Full text |
P<*\W
bourg, une autre du Hàvre à Londres, dans laquelle le com-
merce anglais est fortement intéressé; enfin une troisième de
Nantes'à Cadix et Lisbonne. Ces trois lignes doivent être en
pleine activité avant le milieu de l’année 1836. Pour peu
qu’on ajoute à ces projets celui de divers chemins de fer,
entr’autres celui de Paris à Bruxelles par Lille, Saint-Quen-
tin , on verra que toutes les nations cherchent les moyens de
se rapprocher en fesant disparaître les distances. A propos
de chemins de fer, les actions du chemin de fer de Paris à
St.-Germain sont demandées à 200[0 de bénéfice. Deux
fortes maisons de notre place en sont presque exclusivement
•détenteurs.
Je ne vous parlerai pas encore des on dit des réu nions des
députés ni du prochain discours de la couronne qu’on attend
avec une rare impatience : à chaque chose son temps. La se-
maine prochaine sera nécessairement féconde en évènements;
vous serez tenu au courant.
V. A.
FRANCE.
«Le prësideut du conseil des ministres de S. M. la reine
d’Espagne, a chargé l’ambassadeur espagnol de remettre
à M. le duc de Broglie une note qui témoigne au cabinet
français la reconnaissance de sa cour pour les secours que
la France a donnés à l’Espagne. M. le duc de Frias a remis
cette note à M. le président du conseil. Déjà, dans sa cor-
respondance avec M. le ministre des affaires étrangères,
il avait souvent exprimé les mêmes sentimens au nom du
cabinet de Madrid. »
C’est sans doute une réparation de toutes les duretés
lancées contre la France dans le débat sur l’adresse à la
•chambre des procuradores. Ne serait-ce pas aussi un pré-
liminaire à la demande d’un Secours plus efficace?
— Le conseil des ministres s’est réuni hier dans l’après-
midi aux Tuileries. Tous les ministres assistaient à cette
réunion qui s’est prolongée depuis une heure jusqu’à qua-
tre.
— On parle d’une note adressée en commun par la
France et l’Angleterre à la Russie, pour lui rappeler les
conditions des traités au sujet de la Pologne ; cette note
aurait été communiquée à toutes les cours de l’Europe.
— Le Journal des Débats ne reste pas muet devant l’ar-
ticle du Journal de Saint-Pétersbourg. C’est en vain, dit-il,
qu’on veut jeter du dédain sur un journal; il s’agit de la
violation des traités. « Qui donc, en définitive, est mé-
prisé? Qui donc est en cause par le nouveau procédé ? le
Journal des Débats, ou le traité de Vienne? »
— Un fait curieux nous est révélé par la correspondance
-du Morning-Post ; c’est l’existence d’un procès entre l’en-
treprise des pompes funèbres, la veuve de M. de Rigny et
la liste oivile. La famille de l’amiral défunt avait cru faire
convenablement les choses en commandant un convoi de
2,500 fr. ; mais le ministère voulant que les obsèques se
fissent avec une magnificence inusitée, les dépenses s’éle-
vèrent à 33,000 fr. Les entrepreneurs viennent de récla-
mer cette somme à Mmc de Rigny ; celle-ci a offert les
2,500 fr.; et renvoyé pour le reste à ceux qui ont donné
les ordres. Les entrepreneurs se sont adressés à M. Tiers,
qui les a renvoyés à M. de Broglie; M.de Broglie, à la liste
civile, et la liste civile ayant pris les ordres du roi, il a
répondu qu’il n’avait rien commandé et ne devait rien. Il
faut espérer qu’on ne mettra pas encore cette dépense à
la charge du budjet qui a bien assez de dépenses supplé-
mentaires , complémentaires, extraordinaires et autres à
supporter.
— Un grand nombre de navires anglais ont été rete-
nus il y a peu de jours avec une avance de 15 à 25 °j0
pour faire le commerce d’Amérique, dans le cas où les
Etats-Unis adopteraient à l’égard de la France un système
de non-intercourse.
— Le plus grand abaissement du thermomètre à Paris,
cet hiver , a été 6 degrés 1)2. A Bourg (Ain), dimanche
•dernier , il est descendu à 10 , et lundi à 11.
NOUVELLES D’ESPAGNE.
NOUVELLES POSITIONS ET MOUVEMENS
DES DEUX ARMÉES.
