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^.engou Bracquignies jusqu’au Borinage, offrant une étendue de plus
,e trois lieues de longueur, ait pu être négligée jusqu’à présent, tan-
dis que le gouvernement pouvait la faire fructifier, en y ouvrant des
communication nécessaires. Si aujourd’hui il en reconnaît enfin la né-
essilé. l’industrie lui saura bon gré de son assistance, et en bien peu
années elle y aura créé de riches exploitations, non nioins considéra-
Â- 'es que celles des contrées voisines, puisque sur cette étendue de trois
■ >ues, il y a peut-être autant de charbon à extraire que dans tout le
J issin de Charleroy.
Croyez bien, M. le rédacteur, que nos industriels ne sont pas en re-
i rd, quand il s’agit d’accroitre nos ressources ; un seul fait le prou-
va à l’évidence : depuis que la commission d’enquête a adopté la di-
ction du chemin de fer par Houdeng, une nouvelle société s’est con-
ituée au capital d'un million de francs pour , exécuter des travaux
e recherches et exploiter plus tard la mine de houille sous le tern-
aire de la commune d’ïlavré, que nous venons de citer. Si cette
ociété se trouvait malheureusement déçue dans son espoir, si le
:hemin de fer du Hainaut s’écartait du Bassin houiller, elle devrait
abandonner scs travaux, vu qu’une houillère ne pourrait se maintenir
au milieu d’une contrée dépourvue de routes ou de canaux.
J,es consommateurs , qui veulent le bon marché du combustible,
comprendront, que pour y parvenir, il est de leur intérêt que la con-
currence soit plus sensible entre les producteurs; qu’il faut à cet effet
chercher à augmenter le nombre d’exploitants , et c’est ce qui n’aura
lieu qu’en multipliant les communications économiques parmi tout le
pays houiller : à ce litre le chemin de fer du Hainaut par Houdeng
sera sans doute préféré au projet de MM. Yifquain et lfemoor, par
Soignics. .
Aujourd’hui que la gelée a depuis quelque temps interrompu la na-
vigation sur le canal de Charleroy à Bruxelles, on aura bien raison de
craindre une pénurie de charbon soit à Anvers, àBruxeilesou ailleurs,
puisque celle interruption peut durer fort long-temps. C’est dans une
circonstance semblable. que les marchands de charbons de vos con-
trées élèvent leur prix et spéculent sur une prochaine disette; c’est
surtout alors qu’on déplore la cherté du charbon. Cependant à qui la
faute? ce n’est pas sans doute aux exploitants qui restent encombrés
de leurs produits aux houillères . par défaut de moyens d’expédition.
Si le chemin de fer du Hainaut prenait sa direction par le Bassin houii-
ler, par Houdeng, on n’aurait plus à redouter cet état des choses aussi
nuisible aux producteurs qu’aux consommateurs.
Agréez, etc. E. D.
Fayt (Hainaut), 16 janvier 1858.
ITALIE. — Rome, 27 décembre.
Il est certain que M. Capaccini a déployé et déploie encore le plus
grand zèle dans l’affaire de Cologne ; il s’exprime à cet égard en termes
quime laissent aucun doute sur la manière dont il envisage les faits ;
son voyage à Berlin avait pour unique but de convaincre le roi de
I’russe de la nécessité de poursuivre les partisans de la doctrine her-
mésienne. En ce qui touche les griefs du roi contre l’archevêque, rela-
tivement à cette doctrine, M. Capaccini a complètement justifié le pré-
lat. 11 n’a pas été dit à Berlin un seul mot des mariages mixtes, et
d’ailleurs M. Capaccini n’avait aucune raison d’en parler, il avait quitté
Berlin, dans la conviction que tout était terminé ; mais le gouverne-
ment prussien a jugé à propos de tout brouiller de nouveau, en subor-
donnant ses mesures contre les hermésiens à la condition que l’arche-
vêque accéderait au désir du gouvernement sur la question des maria-
ges mixtes. Avant d’arriver à Rome, M. de Bunsen avait écrit d'Ancône
une lettre su Saint-Père: on lui a répondu : «Je puis vous assurer
que le Saint-Père ne cédera pas, et la réponse à la lettre de M. de Bun-
sen fournira une nouvelle preuve de sa fermeté.
