Full text |
Lflttdi 5 Avril
1876. - ()aaran!«ièaie W 93
Lundi 3 Avril.
ABONNEMENTS :
Dana ma bnraaus et ehez ton» le* Directeur»
la pyatei (franco de port), pour :
. n?8ya .............par trimestre, Fr. 13.50
( * * • 16-~-
l* tMljfM*.......... * semastre, . 3u.-
( » an, * :j6.—
i » trimestre, PI. 8.80
La ri chaude.
La Franse...........
L’Angleterre........
L'Allemagne.........
Le* Etat*-Uni*......
Brésil et Indes.....
• semestre, » 17.
• an, • 34.-
. trimestre, Fr. 23.
. • . 23.-
. . . 19.-
. • • 31.
. • . 31.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
A 0 -Bft T S' :
HUXKLLES, Office de Publicité, rc# 4» U
t;*t ivuaaitRO t£ï£ cknittsasts.
PAIEMENT PAR ANTICIPATION
CHEMIN DE FER DE L’ÉTAT.—D'Anvana p* Malines et Bruxelles à 5.30, 6.50, 7.40 £.,9.15 B..
9.50, 10.50 B., 12.30. 1.15 B., 3.15 B., 8.33, 4.45 B.. 5.50, 6.50 £., 8.55, 10.15 E. - Lierre 6.55,
7.15, 9.33, 11.00,1.50,5.35, 5.45, 7.40. — Termonda et Gand 5.40, 9.50, 12.30, 3.33, 4.45 *.,
8.55. — Alost (par Termonde) 5.40. 9.50, 12.30, 3.33, 8.55: (par Bruxelles) 5.40, 9.1a
[B. Jusqu’é Bruxelles) (B. de Bruxelles) 10.50 £., 12.30, 3.33, 6.50 E. — Lokeren (par
Termonde) 5.40, 9.50,12.30, 4.45 B. — Ninove, Grammont, Lessines, Ath 'par Bruxelles-Nord)
5.40, 10.50 £., 12.30, 3.33,6.50 B. - Brug., Ostende (p. Mal. et Gand) 5.40,9.50, 12.30, 3.33,
4.45 E. (p. Beux.) 5.40. 6.51, 9.50, 10.50 E., 12.30, 3.15 £., 3.33, 4.45 B. — Courtrai, Mouseron,
Tournai, Lille, 5.40,9.50,12.30, 3.33,4.45 E. — Calais 5.40, 12.80, 4.45 E, 1» et 2» el. — Louv.,
Tirlem., Liège et Verviers 5.30, 9.15 £.,9.51, 12.30,4.45 (b/lieue de Malines) 6.50 (id.) 8.55 Cjusq.
Louvain) 10 B. — Landen 5.40, 9.50. 12.30,4 45, 6.50. - Spa 5.40, 9.15 £., 9.50, 12.30. — Alle-
magne, dép. 5.40, lev. boite 4.55 m.; dép. 9.15, boîte 8.30; dép. 12.30, boite 11.45; dép. 4.45,
boîte 4.10 s. ; départ 10 15, holte 9.30 s. — De Bruxelles pr Anvers â 5.32, 6.38 £., 7.27, 9.16 £..
9.51. 10.50 £.. 12.43. 2.30 . 3.40. 4.34 5.39 £., 6.30. 8.05 £.,9. 11.30 E.
LIGNE ANVERS-BOOM.-D’Anv.,5 50,11.10,4.55,7.40.-DaBoojip'AUT.6.40,12.05,5.40,8.45.
?. A. BELA MONTAGNE,
OSKgOÏHUK-ttâRlST.
SimüAUX s rue de l’Amm»» l
Place du Musée, Aster*
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL Hi£L(»A,
DÉPARTS D’ANVERS pou? : Lierre, 5.30, 7.12, 9.33, 11.00, 1.50, 3.04, 5.45 et S.10,
- Aerschot, Louvain,Diest,Hasseit,7.12, 9.33,1.50, et 5.45.— Maestriolit et Aix-la-Chapellel.50!
7.12. 9.33,1.50 et 5.50. — Roosendaal, Breda, Dordreeht, Rotterdam, 7.38*, 8.10, (jusqu’à Breda
10.25 2.30, (Jusqu'à Breda), 3.41', 6.45.—Ottignies, Lodellusart. Charleroi, Berzée, Walaour,
Mariembourg, Viraux et au-delà, 7.12,9.33, (Jusqu’àWalcourtl. 1.50,5.45 (jusqu’à Lodalinssrt.
- Herentlials.Turnhout et Tilbourg5.40, 11.00 (jusqu’à Turnhout!. 5 K.
CHEMIN DE FER DU PAYY DE WAES. - D’Anvers 7.15, 8.50*, 10.50, 2.15, 3.45-
û 25,.— De Gan’D 4.25,7,9.25*. 10.50,2.10, 5.25*, 6.55. ’ ’ ’ ’
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’Axyxrs (Veerdam) pour Tamise 10 h. mat. et 5 h. soir.
- Pour Boom 8 h. mat., 1.30 et 6 h. soir. — De Boom pour Anvers 6. 10.30 h. mat. ét 4 h. s. —
De Boom pour Tamise 10.30 mat. — Ds Boom pour Rupèlmonde 10.30 mat., 4 h. s. — Dé Tamise
pour Anvers 7h. mat, 1 h. soir. — DeTaraise pour Boom7 h. mit, 1 h. s. — Da Rupelm mde à
Boom9 15 mat., 2.15 h. soir. — De Rupèlmonde à Anvers 7.15, 11 h. mat., 1,15 et 4.30 h. soir.
Le service de Dimanche comme dans la semaine.
5ÏOUANDX, M. H. NUGH RT ViN DiTM.tR,
h Rotterdam, et tous les directeurs da po*t«#
du royaume.
paris, Havas, Lafitte, Bullier et o.
Place de la Bourse, 8.
LONDRES, DELIZY DAVIE8 ET O, 1. GcCil
«troet, Strand, et A. Maurice, 13, Tavistoek
Row, Covent Garden.
—»—
iasERTio»e :
AauoasM la petite ligne............. Fr. 0.25
Réclame* (fin du journal) la lign#..
Fait* divers, la ligue....... • t,~
Rb brique Anvers, la ligne,..,.... . « S.50
Pour les annonces de la France s’adresser
exclusivement à MM. G. L. Daube A 00,3154*,
rue du Faubourg Montmartre, Paris.
Les annonces sont mesurées au ligno-
mètre.— Les titres se paient d’après l’tspai*
qu'ils occupent.
RÉSUME POLITIQUE.
L’examen des élections à valider prend tout le
temps de la Chambre des Députés de France.
Avant-hier cinq élections seulement ont été rap-
portées et il en reste encore vingt-huit à exami-
ner, sans compter celles des colonies. On trouve
en général que la vérification des pouvoirs traîne
outre mesure.
