fers et les blés ne seront pas surélevés.
Italie. — On étudie de nouveau au ministère un
projet de conversion de la rente. On commencerait
par convertir 900 millions de la dette amortissable,
ce qu’on voulait déjà faire au mois d’avril dernier,
mais ce que la crise de la Bourse ne permit pas
alors.
Suisse. — La ratification et l’échange des actes
de la convention monétaire du 6 novembre et de
l’acte additionnel du 6 décembre viennent d'avoir
lieu.
La production des sucres en Russie.—Cam-
pagne 1885-86. — La Société technique impériale
de Russie vient de faire une enquête sur la produc-
tion du sucre dans ce pays pendant cette campagne.
En voici le résumé :
Sur 242 fabriques consultées, 161 ont envoyé leur
réponse, et 81 n’ont adressé aucune communication.
Pour cesdernières on a pris la moyenne des résultats
obtenus pour les autres,eton arrive ainsi auxehiffres
suivants :
(Nous avons traduit toutes les quantités en tonnes
de 1000 kil.)
Campagne 1885-1886.
Betteraves récoltées..tonnes 5,345,845
Rendement en sucre....degré 8,36 0/0
Production............tonnes 449,460
Dans les campagnes précédentes, les chiffres de la
quantité de betteraves récoltées et de sucre produit se
présentaient comme suit :
Betteraves Production
1884-85 ....tonnes 3,496,340 338,490
1883-84..... » 3,139,220 313,400
1882-83 .......... 2,884,680 280,415
1881-82..... » 2,641,370 264,100
La plupart des fabriques ont terminé, cette cam-
pagne, le travail à fin décembre, et un petit nombre
seulement travaillera en janvier et en février.
La consommation pour 1885-86 est estimée à
367,000 tonnes environ ; et si on compte qu’il restait
en fabrique au début de la campagne il à 12,000
tonnes, cette quantité ajoutée à la production de
449,460 tonnes, donnerait un total de 460,000 tonnes
environ de ressources. Si de ce chiffre, on déduit la
consommation comme indiquée plus haut, il reste-
rait une quantité de 93,000 tonnes environ disponibles
pour l'exportation.
Pilotage.
Mouvement de la Navigation.
NAVIRES DE MER.
port d’anvers.
Arrivés en 18S4 4102 nav.jaugeant ens. 3,427,021 ton.
- 1885 4198 » » » 3,393,527 »
En plus en 1885 96 nav., mais en moins 33,494 »
Parmi les 4102 arriv. de 1884, il y a 3190 st. et 912 voil.
» 4198 » 1885, » 3226 » 972 .
En plus en 1885... 36 » 60 »
Dans les chiffres du mouvement du port d’Anvers
sont compris le nombre et le tonnage des bâtiments
(tous à voiles) destinés pour Termonde. soit :
En 1884 : 4 navires jaugeant ensemble 662 tonneaux,
et en 1885 : 6 » » » 786 »
PORT DE GAND.
Arrivés en 1884 : 796 nar. jaugeant ens. 252,980 ton.
» » 1885 : 805 » » » 277,678 »
En plus en 1885 : 9 navires; et 24,698 ton.
PORT DE BRUXELLES.
Arrivés en 1884 :151 nav. jaugeant ens. $1,879 ton.
» » 1885 : 158 » » » 21.059 »
En plus en 1885. : 5 nav. ; mais en moins 820 ton.
PORT DE LOUVAIN.
Arrivés en 1884 :
» » 1885 :
En moins en 1885 :
Arrivés en 1884 :
» » 1885 :
nav. jaugeant ens. 11,973 ton.
» » » 7,586 »
28 navires ; et
PORT d'ostbnde.
578 nav. jaugeant ens. 188,418 ton.
537 » » » 173,687 »
Enmoinsenl885 : 41 navires; et 14,731 »
PORT DE NIEUPORT.
Arrivés en 1884 : 47 navires jaugeant ensemb. 9,338 ton.
» » 1885 : 51 » » » 12,585 »
En plus en 1885 : 4 navires; et 3,247 »
EGYPTE.
La convention anglo-turque.
On mande du Caire au Times que les divergences
de vues, d’ailleurs peu importantes, qui pouvaient
exister entre Moukhar Pacha et sir Henry Drummond
Wolff, ont maintenant disparu.
La première entrevue du Khédive et des deux
hauts commissaires est fixée au 9 de ce mois. La
question du Soudan y sera examinée, conformément
à l’article 2 de la convention anglo-turque.