AUTRICHE. — Vienne, 8janvier.
La famille impériale est affligée de nouveau par la maladie sérieuse
d’un de ses membres: le troisième fils de l'archiduc Charles, capitaine
de vaisseau dans notre marine, est tombé malade à Venise. L’archiduc
est parti sur-le-champ pour se rendre auprès de lui.
La société du chemin de fer, dite ligne du nord de l’empereur Fer-
dinand, a sollicité le privilège d’une nouvelle ligne d’embranchement
de Wagram à Presbourg. Cette demande a été refusée.
Un vaste hangard, situé sur le Prater, a été réduit en cendres, avant-
hier, par la négligence d’un garde de nuit qui s’était endormi en
fumant.
— l.e Mercure de Scmabe annonce, que la duchesse de Parme
(l’cx-impér*trice Marie-Louise), est dangereusement malade. Dans le
cas où elle viendrait à mourir ses états tomberaient en la possession
du duc de Lucques, et le duché de Lucques lui-même serait uni à la
Toscane, l.e même journal annonce que dans le cas où l’affaire de
Cologne pourrait s’arranger par l’intermédiaire de l’Autriche, celle-ci
— Oui, madame, le colonel lui-même, qui est vetiu ce matin pour vous
voir, et pour renouer son intimité, je présume ; mais, par erreur, on l'a intro-
duit chez moi ; alors il s’est excusé pour sa conduite.
— C’est très-singulier ! D’abord, le colonel est malhonnête, dites-vous : je
ne m’en suis point aperçue ; puis il s’excuse auprès de vous !.. Monsieur Sulli-
van, j’ai bien peur que votre tète ne soit un peu dérangée ce matin.
— Vraiment, madame. je détirerai» seulement que votre cœur fut aussi
sain, — répondit le mari avec dédain; — mais, madame, je ne suis pas tout à
fait aveugle. One femme honnête, — une femme vertueuse, mislriss Sullivan,
aurait de suite informé son mari de ce qui s’était passé, ne l'aurait pas caché ;
encore moins aurait-elle eu l'effronterie de te nier quand cela est avoué par
SOD ljarutuour.
— Paramour! s’écria la dame av«o un rire ironique; M. Sullivan .' quand
je choisirai un paramour, ce sera un beau jeune homme, — et non un vieux
à figure jaune.
— Psssl, madame ! il n’y a pas à considérer le goût ; quand une femme s’é-
carte une fois du bon chemin....
— Bon chemin;] si j'ai jamais dévié du bon chemin, comme vous l’appelez,
ce fut lorsque je me mariai à un malheureux comme vous! Oui, monsieur,
continua-t-elle, en fondant en larmes, je puis vous le dire à présent : — la
vie in’a été un tourment continuel depuis que je suis mariée. (Sanglotant.)—
Toujours soupçonnée injustement ! (Sanglotant davantage.)— Jaloux, détes-
table caractère. ^Sanglot.) — Allez à tries amis... (Sanglot.) — Vous vous re-
pentirez après. (Sanglot.) — Vo#s saurez alors ce que vous avez perdu. ;San-
glotant de plus en plus.)
— Eh. madame, — répondit M. Sullivan, — eh. vous aussi saurez ce que
vous avez perdu avant que quelques heures soient écoutées ; alors, madame,
le temps viendra peut-être où le Yoile de la folie tombera de devant vos yeux,
où votre conduite vous apparaitra dans toute sa difformité. Adieu, madame,
peut-être pour jamais 1
La dame ne répondit pas ; M. Sullivan quitta la chambre, et, eu charge*
un de ses amis, qui avait, avec répugnance, accepté l'office de témoin.