• Il n’y aurait pas grand mal à cela si des ques-
tions très graves, qui se sont pour ainsi dire posées
d'elles-mêmes le lendemain des élections, n’atten-
daient pas encore une solution. Le pays ne se tour-
mente guère de savoir si l’élection de tel ou tel can-
didat sera validée ; mais il lui tarde de connaître
le sort réservé à la question d’amnistie. Quand
nous ouvrons les journaux français, nous voyons
que l’amnistie y tient beaucoup plus de place que
la vérification des pouvoirs des députés ; il en est
partout de même ; très peu de personnes suivent
les débats des séances publiques, tout le monde lit
ceux de la commission chargée d’examiner les pro-
jets de MM. Raspail, Marcou, etc. La Chambre de-
vrait comprendre ces dispositions du dehors ; elle
devrait surtout en tenir compte. Au lieud’attendre
patiemment des rapporteurs qui ne viennent ja-
mais, il lui serait facile de montrer une bonne
fois qu’elle est décidée à presser les retardataires
et à ne plus s’arrêter aux petits détails sur lesquels
on la retient sans profit des heures entières ! Dans
un pays comme la France, c’est un grand danger
de lasser l’opinion publique, car il n’y a pas loin de
la fatigue au découragement.
La gauche et le centre gauche ont résolu au-
jourd’hui d’inviter le gouvernement à rendre sans
retard aux conseils municipaux l’élection des
maires. •
L'Observer de Londres annonce que. d’après
des bruits qui ont cours dans les cercles poli-
tiques, le gouvernement annoncera demain qu’il
a l’intention de renoncer au titre « d’impératrice
des Indes ; » il maintiendrait cependant le « titles
bill. »
Vendredi soir, une discussion fort curieuse s’est
élevée à la Chambre des communes sur la question
des couvents. Sir T. Chambers a proposé d’ouvrir
une enquête sur le nombre, l’accroissement, le
caractère et la situation légale des établissements
conventuels. Il a constaté qu’en peu d’années le
nombre des monastères d’hommes s’est élevé à 99,
celui des couvents de femmes à 299, celui des as-
sociations religieuses à 21, et il a soutenu, d’abord,
que ces institutions annulent la liberté person-
nelle et qu’il n’est pas possible d'en faire sortir les
membres,une fois qu’ils y sont incorporés; ensuite,
qu’elles sont illégales, en ce sens qu’il n’y a pas
moyen de savoir ce qui s’y passe, et d’y faire exé-
cuter un jugement ahabeas corpus.'Après une
discussion assez longue, lord John Manners, direc-
teur général des postes, est intervenu au nom du
gouvernement. Il a déclaré qu’il ne s’était produit
aucun fait assez grave pour justifier une enquête;
que d’ailleurs le Parlement se trouvait suffi-
samment renseigné par les documents qu’a déjà
fournis le gouvernement. En conséquence, il a in-
vité sir Thomas Chambers à retirer sa motion. La
proposition d’enquête ayant été maintenue par
Bon auteur, la Chambre i’a repoussée à la majorité
de 127 voix contre 87.
Le Journal officiel de St-Pétersbourg annonce
aujourd’hui que l’empereur se rendra à Ems vers
fa fin d’avril et qu’il passera trois jours à Berlin.
Il reviendra vers la mi-juin en passant par Jugen-
heim et pour rester dans les résidences impériales
aux environs de Saint-Pétersbourg, jusqu’à la fin
des manœuvres de cette année.
Dans le courant de l’été, il visitera Helsingfors ;
il recevra l'empereur du Brésil, le roi de Dané-
xnark, les princes et les princesses du Piémont.
A la fin d’août il ira à Varsovie; il passera en-
suite une grande revue de ses troupes avant d’al-
ler en Crimée d’où il reviendra avec l’impératrice
à Saint-Pétersbourg.
Le même journal publie les projets de voyagede
l'Empereur pour cette année. Sa Majesté se ren-
dra, vers la fin de ce mois, par Berlin à Ems ; elle
ira ensuite à Juaenheim et retournera en Russie
pour les manœuvres militaires à Krasnojé-Sélo.
Dans le courant de l’été, il ira à Helsingfors. Au
mois d’août, l’Empereur assistera à la revue des
troupes à Varsovie et se rendra avec l’Impératrice
à Livadia.
Vers la fin de l’automne Sa Majesté viendra à
Saint-Pétersbourg.
Dans le courant de l’été on s'attend aux visites
de l’empereur du Brésil et du roi et du prince de
Danemark.
(Correspondance particulière du Précurseur;.
Bruxelles, D'avril.
On a fait grand bruits de3 prétendues révéla-
tions que T’ Kindt de Roodenbeke, le voleur de
la Banque de Belgique,aurait faites sur les com-
plices qu’on suppose qu’il a eus pour se livrer à ses
détournements. Rien n’est venu jusqu’ici confir-
mer cette nouvelle importante, et on a tout lieu
de croire qu’elle manque de base. Si T’ Kindt est
disposé à parler et s’il a quelque chose à dire il ne
ie dira qu’étant à Bruxelles. Les quinze jours qui
doivent s’écouler depuis l’ordre d’emprisonnement
délivré par le magistrat de police de Londres jus-
qu’à l’ordre d’extradition à décerner par le secré-
taire d’Etat pour les affaires étrangères expireront
prochainement, et c’est seulement lorsque T’Kindt
sera à Bruxelles que l’instruction entrera dans
une phase nouvelle. Les magistrats instructeurs
n’ont pu jusqu’ici que poser des jalons et quoiqu’ils
aient fait preuve d un grand zèle et d’une grande
activité ils sont loin d’être au bout de leur tâche.
Ils en auront au moins pour six mois avant de
pouvoir arriver â une conclusion définitive.
C'est principalement en vue de découvrir les
actes' de complicité que l’ijnstruction se fait en ce
moment. L’accusé principal ne nie pas ses détour-
nements; il lui serait impossible de le faire, en
présence tle sa fuite et de la lettre par laquelle il
l’a annoncée au gouverneur de la Banque, Mais il
v a un point capital que la justice doit à tout prix
"élucider, c’est celui de savoir si un employé dans
la position oùT’Kindt se trouvait a ptt commettre
un vol de 15 millions de titres et des faux pour six
millions et demi sans l’aide et 1s coucou; s de per-
sonne. Cela paraît Impossible; s’il n’y a pas eu de
■complicités, il faut alors qu’il y ait eu à la Banque
4e Belgique une inintelligence, une incurie, un
aveuglement qui atteignent à des hauteurs verti-
gineuses, De toutes les suppositions c'est encore
la plus favorable au personnel de la Banque.
On a calculé que la quantité de titres|enlevés
par T’ Kindt pesait plus de trois mille kilos. Com-
ment des paquets si pesants ont-ils pu disparaître
«ans que personne s’en doutât.
