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AM VERS, Vendredi St Décembre.
Quinzième Année.
[•REÇU
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A Anvers au bureau du Précurseur, tfûQPQdî PolltlQSlB a Commercial; Maritime et Littéraire.
Bourse Anglaise, N» 1040, en Belgi- I ’ *
que et à l’étranger chez tout les Di-
recteurs des Postes. MP&iae — Xiiberté — Proffrcs.
Abonnement par Trimestre.
Pour A avers...............fr. 12 50
a la province franc déport, a 15
a la France,l’Angleterre et
la Hollande. . . . a 15
Insertions 25c.» la ligne. Réclames50.
21 Décembre.
AVIS AB PBB11C.
Mj&m personnes qui s'abonneront au PRÉCURSEUR pour
te prochain iri»nestre , recevront le journal yratuiie-
snent d partir tle ce jour jusqu'au 1' janvier.
Tous les abonnés recevront le tableau tle la Marine
Marchande Mtelge au 31 décembre 1849.
La Chambre a dans sa séance d’hier adopté, nous
pourrions presque dire sans discussion, si MM. Du mor-
tier et de Mérode ne s’étaient mis de la partie, le bud-
get des voies et moyens.Deux articles toutefois sont de-
meurés en suspens-et renvoyés à l’examen de la section
centrale. Le premier concerne l’impôt foncier ; le se-
cond, le drawback sur les bierres et les eaux-de-vie in
digènes : cela, à la suite de propositions déposées par
M. le ministre des finances. 11 demande :
1-Que 1’ accroissement de valeur résultant de proprié-
tés bâties serve à augmenter le chiffre et le produit de
l’impôt, au lieu, comme c’est le cas actuellement, de
n’être appliqué qu’à la réduction du contingent général.
— Il estime qu'il en résultera pour le trésor une recette
d’environ trois cent mille francs.
2“ Qu’une modification soit apportée au système ac-
tuel de drawback, pour les bierres et les eaux-de-vie
indigènes, en ce sens que l’on réduirait le chiffre de la
prime accordée à la sortie.L’exportation,a dit M.Frère-
Urban, presque nulle les années précédentes, prend
aujourd’hui un tel développement, que le trésor est me-
nacé de subir une perle considérable, si, dans le budget
des voies et moyens,on n’introduit pas une in.iisposilion
dont l’effet soit de réduire la somme que paie legouver-
nement à la sortie de certaines boissons fabriquées dans
le pays. C'est une question qui mérite d’êire sérieuse-
ment examinée et les intérêts quelle concerne sont trop
importants pour qu elle ne le soit pas Mais, comme elle
s'adresse particulièrement aux intérêts agricoles, puis-
que ce sont les brasseries et les distilleries qui sont en
cause, nous serons assez curieux devoir quelles raisons
on apportera, pour défendre, d uu côté,ce que l’on com-
bat de l'autre. Il y a des gens qui ne veulent pas du
drawback pour les sucres exotiques; nous sommes à peu
près sur de les trouver au nombre des chauds partisans
du drawback pour les bierres et les eaux-de-vie indigè-
nes. En cela du reste ils ne se montreront que consé-
quents.
Nous sommes certes trop désireux de voir s’étendre
l’exportation de ces produits, ainsi que celle de tous les
autres Ue I industrie belge, pour ne pas être l’adver-
saire de toute mesure qui tendrait à 1 entraver réelle-
ment, mais il y a uue question à examiner, c’est celle de
savoir à quelles conditions économiques, et les plus bas-
ses sont les meilleures, elle peut avoir lieu, en donnant
des résultats utiles.
C’est à ce point de vue que se seront placés sans au-
cun doute et Al.le ministre des finances et la section cen-
trale. La seule pensée qui ait pu les inspirer est celle de
concilier dans de justes limites les intérêts du trésor et
ceux de plusieurs grandes branches d’industrie. S’il en
eût été autrement, ce n'eût pas été seulement la réduc-
tion, mais bien la suppression du drawback que l’on
eût proposée.
