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Le Précurseur
On composerait un gros volume du simple catalogue
de loules les chartes de donation, accordées en vue de
la fin du monde, pendant les dernières années du dixiè-
me siècle, et commençant par quelque formule comme
celle-ci : Mundi lermino appropinguanle... Les dona-
teurs n’apercevaient pas plus leur inconséquence, que
ceux de 1184 dont Guyon dit : Ils firent leur testament,
et m’es ant trouvé là, je leur remonstray que si toutes
les personnes périssoyent, qu’ils ne pourroyent trouver
d’héritiers, même aussi que tous les biens périroyenl.»
Ne rions pas trop de nos pères du moyen-âge en
voyant aujourd'hui que de pareilles folies ont encore
quelque cours après tant de délais successifs. Les fai-
seurs de prédictions auront toujours une clienlelle nom-
breuse et assurée, prête à oublier tout ce qu’ils auront
prédit de travers, et à publier à son de trompe et à
grand renfort d’exagérations la moindre circonstance
où le hasard aura pu les faire tomber juste. « Quel est,
disait Cicéron, dans son traité de Divinatione, quel est
l’archer si maladroit qui, s’exerçant tout une journée,
n’atteint pas une fois le but? »
— L’apostrophe suivante se trouve dans l’une des
soixante-trois lettres inédites de J. J. Rousseau, à
la marquise de Verdelin, que publie l'Artiste :
« O Français et Françaises, nation parlière, que vous
donnez de force aux mots,etque vous en donnez peu aux
choses ! »
Celle apostrophe prouve que si les Français changent
souvent, du moins ce n’est pas de défauts.
VARIÉTÉS. — lia pauvreté honteuse.
ÏAMBES.
Approche, malheureux! oh ! viens que je protège
Ton corps faible et tremblant.
N'est-ce pas qu’il est durée marcher dans la neige,
Démarcher en pleuraDt ?
N'est-ce pas qu'il est dur de sentir sur sa tête
La fureur de l'autan.
Et de n'avoir, hélas ! rien contre la tempête.
Pas même un vêtement ?
Lève sur moi les yeux, découvre ton visage
Sous la honte baissé ;
On ne doit point rougir quand un noble courage
Est mal récompensé !
Frère, voilé pourquoi, la misère dans l'âme
Et la mort dans les yeux,
Tn n'oses demander ce que ton corps réclame :
Le pain du malheureux I
Frère, voilé pourquoi ta main devant l’aumêne
Recule en frémissant ;
Ton coeur refuserait s'il fallait vers un trône
T'avancer en rampant.
Est-ce orgueil? oh! non, c'est une fierté sublime,
C’est noblesse et grandeur,
Car le pauvre honteux n’est point enfant du crime,
Il est né du malheur...
Ce pauvre avait jadis d'opulentes chaumières,
Peut-être des palais,
Un atome de feu le condamne aux misères,
Aui larmes désormais.
Un coin, un peu de paille a remplacé sa couche,
Un chien est son ami,
Et son coeur défaillant, qu'aucun bonheur ne touche ,
N'existe qu'â demi.
Non, vous ne savez pas ce qu’ont d’épouvantable
Les jours du malheureux
Que partout, à toute heure, un nouveau mal accabla
Desupplices affreux. —
La mort I il la demande, et si dans l'Évangile
Dieu n'avait pas parlé.
La tombe à sa souffrance eût offert un asile ,
Il eut déjà râlé.
La mort est le bonheur qu'au lointain de sa route
Il voit avec espoir.
Et, la main sur son coeur, le malheureux écouta
Quand vient l'heure du soir !
Voyex! c’est son chevet, la veille l'insomnie,
Compagne des grabats.
Le délire Incessant, l'éternelle agonie.
Et jamais le trépas !
Voyez comme, a son corps, la main de l’infortune
Se cramponne en fureur :
Il a beau la chasser, la misère importune
Siège toujours au cœur !