On comprend que l'enlèvement de quelques ti-
tres passe inaperçu, mais trois mille kilos de pa-
piers, la. charge de plusieurs chevaux, «omrqent
ont-ils pu s’évanouir sans que le moindre soupçon
fût éveillé, c’est là un mystère tout aussUmpèné?
trahie que les mystères de certaines religions.
H est acquis aujourd’hui que le gouverneur de la
Banque avait dans T’Kindt une confiance illimitée,
il ne voyait que par ses yeux. To.ut ce que T’Kindt
faisait était bien fait. Quand des plaintes se pro-
duisaient, c’étaient à T’Kindt'qu'on renvoyait les
plaignants et T’Kîndt qui était l’amabilité incar-
née, les amadouait si Won qu’il obtenait leur si-
lence. Le gouverneur envoya les pénitents se
confesser au diable. Pour lui T’KimJt était un demi
dieu auquel on ne pouvait toucher, même des
yeux.Tout ce qui sedisait sur le compte de T’Kindt
était mensonge et calomnie et le gouverneur refu-
sait absolument d’y croire, tant il avait bonne
opinion delà probité et de l’honorabilité de son
employé. T’Kindt passait du reste, il faut dire
les choses comme elles sont, pour un gentleman
accompli. Son luxe étonnait bien un peu, mais on
y était habitué. Il y avait si longtemps déjà que
cela durait? On l’expliquait par des spéculations
heureuses qu’il avait faites à la Bourse et dont il
avait eu le bon esprit de conserver les produits.
Il avait un rare talent de se rendre sympathique,
il était l’ami de tout le monde et je ne serais pas
étonné si le gouverneur n’aurait pas maintes fois
félicité la Banque d’avoir un employé si bien vu et
si choyé. La confiance qu’il inspirait était telle
que le gouverneur, se trouvant en présence d’ac-
cusations directes n’a même pas admis la possibi-
lité d'un examen quelconque. A l’assemblée géné-
rale du 28 mars un actionnaire a fait connaître un
détail significatif. Il a, il y a quelques mois, for-
mulé une accusation précise à charge de T’Kindt;
il a fait la dénonciation par lettre. On n’en
a tenu aucun compte. Des explications ont été
demandées à ce sujet au gouverneur par l’auteur
de la lettre présent à l’assemblée. Le gouverneur
a répondu que là lettre lui avait paru avoir un
caractère confidentiel, et qu’il l’avait tenue pour
lui. Il ne fit faire aucune investigation; il ne fit
exercer aucun contrôle ; il ne parla même pas à
ses collègues du Conseil d’administration de la
dénonciation qu’il avait reçue. Il avait en T’Kindt
une confiance illimitée,et il a fallu la lettred’aveu
de T Kindt et sa fuite pour lui faire perdre son il-
lusion. Après cela on s’étonne qu’il y a des gens
qui croient au miracle de Louise Lateau et aux
vertus de l’eau de Lourdes et N. D. de la Salette !
• Z.
Nous avons reçu la communication suivante
que l’abondance des matières nous a forcé
d’ajourner :
Anvers, 28 mars 1876,
C’est aujourd’hui que commencent simultané-
ment à Londres et à Liverpool deux ventes publi-
ques de laines; jamais l’étude des questions com-
merciales et industrielles ne s’est présenté sous
un jour plus intéressant.
A Liverpool c’est la première vente de Tannée
1876, elle comprend 14,580 balles; à Londres c’est
déjà la seconde; la première qui a fini le 4 courant
comprenait 107,552 balles, la seconde fixée au 28
courant était déjà évaluée alors comme devant
comporter 183,420 balles.
Voilà pour l’Angleterre seule une importation de
305,550 balles de laines étrangères offertes aux en-
chères publiques.
De ces 305,550 balles l’Australie en compte 248,456
et le Cap 42,516 soit ensemble 290,972 balles de
qualité particulière et distincte.
Quand on compare ces chiffres avec ceux des
enchères des premiers trimestres de 1875 et 1874
on trouve les quantités suivantes :
Londres 1874 : 182,128 balles.
Liverpool - 34,366 -
Soit ensemble 216,494 balles.
Londres 1875 : 210,900 balles.
Liverpool » 31,415 ••
Soit ensemble 242,315 balles.
Londres 1876
Liverpool «
290,972 balles.
14,580 «
Soit ensemble 305,552 balles.
Il est facile de conclure de la seule Inspection
de ce tableau qu’il doit y avoir des causes graves
pour faire ainsi décliner le marché de Liverpool
tout en faisant progresser celui de Londres.
En effet l’Angleterre dans son ensemble pro-
gresse constamment et régulièrement ; mais, tan-
dis que les qualités spéciales du marché de Liver-
pool diminuent d’importance, Londres remplace
le manquant et y ajoute les quantités nécessaires
pour soutenir la progression.
Ces causes sont très connues, c’est que pour la
fabrication des tissus, les fils de laine peignée sont
préférés aux fils de laine cardée.
Ce combat entre le peigne et la carde dure déjà
longtemps, mais la victoire définitive étant restée
au peigne, la transformation indispensable des
filatures n’est plus qu’une question de temps.
L’industrie anglaise s’est mise résolument dans
ce mouvement ; malheureusement les capitaux
Belges trop occupés de divers autres placements
négligent complètement ce mouvement de trans-
formation industrielle.
Si les fils de laine peignée ont une préférence sur
les fils de laine cardée.
Si les belles qualités de laines australiennes et
du Cap sont particulièrement propres au peignage,
Si ces belles qualités se produisent en quantité
suffisante pour approvisionner les filatures nou-
velles transformées suivant les dernières inven-
tions,
Si ces filatures nouvelles avec des laines fines,
longues et fortes produisent les fils à des prix plus,
avantageux que les filatures anciennes; —
Il ne faut pas s’étonner que les quantités de
laines peu ou point propres au peignage soient de
plus en plus négligées; or malheureusement le com-
merce lainier Belge et son industrie lainière re-
posentexclusivementsurce dernier genre de mar-
chandise.
Pour se faire une idée de cette transformation
radicale de la filature de la laine il suffira de pro-
duire ici une statistique récemment publiée d’un
seul district anglais du Yorckshire,
Voici cette statistique de la filature et du tis-
sage:
. Filatures de laines cardées, 1,039 fabriques, fai-
sant mouvoir 1,977,858 broches, moyenne 1,902
broches,
Filatires de laines peignéee, 392 fabriques, fai-
sant mouvoir 1,971,086 broches, moyenne 5,906
broches.
Un nombre de fabriques qui n’atteint pas un
tiers, faisant mouvoir trois fois plus de broches de
filage : cela indique suffisamment leur origine ré-
cente, les grands capitaux modernes ne faisant
riep on petit.
Le tissage est dans la même proportion :
Fabriques d,e tissus à laine cardée, 613, ayant en
métiers mécaniques 36,686, soit upe moyenne de
50 métiers, ' “
Fabriques de tissus de laine peignée, 304, ayant
en métiers mécanique» 65,789, soit une moyenne
de 200 métiers.