SERBIE.
Le régime du sabre.
Les publicistes serbes ne cessent d'accuser les Bul-
gares de violer l’armistice. Ils déploient dans la
poursuite de cette guerre de plume des qualités
d acharnement et de ténacité qui, transportées sur
un autre terrain, auraient certainement modifié en
leur faveur les résultats du conflit. On dirait que ne
pouvant se décider à abandonner définitivement la
partie, ils cherchent uniquement à faire provision de
griefs réels ou imaginaires pouvant leur servir de
pretextepour recommencer à la première occasion
favorable.
Ce qui irrite particulièrement les Serbes, c’est que
la population des districts qui leur ont été adjugés
par le traité de Berlin ne les aime pas du tout. On
1 a bien vu à Pirot, où quantité de familles se sont
empressées de suivre le prince Alexandre à Sofia.
Au reste, si nous en jugeons par une lettre adres-
sée à un de nos confrères étrangers, les procédés du
gouvernement serbe ne sont rien moins que clé-
ments. Le passage suivant, emprunté au correspon-
dant en question, ne laisse pas d’être significatif :
« En Serbie, il ne se passe guère d’années sans
que le peloton d’exécution y fonctionne pour la ré-
pression de troubles intérieurs de caractère plus ou
moins politique. Ai nsi, il n’y a pas deux ans que dans
ce distnet frontière de Zaïtchar, déjà cité plus haut,
furent fusillés dix-neuf individus, parmi lesquels un
vieux pope de 70 ans, nommé Marinko, avec son fils,
son gendre et un de ses neveux. Il s’agissait d'une
emeute survenue à l’occasion d’une mesure de désar-
mement de la population et qui, dans tout autre
pays,au dire de personnes bien placées pour connaî-
tre la vérité, eût valu quelques années ou même quel-
ques mois de prison aux plus compromis de ceux qui
y avaient pris part. Pendant mon séjour à Belgrade,
j eus 1 occasion de m’entretenir avec un haut fonc-
tionnaire qui avait joué un certain rôle dans la ré-
pression de cette malheureuse échauffourée. Comme
je lui exprimais mon étonnement de l’extrême ri-
gueur de la répression, il se récria avec vivacité
contre ce qu’il appelait une sensibilité tout à fait mal
placée de ma part. « Ces gens, monsieur, poursuivit-
il, étaient des agitateurs indignes de toute pitié. On
n’en a d’ailleurs épargné que trop; la cour en avait
condamné quatre-vingts à mort, et c’est notre roi
qui, dans un mouvement de clémence intempestive,
n’en a laissé fusiller que dix-neuf ! »
» Par cet échantillon, il est facile déjuger des sen-
timents avec lesquels les Bulgares des districts li-
mitrophes de céux qui furent le théâtre de semblables
événements doivent envisager la perspective de
devenir les sujets du roi Milan. Ajoutez à eela que
les habitants de la principauté, musulmans aussi
bien que chrétiens, jouissent de franchises locales
extrement étendues, issues du développement, dans
un sens très libéral, de l’ancienqe organisation des
« communautés » sous le régime turc et complète-
ment inconnues en Serbie, où règne l’une des cen-
tralisations les plus tracassières et policières qui se
puisse rencontrer en Europe. » •
FRANCE
Le parachute politique de M. Rochefort.
Il en est des crises ministérielles comme de tant
d autres misères. Tout le monde les déplore, sans
que personne trouve le moyen de les conjurer. On
dit bien qu’il faut constituer des cabinets qui répon-
dent aux exigences de la situation ; mais la situa-
tion a d’ordinaire tant d'exigences qu’aucun cabinet
n’y satisfait entièrement. On prêche tantôt la déci-
sion, tantôt la déférence au ministre et toujours
la concorde aux assemblées ; mais les assem-
blées se lassent vite de la concorde. Quant aux
ministres, s’ils n’ignorent pas que trop de dé-
cision nuit, rien ne leur garantit que trop de dé-
férence serve ; en d’autres termes, ils ne savent
quel parti prendre, ni quel péril choisir. Le problème
de la stabilité ministérielle pouvait donc passer à bon
droit jusqu’ici pour insoluble. Mais M. Rochefort est
un habile homme, qui a résolu d'autres problèmes
au cours de sa carrière agitée, et le voilà qui préco-
nisa auxministres l’emploi d’un parachute infaillible.
