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Le 9 juin de la même année, j'avais engagé le propriëtaire à venir
prendre inspection de mes nouvelles découvertes. Nous nous embar-
quàmes vers trois heures de laprès-midi, accompagnés du conduc-
teur en chef et du vénérable pasteur de la paroisse, M. Jaradin,
munis d'un seul bout de torche. Notre traversée fut assez difficile;
la nacelle, par les effets du courant et dirigée par une seule rame,
se lancait d'un rocher sur autre, daus les passages étroits. Nous
eùmes enfin le bonheur de débarquer sans accident; nous enfon-
câmes la rame dans la terre glaise et nous y attachàmes la nacelle.
De là, nous primes le chemin des Mystérieuses et nous parcourûmes
la grotte en tous sens, jusqu'à neuf heures du soir. Un violent orage
avait éclaté pendant notre séjour souterrain, et le lendemain, le Styz
monta jusqu'à la voûte. On pensa à la nacelle, mais il était trop
tard. Lorsque les eaux se furent retirges, le conducteur, aidé de tous
ses guides, se mit à sa recherche : elle avait disparu… Personne,
dans le hameau, n’était assez hardi pour se hasarder dans le gouffre
sur un radeau. Je crus de mon devoir d’avertir le propriétaire.
Le surlendemain, le conducteur, qui se reprochait son défaut de
prévoyance, vint m'engager à aller avec lui à la recherche de lesquif.
Jy consentis, j'étais décidé à monter seul sur le radeau, si je ne
trouvais personne assez intrépide pour m'accompagner. Je partis
plein de courage, mais non d'espérance. Nous sondàmes la riviëre à
plusieursreprises; rien, absolumentrien. Sur lepoint de quitter le lieu
du désastre, etdécidé à y introduire ma nouvelle embarcation, je jetai,
par hasard, les yeux sur une pointe de rocher qui s'élevait jusqu’ì la
voùte. Quelle fut ma surprise et ma joie d'y découvrir notre gondole
chérie suspendue par la chaîne entre deux fentes de rochers!
Telles sont les péripéties de ce lieu, l'eau n'y ayant point de sor-
tie libre, monte de 15 à 20 pieds en un jour et disparait en aussi peu
de temps.
Hverexe. — Nous avons laissé le visiteur à la Place d'Armes aux
prises avec la belle horreur qu’il y éprouve : il a cependant parfaite- |