Ici un nombre double ne fait mouvoir qu’une
moyenne d’un quart.
Maïs qu’on veuille bien ne pas s’imaginer que la
production des fils et des tissus est simplement
dans ia proportion de ces chiffres, c’est-à-dire que
les 2 millions environ de broches à laine cardée,
ancien système, produiront a peu près la même
quantité en longueur defll que les 2 millions envi-
ron de broches à laine peignée des fabriques qui
ont adopté les outillages perfectionnés nouveaux ;
ce ggyait tomber dans une erreur grave et mal
comprendre la sitpation grave dans laquelle versent
le commerce et Tindjastrie Iqjpière en notre Bel-
gique,
Le peigne laissant aux longues libres lainières!
leur force naturelle et les disposant suivant leur
plus grande puissance permet d’imprimer aux mé-
tiers fileurs une bien plus grande rapidité de
jnai’che que celle qu’on pouvait donner aux métiers
aneiess.iiàs lors un même nombre de broches pro-
duit beaucoup plus de $}és et ces filés étant plus
forts tout en étant plus fins et pius réguliers per-
mettent au même nombre de métiers mécaniques
de tissage de produire dans le même temps et avec
la rriéirie main-d’œuvre une plus grande quantité
(le tjssus ayant absorbé proportionnellement une
m.ofiîdye huantitédjô laine. *
Un communiqué récent envoyé d’Angleterre au
journal officiel français disait relativement à cette
remarquable particularité :
Plus récemment encore les Anglais ont per-
fectionné les métiers continus ; dans l'ancien
mode l'action était limitée à une vitesse de bro-
ches de 2,000 à 2,500 tours par minute dans le
nouveau système on arrive à 8000 tours par
minute, le nombre de tours augmentant en rai-
son de la finesse du fil on comprend l'utilité du
nouveau système dans la filature... une jeune
fille, un enfant peut surveiller ce nouvel engin
de la filature.
On peut ajouter qu’on comprend tout aussi bien
quelle influenceune telle transformation doit avoir
sur la production dès étoffes par le tissage et sur
le commerce des laines, cette matière première de
qualité si différente dont une partie est seule pro-
pre au peignage à cause d’une foule de circon-
stances qu’il est inutile d’énumérer ici.
Mais, aira-t-on, les qualités de laines courtes,
sales, peu nerveuses, n’ayant plus d’avenir, leur
production et leur commerce seront-ils arrêtés?
Evidement non, aucun possesseur de troupeau ne
se décidera à tuer ses bêtes pour faire plaisir à un
concurrent. Mais les prix fléchiront encore consi-
dérablement si l’Australie, le Cap et d’autres co-
lonies similaires continuent à produire (ce qui
est non seulement probable mais certain) des
quantités de laines suffisantes pour alimenter les
filatures nouvelles au fur et à mesure des dévelop-
pements que les outillages nouveaux remplaceront
les outillages anciens et surannés.
Malheureusement l’avilissement des prix des
laines de qualité secondaire fera encore baisser
le niveau de leur valeur intrinsèque; la baisse
ultérieure fera encore augmenter les défauts,et la
conséquence finale de cet état de choses sera que
le textile laine remplacera dans l’avenir presque
tous les textiles végétaux.
Les très fines laines australiennes de premier
choix feront une concurrence redoutable à la soie,
les qualités un peu moindres feront disparaître une
foule d’usages d’étoffes de coton et de laine, ce
avec d’autant plus de facilité que le porter d’étoffes
de laines est en définitive celui qui convient le
plus à notre nature humaine.
Déjà les vêtements inférieurs de l’homme sont
da préférence des tissus lainiers, ce qui le porte
encore à les couvrir d’autres étoffes c est que les
services de la propreté, le lavage et le blanchis-
sage des produits lainiers les détériore encore
considérablement au point de les rendre mécon-
naissables.
Mais un jour viendra où, dans les grands cen-
tres populeux, des établissements spéciaux de la-
vage et d’apprêt s’établiront pour maintenir les
beautés primitives après lavage et alors l’usage
des beaux et fins produits lainiers n’aura plus de
bornes.
Les producteurs de laine alors n’auront plus
besoin de se faire la concurrence, comme aujour-
d’hui, parce que les fabriques nouvelles auront
mis la consommation au niveau de la production
même la plus colossale ; aujourd’hui il en est loin
d’être ainsi.
La Belgique, le pays des textiles, prendra-t-elle
sa part dans cette voie de richesse industriélle de
i’avenir ? Il commence à être temps d’y songer.
Hier à 10 1/2 heures s’est tenue, en la Maison
des Brasseurs, une réunion très nombreuse d’in-
dustriels dont les établissements sont situés dans
les environs du plateau du bois de la Cambre et de
la forêt de Soignes, de plusieurs propriétaires des
villages voisins et des représentants de 27 établis-
sements industriels qui se trouvent sur le cours
de la Woluwe, laquelle prend sa source à Boitsfort
et qui se jette dans la Senne à Vilvorde.
Le bureau était composé de M. Wiener, bourg-
mestre de Boitsfort et conseiller provincial, prési-
dent ; de MM. Labarre, bourgmestre d’Uccle ;
Hainaut, industriel ; Dansaert, industriel ; comte
Cornez, propriétaire ; Yan der Kindere, conseil-
ler provincial ; Yan den Corput, docteur, et Tous-
syn, secrétaire communal d’Uccle, faisant fonc-
tions de secrétaire du comité, etc.
M. Macau, bourgmestre d’Ixelles et conseiller
provincial, appelé à faire partie du bureau, a con-
senti, en faisant ses réserves. Il siège comme con-
seiller provincial et non comme bourgmestre
d’Ixelles dont les intérêts, au point de vue du ser-
vice des eaux, sont sauvegardés par un contrat
avec la ville.
M. Wiener expose ensuite qu’il résulte d’une
enquête sérieuse que la plupart des puits à Wa-
termael-Boitsfort sont presque complètement
épuisés, que les sources tarissent et que le danger
ne peut que s’accroître par la continuation du
drainage de la forêt.
M. Vandergote, ingénieur civil d’Anvers, s’est
occupé longuement de la question des eaux avec
des ingénieurs hydrographes-anglais. Pour lui, il
croit qu’on pourrait remédier au mal, en rempla-
çant le drainage par des irrigations.il cite l’exem-
ple de l’Angleterre.
M. Wiener persiste dans son avis qu’il faut faire
stater les travaux et propose de faire dans ce but
signer et envoyer une pétition au Roi et aux deux
Chambres.
Un projet de pétition est lu et adopté séance
tenante. En voici la conclusion :
« Au nom de l’intérêt public et de nos intérêts
privés menacés, nous venons protester contre
l’exécution de la convention conclue le 12 mai 1875
entre l’Etat et la ville de Bruxelles et demander
aux Chambres et au Roi de faire stater immédia-
tement les travaux de drainage. »
Cette pétition sera remise mardi aux Chambres,
au nom du comité.