Pauvre et doutant de tout, puisque tout l'abandonne ,
Il jette loin de lui
Le seul bien qu'ici-bas le droit d'homme lui donne,
La croix . son seul appui.
Tournant ses yeux flétris vers le bord de sa couche,
Grabat triste, hideux,
Il demande un peu d'eau pour humecter sa bouche
Et rafraichir ses yeux.
De l'eau ? tu n'en as pas I non, non, malheureui ! pleure
Ou tralne-toi . mourant,
Jusqu'au bord du canal, et puis vers ta demeure
Retourne moins brûlant I
De cet effort cruel ton sang rougit la terre,
Du sang pour un peu d'eau !...
Et pas un n'est venu pour te dire : « Mon frère,
« Partageons le fardeau ! »
Si la pitié, chez nous avait encore son trône,
Pour adoucir son sort.
Je dirais, aux mortels: Donnez-lui votre aumônç,
Priez Dieu pour sa mort I >
O vous! heureux du siècle, enfants de l'opulence.
Protégés des destins !
Vous, dont le char brillant, impétueui, s'élance
Fier parmi les chemins.
Prenez garde au piéton qui lentement se traîna
Pour vous laisser passer.
Dans ces flots de poussière où le vent vons entraîne
Vous pourriez l’écraser.
Devant ses traits flétris arrêtez votre roue,
Voyez ! il va rougir;
La honte, n'est-ce pas ? vient colorer sa joue ;
Il pleure et veut partir !
Epargnez le, de grâce I et surtout point d'aumône.
Il ne la prendrait pas ;
La charité du cœur vaut ce que la main donne,
Ne suivez point ses pas.
Mais qu'il trouve, le soir, au chevet de misère
Quelques choses de vous.
Ne fut-ce que du pain, un livre de prière.
Quelque chose de doux I
Il bénira la main qui se fait son amie,
Il prira Dieu bien sur ;
Plus vous vous cacherez, moins il craindra la vie,
Plus le ciel sera pur !
ADOLPHE SIRET.
Un vol.
Il y a quelques années, les propriétaires du palais Borro-
mée firent un voyage qui fut 8ssez long. Pendant leur ab-
sence deux peintres se présentèrent pour visiter la galerie de
tableaux, qui jouissait d une ceriaine réputation dans le pays,
lis parurent enchantés de ce qu'ils virent et demandèrent per-
mission de copier une petite toile devant laquelle il s’étaient
particulièremant extasiés. Le concierge , le majordome, l’in-
tendant, le je ne sais quoi enfin , accorda la permission de-
mandée , et l’un des arlistes se mit à l'œuvre. Les séan-
ces durèrent plusieurs jours, et la connaissance entre
les étrangers et l'homme d» confiance des Borromée devint
bientôt intime, grâce à l'obséquiosité, aux avances, aux ma-
nières engageantes des inconnus. On caressait les petits
enfants, on trouvait madame aimable, on lui disait qu elle
paraissait la sœur de ses filles. La petite toile copiée, le che-
valet pût sans dillicultése planter devant des tableaux de di-
mensions plus importantes .. Ces messieurs étaient si char-
mants que s’ils ne l'eussent pas demandé, on leleur eût offert.
J’abrège : près de deux mois s’écoulèrent ; les artistes, lo-
geant au village d’Arona et arrivant tous les matins en barque
a Isola lislla, travailler sans relâche, prenaient leurs repas
avec les gens du château et égayaient leur solitude de la plus
brillante conversation Enfin cinq grandes toiles furent co-
piées, la petite faisait six ; c’était superbe ! L’intendant s’ex-
tasia sur le talent de ces messieurs Les travaui finis, on réta-
blit les draperies, les croissées dont on avait dérange l'effet
ordinaire, pour obtenir certaines combinaisons de lumière.
Ces messieurs passèrent encore une semaine à rouler, embal-
ler leurs toiles, puis ils partirent laissant des jouets aux en-
fants, des déclarations d'amour à madame, des offres de ser-
vice à monsieur, des hommes charmants en un mot.