IV.
€N CARTEL.
Pendant ce temps, le colonel était retourné à la maison où i! résidait; il fut
de suite accosté par le capitaine Carringlon et ies autres messieurs qui avaient
été mis dans le secret. Tout en revenant chez lui. le colonel ruminait sur la
manière dont on l'avait éconduit, et il ne s’était pas encore décidé s’il devait
ou nou se formaliser de la conduite de M. Sullivan. Naturellement porté à la
paix plutôt qu'à la guerre, il avait fini par se résoudre à passer le loul sous
silence, lorsque le capitaine Carrington le prit à part et obtint de lui le récit
de ce qui venait de se passer. C’est ce qu'il n’aurait pas, bien probablement,
fait s’il n’eùt considéré l'information comme confidentielle ; mais cela n’ar-
rangeait pas le capitaine Carringlon, qui se sentait disposé à pousser les
ehoses plus avant, et qui, lorsque le colonel eut fini, répondit : — Sur ma
parole, colonel, comme vous le dites, la conduite de M. SMIivan n’est vrai-
ment pas de nature à être tolérée par nous autres militaires. Je ne sais, en
vérité, que conseiller; je ne voudrais pas le prendre sur moi : je vais en con-
«îller avéc M. S... et M G..„ et si vous voulez bien vous en remettre à nous.
Le FréewseHi*.
est disposée à accorder un siège archiépiscopal au prélat expulsé, dans
ses propres états.
PRUSSE. — Berlin , 13 janvier.
A l’occasion d’une allocution par sa sainteté le pape, dans un con-
sistoire secret et extraordinaire, sous la date du 10 décembre 1837 ,
en ce qui concerne les mesures prises contre l’archevêque do Cologne,
le ministre des affaires ecclésiastiques etc., M. le baron d’Altenstein ,
a écrit sous la date du 4 janvier une lettre à M. de Bodelswing Vel-
médé, président supérieur des provinces rhénanes.
Le gouvernement Prussien témoigne dans cette circulaire la résolu-
tion bien ferme de maintenir toute sa décision en ce qui concerne l’ar-
chevêque de Cologne, si l’on en juge par les paroles suivantes qui ter-
minent le manifeste.
» Quoiqu’il puisse arriver, opposant l’amour et la bienveillance à la
haine fanatique, mais ceint de l’épée confiée à l’autorité, comme man-
dataire de Dieu, comme vengeresse divine , et chargée de punir les
coupables, le gouvernement du Roi poursuivra ferme et inébranlable
la route dans laquelle il est entré, plein de confiance dans son bon
droit, dans la sagesse des évêques, le discernement d’uu clergé éclairé
et le bon sens intelligent d’un peuple fidèle. »
— Un écrit d’Erfurt 8 janvier :
« Notre ville vient d’être privée d'un édifice qui depuis 600 ans
était l'un de ses plus beaux ornemeus. L’église évangélique s’est
écroulée aujourd’hui avec un fracas épouvantable. On n’a à regretter
aucune victime de cet événement, aussi soudain qu’extraordinaire.
ESPAGNE.
Nous en sommes toujours aux nouvelles de Madrid du 7. Une lettre de cette
date porte que la conduite d’Espartero était vivement critiquée. Quatre cour-
riers de France élaient en retard, et le ministère attendait avec une vive im-
patience de connaître le contenu de l’adresse de la chambre des députés sur
la question d’Esp*gne.
On parle de troubles à Murcie et de démonstrations pareilles à Grenade et
à Malaga.
Partout le manque d'argent contrarie les opérations militaires, et l'on s’é-
tonne de voir les carlistes tenir campagne malgré la rigueur de la saison.
Lord Harvey, secrétaire de l’ambassade anglaise à Madrid, arrêté par les
carlistes, au moment où il se rendait en France, a été remis en liberté par l’or-
dre de Basitio Garcia.