Chaque commune en enverra aussi une plus
spéciale avec l’énumération des dommages.
M. Daveroy, industriel à Woluwe StîEtiennej
affirme qu’il ne peut plus travailler que 7 heures
sur 24.
M. Macau, appelé à se prononcer sur les dom-
mages causes par l8s drainages à Boendael, section
d’Ixelles, répond qu’en effet il y a dessèchement
de puits constaté, mais que le dommage ' a été
réparé immédiatement par la ville.
M. Nechelput, dans l’intérêt des finances de la
ville qui sera obligée de payer ies dommages cau-
sés, croit qu’il est temps d’aviser.
Mme veuve Jacobs dit qu’elle a dû fermer son
moulin à huilé par suite de la baisse des eaux de
la MfoluVè. ■
Une pétition du conseil communal de Tâ Hulpe
est ensuite lue, Bile proteste â son tour contre
l’extension du drainage.
M. Wiener tait ensuite appel à la presse pour
l’engager à appuyer le mouvement provoqué par
les pétitionnaires.
Plus de deux cents industriels étaient présents
à l’assemblée qui s‘est Séparée à midi.
——- ■. • ...........................
La cour d’appel de Bruxelles vient de terminer
l’examen de nombreuses réclamations auxquelles
a donné lieu le travail de révision des listes élec-
torales dans l'arrondissement de Nivelles. Le
Courrier a publié à ce sujet l’intéressant article
suivant ;
A la derpièrp séance da cpmlté de l’Association cen-
traie de l'arrondissement de ÎJivéllçs, il à été rendu
compte fies résultats obtenus cette année par la révi-
sion des listes électorales.
La députation permanente du Brabant avait donné
gain de cause aux libéraux dans 206 affaires sur 294.
La cour d’appel leur a été encore plus favorable,
puisque sur 29 arrêts de réformation concernant les
é|epteurg aux Chambres il en est dix neuf rendus à
notre profit ét dix seulement ep faveur 4« nos adver-
saires.
Tous les pourvois en cassation formulés par les clé-
ricaux ont été rejetés par la cour suprême. Cinq ar-
rêts de la cour de Bruxelles ont, au contraire, été
c|s§és sqr nofre requête et je? causes renvoyées à
Gand et à Liège. La cour de Gand, statuant sur une
de ces causes, vient de rayer un électeur de Court-St-
Etienne qui avait été maintenu par la députation et
par la cour de Bruxelles malgré nos protestations.
En résumé, nous avons obtenu cette année 62 radia-
tions des listes générales, tandis que nos adversaires
n'ont fait disparaître que 21 des nôtres. D'autre part,
les inscriptions de nos amis dont l’on contestait les
droits, se sont élevées à 31, tandis que les catholiques
n’ont pu faire inscrire qne 9 des leurs.
Si l’on ajoute à ces chiffres ceux de deux années pré-
cédentes qui, comme on se le rappelle, nous ont fourni
également une proportion favorable, on peut sans té-
mérité bien augurer de la prochaine élection légis-
lative.
A Genappe. — Parmi les résultats les plus notables
de la campagne actuelle, figurent ceux du canton de
Genappe, où nos adversaires contestaient les droits
d’une quarantaine de nos amis nouvellement inscrits.
Toutes ces réclamations, à l’exception d’une seule, ont
été rejetées par la cour d’appel, qui en même temps
confirmait la radiation de trois cléricaux prononcée
par la députation.
Ces succès font le plus grand honneur à nos vail-
lants amis du canton de Genappe, et l’opinion libérale
dont ils ont assuré le succès au mois de juin prochain,
ne leur marchandera ni ses félicitations ni sa gra-
titude.
A Braine le Château. — Une commune modèle et
qui sera citée dans le pays entier comme le type ac-
compli d’une bonne administration cléricale, c’est la
commune de Braine le Château.
Sur 43 électeurs aux Chambres, la cour d’appel en a
rayé neuf, c’est à dire plas d’un cinquième !
Parmi ces faux électeurs figure le propre fils de M.
le comte Léon de Robiano, sénateur et bourgmestre,
et les deux fils de M. le baron Snoy, representant.
Tous trois avaient déclaré un cheval de luxe qu’ils ne
possédaient point.
SI des faits pareils se produisent en plein pays ■wal-
lon, dans un arrondissement où l’on sait que la vigi-
lance de nos amis est éveillée, que doit-il se passer
dans les communes des Flandres où personne n’a accès
et dans les circonscriptions où les libéraux ont négligé
jnsqu’à présent ia surveillance des listes électorales ?
Le rapport suivant a été adressé au Roi par
M. le ministre de l’intérieur, sur les élections de
la commune de Saint-Jean lez-Ypres :
Sire,
Les élections qui ont eu lieu le 26 octobre 1875, à
Saint-Jean lez Ypres, pour le renouvellemest partiel
du conseil communal, ont donné lieu à une réclama-
tion adressée à la députation permanente du conseil
provincial.
Les réclamants demandent l’annulation de ces élec-
tions en se fondant sur ce que le résultat du scrutin
n’aurait été obtenu que par suite de moyens d’in-
timidation etde pression exercés surcertains électeurs
au nom de l'administration des hospices civils d’Ypres.
Une enquête a été ordonnée par la députation per-
manente. A la suite de cette enquête, la députation a,
par décision du 20 janvier dernier, annulélesélections.
M. le gouverneur de la province a pris son recours
auprès de Votre Majesté contre cette décision, qu’il
considère commebasée surune instruction irrégulière
et sur des faits non établis.
L’irrégularité signalée dans l’instruction résulte de
ce que les membres de l’administration des hospices
civils d’Ypres, directement mis en cause par certaines
dépositions recueillies dans l’enquête, n’ayant pas eu
connaissance des faits mis à leur charge, n’ont pu les
contester, et qu’ainsi l'enquête n’a pu fournir les élé-
ments d’une juste appréciation des faits incriminés.
Quant à ces faits mêmes, tels qu’ils sont rapportés
dans le procès-verbal de l'enquête, le recours adressé
à Votre Majesté tend à établir qu’ils ne sauraient justi-
fier l’annniation des élections.
Un examen attentif des pièces produites à l'appui
du recours m’a démontré qu’en effet l’instruction snr
les résultats de laquelle se base la décision de la dépu-
tation présente des lacunes et laisse subsister des
doutes sur le caractère et même snr la réalité des faits
de pression et d’intimidation qui motivent cette déci-
sion.
L’enquête à laquelle il a été procédé par deux mem-
bres delà députation permanente a établi que, de part
et d’autre, on a cherché à influencer les électeurs.
Mais c’est là un fait que l’on peut constater dans tonte
élection vivement disputée. Pour que les moyens em-
ployés parles partis, en vue d’assurer le triomphe de
leurs candidats, puissent légitimer l’annulation d’une
élection, il faut qu’il soit prouvé qu'ils ont porté at-
teinte à la liberté de l’électeur.