Nous avons dit que, sans l’interveution de MM. l)u-
mortier et de Mérode, qu'il n’y eût, pour ainsi dire, pas
eu de discussion ; mais ils sont intervenus et l’un d’eux
a même longuement parlé.— A propos de quoi ? — Eh,
mon Dieu ! à propos de l’institution des chemins de fer
qui leur paraît une œuvre diabolique et trop damnable,
four mériter la moindre indulgence. — Ce u était pas
i placesaus doute, mais il y a des gens qui trouvent
qu'il est toujours opportun de médire de ce qu’on n’ai-
me pas. N’importe l’occasion de dénigrer, ils la saisis-
sent avidement et répètent au besoin de vieilles histoi-
res, auxquelles heureusement personne n'ajoute plus
foi. C’est le cas pour MVl. Dumortier et de Mérode,ainsi
que pour quelques-uns de leur bord. Il en est qui soul
nouvellement entrés dans la même voie et qui abouli-
rontau même résultat ; nous pouvons le leur prédire.
Avis à la Belgique.
Notre système de transit, quoique très libéral, menace
d’être dépassé, si nous nous en rapportons à ce que dit
un journal de Bruges, la Paine. Voici comment s’expri-
me cette feuille :
« Une nouvelle d’une très-grande importance pour le pays circule
depuis deux jours dans noire ville. Si elle se confirme, et nous avons
tout lieu de croire qu’elle se confirmera, la Hollande est sur ie point
de faire une rude concurrence à la Belgique en ce qui concerne les
marchandises transitant pour l’Allemagne par le chemin de fer.
» On sait que depuis longtemps les chemins de fer d’Amsterdam et
dé Rotterdam sont en activité; aujourd’hui nous apprenons que ce-
lui de cette dernière ville à Dusseldorf est à la veille d’être achevé, et
le gouvernement des Pays-Bas songe, dit-on, à soumettre très-pro-
chainement aux chambres un projet de loi autorisant le transiten
Hollande, par chemin de fer, de toutes les marchandises. Ce projet
consacrerait ie système le plus général et le plus large ; ni l’expédi-
teur, ni le destinataire ne seraient soumis à un droit de transit, et
«ette franchise s’étendrait à toutes les marchandises quelconques,
sans même en excepter le sel brut et raffiné. »
Si ce sont bien là les résolutions du gouvernement
hollandais et si elles sont mises à exécution, il est cer-
tain qu’il y aura pour la Belgique de nouveaux efforts à
faire, pour conserver, à plus forte raison, pour étendre
ses rapports avec l’Allemagne. Il faudra bien, si elle
veut souienir la concurrence, et il lui importe au plus
haut point de ne pas reculer dans cette lutte, pour la-
auelle, du reste, elle a déjà fait tant de préparatifs, ilfau-
ra bien, disons-nous, qu’elle se mette au niveau de la
situation et qu’elle rende tous les tarifs aussi économi-
ques, toutes les conditions aussi libérales qu’en Hol-
lande; puis, quelle s’applique à dégager de plus en plus
le commerce de toutes les petites entraves qui le gênent
sans profit pour l’Etat. Ce sera quelque jour, très pro-
chainement peut-être, une nécessité. Il serait sage de
s’y préparer d’avance. La Hollande le fait; elle suit
l’exemple de l’Angleterre. Quand deux nationsqui com-
prennent si bien leurs intérêts et ont l’habitude de se
montrer prévoyantes à propos, en agissent ainsi, la Bel-
gique ne ferait, croyons-nous, pas mal de mettre, ne
fût-ce que quelque peu, à profit l’exemple qu’elles lui
donnent.
La chambre doit s’occuper aujeurdhui du projet de loi sur les den-
rées alimentaires.
Voici la liste des membres qui se sont fait inscrire pour prendre
il parole :
1° Dans la discussion générale : Sur le projet, M. Delehaye.
Pour: MM Prévinaire, David, Cans, Moreau, Lesoinne, de Pou-
lion, de Brouwer de fi ogen dorp, Anspach el Orls.
Contre : MM. Julliot, de Liedekcrke, Coomans, Thibaut, Moxlion,
Lilièvrc, Christiaens. Trémouroux, de Luesemans, de Tlieux, Dedec-
ker, de Renesse. Falgnart, Mascart, Pierre, Deman d’Allenrode, de
Haerne et Dumortier.