Dépêches télégraphiques.
Bayonne, 12 janvier 1838, 4 heures du soir.
» Espartero est arrivé le 29 à Una , où il s’est convaincu que l’expédition
carliste était arrêtée dans ta vallée de Mena. 11 a envoyé le général Latre
prendre le commandement de dix sept baladions réunis à Villarcayo pour la
poursuivre et ia rejeter dans la Biscaye, et il est revenu à Miranda, où il était
encore le 2, ayant détaché 4 bataillons pour rejoindre le général Ulibarri à
Haro, avec ordre de poursuivre Basilio qui s'est réuni le 5, à Ariza , à un dé-
tachement de l'armée de Cabrera, commandé par Cabanero , et intercepte la
route de Madrid, d’où aucun courrier n'est arrivé depuis le 2.»
Or, nos lecteurs savent que I on a les journaux de Madrid jusqu'au 7, par la
voie ordinaire et par estafette, ce qui montre encore une fois les retards
vraiment étranges qu'éprouve la transmission des nouvelles par le télégraphe.
FRANCE. — Paris, 17 janvier.
CHUOMÇUI BT BRUITS DX SALON.
bal cn*z le duc d’orléans. — Le bal donné hier soir par M. le duc
d’Orléans a été très brillant et très animé. Les étrangers de distinction
y affluaient en plus grand nombre que dans toutes les autres réunions
de cet hiver. On rendait justice, au bon goût et à la splendeur de la fêle,
mais on trouvait les appartemens beaucoup trop petits pour une as-
semblée aussi nombreuse. la duchesse d’Orléans s’est dit-on, si
incommodée par la chaleur, qu’elle a été forcée de se retirer d’assez
bonne heure. Toutefois, le bal s’est prolongé jusqu’à trois heures.
voyage dü »i:c ni Nemours. — Le voyage de M. le duc de Nemours
dans le midi de la France est aujourd'hui une chose certaine. Des let-
tres de la maison du prince ne permettent plus d’en douter. S. A. R.
partira de Paris dans les premiers jours de mai. s’arrêtera à Lyon, à
Marseille et à Toulon. On croit qu’à son retour le prince passera par
Montpellier et Toulouse.
emprunt aguado — De nouvelles instances viennent, dit-on, d’être
faites par le gouvernement de la reine d’Espagne auprès de M. Aguado
pour l'engager à se charger de la négociation d'un emprunt. Ce fi-
nancier aurait, assure-t-on, répondu d’une manière évasive, en con-
testant l’opportunité de la tentative d'une pareille opération, attendu
la situation des principales places de l’Europe. On croit cependant que
M. Aguado, dans une circonstance donnée , ne serait pas éloigné de
concourir à l’exécution de cette mesure financière.
M. duchatel, ministre bes FINANCES. — Un journal dit ce matin que
M. Duchâtel est nommé ministre des finances en remplacement de M.
Lacave-Laplagrie. La nouvelle semble tout-à-fait vraisemblable; il est
soyez persuadé que votre honneur n’aura nullement à souffrir. Le capitaine I
Carrington quitta le colonel, qui aurait voulu s’eo défendre, et, s’avançant
vers les autres messieurs, il commença à récapituler les circonstances. Un
coup d’œil, pendant que le colonel avait le dos tourné, leur fit bientôt com- {
prendre la nature des avis qu’ils avaient à donner.
— Eh bien 1 messieurs . quelle est votre opinion ? dit le capitaine en ter-
minant son récit.
— Je pense, répondit M. S... d’un air sérieux, qu i! n’y en a qu’une. Notre
noble ami a été grossièrement insulté. Je pense, continua-t-il en s’adressant
au colonel, qui ai ait quitté le canapé dans son inquiétude de savoir l'issue du
débat. — que je lui demanderais très-positivement ce qu’il voulait dire.