Un ta. deux ans, trois ans se passent. Les séduisants artis-
tes avaient dû écrire â leurs amis les insulaires du lac Majeur,
mais ils n'en ont rien fait. C'est égal, la quatrième année venue,
un Borromée meurt.Il fautpratiquer un inventaire des proprié-
tés pour les affaires de la succession. On fait venir des connais-
seurs, pour faire l'estimation de la galérie des tableaux.
Cela va bien; d'un côté ce sont les toiles le plus en réputation,
les toiles historiques, qui appartenaient aux Borromée depuis
que iels et tels grands maîtres les avaient peintes. Mais, chose
stupéfiante ! voilé qu'arrivés au côté de la galerie qui est le
plus dans l’ombre, les arbitres déclarent y voir six copies au
lieu des originaux que le palais Borromée passait pour con-
tenir.
— C'est impossible ! les connaisseurs sont des ignorants !
Depuis deux cents ans nous avons un Velasquez, depuis tant
de siècles un Andréa del Sarto, un Raphaël, un Cimabuë et
un Murillo....
Lechàtelainaiait raison, it les avait eus, fuerant.... Mais
les connaisseurs disaient vrai en déclarant que les toiles qu’on
leur uffrad n'étaient que des copies ; car le Murillo, l’Andrea
del Sarto, le Raphaël, le Cimabuë et le Velasquez avaient été
emportés, ces messieurs si aimables qui disaient des douceurs
â madame l’intendante, et qui en faisaient croquer aux en-
fants.....Les copies restées, c'étaient leurs œuvres! Ce
qu’ils avaient emporté valait bien quatre cent mille francs!!!
Comment trouvez-vous le vol; comment les faiseurs de
chroniques qui mentionnent les vols à l'américaine, les vol-
er la Ure, et bien d'autres encore, classeront-ils et détermines
ronl-ils celui-là?
Revue «les Modes.
Paris, 12 janvier.
ensemble de toilette. Négligé. Peignoir en flanelle
blanche,bordée tout autour d’un galon orange cousu à points
arrière en soie noire. Cordèlière de soie orange et noire. Bon-
net de mousseline et point de Paris. Souliers de chambre en
velours noir bordés de rubans orange.
Négligé de ville. Redingote et popeline pin. Col de mous-
seline garni de dentelles. Châle de cachemire noir doublé de
souci. Chapeau de velours noir sans ruban, avec une crête en
velours de côte. Bottines noires. Manchon de martre.
Toilette de ville. Robe en salin glacé marron et vert ; un
haut volant. Col plat en guipure. Châle de velours doublé de
satin jaune.Chapeau de velours noir, avec une longue plume
saule. Manchon d'hermine. Mouchoir brodé.
Négligé du,soir. Robe en velours épioglé, manches longues.
Collerette et bonDet d’Angleterre. Souliers de satin noir.
Gants roses. Un bracelet. Mouchoir brodé. Eventail simple.
Toilette du soir. Robe de velours cramoisi garnie devant,
au corsage et aux manches, de point de Bruxelles, rattaché
par des camées. Coiffure de canevas d'or et point de Bruxel-
les Gams et souliers blancs. Mouchoir brodé garni. Eventail
riche.
deuil. En ce moment, le deuil est la mode dominante, la
mode de la cour. Le noir n'est pas très sévère ; si l’on s'as-
treint â la laine, c'est moins par l'exigence du deuil que par
celle de la saison. Aussi les femmes qui se mettent bien affec-
tionnent-elles le cachemire. Elles le regardent comme un
terme moyen entre la soie et la laine. psyché.
MODES D'HOMMES.