2° Dans la discussion sur Part. 1".
Pour l’article.- M. Orls
Contre : MM. Mascarl, Trémouroux, Drman d’Attenrode, Roden-
bach, Tesch et Dumortier.
La première section a nommé hier malin M. Liefmans rapporteur
à la section centrale chargée de l’exainen de la proposilion de M. Le-
lièvre relative à la détention préventive.
La section centrale chargée d’examiner le projet de loi relatif au
crédit supplémentaire de 150.000 fr. au département de la justice,
s'est réunie hier sous la présidence de M. Deliège; elle adople à l’una-
nimité et nomme M. de Luesemans rapporteur.
Elle était composée de MM. Deliége, Van Cleempulte, Bruncau,
Julliot, Jacques et de Luesemans.
KO 17VELLES DE L’INDE El DE LA CHINE.
Le courrier mensuel de l’Inde et de la Chine a apporté des nouvel-
les de Hong Kong en date du 30 octobre et de Bombay en date du 17
novembre.
La querelle pendante entre les autorités porlngaises de Macao et
les mandarins par suite de l’assassinat de M. Do Ainaral ne semble
pas devoir s’arranger de sitôt. Les Portugais persistent à retenir en
prison quelques soldats chinois qu’ils accusent de complicité active
dans le crime, et Seu, le vice-roi de Canton, se refuse, en revanche,
â remettre la tête et la main du malheureux gouverneur. Par suitece-
pemlanl des correspondances échangées entre le Sénat maçalste et
les mandarins, il semble que la position morale de ces derniers em-
pire chaque jour. Pour détourner les soupçons qui deviennent de plus
en plus graves, le vice roi vient encore d’annoncer aux Portugais
que deux autresdesassassinsde M.Do Araaral, arrêtés par ta police chi-
noise, viennent de trouver la mort , l’un tué par les satellites contre
lesquels il se défendait, l'aulre noyé dans le naufrage du bateau qui
l'aine riait à Canton. Celle histoire, qui a tout l’air d'un conlc inventé
pour calmer la juste irritation des Européens, a produit.le plus mau-
vais effet.
D’un autre côté, l’escadre anglaise s’est mise à donner résolument
la chasse aux innombrables pirates, qui infestent en ce moment les
côtes méridionales du Céleste Umpire. Les autorités chinoises, étant
dans l’impuissance la plus complète, semblent applaudir aux efforts
des Anglais, mais il est à craindre que ces exécutions, justifiées d’ail-
leurs par la nécessité, ne deviennent très-prochainement la cause
d’embarras et de difficultés très graves entre les deux gouverne-
menls.
De l’Inde rien de nouveau.
NOIJVELLLES DES INDES NEERLANDAISES
Un arrêté du gouverneur-général du 12 octobre règle tomes les dis-
positions administratives pour l’exécution de la loi qui déclare Ma-
cassar port franc.
Les journaux de Java sont remplis de détails sur le voyage fait
par le gouverneur-général dans les 'possessions de Bornéo et de Cé-
iébes. Partout il a reçu l'accueil le plus enthousiaste.
Une expédition a été dirigée contre Ternate où les populations s'é-
taient révoltées contre leur prince. Les troupes y ont rétabli l'ordre
et la soumission.
TURQUIE
On écrit de Constantinople, le 5 décembre, an Journal
des Débats :
« La question n’a pas fait un pas,elles choses restent dans le sfafu
quo. Les obstacles ne viennent, il est vrai, que de la Russie, mais
l’Autriche a déclaré ne vouloir reprendre ses relations que quand la
Russie reprendrait les siennes.
■ Environ trois cents refugiés de toutes nations se trouvent encore
à Constantinople, manquant de tout.
» Une souscription vientd’êlreorganisée par un comité anglo-fran-
çais, pour subvenir aux pressanis besoins de ces réfugiés, et faciliter
à ceux qui en ont le désir les moyens de quitter la Turquie. L’on an-
nonce que tous les hauts fonctionnaires de la Porte, et le Sultan lui-
même, prendront part à la souscription.