— Ou plutôt demander des excuses, observa M. G.:—ce qu’il est du devoir
de M. Sullivan d'offrir, comme homme d'honneur, et sur quoi le colonel ,
comme gentilhomme et officier, a ie droit d'insister.
u’en pensez-vous, capitaine Carringlon? dit M. S.
tais, j’ai toujoor» été porté à terminer le» choses le plus doucement
possible; s’il se peut, répondit le capitaine. Si notre noble ami le colonel n’est
pas certain que VI. Sullivan ait prononcé de telles paroles, il faudrait laisser
tomber cette affaire. Vous souvenez-vous positivement des mots colonel ?
— En vérité ; si ma mémoire ne me trompe beaucoup , répondit le colo-
nel. je crois pouvoir assurer que c’était ses propres mots. — Je ne puis me
tromper : — c’était certainement, oui, très certainement quelque chose de
semblable.
— Vous priait-il de revenir ? dit le capitaine.
— Non, non... certainement pas.
— Aiors.ce ne pouvait être que l’un on l'autre.... Ainsi, messieurs, la
chose est positive... les mots ont été prononcés, dit M. S...Maintenant,
capitaine Carringlon, que conseillez-vous?
— Jesuis, en vérité, fâché d’avouer que je ne vois pas, colonel Ediee, com-
ment vous pouvez éviter de demander des excuses ou une rencontre.
— Ne pourrais-je pas le traiter avec mépris, capitaine Carrington?demanda
le colonel.
— Mais, pas positivement, répondit M. S....Sullivan est d’une bonne fa-
mille, les Sullivan de Bailly cum Poop. Il a été quelque temps dans le 48“'
régiment, et obligé d’en quitter pour avoir provoqué le colonel.
— Eli bien, messieurs, répondit le colonel, je suppose que je dois m'en re-
mettre à vous . bien qu’il me paraisse que nous avons peu de temps devant
nous. Nous mettrons à la voile demain malin, capilaiane Carrington, au petit
jour, n'avez-vous pas dit ; et il sera trop tard ce soir.
— Mon cher colonel, je risquerais plutôt une réprimande du conseil de
l'amirauté, répondit le capitaine, qne de ne pas vous laisser le temps de ven-
ger votre honneur offensé. Je resterai un jour de plus, s’il le faut, pour arran-
ger cette affaire.
— Merci, grand merci ! répondit te colonel d’un air fâché. Alors, je vais de
suite écrire la lettre.
—« Carta pro senhor commandante.— vint interrompre un Portugais, en
présentant une lettre au colonel ; — O senhor embaixo ; queir riposta.«
Le colonel ouvrît la lettre, qui contenait le cartel du M. Sullivan: — Des
pistolets... de... main matin, au lever du soleil .. a un mille, sur la route de
Machico. — La figure du colonel devint doux ou trois tons moins Jaune peu-
même à croire que ce n’est qu’un premier pas dans la voie qui ramène
ia doctrine aux affaires.
réunions de trois ambassadecbs. — Depuis deux jours, vers midi,
les ambassadeurs d’Espagne , de Portugal et d’Angleterre se réunis-
sent au ministère des affaires étrangères.
service funèbre dem. severini. — A trois heures on a vu passer sur
les boulevards un cortège solennel et triste à la fois, c’est celui de M.
. Severini, mort si malheureusernentau milieu de l’incendie du théâtre
qu’il régissait avec tant de talent et de probité. Malgré la rigueur du
froid, presque tous les artistes des principaux théâtres de Paris étaient
venus rendre un dernier hommage à M.Severini; Duprez de l’Opéra, Le-
vasseur, Dérivis, étaient venus se joindre à Lablache, àTamburini, à
Rubini dont ils semblaient partager la juste douleur. Auber, Caraffa,
Adam, Halevy, des littérateurs distingués, les premiers feuilletonistes
de la Cipitale, assistaient aussi à cette funèbre cérémonie.