Enfin voici l'époque où nos fashlonables insouçiants, com-
me ou l’est à vingt ans, se livrent avec transport aux plaisirs
que leur offrent les magnifiques soirées qui se donnent dans
les somptueux salons de la Chaussée-d'Antin et du faubourg
Saint-Germain. Les vêtements que l’on y remarque sont a
l’apogée d'une perfection que les maisons de première ligne
peuvent seules atteindre. Celle de Bousselet, Barde et Ce. rue
Vivienne, 8, conserve son antique supériorité par sa belle
confection, par sa coupe élégante et ses innovations, qui sont
toujours adoptées avec empressement. En effet, rien n'est
plus parfait, rien n'est aussi joli que ces costumes de bal. qui
donnent aux formes ce gracieux et cette délicatesse qui dis-
tinguent si bien l'homme élégant de la foule du commun et
révèle le talent de celui qui les a créés.
Nous avons vu daDs lesateliers de MM. Bousselet. Barde et
Ce, une toilette complète, exécutée pour un des lions de la
fashion parisienne. Tout y était prévu : vêtements de malin ,
de la promenade, et enfin ceux du bal ; nous avons recueilli *
les détails suivants sur ces vêtements :
L habit de bal est en drap de cachemire, le collet est bas
et dégage leçon, le revers retourne presque jusqu'au bas, où
se trouvent deux boutonnières ; le haut de l'anglaise a deux
centimètres de largeur, afin d'accompagner le bout du collet,
qui est de même dimension ; l'un et l'autre étant réunis for-
ment un Vouvert ; la manche est un peu ample du haut, ser-
rée du bas. et courte, afin de laisser voir la manchette, qui
est toujours de rigueur pour le bal. Il n'y a pas de pattes sur
les hanches, deux faux plis qui se trouvent dans le pli ;cela
donne plus de grâee au derrière do l’habit ; les basques sont
doublées en satin noir, elles sont arrondies et étroites sur les
hanches et s’élargissent du bas, où elles sont encore arrondies ;
l’habit n'est pas bordé, il est piqué snr le bord, les boulons
sont en soie façonnée, de grosseur ordinaire ; on n'en met
que quatre sur le devant afin de ne pas gêner le revers
Le gilet est à châle, sans cran ; il est en velours blanc bro-
ché or et soie rouge, ce qui est d’un joli effet ; les boulona
sont en or de couleur.
Le pantalon est demi-collant. La redingote de ville croisée
est en drap couleur ourika clair , le collet et les revers sont
larges, la jupe est ample et ne descend pas jusqu’aux genoux;
elie est bordée d’une petite gance carrée, les boutons sont en
soie, un peu gros, demi-bombés.
Le gilet est de cachemire anglais et à châle boutonnant
un peu haut et ayant huit boutons sur le devant.
Le pantalon est large, tombant droit sur la botte, â sous-
pieds fixés; il est de satin cachemire gris perle.
Il se porte des paletots en draps blanc avec pélerine ; le
collet est large du tombant et bas du pied, il est couvert de
velours de même couleur ; sur le devant de la jupe se trou-
vent deux poches coupées en long. Le paletot est tout doublé
de soie blanche piquée â petits carreaux ; il est bordé d'une
grosse gance. (Extrait du journal le Bon l’on.)
POLICE CORRECTIONNELLE D’ANVERS.
Audience du 14 janvier.
Corneille Van Doren, journalier, à Waertoos, convaincu
d'avoir outragé le garde champêtre de Reeth. dans l’exercice
de ses fondions, a été condamné â 16 fr. d'amende.
Adrien Smits, ouvrier, â Anvers, a été condamné à 3 mois !
de prison, pour vol.
J, B. Vanwesenbeek, â Brasschaet, a été condamné du
chef de sévices sur la fille Deschutter à 15 fr. d'amende.
Le nommé Albrechts, ouvrier à Niel. convaincu d'avoir
insulté le poste d.i service de la garde civique de cette com-
mune, a été condamné à 16 fr d'amende.
Jean Joseph Fierens, du même chef, à 5 fr. d’amende.
Jean Haverals, de Borgerhout, du même chef, â un mois de
prison et 16 fr. d'ame de.