» On n'allend que dans une quinzaine de jours la réponse du cabi-
net do St-Pétersboiirg à la note présentée par la Porte sur la question
des réfugiés polonais. D'ici là, nous en serons réduits aux conjectu-
res sur l’accueil qui sera fait à cette note.
» La Russie a toujours quarante mille hommes dans les principau-
tés moldo valaqnes ; les magasins sont intacts, et les approvisionne-
ments d’hiver continuent. Jusqu’ici aucun contre ordre n'a été
donné. »
ITALIE.
Rome, 13 décembre. — L'Observateur Romain, annonce qu’il a
été conclu un emprunt important avec la France et que de cette ma-
nière il a été pourvu à tous les besoins.
Florence, 13 décembre. — Par raison d’économie et de politique
le gouvernement Toscan a dissout les 3 régiments d’infanterie exis-
tant dans le Grand-Duché Outre le régiment des Velites la toscane
aura un régiment de ligne qui s’intitulera premier.
On lit dans le Moniteur Toscan :
Quelques désordres ayant éclaté dans le pelit pays de l’incisa, à la
suite de l'arrestation d’un contribuable qui s'élait refusé à payer ce
qu'il devait au fisc, le gouvernement y a envoyé un détachement
d’infanterie qui restera à la charge des habitants jusqu’à ce que l’or-
dre soit rétabli.
TurIn. — L’ouverture solennelle dit parlement sera faite par S.
M. le 20 courant; on croit cependant ici que l’ouverture n’aurait lieu
qu’à Noël M. Sinelli est définitivement nommé ambassadeur à Madrid.
ESPAGNE.
Madrid, 14 décembre. — La séance d’hier a été une des plus inté-
ressantes et des plus variées de la législature actuelle, une de ces
séances qui honorent le parlement espagnol, par la sagesse, par l’élo-
quence, par le talent qui y brillent, et par l’utilité qui ressort de la
discussion,
M. Olozaga a appuyé sa proposilion dont le bul est d’eniourer de
plus de garanties le vote des électeurs, avec une modération et une
tolérance qui loi font honneur.
M le duc de Valence, avec celle autorité de parole qu’amis et ad-
versaires lui reconnaissent et respectent en lui, s’est chargé de ré-
pondre à M. Olozaga. M. le président du conseil a, de prime-abord
déclaré que le gouvernement ne voyait aucun inconvénient à ce que
la proposition de M. Olozaga fut prise en considéralion. M. le duc de
Valence a expliqué d’une manière très lucide la théorie de l’initiative
parlementaire. S. S. a établi une grande distinction entre l’initiative
prise par M. Olozaga et celle prise par M.SanchezSiiva, relalivemenl
au réglement de la dette.
A ce propos, M. le duc de Valence a parlé de la lettre qu’il a adres-
sée dernièrement aux détenteurs de fonds d’Espagne à Londres.
« Puisque je m’occupe du discours de M Sanchez Silva, a dit
M. le président du conseil, MM. les députés me permettront de faire
une petite digression, pour leur faire connaître les molifs qui m’ont
déterminé à écrire la lettre que j’ai adressée aux porteurs de fonds
espagnols à Londres, et à laquelle a fait allusion S S. M. Sanchez
Silva a déclaré que celte'ieltre pouvail avoir encouragé les espéran-
ces cl qu’elle pouvait aussi être interprétée d’ünc manière défavora-
ble. L'interprétation défavorable qu’on peut donner aux sentimens
les plus nobles elles plus droits, ne peut pas plus m’arrêter dans
l’accomplissement d’un devoir que ne m’arrêterait la crainte d’être
blessé ou mutilé si, comme soldat, je recevais l’ordre d’aller prendre
une batterie.