En a-t-il été ainsi dans la commune de Saint-Jean ?
Se fondant sur certains témoignages recueillis dans
l’enquête, la députation s’est prononcée pour l’affir-
mative. Selon son appréciation, les moyens auxquels
on a eu recours pour assurer des suffrages aux candi-
dats de la liste qui a triomphé ont eu pour effet de
vicier et de changer le résultat du scrutin : quatre
électeurs frères se seraient laissé intimider ; un autre
aurait été surveillé et accompagné jusqu’au bureau
électoral par le fils de son proprietaire.
Or, oes laits, les seuls qui revêtent un certain carac-
tère de précision, ne sont allégués que par ouï dire. Ni
les victimes des violences ou des menaces, ni les au-
teurs prétendus de ces manoeuvres coupables n’ont été
entendus dans l’enquête. — les uns parce qu’ils ne se
sont pas présentés, un autre pour motif de santé.
L’instruction ordonnée par la députation m’a donc
paru devoir être complétée pour permettre au gouver-
nement de statuer en pleine connaissance de cause.
La nouvelle enquêta que j’ai prescrite à cet effet a été
dirigée par M. le commissaire de l’arrondissement
d’Ypres. Elle n’a point dissipé les doutes que laissait
la première enquête sur la réalité des faits de pression
qui motivent la décision de la députation annulant l’é-
lection, et j’estime, Sire, que ces faits ne sont pas suf-
fisamment établis pour justifier le maintien de ladite
décision.
J’ai en Conséquence, l’honneur de proposer à Votre
Majesté d’accueillir le recours du gouverneur de la
Flandre Occidentale.
Le ministre de l’intérieur,
. Delcour.
À la suite de ce rapport, le Moniteur publie un
arrêté royal qui annule l’arrêté de la députation
permanente de la Flandre occidentale.
Banque Nationale,
Situation hebdomadaire. — âü Mars, 1876.
Capital....................
Encaisse métall. Eap. et ling..( 127,095,904.87
i Effets à l’en- \
£ j caissement . 5,378,057.171
SIAntres valeurs
Il sur la Belg. 233,395,982.72 , 9Xl., ,
S /Valeurs com*. ’ ’ 380.041,608.,
sur l’étrang, 35,228,136.23
Id. id. remb.
en Belgiqtie. 1,039,432,25
Effets â l'enc* en compte cour‘. 1,354,331.25
Billets de banque en circulât..
Fonds publics..................
Valeurs de la rèsarvp.........i
Réserve........Y...............
Avances sur fonds publ. belges
Compts courants. j
Trésor public.. 25,747,265.42
Compts courants.
Compte partie. 31930,245.54
Immeubl., matér. et mobilier; 6,900,602.68
Immeubles en construction.... 225,000.—
Très, publ, Portéf-fcqurs’çénv.) 80,792,405(54
- - f-mnpiu VHlsiics
* » Folios publ, dépo», 408,514,213.—t
* « Dépôts «a ttumèr 1
et fonds publics............
Dépôts volontaires............. 36,865,475.-
Dèposantg......................
Valeurs q® la qijisse générale
d épargne et de retraite.....
Caisse générale d’épargne et
ds retraite, compte valeurs..
Divers.........................
80,702,465,54
408,691,273.—
36,865,475. -
37,053,906.27
1,743,303.01
981,352,916.47 981,352,910.47
COMPARAISON DU 30 AU 23 MARS.
Augmentation. Diminution.
Billets de banque en circulât.
Portefeuille.................
Encaisse métallique..........
Compte courant du trésor ...
* * des particul.
Avances sur fçnds belge?.....
5,415,580.-
8.418,914.47
2,404,665.28
1,132,151.44
5,168,132.75
134,460.-
Bulktin du Notariat.
Voici la liste à peu près complète des immeubles:
offerts en vente pendant la première quinzaine
d avril :
. SÉANCES DÉFINITIVES.
Par M® Steens : Maison de rentier, Longue rue de
l’Hôpital, 3, contenant 74 mètres, mise à prix 20,300 fr.
et propriété, ruo des Prédicateurs, 36 et 38, contenant
112 mètres, mise à prix 17,100 fr. (Mardi 4 avril).
Par M”s Belloy et Aerta : Deux maisons, Avenue
Moretus, 56 et 54, mises à prix 14,100 et 14,200 francs et
trois terrains à bâtir, Avenue Plaatin, mis à prix en-
semble 22,600 francs. (Mercredi 5 avril).
Par M’ Aerts de Borgerhout ; Maison de rentier avec
jardin, rue du Congrès, 56, contenant 205 mètres, mise
à prix 16,560 fr.; 2° Maison-estaminet anciennement
nommée Oog in 't Zeil, rue des Eperlans, 6, contenant
40 mètres, mise à prix 9,000 fr. (Jeudi 6 avril).
r .Par M“ Gheysens : 1° Une belle maison à Anvers, rue
Zirck, 22, avec magasin et cour, d’une contenance de
140 mètres carrés, mise à prix fr. 34,100 ; 2° Magasin
avec cuisine, â la Petite Montagne du Corail, d’une
contenance de 54 mètres 72 décimètres carrés, mis à
prix 17,600 ; 3° Magasin avec maison d’habitation, au
coin de la Grande et de la Petite Montagne au Corail,
d’une contenance de 47 mètres carrés, mis à prix fr.
9,900. (Jeudi 6 avril).
Par Mea Gheysens et Debruyn ; Trois belles maisons
bourgeoises, rue Dambrugge, 251,253 et 255, mises à
prix ensemble fr. 36,500. (Vendredi 7 avril).
SÉANCES PROVISOIRES.
Par M' Aerts, d8 Borgerhout : 6 maisons de rentier,
rue Hérenthals, 81, 79, 77, 75, 61, 59 et deux maisons,
rue de la Pelle, 61/1 et 17. (Mardis 4 et 11 avril).
Par M,s Pauwels et Gheysens : Plusieurs belles pro-
priétés, rue St-Vincent, St-Thomas, avenue Charlotte,
rue Carnot, rue Dambrugge, rue de l’Equerre et Allée
des Roses. (Lundis 3 et 10 avril).
Par M“ Pauwels et Gheysens : 1° Deux maisons.
Place Verte, 29 et 28, contenant 52 et 28 mètres ; 2“
maison-estaminet, rue des Israélites, I ; 3° maison, rue
Suderman, n° 14, contenant 37 mètres ; 4° Maison avec
cour, allée des Beggards, 2, contenant 34 mètres ; 5°
Une propriété, comprenant 8 habitations, 1 à 8, Longue
rue du Caillou, 14, contenant ensemble 225 mètres.
(Mardis 4 et il avril).
Par M* Gheysens : Deux maisons-boutiques, chaus-
sée de Turnhout, 186 et 188, et trois maisons, rue des
Boulangers. (Mercredis 5 et 12 avril).