Louis Laenen, tailleur a St-Nicolas, du chef d’abus de con-
fiance. a été condamné par défaut à un an de prison et 25 fr.
d’ameode.
DE LA GRANDE GALERIE DE FIGURES
BN 01R2 MOUVANTES,
cxjiogée sur la Grande Place
dans la loge Gothique.
Les soussignés ont l'bonneur de prévenir un respectable
public, qu'à commencer du 29 décembre 1839. leur cabinet
sera ouvert tous les jours depuis 4 jusqu’à 9 heures du soir ;
entre plusieurs groupes remarquables, mérite surtout men-
tion honorable
NAPOLÉON »
au tombeau de Joséphine, et la rencontre des héros de tou
les siècles et tous les pays aux Champs-Elysées.
COMMERCE.
Place «l’Anvers, 14 janvier.
CAFÉ. — Les ventes de ce jour comportent environ 250
balles Brésil dans les prix de 29 à 30 cents consommation.
RIZ. — On a fait une centaine de balles de Bengale à f 8 5|8.
SUCRE BRUT. — Nous avons à mentionner les ventes de
70 caisses Havane très ordinaire, 240 canastres Java et 60
barriques à dirers prix.
MOUVEMENT DU COMMERCE DES COTONS EN
ANGLETERRE.
Nous donnons ci-après la situation des cotons é Liverpool
et en Angleterre pendant les dernières années :
Importations des cotons à Liverpool pendant les années
suivantes :
Etats-Unis. Brésil. Egypte. Autres sortes. Total.
1839____B. 782.861 97,033 30.520 104,763 1.015,177
1838.... 1,073.007 137,313 28,033 92 744 1,331,097
1837_ 786,907 113,121 35,700 110.775 1.036.303
Importations des cotons en Angleterre pendant les années
suivantes :
Etats-Unis. Brésil. Egypte. Aut. tortes. Total.
..B 813.125 97,636 31,576 169.808 (.1 12,165
1839..
1838.. .
1837.. .
1836.. .
1835.. .
1834.. .
1833.. .
1832.. .
1831.. .
1830.. .
1829.. .
1828.. .
1,124.192 137,499
815,188 116 605
765.136 148.098
763,238 143.580
731,335 1U3.528
656,735 164,190
627.703 114.665
608.768 170,234
618,185 192.267
460,969 159.838
444,817 165,584
28,461
39,329
32,946
40.719
6,367
2,569
40,290
36,675
13.596
24,402
31.040
141,077
175 151
254,910
140,686
107,254
109,623
118,579
89,513
47.860
101,017
108,969
1,431.229
1,176.273
1,201,190
1,991,223
948.484
933,117
901,237
905,190
871,908
740,226
750,410
1833..
1834 ___
1835 ___
1836.. ..
1837 ___
1838 ___
1839
Brûlé. Export.
.B. 11.600 65,700
Total. Soitp.sem.
1,S00 85,850
» 102.100
» 107.900
» 125,150
6,700 102.350
113,300
963.087
978.074
1,046.773
1,142,200
1,205,933
1,369,479
1,167,785
17.034
17,129
18,167
19,890
20,785
24,239
20,278
Consom
885.787
890,724
944,673
1,034,300
1,080,783
1,200,429
1.054,485
Importation. — Les importations ontété beaucoup moin-
dres cette année, par suite du déficit de la récolte des Etats-
Unis; il y a eu aussi diminution dans celle du Brésil. L'im-
portation totale de 1839 estde‘1,122,165 balles, contre 1,431,
229 balles en 1838.11 a été introduit 311,067 balles en moins,
des Etats-Unis, et 39.843 du Brésil. Nous avons eu une aug-
mentation de 5 879 balles des Indes-Occidentales,3,115 bal-
les d'Egypte et 22,852 des Indes-Orientales.