Les porteurs de bons d’Espagne se sont adressés à moi comme pré-
sident du conseil des ministres; ils m’ont exposé leurs justes réclama-
tions; ils l’ont fait en termes convenables et respectueux. Le gouver-
nement a pensé qu’ils avaient raison d’agir ainsi, et il était impossi-
ble de les laisser sans réponse. Si je ne leu- Misse pas répondu, ils
auraient eu le droit de s’adresser au gouvernement d’une manière
plus énergique et moins convenable, et ie gouvernement se serait
trouvé dans une mauvaise position. Les porteurs de bons auraient pu
aussi s’adresser à leur gouvernement, et faire de celte question, quoi-
que sans raison, une question de gouvernement à gouvernement. Par
conséquent, le ministère devait répondre aux porteurs de bons espa-
gnols parce qu’il ne pouvait les laisser sans réponse. Et si les termes
dans lesquels ils se sont adressés au gouvernement ont été convena-
bles, devais-je, en leur répondant, leur dire qu'ils n’avaient pas rai-
son, et que nous mettions de côté leurs réclamations? Ne leur devait-
on pas une réponse salisfesante ? Et si nous leur répondions, que
pouvions nous dire autre chose, messieurs, sinon que le gouverne-
ment s'occupait d’eux ?
« Le gouvernement leur dit qu’il suivrait une marche salisfai-
• sanie, et aucune ne peut être plus satisfaisante que de présenter la
» question aux Coriès. Si sur ce fait si simple, si légal, si nécessaire,
• on peut élever des doutes, j’opposerai à ces doutes le témoignage
» de ma conscience, et l’opinion dont m'honorent les personnes qui
> me connaissent. »
Après plusieurs discours remarquables de différents orateurs, la
prise en considéralion delà proposilion de M. Oloz iga, mise aux voix
est adoptée.
La chambre ne siège pas aujourd'hui.
M. Salvados Bermudez de Castro, ancien ministre d’Espagne au
Mexique vient d’être élu député pas le district de Valdeorras en Ga-
lice.
De magnifiques obsèques ont été faites aujourd’hui au comte
d’Onale : plus de 100 voitures de la grandesse d'Epagne suivaient le
corp. Le deuil était conduit par le duc de Frias. Les cordons du
poêle étaient tenus par le duc de Valence, le ministre de Miraflores
<lle comte de Santa Colonna.
On assure qu’il va être organisé immédialemeni, sous les auspices
du ministère, une légion espagnole, forte de 6000 hommes, qui sera
au service et à la solde du St.-Père.
Les fonds se sont bien tenus aujourd’hui. Le 3 0/0 s’est fait à 51 0/0.
BOURSE I>E MADRID, DU 14 DÉCEMBRE.
3 p. c. 50 11/16 à 3/4 au compt. (après la bourse 30 5/8 9/16 A.) —
4p. c. 12 1/2 P — 5 p. c. 13 3/4 P., (après la bourse 12 3/8 7/16 a ) -
Dette Sans intérêt 4P., (après la bourse 3 7/8 A.) — Coupons 8 P. —
Valès non consolidés 6 P. — Dette négociable 6 P. — Titres provi-
soires 5 7/8 P. — Banque de St-Ferdmand, 80 A. 82 P. — Billets du
trésor 82 P. avec le coupon, 76 1/2 P. le quart payé, (après la
bourse, 76 le quart payé. — Changes : Paris 5 33 P. Bordeaux 5 33
Londres : 50 35. — Le 3 p. c. a baissé depuis hier par suite de la ra
reté des opérations. A laclôture il étaitoffert argent à 50 5/8 9/16. —
Le 4 p. c. a Héclii de 1/2. Papier à 12 1/2. — 5 p. 3,8 7/1G A. — Cou-
pons 7 7/8 A. — Dette sans intérêt 3 7/8 A. — Bons du trésor 70.
ALLER IGNE.
PRUSSE.
Berlin, 19 décembre. — M. de Ranch, de retour de St-Pélers-
hourg, apporte des nouvelles assez satisfaisantes sur 1er, dispositions
de l’empereur Nicolas relativement à la politique prusso-allemande.
Le czar reconnaît que la Prusse doit accomplir les devoirs dont
elle s’est chargée, il désire que 'l’Autriche reste en bonne intelli-
gence avee la Prusse, et il fera de son côté, tout son possible pour
éviter de sérieux conflits. M. de Ranch a logé, pendant son séjour,
à St-Pétersbourg, chez M. de Roehow, ambassadeur prussien.
(Corr. tith.)
En Saxe, les esprits sont excités, non-seuiement dans la capitale,
mais dans tout le pays. Le gouvernement prend des mesures de pré-
caution pour toutes les éventualités. Quoiqu’on désire éviter la disso-
lution des chambres, il faudra bientôt en venir là : les chambres ne
céderont pas, et le gouvernement ne peut ni ne doit céder.