Par M‘‘* Verbeeck et Dumont : 1° Uné maison avec
jardin, rempart S''-Catherine,47,contenant66 mètres;
2“ Une maison-estaminet, rue du Couvent, 8, contenant
66 mètres. (Mercredis 5 et 12 avril).
Par M* Lauwers : Une belle propriété au village à
Merxem, comprenant le grand local In Zevenbergen,
une maison attenante et plusieurs terrains. (Mardis il
et’18 avril).
Par M8 Vanderschoot : Un terrain à bâtir, rue du
Moulin, en face de la maison n» 12, comprenant 552
mètres. (Mardis 11 et 13 avril).
Par M’Van den Wyngaert : Deux belles maisons de
rentier, Longue rue Hérenthals, 84 et 86 ; trois mai-
sons, Courte rue du Sable, 33,35 et 37 et maison-bou-
tique, rue Oudaen, 15. (Mercredis 12 et 19 avril).
Par M" Van de Zànden : Maison de rentier, Courte
rue Neuve, 8, contenant 157 mètres. (.Mercredis 12 et
19 avril).
Par Me Van Dyek : Maison de maître. Avenue More-
tus, et beau jardin, rue de la Province. (Lundis 17 et 24
avril).
Par M« Van Dyck : 3 Maisons à Anvers, ruo de la
Tulipe, 1, 68 et 70. (Mardis 18 et 26 avril).
Par MM Van 4en Wyngaert et Antonissen : 1° Maison
de rentier, Sablon, 18 ; 2“ Belle maison, quai Van Dyck,
attenant à la précédente ; 3“ Maison-estaminet, Sa-
blon, 16. (Jeudis 20 et 27 avril).
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
ETATS-UNIS.
{Correspondance particulière du Précurseur).
New-York, 17 mars.
La première bataille de la campagne électorale
de cette mémorable année s’est livrée mardi der-
nier dans le New-IIampsliire. Il en est résulté
pour le parti républicain une victoire aussi déci-
sive qu’inespérée. Dans cet Etat, les forces des
partis se sont toujours balancées et les majorités
obtenues par les vainqueurs étaient insignifiantes
comme chiffres. Dans les trois dernières années
les démocrates avaient même réussi à reconquérir
une prépondérance qui leur avait échappé depuis
plus de douze ans. En 1875 notamment le gouver-
neur républicain n’était entré au Capitole que par
le vote de la législature, aucun des candidats
n’ayant obtenu une majorité absolue. Il y a là un
groupe de tanatiques religieux formant le* parti dit
« de la tempérance >•. Il a toujours présenté une
liste spéciale de candidats et enlevé ainsi aux
républicains un nombre de voix qui leur appar-
tiennent de droit. C’est grâce à cette politique
intelligente que les démocrates ont dû leur»
triomphes récents.
Cette année.messieurs les tempérants ont,corn me
par le passé, présenté leur liste au pays. Mais
cette fois le bon sens des soldats de cette cause
honorable, sans aucun doute.mais perdue,n’ont pas
répondu à l’appel et les chefs seuls ont donné ■ le
gros a rallié l’armée principale et les généraux ont
du faire la campagne pour eux-mêmes. Le Gou-
verneur républicain, M. Cheney, a obtenu près
de 3500 voix de majorité. Le nombre des vo-
tants n’avait plus été aussi considérable, depuis
l’élection de M. Lincoln en 1860. Les Démocrates
ont été écrasés partout,Ils n’ont qu’un membre sur
cinq au Conseil de gouvernement, trois sénateurs
sur douze et ils ont à combattre une majorité de
plus de trente voix à la Chambre,
Dans les deux camps la surprise a été grande
et la joie des uns né peut être comparée qu’au
désappointement des autres. On craignait, non
Sâné raison, que lés scandales de Washington, qui
se sont révélés avec tant d’éclat, n’exerçassent
une influence décisive sur l’opinion publique et
que l’on ne tint le parti tout entier responsable des
méfaits de quelques-uns de ses membres. Il paraît
que le public a jugé la ehose avec plus de bon sens
et a dit ; ces hommes sont des gredins, mais’le
parti reste ce qu’il a été.L’adminutration du pays
peut être entre des iqains incapables ou infidèles
ineptes pu malhonnêtes, mais les principes sont
les mêmes. L’administration nous allons 1a chan-
ger en novembre, mais ç» n’est pas une raison
pour jeter le pays en pâture aux ennemis de la
patrie commune dans le Sud et à leurs complices
dans le Nord.
Les élections dans cet Etat ont une importance
spéciale en ce que, précédant d’un mois celles du
Connecticut, elles présagent ordinairement le
résultat dans cet autre Etat de la Nouvelle-An-
gleterre. Les démocrates comptaient les voix du
New Hampshire comme assurées à leur candidat
pour là présidence.
Ils sont bien obligés, aujourd’hui, de retrancher
ces cinq voix de leurs calculs.
En parcourant les journaux pendant cette pe-
tite campagne électorale, j’ai été fort étonné de
voir mentionner dans le New-Hampshire, une loi
dont certes personne ne pouvait soupçonner l’exis-
tence, Croirait-on qu'après cent années d’exis-
tence en Republique,sous l’empire de ia Constitu-
tion des Etats-Unis, il existe encore un statut
dans cet Etat, qui interdit aux citoyens apparte-
nant à la secte catholique, l’accès à toutes les
fonctions publique^ électives ou autres ! Il est vrai
que virtuellement il est tombé en désuétude et
qu’on ne l’applique plus depuis des années ; mais
enfin il figure encore dans le code des lois à la
honte des temps où nous vivons et du peuple qui
ne l’a pas abrogé. Comment imaginer qu’ii y ait
encore ici des proscriptions pour cause de religion
et que dans cet Etat du Nord la tolérance et l’éga-
lité droits ne soient pas plus respectées qu’en
Espagne ou qu’au Vénézuela ? L’Angleterre s’est
débarrassée de ses exclusions injurieuses pour le
bon sens depuis trois quarts de siècle et il faut
venir dans cette République du New Hampshire
pour les voir encore en exercice !
Le New-Hampshire a été formé par de* colonies
de puritains sorties du Massachusetts et du Con-
necticut, et on y a conservé toute l’étroitesse de
vues et tout le fanatisme religieux qui caractéri-
saient ces sectaires farouches et exclusifs. Il y a,
longtemps que toutes ces idées surannées ont dis-
paru des lois et des mœurs de ces deux Etats célè-
bres, mais elles sont, paraît-il. restées enracinées
parmi cette branche des descendants des pèlerin»
de Plymouth Rock.
Tant il est vrai que ce qu’il y a de plus difficile
à extirper ce sont les abus dûs aux préjugés, aux
passions et au fanatisme de n’importe quelle secte
ou quelle Eglise ! Et cela est bien plus apparent
encore dans cet Etat où les deux partis politiques
qui, sous des dénominations différentes, se dis-
putent la suprématie, ont eu successivement 1©
pouvoir. Ni les uns, ni les autres ne peuvent se
reprocher cette étrange anomalie de la loi. Dans
nos grands Etats de l’Est, où la population Irlan-
daise exerce une si énorme et si déplorable in-
fluence, il peut bien se mêler un peu de la question
religieuse dans la politique. Mais là-bas, dans ces
forêts du Nord, les démocrates sont aussi puri-
tains que les républicains et le maintien de cette
loi outrageante dans le Code prouve qu’au point
de vue religieux les deux partis se valent..