Exportation. — Par suite de la faible récolte des Etats-
Unis. nos exportations ont été plusconsidérables pour lecon-
linent, surtout pour les sortes américaines ; mais pour celles
de l'Inde, elles diminuent chaque année Nos exportations to-
tales de 1839 sont de 113,000 balles contre 102,350 en 1838.
Consommation. — L’année dernière . nos débouchés, ainsi
que la consommation, excédèrent de beaucoup ceux des an-
nées précédentes ; cette année, c'est le contraire.
Estimant toutes les balles au poids de 300 livres, nous
trouvons que la consommation a absorbé, pendant les dix
dernières années.
En 1830
1831
1832
1333
1834
1835
1836
1837
1838
1839
781.110 B. ou par semaine 15,007 B.
858,659 * 16,513
891.201 s 17,138
953,170 » 18.330
975.290 • 18,756
1,044,596 » 20.088
1,156,435 » 22,339
1,220,876 » 23,478
1,426,781 » 27,538
1,199,544 • 23,008
Cette année-ci laisse une diminution, dans la consomma-
tion, d'environ 16 0|O sur 1838.
Mais nous croyons que les provisions, dans l’intérieur, sont
beaucoup plus faibles à la fin de cette année, et nous les esti-
mons sur le poids de300 livres, à 90.000 balles, contre 160,000
à la fin de 1838. L'année 1839 a été désastreuse. Les impor-
teurs ont perdu beaucoup d’argent par ta hausse effrénée qui
a eu lieu aux Etats-Unis et que les spéculateurs ont voulu
aussi propager en Europe. Il s'en est suivi que les fabricants
ont dû, par prudence, ralentir de beaucoup leurs travaux,
et malgré cela, la consommation ayant été restreinte, tout
ceux qui ont touché aux cotons, importeurs et filateurs, on-
perdu considérablement, l'article n'ayant cessé de fléchir des
puis le mois de mars dernier.
Mouvement des cours pendant l'année 1859.
Prix au Prix au
31 déc. 1838. 31 déc. 1839- Plus haut. Plus bas.
Upland ; 22 mars. 20 déc.
' - - - - 6 d 81|2 6
6 3(4 9 I|2 6 5[8
7 S|8 10 — T i|4
— ordinaire 71(4 d
— fair...... 8 1|4
— fine...... 9 —
New-Orléans :
— ordinaire 7 1(2
— fair.... 8 114
— fine i... 93y4
6 —
7 —
« -
8 112
9 t|2
10 3|*
6 —
6 3(4
8 -
Fernambouc :
— ordinaire 9 1|4
— fair.... 9 7|8
— fine... . 10 1(2
Egypte :
— midd.... 12 !|2
— fair..... 13 —
— good.... 15 —
Surate :
— ordinaire 5 3|8
— fair..... 6 1|8
— good.... 6 1|2
9 1(3
9 5|8
10 112
103(4
11 1 (4
12 —
4 1|2
5 118
5 314
18 OCt.
10 1(2
11 1(4
Il 3(4
5 avril.
14 1 [4
15 —
16 1|2
25 mars.
61(4
6 3(4
7 114
19 j « il.
8 1(2
9 —
9 112
31 déc.
11 —
11 1(4
12 —
19 juli.
4 3(8
5 1(3
5 3(4
Stock. — Le stock dans l’intérieur, en balles ordinaires, est
supposé réduit â 70,000 balles, et dans les ports il y a égale-
ment diminution de 55,620 balles, faisant ensemble 125.620
balles en moins dans le pays, comparé â la fin de 1838. Dans
les ports, il y a seulement cette année augmentation de 6.150
balles jSzyple, tandis qu'il y a diminution de 32.800 balles
États Unis, 20,250 Brésil. 2,510 Indes-Occidentales et 6,610
balles Indes Orientales En totalité, 265,470 balles, contre
321,090 balles en 1838.