(Corr lith.)
La Gazette d'Augsbourg confirme la nouvelle que le gouverne-
ment bavarois vient d’adresser au cabinet de Berlin une déclaration
d’accession à la protestation autrichienne contre la résolution du
conseil d'administration.
La Gazelle de Cologne consacre à l’installation de la nouvelle
commission fédérale, qui a peut-être déjà eu lieu, un long article
dans lequel elle déclare que cette commission lui inspire beaucoup
moins d'espérance que de crainte. Elle ajoute qu’elle ne veut pas de
palliatif, qu’elle redoute les réminiscences de l’ancienne diète, et elle
finit par s’écrier : Rupture ouverte avec l’Autriche s’il le faut, mais
surtout pas de trahison secrèle envers l’avenir de l’Allemegne.
ANGLETERRE
Londres 19 décembre. — Samedi prochain, la reine, le prince Al-
bert el les jeunes princes reviendront à Windsor pour y passer les
fêles de Noël.
La cour gardera le deuil à l’occasion de la mort de la reine douai-
rière jusqu'au 13 mai.
Sir Edmund Lyons vienl de partir pour Bernp, où il va remplir les
fonctions de ministre plénipotentiaire près la république Helvétiques
On lit dans le Globe :
Noos sommes en mesure, grâce à une correspondance particulière
reçue aujourd'hui, d’annoncer que le représentant de Sa Majesté à
St-Pélersbourg a ouvert des négociations à l’effet d’accroître les re-
lations commerciales entre l’Anglelerre et la Russie. Des modifica-
tions considérables dans le tarif des droits d’importation sur les ar-
ticles de manufacture anglaise sont en projetât entr’autres les droits
sur les colons subiront une réduction importante quoique graduelle.
Nous apprenons que l’empereur a montré le plus grand empresse-
ment à examiner la question tout entière, du point de vue le plus
élevé, et que les conditions du traité seront 1res favorables à l’indus-
trie britannique, tout en donnant au commerce russe de grands
avantages par l’abolition de mesures restrictives.
Nous devons ajouter que comme les changements de cette nature
sont graves par les résultats qu’amène leur première application, il
est probable que les réductions seront échelonnées dans les deux an-
nées prochaines, de manière à être complètes à ia fin de 1851.
La société royale des Arls, présidée par le prince Albert, a conclu
une convention avec MM. Jones et George Manday, entrepreneurs
pour l’exécution des mesures relatives à la grande exposition de 1851
il est stipulé dans celte convention, qu’une somme de 20,090 £
sera consacrée à donner des prix el récompenses aux exposants. Les
entrepreneurs se chargent, sans garantie, de cette vaste entreprise.
Tous les frais seront à leur charge et ils en auront tonie la responsa-
bilité. Si les recettes sont suffisantes, leurs avances leur seront rem-
boursées avec intérêts à 5 p. c., el s’il y a surplus, les 2/5 de cet excé-
dant leur reviendront.
Le prince Albert a adressé à MM. Manday une lettre des plus flat-
teuses, dans laquelle il les félicite du désintéressement qu’ils ont
montré dans celte affaire.
Une dépêche télégraphique de Liverpool, adressée au Times, an-
nonce que le directeur général des postes aux Etats-Unis propose,
dans son rapport annuel, d’établir un droit uniforme de 5 cents sur
toutes les lettres dans l’intérieur de l’union.
Lundi a eu lieu, à Lincoln, un meeting très orageux. Il avait été
convoqué par plusieurs membres éminents du par ti protectionniste
Mais les membres du parti contraire s’y étaient rendus en force et les
orateurs protectionnistes ont été souvent interrompus par les huées
d’une grande partie de l’assemblée. Les diverses résolutions qui ont
été proposées dans un sens favorable au système protecteur n’ont pu
être adoptées qu’au milieu du grand Inmulte et après une vive oppo-
sition. . .
On lit dans le New-York Courier and enquircr :
I.es mesures et principes qui seront développés dans le message du
président, impliquent l’existence actuelle des partis, l’existence du
cabinet, la dissolution du congrès et ia stabilité même de l’union.