La révélation d’un pareil fait, et c’en a été une
pour l’immense majorité, j’en suis certain, suffira,
il faut l’espérer, pour l’honneur de notre ccnten-
nial. à faire abroger une loi ridicule, absurde et
monstrueuse.
Vous n'en aurez donc jamais fini en Belgique à
organiser ou plutôt à désorganiser le système de
jurys pour la collation des grades académiques ?
Voilà quarante ans. que cela dure et on n’est pas
plus avancé qu’en 1834. Que dis-je. on l’est moins.
Alors, au moin* il y avait un systèrq^ bien com-
plet ; on se basait sur un principe absolu et vrai.
A côté de la liberté complète de l’enseignement, le
droit exclusif incontesté de l’Etat, comme repré-
sentant de la souveraineté, d’en apprécier lea
résultats et d’après cette appréciation de conférer
des privilèges spéciaux à ceux reconnus capables
d’en jouir sans danger pour le corps social ou ses
membres.
Il est vrai que dans l’application on était arrivé
à une absurdité. C’était de conférer au pouvoir
législatif une fonction appartenant exclusive-
ment par sa nature propre et spéciale au pouvoir
exécutif. De plus les Chambres étant des corps
essentiellement politiques et irresponsables on in-
troduisait la politique militante dans l’enseigne-
ment et l’on taisait des choix qu’aucun pouvoir
supérieur ne pouvait contrôler.
On a modifié cela à plusieurs reprises sans beau-
coup améliorer la situation des choses. Mais la
grand malheur, c’est qu’en remaniant sans cesse
le jury d’examen on a remaDiê en même temps
les matières à examen et le programme des
études et l’on a marché de pas en pas plus rapides
surune pente dangereuse qui a amené la décadence
de l’enseignement supérieur et abaissé le niveau
et l’importance des Universités.
Je suis amené à ces réflexions par la discussion
qui a eu lieu récemment à votre Chambre des re-
présentants et par un discours fort attrayant de
M. Frère-Orban.
Il a défendu avec son éloquence et sa chaleur
habituelles la thèse de la liberté absolue des pro-
fessions libérales. Il y a toujours quelque chose de
séduisant dans le mot et surtout dans la chose.
Liberté. Et il n’est pas besoin de l'influence d’une
entraînante éloquence pour accroître l’ardeur des
adeptes,toujours fidèles de l’indépendance absolue
de l’individu. Ce n’est pas mon intention, ni sur-
tout ma mission de venir à cette place discuter la
thèse de votre célèbre et éloquent homme d’Eta+,
Il serait facile, je pense, de prouver que, tout
cela est plus spécieux que sérieux et qu’au fond il
y a plus de sophismes que d’arguments.
M. Frère-Orban a invoqué à l’appui de ses idées
ce qui se passe aux Etats-Unis et il a présenté c©
pays comme la terre promise de la liberté des pro-
fessions libérales. C’est là une erreur. En f»;/
aussi bien qu’en droit, nul ne peut exercer >*
fession d’avocat ou celle de médecin sa»*' -a pro-
diplôme en règle conféré par ceux > -s avoir un
fêre de les livrer.il peut y ayoS*- qui la loi con-
conditionna soit pas exig*' -.des Etats où cette
avancés en civilisatie- ,'d’mais ce sont les moins
tous les Etats à» en organisation. Dans
Sud, le diplô- du Nord, du Centre et du
Pour1 est indispensable.
ce^™£pr^ue, ^ .*a médecine, la police de
à désirer fMakni«a«IahSSé ef Ia,isse encore beaucoup
i a aesnei. Mais les abus résultant de cet état doc
fEÆsSFrHS
tahî?r>nk 0n-a ?réé (ians chaque comté une Ÿeri-
duïniS Sfî0” m*rlicale à laquelle les indiri-
Pratiquer l’art de guérir goût
obligés de soumettre les diplômes de capacité p*
certificats d’aptitude sur lesquels ila Kuuient
C ?tStàfler-leur* Patentions au titre de doS
teui. Et depuis cinq ans la loi est exécutée avec
rigueur au grand bénéfice du public ’
Quant au barreau on ne peut v être admi* nu.
pour autant que l’on ait passé un examen devant
aneereTlÏT1 de ™4tr&t* Æocats dS
gûee pai la Suprême ^ Court of the State, où
du on ai t reçu un diplôme conféré par l’une ou
1 autre ecole de droit à qui ses statuts reconnais-
sent cette prérogative.
Pour ia Cour des Etats-Unis, tout cela ne suffit
même pas. Il faut encore que l’avocat ait été ad-
mis tout spécialement à exercer devant *es di-
Tourt branche3i district, circuit, suprême
Il n’est donc pas exact de dire, d’une manière
générale et absolue, que les professions libérales
soient complètement libres aux Etats-Unis et
chaque année on cherche à diminuer les dangers
que l’ait courir à la santé et aux intérêts des ci-
toyens, la facilité avec laquelle s’obtiennent ces
certificats dits de capacité.
L’abus est dans la facilité avec laquelle les lé-
gislatures des Etats accordent à certaines corpo-
rations enseignantes la collation des diplômes
C est ainsi qu’il existe à Philadelphie, à New-York
et ailleurs de prétendues écoles de médecine, dont
les revenus les plus clairs proviennent d’une es-
pèce de trafic qu’elles font de leurs diplômes. Cela
est d autant plus dangereux qu’il y a ordinaire-
ment où poussept ces champignons vénéneux des
établissements justement renommés où les études
sont sérieuses et où les épreuves ne sont pas une
véritable farce. Les hommes de science et de
valeur réagissent bien contre cet état de chose*
Œ; îU1àS> e50rt;8 ? foutissent nas toujours. Il est
Sii obtenir le rappel et la suppression de
chai tes et constitutions une fois qu’elles ont été
Ce qui existe ici, ce n’est donc pas une liberté
absolue des professions libérales, mais une facilité
trop grande à les exercer.
Où il y a liberté absolue c’est dans l’accès des
écoles spéciales. On entre dans les collèges de mé-
decine ou du droit comme dans un moulin. On ne
doit justifier ni d’instruction antérieure ou prépa-
ratoire, ni de connaissances d’aucun© sorte.
Il est rare de rencontrer un médecin ou un chi-
rurgien qui connaisse le latin ou le grec et qui
puisse ainsi, à la vue du mot technique, se rendre
compte de ce qu’il représente en physiologie ou en
anatomie.
II est plus rare encore de se trouver avec un
avocat qui sache le latin, même assez peu pour
|