Perspective. — Après une aussi longue dépréciation de
l’article et les bas prix auxquels les cours sont actuellement,
on peut raisonnablement prévoir un avenir meilleur pour les
cotons, et nous sommes disposés à le croire, d'après les rai-
sons suivantes :
Jusqu’iei. les rapports des Etats-Unis sont très favorables
pour une forte récolte ; mais nous croyons que beaucoup de
gens bombent dans l'exagération en portant les quantités aussi
fortes qu’on l'écrit. L’année dernière, la récolte a présenté
un déficit, sur la précédente, de 300,000 balles; nous doutons
que, celui-ci, la production dépasse celle de 1837 (1,650.000
balles.] Le Brésil produira sans doute davantage, ainsi que
l’Egypte ; mais ces récoltes ne sont que d’un faible poids dans
la balance. Quant aux provenances de l'Inde, on espère que
les ports de Chine ne seront pas toujours fermés au commerc»
anglais, et qu’il De nous en sera pas autant dirigé.
Mardiéë.
TEHiwONtBE , 13 janvier. — Grains et graine» :
Frorn blanc par sac de Termonde.de fl 17 10 à 165; id. rouge,
17 à 16; seigle, 9 15 à 9 5; avoine, 6 6 à 58; huile de colza
par aime compt.. 51 à 52; id. de lin, 43 à 43 1(2; Id. de chan-
vre, 43 l|2; graine de colza, par sac. 14 1|2 à 15, id. de lin,
12 1(2 â 14; lourt.de colza, par 12l5 kilos, 87 â 88; td. de
lin. 145 à 148. ,
HAVRE, 10 janvier. —(Revue de la semaine.) — CiFÉs:
En Rio, il s’est fait, en diverses parties, 1,067 sacs dont 304
sacs fin ordinaire et pelit marchand, de fr. 62 1 (2 à 65 ; 117
sacs bon et fin ordinaire, à 6! 1(4. et 646 sacs bon ordinaire
et ord. à fr. 6ô 3|8, entrepôt français. Le transit en a pris la
majeure partie, le reste a été appliqué à la consommation.
En vente publique, on a adjugé en outre, pour cause d’avarie,
302 sacs et 14 quart, provenant de l'Intrépide-Canaris, de fr.
102 à 108. acquitté. — Environ 1500 sacs Rio viennent d’être
expédiés directement sur Paris, ce qui réduit notre stocké
peu de chose. — A la bourse de vendredi, on offrait encore
fr. 57 l|2 pour un lot de 500 sacs Rio bon ordinaire. — En
Havane. 198 sacs bon ord. et ord., provenant de l'Adolphe,
ont été traités à 62 1(2, entrepôt français. Nous manquons
tout-â-fait dans cette sorte de qualités convenables à la con-
sommation. — En Haiti, il ne s’est fait que 200 sacs, mar-
chandise inférieure, provenant de l'Amélie, à fr. 56 1|4, en-
trepôt français. Les bonnes sortes obtiendraient encore au
moins fr. 60. — A l'acquitte, on a Iraité 168 sacs Java, d’im-
portation directe, à fr. 121 25, et 46 quarts Martinique, ré-,
cemment arrivés de fr. 145 à 146 25, en petit marchand. —
Il n’est rien arrivé cette semaine.
Sucres. Les ventes sont de 400 barriques brut, payées de
fr. 58 à 61 25 acq. Dans ces quantités sont comprises 280
barriques brut, par VEvelina, livrables daos le port, sur la
base de f. 58 pour la bonne 4e. — Les autres lots se sont faits
sur le même cours, sauf cependant vendredi, où deux ou trois
petites parties, à la vérité en très bon sucre, se sont payées
sur la base de f. 59. — Les détenteurs se font encore prier
aujourd'hui pour vendre â ce cours. — Notre avoir est ré-
duit au-dessous de 1,000 barriques brut.— Pour l'entrepôt
il a été traité 50 quarts Bahia brut, en sucre gras et plaque,
à fr. 22 eut. étr.