Le même journal annonce que le secrétaire de la trésorerie de-
mandera l’autorisation de conclure un emprunt de 18 millions de do»
lars pont faire face au déficit.
DERNIER COURRIER.
BOURSE DE LONDRES DU 20 DÉCEMBRE.
Les avis des Indes-orientales sont très satisfaisantes. A Bombay et
à Calcutta les transactions restent actives et les prix fermes, tant à
I importation qu'à I exportation. De la Chine les lettres annoncent
également de l’activité dans les affaires commerciales.
* J,es ^oni^s anglais sont lotids et en baisse. Le consolidés ouverts 96
3/8 1/2 ont oté faits 96 1/2, sont en hausse de 1/8 sur hier pour tom-
b« r 96 1 8 et fermer 96 1/4 à 3 heures. 5 p- c. réduits 96 1/2 1/8; 3 1/4
P_/P- H4 97 7/8; bons de l’échiquier 54 à 57; actions de la banque
202 1/2 à 205 1/2
On a peu fait en fonds étrangers et les prix sont sans variations
Mex. 29 1/4 après avoir fait 28 1/2 29; Esp. 5 p. c, 38 1/2; 5 p. c. 19 à
1/4; Holl. 2 1/2 p. c. 56 1/4 4 p. c. 84 1/2 85 1/4; Brésil 88 1,3; Pérou
54 12; Belges 4 1/2 p.c. 87 1/2.
FRANCE.
Paris, 20 décembre.
Plusieurs journaux qui ne prennent guères la peine de vé-
rifier les bruits qu’ils répandent,ont commenté ces jours der-
niers une note publiée par le Moniteur, et ils se sont em-
pressés d’annoncer que celle note élail le signal d’un rema-
niement.ministériel.
Toujours suivant ces journaux, M. le ministre de la guerre
serait décidé à donner sa démission, en raison même de celle
noté qui reclifie une fausse allégation du National, au sujet
d’un fait qui concerne l’administration de M. le général
d’Haulpoul.
Nous n’avons pas à discuter les commentaires de ces feuil-
les, qui prêlent bien gratuitement à M. le président de la ré-
publique une intention qu’il n’a jamais eue, celle de désa-
vouer un acle important du ministre de la guerre, mats nous
pouvons affirmer en toute assurance que M. d’Haulpoul n’a
nullement manifesté le désir de sc retirer et qu’il n’est en au-
cune façon question de remaniement ministériel.(Cor. min.J
On espérait que la discussion ei le vole de la loi sur l’im-
pôt des boissons se terminerait hier. Hélas 1 on n’avait comp-
té ni avec la fécondité des auteurs d’amendements, ni avec la
prolixité des orateurs qui les développent. Nous étions hier
un peu moins avancés qu’avant hier.
En effet, mardi, quand s’est ouvert le débat sur les amen-
dements, le président a annoncé qu’il avait vingt amende-
ments entre les mains. C’était déjà bien honnéle ! Mais hier,
mercredi, à la fin de la séance, quand sept à huit amende-
ments avaient déjà été rejetés on retirés, le même président
a déclaré, d’une voix lamentable, qu’il lui en restait encore
vingt-un !
Comment tout cela finira-t-il ? Le droit d’amendement est
incontestable, mais vraiment, si l’on veut que l’assemblée
continue à mériter les respects du pays, it ne faudrait pas en
abuser.
Esl-ce que tous les systèmes possibles he se sont pas pro-
duits dans la discussion générale? — Est-ce que les amende-
manls qui oni été débattus jusqu’ici, n’ont pas mis à jour lou-
tes les opinions el manifesté à l’avance le vote définitif ? —
A quoi bon alors ces prolestalions individuelles qui se formu-
lent par voie d’amenderneuts nouveaux, sinon à faire perdre
à l’assemblée un temps infiniment précieux î
P.-S. L’assemblée à enfin terminé aujourd’hui la discus-
sion. La loi est adoptée.
A midi il y a eu un grand conseil des minisires à l’Elysée.
Depuis quelques jours l’ambassade d’Espagne a de fréquentes con-
férancesavec le président de la république.