Après le service, on s’est entretenu du malheur qui frappe tant d’ar-
tistes distingués. Il n’est que trop vrai que M. Severini était le dépo-
sitaire de sommes considérables, à lui confiées sans reçu par MM.
Tamburini, Rubini et surtout Lablache. Aucun moyen ne reste donc
à ces trois artistes de faire valoir leurs droits à une partie de la succes
sion de Severini. Lablache perd presque toute sa fortune.
Il parait certain que la salle Ventadour a été mise à la dispositon
des artistes du Théâtre Italien, qui doivent, dit-on, reprendre leurs
représentations mardi prochain. On a sauvé une partie du matériel et
la plupart des partitions, en sorte qu’il sera facile de monter la plupart
des opéras du répertoire italien. On sait d’ailleurs que les chanteurs
italiens ne sont pas très difficiles sur la mise en scène de leurs opéras.
C’est M. Louis Viardot que iM. Robert a choisi pour être le régisseur
général de son théâtre.
Aujourd’hui à 4 heures, les décombres entassés dans l’intérieur des
murs sont encore fumants. Deux pompes jouent sans relâche. La
place seule est encore gardée par la ligne et la garde municipale; l’ac-
cès des rues d’Amboise, Saint Marc, Grétry, Favart et Marivaux, qui
était interdit encore hier, est libre aujourd’hui.
AUI' Julie Grisi a fait remettre aux pompiers, dont la conduite a été
constamment admirable, une somme de oOO frs.
BELGIQUE.
ANVERS , 19 JANVIER.
SOUSCRIPTION DAIMS LES BUREAUX BU PRÉCURSEUR,
EN FAVEUR DES INDIGENTS.
Si nous publions la lettre suivante, quoique trop flatteuse pour
nous, car nous ne visions à aucun éloge en faisant ce que nous avons
fait, noire but est uniquement de contribuer à grossir un chiffre ,
qui tous les jours, devient plus nécessaire au soulagement de la classe
souffrante ; et, pour arriver à ce but, nous ne croyons devoir né-
gliger aucun moyen.
Anvers, 19 janvier.
A VAdministration du Précurseur,
Permettez , qu’au nom de mes pauvres administrés , je vienne té-
moigner à votre administration ma plus sensible reconnaissance pour
la souscription que vous avez daigné ouvrir eu leur faveur, au bureau
du journal le Précurseur, dont vous m’avez remis hier le premier
provenir de S500 francs, duquel versement, j’ai l’honneur de vous re-
mettre ci-inclus la quittance à votre décharge.
La direction d’un journal, qui se distingue par des actions aussi
nobles , mérite de le voir prospérer, et s’il avait besoin encore d’une
recommandation au public, ce serait le moyen le plus sur de faire con-
naître l’esprit qui l’anime pour le bien-être général.
Recevez en mon particulier , mes remercimens les plus sincères,
pour la marque de confiance que vous avez daigné m’accorder en
vous adressant à moi, pour la distribution de celte souscription, et
soyez persuadé aussi que je ne m’épargnerai ni peines ni démarches,
pour repartir cet argent, de manière à assister le plus convenablement
possible, les malheureuses victimes de la rigueur de la saison , qui
sont appelées à y trouver un soulagement aux maux qu’elles en souffrent.
Agréez, mes sentiments les plus sincères,
Melchior J. C. Kramp,
Aumônier distributeur du bureau de bienfaisance pour la 5°seclion
de la ville dAnvers.
Ce matin, vers 9 heures, par suite du froid intense qui s’est fait
sentir cette nuit, l’Escaut a pris à l’endroit de la Tète-de-la-Grue. Un
grand nombre de personnes, s’est aventuré sur la glace et a passé le
fleuve. Deux matelots, s’étant avancés un peu trop loin, sont tombés
dans l’eau; ils sont heureusement parvenus à se sauver. Vers 11 heu-
res les glaçons se sont séparés et l’Escaut continue à charrier comme
hier.
dant qu’il lisait le billet ; il revint pourtant à lui, et présenta en riant la let-
tre au capitaine Carrington. — Vous voyez, capitaine, il m’en a épargné 1*
peine.... Hé ! hé ! hé! ces petites affaires sont ordinaires à ceux de notre pro-
fession... Hé ! hé ! et puisqu’il le désire ; mais, je suppose... hé I hé ! nous nei
devons pas lui refuser ce plaisir.