Supprimez la cause, l’effet disparaît : vieil axiome
delà scholastique, à laquelle le directeur del’/n-
transigeant rend, par sa façon de procéder, un
hommage imprévu. Si les ministres cessent de
tomber, dit cet ingénieux écrivain, il n’y aura
plus de crises ministérielles. Tout se réduit donc
à empêcher les ministres de tomber. Mais pourquoi
tombent-ils ? Parce que, à un moment donné, ils pro-
posent aux Chambres une loi dont les Chambres ne
veulent pas ; ou parce qu’ils se refusent à endosser
la responsabilité des mesures émanant de l'initiative
parlementaire ; ou, enfin, parce qu’ils posent la ques-
tion de confiance. S’ils ne demandaient pas à la
représentation nationale de se prononcer pour ou
contre leur politique, s’ils acceptaient tout ce que les
députés ou les sénateurs veulent imposer ; enfin, s’ils»03'
ne se risquaient jamais à mettre en avant le moindre
bout de loi, comment les majorités les plus
hostiles du monde pourraient-elles parvenir à
les renverser? Supposez qu’un ministre monte
à la tribune et tienne à peu près ce langage :
“ La Chambre veut l’impôt sur le revenu ? Le
ministère est prêt à l’établir. La Chambre penche
pour l’évacuatioa du Tonkin ? Déjà le télégraphe est
en mouvement pour rappeler nos troupes. En
toute matière il en sera de même. Qu’il plaise seu-
lement à la Chambre de signifier ses volontés : les
ministres sont tout prêts à les faire exécuter.
Dût-on leur enjoindre le lendemain de défaire ce
qu’ils on fait la veille, jamais ils ne se dépari iront
de leur rôle, qui est, ils sont fiers de le proclamer,
celui de serviteurs empressés et discrets, de muets
de comédie, et d’eunuques de sérail. » Evidemment,
le ministre qui parlerait ainsi désarmerait toutes les
malveillances et se maintiendrait longtemps au pou-
voir. A une condition toutefois : c’est qu’il ne se
trouvât point dans le Parlement nombre d’hommes
politiques, résolus à se sacrifier avec un dévouement
égal, pourvu qu’ils fussent ministres, et décidés, par
conséquent, à maintenir, coûte que coûte, la circula-
tion des portefeuilles. M. Rochefort y a-t-il songé ?
BELGIQUE.
Bruxelles, 8 janvier.
On mande de Berlin : « L’envoyé extraordinaire
du roi des Belges au jubilé impérial,le lieutenant-géné-
ral Van der Smissen a été invité, mardi, à un déjeuner
chez le prince impérial. Comme le général possède déjà
tous les ordres supérieurs de la Prusse, l’Empereur lui
a fait don de son portrait, enrichi de diamants.
» Le compagnon dn généraL le colonel Boyard, de
l’état-major, a été nommé commandeur de l’ordre de
l’Aigle rouge. »
Ainsi que nous l’avions annoncé, le vicomte de Ca-
dignan est arrivé, hier matin, à 9 heures, à la gare du
Nord, venant de Welkenraedt. Mme Gabrielle Fou géras
se trouvait avec lui, dans un compartiment de seconde
classe ; ils étaient accompagnés de quatre gendarmes
en bourgeois.
En sortant du train ils ont été conduits au parquet.
Leurs bagages ont été transportés au greffe du tribunal.
Dès leur arrivée au Palais de Justice, iis ont été inter-
rogés par M. le juge d’instruction Lenaerts.
L’interrogatoire du comte deCadignan s’est prolongé
de 10 heures du matin à 2 heures de l’après-midi. Celui
de Mm“ Gabrielle Fougeras, de 2 heures 1/2 à 3 li. 1/2.
Le mandat d’arrêt porte que le vicomte Gny.Edgard,
Paul, Joseph. Dnpleix deCadignan, âgé de 27 ans. sans
profession et sans résidence, est inculpé d’escroquerie,
d'abus de confiance et d'usage de lâux commis à
Bruxelles et ailleurs dan3 ^arrondissement.
Sa maître Gabrielle Lourde, veuve Fougeras, née a
Bordeaux en 1852. sans profession et sans réside: r - .est
inculpée d’avoir à Bruxelles et ailleurs dans l'arrondis-
sement participé comme co-auteur ou comme < omplice
aux escroquens, abus de confiance et usage de faux
commis par Dupleix de Cadignan ou tout au moins
d’avoir recélé le produit de ces divers délits. |