Nous avons annoncé qu’une action entre les deux partis
était imminente; les diverses positions occupées par les
p irties belligérantes, les derniers mouvemens surtout des
troupes qui lésaient le siège de St.-Sébastien et de celles
de Gucrgué, qui ne se sont pas reposées un seul instant,
suffiraient pour prouver que nos conjectures étaient fon-
dées.
L’armée carliste qui s’était concentrée dans les environs
d’Estella a fait un mouvement subit. Le 9 dans la matinée,
elle abandonna tous les points qu’elle occupait pour se
porter en avant et prendre les positions suivantes :
Le général Iturralde se dirigea avec 12 bataillons d’in-
fanterie de Navarre, Alava et Biscaye, 600 chevaux et 4
pièces d’artillerie volante sur los Arcos, Sansol etTorralba,
pour observer les colonnes qui auraient pu arriver de Lo-
grono en occupant deux seules directions qui existent pour
en sortir.
La première sur Viana, et par conséquent sur los Arcos
même; la deuxième sur Mendavia par la rive gauche de
l’Ebre.
Tout en occupant ces deux positions, Iturralde peut en
se portant rapidement à 8 lieues sur sa droite, observer
L>s colonnes qui pourraient sortir de Vittoria ou par la route
royale de Bergara ou de Tolosa, ou par celle de Salva-
tierra et de la Borunda.
De son côté, le général en chef Eguia se mit en marche
le même jour 9, pour Salvatierra, avec 9 bataillons de
Castille, d’Alava et de Guipuzcoa , pour s’emparer des rou-
tes royales de Tolosa et de Salvatierra, qui, à droite et à
gauche, vont aboutir à Vittoria. Eguia peut donc au besoin
se jeter sur sa gauche et opérer également sa jonction avec
Iturralde.
Le brigadier don José Garcia occupait le 8 les villages
de Morentin et d’Alberin à 1 lieue d’Estella , avec les 3e et
8e bataillons de Navarre et 40 chevaux; il gardait la ville
d’Estella et les villages environnans où se trouvaient les
prisonniers.
Vittoria et Logrono étaient occupés le 8, par trois co-
lonnes christines d’infanterie composées de 14,000 hom-
mes et de 600 chevaux avec de l’artillerie volante ; ces
trois colonnes, quel que pùt être leur mouvement, de-
vaient agir de concert.
La colonne du brigadier Ocana occupait le 8 Lerin; elle
se composait de 2500 hommes d’infanterie et de 300 che-
vaux.
BELGIQUE.
BRUXELLES , le 22 décembre.
Le comité nommé pour l’organisation des objets achetés
à l’exposition s’occupe avec activité de la tâche qui lui a
été confiée : on espère que le tirage aura lieu encore à la
fin du mois ou dans les premiers jours de janvier. On cite,
parmi les objets qui ont été acquis par le comité , six pia-
nos , les beaux meubles de M. Pelsener, et plusieurs au-
tres, des cheminées, des poêles, des dentelles, etc.
— L’emballage nt l’expédition dans les provinces des pro-
duits qui ont figuré à l’exposition sont presque entière-
ment terminés. Dans le courant de la semaine prochaine,
tous les objets auront été renvoyés à leurs propriétaires.
La règle adoptée par la commission directrice a été d’a-
dresser aux gouverneurs, pour les chefs lieux des provin-
ces , et, pour les autres villes, aux régences, les produits
appartenant aux exposans de leurs villes respectives, avec
prière de les remettre aux intéressés. Ce mode a paru
offrir plus de garanties , et en même temps entraîner moins
de frais et de retards que tout autre. Conformément aux
instructions qui ont été données dans le temps par M. le
ministre de l’intérieur, les exposans n’ont aucuns frais de
transport à payer.
— Un incendie a éclaté hier soir chez un épicier de la
rue de la Puterie. Le feu a pris par le gaz qui éclairait la
boutique laquelle est totalement consumée, ainsi qne le
premier étage de la maison. Hier matin, un incendie
moins considérable, avait eu lieu, Montagne de la Cour.
On est parvenu à le maîtriser tout de suite.
— La diligeuce de Paris, qui arrive ordinairement à
Bruxelles, vers les quatre heures du matin , n’est entrée
en ville hier matin qu’à neuf heures.
ANVERS , 22 Décembre.