— Pu sque vous êtes tous deux d’accord, je crois qu’il se fera quelque chose,
dit M. S.....Je m’aperçois, d’après le lieu du rendez-vous, qu’il désire ar-
demment en venir aux mains. Nous décidons généralement nos affaires d’hon-
neur dans les champs de Loo: mais il paraît qu'il craint les interruptions....
Ou demande une réponse, colonel?
— Oh ! il en aura une, répondit le colonel, il en aura une. Quelle heure
fixe-t-il ?
— Oh I nous arrangerons tout cela. Venez, colonel, dit le capitaine Car-
ringlon, en l'entraînant familièrement par le bras.
La réponte lut envoyée, et on s’assit à dîner. On y but plus d'un verre d'en-
couragemeut et d'amitié avec le colonel, qui reprit son humeur, et fut plus
assidu que jamais auprès des dames, pour prouver sa parfaite indifférence.
Néanmoins il se retira de bonne heure.
Pendant ce temps. M. Sullivan re^ùt la réponse, et se retira à son bureau
pour arranger ses affaires en cas d'acèident.
Ii n’avait pas revu sa femme depuis sa scène, et nous les laisserons un ins-
tant pour faire quelques remarques sufte duel.
Beaucoup de gens déplorent cette coutume comme étant barbare ; mais elle
ne l'est pas, sans cela ètle ne serait pas nécessaire dans un état de haute civi-
lisation. Il est vrai que par cet usage nous offensons les lois divines e! hu-
maines; mais aussi, faut-tl reconnaître que ni la loi ni la religion ne suffisent
pour maintenir l’ordre dans là société, ou pour restreindre te crime. L'homm»
qui brave ait le châtiment de la loi, et les commandements de son Dieu con-
tre la séduction, s’arrêtera cependant quand il rencontrera dans ses déborde-
ments des frères prêts à venger l’honneur d’une sœur. Et pourquoi ? Parce
que dans ce monde nous vivons comme dans une taverne, sans nous souéicr
du montant de la dépensé que noits y faisons, et redoutant toutefois le jotir
où nous devons la payer, jour que le pistolet d'un adversaire peut avancer
quand il le veut.
Ainsi le duel peut être considéré comme un mal nécessaire, résultant de
notre méchanceté'; c’est un crime en lui-même, qui se présente rarement,
mais qui en empêche d’autres, d’aussi grande importance, d’arriver chàqùe
jour ; et. tant que le monde ne sera pas réformé, rien ne peut l’empêcher. Les
hommes seront toujours gouvernés par l’opinion, aussi longtemps qu’elle ne
s’élèvera pas contre le duel ; et, à moins que la mode ne vienne d’offrir l’autre
joue quand la première a été frappée, l’usage ne s’en perdra as.
Lorsqu’un homme refuse de se battre en duel, il est considéré comme un
lâche, on évite sa compagnie, et, à moins d’être un misérable sans honneur, U
vie lui devient un fardeau. Quelques hommes ont refusé pardes motifs pure-
ment de conscience, et se sont ensuite trouvés si malheureux, à cause du mé
pris et de l’oubli du monde, qu’ils ont élé forcés de revenir sur leurs pas et de
se battre pour reprendre leurplace dans la société. Quelques-uns en bien pe-
lit nombre, ont refusé par des motifs de conscience, et sont restés fermes dan»
leur résolution, parce qu’ils craignent Dieu et non les hommes. Il y avait plu*
de eouragC’dans leur refus que s’ils avaient couru toa hasards de cent duels ; |