Cotons : Nous n’avons reçu pendant la semaine que 1335
balles. — Les ventes se sont élevées à 13.548 balles. — Il y
a, depuis quelques jours, plus de confiance dans l'article, et
les commissionnaires et les filateurs de l'intérieur en ont pro-
filé pour pousser plus largement leurs achats et faire quel-
ques provisions. — Nos cours ont repris 110 peu de faveur ;
les sortes des Etats-Unis, dans les prix de fr, 80 à 90, d’ord.
et bas à bon ord., se sont relevés de 2 à 3 centimes, et celles
de fr. 92 à 96. de 2 centimes. — Les vendeurs tiennent bien
les prix, mais prennent le bon parti d’écouler, afin d'engager
la consommation dans l’article, et qu elle soit intéressée à
maintenir les cours actuels. — Notre stock actuel est de nou-
veau réduit par les grands débouchés qui ont eu lieu cette
semaine. Nous l'estimons â 54,000 balles, dont 46,000 des
Etals Unis.
fanons de baleine : Il y a toujours absence d'ordres sur
place, cependant on a pris 2.500 kilogrammes, marchandise
moyenne,à fr. 146 25 acq.. eten vente publique, on a adjugé
un lot de 129 paquets, dont les sains ont été payés l41 à 149,
et les avariés fr. 125 à 140 acq.
HUILE DE BALEINE La demande pour l’intérieur ne prend
pas d'extension. — Oocite 15,000 kilogrammes disponibles à
fr, 31, et 6,000 kilogrammes blonde à fr. 32. écoulés cette
semaine — Un armateur-baleinier a vendu en outre 100,000
kilogrammes, à livrer parles navires Elisa et Narwal, au prix
de 31 fr. acq. le tout a la bonne arrivée de ces navires. — Il
y aurait plus de preneurs à livrer en ce moment, dans les prix
de fr. 31. que pour la marchandise disponible.
PARTIE MARITIME.
(EXTRAIT DES REGISTRES DU LLOYD-BELGE,3
Nouvelles «le 111er.
HAVRE . 11 janv, V E S.-E. — Entré en relâche : Hip*
polyte, c. Guitton, ail. de Pontrleux à Dunkerque.
Départs : Switzerland, c. Hunt, p. Boston ; du 10, Galen,
Snew. p New-Orléans.
HONFLEUR, 10 janv. —Arr. : Jeune Mathilde, c. Hubert,
de Dunkerque.
BORDEAUX, 9 janv. — Arr. : Emma, c. Duranton, de la
Guadeloupe.
En rivière : Memson, c. Peltier, de Madras et Pondichéry;
Gabriel, c. Duranteau.de Bourbon.
Départs : Euphrosine, c. Aubert, p New-York; Edouard,
c. Barbe, p. Dunkerque.
Ont mis en mer le 7 : Vaillant Basque, e. Lubert, et Amé-
lie, c. Malvery. p Valparaiso ; Amélie, c. Civrac, p la Vera-
Cruz; Clémence, c. Jaurregnibarry. p. Montevideo; Gene-
viève n° 2, c. Bignonneau, p. New-Orléans; Emilie-Gabrielle,
c. Bousses. p. St-Thomas; Nouvelle Confiance, c. Maître, et
Emilie, c. Laguensée, p. la Martinique
MARSEILLE, 8 janv. — Navires en charge: !a goélette
belge Jeannette, c. Dam, p. Anvers, p partir le 10 fév. pro-
chain : Madz-Viel. c. Slang, p. Hambourg , départ fin cou-
rant ; la goélette Flora, c. Lofgrin, p. Amsterdam.
CETTE , 4 janv. — Départ : le dogre Maria, c. Vinnaert,
p. Dunkerque.
METEOBOLOaiB.
Thermomètre. — 0.
Baromètre. — Beau-temps.
Etat du ciel. — SereiD.
Vent. —S.
marée du 14. — Haute mer : midi l|4.
Basse mer. — 6 1|2 h. du soir. _ |