Nous n’avons encore rien appris concernant le bateau-
à-vapeur anglais Tourist dont le retard extraordinaire
commence à donner de vives inquiétudes,
— Le bateau-à-vapeur le Phœnix , parti cette nuit
pour Gand , étant à la hauteur de Rupclmonde a été obli-
gé de revenir , ne pouvant continuer sa route à cause des
glaces , il entrera probablement cet après-midi au bassin.
Ce que nous annoncions hier concernant la modération
des journaux de l’union sur la question de la rupture entre
la France et l’Amérique et leur désir de tout concilier se con-
firme entièrement, on en pourra juger par le passage sui-
vant des journaux de commerce de New-York en date du
21 novembre.
L'opinion que le message du président sera conciliant
s’accrédite de jour en jour , et l’on assure qu’il sera rédigé
de manière à fournir à la France les moyens de se remet-
tre en bonne intelligence avec nous. Ce message ne fera
sans doute aucune concession en cequiconcerne l’indem-
nité, puisque les deux gouvernemens sont déjà d’accord
sur le chiffre ; mais le message sera probablement conçu
en termes qui permettront à la France de payer sans qu on
puisse, en quoi que ce soit, l’accuser de le faire dans la
crainte d’une guerre et dans le désir de l’éviter. Dans de
pareilles circonstances notre gouvernement et nous-mêmes
ne serions-nous pas aussi exigeants ? Et, admettant que la
France est disposée a s’acquitter envers nous, n’est-t-il pas
juste aussi qu’elle puisse le faire d’une manière qui ne
blesse en rien sa dignité nationale, du moment surtout
qu’elle n’exige rien non plus qui soit incompatible avec le
respect que nous nous devons à nous-mêmes ?
Est-ce donc un acte d’humiliation de notre part, que de
répéter le désaveu d’aucune intention d’intimider et de
menacer la France. Est-ce un acte d’humiliation d'expri-
mer de nouveau ce qu’on a déjà dit plus d’une fois ; à
savoir : que nous sommes convaincus de la bonne foi du
roi des français? Dans tout cela nous ne saurions voir rien
d’humiliant ; l'explication ainsi que les termes à expliquer,
étant adressés au peuple américain. Nous croyons donc
que la France devra être satisfaite de ce moyen et que
nous devons nous en contenter aussi. La France nous
connaît trop bien pour croire que nous nous mettrions à
genoux devant elle pour 5 millions de dollars, ou pour
toute autre considération : non , elle ne le croit pas plus
qu’eilo ne ledésire. Elle ne demande que de pouvoir nous
satisfaire, sans être injuste envers sa propre dignité.
JOURNAUX HOLLANDAIS DU 20 DÉCEMBRE.
On écrit de Zélande, 13 décembre :
Les forts si étendus que Napoléou a fait construire eu
1811 pour la défense de Flessingue, avec leurs longs rem-
parts et fossés, seront vendus aux enchères le 28 décem-
bre. Tous les réduits de ces forts resteront, le surplus sera
démoli; les fossés seront fermés avec les terres des rem-
parts, et ces terrains pourront être alors convertis en terres
labourables et prairies exclusivement. Les adjudicataires
sont tenus de faire la démolition dans le terme de deux
ans, à partir du jour de l’adjudication. On peut se faire
une idée de l’étendue des terrains qu’occupent ces forts,
quand on considère que le fermier, qui habite celui du
milieu (Middel-Kroonwerk ), paie un loyer annuel de plus
de 1100 florins.
Comme le fanal sur la dîgue principale de Flessingue
ne répondait pas à son but, l’administration du pilotage
y a fait ériger hier un nouvel appareil d’éclairage, qui sur-
passe de beaucoup l’effet de l’ancien fanal. Cet appareil est
de l’invention de M. Forel, de Paris. (Handelsblad.)
CHAMBRE DES REPRÉSENTANT.
Présidence de M. Raikem. — Séance du 21 décembre.
SOMMAIRE. — Discussion du budget des voies et moyens.
A onze heures et demie on procède à l'appelle nominal ; la cham-
bre n’est en nombre qu'à une heure moins un quart. Le procès-verbal
de la séance précédente est lu est adopté.
