| Full text |
Ecoutez le poête des villes mortes :
La ville du passé s’efface ainsi qu'un rêve
Sous la brume qui tremble en d'invisibles doigts,
Mais un faisceau confus de souvenirs s'élève
Par delà le sommeil des pignons et des toits.
Campaniles | Clochers de choses de l'enfance,
Dômes de la jeunesse où l'Idéal s'endort,
Beffrois, triomphateurs de la nuit qui s'avance,
Avec les boucliers de leurs cadrans d'or.
Tourelles de eranit dominant les rafales,
Toujours debout, chantant le passé souverain
Et délégant vers nous leurs cloches triomphales
Oui traversent le ciel dans leurs robes d’airain
La rÊverie se poursuit.
Se détaillent les apercus de vieilles maisons
raconteuses, de leur confort aimant, de la tendresse
des ccoeurs familiers. Voici les rues en serpentine
évoquant des chemins de ronde de vieux châteaux
abandonnés, les pignons étranges en dents de scie,
les silhouettes fantastiques de donjons découronnés.
Et, entre ces vestiges du passé glorieux, batailleur,
exubérant circule un souffle de vie. Vie calme,
lente, uniforme, mais si intime, si douce, celle des
bonnes petites gens. Vie romantique, lamartinienne,
insinue Bazin.
Il yv a ainsi un instinct supérieur, à certaines
heures précises, qui nous ramène au foyer familial,
au logis de nos jeunes ans, à la région natale. On
est de ce milieu, on en sort, on y est lié, rivé même
? |