On annonce que le ministre des affaires étrangères vient de remet-
tre au chargé d’affaires du gouvernement helvétique à Paris une note
relative à l'expulsion de la suisse des réfugiés français.
Il est positif que les nouvelles données il y a 2 jours, sur la résolu-
tion prise par la commission d’Avignon, étaient tout à fait sans fon-
dement. Les membres de la commission des finances n’ont pas eu do
nouvelles réunions spéciales el n'ont pas pu encore revenir sur leur
décision de vendredi dernier. Le ministre des travaux publics les a
engagés à atlendre 2 ou 3 jours parce qu’il s'occupait d’examiner le
projet de loi. La question restera donc encore indécise pendant plu-
sieurs jours.
Aujourd’hui, à 1 heure de l’après-midi, a eu lieu au ministère des
finances, l’importante adjudication de tabacs qui suit : Jamais on ne
vil lant de négociants français et étrangers de tous les pays à ces ad-
judications annuelles :
1.800,000 kii. Virginie.adjugéà M. Pescatore, à fr. 108 89 le quint.
1 900,000
2,240,000
400 000
100,000
200.000
100.000
150,000
Maryland,
Kentucky,
Macédonie,
Grec,
Havane,
Java,
Brésil,
Korr, t
Perrin, »
Zizinia, »
Zangronis,»
Rothschild,»
Pescatore,
98 74
85 14
96 73
83 23
249 96
262 50
172 00
450,000 a Paraguay, n’ont pas été adjugés.
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Voici les bruits qui circulaient ce matin au palais sur la
décision du conseil de discipline des avocats, à propos de la
coudaite des défenseurs dans le procès de Versailles, dout
nous avons dit qae le résultat n’avait pas encore transpiré :
Les peines disciplinaires sont : 1» l’avertissement; 2» la répriman-
de; 3» l’interdiction temporaire; 4” la radiation du tableau.
MM. Crémieux, Charles D.tin et Madierde Montjau ainé ont encou-
ru la peine de ia réprimande. ,
MM. Jules Favre, üesmaresl, Henri Celliez et Laissac seront l’objet
d’un simple avertissement.
MM Malaperl, Cullère et Decoux-Lapeyrière sont renvoyés de toute
inculpation
Nous avons dit que M. Michel (de Bourges), qui a pris à l’audience
des conclusions tendantes à soutenir le droit d'insurrection dans le
cas de violation de constitution, ne pouvait être personnellement
l’objet d’aucune censure, parce qu’il n’appartient pas au bureau de
Paris. M. Corali el M Henri Armant avaient été dès le premier jour
mis hors de toute poursuite.
L’Ordre croit devoir, d’accord d’ailleurs avec la Revue
des Deux-Mondes, démenlir le bruit qu’on avait fait courir
d’une déclaration qu’aurait faite à Claremout Louis-Philippe,
en faveur de la branche aînée des Bourbons.
Louis-Philippe, dit l'Ordre reconnaît à la France le droit
de disposer d’elle. Il n’avait donc rien à dire, ni à faire pour
le monde,
La Revue des Deux-Mondes donne un détail de plus :
» La famille d’Orléans, dit-elle, est à son aise pour concourir, par
les services de ses jeunes princes, au maintien de la royauté de la
brandie aînée, si ta France rappelle la branche aînée.
» S: la France, au contraire, croit devoir une seconde fois préfé-
rer la branche cadette à la branche aînée, la famille d'Orléans ne
fera pas défaut à l’appel de la France ; si la France enfin croit devoir
prolonger ou même consolider la présidence actuelle.la famille d’Or-
léans restera, par honneur de famille,en dehors de tout service effec-
tif, et, par fidélité nationale, en dehors de toute conspiration et de
toute manœuvre. »
C’est décidément sous peu de jours que M. Proudhon, le célèbre
inventeur de la propriété c'est lerot.se marie, et ce n’est pas M1'0
Dorothée de poétique mémoire qu’il épouse. Sa future est M e Eu-
phrasie Piegard, passementière. Ce qui a surtout lieu de surprendre
dans cet hymen, c’est que M11* Euphrasie appartient à une familie |