M. Verdussen donne connaissance des pétitions déposées sur les bu-
reau, parmi lesquelles se trouve celle des distillateurs de la ville de
Liège demandant que la chambre adopte l’ajournement proposé parla
section centrale sur la disposition concernant les distilleries, proposée
dans le budget des voies et moyens, et combattant la majoration du
droit d’accise de 22 à 30 centimes, proposée par cette section. Ils de-
mandent aussi que cette disposition soit élaguée du budget et qu’elle
fasse l’objet d’une proposition spéciale.
M. de Bchr. Parmi les pétions il y en a une des distillateurs de Liège
qui est relative au budget actuellement en discussion : je demande que
cette pétition reste déposée sur le bureau et qu’elle soit insérée nu
Moniteur. Adopté.
Sur la demande de M. Rodenbach, M. Yerdussen donne lecture de
cette pétition.
Les autres pétition sont renvoyées à la commission des pétitions.
L’ordre du jour appelle la discussion du budget des voies et moyens.
M. Desmet. dans un long discours écrit, s’élève contre la transac-
tion passée entre le gouvernement et la banque. Il soutient que le gou-
vernement a le droit de séquestrer les fonds que la banque possède et
qui appartiennent au roi Guillaume.
Après avoir entendu divers orateurs, la discussion générale est elôsc.
On passe a la discussion de l’article l***.
M. le Président donne lecture de la disposition du foncier 7 ainsi
conçue :
Principal, 15.879,327
5 centimes additionnels ordinaires, dont deux pour non-
valeurs, 793,900
10 centimes additionnais extraordinaires, 1,587,932
Total, 18,261,22$
Après le rejet de divers amendemens , le foncier est adopté sans
changement.
Personnel, 8,211,526. Adopté.
Patentes 7 principal réduit aux 5[4, 1,854.230
Vingt-six centimes additionnels , 87482.1
Dix centimes additionnels extraordinaires, 253,635
5,570.000
Le chiffre des patentes est adopté après quelque discussion.
Redevances sur les mines — 92,400 adopté.
Douanes :
Droits d’entrée (10 centimes additionnels) 7,000,009
— de sortie (Idem.) 520.000
— de transit (Idem.) 180.000
— de tonnage (Idem.) 205.000
Timbres. 35,000
8,000,000
M. yerdussen propose une réduction de 200,000 fr. sur cet article.
M. Meeus. Je présenterai de courtes observations sur ce chapitre.
Il est un principe qui est désormais considéré comme incontestable.
Ce principe, c’est que les augmentations de droits de douanes n’amè-
nent pas toujours des fonds au trésor. Ainsi on a parlé récemment des
soieries, en disant que le trésor en percevrait peu de chose, parce qm’
le droit était trop élevé. Si on le réduisait, il produirait beaucoup pins.
Je demanderai que M. le ministre des finances veuille bien donner
l’assurance qu'il s’occupe, pour cet article, comme pour plusieurs
autres, d’accroître les revenus du trésor en diminuant les droits des
douanes.
M. le ministre des finances : Je ferais observer à l’honorabl?
préopinant que le gouvernement proposera sous peu des mesures ten-
dant à réduire les droits de douanes sur les soieries, ainsi que sur plu-
sieurs autres objets. Cette proposition sera surtout en vue des commu-
nications actives à établir entre le gouvernement français et le nôtre;
et nous espérons que le tarif qui sera le résultat des négociations en-
gagées amènera et facilitera les échanges entre les deux nations.
L’amendement de M. Verdussen est mis aux voix et rejeté. Le chiflfô
de 8,000,000 est ensuite adopté pour les douanes.
ACCISES.
Sel.....................(26 centimes additionnels)
5,700,000
Vins étrangers . . . . ( id. j 2,900.000
Eaux-de-vie étrangères. . ( id. ) 200.000
ld. indigènes. . (10 id. ) 2,000.000
Bière et vinaigre . . . (26 id. ) 7,000.000
Sucres....................( id. ) 1,700,000
Timbres collectifs sur les quit-
tances. 1,550.00
id. Sur les permis de circulation. 20*000
19,070,000
Après quelques objections de MM. Gendebien et A. Rodenbach,
demandent une diminution de droit sur le sel, le chiffre ci-dessus est
adopté sans changement.
La séance est levée à quatre heures et demie.
THEATRE ROYAL D’ANVERS.
Aujourd’hui Mardi 22 relâche. Demain Mercredi 23. 1° LES RENDE?'*
VOUS BOURGEOIS, opéra comique. 2° LA BERLINE de L'EMIGRE*
DRAME EN 5 ACTES. |